jeudi 31 mars 2011

Affaire Prescillia : trente ans requis contre Samuel Malécot

Trente ans de réclusion ont été requis jeudi devant les assises du Maine-et-Loire contre Samuel Malécot, 24 ans, accusé du viol et du meurtre de sa voisine Prescillia Delaveau. L'adolescente de 13 ans retrouvée morte dans un moulin en octobre 2008 à Montsoreau. "C'est un accusé complètement dépourvu d'affection. Il fait des aveux de surface sans aucune émotion. Il ne peut pas s'admettre tel qu'il est", a dit l'avocat général dans ses réquisitions.
Plus tôt dans la journée, Samuel Malécot avait réitéré devant les jurés ses aveux formulés la veille. "Non, Prescillia ne m'attendait pas sur le pas de porte de la maison", a reconnu, alors qu'il avait soutenu, lors de l'instruction, avoir été invité à prendre un verre par la jeune fille le soir des faits. "Je suis monté dans sa chambre, je l'ai réveillée brusquement en lui demandant de prendre son pantalon. C'est là qu'on est parti vers le moulin", a expliqué l'accusé.

Mercredi, au deuxième jour de son procès à Angers, il avait affirmé avoir obligé la jeune fille à le suivre dans le moulin voisin où son corps a été retrouvé, pour la violer et la tuer par peur des représailles de ses proches. "On habitait dans un cocon. Il n'y avait pas de danger, tout le monde se connaissait", a témoigné la mère de Prescillia, qui avait dit mercredi qu'elle ne pourrait "jamais pardonner" à l'accusé. Voisin de la famille Delaveau, Samuel Malécot avait passé son après-midi dans leur maison en compagnie du demi-frère de Prescillia et d'amis à jouer à la console vidéo et boire des bières. L'adolescente était aussi présente, après avoir séché le collège, profitant de l'absence programmée le soir même de ses parents. Entendu d'abord en qualité de témoin durant les recherches, Samuel Malécot avait été confondu par son ADN et était passé aux aveux lors de son interpellation, quatre jours après la découverte du corps de l'adolescente, le dimanche 26 octobre 2008. Verdict vendredi

http://lci.tf1.fr/france/justice/2011-03/affaire-prescillia-trente-ans-requis-contre-samuel-malecot-6343865.html

Tentative de meurtre à Bagnols-sur-Cèze : le prévenu dit avoir vu le diable

Il a voulu la tuer. Et c’est lui-même qui l’avoue ! Le 29 décembre 2008, Noam Boutemar, 34 ans, qui partageait la vie de Virginie Bonnin depuis trois mois, a poignardé celle-ci à plusieurs reprises. Les faits se sont déroulés à Bagnols-sur-Cèze, dans l’appartement de la jeune femme, où le toxicomane au passé délictueux s’était installé. Virginie n’est pas morte, mais elle a bien failli...

Plusieurs coups de couteau ont atteint des régions vitales, et deux lames se sont cassées, l’une dans un rein, l’autre à proximité du péricarde.

Noam Boutemar, qui avait interrompu son traitement à base de Subutex, a soutenu que, victime d’hallucinations, il avait voulu tuer sa compagne parce que le diable était sorti de sa tête.
Plus tard, lors de l’instruction, il affirmera qu’elle avait pratiqué sur lui de la magie noire et l’avait ensorcelé.
En fait, rien ne laissait prévoir ce soir-là une scène d’une telle violence, si ce n’est peut-être que Virginie avait décidé de quitter Noam, qu’elle trouvait trop paresseux. Les faits se sont déroulés en présence de la fille de la victime, âgée de 7 ans. Celle-ci a tenté de porter secours à sa mère.

Elle a été frappée d’un coup d’assiette sur la tête et de coups de pied dans les jambes. C’est l’enfant qui a prévenu les voisins.

Les experts psychiatres ont conclu, pour certains à une abolition, pour d’autres à une altération du discernement de l’accusé, compte tenu de sa pathologie délirante.

La victime riposte qu’il avait su, pourtant, faire la différence entre une adulte et une enfant et qu’à trois reprises, il était allé chercher de nouveaux couteaux, sans oublier de fermer à double tour la porte d’entrée de l’appartement. Trop facile, selon Virginie, de se protéger derrière l’irresponsabilité.

Accusé de tentative de meurtre et violence aggravée, Noam Boutemar comparaît aujourd’hui et demain devant la cour d’assises. Sa défense est assurée par Me Rémy Nougier et Me Khadija Aoudia

http://www.midilibre.com/articles/2011/03/31/A-LA-UNE-Tentative-de-meurtre-a-Bagnols-l-homme-dit-avoir-vu-le-diable-le-29-decembre-2008-1578531.php5

Elle veut partir, il tire dans la tête

Nancy. « Ce n’est pas tous les jours qu’on tire une balle dans la tête de sa femme. Comment on explique ce passage à l’acte ? », s’interroge le président Michel Iogna-Prat devant le Dr Pierre Horrach. La question restera en suspens. L’expert psychiatre n’a pas suffisamment d’éléments pour éclairer le fond de cette tentative de meurtre de Christophe Wolff sur son épouse, Lucie, dans leur maison de Fraimbois, le 11 janvier 2009.
Entré hier dans le box, l’accusé de 43 ans n’a pas revu sa femme depuis les faits. La cour d’assises ne la rencontrera pas non plus. Elle n’a pas voulu venir, indique Me Didier Grandhaye, son conseil et celui de sa famille partie civile.
« Pour nous elle est morte »
Les jurés, majoritairement masculins, doivent faire avec les photos de la victime handicapée à près de 90 % . La jeune femme ne peut guère espérer d’amélioration de son état depuis ce coup de feu qui lui arrive en plein milieu du front, juste à la verticale du nez. « Si pour vous Lucie est vivante, pour nous elle est morte », assène à la cour, son frère Laurent.
La balle tirée à bout portant par la carabine 22 LR de l’accusé n’a laissé qu’une cicatrice sur le front. Derrière, elle a emporté une partie de la matière cérébrale de Lucie, de sa mémoire avant de s’arrêter contre l’occipital droit. La victime, en fauteuil, doit désormais composer avec une hémiplégie gauche, un important déficit cognitif, une concentration et une attention réduites.
La prise en charge médicale tardive de la jeune femme a aggravé le tableau clinique de la jeune femme, mais n’a rien changé à la gravité de ses séquelles. Si l’accusé tire le 11 janvier entre 21 h 30 et 21 h 50, il ne prévient les secours que le 12 à 0 h 18 et les empêche d’entrer. Pompiers, médecins et enquêteurs n’accéderont qu’à 0 h 40, à la chambre où Lucie est effondrée sur le lit. « Comme elle respirait, j’ai cru qu’elle se réveillerait », déclare Christophe Wolff à l’expert psychologue qui ne note, pas plus que le psychiatre, de trouble dans la structure de la personnalité du quadra.
Une certitude est cependant acquise : il n’a pas supporté le désir de sa femme de divorcer. Déjà confronté à un problème de stérilité, il a réagi sous le coup de la colère à l’annonce du départ de Lucie pour un autre. Elle avait bien un confident, mais il n’était qu’un amant imaginaire. Le désamour de la jeune femme, réel depuis son départ chez sa mère en 2008, tenait bien plus à l’intempérance de Christophe Wolff.
12 heures après son interpellation, il est encore à 1,98 g par litre de sang. L’expert toxicologue estime son imprégnation entre 2,65 g et 3,68 g au moment des faits. Il restait une bouteille de vin aux trois quarts vide sur la table de la cuisine le soir du drame. Ce n’est qu’une partie de la consommation de la journée évaluée par l’accusé lui-même à une dizaine de pastis et une bouteille de rosé quotidiens. Il lui fallait cela pour se relaxer et tenir le coup entre sa vie d’artisan très occupé et de propriétaire de cette maison de Fraimbois que le couple, qui ne partageait plus d’intimité depuis un an, retapait ensemble les week-ends. Lucie voulait vendre ce bien. Christophe l’aurait bien gardé avec son épouse dedans.
Il a tout perdu et peut-être aussi sa liberté pour longtemps. Il encourt la perpétuité.
http://www.estrepublicain.fr/fr/lorraine/info/4855821-Nancy-elle-voulait-le-quitter-il-lui-tire-dans-la-tete

Sept ans de peine

C'est le tarif de la maison...comme il y a quelques mois dans l'affaire Latry, l'avocat général Cavaillès a requis dix ans de réclusion criminelle contre Jean-Louis Kleiber, poursuivi devant la cour d'assises de Lot-et-Garonne pour tentative d'homicide volontaire sur des gendarmes à Lougratte en mai 2007 (lire nos précédentes éditions). Une peine quelque peu attendrie par le jury, après la plaidoirie fleuve de Me Martial, qui a cherché à tordre point par point les éléments présentés par l'accusation.
N'empêche. Malgré tous les efforts de son avocat, Jean-Louis Kleiber va devoir passer les sept prochaines années de sa vie dans un établissement pénitentiaire. Ainsi en ont décidé ses juges en répondant oui aux questions posées par le président Mornet. Est-ce la meilleure place pour ce quadragénaire décrit hier, en ouverture des débats, comme « un petit paranoïaque atteint d'un syndrome de persécution à la dangerosité criminologique » par deux experts ?


« Remarquable » M. Boulestin

La réponse est venue de ces mêmes experts. « S'il avait pris un traitement neuroleptique pour soigner son activité délirante, il ne serait pas dans le box des accusés aujourd'hui. » Seulement voilà, avec des si, chacun sait bien ce qu'il adviendrait de nos tantes… Et, à la vérité, ce diagnostic n'a convaincu personne sur les bancs de la partie civile. Me Peis-Hittier d'abord, au soutien de l'adjudant Boulestin, atteint par deux des cinq tirs de l'accusé.

« En vingt ans de carrière, Boulestin ne s'est servi qu'une fois de son arme. Ce soir-là. Lors de cette intervention justifiée et légale », a insisté l'avocate. « Boulestin a été professionnel jusqu'au bout et n'a tiré qu'en état de légitime défense. Il a toujours présenté la même version des faits, à l'inverse de Kleiber, qui a multiplié les dépositions fantaisistes. » Me Peis-Hittier finira son intervention par un hommage justifié à son client. « Vous avez été remarquable ce soir-là. » Un compliment à étendre à ces trois jours de procès que les gendarmes Boulestin et Calvet ont suivi avec mesure et dignité.

« Un tyran domestique »

Calvet, justement. Prénom Cathy. Une coquette gendarmette de 20 ans le soir des faits. Depuis, elle a rompu le contrat qui la liait à l'arme. « La peur… Car, ils vous l'ont répété à plusieurs reprises, Kleiber a voulu les tuer. C'est évident. Quand quelqu'un vous défouraille dessus tous azimuts, est-ce parce qu'il a l'intention de vous tuer ? Je réponds oui », a martelé Me Briat.

L'avocat agenais a aussi dressé un portrait sans fard de l'accusé. « Un révolutionnaire aux idées courtes, un tyran domestique, mobilisé par la haine et la rancœur. Un saltimbanque, un cracheur de feu qui n'a jamais rien donné à ses juges… Trop de preuves tuent la preuve », a fini par lâcher Me Briat à son contradicteur du jour, Me Martial, également un chouïa rudoyé par l'avocat général : « C'est facile de faire pleurer une gamine, mais ce n'est pas ma tasse de thé », a glissé l'accusation en référence au départ en pleurs de Cathy Calvet après un questionnement musclé de la défense l'avant-veille. Une défense de niveau Top 14. Observateurs et parties attendaient la plaidoirie de Me Martial. Ils en ont pris pour deux plombes.

Intention homicide écartée

« Méfiez-vous de la vérité de l'hermine, car, dans ce dossier, tout est vérité partielle », a entamé l'avocat, s'étonnant au passage de la visite tardive des gendarmes chez un particulier pour y quérir un simple renseignement. « Et, en arrivant, pourquoi ne se sont-ils pas signalés en criant : "Gendarmerie !" en direction de Kleiber, qui ne voit rien, en contrebas, dans son hangar, avec les phares du fourgon de la gendarmerie dans les yeux ? »

La défense cherchera aussi à ébranler les piliers de l'accusation : « Comment les experts peuvent-ils dire que le premier coup qui blesse est tiré par Jean-Louis Kleiber ? » Me Martial demande d'écarter la tentative d'homicide sur le gendarme Calvet. « Il n'a d'ailleurs jamais eu l'intention de tuer qui que ce soit. Condamnez-le pour des blessures avec arme, adresse l'avocat aux juges. Quand un homme est à terre, parfois, il mérite d'être relevé. »

L'avocat s'assoit. Son client se lève. « Avez-vous quelque chose à ajouter ? », propose le président Mornet. « Non ! » renvoie Kleiber, qui, en trois jours, n'aura pas présenté la moindre excuse
http://www.sudouest.fr/2011/03/31/sept-ans-de-peine-358669-3603.php

Elle avait tué son mari à coups de hache: 6 ans de prison

Il est 21 h 26. Dans la salle de la cour d’assises du palais de justice de Grenoble, la cloche retentit. Le jury et la cour entrent, six petites minutes après l’ouverture de la salle par les policiers de l’escorte.
Ces six minutes, ce sont probablement les plus longues de la vie de cette quadragénaire, femme de ménage, qui comparaît depuis lundi devant la cour d’assises d’appel de Grenoble pour l’assassinat de son mari en août 2005 dans la Drôme.
Six minutes. Trois cent soixante secondes pendant lesquelles, mains jointes comme pour une prière, cette mère de famille attend, assise à côté d’une collaboratrice de son avocat. Ses fines lunettes ne masquent pas les yeux rougis avec lesquels elle fixe ses enfants sur le banc des parties civiles. Eux aussi, ont du mal à cacher leur angoisse. Le plus jeune se lève, va vers sa mère et l’étreint. Elle l’embrasse, lui chuchote à l’oreille quelque chose. Six minutes, pour se rappeler peut-être ce funeste soir du 14 août 2005 lorsqu’elle a drogué, puis tué à coups de hache et masse son mari en compagnie de deux de ses filles.

Le chef de famille se comportait en tyran

Quelques heures plus tôt, au terme de trois jours d’audience, l’avocat général Baillet a requis contre cette mère de famille une peine de « dix années de prison dont trois assorties de sursis », pour assassinat. L’avocat de la quadragénaire, Me Fort, a plaidé juste après, demandant la clémence de la cour, insistant sur le fait que la préméditation ne tenait pas et que le chef de famille se comportait en tyran.
Six minutes. La tension est palpable. La peur aussi. Peur d’une condamnation qui soit plus lourde que les six années prononcées en 2009 par la cour d’assises de Valence. Peur que cette mère de famille retourne en prison.
La cloche retentit. La salle se lève. La cour et le jury prennent place. L’accusée souffle profondément comme pour demander à son cœur de ne pas s’emballer. Le président Dubois lui demande de se lever et énonce le verdict.
Acquittée de l’assassinat, elle est condamnée pour meurtre à six ans de prison, sans mandat de dépôt. La séance est levée. Des flots de larmes, les siennes et celles de ses enfants s’écoulent alors. Mais ce sont des larmes de joie.
http://www.ledauphine.com/drome/2011/03/30/la-quadragenaire-condamnee-a-6-ans-de-prison-pour-meurtre

Meurtre et viol de Prescillia : l'accusé avoue "tout"

Samuel Malécot, accusé du meurtre et du viol de sa voisine Prescillia Delaveau, une adolescente de 13 ans, en octobre 2008 à Montsoreau (Maine-et-Loire) a craqué et "tout avoué", mercredi au deuxième jour de son procès d'assises à Angers.
Alors qu'il avait soutenu lors de l'instruction avoir été invité à prendre un verre par la jeune fille le soir des faits, entretenant l'idée d'un jeu de séduction, il a reconnu devant les jurés être entré volontairement vers 23h30 dans la maison familiale où il savait Prescillia être seule. Le jeune homme, aujourd'hui âgé de 24 ans, a reconnu aussi l'avoir obligée à le suivre dans le moulin voisin où son corps a été retrouvé, pour la violer et la tuer par peur des représailles de ses proches. Samuel Malécot a demandé pardon à la famille de Prescillia et à ses amis. Mais la mère de la victime s'est levée pour hurler : "Je ne te pardonnerai jamais".
Voisin de la famille Delaveau, Samuel Malécot avait passé son après-midi dans leur maison en compagnie du demi-frère de Prescillia et d'amis à jouer à la console vidéo et boire des bières. L'adolescente était aussi présente, après avoir séché le collège, profitant de l'absence programmée le soir même de ses parents.

Entendu d'abord en qualité de témoin durant les recherches, Samuel Malécot avait été confondu par son ADN et était passé aux aveux lors de son interpellation, quatre jours après la découverte du corps de l'adolescente, le dimanche 26 octobre 2008. Le verdict est attendu vendredi

http://lci.tf1.fr/france/justice/2011-03/meurtre-et-viol-de-prescillia-l-accuse-avoue-tout-6339014.html

mercredi 30 mars 2011

"Je n'ai pas tué Kalinka"

Le médecin allemand Dieter Krombach, jugé par les assises de Paris pour le meurtre de sa belle-fille en 1982, a pris la parole pour le première fois mercredi et déclaré à la cour : "Je n'ai pas tué Kalinka". "Je veux souligner que je ne suis pas coupable, que je n'ai pas tué Kalinka et pas violé Kalinka", a affirmé en français l'accusé, qui avait demandé à prendre la parole à la reprise de l'audience. La cour a ensuite commencé à entendre la lecture de l'arrêt renvoyant devant les assises le médecin de 75 ans. Ce dernier comparaît pour le meurtre de sa belle-fille, retrouvée morte le 10 juillet 1982 dans son lit au domicile familial en Allemagne. Le père de l'adolescente, André Bamberski, s'est battu durant 29 ans pour faire la lumière sur ce décès, allant jusqu'à faire enlever le médecin allemand pour qu'il soit jugé en France.
La deuxième journée d'audience avait débuté par l'annonce du rejet de la demande de renvoi du procès déposée la veille par la défense. Cette dernière appuyait principalement sa demande sur deux arguments : les conditions d'interpellation à leurs yeux contestables du médecin allemand et l'incompatibilité juridique du procès français avec la procédure déjà menée en Allemagne dans cette affaire et qui avait conclu à un non lieu en 1987. Pour la cour d'assises, qui a donné lecture intégrale de ses motivations, l'argument n'est pas valable car le classement sans suite de la justice allemande "ne peut s'analyser comme un jugement définitif". La cour souligne que la cour d'appel de Munich n'a "pas procédé à un examen des charges susceptibles de peser sur Dieter Krombach" et qu'"aucune procédure contradictoire" n'a été menée en Allemagne au fil des différentes décisions rendues.
La cour d'assises a donc refusé de saisir la Cour de justice de l'Union européenne comme le souhaitait la défense pour trancher ce qu'elle considérait comme un conflit de compétence. Les juges n'ont pas retenu non plus l'argument de l'illégalité de l'interpellation de Dieter Krombach, soulignant que l'exercice des poursuites à l'encontre d'un mis en cause n'est pas subordonnée à son "retour volontaire" en France. Les avocats de l'accusé n'ont pas réagi à cette décision de la cour.
http://lci.tf1.fr/france/justice/2011-03/le-proces-de-dieter-krombach-va-se-poursuivre-6333320.html

ExclusifJean-Michel Bissonnet sera jugé en appel à Carcassonne

La chambre criminelle de la cour de Cassation a désigné aujourd'hui la cour d'assises de l'Aude comme juridiction d'appel, pour le prochain procès de Jean-Michel Bissonnet, Meziane Belkacem et Amaury d'Harcourt.
C'est donc à Carcassonne que sera à nouveau examiné l'assassinat de Bernadette Bissonnet, tuée à Castelnau-le-Lez le 11 mars 2008.
La cour de Cassation a donc refusé de donner suite aux demandes de Jean-Michel Bissonnet, condamné à trente ans de réclusion pour complicité d'assassinat le 10 février dernier par la cour d'assises de l'Hérault, et qui voulait un second procès loin de Montpellier, pour échapper à la "pression médiatique locale".
On ignore encore à quelle date ce procès, qui devrait durer cinq semaines, pourra s'ouvrir devant les jurés de l'Aude.
Plus d'informations demain dans votre édition locale de Midi Libre.
http://www.midilibre.com/articles/2011/03/30/DERNIERE-MINUTE-EXCLUSIF-Bissonnet-sera-rejuge-a-Carcassonne-1577774.php5

Meurtre de Farbus : le conjoint plaide coupable

John Szablewski a reconnu, hier devant la cour d'assises de Saint-Omer, avoir tué sa compagne, Laurence Maille, en novembre 2007 à Farbus. Un véritable coup de théâtre puisque l'homme avait toujours nié les faits et multiplié les versions durant plus de trois ans.
« Je plaide coupable », lâche John Szablewski, froidement. Dans la petite salle de la cour d'assises de Saint-Omer, l'émotion est à son comble. À tel point que l'audience a dû être suspendue quelques minutes, après que la mère de la victime eut fait un malaise. Car jusqu'alors, le Farbusien de 32 ans n'avait eu de cesse de confondre les enquêteurs et les magistrats en multipliant les versions des faits. Il avait d'abord fait croire que sa compagne Laurence avait disparu après être partie promener son chien, allant même jusqu'à lancer des avis de recherche le jour même. Une thèse qui ne tiendra pas longtemps la route au vu des éléments recueillis par les gendarmes. Ces derniers, suspectant une mise en scène, découvrent d'ailleurs, quelques jours plus tard, des tâches de sang sur le matelas du lit conjugal.
John Szablewski revient alors sur ses propos et déclare que la jeune femme s'est, en réalité, suicidée. Paniqué à l'idée de « ce qu'on aurait pensé d'elle », il avoue l'avoir enterrée dans le bois de Vimy, à proximité du mémorial canadien. Mais une fois le corps retrouvé, l'autopsie révèle une mort par strangulation ainsi que la présence, à forte dose, de sédatifs. Nouveau rebondissement deux mois plus tard, l'avocate du principal suspect, alors mis en examen, reçoit deux courriers anonymes mettant en cause l'ex-mari de Laurence et deux de ses amis que lui-même soupçonnait d'être mêlés à l'affaire. Enfin, lors des derniers interrogatoires, John Szablewski change encore son fusil d'épaule et accuse un certain Marcello, avec lequel il avait fait des affaires illégales, d'avoir tué sa concubine puis de l'avoir contraint, par l'intermédiaire de deux hommes de main, à l'enterrer.


« J'ai fui mes responsabilités »
Suite à ses aveux, c'est encore une tout autre version qu'a donnée l'accusé hier. Laurence aurait découvert qu'il lui avait caché sa perte d'emploi et sa situation financière difficile et le suspectait, notamment, d'avoir utilisé frauduleusement sa carte bancaire. Au cours d'une violente dispute à ce sujet le matin du 28 novembre 2007, il l'aurait étranglée avec le foulard et le collier qu'elle portait. « Je l'ai poussée dans le lit, j'ai sauté sur elle puis j'ai serré au niveau du cou et l'ai secouée pour qu'elle se taise, explique-t-il tout en reproduisant spontanément les gestes.
Quand j'ai vu qu'elle ne bougeait plus, je n'arrivais pas à réaliser ce que je venais de faire. J'ai fui mes responsabilités et j'ai tout inventé. » Il transporte alors le corps dans sa voiture puis ligote les bras et les jambes de la défunte et recouvre sa tête d'un sac plastique avant de l'ensevelir sous terre. De retour chez lui, il efface toute trace du crime et vaque à ses occupations, comme d'ordinaire. La suite n'est alors plus qu'un vaste tissu de mensonges « méthodiquement élaboré », de l'avis de la présidente Anne Cochaud-Doutreuwe qui, tout au long de ce premier jour de procès n'a cessé, tout comme les avocats de la partie civile, de mettre John Szablewski face à ses contradictions.
Pourtant, le jeune homme, décrit à multiple reprise comme « égocentrique », « vantard », « manipulateur » - voire même comme « un robot » dénué de toute émotion par son ex-femme -, ne se démonte pas et trouve réponse à tout.
Reste à savoir si ses aveux, accompagnés de timides remords, sont « sincères ou opportunistes ». « À force de raconter tout et n'importe quoi, on n'arrive plus à le croire, considère Me Bleitrach, l'avocate des parents de Laurence Maille. Nous allons devoir faire l'instruction à l'audience. » Le prévenu risque la réclusion criminelle à perpétuité pour homicide volontaire commis sur sa concubine. Verdict en fin de semaine.

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2011/03/30/meurtre-de-farbus-le-conjoint-plaide-cou.shtml

Chirac : décision le 13 mai sur la question prioritaire de constitutionnalité

La Cour de cassation examinera le 13 mai la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) à laquelle est suspendu le procès de Jacques Chirac dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, a-t-on appris mercredi 30 mars auprès de la plus haute autorité judiciaireA l'ouverture du procès Chirac, le 7 mars, un des coprévenus de l'ancien président avait déposé une QPC contestant une jurisprudence de la Cour de cassation sur la prescription des délits. Le tribunal avait décidé le 8 mars de la transmettre à la Cour de cassation.
La chambre criminelle de la Cour de cassation doit à présent déterminer si elle saisit ou non le Conseil constitutionnel. Si elle refusait de transmettre la QPC, le procès Chirac pourrait reprendre. La nouvelle date de procès pourrait être officiellement fixée lors d'une audience programmée le 20 juin devant le tribunal correctionnel de Paris.
Si à l'inverse les Sages étaient saisis de cette QPC, ils disposeraient à leur tour de trois mois pour se prononcer.
Le 13 mai, la Cour devrait mettre sa décision en délibéré à quelques jours.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110330.OBS0512/chirac-decision-le-13-mai-sur-la-question-prioritaire-de-constitutionnalite.html

Procès Krombach: rejet de la demande de renvoi, l’audience peut continuer

La cour a rejeté toutes les exceptions de nullité soulevées par les avocats de l’accusé dès le premier jour du procès, mardi. «Je suis plus rasséréné qu’hier matin, le procès va enfin pouvoir se tenir», a réagi lors d’une suspension d’audience André Bamberski, le père de la victime.
Les avocats de Dieter Krombach avaient toutefois laissé planer, en fonction de la décision de la cour, la possibilité de refuser de participer au procès. Ils pourraient s’exprimer à la reprise de l’audience.
La défense avait principalement appuyé sa demande sur deux arguments: les conditions d’interpellation à leurs yeux contestables du médecin allemand et l’incompatibilité juridique du procès français avec la procédure déjà menée en Allemagne dans cette affaire.
L’ancien médecin allemand Dieter Krombach, 75 ans, comparaît pour le meurtre de sa belle-fille Kalinka Bamberski en 1982 retrouvée morte dans son lit au domicile familial en Allemagne.
La justice allemande a classé l’affaire en 1987 mais la justice française, saisie par André Bamberski, a considéré suffisantes les charges contre le médecin pour le renvoyer aux assises.
C’est son enlèvement en Allemagne en 2009, commandité par M. Bamberski, qui a permis son interpellation en France et l’organisation du procès d’assises.
Les avocats de M. Krombach invoquaient la règle de droit dite «non bis in idem» ("pas deux fois pour la même chose") qui prévoit que nul ne peut être poursuivi ou puni pénalement pour des faits définitivement jugés dans un autre Etat, un principe acté dans le droit communautaire.
Or pour la défense, la France contrevient à ce principe car la cour d’appel de Munich a classé l’affaire interdisant l’exercice de poursuites ultérieures à son encontre contre Dieter Krombach, sauf élément nouveau.
Pour la cour d’assises, qui a donné lecture intégrale de ses motivations, l’argument n’est pas valable car le classement sans suite de la justice allemande «ne peut s’analyser comme un jugement définitif».
La cour souligne que la cour d’appel de Munich n’a «pas procédé à un examen des charges susceptibles de peser sur Dieter Krombach» et qu’"aucune procédure contradictoire» n’a été menée en Allemagne au fil des différentes décisions rendues.
La cour d’assises a donc refusé de saisir la Cour de justice de l’Union européenne comme le souhaitait la défense pour trancher ce qu’elle considérait comme un conflit de compétence. Les juges n’ont pas retenu non plus l’argument de l’illégalité de l’interpellation de Dieter Krombach, soulignant que l’exercice des poursuites à l’encontre d’un mis en cause n’est pas subordonnée à son «retour volontaire» en France.

Le procès de Dieter Krombach va-t-il être renvoyé ?

Faut-il, 29 ans après le mort de la jeune Kalinka Bamberski, renvoyer le procès de l'Allemand Dieter Krombach, son beau-père accusé de l'avoir tuée ? La question, débattue mardi au premier jour de l'audience devant les assises de Paris, sera tranchée ce mercredi matin. C'est la défense de Dieter Krombach qui a soulevé cette question dès l'ouverture des débats, plaidant l'irrégularité de la procédure. L'avocat général, Pierre Kramer, n'a pas soutenu ces demandes de nullité. Ce procès ne peut se tenir aujourd'hui dans ces termes", a plaidé Me Yves Levano, l'un des avocats de l'accusé. Au coeur du litige, la règle de droit dite "non bis in idem" ("pas deux fois pour la même chose") : nul ne peut être poursuivi ou puni pénalement pour des faits définitivement jugés dans un autre Etat, un principe acté dans le droit communautaire. Or pour la défense, la France contrevient à ce principe car en 1987, la cour d'appel de Munich a classé l'affaire interdisant l'exercice de poursuites ultérieures contre Dieter Krombach, sauf élément nouveau.
L'enlèment rend-il illégal le procés ?A l'opposé, les avocats d'André Bamberski, le père de Kalinka qui se bat depuis des décennies pour que Dieter Krombach soit jugé, considèrent que la règle "non bis in idem" ne s'applique pas car la décision allemande ne revêt pas l'autorité de la chose jugée et n'a pas valeur de jugement définitif. "Le classement de la cour d'appel de Munich ne peut pas être considéré comme un acquittement car cette juridiction n'est pas compétente pour ça" et il n'y a pas eu de procès public, a fait valoir Me François Gibault, l'un des avocats de M. Bamberski.
La défense souhaite que la cour d'assises saisisse la Cour de justice de l'Union européenne pour trancher ce conflit de compétence. "Saisissez-là et vous laverez cette procédure, vous laverez cet affront", a imploré Me Levano. Autre point de débat : l'enlèvement, commandité par André Bamberski, dont a été victime Dieter Krombach à son domicile en Allemagne en 2009 et qui a permis son interpellation par la justice française. Ce procédé contestable rend illégaux sa détention et son procès, estiment ses défenseurs. Les avocats du père de Kalinka ont rappelé que d'autres accusés célèbres, comme Klaus Barbie ou le terroriste Carlos, étaient arrivés "contre leur volonté" sur le territoire français où ils étaient recherchés mais que la jurisprudence de la Cour de cassation avait considéré que ça n'empêchait pas de les juger.

Meurtre de Prescillia: le passage à l'acte d'un jeune adulte en perdition

Un enfant en souffrance, puis un jeune adulte en perdition affective et sociale: tel est le portrait dessiné par les psychologues et les proches de Samuel Malécot, 24 ans, auteur présumé du meurtre et du viol de Prescillia, une adolescente de 13 ans, en octobre 2008, à Montsoreau, près de Saumur.Cheveux bruns courts, veste grise et jeans foncé, Samuel Malécot est apparu plutôt éloquent le matin, au moment d'évoquer lui-même son enfance et son itinéraire, mais effacé l'après-midi lors de l'examen de sa personnalité par autrui, ne levant la tête de son box que lors du long témoignage de sa mère, au cours duquel il a pleuré.
Fille de harki, la mère est revenue sur la relation "fusionnelle" et sur-protectrice entretenue avec son fils, regrettant de ne pas l'avoir fait suivre par des psychologues lors de son enfance, marquée par des violences et disputes entre ses parents. Son père, alcoolique, a quitté le domicile familial alors qu'il n'avait que huit ans.
"Élève triste" et en difficulté scolaire dès la maternelle, Samuel Malécot a perdu à 17 ans sa seule soeur, de quatre ans son aînée, emportée par un oedème pulmonaire.
"Ca été le déclencheur de ses difficultés", a estimé sa mère à la barre. "Il était dans une grande détresse. Il n'a pas su me demander de l'aide et je n'ai pas su l'entendre à ce moment là, étant moi-même en souffrance", a-t-elle dit.
S'adonnant à l'alcool et au cannabis, Samuel Malécot enchaine ensuite les échecs professionnels et sentimental. Il fuit le domicile familial, "impuissant à consoler sa mère. (...) Il dit qu'il se sentait mauvais fils dans son regard et ne pouvait l'affronter", analyse Katy Lorenzo-Legreny, expert psychologue.
S'il a tué Prescillia Delaveau dans la nuit du 23 au 24 octobre 2008, après avoir passé l'après-midi en sa compagnie et celle de son frère, c'est "par peur de représailles" de ses frères, racontera-t-il aux enquêteurs.
Prescillia Delaveau avait été retrouvée morte le 26 octobre 2008 dans un moulin à proximité de son domicile, trois jours après sa disparition. Entendu en qualité de témoin durant les recherches, Samuel Malécot, un voisin de sa famille et un ami de ses frères, avait été confondu par son ADN et était passé aux aveux lors de son interpellation, quatre jours après la découverte du corps de l'adolescente.
http://www.lepoint.fr/societe/meurtre-de-prescillia-le-passage-a-l-acte-d-un-jeune-adulte-en-perdition-30-03-2011-1313051_23.php

Affaire Bamberski : face à face aux assises

Gard : Coralie : les effets de manches de Me Gontard

Les déclarations de l’avocat de la famille Moussu ont été formellement démenties par les autorités en charge de l’affaire.

Quel choc. Après avoir été convoquée lundi dans le bureau avignonnais de leur avocat, Me Gontard, mardi dans l’après-midi, la famille de Coralie était sur tous les fronts hier, afin de réunir toutes les bonnes volontés désireuses de l’accompagner dans son combat pour découvrir la vérité sur le décès de la jeune femme de 32 ans, disparue de son domicile de Vénéjan, le 6 novembre 2009 et dont le corps avait été retrouvé sans vie à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), le 18 décembre dernier.


Une véritable douche froide pour la famille

En effet, leur avocat leur a déclaré dans son bureau « que Coralie n’était pas morte par noyade », raconte Nicolas Moussu, le grand-frère de la maman de Lou. Une thèse que la famille défend bec et ongles depuis toujours, convaincue que Coralie n’a pas mis fin à ses jours. Et pourtant, « nous commencions à nous faire à l’idée. Jusqu’à ce que nous ayons vu notre avocat », précise Nicolas. Jusqu’à hier après-midi, c’était donc l’effervescence à Vénéjan. Relancer une réunion de l’association Coralie M. pour commencer
« Nous n’avions plus eu de réunions depuis près d’un mois, attendant les résultats de la deuxième autopsie. Quand ils sont tombés, nous avons prévu de nous retrouver dans la semaine pour faire un point sur nos actions à mener », explique encore le grand-frère.
Au menu ? Regrouper le plus de gens possibles afin de se rendre à Port-Saint-Louis-du-Rhône ce week-end. « Nous voulons tracter au maximum. Nous espérons également rentrer en relation avec les associations de chasseurs, de randonneurs, contacter la Légion pour qu’ils viennent nous aider à rechercher la voiture. Car pour moi, quand on aura retrouvé la voiture, on aura le coupable .»
Quand on leur a appris le démenti du juge d’instruction en charge de l’affaire, le juge Mathieu à Nîmes.

« Les déclarations de l’avocat sont fausses. Les expertises prouvent que Coralie a ingéré de l’eau du Rhône, donc qu’elle est morte par noyade. » Chez la famille de Coralie c’est l’incompréhension absolue, « comment notre avocat aurait pu nous annoncer ça si ce n’est pas vrai. Ce n’est pas possible ».

Joint par téléphone, hier, Me Gontard s’est montré lapidaire « c’est ce que le juge m’a dit dans son bureau, je n’ai rien d’autre à ajouter ».

Vous avez dit voiture ?

Le juge Mathieu, en charge du dossier Coralie en a assez « d’entendre que nous ne cherchons pas la voiture ». Une Nissan Micra noire qui reste introuvable. Pourtant, « nous avons multiplié les plongées dans le Rhône, divers survols en hélicoptère ont été effectués et l’avis de recherche du véhicule immatriculé 2988 ZT 30 a été envoyé à chaque commissariat et à chaque brigade entre Vénéjan et Port-Saint-Louis ». Sans compter les casses et les investigations dans le reste de l’Hexagone.
http://www.midilibre.com/articles/2011/03/29/A-LA-UNE-Coralie-les-effets-de-manches-de-Me-Gontard-1577055.php5

mardi 29 mars 2011

Dix ans requis contre André Fabien Mourne

Dix ans de réclusion ont été requis mardi contre André Fabien Mourne, un petit truand devenu sous une identité d'emprunt un notable bourguignon, accusé devant la Cour d'assises des Alpes-Maritimes d'avoir tiré sur des policiers en 2002. André Fabien Mourne, 40 ans, qui s'était rendu à la justice en 2010, après une cavale de plusieurs années à Chalon-sur-Saône, où il avait ouvert un restaurant gastronomique, avait déjà été condamné, par défaut, pour ces mêmes faits à dix ans de réclusion en juin 2008.
"Ce n'est pas un enfant de coeur, pas un pied nickelé, il a des antécédents judiciaires", a rappelé l'avocate générale Sandra Moulayes, qui a toutefois reconnu que l'accusé, à la différence de son complice présumé Pascal Payet, condamné pour sa participation à la même affaire, n'était pas, lui, une figure du grand banditisme. Evoquant sa cavale de sept ans d'abord au Canada, puis à Lyon, puis à Chalon-sur-Saône, où il s'était fait une nouvelle vie sous l'identité d'emprunt de David Bianci, l'avocat générale a estimé que cette fuite "était tout sauf sympathique" : "cette cavale est tout sauf sympathique. C'est la fuite de sa responsabilité en tant qu'homme et père de famille". Verdict mardi soir.

Affaire Kalinka : le procès après 29 ans de procédure et un enlèvement

Juillet 1982 : Kalinka Bamberski, 14 ans, décède mystérieusement en Allemagne. Traqué vingt-neuf ans par le père de l'adolescente, le médecin allemand Dieter Krombach comparaît à partir de mardi, devant les assises de Paris pour le meurtre de sa belle-fille, qu'il a toujours nié. Le procès prévu jusqu'au 8 avril va ouvrir un nouveau chapitre dans cette saga judiciaire hors du commun, ponctuée de discrètes joutes diplomatiques franco-allemandes et d'un rocambolesque enlèvement pour livrer Dieter Krombach à la justice française.
Au départ, l'affaire est pourtant tristement banale, estiment les légistes qui examinent le corps de l'adolescente retrouvée dans son lit au domicile de Dieter Krombach à Lindau (sud de l'Allemagne) où elle vivait avec sa mère : rien ne permet, à leurs yeux, de mettre en doute la thèse de l'accident même si les causes de la mort restent mystérieuses. Interrogé, le cardiologue assure qu'il a administré à sa belle-fille, la veille de sa mort, une injection à base de fer pour l'aider à bronzer. Puis que, la découvrant inconsciente, il a tenté de la ranimer à l'aide de différents produits. Mais plusieurs éléments intriguent André Bamberski : quid "des substances visqueuses blanchâtres" retrouvées par les médecins à l'intérieur du vagin de Kalinka ? Comment un professionnel comme Krombach a-t-il pu avoir sur l'adolescente des gestes thérapeutiques jugés peu pertinents par les légistes, voire "grotesques" ? Une seconde expertise outre-Rhin met à mal les explications du beau-père. Mais la justice allemande ne retient aucune charge et classe l'affaire.
L'acharnement d'un pèreEntre-temps, André Bamberski, convaincu que Krombach a violé et tué sa fille, s'est tourné vers la France où il a obtenu l'ouverture d'une information judiciaire. Une nouvelle analyse médicale renforce les soupçons sur Dieter Krombach. Renvoyé devant les assises de Paris, le cardiologue, qui vit toujours en Allemagne, est jugé en son absence et condamné en mars 1995 à quinze ans de réclusion. Commence alors pour le père de la victime un nouveau combat : obtenir l'exécution de cette condamnation. La France montre peu d'empressement à réclamer Krombach et Berlin refuse catégoriquement de le livrer en raison du classement de l'enquête par les autorités allemandes. Et le fait qu'en 1997, Dieter Krombach est condamné dans son pays pour le viol d'une patiente de 16 ans, n'y change rien. André Bamberski découvrira aussi que la première épouse de Dieter Krombach est morte en 1969 après aussi avoir reçu une injection. Enfin, Dieter Krombach a été emprisonné en 2006 en Allemagne pour escroquerie et exercice illégal de la médecine, avant d'être libéré en 2008.
Tout en multipliant les démarches officielles dans les deux pays, André Bamberski se rend plusieurs fois par an en Bavière pour garder la trace du médecin, qui y réside toujours. En 2009, voyant approcher la date de prescription des faits, le comptable de Toulouse, désormais à la retraite, décide de prendre les choses en main. Dans la nuit du 17 au 18 octobre, après avoir été enlevé à son domicile, l'Allemand est livré pieds et poings liés à la police française dans une rue de Mulhouse. Malgré ces conditions d'interpellation rocambolesques qui valent à André Bamberski des poursuites judiciaires, la France semble cette fois décidée à ne pas lâcher le suspect qui doit être rejugé, comme le prévoit la loi. Ses multiples demandes de remise en liberté sont rejetées.

Après trois décennies de péripéties judiciaires, Andrea Bamberski n'aspire désormais qu'à un procès "classique, indépendant et libre", explique Me Laurent de Caunes, l'un de ses avocats. Même souhait de la défense qui craint cependant, selon Me Philippe Ohayon, l'un des conseils de l'accusé, que la justice française se contente de "soutenir la demande de vengeance aveugle" d'un père éploré. 

http://lci.tf1.fr/france/justice/2011-03/affaire-kalinka-le-proces-apres-29-ans-de-procedure-et-un-enlevement-6331777.html

Justice : l'affaire Laetitia "peut se reproduire n'importe où"

L'actualité internationale très chargée des dernières semaines les avait un peu éclipsé du devant de la scène. Pourtant, deux mois après l'affaire de Pornic, les acteurs du monde judiciaire n'ont pas ravalé leur colère. Comme prévu, magistrats, greffiers, avocats, agents de probation et personnels pénitentiaires défileront côte à côte mardi après-midi à Paris, entre la place Saint-Michel et l'Assemblée nationale, à l'appel des trois syndicats de magistrats et d'une vingtaine d'organisations. A leur arrivée à l'Assemblée, ils espèrent être reçus par le président Bernard Accoyer. Ils entendent ainsi prolonger le mouvement sans précédent de "grève" des audiences non urgentes mené en février dans la quasi totalité des juridictions après la mise en cause publique de magistrats par Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat avait évoqué des "fautes" dans le suivi de Tony Meilhon, repris de justice et principal suspect du meurtre d'une jeune fille, Laëtitia Perrais, mi-janvier près de Nantes. Finalement, seul le directeur interrégional des services pénitentiaires de Rennes a été muté.
Des rapports d'inspection ont montré que les services de probation (SPIP) et les juges d'application des peines locaux étaient noyés sous les dossiers et donc contraints d'en délaisser une partie, avec l'accord de leur hiérarchie. Depuis, la Chancellerie affirme avoir débloqué des moyens en urgence : triplement à 5 millions d'euros du budget consacré en 2011 à la réserve judiciaire et pénitentiaire, recrutement immédiat de 400 vacataires, etc... Le ministère a également voulu organiser une concertation sur l'organisation du travail des SPIP, mais les syndicats ont claqué la porte, réclamant un débat plus large.

TF1 News : Deux mois après l'affaire de Pornic, vous redescendez dans la rue, la colère du monde judiciaire n'est donc pas retombée ?

Christophe Régnard, responsable de l'Union syndicale des magistrats : Il n'y a aucune raison que la colère soit retombée puisque manifestement tant du côté du gouvernement que du ministère, la mesure de la crise n'a toujours pas été intégrée. Les annonces qui ont été faites sont dérisoires. Lundi, déjà, des tables rondes et des conférences de presse se sont déroulées partout en France. Cette manifestation parisienne sera le point d'orgue. On espère une mobilisation la plus massive possible pour que le ministère entende enfin nos demandes.

TF1 News : Que demandez-vous concrètement ?
C.R. : Notre premier objectif est de faire de la pédagogie auprès de l'opinion public en lui expliquant pourquoi on ne peut plus continuer comme cela et pourquoi il faut que le gouvernement nous écoute. Après, sur le fond, nous sommes réalistes et nous savons que, dans le contexte budgétaire actuel, les milliards d'euros ne se trouvent pas comme cela. Le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur Outreau avait établi qu'il fallait doubler le budget de la Justice judiciaire en France. Cela n'a pas été fait. Pour parvenir à l'équilibre et rattraper le retard par rapport aux autres démocraties européennes, nous estimons qu'il faut ajouter deux milliards d'euros supplémentaire par an au budget actuel et ceci pendant dix ans.

TF1 News : Lors de l'émission Face aux Français sur TF1, Nicolas Sarkozy a estimé que le problème de la Justice n'était pas seulement une question de moyens...
C.R. : Ce n'est pas toujours qu'une question de moyens, mais cela fait quinze ans que l'on nous ressert la même sauce qui consiste à dire qu'il faut réformer l'organisation et intégrer les nouvelles technologies. Le problème est que tout ce qui pouvait être grappillé sur le temps de travail des magistrats a déjà été grappillé. Nous sommes arrivés à un stade où nous faisons un travail qui n'est plus dans les normes imposées par la loi : on s'arrange avec un certain nombre de textes, on se passe de nos greffiers, on ne motive plus nos décisions, les délais sont bien trop important par rapport à ce que les justiciables sont en droit d'attendre... Il y a donc bien une vraie réflexion à avoir sur les moyens que l'on donne à la justice pour fonctionner. Quand on voit qu'on est 37e sur 43 au niveau européen pour le budget consacré par habitant à la justice, on peut se poser des questions...

TF1 News : Michel Mercier annonce, de son côté, une augmentation constante du budget de la Justice depuis 2002.
C.R. : La Chancellerie, depuis quelques jours, diffuse à la presse des documents montrant que les budgets ont augmenté de 30 à 40% depuis 2002. Mais monsieur Mercier oublie de mettre en parallèle l'augmentation des contentieux sur la même période. Selon les chiffres de l'
USM, concernant les contentieux civils, la charge de travail a augmenté de 66% entre 2002 et 2010. Le nombre d'affaires pénales jugées a lui grimpé de 55%. On voit bien qu'avec une augmentation de magistrats de moins de 20% dans le même temps, on ne peut pas faire face à cette augmentation des contentieux. C'est ce message que l'on veut arriver à faire passer à l'opinion publique. Il faut nous donner des juges, des greffiers, des conseillers d'insertion et des policiers pour nous permettre de travailler dans l'intérêt des Français.

TF1 News : Quelle leçon avez-vous tirée de l'affaire de Pornic ?
C.R. : La leçon à tirer est qu'il faut mettre en place des choses pour éviter que cela ne se reproduise. Car les dysfonctionnements dans l'application des peines que l'on a pu constater à Pornic, nous, nous les constatons dans beaucoup d'autres juridictions, et aussi dans d'autres domaines, comme celui des affaires familiales...
Ce qui s'est passé à Pornic peut se reproduire demain dans n'importe quel tribunal de France et dans n'importe quel domaine de la justice, compte tenu des moyens qui sont insuffisants et nous contraignent à prendre des priorités, en traitant certains dossiers et en en délaissant d'autres. C'est cela que l'on ne veut plus. La réponse à la Justice devrait être là. Mais je ne suis pas sûre que le gouvernement a pas pris la mesure du problème. J'espère que cette manifestation y contribuera.

TF1 News : N'êtes-vous pas aussi un peu réfractaires à une réorganisation dans la mesure où vous avez refusé de participer à la concertation proposée récemment par le garde des Sceaux ?
C.R. : Nous n'avons pas souhaité y participer pour deux raisons. D'abord parce que
Michel Mercier à d'entrée de jeu dit qu'il ne s'agissait pas d'une question de moyens. Or, il y a un problème évident de moyens. Ensuite, nous ne voulons pas nous contenter de réfléchir au seul problème de l'application des peines, mis en lumière avec Pornic, mais avoir une réflexion plus générale sur l'organisation de la Justice. Il semble que le garde des Sceaux ait prévu de faire des annonces ce mardi allant en ce sens. Nous verrons.
http://lci.tf1.fr/france/justice/2011-03/ce-qui-s-est-passe-a-pornic-peut-se-reproduire-dans-n-importe-quel-6331732.html

Le meurtrier présumé de Prescillia, 13 ans, devant les assises

Le drame a eu lieu au terme d'une journée de désoeuvrement. Son épilogue se déroule devant la cour d'assises de Maine-et-Loire. A partir de mardi, Samuel Malécot, un jeune de 24 ans est jugé pour le meurtre de Prescillia Delaveau, 13 ans, en 2008. Il devra répondre durant quatre jours de meurtre sur mineur de 15 ans, accompagné ou suivi de viols
Cette journée de désoeuvrement se passe dans un quartier de Montsoreau, un joli petit bourg historique aux confins du Maine-et-Loire et de l'Indre-et-Loire. Ce jeudi 23 octobre, Prescillia Delaveau sèche les cours au collège, profitant de l'absence programmée de ses parents le soir même. Elle passe l'après-midi entre ses copines du quartier et sa maison. Chez elle, l'un de ses frères passe le temps avec l'un de ses copains, Samuel Malécot. Au programme : jeux vidéos et bières. Dans la soirée, d'autres amis les rejoignent. Prescillia est vue pour la dernière fois par deux de ses amies sur le pas de sa porte. Il est 22 heures.
"Des faits dramatiquement simples"
La suite, Samuel Malécot la racontera lors d'une audition. Il dit ainsi rencontré Prescillia une demi-heure plus tard devant chez elle. Lui se rendait chez un ami après une dispute avec sa mère. Elle l'aurait "invité à prendre un verre", dit-il. Mais sa version est infirmée précisément par son ami. Si l'instruction ne permet pas d'établir clairement le déroulé de la soirée, le meurtrier présumé avoue avoir abusé sous la contrainte de Prescillia. Il l'étrangle de peur "qu'elle ne révèle tout à ses frères et à sa famille".

Le corps de l'adolescente est découvert trois jours après sa disparition dans un moulin près de son domicile. Entendu en qualité de témoin durant les recherches, Samuel Malécot est confondu par son ADN. Il avoue les faits. Sans emploi et sans formation, le garçon vivait seul avec sa mère dans une maison à proximité immédiate de la famille Delaveau. Il avait été condamné à deux reprises pour un vol et une tentative de vol commis quelques mois avant le meurtre, seuls faits inscrits jusqu'alors à son casier judiciaire. La semaine dernière, il a été hospitalisé brièvement après avoir avalé des médicaments dans sa cellule de la maison d'arrêt d'Angers.

"Nous voulons comprendre pourquoi ce crime a été commis. Et pourquoi sur Prescillia ? Pourquoi ce jour-là ?", témoigne Yannick Delaveau, son père. "Les faits paraissent malheureusement dramatiquement simples", selon Me Pascal Rouiller, l'avocat de la famille. "Ce qui reste une énigme, c'est le passage à l'acte, comment on peut à ce point ne penser qu'à soi, au prix de la vie des autres?", demande-t-il.
http://lci.tf1.fr/france/justice/2011-03/le-meurtrier-presume-de-prescillia-13-ans-devant-les-assises-6331674.html

lundi 28 mars 2011

Emplois fictifs: Le procès Chirac pourrait se tenir début septembre

La décision de la Cour de cassation sera déterminante...
Le procès de Jacques Chirac pourrait se dérouler début septembre, sous réserve de la décision de la Cour de cassation sur un point de procédure qui a entraîné en mars le report de l'audience, a-t-on appris ce lundi de sources proches du dossier, confirmant une information du Monde.

La Cour de cassation devra trancher

L'hypothèse d'une nouvelle audience à partir du lundi 12 septembre, voire du lundi 5, a reçu l'assentiment des avocats de l'ancien président de la République, de ses neuf co-prévenus et des parties civiles, conviés à une réunion informelle par le président de la onzième chambre correctionnelle, Dominique Pauthe, le 18 mars, ont dit ces sources à l'AFP.
Mais l'ouverture à cette date du procès des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris reste soumise à la réponse que donnera la Cour de cassation à la Question prioritaire de Constitutionnalité (QPC) qui avait conduit début mars au report du procès.
A l'ouverture de l'audience le 7 mars, en l'absence de Jacques Chirac, la défense d'un de ses co-prévenus avait plaidé une QPC contestant une jurisprudence de la Cour de cassation sur la prescription des délits. Le tribunal avait décidé le 8 mars de la transmettre à la Cour de cassation. La Cour de cassation a jusqu'au 14 juin pour saisir ou non le Conseil constitutionnel de cette question.

Le calendrier du procès encore flou

Si elle refuse de transmettre cette QPC aux Sages, le procès Chirac pourra alors reprendre. La nouvelle date de procès pourrait être officiellement fixée lors d'une audience programmée le 20 juin devant le tribunal correctionnel de Paris.
Selon des participants à la réunion du 18 mars, le format d'un procès se déroulant sur deux semaines et demie, à raison de journées complètes d'audience, cinq jours par semaine, a été évoqué, sans susciter d'opposition de la part des avocats de Jacques Chirac.

Une audience sur fond de polémique

La santé de l'ancien président et sa capacité à participer au procès avaient fait l'objet de nombreuses spéculations au cours des semaines précédant l'audience.
Les sources interrogées par l'AFP ont également relevé «la rapidité» avec laquelle la justice avait souhaité chercher une nouvelle date d'audience, alors que le report du procès avait suscité de vives réactions dans le monde politique
http://www.20minutes.fr/article/696021/societe-emplois-fictifs-proces-chirac-pourrait-tenir-debut-septembre

Fin 2007, John Szablewski a-t-il tué Laurence Maille avant de l'enterrer ?

ASSISES DU PAS-DE-CALAIS |
Après presque quatre années d'une instruction riche en rebondissements, John Szablewski, un Lensois de 32 ans, a rendez-vous devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, de demain à vendredi. Les jurés devront dire si l'accusé a étranglé Laurence Maille, sa compagne de 36 ans, avant de l'enterrer dans le bois de Vimy, fin 2007. Les débats s'annoncent animés tant la personnalité de l'accusé est décriée.

Nuit du 4 au 5 décembre 2007, 2 h 15. Après de longues heures de garde à vue, John Szablewski craque. Accompagné d'une vingtaine de personnes, parmi lesquelles la juge d'instruction, il s'engouffre dans le bois de Vimy. Tout le monde est là pour déterrer le corps d'une employée de la Sécurité sociale de Lens, Laurence Maille, 36 ans. Sordide épilogue d'une disparition inexpliquée.
Tout débute le 28 novembre lorsque John Szablewski signale à la gendarmerie la disparition de sa concubine, avec laquelle il réside à Farbus, entre Arras et Lens. Il affirme qu'elle n'a plus donné signe de vie depuis qu'elle est partie en promenade avec son chien. Il contacte les médias pour faire part de son inquiétude, imprime et affiche des avis de recherches, aidé par les collègues de Laurence Maille. Mais après plusieurs heures d'investigations, les enquêteurs tiquent. Le chien est retrouvé à Bois-Bernard, trop propre pour un animal ayant parcouru 10 km. L'image du couple heureux renvoyée par le concubin se fissure, au gré des témoignages et au vu des comptes bancaires. Il ne paie plus ses loyers depuis six mois, alors que John Szablewski continue de mener grand train. L'étau se resserre quand les techniciens d'investigation criminelle découvrent des taches de sang dans la chambre, grâce à un procédé chimique. Le concubin est mis en examen. Jusqu'à la macabre découverte du bois de Vimy... Depuis, on nage en plein mauvais polar. Le suspect a livré plusieurs versions, incohérentes et romancées. D'abord, il affirme avoir enterré Laurence Maille après qu'il l'a découverte pendue au pied du lit. Version démontée par l'autopsie. Puis l'homme, « sujet peu mature au fonctionnement égocentrique et narcissique », selon l'expertise psychiatrique, oriente ses soupçons sur l'ancien mari. Son avocate et la juge reçoivent alors des courriers anonymes le disculpant. Papier et crayon ayant servi à rédiger ces lettres sont finalement retrouvés dans sa cellule... Enfin, il livre une ultime version à laquelle il s'accroche depuis. Un matin, il aurait été accueilli par trois hommes armés, envoyés par un certain Marcello pour lui voler un logiciel. Ils seraient tombés sur Laurence Maille, l'auraient tuée et contraint son compagnon à l'enterrer.
Ces revirements laissent craindre le pire pour Marianne Bleitrach, qui représente les parents de la victime : « Ils veulent connaître la vérité sur la mort de leur fille unique mais je crains qu'ils ne la connaissent jamais. C'est le roi des menteurs ! Il me rappelle David Hotyat (1) . » De son côté, Julie Gorny, l'avocate de John Szablewski, s'attend à un procès difficile : « Nous sommes conscients que l'apparence du dossier et son apparence à lui ne plaident pas en sa faveur. Mais lui continue de dire qu'il aimait Laurence Maille et n'avait aucune raison de lui faire du mal. »
1. Condamné pour l'assassinat de la famille Flactif, au Grand-Bornand, en 2003.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/03/28/article_fin-2007-john-szablewski-a-t-il-tue-laur.shtml

L'ex-truand restaurateur devant ses juges

Derrière le restaurateur David Bianci se cachait le truand André-Fabien Mourne, recherché pour sa participation à une fusillade en 2002 et divers trafics. L'homme s'est rendu l'an dernier, après sept ans de cavale. Il comparaît ce lundi devant les assises des Alpes-Maritimes. 
A 14 heures, André-Fabien Mourne, 40 ans, a rendez-vous avec la justice, presque neuf ans après lui avoir faussé compagnie. Le 7 novembre 2002, des policiers municipaux surprennent deux hommes, sur un parking du Cannet (Alpes-Maritimes), qui maquillent une BMW dérobée un peu plus tôt à Valbonne. Les deux hommes prennent la fuite en faisant feu sur les agents. Un peu plus tard, à bord d'une Fiat Punto volée, ils tirent sur les policiers municipaux de Mandelieu La Napoule. On retrouvera seize douilles dans la voiture. Les agents identifient les deux compères: il s'agit de Pascal Payet, le roi de l'évasion, fiché au grand banditisme, et d'André-Fabien Mourne, délinquant local, plus rompu au trafic de stupéfiants ou de voitures qu'aux gros coups.
Mourne disparaît alors du radar policier. Sa cavale le mène en Italie, puis au Canada. En 2003, il revient en France, où il se construit une nouvelle vie sous un nom d'emprunt: David Bianci. Il devient restaurateur à Chalon-sur-Saône avec sa nouvelle compagne, la blonde Caroline. Banquiers, commerçants, policiers et élus locaux se croisent sur la péniche où le couple ouvre un restaurant gastronomique, en 2009.
Pourtant, Mourne-Bianci en a assez du mensonge et des faux-semblants. Assez de vivre loin de son fils, qu'il voit de loin en loin en le faisant passer pour son neveu. Début 2010, il reprend contact avec son avocat niçois, Me Franck De Vita, et lui demande d'organiser sa reddition auprès du parquet de Nice.
Parce qu'il n'a pas comparu devant la Cour d'assises des Alpes-Maritimes qui l'a condamné en 2008 à dix ans de réclusion, Mourne doit être de nouveau jugé. "Nous allons plaider l'acquittement, annonce Me De Vita. Ce n'était pas mon client qui était dans la voiture, ce jour de novembre 2002." Pascal Payet viendra lui-même l'affirmer aux neuf jurés. La défense a également sollicité trois témoins de moralité, dont un adjoint au maire de Chalon-sur-Saône, qui viendront dire tout le bien qu'il pense de David Bianci, alias André-Fabien Mourne, entrepreneur respecté et citoyen sympathique. Reste à savoir ce que pèsera la rédemption châlonnaise dans la balance de la justice...

"La famille Spinelli a eu le malheur de tomber sur des barbares"

Le 20 avril 2009, Thierry Spinelli, un Français négociant en vins de 36 ans installé à Moscou, est retrouvé assassiné dans son appartement avec son épouse Olga et leur fille de 3 ans, Elise. A l'époque, la violence de l'agression suscite un vif émoi. A compter de ce lundi, quatre hommes, des ouvriers ouzbeks, comparaissent devant le tribunal criminel de la capitale russe pour ce triple homicide imaginé apparemment dans le seul but de pouvoir voler... un 4x4 Lexus.

Khourchid Normourodov et Roustam Kharisov, poursuivis pour assassinat, travaillaient dans l'appartement situé au-dessus de celui des Spinelli. Depuis quelques jours Droujoulaï Achirov, poursuivi ici pour complicité d'assassinat, leur a ordonné de récupérer la Lexus du couple, mais Olga l'a emmenée chez le garagiste. Selon l'accusation, Achirov maintenant la pression pour récupérer de l'argent, les ouvriers changent de plan et décident de cambrioler l'appartement des Spinelli. Ils commencent par simuler une fuite d'eau depuis la salle de bain dans lequel ils font des travaux.

Thierry Spinelli monte pour les prévenir de la fuite. Il entre dans l'appartement et se voit asséner un violent coup de barre de fer à la tête. "Comme il respirait encore, ils lui ont attaché les pieds et les mains et l'ont étranglé jusqu'au dernier râle", explique à TF1 News maître
Fabrice Orlandi, l'avocat de la famille de Thierry Spinelli. Ensuite ils sont descendus dans l'appartement des Spinelli où ils ont violé tour à tour Olga avant de l' étrangler dans sa salle de bain. Leur petite fille s'est réveillée en pleurs et ils l'ont étouffée. Ils sont alors remontés chercher le corps de Thierry pour le remettre dans son appartement, puis d'y mettre le feu. Cette famille a eu le malheur de tomber sur des barbares. Et tout cela pour une simple voiture", poursuit l'avocat.
Un honneur à rétablirAvant de partir, les agresseurs font main basse sur tout ce qui peut avoir de la valeur, notamment des bijoux, qu'ils écouleront les jours suivant dans les dépôts-ventes de la ville. Normouradov et Kharisov seront arrêtés peu de temps après. Depuis, selon maître Orlandi, ils ont en partie avoué les meurtres, se rejetant l'un sur l'autre la responsabilité des crimes. Une quatrième personne, Vahkob Touraïev, qui les aurait aidés dans leur fuite, comparaît également pour complicité d'assassinat.

Pour l'avocat de la famille de Thierry Spinelli, ce procès doit permettre de condamner des assassins présumés mais aussi rétablir l'honneur de son client. "Au cours de l'enquête, plusieurs pistes ont été évoquées pour expliquer ce massacre, comme celle de l'adultère puisque Olga avait un amant depuis 9 ans, ou celle du règlement de comptes mafieux en raison des activités de Thierry Spinelli. Mais toutes ces pistes ont été écartées pour n'en garder qu'une seule et unique : le vol d'une voiture avec des gens prêts à recourir à une violence inouïe pour y parvenir".

Quatre viols, une tentative d’assassinat et un braquage devant les Assises

Du 28 au 30 mars : accusé de tentative d’assassinat dans l’AinLa session débute aujourd’hui par une affaire jugée en appel. Jean-Pierre Consoletti est accusé de tentative d’assassinat. Le 4 janvier 2007 à Peronnas (Ain), il avait porté des coups de couteau à sa femme et à son amant. Son avocat est M e Dupond-Moretti, le siège de l’avocat général sera occupé par M. Girard, et M e Bloise représentera les parties civiles.

31 mars et 1 er avril : accusé de viols sur la fille de sa compagne

Un homme de 44 ans sera jugé pour des viols sur la fille de sa compagne (1). Les faits se seraient produits à Annonay (Ardèche) et Lorette, entre octobre 2008 et avril 2009. Il sera défendu par M e Florindi-Daurat, M. Merle sera l’avocat général, et M e Sadurni représentera la victime.

Du 4 au 6 avril : quatre mineurs accusés de viols et violences

Le 27 octobre 2008 à Saint-Victor-sur-Loire, une jeune fille de 15 ans était prise à partie par quatre garçons à peine plus âgés. Ils la frappaient à plusieurs reprises, et deux lui imposaient des rapports sexuels. Ils seront défendus par M es Mathieu, Blazy, Putignier et Drouaud. L’accusation sera représentée par Mme Missonnier, la victime par M e Jullien.

7 et 8 avril : accusé de viols sur ses nièces

Un homme de 48 ans est accusé d’attouchements et de viols sur deux de ses nièces, entre janvier 1999 et juillet 2009, à Unieux et Saint-Maurice-en-Gourgois (1). Il sera défendu par M e Trincanato, Mme Furstoss représentera le ministère public, et M e Valla les victimes.

11 et 12 avril : accusé de viols sur son neveu

Un homme de 57 ans sera jugé pour avoir imposé plusieurs rapports sexuels à son neveu (1). Les faits se seraient produits à Saint-Etienne entre 1998 et 2002. Il sera défendu par M e Dupuy, M. Belperron sera l’avocat général, et M e Viallard-Valézy représentera la victime.

Du 13 au 15 avril : trois mineurs accusés d’un braquage chez Fariner

Le 2 août 2009, un individu braquait la boulangerie Fariner de Saint-Genest-Lerpt avec une serpette. Un complice lui avait fourni l’arme, un autre l’avait récupéré sur un scooter. Les trois seront donc jugés et défendus par M es Mrabent, Fournel et Cizeron. Mme Mathias représentera le ministère public.
(1) En raison du lien de parenté entre l’accusé et les victimes, la loi nous interdit de mentionner leurs noms.

Angers. Le meurtre de Prescillia jugé cette semaine aux assises

Montsoreau
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Deux ans et demi après les faits, la cour d’assises de Maine-et-Loire va juger à partir du mardi 29 mars le meurtrier présumé de Prescillia Delaveau, une collégienne de 13 ans dont le corps avait été retrouvé le 26 octobre 2008 au moulin de la Tranchée à Montsoreau, non loin de son domicile. Le procès devrait durer quatre jours au palais de justice d’Angers.
Samuel Malécot, âgé de 21 ans au moment des faits, et voisin de la victime, sera dans le box des accusés. Poursuivi pour meurtre sur mineure et viols, il encourt une peine maximale de réclusion à perpétuité, avec une peine de sûreté de 30 ans.
Les parents de Prescillia n’ont pas voulu que le procès ait lieu à huis clos. Ils expliquent qu’ils ont voulu ainsi faire en sorte « que les gens se rendent compte de la gravité des choses ».

dimanche 27 mars 2011

Le parquet de Bordeaux décide de ne pas poursuivre Banier

La procédure, pour abus de faiblesse envers Liliane Bettencourt, visant François-Marie Banier va s'éteindre après la décision du parquet de Bordeaux de ne pas poursuivre l'action publique contre le photographe, a-t-on appris, samedi, auprès du procureur de la République. Le procureur de la République de Bordeaux, Claude Laplaud, confirmant une information révélée par le site internet de L'Express, a expliqué avoir pris cette décision "compte tenu du désistement" en décembre de Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de la milliardaire et héritière de L'Oréal, qui considérait que le photographe s'était rendu responsable d'abus de faiblesse répétés envers sa mère, qui lui a accordé au fil des années des cadeaux évalués à près d'un milliard d'euros.

Claude Laplaud a précisé que la fin de cette procédure serait définitive après "une audience de régularisation" de la chambre correctionnelle qui aurait dû juger François-Marie Banier en l'absence de ces désistement et abandon de poursuites, et devra les constater officiellement pour que la justice s'éteigne. Le procureur a ajouté avoir envoyé vendredi un courrier annonçant sa décision aux avocats de Liliane Bettencourt, de Françoise Bettencourt-Meyers et de François-Marie Banier. Laurent Merlet, un des deux avocats de François-Marie Banier, a déclaré être "pleinement satisfait" de cette décision qui "met un terme à une procédure qui dure depuis plus de trois ans".
"Formalité judiciaire" (avocat)
"C'est la conclusion judiciaire logique d'une affaire dans laquelle la plaignante avait renoncé à sa plainte et qui était avant tout un conflit familial", a pour sa part expliqué l'autre avocat de François-Marie Banier, Me Pierre Cornut-Gentille. Selon Me Merlet, le procureur a précisé dans son courrier que c'est au mois de juin que se tiendrait l'audience, réunissant toutes les parties, au cours de laquelle le tribunal prendra "acte du désistement de Françoise Bettencourt-Meyers et de la décision du procureur de ne pas poursuivre l'action publique". Cette audience doit se tenir devant la 5e chambre correctionnelle de Bordeaux présidée par Marie-Élisabeth Bancal. "Pour moi, c'est une formalité judiciaire", a ajouté Me Merlet, précisant qu'il en avait informé son client qui se trouve actuellement en voyage en Chine et qui a "repris le cours normal de sa vie après cette aventure judiciaire".
François-Marie Banier avait initialement été poursuivi devant le tribunal de grande instance de Nanterre sur citation directe de la fille de l'héritière de L'Oréal, Françoise Bettencourt-Meyers, et le procès avait été suspendu le 1er juillet par la présidente de la chambre correctionnelle, Isabelle Prévost-Desprez, pour un supplément d'information. Ensuite, les fortes dissensions entre magistrats à Nanterre ont abouti au dépaysement du dossier Bettencourt à Bordeaux par la Cour de cassation, le 17 novembre. Le 6 décembre, enfin, la mère et la fille annonçaient s'être réconciliées et que Françoise Bettencourt-Meyers mettait fin à ses propres poursuites contre François-Marie Banier. Cinq autres juges bordelais ont été désignés le 17 décembre pour instruire les deux autres volets du dossier Bettencourt, dont celui concernant l'ancien ministre du Travail Éric Woerth, qui n'a pas encore été entendu, malgré des perquisitions à son domicile.
http://www.lepoint.fr/societe/le-parquet-de-bordeaux-decide-de-ne-pas-poursuivre-banier-27-03-2011-1311826_23.php

La ténacité d’un père

Dans sa maison de Pechbusque (31), André Bamberski, 73 ans, attend ce moment depuis maintenant plus de 28 ans. Dieter Krombach, le médecin allemand soupçonné d’être le meurtrier de sa fille Kalinka, sera jugé à partir de ce mardi et jusqu’au 8 avril par la cour d’assises de Paris...
Dans sa maison de Pechbusque (31), André Bamberski, 73 ans, attend ce moment depuis maintenant plus de 28 ans. Dieter Krombach, le médecin allemand soupçonné d’être le meurtrier de sa fille Kalinka, sera jugé à partir de ce mardi et jusqu’au 8 avril par la cour d’assises de Paris. La fin d’un long combat pour ce père de famille tenace, qui aura été jusqu’à faire enlever le praticien pour le remettre à la justice française.
Le 10 juillet 1982, Kalinka Bamberski, 14 ans, était retrouvée morte à Lindau, près du lac de Constance, au domicile de sa mère, remariée avec un cardiologue allemand, le docteur Dieter Krombach.

Ce dernier explique que, la veille au soir, après le repas, Kalinka, qui a passé la journée à faire de la natation et de la planche à voile, se plaint de « ne pas bronzer suffisamment rapidement ». Le praticien lui administre alors une piqûre d’une préparation ferrique commercialisée sous le nom de Kobalt-Ferrcelit.

Krombach poursuit et prétend que le lendemain matin, il a découvert l’adolescente dans un état critique et les différentes injections et mesures de réanimation qu’il lui a prodiguées sont demeurées vaines.

Le parquet de Kempten classera l’affaire en septembre 1982 et ce, alors que plusieurs points restent obscurs. La version de Krombach, tout d’abord, qui explique que l’injection était destinée à remédier à une anémie de fer puis que Kalinka est décédée d’une insolation. L’autopsie, ensuite, qui date le décès aux alentours de trois heures du matin, et qui relève des traces ressemblant à du sang frais sur l’entrejambe du slip et la présence d’une substance visqueuse et blanchâtre dans le vagin.

C’est un rapport réalisé en 1988 par trois praticiens français - un cardiologue, un toxicologue et un médecin légal – qui conclut à « une mort brutale », sitôt après l’injection, qui va servir de pièce principale à l’inculpation du Docteur Krombach. Les trois experts notent par ailleurs que le corps de Kalinka, exhumé, ne comporte plus d’appareils génitaux interne et externe…
Quinze ans par contumace en 1995
En 1993, Krombach est renvoyé aux assises pour « meurtre ». Pour le juge d’instruction, le médecin allemand « a menti en affirmant que l’injection avait été pratiquée plusieurs heures avant la mort ». Par ailleurs, l’injection a été pratiquée non pas dans « un but curatif » mais dans celui de « donner la mort ».

Jugé en 1995, à Paris, par contumace, il écope de 15 années de réclusion criminelle pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

Las, la justice française ne lancera pas le moindre mandat d’arrêt avant 2004. Et comme l’Allemagne refuse obstinément d’extrader Krombach, blanchi Outre-Rhin, le médecin allemand ne sera jamais inquiété.

Il faudra toute l’obstination de Bamberski (voir par ailleurs), qui a sorti un livre en 2010 pour raconter son histoire (« Pour que justice te soit rendue», chez Michel Lafon), pour que Krombach comparaisse devant la justice française.

« Je suis serein et confiant », explique le père de Kalinka qui relève que le médecin allemand, aujourd’hui âgé de 75 ans, a été condamné en 1997 à deux ans de prison avec sursis pour le viol d’une patiente de 16 ans à laquelle il avait injecté un sédatif…
http://www.estrepublicain.fr/fr/france-monde/info/4831520-Justice-Il-aura-fallu-qu-Andre-Bamberski-fasse-enlever-le-meurtrier-presume-de-sa-fille-en-1982-pour-que-celui-ci-soit-enfin-juge.-Le-proces-debutera-mardi-La-tenacite-d-un-pere

samedi 26 mars 2011

Affaire Toscan du Plantier : enfin la vérité?

Avancée décisive dans la longue enquête sur le meurtre de Sophie Toscan du Plantier, assassinée en Irlande en décembre1996 : la haute cour de Dublin vient d'autoriser l'extradition en France du principal suspect, Ian Bailey (en photo). Si son avocat ne réussit pas en appel à s'opposer à cette décision, Bailey pourra être prochainement entendu par le juge d'instruction parisien Patrick Gachon, en charge de la plainte déposée par la famille de la victime. Depuis quatorze ans, les parents et le fils unique de la productrice Sophie Toscan du Plantier, retrouvée sauvagement assassinée en contrebas de son cottage irlandais, se battent sans relàche pour connaître la vérité sur sa fin tragique. Un combat d'une dignité exemplaire qui pourrait, gràce à cette extradition, connaître une étape cruciale. Bailey, soutenu par sa compagne, dont le rôle n'a jamais non plus été élucidé dans cette affaire, a toujours clamé son innocence. Mais des contradictions et des interrogations restent en suspens dans son témoignage. A l'issue de son audition en France, il pourrait être mis en examen. Pour que cesse enfin le triste mystère qui continue, tant d'années après, de hanter les proches de la jeune femme, assassinée, à 39 ans, la veille du réveillon de Noël 1996.
http://www.elle.fr/elle/Societe/News/Affaire-Toscan-du-Plantier-enfin-la-verite/(gid)/1540872

Nancy: perpétuité pour le père infanticide

Nancy. « J’ai vu Rémy allongé. Je l’ai secoué en criant maman est là ». Les hurlements d’Isabelle déchirent la salle d’assises de Meurthe-et-Moselle. Après un long préambule sur sa vie de couple peu à peu tombée en désérance - « je ne ressentais plus rien pour cet homme » - la mère d’Alexis et Rémy, 14 et 11 ans, abattus dans leur sommeil par leur père, aborde la nuit du 3 octobre 2008. Une nuit de cauchemar survenue au domicile familial à Toul et qui a tout emporté sur son passage. « Un tsunami », dira-t-elle. « J’ai été réveillée par un coup de fusil. Le temps que je parvienne à ouvrir la porte de ma chambre. J’ai entendu une seconde détonation ». Alain Wegerle, 48 ans, écrase une larme. Puis se reprend, pour donner froidement sa version des faits. « Pour moi, tout était rose. On était bien », pose-t-il. Jusqu’à ce qu’il soupçonne sa femme d’une nouvelle infidélité. « Je n’acceptais pas la séparation ».
Le soir du 2 octobre, Isabelle vient lui réaffirmer son intention de divorcer. Il prépare une arme, trois cartouches et écrit une kyrielle de messages. Le premier est adressé à Isabelle. « (...)J’emmène avec moi tes problèmes. Pour toi ce sera plus facile (...). «Je voulais éviter à mes enfants la souffrance d’un divorce », s’arc-boute Alain Wegerle, face à la présidente Marie-Cécile Thouzeau.
« Contempler la souffrance »
Le magistrat veut comprendre pourquoi à plusieurs reprises, devant enquêteurs, magistrats et psys, il a motivé son geste par l’envie de faire souffrir sa femme. « Je ne me souviens pas d’avoir dit ça », rétorque-t-il. Tout comme il le maintient, sa première idée était de se suicider, non pas de tuer ses propres enfants. Pourtant, « Ce n’est pas un hasard si son suicide a raté », tonne l’avocat général Jacques Santarelli. « Ce qu’il voulait, c’était contempler la souffrance de sa femme. La voir captive à jamais. Il a renoncé à l’amour paternel au profit de la haine, animé de la volonté de faire mal ». Il requiert la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. « Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas le procès de l’amour », pose en préambule Me Hélène Strohmann pour la partie civile. « Il a voulu se venger. Il a élaboré son projet avec soin. Il a choisi l’arme, les cartouches, l’endroit où viser », poursuit le conseil. L’espace de quelques instants, elle redonne vie aux enfants. Fait circuler leurs photos. Rémy, 11 ans, voulait devenir notaire ; Alexis, 14 ans, davantage attiré par la nature, garde forestier. Me Marie Desmet, à la défense, insiste sur l’altération du discernement retenue dans le chef d’accusation. « Il a fait une projection de sa propre souffrance. C’était intenable, insoutenable. Il n’imaginait pas que ses enfants puissent souffrir moins que lui ».
« Je demande pardon à Alexis et Rémy. Aux autres, je ne le demande pas car je ne le mérite pas », lâche l’accusé avant la clôture des débats.
La cour suit partiellement les réquisitions. La peine de sûreté de 22 ans n’est pas prononcée.
http://www.estrepublicain.fr/fr/lorraine/info/4827860-Nancy-perpetuite-pour-le-pere-infanticide