«C’est terrible pour la famille en France, c’est terrible pour la communauté ici en Irlande, et c’est terrible pour Jules [sa compagne] et pour moi », dit Ian Bailey, le suspect numéro 1 dans le meurtre de Sophie Toscan du Plantier, l’épouse du producteur de cinéma français, assassinée le 23 décembre 1996 devant sa maison de vacances, dans le sud de l’Irlande. Personne n’a encore été inculpé. Le journaliste anglais Ian Bailey, 56 ans, arrêté deux fois puis relâché, a toujours protesté de son innocence. Il a lancé une action civile contre le gouvernement et la police irlandais pour arrestation illégale.
Des millions d’euros en jeu
En mai dernier, il a marqué un point lorsque la Haute Cour lui a donné accès à quelque 20 000 pièces du dossier de l’accusation. Sa plainte pourrait lui rapporter des millions d’euros de dédommagement.
Le travail de préparation de ce procès est si important qu’il retarde l’enquête française, qui tente d’amener M. Bailey devant les assises. Une deuxième visite d’enquêteurs français en Irlande a été repoussée parce que leurs homologues irlandais n’ont pas le temps de les accompagner. Ainsi, une éventuelle inculpation de Ian Bailey en France n’est désormais plus espérée avant la fin de l’année. Or, c’est seulement après avoir été condamné par les jurés français que M. Bailey pourrait être extradé, car le mandat d’arrêt lancé par la France a été bloqué par la Cour suprême irlandaise.
Ian Bailey, maintenant diplômé en droit de l’université de Cork, devrait trouver aujourd’hui, dans un journal à sensation, de nouveaux arguments pour son combat. Selon le « Irish Sunday Mirror », un témoin a vu un homme dans la voiture de Sophie Toscan du Plantier lorsque celle-ci est arrivée en vacances, quelques heures avant sa mort. « C’est un fait complètement nouveau. Ce témoignage a été ignoré par les enquêteurs », nous a expliqué au téléphone Ian Bailey. Sa compagne, Jules Thomas, une artiste peintre qui avait, elle aussi, été arrêtée puis relâchée, a déposé vendredi une plainte similaire contre le gouvernement et la police.
Ces plaintes peuvent donner l’impression que la justice irlandaise protège Ian Bailey, un retournement de situation étonnant alors que la famille de Sophie Toscan du Plantier attend depuis dix-sept ans que justice soit faite.
http://www.sudouest.fr/2013/08/05/affaire-toscan-du-plantier-les-suspects-se-rebiffent-1133158-7.php
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