mardi 31 mars 2015

Meurtres en série dans l’Essonne: Les explications imaginaires de Yoni Palmier

«C’était ça le but du délire.» Au premier jour de son procès devant les assises d’Evry, Yoni Palmier, surnommé le «tueur de l’Essonne», a livré des explications sommaires et très souvent insensées. Pull gris, la plupart du temps les mains dans les poches, l’air désinvolte, l’homme de 36 ans a continué de nier catégoriquement les quatre assassinats dont il est accusé, survenus entre novembre 2011 et avril 2012 avec la même arme à quelques kilomètres d’écart dans le nord de l’Essonne.
«Je me sens concerné par ces assassinats, mais je n’en suis pas l’auteur», a contesté dans la matinée celui qui se présente avec l’étiquette de tueur en série. Avant de préciser, au cours de l’après-midi, qu’il estimait être désormais «complice».
LES FAITS - Yoni Palmier face à la cour d'assises

«Des gens m’ont vengé»

Sa défense emprunte des sentiers difficilement audibles au regard d’un dossier accablant. Selon lui, quatre autres personnes, un groupe d'individus, auraient voulu le venger de prétendues violences qu’il aurait subies. Mais, peinant à retrouver ces agresseurs, ses «amis» auraient alors décidé de s’en prendre à des quelconques inconnus dans la rue.
«Des gens m’ont vengé. Je ne leur ai pas dit de le faire, mais j’ai adhéré. C’est pour cela que je me sens responsable de ces faits. J’ai laissé faire alors que je savais», souffle-t-il. «Il est temps de nous en dire un peu plus», tente l’avocat d’une partie civile. «Que voulez-vous que je dise», répond, laconiquement, Yoni Palmier qui retourne se murer dans son silence et ses dénégations. «On se contentera de ça», soupire Hervé Stéphan, le président du tribunal.
PORTRAIT - Qui est Yoni Palmier?

«Un dialogue de sourds»

Les familles des victimes doivent se satisfaire pour l'heure de bribes de vérité que l'accusé livre parfois dans ses scénarios imaginaires. Comme quand il s'envoie en détention, pour tenter de se dédouaner, une lettre qu’il a lui même écrite et dans laquelle il met en scène une tierce personne qui s’accuse des assassinats.
Lorsque le président lui fait remarquer que la description de l’enchaînement des faits est très précise, Yoni Palmier se renferme derrière des soupirs, réajuste son t-shirt dans son jean, et lâche un redondant et désormais habituel «Je ne sais pas». «C’est un dialogue de sourds, comme cela l’a toujours été à l’instruction», s’exaspère l’avocate générale.
Qui sont les victimes du "tueur de l'Essonne"?

Interpréter les silences

Entre l’accusé et ses conseils, les échanges ne sont pas plus fructueux. Même quand Me Aurélie Bousquet, sans doute pour tenter de le faire parler en jouant sur la confiance, l’appelle par son prénom et le tutoie devant les bancs de la partie civile, médusée. Palmier ne s’épanchera pas plus.
Les jurés vont devoir lire entre les lignes. Démêler les mensonges. Et surtout interpréter les silences de l’accusé qui, à la fin de cette première journée d’audience, laisse l’impression d’un adolescent qui n’aurait pas grandi, empêtré dans un mensonge qu'il devra inéluctablement avouer. Yoni Palmier, reconnu comme responsable pénalement après plusieurs enquêtes psychologiques, risque la réclusion criminelle à perpétuité. Verdict le 17 avril.
http://www.20minutes.fr/societe/1576507-20150331-meurtres-serie-essonne-explications-imaginaires-yoni-palmier

"Couac" aux assises de l'Hérault : le procès renvoyé en plein débat

U n "couac" est survenu à la cour d'assises de l'Hérault ce lundi 30 mars où le procès vient d'être renvoyé. Un assesseur était intervenu dans ce dossier où une victime a été amputée des deux jambes, en juillet 2013 à La Grande-Motte.
Couac ce lundi 30 mars à la cour d'assises de l'Hérault, où le procès en cours vient d'être renvoyé. Le procès de James Monte, accusé d'avoir blessé deux personnes à coups de fusil à l'issue d'un repas, à La Grande-Motte, avait pourtant débuté depuis le matin avec le passage à la barre de plusieurs témoins et experts. 
Mais les parties se sont soudain rendu compte qu'un des assesseurs du président était déjà intervenu dans l'affaire : il avait accordé une provision de dommages et intérêts à la victime en motivant sa décision. "Mon client doit bénéficier d'une juridiction impartiale" rappelle Me Abratkiewicz, l'avocat de James Monte, qui a obtenu le report du procès.
De quoi rendre furieux l'une des victimes, amputées des deux jambes suite aux coups de feu et qui attend l'audience depuis presque 5 ans, les faits étant survenus le 23 juillet 2010 !
"Nous allons demandé une date de renvoi la plus rapide possible, la victime n'a touché que 70 000 euros de provision depuis 2010, il a quatre enfants mineurs à charge et n'a pas encore pu acquérir un véhicule aménagé à son handicap" rappelle son avocat Me Darrigade.
http://www.midilibre.fr/2015/03/30/couac-aux-assises-de-l-herault-le-proces-renvoye-en-plein-debat,1143421.php

Quatre meurtres, une arme, pas de mobile et un accusé qui nie : le procès du tueur de l'Essonne

Yoni Palmier surnommé "le tueur de l'Essonne" est suspecté d'avoir tué 4 personnes en novembre 2011 et avril 2012. Son procès débute ce mardi, il encourt la réclusion à perpétuité.
Quatre meurtres en quelques mois dans un rayon de cinq kilomètres, une seule arme, pas de mobile et un accusé qui nie malgré un dossier accablant. Yoni Palmier, "le tueur de l'Essonne", comparaît à partir de mardi devant la cour d'assises à Evry. Rares sont les box des accusés à accueillir un serial killer en France. C'est avec cette étiquette que Yoni Palmier, 36 ans, qui encourt la réclusion à perpétuité. Son procès devrait durer trois semaines.

L'affaire commence un dimanche d'automne au premier sous-sol d'un parking de Juvisy-sur-Orge, dans l'Essonne : Nathalie Davids, une laborantine de 35 ans, est découverte le 27 novembre 2011 gisant dans une mare de sang, à proximité de sa voiture, atteinte d'au moins sept balles. Trois mois plus tard, au même endroit : Jean-Yves Bonnerue, 52 ans, abattu d'une balle dans la tête le 22 février 2012. Sont ensuite tués, dans le hall de leur immeuble: Marcel Brunetto, 81 ans, et Nadjia Boudjemia-Lahcène, 48 ans, respectivement le 17 mars 2012 à Ris-Orangis et le 5 avril 2012 à Grigny. A nouveau d'une balle dans la tête, à bout portant.

Un suspect, finalement innocent, va passer 6 mois en détention

Seuls liens entre toutes ces victimes, l'arme - un pistolet semi-automatique calibre 7.65 mm - et une moto "bleue et blanche", aperçue par plusieurs témoins dans les heures qui précèdent ou suivent chacun des crimes. Longtemps, les enquêteurs croient tenir leur suspect idéal : Michel Courtois, 49 ans, et ex-amant de la première victime. Rapidement interpellé après le meurtre de Nathalie Davids, il passe aux aveux avant de se rétracter, puis se retrouve derrière les barreaux. Il y reste jusqu'en juin 2012, six mois et trois assassinats plus tard, et plusieurs demandes de libération retoquées le temps d'exclure tout lien avec Yoni Palmier.

"Il avait tout pour être coupable, mais il n'est pas coupable", reconnaît aujourd'hui Elisabeth Auerbacher, avocate de Nathalie Davids, longtemps convaincue du contraire. Sur les dents après le quatrième meurtre, la police met les bouchées doubles et lance un avis de recherche pour mettre la main sur "le tueur à moto". Dix jours plus tard, Yoni Palmier est arrêté à Ris-Orangis, le 14 avril 2012.

A mesure des perquisitions, les enquêteurs reconstruisent le puzzle. Dans un box que Yoni Palmier loue à Viry-Châtillon est retrouvée la fameuse moto bleue et blanche, une sportive de marque Suzuki modèle GSX-R, faussement immatriculée. Dans un autre box à Draveil, aménagé en mezzanine, sont saisies l'arme des crimes avec son seul ADN et plusieurs douilles similaires à celles retrouvées près des victimes.

"Il a un pète au casque, c'est une évidence"

La suite de l'enquête permet plusieurs rapprochements. Un troisième box loué par Yoni Palmier se trouve dans le parking où sont morts Nathalie Davids et Jean-Yves Bonnerue. Il a également habité jusqu'en 2004 dans le même immeuble que Marcel Brunetto et fréquente le quartier réputé difficile de la Grande-Borne à Grigny, où a été commis le quatrième et dernier meurtre. Autant d'éléments matériels lourds que Yoni Palmier balaye d'un "j'ai pas fait ça", adoptant une défense confuse et peu convaincante.

Il accuse d'abord un certain "Niorka" qui, dans une lettre reçue en prison par l'accusé, s'attribue les meurtres. Mais Yoni Palmier finit par avouer s'être fait envoyer le courrier par sa mère, la seule personne à lui rendre visite pendant sa détention. Puis, lui l'éternel solitaire, évoque "un groupement" de personnes, qu'il est incapable de décrire, mais qui auraient tué au hasard pour le venger d'agressions qu'il prétend avoir subies sans que la justice n'intervienne.

"Il veut se présenter comme normal. Son discours, c'est de dire : Moi, on m'a agressé toute ma vie et la justice n'a jamais rien fait. Maintenant, je suis accusé et on ne fait rien pour m'innocenter!", explique l'un de ses avocats, Julien Fresnault. "Il a un pète au casque, c'est une évidence", soutient une source proche du dossier. "Il n'est pas idiot et pas si fragile que ça, estime de son côté Me Auerbacher. Pour lui faire dire des choses, il faudra le materner, le mettre en confiance". Le verdict est attendu le 17 avril. 
 

lundi 30 mars 2015

Procès de Yoni Palmier: Les assises de l'Essonne face aux crimes d’un tueur en série

Quatre meurtres dans un rayon de moins de 10km. Une seule et même arme. C’est avec l’étiquette de tueur en série que Yoni Palmier va être jugé à partir de ce mardi par la cour d’assises de l’Essonne à Evry. Surnommé «le tueur de l’Essonne» par la presse, ce marginal de 36 ans est accusé d’avoir tué quatre personnes en cinq mois
La série meurtrière débute le 27 novembre 2011 au premier sous-sol d’un parking de Juvisy-sur-Orge. Nathalie Davids, une laborantine de 35 ans, est retrouvée morte dans une mare de sang, à proximité de sa voiture. Elle a reçu au moins sept balles dans le corps. L’enquête policière s’orientera dans un premier temps vers son ancien petit ami qui selon l’entourage de la victime, la «harcelait».

Un suspect idéal blanchi

Son ex-compagnon, Michel Courtois, est interpellé quatre jours plus tard au saut du lit. Lors de sa garde à vue, il reconnaît le meurtre. Mais devant le juge, il se rétracte. Il a tout du suspect idéal: un mobile, des aveux et surtout des «traces de poudre» sur ses vêtements – qui se révéleront finalement être des restes de ponçage.
POUR EN SAVOIR PLUS: Qui sont les quatre victimes?
En prison, cet ouvrier du bâtiment continue de clamer son innocence. Personne ne le croit. Jusqu’à ce que le voisin de la première victime, Jean-Yves Bonnerue, 52 ans, soit abattu au même endroit, trois mois plus tard, d’une balle dans la tête. L’arme utilisée, un 7.65mm, porte la même signature balistique. Les policiers, persuadés de l’implication de Michel Courtois, vont jusqu’à imaginer un scénario des plus fous: il aurait commandité ce meurtre depuis la prison pour se disculper.

Palmier, deuxième suspect

Intrigue qui ne tiendra pas plus longtemps à la lumière du dénouement. Marcel Brunetto, 81 ans, puis Nadjia Boudjemia-Lahcène, 48 ans, sont tués, toujours avec cette même arme, le 17 mars 2012 à Ris-Orangis et le 5 avril 2012 à Grigny. A chaque fois, le même mode opératoire: une balle à bout portant, la victime se trouvant dans son hall d’immeuble.
Les enquêteurs écartent définitivement la piste Michel Courtois – libéré en juin 2012 – et se lancent à la recherche d’une moto Suzuki «bleue et blanche» aperçue non loin des scènes de crime. Ils la retrouvent dans un box loué par Yoni Palmier, un marginal esseulé, un peu paumé, qui n’a que sa mère comme lien social. Dans un autre, l’arme des crimes est saisie, avec comme seule trace ADN celle du même locataire.

Toujours pas de mobile

Malgré les preuves apportées, l’accusé le jure à l'envi: «Je n’ai pas fait ça.» Il dénonce un mystérieux «groupement» de personnes qui auraient tué au hasard pour le venger d’injustices subies. «Le procès permettra peut-être de comprendre pourquoi. Pour l’instant, le mobile n’est vraiment pas apparent», commente auprès de 20 Minutes une source proche de l’enquête. «Il va essayer de s'expliquer. Mais je ne promets pas une grande limpidité», ajoute Julien Fresnault, l'avocat de Yoni Palmier. Il sera assisté pendant le procès du pénaliste Laurent Caruso.
Ce «pourquoi» est indispensable pour les familles des victimes. «Elles veulent savoir. Est-ce que Palmier a choisi ses victimes? Jusqu’à présent, il n’a délivré que des fausses explications», regrette Elisabeth Auerbacher, l’avocate des proches de Nathalie Davids. Mais à la lecture des précédents interrogatoires, elle n’est pas certaine que Palmier s’épanche vraiment. D’ailleurs, elle a déjà préparé ses clients à l’absence de réponse.

http://www.20minutes.fr/societe/1575355-20150330-proces-yoni-palmier-assises-essonne-face-crimes-tueur-serie

Jugé pour avoir tué un cambrioleur de 17 ans, un buraliste plaide la légitime défense

Luc Fournié, 58 ans, s'est défini comme quelqu'un de "doux et mesuré" au premier jour de son procès pour meurtre, lundi, devant les assises du Tarn.

Il a souligné le caractère "sacré" de sa famille. Une famille avec qui il avait repris son établissement, devenue une scène de crime il y a six ans. Luc Fournié, patron d'un bar-tabac de Lavaur, dans le Tarn, a plaidé la légitime défense, lundi, au premier jour de son procès pour le meurtre d'un cambrioleur de 17 ans devant les assises du Tarn. L'homme de 58 ans avait lui-même appelé les gendarmes et les secours après avoir tué un jeune cambrioleur la nuit du 14 décembre 2009. Au tribunal, il est apparu très calme lundi et s'est défini comme quelqu'un de "doux et mesuré".
 
"Avec ma mère et ma soeur nous ne nous sommes jamais quittés", a indiqué à l'audience le buraliste. "Tout ce que nous entreprenons, c'est ensemble et c'est sacré", a-t-il ajouté d'une voix à peine audible. Il avait repris avec sa sœur aînée Isabelle un bar-tabac à Lavaur en 2003, après avoir codirigé avec elle une petite entreprise de torréfaction dans le Lot pendant vingt ans. La nuit du 14 décembre 2009, alerté par du bruit, il s'était rendu à l'étage de son établissement pour réveiller sa sœur et s'emparer d'un fusil de chasse.
 
Un fusil de chasse de calibre 12
Apercevant deux ombres dans son établissement, il avait ouvert le feu et abattu en pleine nuit Jonathan, lycéen de 17 ans, alors qu'il venait de rentrer par effraction dans son bar-tabac avec un autre adolescent, mineur lui aussi. Selon l'ordonnance de renvoi lue à l'audience, le jeune homme a été touché au ventre par un tir de fusil de chasse de calibre 12 à une distance de 1 mètre à 1,50 mètre. Jonathan s'était effondré et Luc Fournié avait ensuite tiré un autre coup de fusil en direction du deuxième cambrioleur qui tentait de s'échapper. Le buraliste n'avait pas allumé la lumière avant d'ouvrir le feu sur les deux adolescents.
 
La présidente de la cour d'assises, Corinne Chassagne, a rappelé que le juge d'instruction avait rejeté le principe de légitime défense invoqué par Luc Fournié. Pour le juge, les mesures prises par le buraliste ont été "à l'origine du danger dans lequel il s'est trouvé". Alerté par sa sœur, peu avant le drame, que les barreaux d'une fenêtre du bar-tabac avaient été sciés, il avait installé "un système d'alerte" : un fil de pêche tendu entre des chaises devait lui permettre d'entendre les cambrioleurs. Il avait par ailleurs récupéré le fusil de chasse paternel dans sa maison du Lot et s'était procuré des cartouches le week-end précédent le drame.
 
"J'ai eu peur qu'on s'en prenne à ma famille"
L'arme, chargée, était conservée à l'étage où dormaient sa mère, sa sœur et son neveu, tandis qu'il avait installé un lit de camp au rez-de chaussée de l'établissement. "J'ai eu peur qu'on s'en prenne à ma famille", s'était défendu Luc Fournié lors de son expertise psychologique. "Je ne me sens pas coupable et je referai la même chose dans les mêmes conditions", avait-il alors ajouté. L'avocat de la partie civile, Me Simon Cohen, a souligné que de tels propos démontrent que le buraliste vauréen n'éprouve "pas de réel sentiment de culpabilité". L'audition de nombreux témoins est prévue d'ici mercredi pour permettre aux jurés de se prononcer sur l'argument de la légitime défense, qui disculperait l'accusé si elle était finalement retenue.
 

Arnaque aux faux virements: Le procès de Gilbert Chikli s'ouvre ce lundi

Le procès de Gilbert Chikli, l'inventeur de l'escroquerie aux faux ordres de virement s’ouvre, ce lundi, à Paris. Jugé aux côtés de 17 autres prévenus, il est accusé, d’avoir escroqué, entre 2005 et 2006, une cinquantaine de banques et grandes entreprises françaises, rapporte RFI.
Précurseur en la matière, Gilbert Chikli se faisait passer pour le PDG de grandes entreprises et ordonnait aux employés de faire des virements bancaires vers des comptes à l'étranger.

Vers des comptes en Chine

Après avoir obtenu les renseignements nécessaires, l’escroc contactait, toujours par téléphone, les services financiers de la société visée, et leur demandait de procéder en urgence à un virement bancaire. Pour arriver à ses fins, Gilbert Chikli n’hésitait pas à envoyer des mails, avec en-tête de l'entreprise et fausses signatures. Selon RFI, les fonds détournés étaient ensuite transférés vers des comptes en Chine
Faux virement bancaire: Une société escroquée de 17 millions d'euros

358.000 euros détournés dans une agence de La Poste

Parmi ses victimes, La Poste. D'après Le Figaro, l'accusé s’en est pris, en 2005, à une agence du groupe, située dans le premier arrondissement de Paris. Montant du butin: 358.000 euros, versés en liquide par la directrice de l’agence. La pratique, que l’on surnomme aujourd’hui l’arnaque «au président», lui aurait permis d’empocher un magot estimé à 6 millions d'euros.
Depuis, la fraude s'est généralisée. Selon l'Office central pour la répression de la grande délinquance, 700 faits ou tentatives ont été recensés entre 2010 et 2014. Le préjudice s'élèverait à plus de 300 millions d'euros. Condamné à plusieurs mois de prison, Gilbert Chikli a été remis en liberté en 2009. Ayant fui en Israël, l’accusé n’assistera pas à son procès. 
http://www.20minutes.fr/societe/1574935-20150330-arnaque-faux-virements-proces-gilbert-chikli-ouvre-lundi

Un chirurgien jugé pour négligences


Un cafetier jugé pour avoir tué un cambrioleur de 17 ans

Le procès d'un gérant de bar-tabac pour "meurtre" s'ouvre ce lundi devant les assises du Tarn. L'homme est accusé d'avoir abattu en 2009 un lycéen de 17 ans entré par effraction dans son établissement. La question de la légitime défense sera au coeur des débats.
Luc Fournié a-t-il commis un meurtre ou était-il en état de légitime défense ? Ce patron d'un bar-tabac de Lavaur (Tarn) est jugé à partir de ce lundi à Albi, cinq ans après avoir tué en un jeune cambrioleur de 17 ans d'une balle de fusil de chasse. Le cafetier aujourd'hui âgé d'une soixantaine d'années avait passé une dizaine de jours en détention provisoire, juste après le drame. Depuis, il a repris le travail dans son bar-tabac-journaux à l'ancienne, dont la  terrasse donne sur un rond-point de la petite ville Lavaur (10.000 habitants), à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Toulouse.

Pendant trois jours, les jurés et magistrats de la cour d'assises du Tarn vont se pencher sur le meurtre commis en pleine nuit, le lundi 14 décembre 2009: Jonathan, lycéen de 17 ans, avait été abattu vers 2H30 du matin, alors qu'il venait de rentrer par effraction dans le commerce de Luc Fournié, avec un autre adolescent mineur, qui avait pu échapper aux tirs et s'enfuir.

Le buraliste était alors particulièrement sur ses gardes: il avait déjà  constaté que les barreaux d'une fenêtre avaient été sciés et s'en était ouvert  aux gendarmes. Dans le passage menant au bar, il avait tendu du fil entre des  chaises. Et lui qui vivait habituellement dans le logement situé au-dessus,  avec sa mère de 87 ans et sa soeur, s'était mis à dormir au rez-de-chaussée.

"Il n'avait pas une pancarte 'je suis un gentil cambrioleur'"


La nuit du drame, entendant du bruit, il s'était emparé de son fusil et,  "pris par la peur" selon sa défense, avait ouvert le feu. "Tout d'abord, nous ne pouvons que regretter qu'un gamin de 17 ans soit mort. Mais il n'avait pas une pancarte "'je suis un gentil cambrioleur'", dit  sans ambages l'avocat de l'accusé, le pénaliste toulousain Georges Catala. "M. Fournié n'avait aucune propension à faire le Dupont-Lajoie", plaide-t-il, en référence à un film noir de 1974 consacré à un terrible cafetier meurtrier. "Il n'a aucun passé judiciaire, c'est un type qui aime les gens, simplement, il était en panique quand il a tiré dans la pénombre", assure-t-il.

De son côté, l'avocat de la famille de la victime, Me Simon Cohen, rappelle  que le buraliste aurait pu "tirer en l'air" ou "appeler la gendarmerie" toute proche. "La légitime défense suppose que l'auteur des faits ait agi dans le temps  même de l'agression", remarque cet autre ténor du barreau toulousain. "En l'espèce, l'accusé a prémédité sa riposte qui, de plus, n'était absolument pas proportionnée parce qu'aucun des deux jeunes hommes n'étaient  armés".

Pour l'avocat de la partie civile, "la question posée aux jurés sera de savoir s'ils acceptent de consacrer le droit à l'autodéfense. Si c'était le cas, M. Fournié, qui a déjà un trophée - le corps de Jonathan - repartirait avec une médaille! Ce serait la fin d'une société civilisée qui, précisément, interdit de se faire justice soi même".

"Peur d'un simple bruit"


Quelques jours avant de comparaître, l'accusé a donné une interview à un hebdomadaire local du Tarn, Le journal d'ici, dans son bar-tabac. Il y assure avoir toujours "peur d'un simple bruit" la nuit quand "tout prend des proportions déraisonnables. "J'ai toujours peur que ça recommence et je me demande toujours quelle sera ma réaction".

"J'aimerais pouvoir parler à la maman de Jonathan", dit aussi le cafetier. "Saurais-je seulement ce que je peux lui dire?". Mais l'avocat de la famille a déjà averti que l'accusé "ferait mieux de comprendre que la seule manière de faire un pas en direction de la famille,  c'est d'accepter que ce meurtre n'est pas un acte de légitime défense".
 

dimanche 29 mars 2015

Affaire Amanda Knox : la spectaculaire fin d'une incroyable saga judiciaire

Dans la nuit du 1er au 2 novembre 2007, Meredith Kercher, une Britannique âgée de 21 ans, était trouvée morte, baignant dans une mare de sang, dans l'appartement qu'elle partageait avec Amanda Knox à Pérouse, dans le centre de l'Italie. 
L'autopsie révélait qu'elle avait été violée et tuée de 47 coups de couteau. Sur le corps de la victime, était découvert l'ADN de l'Ivoirien Rudy Guédé, condamné à 16 ans de prison pour avoir participé au meurtre. Mais la justice estimait alors qu'il n'avait pas pu agir seul. Dans le viseur : Amanda Knox, jeune Américaine à la personnalité ambivalente et l'Italien Raffaele Sollecito, petit ami de cette dernière au moment des faits.

Une saga judiciaire

Ainsi débutait une incroyable saga judiciaire. Âgés de 20 et 24 ans au moment des faits, Amanda Knox et Raffaele Sollecito ont été lourdement condamnés en décembre 2009, avant d'être acquittés en appel en 2011.
Condamnés, acquittés, condamnés à nouveau et encore acquittés
Mais la Cour de cassation avait renvoyé l'affaire devant une autre cour d'appel, qui a estimé en janvier 2014 que le couple avait tué Meredith Kercher après une dispute ayant dégénéré et a condamné les deux ex-amants à 28 et 25 ans de prison respectivement. L'accusation avait un moment évoqué comme mobile du meurtre un refus de la jeune Britannique de se prêter à un jeu sexuel avec Amanda, Raffaele et Rudy.  
Et finalement, vendredi soir, la justice italienne a mis un point final à la saga en acquittant définitivement Amanda Knox et Raffaele Sollecito, les juges de la Cour de cassation italienne estimant que les deux anciens amants n'avaient pas tué Meredith Kercher.

Une affaire qui a passionné et divisé

L'affaire a passionné et divisé l'opinion publique, particulièrement en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, en raison de la personnalité d'Amanda Knox, dépeinte par ses accusateurs comme une fêtarde aguicheuse collectionnant les conquêtes masculines.
Aux Etats-Unis, le visage d'Amanda Knox et les manquements des enquêteurs - qui ont par exemple utilisé des gants sales pour collecter les indices - ont depuis longtemps convaincu l'opinion publique que l'affaire aurait dû être abandonnée.
"Les seules créatures qui ne laissent pas de trace d'ADN sont les libellules"
Dans sa décision les condamnant en 2014, la cour d'appel s'était appuyée sur le fait que les ADN d'Amanda Knox et de Raffaele Sollecito avaient été trouvés sur la scène du crime. Mais l'ADN du jeune homme n'apparaît que sur une bretelle de soutien-gorge que la défense dit contaminée par les enquêteurs. Et celui d'Amanda Knox a été trouvé dans la salle de bains, mais pas dans la chambre où Meredith Kercher est morte.
"Pas une seule trace d'Amanda Knox n'a été trouvée dans la chambre. Les seules créatures qui ne laissent pas de trace d'ADN sont les libellules", avait lancé Me Bongiorno vendredi devant la Cour de cassation.

Soulagement d'un côté...

Cet acquittement définitif a été accueilli avec soulagement par la jeune Américaine :
"Je suis extrêmement soulagée et reconnaissante de la décision de la Cour suprême italienne. Me savoir innocente m'a donné de la force aux heures les plus sombres de cette épreuve. Meredith était mon amie, elle méritait beaucoup dans la vie"
A Rome, un de ses avocats, Me Luciano Girgha, s'est montré enthousiaste après le verdict. "Cela va au-delà de mes attentes les plus folles. Je suis super content pour Amanda, elle retrouve enfin sa vie, elle a toujours clamé son innocence". 
L'avocate de Raffaele Sollecito, Me Giulia Bongiorno, a littéralement bondi de sa chaise à l'énoncé du verdict, tombant dans les bras de son collègue Carlo Dalla Vedova, un autre défenseur d'Amanda Knox, avant d'appeler son client au téléphone. "Il est chez lui avec son père et il est très heureux".
"Finalement je peux reprendre ma vie", a déclaré Raffaele Sollecito, 31 ans, à son domicile dans les Pouilles, dans le sud de l'Italie.
"Je n'arrive pas encore à le croire. Enfin je n'aurai plus à passer tout mon temps avec des documents judiciaires. Je peux retrouver une vie normale"

...Déception de l'autre

Si la famille de la jeune femme de 27 ans a exprimé sa "profonde gratitude envers tous ceux qui ont soutenu Amanda", la mère de Meredith Kercher a été déçue par son acquittement.
"Je suis un peu surprise, et très choquée, mais c'est à peu près tout ce que je peux dire pour le moment. Ils ont été condamnés deux fois, alors il est un peu étrange que cela doive changer maintenant"
Cette affaire n'est rien d'autre que "le Waterloo de la justice italienne", juge samedi de son côté le quotidien Il Giornale à la une.
Les avocats des deux jeunes gens ont aussitôt indiqué qu'ils comptaient réclamer des "millions" en compensation pour les quatre années de prison que les deux anciens amants ont tous deux purgées en Italie.
http://www.sudouest.fr/2015/03/28/affaire-amanda-knox-la-spectaculaire-fin-d-une-incroyable-saga-judiciaire-1874430-4803.php

Besançon : il avait failli tuer son meilleur ami au cours d’un trajet de deux kilomètres

« Je m’en veux encore », indique le prévenu à la barre du tribunal. Pâle et contrit, il est poursuivi dans le cadre d’un accident de voiture qui a failli coûter la vie à son passager, le long de la RD112, à hauteur de la commune de Champlive. « Tout cela pour 2 km ! », soulignera le président Strawinski en parlant du trajet que voulaient parcourir les deux accidentés.
Il était 23 h 15 ce soir-là, le conducteur – seul en cause – roulait sans permis (titulaire du code, il n’avait que quatre heures de conduite à son actif), ni assurance, avec 0,57g d’alcool dans le sang et en ayant fumé du cannabis.
Qui plus est, ses pneus étaient complètement usés et sous-gonflés.

Trois semaines de coma

Sortie de virage, le jeune au volant, alors âgé de 18 ans, perd le contrôle. La voiture fait une embardée, traverse la chaussée et va s’encastrer dans la barrière de sécurité surplombant un ravin. Si le conducteur est indemne, son passager et meilleur ami a été éjecté. Passé par la vitre avant côté conducteur, il gît, grièvement blessé, quelques mètres en contrebas.
Un automobiliste va s’arrêter pour les secourir. Le jeune auteur de l’accident tentera de le dissuader d’appeler les pompiers en lui expliquant « je n’ai pas le permis… » L’automobiliste passera heureusement outre. Après trois semaines de coma, deux mois d’hospitalisation et deux mois de rééducation, l’ami blessé s’en sortira. Non sans quelques séquelles neurologiques.

Une insouciance confinant à l’inconscience

« Conduire sans assurance ni permis avec des pneus usés à 100 % et sous gonflé est déjà répréhensible », tonne le procureur Grécourt. « Mais quand on n’a pas le permis, que l’on se trouve en état d’alcoolémie et qu’on a consommé du cannabis, c’est inadmissible ! » Voulant « croire que, plus de 4 ans après les faits, celui qui fait face au tribunal n’est plus le même que le conducteur d’alors », il requiert 15 mois avec sursis.
Pour la défense, Me Vernet évoquera l’ancienneté des faits, et l’insouciance confinant à l’inconscience dont faisait alors preuve son client immature. Le tribunal a infligé 18 mois avec sursis à ce dernier. Qui devra en outre indemniser la victime lorsque son préjudice global aura pu être évalué. Sachant que le jeune condamné doit d’ores et déjà verser plus de 40.000€ de provision sur les dommages et intérêts.

http://www.estrepublicain.fr/justice/2015/03/27/besancon-il-avait-failli-tuer-son-meilleur-ami-au-cours-d-un-trajet-de-deux-kilometres

samedi 28 mars 2015

Nîmes : Richard Perez va encore batailler pour être libéré

Il est écroué depuis 18 mois pour une tentative d'assassinat qu'il nie. Et la justice ne paraît pas prête à céder.
Il a l'œil noir et la tête des mauvais jours. "Je ne peux plus accepter la façon dont je suis traité à Nîmes ! C'est un scandale !" lance au juge Richard Perez, ancien chef d'entreprise et figure historique du banditisme nîmois. Depuis dix-huit mois, il est derrière les barreaux, mis en examen pour une tentative d'assassinat qu'il nie, organisée en février 2013 contre Raymond Houllonne, un autre Nîmois qui serait son ennemi. Trois autres malfaiteurs ont été arrêtés avec lui : l'un d'eux, Robert Allouache, a déjà retrouvé la liberté
C'est plus de la prison c'est du lynchage !" Richard Perez
Devant le juge des libertés, le ressentiment qu'éprouve Richard Perez éclate : "Comment se fait-il que pour des faits similaires, Houlonne il prend quatre mois et il ressort ? Il s'est fait prendre chez moi avec un couteau, de la cocaïne, à séquestrer mon fils sous le lit ! Vous me mettez en prison à cause de la rumeur publique, mais la rumeur publique dit aussi que c'est Houlonne qui a fait assassiner mon père !"
Le magistrat intervient : "Dans votre intérêt, il n'est pas nécessaire de montrer que vous avez une haine profonde pour Raymond Houlonne. Ça accrédite la thèse du procureur de la République qui dit que vous avez une telle haine que vous avez voulu le tuer."
Richard Perez acquiesce : "D'accord, mais moi, je suis pas jugé comme tout le monde." Puis il remonte dans les tours : "Certes, pour moi, la préventive, c'était mérité, mais le parquet sait bien qu'Houlonne a subi une autre tentative de règlement de comptes !" Le juge : "M. Houlonne a été entendu et il le conteste."
Richard Perez s'en prend ensuite à ses conditions de détention : "Je suis dans un étage sans douche, je change de cellule en permanence, je vis l'enfer ! C'est plus de la prison, c'est du lynchage." Rien de cela n'entame les convictions du procureur : "Nous arrivons à deux ans de procédure, les positions de chacun sont cristallisées. Je les comprends et je les respecte, mais je ne modifie pas la mienne." Et le magistrat annonce la couleur au juge de la liberté : "Je crois comprendre qu'une décision de non-prolongation est probable. Mon appel probable suivra."
Au tour de la défense. Me Gublin : "Dans ce dossier, on attend toujours le début d'une preuve." Me Darrigade : "M. Perez revendique sa colère, mais il se satisfait très bien depuis des années de l'existence de M. Houlonne." Le juge tranche, place Richard Perez sous bracelet électronique dans ce dossier à partir du 4 avril. Le parquet fait appel. La justice nîmoise va à nouveau devoir bientôt se pencher sur le cas Richard Perez qui est, par ailleurs, détenu jusqu'en juin 2016 pour avoir violé, en 2012 et 2013, son contrôle judiciaire.

http://www.midilibre.fr/2015/03/27/richard-perez-va-encore-batailler-pour-etre-libere,1142031.php

vendredi 27 mars 2015

Crash A320: plainte pour violation du secret professionnel

Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) va porter plainte contre X pour violation du secret professionnel après les fuites dans la presse d'éléments d'enquête sur le crash de l'A320, a annoncé aujourd'hui son porte-parole Erick Derivry.

Le New York Times a révélé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'un des pilotes de l'Airbus de la compagnie Germanwings qui s'est écrasé mardi dans les Alpes de Haute-Provence s'était
retrouvé bloqué à l'extérieur du cockpit avant la chute de l'avion.

Cette information, qui a été confirmée hier par le procureur de Marseille, faisait suite à l'écoute mercredi par des experts du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), chargé de l'enquête, du fichier audio
d'une des boîtes noires de l'appareil. "Contrairement aux engagements de confidentialité qui pèsent sur l'ensemble des gens qui font partie de l'enquête, il y a eu des fuites", a déclaré le porte-parole du SNPL sur BFM TV RMC.

"Nous avons pris la décision de porter plainte contre X pour violation du secret professionnel", a-t-il ajouté. "Nous le ferons parce que nous en appelons à une réforme du mode de fonctionnement du Bureau enquête analyses dans son mode d'indépendance budgétaire et structurelle".

"Dans la façon dont on nomme son directeur, dont il est constitué, dont il fonctionne sur le plan budgétaire, nous considérons qu'il n'est pas vraiment totalement indépendant", a-t-il ajouté.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/03/27/97001-20150327FILWWW00193-crash-a320-plainte-pour-violation-du-secret-professionnel.php

Condamné à 20 ans pour l’assassinat de son collègue à cause de sa «jalousie délirante»

Un employé municipal de 52 ans a été condamné jeudi à 20 ans de réclusion pour l’assassinat de son collègue en juin 2013 à Longvic (Côte-d’Or), qu’il croyait à tort être son rival.
Retenant «l’altération du discernement» de l’accusé au moment des faits, la cour d’assises de Côte-d’Or a assorti sa condamnation d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans comprenant notamment une injonction de soins.
Plus tôt, l’avocat général Pascal Labonne-Colin avait réclamé une peine de vingt ans de réclusion assortie d’une peine de sûreté des deux tiers et d’un suivi socio-judiciaire.
Il avait dénoncé une «exécution de sang froid» de la victime, un père de famille de 37 ans, également employé à la mairie de Longvic.
Le 7 juin 2013, à la mi-journée, Jean-Louis Oltra avait pénétré dans les locaux des services techniques de la mairie et avait tiré deux fois sur son collègue. Mortellement touchée à la tête, le trentenaire était décédé sur le coup.
Quelques minutes auparavant, l’homme avait agressé à Dijon son ex-compagne, «pour lui faire peur» selon lui, lui assénant trois coups de bâton et tirant à la carabine à deux reprises en sa direction. Légèrement touchée au bras, elle avait pris la fuite.
Depuis près d’un an, M. Oltra avait soupçonné à partir d’éléments futiles une relation entre son ex-compagne et son collègue de travail. La jeune femme avait mis fin à sa liaison avec l’accusé en février 2013.
L’enquête a démontré que la jeune femme et la victime n’avaient aucun contact entre eux.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/03/26/condamne-a-20-ans-pour-l-assassinat-de-son-collegue-a-cause-de-sa-jalousie-delirante

Meurtre de Valentin Rivié : 18 et 10 ans pour les 2 accusés

Intense moment d'émotion, hier soir, lors du verdict rendu par la cour d'assises des mineurs du Tarn. Tant du côté de la famille et des proches de Valentin Rivié, ce jeune étudiant de 21 ans, tué d'un coup de bouteille à la tempe, le 1er juin 2012 à Albi que des deux accusés. Farouk Yahiaoui, 24 ans, accusé de vol avec violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner, a été condamné à 18 années de réclusion criminelle. Albert (prénom d'emprunt), mineur au moment des faits, a été condamné à 10 ans de réclusion. Ils ont été reconnus coupables de l'ensemble des faits et l'excuse de minorité, pour le jeune accusé, n'a pas été retenue par les jurés et la cour. Ils ont déjà purgé 3 ans de détention provisoire et ont 10 jours pour faire appel de la décision.
L'avocate générale, qui avait frappé fort en requérant 20 ans de réclusion pour l'un et 12 ans pour l'autre, a pratiquement été suivie. Elle a étayé ses réquisitions en mettant en avant la coaction des deux accusés «si semblables qui y sont allés pour en découdre. Avant, pendant et après les faits, ils ont été coauteurs du vol et du crime, bien sûr. C'est Yahiaoui qui a porté le coup fatal et l a peine prend en compte le rôle de chacun», explique-t-elle. Auparavant, elle a tenu à recadrer l'accusation. «On ne leur reproche pas d'avoir voulu donner la mort mais d'avoir donné la mort. On ne vous demande pas, mesdames et messieurs les jurés, de savoir s'il y a eu préméditation. Juridiquement, il n'y en pas dans ce qui leur est reproché, un vol avec violence qui a entraîné la mort».

L'absurdité, la banalité

Me Alexandre Martin, qui représente le mineur, âgé maintenant de 21 ans, en perd presque son latin lorsqu'il entend les peines demandées.
«Pour l'accusation, il serait responsable de la mort de Valentin alors qu'il n'est pas l'auteur du coup. C'est une infraction pénale difficile à appréhender. Pour n'avoir pas participé et pour n'avoir pas volé le sac, il encourt la perpétuité ! Il doit subir les conséquences de ce drame dont il se sent moralement responsable. Il le dit. Il va falloir regarder l'avenir. Il y a l'autre Albert comme le dépeint son ex-employeur prêt à le reprendre parce qu'il en vaut la peine».
Me Apollinaire Legros-Gimbert, pour la défense de Farouk, retrace toute l'absurdité de ce drame.
« Une absurdité de quelques secondes. Oui, il ne sait pas pourquoi, il a fait ça, il le dit, ce n'est pas la faute à l'alcool, ce n'est pas la faute à la drogue, c'est sa faute. Il n'était pas là pour en découdre, il n'y a pas eu d'explication, de bagarre, rien. L'alcool et la drogue, comme le disait un expert, n'ont été que des facteurs de passage à l'acte». Me Pierre Le Bonjour, pour Farouk également, enfonce le clou de la banalité, de l'absurdité. «Non, on n'a pas affaire à un prédateur furieux. Comme tous les autres jeunes ce soir-là, ils passaient un bon moment, ils n'avaient rien prémédité et ils n'avaient de couteau dans leur sac. Il a frappé sans calculer avec la bouteille qu'il avait en main. Le responsable de sa mort, c'est lui, on le dit, on le répète. Pour moi, le dossier est simple et c'est pour ça qu'il dérange certains».
Les jurés et la cour n'ont pas été sensibles à leurs arguments et ont enfoncé le clou de la coaction pour les deux accusés, estimant que le mineur, qui n'a fait que gazer le copain de Valentin, avait aussi une grosse part de responsabilités dans sa mort
http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/27/2075432-meurtre-valentin-rivie-18-10-ans-2-accuses.html

jeudi 26 mars 2015

Deuxième procès Bettencourt : Florence Woerth réduite à "un paquet cadeau" ?

On a vu un policier se tordre de rire sur un banc de la salle d'audience. On a vu un président du tribunal se cacher dans ses mains pour sourire. On a vu des journalistes et un procureur glousser. Et on a vu un Eric Woerth, bien qu'habitué, éclater de rire.  
L'avocat de l'ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy a eu raison de profiter de la suspension d'audience pour se faire poser un micro-cravate, qui le "laissa" libre de ses déplacements et de ses bras. Faute de quoi, il en aurait perdu sa théâtralité qui fait sa singularité.
"Oooh" ces "étranges concomitances", ces "sérieuses concordances de dates", "ces rapprochements comiques" qui conduisent à cette affaire "absurde" qui est "une folie". "Vous êtes sûrs que bientôt on va apprendre qu'ils ont fait un hold-up au petit matin", exagère Me Le Borgne pour dénoncer une appétence pour le scandale politique et judiciaire "où le riche est corrupteur et le puissant corrompu". Où le nom d'Eric Woerth suscite le "fantasme", comme il disait déjà le mois dernier.

Florence Woerth, "cette incapable"

Après trois jours d'audience, "la thèse" d'un ruban-rouge de la Légion d'honneur accroché à Patrice de Maistre contre un emploi accordé à Florence Woerth, "cette incapable qui ne pourrait pas trouver de travail toute seule", s'effondre, plaident les avocats des deux prévenus, jugés pour "trafic d'influence".
"J'ai l'impression que je n'ai jamais eu autant de preuves dans un dossier", lance Me Jacqueline Laffont, conseil de Patrice de Maistre. Aux éléments à charge recensés par les juges d'instruction sur l'embauche en septembre 2007 de Florence Woerth, elle oppose ses arguments : certes, elle n'avait pas exactement le profil (quelqu'un de jeune avec peu d'expérience), mais celui-ci avait évolué au fil du temps pour trouver preneur à ce poste vacant depuis septembre 2006.
La preuve, une "sénior" avait été reçue en décembre. La preuve aussi, plaide-t-elle, un jeune candidat était sur le point d'être embauché s'il n'avait pas bloqué sur les questions salariales.
La rémunération supérieure que prévue de Florence Woerth, elle, n'a pas fait barrage ? Elle venait de renégocier son contrat avec son employeur et avait d'autres propositions, fait valoir Me Jacqueline Laffont. "S'est-on demandé si elle avait le profil d'un paquet cadeau qu'on balade ?", a renchéri son confrère Me Jean-Yves Le Borgne pour dénoncer cette "hypothèse lamentable".

"Je me suis trompé"

Dans ce contexte, que font-ils des enregistrements clandestins de 2010, où Patrice de Maistre dit à Liliane Bettencourt qu'il a recruté Florence Woerth à "la demande" du ministre "pour lui faire plaisir" ?
Dans "cette écoute à partir de laquelle on a échafaudé cette histoire", plaident Me Laffont puis Me Le Borgne, Patrice de Maistre est "gêné" et "au fond, essaye de se justifier" pour la licencier. D'ailleurs, relève l'avocat d'Eric Woerth, "Patrice de Maistre dit : 'Je me suis trompé quand je l'ai engagée'. S'il s'est trompé", c'est qu'il n'y a pas eu corruption, croit-il comprendre.
Dans ce deuxième volet, où Me Laffont dénonce "un mélange des genres", où inéluctablement ont été évoqués des "faits" évoqués lors du premier épisode "en cours de délibéré", le jugement a été également remis au 28 mai (comme dans le volet abus de faiblesse).
Eric Woerth et Patrice de Maistre, pour lesquels le procureur a requis la relaxe, encourent jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende, éventuellement assortis d'interdiction des droits civiques ou d'exercer une fonction publique.
SI VOUS AVEZ LOUPÉ UN ÉPISODE
  • Pourquoi ce deuxième procès ?
Pendant trois jours, Eric Woerth et Patrice de Maistre sont jugés au tribunal de Bordeaux pour trafic d'influence. Patrice de Maistre est soupçonné d'avoir fourni un travail dans une société des Bettencourt à l'épouse d'Eric Woerth en échange d'une Légion d'honneur. 
>> Revivez la première journée et la deuxième journée de ce procès
  • Les autres volets de l’affaire
- Le volet pour "abus de faiblesse" s'est déroulé à cheval sur les mois de janvier et février 2015. Dix prévenus étaient à la barre. Le jugement a été mis en délibéré le 28 mai. Retrouvez sur ce lien un résumé des cinq semaines d'audience.
- Le volet "violation du secret professionnel" verra comparaître à Bordeaux, les 8 et 9 juin, la juge Isabelle Prévost-Desprez. Elle est soupçonnée d’avoir informé des journalistes du Monde d’une perquisition menée chez Liliane Bettencourt.
- Autre volet qui sera instruit à Bordeaux, mais dont la date n’a pas été pour l’heure déterminée, celui "d’atteinte à l’intimité de la vie privée" concernant la publication des enregistrements-pirates.  Six personnes sont renvoyées dans ce dossier : Pascal Bonnefoy, l’ancien majordome de Liliane Bettencourt, auteur des écoutes clandestines publiées dans la presse et cinq journalistes du Point et de Mediapart (Franz-Olivier Giesbert, ex directeur du Point ; Hervé Gattegno, rédacteur en chef de l’hebdomadaire ; Edwy Plenel, directeur de Mediapart ; Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart et Fabrice Lhomme, ancien journaliste du site d’informations).
Par ailleurs, une procédure distincte est en cours à Paris, suite à des plaintes déposées en 2012 par François-Marie Banier et Patrice de Maistre contre Claire Thibout, l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt. Fin novembre, elle a été mise en examen pour «faux témoignages» et "attestation mensongère". 
  • Pourquoi l’affaire a été délocalisée à Bordeaux
La procédure a été transférée de Nanterre à Bordeaux le 17 novembre 2010, sur décision de la cour de Cassation. Sur fond de rivalités entre les magistrats de Nanterre et les soupçons portant sur la juge Isabelle Prévost-Desprez, la Cour de Cassation avait choisi de dépayser l’affaire dans la capitale girondine.

http://www.sudouest.fr/2015/03/25/le-melange-des-genres-du-deuxieme-proces-bettencourt-1870615-4869.php
La place de Dan L. est vide.» La présidente de la cour d'assises de Bobigny (Seine-Saint-Denis) n'a pu que constater l'absence du principal accusé, à l'ouverture ce jeudi matin, du dernier jour du procès concernant le drame du vigile noyé à Bobigny.

Le jeune homme de 24 ans est jugé depuis le 17 mars, comme son frère Michaël L., ainsi que Dan S. et Lucien D. (également absent mais depuis le début) après la mort le 30 mars 2010 de Saïd Bourarach, maître-chien pour le magasin Batkor, à Bobigny. La victime de 35 ans s'était noyée dans le canal de l'Ourcq en voulant échapper à ses poursuivants, après une altercation avec Dan L., pour l'achat d'un simple pot de peinture, à la fermeture de l'établissement. Ce jeudi matin, les deux accusés encore présents ont eu une dernière fois la parole. La cour d'assises s'est ensuite retirée pour délibérer.

«J'apprends qu'il est en fuite ! Normalement, il devrait être derrière les barreaux ! » La compagne de Saïd Bourarach crie sa douleur, dans la salle des pas perdus en s'adressant à Me Paul Le Fèvre, le défenseur de Dan L. «Je vais lui dire quoi à mon fils ?», reprend la femme qui partageait la vie du vigile à l'époque du drame. «Il est terrifié, tente de lui répondre l'
avocat. J'aurai préféré mille fois qu'il soit là.» Un dialogue improvisé s'établit dans le palais de justice, alors qu'autour, certaines personnes venues soutenir la partie civile, s'énervent et semblent vouloir faire monter la pression inutilement.

Selon Me Paul Le Fèvre et la famille, des menaces auraient été mises en ligne mercredi soir, sur les réseaux sociaux, accompagnées de photos montages concernant l'accusé. «Il est terrifié à l'idée de retourner en prison dans un contexte pareil. L'ambiance qu'il y a aujourd'hui, c'est celle qu'il aura aussi en incarcération», ajoute son avocat.

Depuis les débuts de l'affaire, le climat est tendu, certains s'interrogeant sur le caractère raciste de l'agression, la victime étant musulmane et les accusés, juifs. Néanmoins, l'instruction a écarté le thèse raciale ou religieuse et cela a été précisé presque quotidiennement au cours des audiences. «Ce dossier n'est ni celui du racisme, ni celui de l'antisémitisme», a rappelé l'avocate générale, mercredi. Elle a requis de cinq ans d'emprisonnement à douze années de réclusion criminelle à l'encontre des quatre accusés.

Une dernière fois, la compagne de Saïd Bourarach exprime son chagrin et sa colère, revenant sur les échanges directs et intenses qu'elle avait eus au deuxième jour des débats, avec l'accusé Dan L. «Il avait dit qu'il ne se sauverait pas, répète-t-elle. Je l'ai cru, je l'ai cru... Mais c'était des fausses larmes qu'il versait. »

http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/vigile-noye-a-bobigny-le-principal-accuse-absent-pour-le-verdict-26-03-2015-4639439.php

20 ans de prison pour le meurtre de son patron

La cour d'assises de Haute-Garonne a condamné, hier, Philippe Geneste, employé agricole de 45 ans à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son employeur, Jean Ibos, 75 ans, paisible agriculteur commingeois étranglé avec une corde à bestiaux dans sa ferme, le 19 août 2011, à Villeneuve-Lecussan, au Sud de la Haute-Garonne. L'avocat général, Pierre Bernard, avait réquis une peine de 30 ans, évoquant «des doutes» sur la préméditation mais soulignant le caractère odieux de ce crime : «Jean Ibos a été exécuté et son cadavre traité comme un animal.» Employé modèle recruté par la famille Ibos, Philippe Geneste est un besogneux criblé de dettes. Ce matin du 19 août, il étrangle Jean Ibos, dit «Jeannot», patriarche respecté. «Un coup de sang», selon l'accusé qui n'aurait pas apprécié la réflexion de son employeur sur l'éducation de sa fille, lui reprochant de la laisser partir au bal à 14 ans. L'employé qui avait la totale confiance de la famille Ibos, dissimule le corps de la victime dans un champ de maïs durant 2 jours et fait croire à un enlèvement revendiqué par l'ETA. Il demande une rançon, 500 000€, en faisant croire aux proches de la victime qu'il est lui-même otage des joailliers. Arrêté par les enquêteurs du SRPJ, Geneste reconnaît le meurtre et le faux enlèvement. Mais nie la préméditation. «Tout était organisé pour des raisons crapuleuses», soutient Me Françoise Mathe pour les parties civiles, dignes et respectueuses tout au long du procès. Le visage fermé, Geneste le répète d'un filet de voix fragile et aiguë, «rien n'était organisé». Face à l'horreur de son crime doublé de mensonges éhontés, l'accusé évoque ses dettes mais peine à évoquer ses regrets. «Rien n'effacera la peine et la douleur des victimes», vole à son secours son avocat, Me Jacques Derieux, qui injecte une dose d'humanité sous les traits impassibles d'un accusé acculé, amorphe dans son box. Attachée à rabaisser le quantum de la sanction requise, la défense s'y emploie habilement, «30 ans, il les tiendra jamais!» S'il n'a pas atténué la monstruosité d'un geste irréparable, il a bien tenté de réhabiliter l'honneur d'un homme qui a tout perdu.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/26/2074706-20-ans-de-prison-pour-le-meurtre-de-son-patron.html

Pont-à-Mousson : le patron du commissariat jugé pour harcélement moral

Un quart d’heure qui dure depuis trois heures et demie. C’est en effet le temps que le commandant du commissariat de Pont-à-Mousson a dû rester, ce mardi, à la barre du tribunal correctionnel d’Épinal.
Le président Haquet l’a cuisiné patiemment et méticuleusement tandis que le procureur Manteaux s’est chargé de lui balancer quelques uppercuts verbaux : « Presque tous les policiers entendus dans cette procédure font de vous un portrait catastrophique. Ils vous décrivent comme lunatique et colérique ».
Face à cette transposition judiciaire de la technique du bon et du méchant flic, le commandant Florentin, 60 ans dont près de 40 dans la police, est resté debout, bien droit dans son costume. Il encaisse et nie tout. Mains sur les reins en fin de parcours, l’ancien enquêteur de la Crim’ de Nancy sort quand même un peu essoré de l’interrogatoire.

« Brimades »

C’est une épreuve pour un autre flic : une jeune brigadier qui est par moments au bord des larmes. Elle accuse le commandant de l’avoir harcelée moralement entre 2008 et 2011, durant les trois ans qu’elle a passés au commissariat de Pont-à-Mousson.
Elle était pourtant arrivée « précédée d’une bonne réputation », rappelle le président Haquet. Et au départ, ce n’est d’ailleurs pas avec le commandant Florentin qu’elle a eu un problème relationnel mais avec une de ses collègues. L’ambiance au sein du service s’est dégradée. C’est remonté régulièrement aux oreilles du patron du commissariat qui aurait fini par prendre en grippe la brigadier.

Cela se serait traduit par « différentes brimades », selon l’avocate de la jeune femme, Me  Juliette Grosset : congés refusés, remarques blessantes, propos sexistes ou missions peu intéressantes. Sans oublier un surprenant flicage durant un arrêt maladie. Le commandant est allé jusqu’à escalader le portail de la brigadier pour vérifier qu’elle était bien chez elle. « Cela fait partie des prérogatives d’un chef de service », assure l’officier de police. Mais ce n’est pas le comportement le plus grave qui lui est reproché.
Le 22 octobre 2010, il aurait obligé la brigadier à bidonner un procès-verbal pour couvrir des bourdes de procédure et faire tenir l’interpellation dans des conditions illégales d’un conducteur pris avec du cannabis.

« Couvert au-delà de l’imaginable »

« C’est faux ! Je ne suis pas un tricheur ! » proteste le commandant. « Comment, alors, expliquez-vous l’existence de ce procès-verbal contraire à la réalité ? » attaque le procureur, PV en main. « Ce n’est pas moi qui l’ai obligé à le signer », se défend le policier. « Je suis persuadé du contraire ! », rétorque le procureur qui estime que le commandant de Pont-à-Mousson a été « couvert au-delà de l’imaginable » par la hiérarchie policière.
L’intéressé a, lui, l’impression d’avoir tout perdu dans cette histoire : « Ma vie professionnelle est terminée et je suis détruit psychologiquement ». Il est toutefois toujours à son poste à Pont-à-Mousson. Ce n’est pas le cas de la brigadier. Après l’affaire du faux PV, elle a été exclue de l’unité d’investigation où elle travaillait et mutée de force à la brigade de nuit. Elle est actuellement en disponibilité et envisage de quitter la police. « Il faut lui restituer son honneur », réclame le procureur qui requiert aussi 3 mois de prison avec sursis contre le commandant de Pont-à-Mousson.
L’avocat de la défense plaide, lui, la relaxe : « Pourquoi mon client aurait harcelé la victime ? Je ne le comprends toujours pas. Mais il est forcément coupable », ironise Me  Philippe Guerney du barreau des Hauts-de-Seine qui dénonce « un dossier bâclé » et une « enquête mal faite » par la police des polices. Jugement le 5 mai.

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-pont-a-mousson/2015/03/25/pont-a-mousson-le-patron-du-commissariat-juge-pour-harcelement-moral

Besançon : mari jaloux condamné pour violences sur sa femme et son amant

« SA JALOUSIE allait grandissant. Il se faisait des idées et s’en rendait malade. Au point de partir en déplacement en laissant un tube de calmant vide dans le lavabo avant de m’appeler pour me dire qu’il était en train de s’endormir en roulant sur l’autoroute… alors que tout était faux », témoigne la bientôt ex-épouse. Lasse du cinéma que se faisait son mari depuis treize ans et père de leurs trois enfants, elle s’est éloignée. Et ce qu’il redoutait est devenu réalité : elle a noué une relation avec un collègue de travail.
Après plusieurs mois de soupçons, le mari, cadre commercial de 38 ans, se rend au domicile de l’amant supposé et surprend nuitamment le couple adultère. En rage, il se livre à un premier épisode de violence avant de ramener madame au bercail manu militari. « Je voulais la réveiller ! Qu’elle comprenne qu’elle était en train de tout casser », expliquera-t-il.
Deux jours plus tard, sa colère n’étant pas retombée, il se rend au travail de l’amant et « pour l’honneur », lui assène un coup-de-poing en pleine face et un coup de genou dans les parties.

Nez à nez avec l’amant

Mari et femme vont se séparer pendant l’été. Lui en la menaçant de ne plus jamais revoir ses enfants si elle accueille son amant en leur présence.
Jusqu’à ce jour où le mari, venu chez elle sans s’annoncer, va ouvrir la porte et tomber nez à nez avec l’amant. Étranglé puis jeté dans les escaliers, celui-ci va alerter la police. Qui trouvera l’ex-épouse elle aussi passablement commotionnée.
« On n’est passé tout près du drame », souligne Me Party, représentant les deux victimes. « Si l’on peut concevoir qu’un homme trompé se sente bafoué et humilié, cela ne justifie pas les violences qu’il a exercées. »
Parlant d’un mari « rigide qui a perdu pied lorsqu’il s’est aperçu que sa femme échappait à son contrôle », le procureur Alexandra Chaumet requiert 5 mois de sursis avec mise à l’épreuve comportant une obligation de soins psychologiques.
« Au-delà d’avoir été trompé, il a été excédé par les mensonges accumulés pendant des mois », plaidera Me Weiermann pour la défense. » Aujourd’hui il a admis les faits et a de lui-même entrepris une démarche de soins. »
Le tribunal a suivi le parquet en condamnant le mari jaloux et violent à 5 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Il a désormais l’obligation de se soigner, d’indemniser les victimes, et il lui est interdit d’entrer en contact avec le nouveau compagnon de celle avec laquelle il est actuellement en procédure de divorce.

http://www.estrepublicain.fr/justice/2015/03/25/besancon-mari-jaloux-condamne-pour-violences-sur-sa-femme-et-son-amant

mercredi 25 mars 2015

Tribunal de Bayonne : la "nourrice" revendait la drogue en famille

Le procès des organisateurs présumés d’un vaste trafic de drogue entre Hendaye et Villabona (Espagne) a débuté ce mercredi. Une affaire très prospère
L'image est très cinématographique. Une mère de famille livre, dans un centre commercial transfrontalier, de la drogue dissimulée dans un landau, dans la couche de son nourrisson.
Mais tout est vrai. La "combine"  fait partie de la saga, illégale, d'une famille qui sera évoquée ce mercredi et jeudi au tribunal correctionnel. Un procès remarquable dans l'année judiciaire à Bayonne.
Les principaux protagonistes du vaste trafic de stupéfiants, qui a prospéré de 2009 à janvier 2014, date du coup de filet par la police judiciaire de Bayonne (détachement de l'antenne Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants de Bordeaux) sont un couple d'Hendayais, parents trentenaires. Najim Achahbar de nationalité marocaine, son épouse hispano-marocaine, mais aussi la mère de cette dernière, âgée d'une soixantaine d'années et résidant de l'autre côté de la frontière, à Villabona, à une vingtaine de kilomètres au sud de Saint-Sébastien.

Cannabis "logé" au chaud

Le caractère binational du dossier est essentiel. Fine mouche, la mère de famille veillait aux olives de résine de cannabis de ses futurs clients comme à la prunelle de ses yeux. Aussi, lui et son épouse se fournissaient du côté espagnol, notamment à Tarragone en s'y rendant une fois par mois, pour acquérir la cocaïne en gros, par kilo.
La drogue et ses prévenants parents ne franchissaient pas la frontière. Elle était entreposée et préparée au détail, à Villabona, à raison de doses 100 grammes et de 10 grammes.
"La mère de famille veillait aux olives de résine de cannabis de ses futurs clients comme à la prunelle de ses yeux"
L'enquête a confirmé la prudence de la distributrice des doses stupéfiantes. La mère de famille donnait rendez-vous à ses chalands dans des lieux de grand passage, mais un peu à l'écart, dont des toilettes de centres commerciaux, des cinémas, ou des salles d'attente de cabinets médicaux.
La drogue, dont les olives de résine de cannabis, y voyageait bien au chaud, parfois dans un landau, parfois « logée » dans une partie de l'anatomie de la dealeuse. Un manège patiemment et discrètement observé pendant des mois par la police judiciaire, jusqu'au jour J. Celui d'une transaction effectuée du côté français.
Mise en confiance par une relation commerciale de longue durée, une cliente de la région Provence Alpes Côte d'Azur est venue faire ses emplettes directement dans le logement social du couple de trafiquants, à Hendaye.

Stock chez la grand-mère

À la sortie de la transaction, cliente et revendeurs ont été interpellés par les policiers bayonnais. Une commission rogatoire internationale a permis de mener une perquisition à Villabona, au logement de la mère, qui était à la fois gestionnaire du stock de produits stupéfiants et « nourrice », le mot argot pour désigner un vendeur de drogue à domicile.
Chez la sexagénaire, un coffre-fort contenant plus de 100 000 euros, 350 grammes de cocaïne et un kilo d'olives de résine de cannabis ont été saisis.
"Des soupçons de blanchiment d'argent par le biais d'investissements immobiliers au Maroc et en Espagne se sont fait jour"
Le procès sera l'occasion pour le trio de tenter d'expliquer la détention de cette somme en liquide. Étonnamment, le couple d'Hendayais vivait de façon fort modeste, sur les minima sociaux.
Des soupçons de blanchiment d'argent par le biais d'investissements immobiliers au Maroc et en Espagne se sont fait jour dans le dossier d'instruction, fort de onze personnes mises en examen.
Les principaux clients, consommateurs et revendeurs à leur propre compte seront à la barre. Ils représentaient un réseau bien huilé, agissant au Pays basque français : Bayonne, Anglet, Saint-Jean-de-Luz, Hendaye, Saint-Pée-sur-Nivelle, Bidart, etc.
Le procès a débute ce mercredi matin. Marc Mariée, vice-procureur, assure le ministère public. 

http://www.sudouest.fr/2015/03/25/tribunal-de-bayonne-la-nourrice-revendait-la-drogue-en-famille-1870711-4040.php

Il mettait le feu à des églises

 Il voulait «se réchauffer», ou «avoir de la chance au jeu», ou «nettoyer», ou encore «faire joli». À quatre reprises, ce mois-ci, Jean-Marie a allumé des incendies dans les églises d'Ax-les-Thermes et de Saint-Girons. Il a également dérobé des bougies dans le monument axéen et un rouleau de papier w.-c. au préjudice de la SNCF.
Atteint de troubles psychotiques — il souffre de schizophrénie — d'addiction au jeu et à l'alcool, ce Fuxéen de 50 ans, placé sous tutelle, sait que ses gestes sont «très graves» et que «le feu est dangereux». Il explique également avoir voulu jouer les copieurs : «Des gens, à la gare d'Ax, m'ont dit qu'ils le faisaient». Pas suffisant, cependant, pour le déclarer dangereux selon l'expert psychiatre.
Ce qui étonne le vice-procureur de la République Claude Cozar. «Je vois que nous sommes face à un homme qui n'a pas toute sa raison. Mais tenu par ce rapport qui dit qu'il est normal, je ne peux que demander une peine de prison ferme et du sursis avec mise à l'épreuve», lance le magistrat du parquet. Il requiert donc un an de détention et «deux à trois ans» de SME.
Me Catherine Puig conteste elle aussi ce rapport médical : «A mon sens, Jean-Marie souffre d'une grosse altération de son discernement. La preuve, il est schizophrène et dit que des gens l'ont poussé à commettre ses actes. C'est peut-être de lui dont il parle», plaide l'avocate de la défense en estimant que «la prison n'est pas du tout adaptée». Elle en appelle donc à la clémence du tribunal en l'invitant à «orienter» son client vers «des soins poussés».
Le tribunal reconnaît Jean-Marie coupable mais retient l'altération de son discernement. Le quinquagénaire est condamné à un an de prison, dont six mois avec sursis et mise à l'épreuve pendant deux ans avec les obligations de soins et d'indemniser les victimes (la mairie d'Ax-les-Thermes) et l'interdiction de jouer.
 

Rififi dans la boulangerie entre le patron et les salariés

Multiples litiges entre un boulanger et ses salariés. Ces derniers portent plainte aux prud’hommes. Lui se défend des accusations qu'il reçoit.
Six salariés des boulangeries de Jacques Amilhat, à Saint-Gaudens, Mazères-sur-Salat et Labarthe-Rivière sont en conflit avec leur employeur. Réunis dans les locaux de la CFDT à Saint-Gaudens, ils énumèrent les différents griefs qui les opposent à leur employeur : pour l'un «les salaires ne sont pas versés et les embauches se font sans passer par la médecine du travail». Pour un autre «Jacques Amilhat ne cotise pas au service santé et donc, quand l'employé est en congés maladie, il ne perçoit pas ses allocations». Pour une troisième «les heures supplémentaires ne sont pas rémunérées et les mutuelles sont prélevées sur le bulletin de salaire mais ne sont pas reversées à AG2R». D'autres encore évoquent le statut d'une apprentie «qui travaille seule à la boutique, y compris le dimanche, ce qui est interdit».
Un salarié, embauché par annonce et venu depuis Paris pour le poste en janvier affirme n'avoir jamais «eu de fiche de paye ni de salaire». Enfin plusieurs indiquent les collusions qui existeraint entre les trois lieux de travail «les coups de colère du patron», allant même jusqu'à évoquer du «harcèlement» et du «travail dissimulé».
Bref, dans ces boulangeries-là, tout le monde estime être dans le pétrin.
Ces 6 salariés se sont donc tournés vers la CFDT pour être défendus et pour faire reconnaître leurs droits. Une procédure collective, de leur part, est engagée au tribunal des prud'hommes.
Quant à la boutique de l'avenue de L'Isle à Saint-Gaudens, ouverte en avril 2014, elle a fermé ses portes depuis le 2 février dernier. Le licenciement économique de la salariée qui y travaillait a été prononcé le 12 mars. Là encore la version des faits entre employée et employeur diffère. La justice tranchera. Mais dans cette affaire tout n'est pas comme bon pain…

En savoir plus sur http://www.ladepeche.fr/article/2015/03/25/2073605-rififfi-dans-la-boulangerie-entre-le-patron-et-les-salaries.html#5QSiAsSWDUiXGboY.99

mardi 24 mars 2015

Procès Bettencourt: relaxe requise pour Woerth et de Maistre

Le ministère public a estimé aujourd'hui qu'il n'existait aucun lien entre l'embauche de l'épouse de l'ex-ministre UMP Eric Woerth et la remise de la Légion d'honneur à Patrice de Maistre, et a requis aujourd'hui la relaxe des deux hommes, jugés à Bordeaux depuis hier pour trafic d'influence.
Dans le second volet de ce "procès Bettencourt bis", le parquet avait déjà requis un non-lieu à l'issue de l'instruction alors que les juges avaient estimé "parfaitement établi par la chronologie des faits révélés" qu'un pacte avait été passé pour renvoyer Eric Woerth et l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt devant le tribunal correctionnel.

Le procureur a, lui, estimé que "les éléments à charge ne sont pas suffisants pour emporter la conviction d'un quelconque trafic d'influence".

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/03/24/97001-20150324FILWWW00334-proces-bettencourt-relaxe-requise-pour-woerth-et-de-maistre.php

Go-Fast mortel sur l'A 10 : le procès débute aux assises de Paris

Ouverture ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris du procès de Zohire Zaafari, jugé pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Il lui est reproché d'avoir renversé et tué un douanier sur l'A 10 le 24 mars 2011.
Damien Rouillé était âgé de 38 ans et il était, selon ses collègues, un "excellent élément", qui adorait son métier de motard au service de la brigade des douanes de Poitiers.

Le 24 mars 2011, il va trouver la mort en poursuivant à plus de 200 km/h une voiture rapide soupçonnée de se livrer à un trafic de cannabis
dans le cadre d'un go-fast incluant plusieurs véhicules sur l'A 10. Après avoir percuté la voiture des trafiquants, le douanier avait été éjecté de sa moto pour finir sa chute encastré dans le rail de sécurité. Damien Rouillé succombera à ses blessures à l'hôpital de Tours.

Après une dizaine de jours de cavale, Zohire s'était finalement présenté à la police après avoir entendu un appel de sa famille qui lui demandait de se rendre aux autorités. Le jeune homme était déjà connu des services de police, mais uniquement pour une affaire de consommation de cannabis.

Quatre ans après les faits, le procès qui s'ouvre devant
la cour d'assises spéciale de Paris va se dérouler pendant 3 semaines. Cette cour d’assises spécialement composée ne réunit que des magistrats professionnels. Elle siège à Paris et a été créée pour juger les trafics de stupéfiants en bande organisée ainsi que les crimes terroristes commis sur le territoire national.

Zohire Zaafari avait-il l'intention de tuer le douanier ? C'est tout l'enjeu du procès, où l'accusé est défendu par Me Dupont-Moretti. Deux hommes arrêtés dans la deuxième voiture comparaissent à ses côtés pour le seul trafic de stupéfiants. Tous encourent 30 ans de réclusion.


http://france3-regions.francetvinfo.fr/poitou-charentes/2015/03/23/go-fast-mortel-sur-l-10-le-proces-debute-aux-assises-de-paris-684291.html

Cour d'assises de la Gironde : "On était des torches humaines"

Depuis lundi, El Hassan El Ouakkali est accusé d’avoir agressé et tenté d’immoler par le feu son épouse et celui qu’il considérait comme son rival, le décathlonien Bertrand Valcin.
J'étais en feu. J'ai pensé que je n'allais pas m'en sortir. » Bertrand Valcin, figure du décathlon français (1), en tremble encore. « Chaque fois que quelqu'un frappe à ma porte, j'ai peur que ce soit lui », sanglote-t-il. Lui, c'est El Hassan El Ouakkali, jugé depuis hier par la cour d'assises de la Gironde, pour tentative d'assassinat.
Mari jaloux obnubilé par une brève histoire terminée et vieille de plusieurs mois, il est accusé d'avoir agressé et tenté d'immoler par le feu sa femme Loubna et celui qu'il considérait comme son rival. Le 17 septembre 2011, il a convoqué au domicile conjugal, à Pessac, l'athlète qui participait au Décastar, compétition annuelle d'athlétisme à Talence.
Je n'oublierai jamais son regard noir et déterminé », déclare son ex femme.
« J'y suis allé car je n'en pouvais plus de cette histoire, je voulais clarifier les choses une fois pour toutes », explique Bertrand Valcin. Mais le rendez-vous a vite dégénéré. Peu de mots ont été échangés. Après avoir bousculé sa femme au prétexte qu'elle aurait menti sur une date, il aurait saisi un bidon d'essence et craqué une allumette. Dans une bousculade, le feu aurait alors pris sur des objets au sol et se serait propagé, atteignant la femme et l'athlète.

« Le ricochet de l'essence »

« J'ai fait preuve d'imprudence », confesse l'accusé. « C'était déplacé, dans l'impulsion du moment, mais je n'avais pas l'intention de les tuer. Je voulais juste avoir une explication à trois. C'est le ricochet de l'essence au sol qui les a touchés. Je prends mes responsabilités. Ce n'était peut-être pas accidentel, mais c'était involontaire. »
Présentant bien, El Hassan El Ouakkali parle tout aussi élégamment. Mais est incapable d'aller droit au but. Joue sur les mots, pèse les synonymes, périphrase, part dans de longues tirades dont il est le centre, commence toujours une phrase en corrigeant et reprenant son interlocuteur d'un ton professoral.
Le matin, plusieurs témoins ont défilé à la barre pour louer le «très bon grand frère», «le jeune athlète beau garçon», «le sous-traitant de qualité», le collègue bosseur bien que désordonné, l'entraîneur dévoué, présent, à l'écoute «devenu comme un parent». Seule une amie de l'ancienne épouse vient décrire un «beau parleur», «tout le temps dans la représentation», «mais qui sonne faux».
Son épouse a voulu être honnête et lui avouer son infidélité. Lui a voulu des détails. Toujours plus. Mais il ne se satisfaisait pas des réponses apportées par son épouse dans un premier temps, même sous la menace d'un couteau, puis par le décathlonien qu'il a harcelé, agressé chez lui et menacé au fil des mois. « Je me sentais comme une serpillière toute sale, essoré », justifie l'accusé. Après cet écart, le couple avait cependant décidé de poursuivre le chemin à deux.
Mais ce soir de septembre 2011, « en alignant deux chaises devant lui, il les a fait comparaître devant son tribunal », accuse Me Benoît Ducos-Ader, l'avocat de Bertrand Valcin. « J'ai versé l'essence devant eux pas sur eux », répète El Hassan El Ouakkali. « Je n'oublierai jamais son regard noir et déterminé », déclare pourtant son ex femme. « Il m'a fixée et il m'a visée. J'étais imbibée sur le côté gauche. On était des torches humaines. Ce soir-là, ce n'était pas l'homme qui m'avait redemandée en mariage une semaine avant. »
(1) Il est désormais entraîneur national et s'est notamment occupé de Romain Barras et plus récemment de Kevin Mayer.

http://www.sudouest.fr/2015/03/24/je-voulais-une-derniere-explication-1868812-3034.php

Deuxième procès Bettencourt : Florence Woerth vit ça "comme une insulte"

Acte 2, jour 2. Après le focus lundi sur la Légion d'honneur remise à Patrice de Maistre, place ce mardi à l'examen des conditions d'embauche de Florence Woerth, épouse de l'ancien ministre du Budget. C'est son recrutement en 2007 dans une société des Bettencourt dont Patrice de Maistre était le directeur général et l'attribution quelques semaines plus tôt de la Légion d'honneur à ce même Patrice de Maistre qui ont conduit au retour des deux hommes au tribunal de Bordeaux, où ils sont jugés cette fois-ci pour "trafic d'influence". Y a-t-il eu négociation entre Patrice de Maistre et Eric Woerth ? Un emploi en échange d'une Légion d'honneur ?
Lundi, Eric Woerth avait assuré que cette "histoire" de Légion d'honneur était une "histoire banale" d'un homme qui avait "le profil" pour recevoir cette distinction. Ce mardi, la défense s'emploie à démontrer que l'embauche de Florence Woerth n'était pas un recrutement de complaisance. Et que non, contrairement à ce qu'il disait lui-même à Liliane Bettencourt en juin 2010 (propos révélés par les enregistrements clandestins), Patrice de Maistre n'a pas recruté "la femme de" à la demande du ministre pour lui "faire plaisir". Eric Woerth lui a certes parlé de la carrière de son épouse, mais non, affirme l'ancien gestionnaire de fortune, l'ex-ministre ne lui a rien suggéré...
  • "Très insultant" pour Florence Woerth

Elle parle vite, et avec aisance. Après un petit loupé en prêtant serment, Florence Woerth a égrené son parcours, sa carrière (maîtrise, HEC, passage chez Rotschild, Caisse d'Epargne etc.) avant d'arriver sur le recrutement qui l'amène ce mardi à témoigner au tribunal de Bordeaux. "Ça n'a jamais été la motivation financière" qui l'a guidée vers une société des Bettencourt "mais plutôt l'intérêt du poste".
Quand il est question de son licenciement, dernière au courant
Celle "qui se trouve un peu femme de ministre" selon les mots de Patrice de Maistre captés dans des enregistrements clandestins, a décrit un quotidien professionnel difficile quand on est l'épouse d'une personnalité politique. Quand elle a connu celui qui allait être son mari en 1977, explique-t-elle, "je ne savais pas ce qu'il allait devenir", sinon peut-être aurait-elle choisi de garder son nom de jeune fille.
Car aujourd'hui, "voir que je puisse être l'objet d'un troc", "je prends ça comme une insulte". "Ma liberté, il (Eric Woerth, ndlr) la connaît. Je ne me suis jamais mêlé de sa vie politique et lui n'était jamais présent dans ma vie professionnelle. (...) S'il en avait été autrement, je ne pense pas que notre couple aurait tenu". Pour Florence Woerth, l'objet de ce procès est "très insultant".
Puis s'installe le malaise dans la salle d'audience, quand le président du tribunal rappelle devant les trois intéressés qu'en 2010, dans des enregistrements clandestins, Patrice de Maistre qualifiait Florence Woerth de "petite carriériste". Parce qu'elle allait entrer au conseil de surveillance chez Hermès en le mettant "devant le fait accompli" ? Et/ou parce qu'il ne supportait pas qu'elle soit décrite dans les médias comme "gestionnaire de fortune" de Liliane Bettencourt alors que c'était son poste à lui ? Quoiqu'il en soit, au moment de parler de son licenciement (ces deux raisons ont été exposées), Patrice de Maistre ira d'abord informer son ministre de mari avant même d'en parler avec elle...
Finalement, avec les révélations des enregistrements, Florence Woerth, qui regrettait par ailleurs un manque d'autonomie dans son poste, démissionnera le 28 juin 2010.
  • Les conditions d'embauche

Embauche en dehors du circuit établi avec un cabinet de recrutement, salaire un peu plus important que prévu, CV pas vraiment adapté au profil recherché (quelqu'un de jeune, 3 à 5 ans d'expérience) : point par point, la défense de Patrice de Maistre et Eric Woerth est revenue sur ces éléments jugés à charge par les juges d'instruction dans ce dossier. 
Florence Woerth venait d'avoir une promotion chez son précédent employeur, elle avait d'autres propositions extérieures, une autre candidate expérimentée avait été reçue , un jeune postulant était sur le point d'être embauché mais les questions de salaire avaient bloqué : autant d'arguments qui, pour les avocats de Patrice de Maistre et Eric Woerth, sont des preuves d'un recrutement presque classique.
Les deux hommes encourent jusqu'à 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende, éventuellement assortis d'interdiction des droits civiques ou d'exercer une fonction publique.

http://www.sudouest.fr/2015/03/24/deuxieme-proces-bettencourt-florence-woerth-vit-ca-comme-une-insulte-1869263-2780.php