lundi 5 mars 2012

Le «prédateur» écope de 12 ans

Peine aggravée pour Jean-Claude Devimes, 50 ans, qui avait essayé de violer une trentenaire en s'introduisant chez elle, à Forest-L'Abbaye, en janvier 2011.

Il n'aurait pas dû faire appel. Trop tard ! Condamné à 10 ans de prison en octobre dernier, Jean-Claude Devimes, 50 ans, espérait une peine d'emprisonnement moindre devant les juges de la cour d'appel de la chambre correctionnel d'Amiens.

L'homme s'était expliqué une fois de plus le 23 février dernier sur les faits. Les juges l'ont fait extraire hier de sa cellule de la maison d'arrêt d'Amiens pour qu'il entende leur arrêt de vive voix : ce sera deux ans de prison de plus, soit 12 ans.

Compte-tenu de la nature des faits, il est incontestable de dire que l'homme est dangereux. Il avait pourtant reçu un très sérieux avertissement de la justice : en 2006, il avait été condamné à 6 ans de prison par la cour d'assises de la Somme pour viol.

Les faits étaient de même nature. Sauf que ce jour-là, la victime n'avait peut-être pas eu la chance d'avoir son concubin dans la pièce voisine pour venir la secourir.

Le 22 janvier 2011, c'est une soirée ordinaire pour Clémentine (le prénom a été changé). À 23 h 50 dans son domicile de Forest-L'Abbaye, à une dizaine de kilomètres au nord d'Abbeville, la jeune femme de 30 ans va se coucher.

Son concubin regarde la télévision dans la chambre d'ami. Après un passage dans la salle de bain, elle se déshabille, et s'installe dans son lit. Il s'écoule 15 à 20 minutes lorsqu'elle entend des petits bruits. Puis une forte respiration.

Elle ouvre les yeux et remarque une silhouette dans l'entrée de la chambre. Qui cela peut-il être d'autre que son ami ? Sauf que très vite, quelqu'un s'allonge sur elle.

Elle réalise qu'il ne s'agit pas de son concubin, elle ouvre la lumière, et découvre le visage de cet inconnu. Elle hurle, le repousse... «Non, non, laisse-toi faire faire », lui répond l'inconnu.


Jean-Claude Devimes est nu. Il ne porte qu'un tee-shirt. Si ce soir-là la jeune femme ne s'est pas fait violer, c'est parce que son concubin a fait irruption dans la chambre, et qu'il a maîtrisé l'agresseur.

Lorsque les gendarmes arrivent sur les lieux, le quinquagénaire est dans une position ridicule : calme, assis dans la cuisine, vêtu uniquement de son tee-shirt déchiré et maculé de sang, de ses chaussettes, le sexe apparent.

Clémentine, il ne la connaissait pas. Il l'avait déjà vu dans le village où il habitait, rien de plus. En rentrant d'une soirée alcoolisée chez des amis, il est entré dans le corps de ferme.

Caché derrière des sapins, le «prédateur » a vu sa victime traverser le couloir, puis réapparaître dans sa chambre dépourvue de volets. Il l'a vu se déshabiller, a aperçu ses seins.

La « pulsion », dit-il, était trop forte. Il retire son blouson, son pantalon, les dépose au pied des sapins, et entre en action pour «avoir une relation sexuelle ». La porte d'entrée de la maison n'était pas verrouillée.

La victime est restée traumatisée. Elle a dû déménager. L'avocate du prévenu, Me Giuseppina Marras, s'est évertuée à redonner un aspect plus humain à son client face à la gravité de ses faits. Et de mettre en avant l'alcool, qui a décuplé les pulsions de Jean-Claude Devimes. Les juges ont tranché, l'homme est dangereux.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Le-predateur-ecope-de-12-ans

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