« Son autorité passe par la violence. C’est un véritable tyran domestique », a résumé le substitut Aurélien Bailly-Salins au procès de cet homme de 45 ans, avant de lui conseiller avec énergie : « Ne faites plus d’enfants, Monsieur. »
Père de dix enfants, il était poursuivi pour en avoir maltraité la moitié. Garçons et filles, tous avaient raconté les mêmes scènes de violence à la maison. C’était en 2010, quand une éducatrice de leur foyer avait surpris une conversation entre un frère et une sœur. Ils y évoquaient des gifles, des cheveux tirés, des projections contre le mur.
Entendus par les policiers de Bourg-en-Bresse, ils avaient décrit leur quotidien de misère. Les insultes les plus ordurières, les coups de pied dans le ventre, les coups de balai sur le crâne jusqu’à saigner, les coups de poing dans la mâchoire ou encore les pieds écrasés à coup de talon.
L’épouse aurait subi un traitement comparable selon ses enfants mais elle n’avait pas souhaité déposer plainte.
En garde à vue, l’homme avait reconnu avoir donné « des claques et des coups de savate, à titre éducatif ». Mais à l’audience, il n’a admis que des « engueulades quand ils faisaient des conneries, mais pas de violences. » Son fils blessé au crâne ? « Il s’est fait mal tout seul en tombant. » Quant à sa femme : « Je ne l’ai jamais frappée, ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer. »
« Tout ce qu’ils disent est faux », s’est défendu le quadragénaire. « Pourquoi ils mentiraient tous ? », l’a questionné le président Deschanels. « J’ai eu une relation avec une femme, ils ne l’ont pas accepté. »
« Ce qu’ils ont décrit c’était leur quotidien, comme un appel au secours », a expliqué leur avocat, M e Guillaume Gossweiler, soucieux de faire prendre conscience à ce père qu’il faudrait bien un jour renouer les liens avec ses enfants qui l’aiment.
Le substitut a requis trois ans de prison dont la moitié avec sursis et mise à l’épreuve. « Une peine démesurée », s’est insurgé M e Frémion, pour qui « il n’est pas le seul responsable de l’état de santé et de la souffrance de ses enfants. Constatant l’imprécision de la date des faits, il a demandé une relaxe partielle et souhaité que le tribunal privilégie les soins pour son client.
Il a été condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis avec mise à l’épreuve.
http://www.leprogres.fr/ain/2012/07/05/un-tyran-domestique-condamne-pour-violences-sur-cinq-de-ses-dix-enfants
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