lundi 24 mars 2014

Carcassonne : l’assassinat d’un retraité biterrois rejugé en appel

Les trois accusés, qui disent avoir agi parce qu’il aurait été pédophile, ont été lourdement condamnés en 2013.
Rejugés pour s’être pris pour des justiciers. A partir de mardi, trois accusés d’un crime peu commun comparaissent en appel devant la cour d’assises de l’Aude, à Carcassonne. Christelle Roze, 35 ans, Clément Lauer, 29 ans, et Corinne Da Prat, 41 ans, trois habitants d’une cité de Béziers, sont jugés pour assassinat et complicité. Ils sont soupçonnés d’avoir décidé de mettre à mort un retraité de 69 ans, Philippe Pouillé, parce qu’ils le soupçonnaient de s’être livré à des gestes et des actes déplacés sur les filles des deux femmes, qu’elles laissaient aller chez lui. Des affirmations sur lesquelles un doute certain continue à peser.
Il meurt étranglé
Avant qu’on s’en prenne à lui, cinquante mètres de corde, des allume-barbecue et une bâche sont achetés le jour du crime. Après avoir bu de l’alcool et fumé des joints, le couple Lauer-Rozé monte chez le retraité : il meurt étranglé. Puis, après l’avoir délesté de sa carte bancaire, le couple décide de se débarrasser du corps en mettant le feu à la pièce, avec de l’essence, au risque de provoquer un autre drame dans ce grand immeuble comptant plusieurs dizaines de logements.
Une peine lourde en première instance
En première instance, en avril 2013, les jurés de l’Hérault avaient lourdement condamné le trio de justiciers, allant même pour les deux femmes au-delà des peines requises : 17 ans pour Christelle Roze, 16 ans pour Clément Lauer, et 12 ans pour Corinne Da Prat. Etrange télescopage : les jurés de l’Aude ont eu à examiner cette semaine une affaire similaire, le meurtre d’un vagabond de Narbonne, tué le 9 mars 2011 par un couple de SDF qui l’accusait d’être pédophile. Tous deux ont été condamnés à 10 et 16 ans de réclusion criminelle.
 
" La famille de la victime est catastrophée. Ils voient le nom de leur père associé au mot pédophile et des commentaires disant que les accusés ont bien fait de le supprimer. " Avocat de la famille de Philippe Pouillé, Me David Brun est atterré par l’initiative prise par des proches de deux des accusés : soutenir Christelle Roze et Clément Lauer via une page Facebook. L’avocat de la victime
a déposé plainte La page a déjà reçu l’approbation de près de 900 personnes. Son créateur sélectionne les interventions des internautes légitimant l’action de ce couple, dénonçant une justice qui protège les pédophiles, et légitimant la peine de mort. " J’ai déposé plainte le 12 mars auprès du procureur de la République de Béziers pour diffamation envers la mémoire d’un mort et pour tentative d’influencer une décision de justice ", souligne l’avocat biterrois.
" Mes clients ne redoutent qu’une chose : c’est qu’il y ait en plus des manifestations supplémentaires le jour du procès. " Reste que Me Gallix, qui défend Christelle Roze, se désolidarise totalement de cette initiative qu’il condamne : " Je suis ulcéré. Bien évidemment, les avocats ne sont pas à l’origine de cette pratique qui tend à essayer d’influencer les magistrats. " Ce procès en appel s’ouvre en tout cas dans une atmosphère bien nauséabonde.


http://www.midilibre.fr/2014/03/23/l-assassinat-d-un-retraite-biterrois-rejuge-en-appel,838141.php

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