mercredi 15 mai 2013

Meurtre d’un dealer en 1997: Deux condamnés bientôt réhabilités?

La Cour de révision va-t-elle annuler la condamnation à vingt ans de prison de deux hommes reconnus coupables de crimes qu’ils n’ont pas commis?...
Ils attendent depuis dix ans la révision de leur procès. Abdelkader Azzimani et Abderrahim El-Jabri, condamnés en 2003 à vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre en 1997 d’un jeune dealer de cannabis, lardé de 108 coups de couteau à Lunel (Hérault), sauront ce mercredi si la Cour de révision de la chambre criminelle de la Cour de cassation annule ou non leur condamnation, et si un nouveau procès permettra de les acquitter. La procédure est exceptionnelle: depuis 1945, elle n’a abouti qu’à huit acquittements. Le plus récent est celui de Marc Machin. Réponse de la Cour ce mercredi à 14 heures.
Les deux hommes de 47 et 46 ans clament depuis le début leur innocence mais leur condamnation a été confirmée par la cour d'appel de Perpignan (Pyrénées-Orientales) en juin 2004. Ils ont passé respectivement onze et treize ans en prison, et sont sous liberté conditionnelle depuis 2009 pour l’un et depuis 2011 pour l’autre.
 
Il y a un mois, le réquisitoire de l'avocat général a redonné de l’espoir aux deux Marocains. Patrick Bonnet a en effet requis l'annulation de leur condamnation et recommandé la tenue d’un nouveau procès.
Le procès à venir des deux véritables coupables
L'affaire avait rebondi en 2011 à la suite de l'arrestation et de la mise en examen pour assassinat de deux autres hommes confondus par leur ADN et qui étaient passés aux aveux. Un manutentionnaire et un directeur de centre de loisirs d'une trentaine d'années qui ont disculpé les deux condamnés. Leur procès aura lieu dans les prochains mois.
Comment Abdelkader Azzimani et Abderrahim El-Jabri ont-ils pu se retrouver condamnés alors qu’ils étaient innocents? «Leur profil délinquant [ils ont également été condamnés à six ans de prison pour trafic de stupéfiants, une peine confondue avec l’autre condamnation], leur origine maghrébine, ils connaissaient le dealer… Ils rentraient parfaitement dans le calque!» soupire Jean-Marc Darrigade, l’un de leurs avocats.
A quelques heures de l’audience de la Cour de révision, l’homme se dit «assez confiant» mais ne peut pas s’empêcher d’être «anxieux». «Je vois mal comment la décision pourrait aller autrement que dans le sens d’une annulation de condamnation, mais il y a eu tellement de revers dans cette affaire! A chaque fois qu’on s’est attendus à un résultat, c’est le résultat inverse qui s’est produit, donc j’attends de voir», poursuit-il.
Stress aigu lié à la situation

Côté réparations? «Ce sera toujours symbolique. Toutes ces années de prison pour rien… Ils  ont vécu un préjudice terrible et développé des problèmes sévères de santé dus au stress de la situation. L’un d’eux a failli mourir d’un arrêt cardiaque il y a un mois et demi!»
Ce long combat judiciaire doit déboucher sur un nouveau procès, plaide-t-il. «C’est ce qui est préconisé et c’est l’option que nous soutenons. Pour que Abdelkader Azzimani et Abderrahim El-Jabri puissent entendre: ‘Messieurs vous êtes innocents’» et soient réhabilités.
Enfin, pour que la justice «décortique» comment une telle erreur judiciaire a pu se passer, conclut-il.
http://www.20minutes.fr/societe/1155501-20130515-meurtre-dun-dealer-1997-deux-condamnes-bientot-rehabilites

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