« Bipolaire », le qualificatif terrible a été lancé hier par René Nicot qui voulait ainsi synthétiser le caractère de sa compagne. Eugénie Marsac, 84 ans, avait succombé à Nice, dans la nuit du 21 au 22 juin 2010, sous les coups de son concubin, avant de finir dans un conteneur, recouverte de déchets.
Comment René Nicot, accusé d'homicide volontaire, décrit par ses ex-compagnes comme rigide, possessif et intolérant, est-il devenu un meurtrier ? Au troisième jour de son procès, un portrait plus nuancé est apparu. Des témoins ont évoqué, à la barre, un homme honnête sérieux, très touchant, d'une grande gentillesse mais englué, par amour, dans une relation toxique. « Eugénie a dû le pousser à bout, pour qu'il fasse çà ! » a lancé une relation. Il lui avait fait quelques confidences : « Vous ne pouvez pas imaginer la vie que j'ai avec cette femme ! »
« Je ne supporte pas les mensonges »
Évidemment le tableau dressé par les amis de la victime, des voisins, était diamétralement opposé. « Il était très désagréable avec Eugénie et avec moi. On était des vieilles, débiles donc. Il n'y a que lui qui pouvait parler ! » Ce témoignage a provoqué une vive réaction de l'accusé qui s'est levé : « Je ne supporte pas les mensonges, elle, c'est la pipelette de l'immeuble ! »A tel point d'ailleurs que son défenseur, Me Philippe Soussi a dû intervenir : « Pensez-vous que c'est important ? » Mais René Nicot a continué : « Oui, elle avait déposé plainte contre moi ! »
La présidente de la cour d'assises, Michèle Lis-Schaal, a également classé ce déballage parmi des problèmes d'ego, très mineurs par rapport aux poursuites pour meurtre. Hier, en fin de journée, Mes Samira Keita et Thibault Masson (représentant les parties civiles, trois petits-enfants et deux enfants) ont voulu compléter le portrait d'un meurtrier au « sang-froid incroyable », capable d'un « détachement total ». La quatrième journée du procès commencera avec les réquisitions de l'avocat général Eric Camous.
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