mardi 31 mai 2011

Procès Colonna : le patron de la police judiciaire reconnaît qu'il ne peut "attester de l'authenticité de la lettre"

À la reprise du procès Colonna mardi matin, la question de la lettre de menaces attribuée au berger de Cargèse et adressée à l'un des membres du commando, Pierre Alessandri, a connu de nouveaux rebondissements. La partie civile a émis des doutes sur la qualité de la traduction commandée lundi par la cour d'assises spéciale à un magistrat d'Ajaccio. Confrontée à des traductions officieuses publiées sur des sites corses, celle distribuée à la cour lundi en fin d'après-midi pourrait comporter au moins un, voire plusieurs contresens.
La défense d'Yvan Colonna a estimé pour sa part que ces réserves ne faisaient pas obstacle à l'examen de la forme de la lettre, et notamment aux circonstances de sa découverte. Pour les avocats du berger de Cargèse, il s'agit de déterminer si la pièce est recevable avant de se pencher sur le fond de la missive, à savoir son contenu. Me Garbarini, interrogé mardi, continuait de refuser d'indiquer si son client reconnaissait être l'auteur du courrier. "S'il l'a fait, c'est une erreur, mais il s'agirait là de l'initiative d'un homme psychologiquement fragilisé", a-t-il martelé.
Mardi après-midi vers 15 heures, la cour - qui a bouleversé son programme après les dernières révélations - entendait le directeur central de la police judiciaire, le contrôleur général Christian Lothion, qui a récupéré le courrier. Le patron de la police judiciaire a décrit les conditions dans lesquelles il a été amené à avoir connaissance de la lettre. Il affirme avoir reçu un appel, vendredi dernier en début de matinée, d'une personne qu'il connaît professionnellement.
Ils ont alors convenu d'un rendez-vous près du ministère de l'Intérieur, place Beauvau (Paris 8e). Son informateur lui remet alors une photocopie de ladite lettre. Ce mystérieux informateur, dont Christian Lothion refuse de dévoiler l'identité, lui affirme qu'elle a été envoyée par Yvan Colonna à un membre du commando qui a assassiné le préfet Érignac. Christian Lothion a également affirmé à la barre qu'il avait tenté de convaincre son interlocuteur de lui révéler la façon dont il a eu le courrier, mais que ce dernier a refusé. À la barre, le patron de la police judiciaire a reconnu qu'il ne pouvait pas attester de l'authenticité de la lettre.
Le destinataire affirme n'avoir jamais reçu de courrier
"C'est une manipulation qui émane de votre ministère", a lâché maître Antoine Sollacaro, un des avocats du berger de Cargèse. La défense menace de déposer plainte contre le Contrôleur général pour faux et usage. Elle demande à la Cour de ne pas retenir cette pièce dans le dossier Colonna car, elle a été, selon elle, "recueillie dans des conditions irrégulières".
De son côté, Pierre Alessandri a assuré lundi, par la voix de son avocat Me Éric Barbolosi, n'avoir jamais reçu de lettre. Il demande à être de nouveau entendu. Mais pour l'heure, on ignore encore si la cour envisage d'accéder à sa demande.
http://www.lepoint.fr/societe/proces-colonna-le-patron-de-la-police-judiciaire-reconnait-qu-il-ne-peut-attester-de-l-authenticite-de-la-lettre-31-05-2011-1337010_23.php

Bissonnet saura aujourd'hui s'il est remis en liberté

Jean-Michel Bissonnet sera fixé dans les heures qui viennent. La chambre d’instruction de la cour d’appel de Montpellier doit répondre cet après-midi à sa demande de remise en liberté, présentée le 24 mai dernier.
Lors de l'audience, les deux avocats de Jean-Michel Bissonnet, Me Claude Ben Youcef et Me Édouard Martial, avaient appuyé cette demande pour des raisons médicales et au nom de la présomption d’innocence. Apparu très affaibli psychologiquement, Jean-Michel Bissonnet avait déclaré : “Je veux me reposer pour me préparer sereinement, sinon ce n’est pas la peine que j’aille en appel”.

L’avocat général s’était opposé à cette demande. Une position partagée par Me Abratkiewicz, avocat partie civile pour le frère de Bernadette Bissonnet : "Sil retrouve la liberté, il fuira.”
Jean Michel Bissonnet a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle le 10 février, pour complicité d’assassinat sur son épouse Bernadette. Le procès en appel doit se tenir avant la fin de l'année.
http://www.midilibre.fr/2011/05/31/bissonnet-saura-aujourd-hui-s-il-est-remis-en-liberte,327485.php

Mornant : le « serpent » avait été exécuté d’une balle dans la tête

Assises du Rhône. Accusé de meurtre, « le rouquin » se défend d’avoir « fumé » un ami dealer de coke. Des incidents se sont produits en fin d’audience dans la salle et à l’extérieur.
Il en a gros sur la patate, Nicolas Caggiu, 29 ans, le petit ferrailleur d’Irigny devenu conducteur d’engins. Râblé, pâle comme un linge, le verbe haut, il éructe presque en gesticulant lorsque plus de trois ans après la mort de son « pote » Franz Maximilien, on puisse imaginer qu’il est l’auteur d’un meurtre sonnant comme une exécution.
La victime a été retrouvée au petit matin le 10 décembre 2007 aux « Platières » sur le parking de la société Gaudin- Vallet à Mornant. Une balle dans la tête à bout touchant. « Tout le monde s’attendait à ce qu’il se fasse buter. C’était un arnaqueur, un escroc. les Arabes étaient à ses trousses, les Albanais aussi ». Et d’ajouter sans affect particulier : « Pourtant c’était un ami, il me fournissait en coke, venait chez moi et mettait même mon parfum ». Drôle d’ambivalence dans les sentiments chez ces enfants de récupérateurs de métaux, grandis dans des caravanes ou des chalets dans le secteur de Lyon sud. La drogue chez les gitans, c’est un peu comme le diable qui ferait la quête à la sortie de la cathédrale Saint-Jean. C’est mal vu mais qu’importe. Caggiu qui n’est pas un mauvais bougre est shooté jusqu’à la moelle et Maximilien dit « kenzo » ou « le serpent » au gré des virées dans les boîtes de la région est un pourvoyeur de poudre. Uniquement de la blanche qui approvisionne cette nouvelle génération de gens du voyage dont les parents se sont plus ou moins sédentarisés pour travailler dans la ferraille. Ce dimanche funeste le « Rouquin » avait rendez-vous avec « le serpent » pour un achat. Il l’a reconduit à Brignais pour rentrer chez lui et apprendre sa mort le lendemain. C’est sa version et entend s’y tenir. S’il a été tué, ce n’est pas de son fait et il faudrait chercher dans son carnet d’adresse. L’ennui pour Caggiu est qu’il a été trouvé porteur du téléphone de la victime, que la voiture qui a servi à le transporter a été rapidement détruite, que son pull-over été retrouvé près du cadavre et qu’il a été le dernier à l’avoir a priori vu en vie. Et quelques témoignages qui viennent l’enfoncer. Ce qui constitue aux yeux de l’accusation le classique « faisceau de présomptions » mais qui au regard de la défense est loin d’avoir valeur de preuves. On sent bien à l’ouverture de ce procès une tension entre différents clans. Des témoins oubliant les détails, d’autres cités à la barre introuvables. Hier, dans le hall du palais de justice à l’issue de l’audience deux familles en venaient presqu’aux mains tandis qu’au tribunal la journée se clôturait après 20 heures dans la confusion et le chaos avec des noms d’oiseaux.
http://www.leprogres.fr/rhone/2011/05/31/mornant-le-serpent-avait-ete-execute-d-une-balle-dans-la-tete

Le germe de la violence dans le parcours des accusés

Mekki Boughouas, Othman El Houari et Kamal Azzouzi ont été réunis par les hasards de la vie, puis par un drame affreux. Mais leurs existences comptent également un point commun: elles ont été marquées par la violence.
Une semaine d'audience, des centaines de pages d'auditions et d'expertises, des dizaines de témoins, cinq avocats, et trois accusés : voilà, en quelques chiffres, le résumé de cette nouvelle page de la session d'assises qui s'écrit depuis hier. On peut y ajouter la tension palpable qui régnait à l'ouverture des débats, la douleur de toute une famille soudée sur l'un des bancs de la salle d'audience, et les quelques mots d'un père, Patrick Fernandez, qui n'attend qu'une chose de ce long procès : « la vérité ». Un mot lâché dans un souffle. Mais hier, il n'aura pas été question de Julien, enlevé brutalement à l'affection des siens un dimanche de janvier 2008, tué de multiples coups de couteau pour lui arracher la recette de la discothèque « La Roue », dont le jeune homme, 27 ans, était le directeur artistique. Ou si peu.

Démêlés judiciaires

Les parcours de vie des trois hommes présents dans le box, par contre, auront été passés longuement au scalpel de la procédure. Tous trois ont été réunis par les hasards de la vie, à Pamiers. Tous trois ont eu quelques démêlés avec la justice. Kamal Azzouzi est d'ailleurs détenu, pour une série d'agressions au lycée du Castellas. Âgé de 24 ans, fils unique d'un couple très âgé d'employés agricoles, qui parlent mal le français, il a lâché l'école jeune, fréquenté les foyers et multiplié les mauvais coups, tout en travaillant vaguement comme intérimaire. Un ami d'enfance le décrit comme « gentil ». Mais ni sa mère, ni son père ne sont à l'audience. Et le jeune homme ne compte pas de famille en Ariège. Othman El Houari, lui, est le dernier enfant d'une famille soudée, enracinée près d'Agen. Aujourd'hui marié, et père de deux petites filles qu'il entoure de toute son affection, il a connu une période de dérive, l'année qui a précédé le meurtre. Après quatre ans d'armée, engagé à 18 ans, il se retrouve désœuvré, à Pamiers, sans le sou. Sa carrière militaire a tourné court : une bagarre, puis une autre, et un peu de « hasch ». Revenu dans le civil, il vivote de petits trafics, cocaïne et cannabis. Et se lie d'amitié avec Mekki Boughouas.

Une sale période

Ce dernier aussi traverse une sale période, en cette année 2007. Sa liaison avec sa compagne, Lætitia s'est effondrée. Elle est partie s'installer à Aix-en-Provence, avec leur petite fille. Mekki Boughouas pensait pourtant avoir les bonnes cartes en main : joueur de rugby expérimenté, mais explosif, il travaille comme plaquiste chez Joël Gonzales, le président du club de rugby de Villeneuve-duParéage. Et comme portier, à « La Roue », jusqu'à l'été 2007. D'un coup, il décide de tout lâcher, de créer son entreprise. Mais il ne tient pas un an. Le jeune homme, qui a déjà connu la prison, à deux reprises, pour des violences, se dit « au fond du trou ». Qui pense le premier à aller « braquer » la discothèque ? Mekki Boughouas assure que c'est Othman El Houari, lui aussi aux abois. Ce dernier lui renvoie la politesse. En fait, aucun des trois hommes n'admet une responsabilité dans la mort de Julien.

Tous les trois nient avoir tué julien fernandez

Aucun des trois hommes poursuivis devant la cour d'assises de l'Ariège n'admet donc avoir participé au meurtre de Julien Fernandez. Hier, lors de cette toute première journée d'audience, les faits n'ont pas encore été abordés, mais ce triple déni transpire des rapports des experts psychiatres, qui sont venus témoigner en toute fin de journée. En tout état de cause, seul Mekki Boughouas est poursuivi pour ce crime. Pour les deux autres, l'accusation d'associations de malfaiteurs a uniquement été retenue : on leur reproche, en fait, d'avoir participé à la préparation du braquage dramatique, mais pas d'y avoir participé. Des préparatifs mûris, de fait, de longue date au fil de différentes discussions entre les trois hommes.
Othman El Houari et Mekki Boughouas se seraient rendus à la « Roue », en décembre 2007, pour un « repérage » des lieux. Un autre repérage aurait eu lieu avec Kamal Azzouzi, mais les deux hommes auraient été dérangés par un véhicule qui faisait du rodéo sur le parking. Des repérages, mais rien d'autre, pour Kamal Azzouzi et Othman El Houari. Le vol, mais rien d'autre, selon Mekki Boughouas, qui désigne Othman Et Houari comme le meurtrier. Othman El Houari, pour sa part, a toujours protesté de son innocence, et a bénéficié d'un non-lieu pour l'accusation de meurtre. Quant à Kamal Azzouzi, il n'a jamais été question de sa présence à La Roue, le jour du drame. Et quand le président Jacques Richiardi demande à Mekki Boughouas dans quel état d'esprit il aborde ce procès, l'homme répond d'un seul mot : « Combatif ».
http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/31/1094886-le-germe-de-la-violence-dans-le-parcours-des-accuses.html

Cour d’assises de l’Ain : un ancien gendarme dans le box

Rien n’a filtré, des débats qui ont débuté hier après-midi à huis clos, devant la Cour d’assises de l’Ain. L’affaire ? Un grand-père aujourd’hui âgé de 68 ans, accusé de viols et d’agressions sexuelles par sa petite-fille, sur la période de 1994 à 2002, alors que cette dernière était âgée de 6 à 14 ans.
Si les faits sont reconnus, bien qu’en grande partie minimisés, c’est la personnalité de l’accusé qui intrigue. Décrit comme sociable et arrangeant par les uns, partial et porté sur l’apéritif pour les autres, l’homme qui a pris place hier dans le box des accusés, au palais de justice de Bourg-en-Bresse, présente la particularité d’avoir exercé pendant de nombreuses années en tant que gendarme, au sein de la brigade territoriale de Ceyzériat. Devenu commandant de l’unité, il avait été poussé à la retraité par sa hiérarchie en 1989, après une sombre histoire de détournement présumé de bouteilles de champagne.
L’affaire avait fait jaser à l’époque, dans le Revermont, mais les accusations auxquelles il est confronté sont aujourd’hui beaucoup plus graves. L’ancien gendarme est mis en cause par sa petite-fille, mais aussi par la fille de son épouse, pour des faits prescrits, alors que cette dernière, issue d’une première union, était âgée de 13-14 ans, au début des années 80. Verdict ce soir
http://www.leprogres.fr/ain/2011/05/31/cour-d-assises-de-l-ain-un-ancien-gendarme-dans-le-box

Affaire Algret: Freitas seul contre tous

Le procès en appel du meurtre de Bernard Algret, en 2005, s'est ouvert hier, devant la cour d'assises des Côtes-d'Armor, à Saint-Brieuc. Un procès sous haute tension, pour lequel un imposant dispositif de sécurité a été mis en place.
«Je m'attendais à être reçu avec des fourches mais pas à ce point-là... Je suis innocent!». Les premiers mots de José Antonio Freitas de Jesus, criés à sa sortie du fourgon cellulaire, au milieu de policiers encagoulés, laissaient augurer un après-midi pour le moins agité dans la salle d'audience du tribunal de Saint-Brieuc. Un bâtiment en état de siège, surveillé de très près par des dizaines d'hommes lourdement armés. Il n'en a finalement rien été.

Franck Berton ne veut pas des «ninjas»

Le seul incident de la journée aura été provoqué par la demande, légitime, de Franck Berton, avocat lillois du principal accusé. Ce dernier souhaitait, en effet, pouvoir s'entretenir avec son client avant l'audience, «sans ninjas à côté!». Résultat: 45minutes de retard, le temps de trouver un bureau qui fasse l'affaire. Au premier regard, dans un box aux vitres blindées, spécialement aménagé pour ce procès hors normes, on comprend mal le déploiement de forces. Les cinq accusés, séparés par quatre hommes du Groupement d'intervention de la police nationale (GIPN), ressemblent à des hommes ordinaires. Mais leur réputation de figures du «milieu» nantais les précède. Et les multiples incidents d'audience qui ont émaillé le premier procès, à Quimper, il y a 18mois, n'incitent pas les policiers à baisser la garde une seconde.

Freitas l'étudiant

Barbe et moustache taillées, catogan soigneusement tiré, baskets blanches aux pieds, vêtu d'un jean, d'une chemisette claire à rayures et portant des petites lunettes rectangulaires lui donnant un air très sérieux, «Tonio», 44 ans, se présente au président de la cour d'assises comme un étudiant nantais, ayant sa carte pour le prouver! Avant d'écouter, sans broncher, la très longue lecture de l'acte d'accusation, qui fait froid dans le dos. Suivie de celle de l'arrêt de la cour d'assises du Finistère, le condamnant à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22ans. À ses côtés, Joël Bogaert, dit «Jo», Rachid Harafane, alias «Scarface», Christian Soler, connu sous le sobriquet de «Chiffon» et Pierre Kolyé, surnommé «Peter», ne bronchent pas. Le regard au loin, dans le vague, ou la tête baissée, ils ne semblent pas concernés. Condamnés en première instance à des peines de dix et 20 ans, ils n'ont pas fait appel. Ils sont là par la force des choses. Ce procès, c'est bien celui de Freitas. Seul contre tous.

Enlèvement et tortures

Les quatre hommes de main sont soupçonnés d'avoir enlevé Bernard Algret, 58 ans, ancien propriétaire de trois bars à hôtesses brestois, le 16décembre 2005, à Bénodet (29). Puis de l'avoir séquestré et torturé, avant de jeter son corps lesté dans la Loire. Un corps qui ne sera repêché que quatre mois plus tard. Freitas, lui, est le commanditaire présumé de cette expédition destinée à régler un vieux contentieux avec Algret. Ilest aussi accusé d'avoir participé aux tortures, à l'aide d'une perceuse, d'une matraque électrique et d'une barre à mine... Des faits auxquels il nie farouchement avoir pris part. Accusant les autres, pour lesquels il voue désormais une haine non dissimulée, de l'avoir balancé pour lui faire porter le chapeau. Autant dire que les trois prochaines semaines s'annoncent plus que mouvementées. Le jury, composé de cinq hommes et sept femmes, rendra son verdict le 17juin.  

     http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/cotesarmor/assises-des-cotes-d-armor-affaire-algret-freitas-seul-contre-tous-31-05-2011-1319888.php

Accusé de vol à main armée devant les assises

La deuxième session de la cour d'asise des Landes, présidée par Catherine Mollet, débute aujourd'hui par une affaire de vol à main armée.
Les faits remontent au 20 octobre 2010 dans le quartier Saint-Jean-d'Août à Mont-de-Marsan. Vers 15 heures, un homme entre dans le bureau de tabac situé rue Farbos, le visage partiellement masqué. Il porte un grand imperméable et un blouson noir avec une capuche, un bas de jogging blanc et des gants. À la main, il tient une carabine 9 millimètres appartenant à son père et menace le patron afin qu'il lui remette la caisse. Il récupérera 450 euros et une cartouche de cigarettes. Avant de partir, il tirera un coup de feu en direction du patron qui n'a pas été blessé.

Une voiture bleue
A-t-il voulu tuer ou blesser le gérant ? Non, a estimé au cours de l'instruction la justice qui n'a pas ajouté la tentative de meurtre dans les accusations qui pèsent sur Quentin De Suza, un jeune Montois, âgé de 20 ans. Devant les enquêteurs, il aurait déclaré avoir simplement tiré en direction du comptoir afin de protéger sa fuite, mais ne pas avoir visé le patron.

Le jeune homme aurait d'abord été repéré par des témoins au moment où il s'enfuyait au volant d'une voiture bleue. Grâce à ce témoignage et à des recoupements, les policiers ont rapidement pu remonter la trace de ce Montois, fils d'une institutrice et d'un brancardier. Il sera interpellé sans opposer résistance aux policiers aidés de fonctionnaires de la Direction interrégionale de la police judiciaire de Bordeaux. Au cours de sa garde à vue, il aurait reconnu les faits et expliqué avoir fumé les cigarettes et dépensé le maigre butin. Avant d'être déferré et écroué.

Les jurés devront s'attacher à cerner la personnalité de ce jeune homme qui n'apparaît pas comme un grand professionnel du braquage mais qui avait déjà à son casier sept condamnations dont une pour vol devant le tribunal des enfants. Il aurait eu une adolescence difficile, marquée par une scolarité compliquée.
Verdict demain
Au cours de l'instruction, il aurait également déclaré avoir des dettes liées à sa consommation de cannabis et avoir entrepris ce braquage sous l'impulsion de son revendeur qui lui réclamait de l'argent. Mais il aurait toujours refusé de donner son nom.

Défendu par Me Frédéric Dutin, il encourt jusqu'à 20 ans de réclusion. Le verdict devrait être connu demain dans l'après-midi.

La prochaine audience se déroulera le lundi 6 juin. S'agissant d'une affaire de mœurs sur un mineur, elle devrait se tenir à huis clos
http://www.sudouest.fr/2011/05/30/accuse-de-vol-a-main-armee-devant-les-assises-411771-3452.php

Alain Marécaux : “J’ai côtoyé la mort au plus près”

“Au début, vous n’y croyez pas. Vous pensez qu’ils se sont trompés d’adresse, qu’ils cherchaient un homonyme… Et puis vous vous rendez finalement compte que c’est bien vous qu’ils cherchent et là, c’est l’incompréhension… Tout au long du dossier”, raconte Alain Marécaux.
Il y a 10 ans, le 14 novembre 2001, éclatait l’incroyable affaire d’Outreau. Les mensonges d’une femme feront descendre 13 personnes aux enfers judiciaires. 13 innocents accusés de pédophilie qui seront finalement acquittés par la cour d’assises d’appel de Paris. “Vous acquitterez ces personnes, pas parce qu’il y a doute, mais parce qu’elles n’ont rien fait”, requerra l’avocat général. Fait exceptionnel, les avocats de la défense ne plaideront pas.
L’huissier de justice Alain Marécaux fut de ces innocents broyés par le système. Il fut l’une des victimes de ce qui provoquera un véritable séisme politico-judiciaire.
Ce 14 novembre 2001, Alain Marécaux était interpellé chez lui avec sa femme. Sa vie explose, il perd tout, même ses enfants,divorce et frôle la mort en cessant de s’alimenter pendant 98 jours durant sa détention. Aujourd’hui, 10 ans plus tard, il se reconstruit et va “un peu mieux”. Il a raconté au Dauphiné Libéré comment il essaie de retrouver une vie normale.

Près de 5 ans de coma social

“Pendant 5 ans, de mon arrestation à mon acquittement, je me suis trouvé dans une sorte de coma social. J’en suis sorti lentement lorsque nous avons été entendus par la commission d’enquête parlementaire (la première fois qu’on nous écoutait), avec mon livre aussi, puis le film qui en est tiré, avec Philippe Torreton […] Puis il y a eu ma résurrection professionnelle lorsqu’un ami huissier à Calais m’a proposé de m’associer avec lui. Ce que j’ai fait en 2007”.

“J’ai voulu mourir”

“Au début je me suis battu pour sortir de prison, pour être libéré. Puis j’ai fini par me résigner. J’avais accepté l’idée d’être un prisonnier. Puis j’ai voulu mourir. J’ai cessé de m’alimenter pendant 98 jours [il a perdu 40 kilos]. J’ai côtoyé la mort au plus près. Les derniers jours, le soir, je m’endormais en pensant que je ne me réveillerais pas”.

“Une vie normalisée, mais pas encore normale”

“Ma foi ne m’a jamais lâché. Je considérais que ce qui m’arrivait était par la justice des hommes et non par la justice de dieu. Je ne pouvais donc pas en vouloir à dieu. [Alain Marécaux est protestant réformé].
Dans cette affaire, je n’ai revu l’espoir que lorsque la cour d’assises de Paris nous a acquittés. Aujourd’hui je dirais que je vais mieux. Ma vie est normalisée, elle n’est pas encore normale. Le temps joue pour moi. Il éloigne Outreau petit à petit. Mais il n’y a pas un jour où je n’y pense ou n’en parle pas. J’accepte les interviews parce qu’il ne faut pas que l’on oublie ce qui nous est arrivé, parce que cela peut arriver à tout le monde”.

“Le 14 novembre prochain, je cesserai de parler de cette affaire”

“Le 14 novembre prochain, cela fera 10 ans que cette affaire a commencé. A cette date précise, je cesserai d’en parler. Je ne donnerai plus d’interview”.

“La colère est encore là”

“Même si je sais qu’il n’est pas le seul responsable, j’ai encore une grande colère contre le juge Burgaud. J’aimerais pouvoir lui accorder mon pardon, mais pour l’instant, je ne le peux pas. Il a été le chef d’orchestre de ce tsunami judiciaire. Ma maman en est morte de chagrin. Il n’a jamais fait la moindre demande de pardon ou présenté des excuses. Si je devais le rencontrer, il faudrait que je m’y prépare vraiment”.
http://www.ledauphine.com/drome/2011/05/29/j-ai-cotoye-la-mort-au-plus-pres

Quatre crimes de sang jugés en juin par les assises du Doubs

Grosse session estivale pour les assises du Doubs qui jugeront pas moins de 8 affaires criminelles entre le 6 juin et le 1 er juillet.
La session d’assises débutera les lundi et mardi 6 et 7 juin par le procès d’un père accusé d’avoir secoué son fils de 4 mois si violemment qu’il en est mort, le 3 septembre 2008 à Pontarlier. En arrêt cardio-respiratoire le petit Enzo qui était gardé par son père ce matin-là n’a pas survécu malgré les tentatives de réanimation. Le médecin relève des traces suspectes et l’autopsie décèle des lésions hémorragiques récentes caractéristiques du « syndrome des bébés secoués ». François Sassignol, un chômeur pontissalien de 31 ans dont le couple battait de l’aile, fini par admettre avoir secoué violemment l’enfant qui pleurait ce matin-là. Il est accusé de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Du 8 au 10 juin, les jurés du Doubs devront se prononcer sur l’assassinat d’un chef d’entreprise montbéliardais à coups de barre de fer par son ex-associé le 22 octobre 2008. Suite à une petite collision entre un 4X4 et une C6 en plein centre-ville d’Audincourt, les deux conducteurs sortent. L’un frappe l’autre avec une barre de fer. Plusieurs coups à la tête, d’une violence inouïe, qui ne laissent aucune chance à Philippe Courtois 38 ans. René Bretzel, remonte dans son 4X4 et disparaît. Ce chef d’entreprise a été arrêté après quinze jours de cavale. Il assure n’avoir jamais prémédité l’exécution de son ex-associé qu’il rendait responsable de ses déboires financiers et avec qui il était en litige.
Le 17 juin, les jurés du Doubs jugeront un jeune ouvrier frontalier accusé du viol en 2005 d’une adolescente alsacienne de 15 ans, en vacances chez ses grands-parents dans le haut Doubs. pendant les vacances de Pâques. Le jeune homme l’aurait entraînée dans un coin sombre du parc Pertusier et aurait abusé d’elle. S’il a bien reconnu avoir eu une relation sexuelle ce soir-là, Muhamat Karaer a toujours assuré croire que la jeune fille avait 18 ans et qu’elle était parfaitement consentante. L’instruction a finalement conclu le contraire en raison du choc psychologique important relevé chez la victime qui s’était très vite confiée à des proches.
Du 20 au 22 juin la cour d’assise jugera également trois hommes accusés d’avoir dévalisé et frappé à mort un octogénaire de Rennes-sur-Loue en 2004.
Les 23 et 24 juin c’est un homme de 32 ans, jaloux et violent, qui répondra du viol dénoncé par son épouse à la gendarmerie du Valdahon.
Les 27 et 28 juin sera jugé l’assassinat insensé de Passonfontaine. Ivre, un homme de 54 ans avait tué un voisin d’un coup de fusil de chasse après une dispute sur les élections communales.
Enfin, la session se terminera du 29 au 1 er juillet par le procès en appel d’un maçon jurassien de 52 ans, accusé de viols sur les deux fillettes de sa concubine.
http://www.leprogres.fr/jura/2011/05/30/quatre-crimes-de-sang-juges-en-juin-par-les-assises-du-doubs

lundi 30 mai 2011

Affaire Algret. Procès sous tension à Saint-Brieuc

18 mois après avoir été condamné à perpétuité pour la mort du Finistérien Bernard Algret, José Antonio Freitas est rejugé en appel dès aujourd'hui, à Saint-Brieuc. Ambiance tendue garantie entre les cinq coaccusés.
Comme sur les bords de l'Odet en octobre2009, Saint-Brieuc va prendre des airs de Fort Chabrol durant trois semaines. Et vivre au rythme quotidien des escortes toutes sirènes hurlantes, des membres encagoulés du GIPN, des policiers armés aux abords d'un tribunal qui a investi 30.000€ en travaux de sécurité (box agrandi, porte blindée, couloir en verre résistant aux tirs de balles, salle à part avec double rangée de barreaux devant les fenêtres, chaises et tables fixées au sol...).

Plongée dans le milieu des bars à hôtesses

Un dispositif à la hauteur de la réputation des accusés, jugés en appel pour enlèvement, tortures et actes de barbarie. À Quimper, les premiers heurts, même avec les escortes, avaient éclaté au deuxième jour. Les suspensions nombreuses. Il y a fort à parier que le président Dominique Pannetier aura du pain sur la planche. Les cinq accusés n'auront de cesse de s'invectiver puisque les dires des uns enfonceront forcément les autres. Enfin, surtout l'un d'entre eux, une figure du milieu nantais: José AntonioFreitas, dit «Tonio», âgé de 42 ans, qui clame son innocence. Ce mélange de Joe Pesci et de RobertDeNiro, bien implanté quai de la Fosse à Nantes et déjà condamné à trois reprises aux assises, a écopé à Quimper de la prison à perpétuité. Pour la Bretagne, où de telles peines ne sont pas légion, ce procès n'a rien d'anodin. Il offre une plongée directe dans le milieu des bars à hôtesses, des hommes de main, du proxénétisme, des armes, des dettes d'argent ou d'honneur, des règlements de comptes...

Lesté dans la Loire après des tortures

«Tonio» est soupçonné d'avoir commandité, fin 2005, l'enlèvement à Bénodet (29) d'un ancien tenancier de bars à hôtesses brestois, Bernard Algret, âgé de 58 ans. Les deux hommes entretenaient un vieux contentieux. Enlevé par quatre hommes, le Finistérien avait ensuite vécu un véritable calvaire à l'arrière d'une camionnette à Nantes. Près de vingt heures de brimades et de coups, nu, bâillonné, une balle dans la cuisse, les genoux et un pouce troués avec une perceuse... Quatre mois plus tard, son corps était retrouvé, lesté dans la Loire.

Un avocat de renom

Freitas a toujours nié avoir commandité cet enlèvement auquel ont bien participé Joël Bogaert, âgé de 34 ans, Christian Soler, 46 ans, Rachid Harafane, 38 ans, et Pierre Kolyé, 30 ans. Des hommes de main condamnés en première instance à vingt ans de réclusion pour les trois premiers et à dix ans pour le quatrième. Au grand dam de la famille de la victime, tous avaient été acquittés des actes de torture. Quatre d'entre eux ont accepté ce verdict. Pas José AntonioFreitas qui a fait appel. Poussant le parquet général à en faire de même. Son problème se nomme Joël Bogaert, le seul à le charger ouvertement. Ce «Jo» au parler cru et sans qui les actes de tortures et de barbarie n'auraient jamais été décelés. Ancien homme à tout faire du Franco Portugais, il réfute la thèse du cambriolage qui a mal tourné et appuie l'enlèvement prémédité. Freitas lui voue, depuis, une véritable haine. Pour ce procès, «Tonio» a changé d'avocat. Exit Me Petit. Exit aussi Me Dupont-Moretti, occupé par l'affaire Colonna. José Antonio Freitas a opté pour un autre ténor du barreau, le Lillois FranckBerton. Défenseur d'OdileMarescaux dans l'affaire d'Outreau, de Florence Cassez, détenue au Mexique, ou encore des parents de Vincent Delory, l'otage tué au Niger, l'homme en robe a du tempérament. Il en faudra à cet avocat très médiatique pour contenir un client pour le moins imprévisible, un beau parleur capable d'amuser la galerie puis, dans la minute, de piquer une colère sans nom.

http://www.europe1.fr/France/Assassinat-proces-sous-tension-a-Nantes-564987

Marseille: 43 prévenus jugés dans le cadre d'un trafic international de drogue

Quarante-trois prévenus sont jugés à partir de lundi matin et jusqu'au 17 juin, devant le tribunal correctionnel de Marseille, dans le cadre d'un trafic international de drogue. Le procès se déroule en l'absence d'un de ses caïds présumés, Saïd Tir, 59 ans, abattu le 27 avril dernier dans un règlement de comptes dans les quartiers nord de Marseille.
Le réseau, aux ramifications multiples, importait en 2007 et 2008, de la cocaïne et de la résine de cannabis entre le Maroc, l'Algérie, l'Espagne et la France.
La drogue était pour l'essentiel écoulée à Paris et Marseille grâce à des acheteurs locaux. Les prévenus, dont un grand nombre sont en récidive légale, encourent jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle.
L'un d'eux, âgé de 46 ans et présenté comme le "donneur d'ordres", a déjà été condamné en 2000 par la cour d'assises spéciale des Bouches-du-Rhône à 13 ans de prison pour importation et trafic de stupéfiants en bande organisée.
Parmi les prévenus figurait Saïd Tir, présenté comme le caïd de la cité Font-Vert, dans le quatorzième arrondissement de Marseille, connue pour être une plaque tournante du trafic de cannabis. Mais il a été tué par un commando de trois hommes, un mois avant le procès.
Deux semaines plus tard, deux hommes ont été exécutés à leur tour à la Kalachnikov dans le quartier de Saint-Mauront, les enquêteurs ne manquant pas de faire un lien avec la mort de Saïd Tir.
Il avait été mis en examen pour "acquisition, détention, transport, offre et cession de stupéfiants et association de malfaiteurs", mais laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Sur lui, les policiers ont retrouvé une arme de gros calibre, ce qui laisse penser qu'il se sentait menacé.
L'enquête patrimoniale sur la victime a appris aux policiers de la brigade criminelle de la police judiciaire qu'il était propriétaire d'une villa à Sausset-les-Pins (Bouches-du-Rhône), sur la Côte bleue, mais aussi d'un appartement et d'un bar dans la cité phocéenne, d'un bungalow et d'un pied-à-terre en Espagne.
Plusieurs des mis en cause sont par ailleurs soupçonnés d'avoir poursuivi le trafic depuis leurs cellules de la maison d'arrêt des Baumettes, et le procès s'ouvre dans un contexte de pressions réitérées. AP
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20110530.FAP9020/marseille-43-prevenus-juges-dans-le-cadre-d-un-trafic-international-de-drogue.html

Procès Colonna : la Cour demande la traduction de la lettre

A peine repris, aussitôt suspendu. La cour d'assises spéciale de Paris a suspendu le procès d'Yvan Colonna lundi matin, peu après sa repirse, afin de faire traduire une lettre de menaces attribuée à l'accusé et versée vendredi soir aux débats. Le président de la cour, Hervé Stephan, s'est donné une heure afin de contacter un magistrat de Bastia pour qu'il lui traduise ce courrier, écrit en langue corse et destiné à Pierre Alessandri, condamné à perpétuité en 2003 après avoir été reconnu coauteur de l'assassinat. Selon des informations de presse diffusées durant le week-end, Yvan Colonna y demande à Alessandri, qu'il a considéré comme son "frère" mais n'est plus qu'une "balance", de crier "haut et fort" son innocence. Faute de quoi, il promet une "guerre, au procès et au dehors".

La défense du berger de Cargèse, qui clame son innocence, a émis lundi matin des doutes sur l'authenticité de cette lettre et les conditions dans lesquelles elle est parvenue vendredi soir à la cour. "Le cheminement de ce courrier est éminemment suspect et peut relever d'une nouvelle manoeuvre", a déclaré un des cinq avocats d'Yvan Colonna, Me Antoine Sollacaro. "J'exige que le commissaire Lauthion (de la direction centrale de la police judiciaire, DCPJ) donne le nom de son informateur", a ajouté l'avocat, demandant également que soit produit l'original de la lettre.

La 5e semaine du procès du berger de Cargèse, jugé pour la 3e fois pour l'assassinat en 1998 à Ajaccio du préfet de Corse, dont il s'affirme innocent, aurit normalement du démarrer avec l'examen du début de ses quatre ans de cavale, après l'arrestation en 1999 de membres du commando auteur de l'assassinat. Mais un coup de théâtre à la clôture des débats vendredi a changé la donne. Le président a versé au dossier une lettre transmise à la cour le jour-même, écrite en corse et signée d'Yvan Colonna. Datée du 19 décembre 2010, elle aurait été saisie dans la cellule de Pierre Alessandri, condamné à perpétuité après avoir endossé le rôle du tireur.
Une "guerre au procès et au dehors"
Selon des extraits diffusés par Europe1 et RTL, Colonna demande à Alessandri, qu'il a considéré comme son "frère" mais n'est plus qu'une "balance", de crier "haut et fort" son innocence. Faute de quoi, il promet une "guerre au procès et au dehors". Après son arrestation, comme d'autres membres du commando et leurs compagnes, Pierre Alessandri avait mis en cause Yvan Colonna, avant de se rétracter des mois plus tard. Aux deux premiers procès du berger, en 2007 et 2009, Alessandri avait tenté de l'innocenter, sans toutefois expliquer ses accusations initiales et son revirement. Il a de nouveau témoigné jeudi dernier, expliquant cette fois avoir mis Colonna en cause parce qu'il éprouvait de la "rancune" à son égard, le berger ayant selon lui refusé de participer aux actions du commando, dont six membres ont été condamnés en 2003.

Deux autres des condamnés avaient auparavant déclaré avoir accusé Colonna à cause d'une "rumeur" qui faisait de lui un informateur de la police. Les parties civiles et l'accusation ont suspecté une "stratégie concertée", les juges antiterroristes ayant mené l'enquête estimant de leur côté "invraisemblable" cette nouvelle ligne de défense. Un des avocats d'Yvan Colonna, Antoine Sollacaro, a reconnu que la lettre de son client était "une erreur", car "du côté des parties civiles et du parquet, on va parler de pression et de menaces". Mais à ses yeux, cette missive est le "cri de désespoir" d'un homme pour qui ce troisième procès "est la dernière chance (...) de faire reconnaître son innocence".

http://lci.tf1.fr/france/justice/proces-colonna-cette-lettre-embarrassante-pour-la-defense-6509603.html

La cliente contre le patron de boîte

La boîte de nuit biterroise se vide, en ce petit matin du 28 mars 2008. Une cliente s’attarde. "Vers 5 h, elle est montée dans mon appartement, on a eu des relations sexuelles. On s’est endormi vers 8 h, elle a pris sa douche puis est partie", raconte le patron de l’établissement. Ils se connaissent bien. La jeune femme de 40 ans a tenu un bar de nuit dans la même rue.
Vers 8 h 30 pourtant, les policiers la voient débouler au commissariat. Elle se plaint d’avoir été violée, violentée et séquestrée. "Ma cliente était dans un tel état, tremblante et prostrée que l’enquêteur l’a envoyée se faire examiner au centre hospitalier", explique son conseil, Me Tourral. Le médecin note des joues rougies, des traces de morsures atténuées sur les seins et des ecchymoses aux bras et aux jambes. Il précise qu’elles ne seraient pas incompatibles avec des violences plus anciennes.

Trois jours auparavant, la jeune femme a porté plainte contre son mari avec lequel elle est en instance de divorce. Il la décrit ainsi : "C’est le diable en personne, affabulatrice, capable de dire n’importe quoi quand elle a pris de la drogue". Il précise aussi que son ex lui a demandé de témoigner contre le patron de la boîte. On apprend enfin que la dame vit avec un homme récemment condamné pour proxénétisme aggravé, et pas des plus tendre avec elle. Et qu’elle a déposé moult plaintes classées sans suite pour violences contre son ex-mari et contre son concubin.
Le juge d’instruction laisse tomber les charges de viol et ne retient que la violence et la séquestration.
"On veut dresser un portrait de femme tordue mais c’est faux, s’insurge le conseil de la victime, c’est une personne gentille, qui appréciait le patron de cette boîte. Elle avait confiance en lui et cette femme fragilisée va se retrouver soudain en face de quelqu’un de complètement différent avec un déferlement de claques. On dit d’elle qu’elle est le diable mais quand elle a passé cette porte, elle a vécu l’enfer".
C’est là que le bât blesse. Au vu de la défense comme du Parquet d’ailleurs. Car le vice-procureur Charles Puig oscille entre les éléments à charge et à décharge "qui s’équilibrent". Il requiert six mois d’emprisonnement avec sursis.
http://www.midilibre.fr/2011/05/29/la-cliente-contre-le-patron-de-boite,326691.php

La prison ou la “camisole” ?

Un jeune Dijonnais qui exerçait des violences sur son père handicapé a été condamné à 8 mois de prison. Son avocat aurait préféré une prise en charge médicale.

Il s’agit d’un dossier grave et triste. Un dossier qui laisse un goût amer parce que la justice n’est pas en mesure d’apporter de solution satisfaisante. L., le prévenu, a été adopté par un couple de Dijonnais. Il avait 3 jours. Il est âgé aujourd’hui de 20 ans. Il comparaît, une nouvelle fois, pour deux affaires de violences. Les premières ont été commises sur son père handicapé auquel il a porté des coups et tenté d’extorquer de l’argent, les secondes sur des policiers appelés à l’aide. Ces derniers ont été insultés et menacés avec un manche à balai. Les deux affaires ont été jointes.
Les résultats de l’expertise psychiatrique, demandée par la défense, évoquent « une psychose avec épisodes délirants » et une altération du discernement au moment des faits (...). A la barre, le prévenu qui est en détention provisoire explique qu’il a toujours eu des rapports tendus avec son père mais qu’il « ne sait pas pourquoi ». Il explique que cela va (mieux) depuis qu’il prend ses médicaments et son injection (des antipsychotiques). Le père, explique calmement qu’il ne porte pas plainte contre son fils. « Je sais qu’il a un bon fond mais il est fragile et vulnérable, il attire toute une faune (...) », lance l’ancien professeur cloué sur une chaise roulante et veuf depuis deux ans. Le procureur ne l’entend pas de cette oreille : « Il commet des faits de violence, il n’accepte pas l’autorité (...) ». Pour la défense, maître Nicolle a mis le doigt sur les limites du système : « Il a besoin d’une hospitalisation à la demande d’un tiers. Ce qu’avait fait son père. On a remis son fils dehors le lendemain parce qu’il avait été calme. Et l’on vous demande, à vous, de l’enfermer. Sa prise en charge ne relève pas de la justice mais de la médecine (...)». Après délibération le tribunal a condamné le prévenu à un an de prison dont 4 mois avec sursis, obligation de soins. Les policiers recevront chacun 80 € de dommages et intérêts.
http://www.bienpublic.com/fr/faits-divers/article/5160135/La-prison-ou-la-camisole.html

Beaune : pris, la main dans le tronc

Les troncs de Notre-Dame, à Beaune, étaient régulièrement visités depuis le mois de décembre, et les offrandes des fidèles s’évaporaient comme neige au soleil. C’est une caméra, placée pour l’occasion, qui a apporté le fin mot de l’histoire. Un individu prélevait les dons. Son manège était rodé : dès que le champ était libre, il vidait le tronc à l’aide d’une tige de fer et d’adhésif « double face ». Arrêté, il a reconnu les faits, mais a semblé surpris quand les enquêteurs lui ont appris qu’il n’était pas seul à officier. Les auditions ont montré que les deux pilleurs n’agissaient pas ensemble.

Convoqué, hier, au tribunal de Dijon, Benjamin Kissel ne s’est pas présenté. Il a fait savoir par son avocat qu’il s’était endormi dans le bus qui le conduisait à Dijon. Malgré l’attestation du chauffeur, le tribunal n’a pas apprécié la défection du prévenu.

Maître Paget, l’avocat du prévenu a plaidé pour son client toxicomane : « Il est sous méthadone, il a été placé en garde à vue, il est probablement épuisé (...)». Mais le tribunal n’a pas entendu la défense et a condamné Kissel à 8 mois de prison.
http://www.bienpublic.com/fr/faits-divers/article/5160137/Beaune-pris-la-main-dans-le-tronc.html

dimanche 29 mai 2011

«Présumé coupable»: une première au cinéma pour l'affaire d'Outreau

Le premier film sur l'affaire a été présenté vendredi à Tourcoing avant de sortir le 7 septembre prochain...
Le premier film sur l'affaire de pédophilie d'Outreau, Présumé coupable, a été présenté vendredi à Tourcoing (Nord), alors que le dossier a ressurgi en mai avec le livre accusateur d'une victime et une affaire de moeurs impliquant des acquittés du procès en appel de 2005.
17 personnes arrêtées
Dix ans après le déclenchement des procédures, ce film, produit par Christophe Rossignon (La Haine, Welcome) et dont la sortie nationale est prévue pour le 7 septembre, est la première fiction à s'inspirer directement de cette affaire judiciaire qui a défrayé la chronique.
Débuté en février 2001 avec l'arrestation et l'incarcération de 17 personnes, le dossier avait viré au fiasco judiciaire et finalement abouti à l'acquittement de 13 des prévenus, après deux procès aux assises en 2004 et 2005.
Inspiré du livre Chronique de mon erreur judiciaire, écrit par l'un des protagonistes de l'affaire, Alain Marécaux, le film raconte la «descente aux enfers» de cet huissier, accusé d'actes de pédophilie, puis innocenté après 23 mois de détention provisoire.
L'histoire d'un cauchemar
A l'heure où Cherif Delay, l'un des enfants-victimes, sort un livre dans lequel il réitère des accusations contre certains des acquittés d'Outreau (sans citer de noms), Alain Marécaux tient lui aussi, au travers de ce film, à réaffirmer sa vérité et à raconter son histoire, celle d'un «homme embarqué injustement dans la machine judiciaire et qui a tout perdu».
«Il ne s'agit pas de refaire l'affaire d'Outreau. Ce film, c'est avant tout l'histoire d'un homme, l'histoire de mon cauchemar», explique l'huissier, qui a toujours clamé son innocence et a fait plusieurs tentatives de suicide pendant sa détention.
Le film s'ouvre sur le visage d'un homme brisé. Alain Marécaux, incarné par Philippe Torreton, les yeux rougis, raconte sa vie d'avant. A l'écran, défilent les images d'une famille sans histoires, d'un quotidien banal, soudainement brisé par l'arrestation de l'huissier et de sa femme un matin de novembre 2001.
Puis très vite, les faits s'enchaînent comme un engrenage infernal: la garde à vue, la perquisition, la mise en examen, la prison.
Quatre années de procédure
En tout, quatre années de procédures, filmées au plus près, caméra à l'épaule, sont racontées au travers du regard d'un homme subissant les faits, impuissant, et dont le visage, cadré en plan serré, se marque et se décompose au fil des scènes, à l'image d'une vie qui part en lambeaux.
Avec ce film «on a voulu pousser un cri, pour dire voilà comment ça se passe quand la justice dérape, voilà comment on peut briser des vies», a résumé Philippe Torreton vendredi soir à l'issue de l'avant-première, à laquelle assistaient 630 spectateurs.
Pour Alain Marécaux, qui a longtemps hésité avant de s'engager dans l'élaboration du film, «ce qui comptait c'est que le film retranscrive les faits, la souffrance, tels que nous les avions vécus».
«A tout moment, j'avais un droit de vie et de mort sur ce film. A tout moment, je pouvais dire, on arrête tout», raconte l'huissier.
«Ce qui m'est arrivé peut arriver à chacun d'entre vous demain», a conclu M. Marécaux, en s'addressant au public à l'issue de la projection.
L'histoire d'Outreau est brusquement revenue dans l'actualité en mai avec le placement en garde à vue de Frank et Sandrine Lavier, deux acquittés en appel, accusés aujourd'hui de «corruption de mineurs». Ils sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer le 7 juillet.
http://www.20minutes.fr/article/732054/presume-coupable-premiere-cinema-affaire-outreau

Aix : l'odieux amant en cavale jugé en appel

On ne quitte pas Patrick Dallari. On ne quitte pas un homme à femmes. Et Delphina, une splendide blondinette de 22 ans, a payé de sa vie le fait d'avoir voulu rompre avec cette caricature de Marseillais qu'elle avait rencontré dans un bar. L'étudiante croate, fille de diplomate, y travaillait comme serveuse pour financer ses études.
Après plusieurs semaines d'une relation houleuse avec Patrick Dallari, de 26 ans son aîné, et autant de tentatives de rupture avortées, Delphina est morte écrasée sur l'A7, le 25 janvier 2008, à hauteur des Pennes-Mirabeau. Elle venait de quitter la voiture de son conducteur. Celui-ci, dès lors, a-t-il créé les conditions de sa mort ?
Le 26 janvier 2011, les juges ont considéré que oui : Dallari était condamné par le tribunal correctionnel d'Aix pour homicide involontaire, à 4 ans d'emprisonnement. Jugement contesté par celui qui est aujourd'hui en cavale : juste avant que les juges ne se prononcent, il avait pris la fuite du tribunal. Et hier, à la cour d'appel d'Aix, pour juger de nouveau ce dossier, Patrick Dallari, sous le coup d'un mandat d'arrêt, était absent.
Son histoire avec Delphina, puis les conditions de l'accident mortel, ont été évoquées sans lui. Tout d'abord, la violence de ce quinquagénaire qui avait précédemment passé 18 ans en prison, notamment pour tentative d'homicide. "Il a cambriolé l'appartement de la victime à deux reprises. Il a enlevé son chien avec une demande de rançon. Ses collègues l'avaient vu arriver un matin avec le visage tuméfié", explique la cour.
Le soir de l'accident, Delphina avait accepté de revoir Patrick Dallari. Vraisemblablement pour récupérer son chien. Ils avaient bu un verre, dans un hôtel, comme l'avait souhaité Delphina. Puis étaient repartis dans la voiture de Patrick, un gros 4X4. "Sur la vidéo de l'hôtel, on ne voit pas un couple enamouré sur le parking, mais bien une jeune femme énervée qui repousse Dallari. Lui, percute même un plot en partant".
Un peu plus loin, sur l'A7 en direction d'Aix, la jeune femme avait brusquement quitté la voiture. Elle avait rejoint le terre-plein central, puis tenté de traverser les voies dans le sens opposé. C'est là qu'elle avait été mortellement percutée par une voiture. "Peut-être, suppute la cour, que si elle voulait quitter le véhicule, c'est qu'elle y risquait des violences..." D'autant que le rapport d'autopsie avait fait mention de deux marques, faites de son vivant : des hématomes sur le visage et au bras. "Comme si elle avait voulu se défendre", appuie la conseillère de la cour.
Lors de la reconstitution organisée par le juge Pradelle, Dallari avait enchaîné les incohérences: "Il a dit être resté dans son véhicule d'où il a vu l'accident. C'est matériellement impossible et des témoins assurent le contraire." Dallari avait aussi dit que Delphina avait sauté en marche: "Impossible, pour les magistrats, elle serait passée sous les roues". Il avait même dit avoir tenté de la rattraper "par les cheveux". Mais selon lui, "avec le gel, ça glissait".
Me Grardel, avocate de la partie civile, a souligné hier le manque de respect du prévenu, dans toute la procédure. Depuis que Delphina avait cédé à ses avances, il lui faisait vivre l'enfer. La violence exacerbée et la personnalité du prévenu seront ensuite reprises par l'avocat général Meurant: "Il s'est arrêté pour la frapper, elle est sortie du véhicule arrêté, il l'a poursuivie et c'est pourquoi elle a franchi les rails de sécurité."
Bref, pour l'accusation, Patrick Dallari a totalement créé la situation entraînant la mort de Delphina. La confirmation de sa condamnation à 4 ans ferme a été requise. Décision le 30 juin. "D'ici là, a souligné l'avocat général, peut-être le mandat d'arrêt aura-t-il été exécuté..."
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/aix-lodieux-amant-en-cavale-juge-en-appel

samedi 28 mai 2011

Le gendarme condamné à 15 ans de réclusion criminelle

L'audience de la cour d'assises du Finistère s'est brièvement rouverte, hier matin, pour donner une dernière fois la parole à Frédéric Féral. Il a eu ces quelques mots: «Je tiens à dire que je n'ai violé ni l'une ni l'autre, même si j'ai eu un comportement bizarre par rapport à mon métier de gendarme. Je tiens à dire que je suis innocent». La présidente a ensuite clos les débats.

Au-delà des réquisitions

Cinq heures plus tard, la cour d'assises du Finistère a rendu son verdict: elle condamne FrédéricFéral, 42 ans, à 15 ans de réclusion criminelle, assortis d'un suivi sociojudiciaire de dix ans. S'il ne devait pas respecter ce suivi, il encourrait cinq autres années de prison. Il va en outre être inscrit au fichier national automatisé des auteurs d'infractions sexuelles.

La cour est donc allée bien au-delà des réquisitions de l'avocat général, qui avait demandé 10 à 12 ans de réclusion à l'encontre de l'ex-gendarme, successivement en poste à la brigade territoriale du Guilvinec, puis à la brigade moto autoroutière de Châteaulin.
Rappelons qu'il a été déclaré coupable de viols sur son ex-conjointe, faits commis à la mi-février 2007, puis au cours de deux autres nuits de mars 2007; et de viols sur une autre jeune femme, par personne ayant autorité conférée par ses fonctions. Cette dernière avait croisé l'accusé en 2004, au sein de la brigade du Guilvinec, où elle s'était présentée pour déposer plainte après avoir été victime d'une agression sexuelle. Le soir même, Frédéric Féral s'était présenté à son domicile et avait abusé d'elle avant de quitter les lieux vers 6h du matin.
http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/finistere/viols-le-gendarme-condamne-a-15-ans-de-reclusion-criminelle-28-05-2011-1316897.php

L'étrange lettre d'Yvan Colonna

Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois à Paris, a écrit en décembre 2010 à son ami Pierre Alessandri pour qu'il l'innocente de l'assassinat du préfet Erignac, faute de quoi "ce sera la guerre au procès et au dehors", révèlent samedi RTL et Europe 1. Cette lettre, datée du 19 décembre et saisie dans la cellule de Pierre Alessandri, condamné à perpétuité après avoir endossé le rôle du tireur, a été remise vendredi soir par la police judiciaire au président de la Cour d'assises spéciale de Paris.
Dans cette lettre de quatre feuillets, écrite en langue corse, Yvan Colonna écrit à Pierre Alessandri: "J'ai pris perpétuité et 22 ans de sûreté et j'attendais que tu fasses une lettre et que tu cries haut et fort mon innocence". Le berger de Cargèse poursuit: "Tu m'as trahi et sacrifié et tu as trahi 25 ans d'amitié sincère". Yvan Colonna demande ensuite à Pierre Alessandri de "tout faire pour le sortir de là". Le président de la cour a versé cette lettre aux débats.
"...ta cavale a conditionné ta culpabilité"
Yvan Colonna est jugé une troisième fois pour l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella en 1997 et pour l'assassinat de Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio. La confirmation en appel de sa condamnation à perpétuité a été annulée pour vice de procédure.
Après avoir assuré après son arrestation en mai 1999 qu'Yvan Colonna appartenait au commando, Pierre Alessandri, le plus proche d'Yvan Colonna parmi les membres du commando, s'était rétracté, rétractations confirmées lors du procès en appel de 2009. Lors du procès en appel de Colonna, il s'était adressé directement au berger de Cargèse, expliquant que sa "cavale" avait été une erreur: "J'aurais jamais imaginé que tu fasses une cavale aussi longue et mette autant d'entêtement à refuser de t'expliquer. Ta reddition aurait suffi à te disculper", avait-il enchaîné avant d'insister: "ton entêtement dans ta cavale a conditionné ta culpabilité".

La mère d’Aliya, morte sous les coups, et son compagnon, condamnés à 7 et 20 ans

"Je suis pas un monstre... Je suis désolé. Mais je peux pas demander pardon, ce serait trop facile..." Le cri sort du box des assises de l’Hérault. Interrompant la plaidoirie de l’une des parties civiles, Tahina Razafindrakoto s’effondre, chialant comme un môme. Suspension de séance, appel d’un médecin...
Hier matin et pour la toute première fois, celui qui est accusé d’avoir porté des coups jusqu’à provoquer, le 12 mars 2008 à Valras-Plage, la mort d’Aliya, 4 ans, la fillette de sa compagne, a craqué. Lui "le poids lourd qui, sur un ring, s’est mesuré à l’ultra-plume", selon la formule imagée de Me Nobles-Mastellone, une autre partie civile.

Laquelle avait aussi fait part de sa sidération à l’endroit de la mère : "Comment une maman peut-elle écrire depuis sa prison des lettres d’amour à celui qui a tué sa fille ?" Une même incompréhension partagée par l’avocat général Bebon : "Comment a-t-elle pu laisser son compagnon martyriser Aliya jusqu’à ce que mort s’ensuive, après deux fausses couches et avoir suivi un traitement pour pouvoir tomber enceinte ?"
S’adressant ensuite aux jurés : "N’entendez-vous pas, comme moi, ses pleurs, ses craintes, ses cris, ses suppliques auxquels sa mère est restée sourde ? Les faits que vous avez à juger révoltent la conscience collective ! Comment peut-on supplicier une fillette de 4 ans ? Comment peut-elle jeter en pâture sa fille à un chien de guerre qu’elle sait incapable de maîtriser ses nerfs ? Ce que vous avez fait est proprement monstrueux !"
Sept années de prison (le maximum, les faits ayant été requalifiés par les magistrats de la chambre de l’instruction) sont alors requises contre Sandrine Semiglia.Prenant sa défense, freudien dans le verbe, Me Abratkiewicz le dit : "Les parents maltraitants ne sont pas des monstres mais des gens en détresse. Leur conscience s’est arrêtée. Ils ont perdu, pendant treize jours, une partie de leur humanité."
"Le monstre, c’est une figure qui permet d’écarter, de mettre loin ce qui nous dérange. J’ai compris que l’avocat général et les parties civiles n’accepteraient pas la moindre explication. Vous avez requis le maximum et fait fi de sa personnalité !", enchaîne Me Chabert, conseil du jeune homme. "Aujourd’hui, il se hait profondément, a honte".
Hier, au terme d’une petite heure de délibéré, les jurés ont condamné Sandrine Semiglia à sept ans de prison. Son compagnon a, lui, écopé de 28 ans de réclusion criminelle. Mais en retenant des circonstances atténuantes et pour ce type de crime, la peine effective de Tahina Razafindrakoto sera de vingt ans.
http://www.midilibre.fr/2011/05/27/la-mere-d-aliya-morte-sous-les-coups-et-son-compagnon-condamnes-a-7-et-20-ans,325951.php

Proxénétisme roumain : prison ferme et interdiction de séjour

Nos concitoyens en ont assez de ces lupanars à ciel ouvert qui fleurissent le long de nos routes." Le vice-procureur Henri Melchior a tout de suite donné le ton lors de ses réquisitions de cette deuxième journée de ce procès sur la prostitution roumaine (lire notre édition d’hier), route de Narbonne. Pour lui, les faits sont avérés dans cet "avilissement de la personne humaine à l’état de bétail, de cheptel."
Le représentant du Parquet s’est attaché à mettre à jour les responsabilités de chacun des acteurs de ses trois réseaux. Et personne n’a été épargné : l’organisateur de la rue Guilhemon ; le frère qui faisait le rabattage en Roumanie ; les conjointes collaboratrices ; les chauffeurs cohabitants et le conducteur de bus au poste stratégique. Sans oublier le Serbe, chef supposé du réseau de la rue Berlioz : "Le plus fautif et le plus prudent aussi. Aucun bien n’est à son nom et tout le monde le craint. Il tenait la laisse, on ne pouvait pas ouvrir un réseau sans lui."

Henri Melchior a requis des peines de prison ferme allant de 4 à 6 ans pour les principaux dirigeants ; de 3 et 2 ans pour les chauffeurs ; d’un an pour le conducteur de bus ; de 2 ans dont un avec sursis pour la compagne du Serbe ; des peines avec sursis pour le racolage. Il a assorti les plus grosses peines d’interdictions de territoire définitives.
Face à cette déferlante, la défense a été unanime pour s’indigner de ces réquisitions. Chacun leur tour, les avocats ont essayé d’atténuer les responsabilités de leurs clients. Certains allant jusqu’à plaider la relaxe comme pour le chauffeur de bus ou encore le frère rabatteur.
Pour la tête pensante de la rue Guilhemenon, Me Desruelles s’est écarté du terrain de la moralité pour revenir sur celui du choix de ces femmes : "Les conditions de vie en Roumanie sont terribles, elles étaient volontaires et il n’a pas recruté. Il a fait en sorte que cela se passe le mieux possible. Est-ce qu’elles sont toutes atteintes du syndrome de Stockholm pour se mettre en couple avec leurs proxénètes ?" Me Bousquet, défenseur du Serbe, a tenté de démonter tous les témoignages qui ont mis en cause son client. Notamment celui de sa compagne qui a été établi sur quatre jours de garde à vue, pour plaider la relaxe.
Ils n’ont pas été suivis par le tribunal. Le Serbe de la rue Berlioz et le Roumain de la rue Guilhemon ont été condamnés à cinq ans de prison ferme ; son frère rabatteur et sa compagne à quatre ans ; les chauffeurs à trois et deux ans. Tous avec maintien en détention et interdiction définitive de séjour. La compagne du Serbe et le chauffeur du bus ont écopé de deux ans, sans mandat de dépôt mais avec également une interdiction définitive. Les prostituées ont été condamnées pour racolage à un mois de prison avec sursis.
http://www.midilibre.fr/2011/05/27/proxenetisme-roumain-prison-ferme-et-interdiction-de-sejour,325865.php

Quatre ans de prison : « le prix à payer pour la mort du père de ses enfants »

Arrivée libre au tribunal, Karine Douez a quitté la salle des assises, hier, escortée par les policiers afin d'être emmenée en détention, elle qui n'a pas passé un jour en prison jusqu'ici. Les jurés l'ont reconnue coupable de violences volontaires ayant entraîné la mort sur son concubin. Coupable de lui avoir porté un coup de couteau en plein coeur, le 21 janvier 2009 à Auchel ( nos édition de mardi et hier). ...

Une peine de 4 ans de réclusion criminelle, dont un avec sursis et mise à l'épreuve durant 2 ans, a été prononcée avec une obligation de soins et d'indemniser les parties civiles (1). L'arrêt de la cour d'assise est tombé comme un couperet. L'accusée s'est effondrée en larmes, elle qui a dû être hospitalisée dans la matinée suite à un malaise. Comme sa mère, inconsolable, et ses proches.

La légitime défense écartée

En début de matinée, Noémie Roche, avocat général, avait requis 8 années de réclusion criminelle, « le prix à payer pour la mort du père de ses deux enfants ». Sans vouloir « minimiser la souffrance de Karine Douez » dont la vie n'a pas été simple avec un concubin violent, et en écartant toute préméditation et intention de tuer, elle a insisté sur le caractère volontaire du coup de couteau. « Elle s'est mise en colère, elle était jalouse car son compagnon voulait la quitter. Elle savait qu'elle était en train de perdre l'homme qu'elle aimait. Elle se sentait dépossédée. Et là elle a franchi le pas...
». Le coup de couteau porté, ce n'est pas de la légitime défense, « une hypothèse qui n'est pas sérieuse, pas juridiquement valable ». Se tournant vers les jurés, elle est consciente que c'est « difficile d'envisager d'éloigner une mère de ses deux fils qui ont en plus perdu leur père ». mais comme elle l'a dit, « c'est le prix à payer »...
Un prix trop cher pour Me Woroch, avocat de la défense. « L'envoyer en prison, c'est la priver de sa vie, de ses enfants. Les priver d'une vie qu'ils ont repris avec leur maman. » Rappelant que Karine Douez n'a jamais été condamnée, que les experts n'ont relevé aucun caractère de dangerosité, elle revient sur son malaise : « un appel au secours, le cri d'une femme qui n'a jamais voulu ni l'acte ni les conséquences ». Me Woroch a ensuite voulu apporter des réponses aux questions soulevées durant le procès. Si elle est restée avec ce concubin violent, c'est parce que « il y a 10 ans, on ne parlait pas ou peu des violences faites aux femmes ». Listant les nombreuses scènes de violence évoquée durant deux jours, elle répète que tous les témoins entendus ont vu les marques. « Pas beaucoup d'aide derrière...
», regrette-t-elle. Le soir du drame, « elle a eu peur, elle s'est sentie menacée. Ce soir-là c'était elle ou lui Ça se passe en une fraction de seconde, ce qu'elle a voulu, c'est repousser. Le couteau, elle ne l'a pas pris volontairement, elle l'avait à la main.
» Elle a plaidé la légitime défense, que les jurés ont finalement rejetée. Et même « l'acquittement qui ne serait pas une offense. Ses enfants lui ont pardonné. Elle, elle portera toute sa vie cette nuit du 21 janvier comme un fardeau ». Les jurés ont pourtant décidé de sanctionner l'acte qui a tué un homme. Et détruit une jeune femme qui, hier, pleurait pour ses enfants.
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Bethune/actualite/Secteur_Bethune/2011/05/27/article_quatre-ans-de-prison-le-prix-a-payer-po.shtml

Trafic de stups : de 500 E d'amende à quatre ans ferme pour les quinze prévenus

Le tribunal correctionnel a finalement prononcé hier midi, à l'encontre des quinze prévenus jugés depuis mardi par la 6e chambre pour trafic de stupéfiants, des peines sensiblement inférieures aux réquisitions du procureur de la République, Jean Coutton. Celui-ci avait demandé de deux ans de prison avec sursis à six ans ferme.
Le principal trafiquant de drogue, Redouane A., 35 ans, un ancien braqueur trouvé en possession d'armes à feu et de dix kilos de shit cachés dans le coffre de sa Mercedes, a écopé d'une peine, certes sévère, mais lui offrant une chance de rachat : cinq ans, dont la moitié avec sursis. Comme le lui a expliqué le président, Patrick Véron, les trente mois ferme deviennent aménageables compte tenu des neufs mois de détention provisoire déjà purgés. Il est donc ressorti libre en attendant qu'un juge d'application des peines statue sur son sort.
En revanche, Bardad A., 32 ans, a écopé de quatre ans ferme. Libéré depuis deux mois après avoir effectué deux ans de détention provisoire, il a été arrêté à la barre. Un autre prévenu, Eric U., 50 ans, a été condamné à la même peine, mais il avait comparu détenu depuis plus de deux ans, car récidiviste.
Aux autres prévenus, sauf un qui s'en tire avec une simple amende de 500 E, le tribunal a infligé des peines allant de trois mois avec sursis à dix-huit mois avec sursis, en passant par six mois ferme, peine de toute façon aménageable parce qu'inférieure à deux ans.
Au départ, des faux billets...
Ce trafic de drogue entre Nice-est et le Maroc, qui se tramait essentiellement dans le quartier de Bon Voyage et mettait aussi en cause quelques simples consommateurs-dealers, avait été mis au jour fin 2007 par les gendarmes. Au terme de dix-huit mois d'enquêtes, une première vague d'arrestations avait eu lieu en mars 2009, la dernière un an plus tard.
La particularité de cette enquête tient plus au nombre de personnes finalement mises en cause qu'aux quantités de drogue saisies. Mais surtout, elle tient aussi à la réactivité des enquêteurs : au départ, ceux-ci travaillaient sur un trafic de faux billets de 100 E circulant dans les quartiers est de la ville. L'affaire avait pris une autre tournure.

vendredi 27 mai 2011

Nouvel incident au procès d'Yvan Colonna

Un nouvel incident considéré comme une irrégularité par la défense est survenu vendredi au procès d'Yvan Colonna, jugé pour la troisième fois aux assises spéciales de Paris pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998. Me Eric Dupond-Moretti, un des avocats du berger de Cargèse, a surpris dans la salle d'audience le greffier du juge d'instruction antiterroriste Gilbert Thiel, venu apparemment prendre des notes sur la déposition alors en cours de son ancien collègue Jean-Louis Bruguière.
Un incident susceptible de constituer une irrégularité
La défense a déposé des conclusions écrites à la cour sur cet incident, susceptible de constituer une irrégularité, puisqu'un témoin ne peut s'informer en principe s'informer des débats avant de venir à l'audience. La cour a ordonné une enquête interne. Gilbert Thiel était attendu à la barre en fin de journée.
L'opposition Bruguière-Thiel
Jean-Louis Bruguière et Gilbert Thiel se sont vivement opposés lors de l'instruction sur l'assassinat du préfet de Corse, qu'ils étaient pourtant censés conduire ensemble. Le premier cherchait à tenir à l'écart le second, qui n'a ainsi été informé qu'à la dernière minute des arrestations des tueurs en mai 1999. Gilbert Thiel travaillait avec la gendarmerie puis le SRPJ d'Ajaccio tandis que Jean-Louis Bruguière faisait confiance à la police antiterroriste. Comme lors des quatre premiers procès de l'affaire, la défense fait valoir ces épisodes ainsi que de nombreuses irrégularités policières pour étayer ses critiques contre l'instruction, qu'elle voit comme biaisée.
Un incident similaire le 20 mai
Dans cette audience ouverte début mai, la cinquième sur cette affaire, la défense a fait mentionner au procès-verbal des débats un premier incident similaire survenu le 20 mai, la présence dans le public d'un témoin censé venir ultérieurement à la barre, le journaliste du Monde Jacques Follorou. Yvan Colonna, en prison depuis 2003, s'est toujours dit innocent du crime et a présenté à ce procès une nouvelle version des faits. Il aurait refusé de faire partie du groupe de tueurs, ce qui aurait amené une rancune des assassins les amenant à le mettre en cause de manière mensongère. Le procès doit s'achever vers la mi-juin

Tribunal de Marseille : le Tour de France des "gentils proxénètes"

Je ne m'appelle pas Brad Pitt!", a-t-il lancé hier depuis le box des prévenus. Daniel Olariu, un Autrichien de 26 ans, n'est pas homme à fuir ses responsabilités. Mais le voilà bien dans la nasse, pris dans un étau en forme de réseau de proxénétisme dont il ne nie même plus l'existence. Mais dans sa chute vertigineuse, il a entraîné avec lui Irina, alias Isabelle Melinte, une prostituée de 30 ans, de nationalité roumaine, sa compagne.
Une jolie jeune femme, brune aux cheveux longs, portant chemisier rose et talons hauts. Victime ou proxénète ? Ce sera tout le débat devant le tribunal correctionnel de Marseille. Car le réseau mis en place faisait venir les filles de Roumanie : Hanka, Michèle, Alice, Véronica….
Les filles étaient recrutées, puis proposées via un site internet baptisé "Escort Annonce", sur lequel les clients trouvaient à peu près tout : taille, mensurations, lieu de rencontre, nature des prestations sexuelles… Les rendez-vous avaient ensuite lieu dans un hôtel aixois de la route de Galice ou dans un hôtel marseillais de l'avenue du Prado (8e).

Les proxénètes en chef organisaient même, selon leur formule, des "tournées", véritable Tour de France du sexe, à Marseille, Nîmes, Montpellier, Toulouse, Lyon et Clermont- Ferrand. Et tout était codifié : 250€ de l'heure, 150 € la demi-heure, avec quelques "ristournes" pour les plus demandeurs, 450 € les deux heures, 650 € les trois heures. Irina n'était pas la dernière à assister son "Brad Pitt" de mari. C'est ce qui lui a valu sa comparution. Le couple envoyait des mandats importants en Roumanie. Plus de 9 000 euros en douze jours, ont recensé les enquêteurs. Irina et Daniel ont gagné plus de 30 000 euros en trois mois en 2010, même s'ils reversaient 60% des gains aux filles.
Le procureur Jérôme Bourrier a ironisé hier sur cette "amicale de proxénètes" à "la façade lisse" qui n'en serait pas une. Il a dit la menace que représentent aujourd'hui ces "réseaux d'avenir qui utilisent internet, génèrent des profits importants et sont plus difficiles à démanteler". En défense, Me Denis Fayolle, mais aussi Mes Philippe et Gérard Daumas, déploreront "le grand écart du parquet" pour faire tenir "un dossier aux antipodes de la violence, de la contrainte, de l'humiliation et de l'asservissement."
Irina a finalement écopé de 18 mois de prison avec sursis, Daniel Olariu de 6 ans de prison ferme. Tous deux ont été interdits du territoire français pour une durée de 10 ans.
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/tribunal-de-marseille-le-tour-de-france-des-gentils-proxenetes

Drogue : 80 ans sur le Pile

Le procès se déroule depuis lundi  et, hier, la fine fleur du barreau lillois est montée à l'assaut du réquisitoire. M e Gildas Brochen est le seul à assister un non Roubaisien, un Lyonnais pour être précis. « Mais, il passait ses vacances dans le quartier du Pile car une parente y habite », précise Me Brochen qui défend Karim Zemam, 30 ans, contre qui 5 ans de prison sont requis par la procureure Maud Marty.
Me Stéfane Squillaci défend Hamouda Benar, 29 ans. 7 ans de prison réclamés par la procureure. Me Squillaci proteste : « C'est un peu facile ! On ne dit pas un mot de la personnalité de mon client. C'est un petit gars qui travaille en CDD et a été élevé au Pile par sa mère alors que son père a disparu quand il avait 6 mois. Il a grandi dans une ambiance de chômage et entre les dealers. En 1981, juste après avoir prêté serment, mon premier dossier a été justement la défense d'un dealer du Pile. On parlait déjà des ravages de la drogue, des milliers d'hectares de cannabis cultivés au Maroc, des commanditaires en Hollande ou en Espagne. Entre 1981 et 2011, il y a toujours autant de chômage et de dealers au Pile. Sauf qu'en 81, mon client venait de naître! » Benar a accepté de faire des voyages rétribués, entre le Maroc, l'Espagne et Roubaix, au volant d'une voiture chargée de cannabis.


On trouve aussi sur le banc des prévenus un financier des opérations, Ahmed Messah, 27 ans. Un voyage revient à peu près à 20 000 euros : c'est le prix du chauffeur, de son séjour en Espagne et au Maroc, de l'achat d'une voiture « saine » qu'on transforme avec des caches et du stock de cannabis acheté à Tanger. Souvent, une voiture ouvreuse « sécurise » le dispositif. Ahmed Messah, surnommé Petit Hulk, nie. Son avocat, Me Hervé Corbanesi, le présente comme un handicapé (il est à demi-sourd) affligé de l'âge mental d'un gamin de 7 ans.
Dans le collimateur de la procureure, au sommet de la pyramide, Rudy Byttebier, 31 ans, dit Beatles et défendu par Me Stéphane Bulteau. 10 ans requis.
Salim Farhi, 22 ans, surnommé Pompidou et défendu par Me Isabelle Corralès, n'est pas mieux loti par Maud Marty qui réclame 6 ans contre lui car, voici une semaine, il écopait déjà de 6 ans de prison dans le cadre d'un autre trafic au Pile.
Évidemment, on pourrait encore parler longtemps de La Blatte, Kéké, Coco, Canard, Grizzly, le Barbu, Belette et autres surnoms pittoresques. Jugement prononcé probablement aujourd'hui dans la soirée. Mais on plaide encore ce matin

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/05/27/roubaix-drogue-80-ans-sur-le-pile.shtml

Prison ferme pour les parents de Diego

Cinq ans de prinson dont deux avec sursis et immédiat en détention pour Sébastien Battu et cinq ans de prison dont trois avec sursis mais sans incarcération immédiate pour Emmanuelle Lauro-Battu.
Les jurés de la cour d'assises les ont reconnus coupables de privation de soins ou d'aliments ayant entraîné la mort, le 22 mai 2008, dans leur logement à Saint-Denis-de-Pile, de leur fils Diego, nouveau-né de 52 jours.


Le substitut général, Jean-Paul Dupont, n'avait pas requis de peine de prison ferme. Il avait demandé, pour les deux, cinq ans de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant trois ans, assortis pour le père d'une obligation de travail et pour le couple, d'une obligation de suivi psychothérapeutique.

Avocates abasourdies

Le magistrat avait convenu dans son réquisitoire, qu'Emmanuelle Lauro avait fait des efforts pour tenter de nourrir le bébé qui ne voulait pas s'alimenter, mais a clairement reproché aux deux parents de ne pas avoir consulté un médecin.

Me Isabelle Desmoulins, représentante de l'association Format 4, partie civile dans ce procès pour les autres enfants, demandait une peine qui prenne en compte que le couple et ses cinq enfants (deux sont nés depuis le décès de Diego) formaient une famille bien structurée. Dans sa plaidoirie en faveur d'Emmanuelle Lauro, Me Celya Roc a souligné que sa cliente avait tout tenté pour nourrir un bébé qui refusait la nourriture et que prisonnière de cette réalité dans un contexte où elle-même était dépressive, elle n'avait pas intégré la nécessité de consulter un médecin. Ce qui, à ses yeux, justifiait une peine tenant compte de cette situation de détresse.

De même, pour la défense de Sébastien Battu, Me Cécile Ride rappelait que le jeune homme suivait par habitude ce que disait son épouse et avait été pris dans l'engrenage dépressif consécutif à la naissance de Diego. Après l'énoncé du verdict, les deux jeunes avocates se sont déclarées « abasourdies », face à une décision qui selon elles, sera lourde de conséquence pour une famille en pleine reconstruction. »
http://www.sudouest.fr/2011/05/26/prison-ferme-pour-les-parents-de-diego-409334-3093.php

Assises de l'Hérault : "J’aurais pu sauver ma fille, je ne l’ai pas fait..."

Ils sont restés tête basse. N’ont pas pu ou pas voulu regarder ces photos et radiographies projetées sur l’écran de la cour d’assises de l’Hérault. Celles du corps d’Aliya, une fillette de 4 ans décédée, le 13 avril 2008, au CHU de Montpellier, à la suite de coups reçus, des jours durant, dans le huis clos de ce studio de Valras-Plage.
Sandrine Semiglia, la mère de la petite victime et Tahina Razafindrakoto, son compagnon, n’ont pas osé affronter la cruauté des images de cette dépouille malingre, couverte de 150 lésions "environ", relevées par les médecins légistes. Abrasions multiples de l’épiderme, fractures de l’humérus gauche et du pancréas, traces "pouvant faire penser à des brûlures de cigarettes", lèvres "explosées", ecchymoses diverses, effraction osseuse du crâne provoquée par, au moins, un très violent coup de pommeau de douche porté à la tête...

Une effrayante liste de blessures faisant dire à la légiste appelée à déposer à la barre : "En dix-sept ans de pratique, j’ai eu trois autres cas équivalents d’enfants de cet âge. Et celui-là est le plus violent."
Cela corrobore les observations du médecin des pompiers venus secourir l’enfant ce 12 avril 2008, "parce qu’elle était tombée d’une table" selon les dires de sa mère. Et le praticien, pourtant habitué à côtoyer l’indicible, de préciser : "C’est une intervention qui date de trois ans mais marque les mémoires. Pour moi, ce ne pouvait être que des maltraitances. Sa tête était déformée, elle était dans le coma, en état de mort apparente. Ce qui m’avait frappé, c’était son état de maigreur." Aliya pesait alors 14 kilos quand le poids d’un enfant de cet âge oscille entre dix-huit et vingt.
Les coups ? "Je les soignais avec de l’arnica, en gel et en granules", répond la mère. La blessure létale à la tête ? "On l’a soigné à l’éosine."
"Vous la remettiez en état pour qu’il lui tape à nouveau dessus ?", lui demande le président Cayrol.
"Vous pouvez me qualifier de ce que vous voulez !", lui rétorque la mère depuis le box.
"Je ne veux rien, Madame. J’essaie de comprendre."
"Ça me faisait du mal mais j’arrivais pas à trouver une solution. Je suis coupable, je l’avoue", poursuit Sandrine Semiglia, “seulement” poursuivie pour privation de soins et d’aliments. Alternant à quelques secondes d’intervalle aveux, remords et réponses pour le moins surréalistes : "Elle ne s’est jamais plainte. Donc, je ne me suis pas inquiété pour le bras cassé."
"À qui vous ferez croire qu’elle n’a jamais crié ou hurlé ?", tonne l’avocat général Bebon n’y tenant plus.
Sur les faits, Tahina Razafindrakoto sera encore moins loquace. Reconnaissant, comme depuis le début, sa responsabilité sans pour autant parvenir à fournir un début d’explication à la hargne sauvage dont il a fait montre à l’endroit de la petite victime.
http://www.midilibre.fr/2011/05/26/j-aurais-pu-sauver-ma-fille-je-ne-l-ai-pas-fait,325353.php

Un condamné de l'affaire Erignac conforte Yvan Colonna

Un des cinq hommes condamnés pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 a confirmé jeudi à la cour d'assises de Paris le nouveau récit d'Yvan Colonna pour tenter de démontrer son innocence.
Selon cette nouvelle version, apparue cette semaine au cinquième procès de l'affaire, Yvan Colonna avait été contacté pour faire partie du groupe de tueurs mais avait refusé, ce qui avait suscité un sentiment de rancune amenant ensuite les auteurs du crime à le mettre en cause à tort.
Pierre Alessandri, déjà condamné à perpétuité pour le meurtre, a confirmé ce récit à la barre.
"Il était au courant, on l'a sollicité pour faire partie du groupe mais il n'a pas souhaité participer. Il y avait une rancune contre Yvan Colonna", a-t-il dit.
Comme trois autres protagonistes, Pierre Alessandri avait d'abord accusé Yvan Colonna à partir de mai 1999, avant de se rétracter en octobre 2000. Finalement condamné à perpétuité en 2003, Pierre Alessandri a déclaré en 2004 qu'il était le véritable auteur des coups de feu.
Pierre Alessandri a dit à la cour n'avoir pas compris le refus d'Yvan Colonna de s'engager. "Tout le monde a une famille, un travail, ça n'aurait pas dû être un argument."
Comme lors des précédents procès, il a cependant tenu des propos plus ambigus, comme : "Je ne souhaite pas porter toutes les responsabilités, elles sont multiples, elles sont complexes. J'espère qu'Yvan Colonna pourra expliquer pourquoi il n'a pas participé pour des raisons physiques, politiques et simplement humaines."
Cette nouvelle version des faits suscite le doute de la partie civile et de l'accusation, qui soulignent qu'il n'en avait jamais été question depuis le début de l'affaire.
Elles estiment que le nouveau récit ne permet d'expliquer ni les lettres envoyées de sa prison par Pierre Alessandri à la famille Colonna, au ton très chaleureux alors qu'il est censé accuser à tort le berger de Cargèse, ni les multiples autres dépositions mettant en cause Yvan Colonna, notamment celles des épouses des condamnés, jamais rétractées véritablement.
Le procès se poursuit jusqu'à la mi-juin.
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/un-condamne-de-l-affaire-erignac-conforte-yvan-colonna-26-05-2011-1335595_240.php