Ce jeune Avignonnais, qui dit avoir du mal à gérer ses émotions, a mal vécu un contrôle des policiers lui demandant d’écraser son joint de cannabis. S’estimant dans son bon droit, il a d’autant moins apprécié le ton des policiers qui lui ont "très mal parlé". Il s’est alors rebellé et a frappé deux policiers, en n’hésitant pas à porter un coup-de-poing au visage de l’un d’eux.
Une fois maîtrisé, il a copieusement insulté les agents. "Ils m’ont agressé, je demande justice", lance, ce lundi, Nabil Lazaar aux juges du tribunal correctionnel d’Avignon devant qui il a été présenté dans le cadre d’une mesure de comparution immédiate. "Ils veulent manger des sous sur mon compte", appuie le prévenu qui ne cesse d’esquiver les questions de la présidente Michèle Nesme. "J’étais en panique, j’avais l’impression d’avoir affaire à une bande rivale", s’enfonce Nabil Lazaar.
Pour preuve de sa bonne… foi, il argue qu’il est depuis plusieurs mois au centre d’éducation militaire de Marseille. C’est bien qu’il n’a rien contre l’autorité et l’uniforme !
Le quotidien des policiers stigmatisé
Un avis loin d’être partagé par Me Gony Massu qui porte la parole de trois policiers outragés dont deux ont été de plus blessés, lors de cette banale intervention. "Ils lui demandaient juste d’écraser son joint de cannabis et ils ont subi sa violence", déplore l’avocate qui ne manque pas de stigmatiser le quotidien des policiers qui n’ont pas à se retrouver aux urgences parce qu’ils font seulement leur travail. "Il n’y a qu’un mot : affligeant" poursuit le Procureur de la République adjoint qui dénonce le comportement du prévenu au cours de l’audience. "Par ses déclarations, il insulte une fois de plus les policiers mais aussi le tribunal. C’est lamentable", enfonce le parquetier qui réclame une peine d’un an de prison.En défense, Me Baumhauer s’attarde sur la personnalité de son client qui, après un passé difficile, fait de réels efforts pour s’insérer. Il est ainsi plaidé l’ajournement de la peine afin de lui permettre de démontrer, malgré cet acte de violence, la réalité de son engagement et sa volonté de tourner la page.
Après en avoir délibéré, le tribunal déclare le prévenu coupable et le condamne à la peine de 8 mois de prison. Il est décerné un mandat de dépôt sur l’audience. Au plan civil, il est condamné à verser au titre du préjudice moral 500 € aux deux policiers blessés et 350 € à la policière insultée. Il doit également 250 € à chacun des trois agents pour leurs frais de justice.
http://www.laprovence.com/actu/en-direct/4192574/huit-mois-ferme-pour-avoir-frappe-deux-policiers.html
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