mercredi 6 juillet 2011

Assises : un verdict de clémence pour le viol de sa belle-sœur

Un mari parfait. Un compagnon attentionné. Un père de substitution admirable... Et pourtant, elle est en instance de divorce ! Hier, à la barre des témoins, l’épouse d’Akim Imre, détenu depuis juin 2008 pour le viol de la sœur de celle-ci, n’a pas tari d’éloge à l’égard de son futur ex-mari.
Dans le box, Akim Imre l’avait précédé dans le concert des louanges. Une véritable déclaration d’amour à l’attention de celle qui l’a toujours soutenu. Même comportement de la part de toute la famille de la victime, qui préfère croire à la totale innocence d’Akim Imre. Il faudra d’ailleurs faire sortir tout ce petit monde de la salle d’audience quand la victime viendra raconter les conditions dans lesquelles elle dit avoir été violée à 16 ans.

"J’habitais chez ma sœur. Son mari me faisait des avances et des compliments un peu trop exagérés. Le 5 mai 2008, alors que ma sœur était partie à Marseille vers 7 heures, il est entré dans ma chambre. Il m’a forcée..." Des traces de sperme appartenant à l’accusé ont été prélevées dans le corps de la jeune femme. Malgré tout, Akim Imre a, durant toute l’instruction, contesté avoir eu un rapport sexuel avec la mineure.
Au cours de ces deux jours d’audience, il a enfin admis avoir eu “une très courte relation” (sic). "On s’est retrouvé bouche à bouche, elle m’a attiré, je me suis rendu compte de ce qui se passait et je me suis retiré. Je n’ai pas dit la vérité par rapport à mon épouse et à ma morale. Je reconnais que j’étais maladroit dans mes déclarations, j’ai été tenté par le mal, je suis tombé dedans. J’ai été manipulé."
Le dos tourné à la salle d’audience, jamais l’accusé ne posera les yeux sur la jeune fille. Malgré la requête de l’avocate de celle-ci, il détourne encore le regard. "Sa propre famille et Akim Imre n’ont eu de cesse de la traiter d’allumeuse et de dragueuse. Elle a seulement une personnalité affirmée et cherche à s’en sortir ." Avec conviction et émotion, Me Khadija Aoudia martèle la solidité du témoignage de sa cliente face aux quatre versions proposées par l’accusé depuis sa mise en détention. "Pour assouvir ses fantasmes, il l’a souillée. Une partie d’elle s’en est définitivement allée".
A son tour, l’avocat général souligne la cohérence des propos de la victime. "Elle n’a jamais varié dans ses déclarations. " Comme la partie civile auparavant, l’accusation admet qu’il n’y a pas eu de violence physique. "Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas eu viol. La contrainte morale et la surprise ne sont en revanche pas contestables.
" Fustigeant le système de défense de l’accusé qu’il juge absurde, Denis Mondon requiert 8 ans de prison assortis d’une interdiction définitive du territoire français. Pas de trace de coups, pas de bleus... Pour Me Pascal Griffoul donc pas de rapport forcé. La défense assure qu’Akim Imre n’a pu résister à l’attitude charmeuse de l’adolescente. En plaidant l’acquittement, l’avocat assure : "Des viols imaginaires, ça existe !".
Après délibéré, les jurés ont condamné Akim Imre à 5 ans de prison. Après 3 ans de détention préventive, l’accusé devrait pouvoir retrouver très vite la liberté.
http://www.midilibre.fr/2011/07/05/un-verdict-de-clemence-pour-le-viol-de-sa-belle-soeur,349847.php

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