A droite, les voix s'étaient élevées après la remise en liberté de trois condamnés à Dreux, faute de place. Mais aussi à gauche. Le chef de file des députés PS Bruno Le Roux avait ainsi demandé des "explications" sur "une affaire qui n'est pas normale", lundi matin. Quelques heures plus tard, Christiane Taubira s'est exprimée sur la question. Et a balayé les critiques.
A l'issue d'une rencontre dans la journée avec le procureur de la République de Chartres, la ministre de la Justice a ainsi affirmé que "le parquet n'a pas annulé" la détention des trois détenus. "Il a différé de deux à quatre semaines la mise sous écrou", a-t-elle expliqué sur France 2. "Tout cela se réfère uniquement aux dispositions de la loi pénitentiaire de 2009", votée sous l'ancienne majorité, qui "dit très clairement que jusqu'à deux ans d'incarcération il faut envisager l'aménagement des peines", a-t-elle poursuivi.
"Le procureur est dans son rôle"
Elle s'est dans un premier temps refusée à commenter la décision des magistrats, assurant qu'elle ne portait "pas de jugement sur les décisions des magistrats, a fortiori quand ils appliquent la loi". Mais dans un communiqué publié par la Chancellerie après son interview, Christiane Taubira a souligné, rendant compte de sa visite à Chartres, que "le procureur est dans son rôle lorsque dans une situation pénitentiaire tendue, il organise dans le temps l'exécution des peines" et a exprimé "sa confiance aux magistrats dans leur mission difficile".
Sa réponse à ceux à droite qui, justement, l'ont taxée de "laxisme" ? "Ils n'ont pas de légitimité pour s'exprimer, parce qu'aujourd'hui nous avons 56% de récidive depuis 2007 malgré les 30 lois pénales (votées par la droite) et 64% de récidive sur les peines de moins de six mois", a-t-elle dit."Il n'y a que les anti-démocrates et les anti-républicains qui gagnent à mettre en cause l'institution judiciaire", a-t-elle déclaré.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire