«Valentin, c’était mon petit dernier, l’amour de ma vie, il me donnait la force de me battre après mon cancer dix ans en arrière. C’était enfant sur lequel je bâtissais mes projets. C’était l’enfant de l’amour et donc on lui avait donné le prénom de l’amour. Il allait facilement vers les autres car il avait un cœur immense» a expliqué Véronique Crémault.
«Ce procès en appel ce sont des plaies qu’on rouvre de nouveau. Vivre dans la douleur chaque jour c’est très difficile. Il n’y a pas un jour sans que j’y pense. Je vais au cimetière tous les deux jours, je fleuris régulièrement sa tombe. Quand je me lève le matin, je me dis : pourquoi le bon Dieu n’est pas venu me chercher cette nuit, car là-haut il doit avoir besoin de sa maman?» poursuit la mère de Valentin en sanglotant.
«La semaine dernière je suis allée hurler sur la tombe de mon fils en pleine nuit. J’ai déterré toutes les fleurs… j’ai essayé de l’attraper… de toucher son cercueil. Puis je me suis raisonné… il faut le laisser dormir. Le plus dur c’est quand je rencontre ses camarades de classe. Je leur dis : mais qu’est-ce que vous êtes devenus beaux, de vrais petits jeunes hommes. Lui aussi était tellement beau» raconte Véronique Crémault en pleurs. «On m’a enlevé tout ça. Moitoiret a dit mardi qu’on lui a enlevé sa fille, qu’il aurait voulu avoir une vie de famille, mais c’est ce qu’il m’a enlevé!»
Le président Taillebot fait alors réagir Stéphane Moitoiret. Un dialogue poignant s’engage avec la mère. L’accusé bredouille, cherche ses mots, tandis que Véronique Crémault affiche un calme et une dignité impressionnante.
- Je sais pas quoi dire, car je suis touché par votre chagrin. J’ai perdu mon père et grand-père, je sais ce que c’est de perdre quelqu’un de proche.
- Je vous l’accorde, mais pourquoi avoir tué mon fils ?
- Je suis pas responsable…
- Je rêvais de cet instant, de m’adresser à vous, Monsieur Moitoiret. Je veux savoir pourquoi vous avez fait ça, ça vous libérera…
- Je crois au hasard, au destin…
- Vous lui auriez demandé à manger, il serait allé vous chercher à manger. Il était adorable… vous avez vu comme il était beau ? Il avait un visage d’ange...
- Je n’ai pas tout en tête... Je trouve que ce qui vous arrive c’est catastrophique, je n’ai jamais voulu de malheur pour qui que ce soit… J’ai pas tous les mots, mon raisonnement c’est que les gens doivent réaliser leur bonheur. Je comprends la haine que vous avez…
- Je ne l’ai jamais eu et je ne l’aurai jamais, Monsieur Moitoiret, mais ma vie est brisée… je ne verrai jamais grandir mon fils…
- Moi aussi j’ai perdu mon père. Pour moi il y a un destin. Je ne sais pas si vous étudié Jésus, il a fini sur la croix…
- J’ai été au catéchisme, moi aussi je prie. Mais il ne méritait pas de mourir. Même sur une croix, Monsieur Moitoiret !
- Je vous l’accorde, mais pourquoi avoir tué mon fils ?
- Je suis pas responsable…
- Je rêvais de cet instant, de m’adresser à vous, Monsieur Moitoiret. Je veux savoir pourquoi vous avez fait ça, ça vous libérera…
- Je crois au hasard, au destin…
- Vous lui auriez demandé à manger, il serait allé vous chercher à manger. Il était adorable… vous avez vu comme il était beau ? Il avait un visage d’ange...
- Je n’ai pas tout en tête... Je trouve que ce qui vous arrive c’est catastrophique, je n’ai jamais voulu de malheur pour qui que ce soit… J’ai pas tous les mots, mon raisonnement c’est que les gens doivent réaliser leur bonheur. Je comprends la haine que vous avez…
- Je ne l’ai jamais eu et je ne l’aurai jamais, Monsieur Moitoiret, mais ma vie est brisée… je ne verrai jamais grandir mon fils…
- Moi aussi j’ai perdu mon père. Pour moi il y a un destin. Je ne sais pas si vous étudié Jésus, il a fini sur la croix…
- J’ai été au catéchisme, moi aussi je prie. Mais il ne méritait pas de mourir. Même sur une croix, Monsieur Moitoiret !
Moitoiret bredouille quelque chose et Véronique Crémault demande alors à interrompre la conversation avec le meurtrier présumé de son fils.
http://www.leprogres.fr/rhone/2013/11/13/la-dignite-d-une-mere-face-au-meurtrier-du-petit-valentin
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire