lundi 31 mai 2010

Première condamnation anti-bande au tribunal de Versailles

Deux jeunes gens, âgés de 19 ans, ont été condamnés lundi par le tribunal correctionnel de Versailles à des peines de trois mois de prison avec sursis et 600 € d’amende. La justice reprochait à Malik de Sartrouville et Souhail d'Achères, d'avoir participé le 3 avril dernier à Houilles «à un groupement violent ».
C'est la première dans les Yvelines que cette nouvelle anti-bande a été appliquée.

Ce samedi après-midi vers 14 h 30, l'alerte est donnée dans les gares, car des bandes de jeunes convergent vers La Défense par train, RER et bus. A 15 heures, une quarantaine de jeunes sont stoppés en gare de Houilles. D'autres arrivent lorsqu'ils voient la police.

Au total, 80 personnes sont contrôlées. Douze personnes sont arrêtées et onze d'entre eux, âgés de 16 à 20 ans sont placés en garde à vue au commissariat de Sartrouville. Certains avaient sur eux des couteaux, une lame de cutter et une matraque à impulsion électrique. Dans le même temps, d'autres bandes arrivent en bus à La Défense. Mais la police les empêche d'accéder au centre commercial. Deux jeunes très excités ont été interpellés parce qu'ils jetaient des pierres sur les forces de l'ordre. Aux abords de La Défense, dans l'après-midi, une rixe a bien éclaté entre les jeunes qui avaient échappé au dispositif. «Il y a eu des blessés, précise une source proche de l'affaire. Trois suspects originaires de Nanterre ont été arrêtés.»
http://www.leparisien.fr/yvelines-78/premiere-condamnation-anti-bande-au-tribunal-de-versailles-31-05-2010-944696.php

Escale du Probo Koala aux Pays-Bas : ouverture mardi du procès à Amsterdam

L'escale du cargo Probo Koala aux Pays-Bas où aurait dû être déchargée en 2006 sa cargaison de déchets toxiques, finalement épandue quelques semaines plus tard en Côte d'Ivoire, est au coeur d'un procès qui s'ouvre mardi à Amsterdam.

L'affréteur du cargo, Trafigura, comparaît pour la première fois : des accords à Londres et Abidjan avaient entraîné l'abandon des poursuites contre la multinationale pour le déversement des déchets qui avait fait, selon la justice ivoirienne, 17 morts et des milliers d'intoxications.

Trafigura, un de ses employés, le capitaine ukrainien du Probo Koala, la société Amsterdam Port Services (APS) chargée du traitement des déchets, son ancien directeur et la ville d'Amsterdam, gestionnaire du port, sont poursuivis pour les faits aux Pays-Bas.

La multinationale, qui affirme être le troisième négociant mondial en produits pétroliers, et son salarié Naeem Ahmed, 43 ans, sont jugés pour infraction à la législation sur les importations et exportations de déchets, infraction à la législation sur la protection de l'environnement et faux en écriture.

"Trafigura savait que les déchets pouvaient être dangereux pour la santé ou l'environnement mais ils n'ont rien dit", a déclaré à l'AFP Esther Schreur, porte-parole du parquet néerlandais, selon laquelle la société encourt une amende de 1,34 million d'euros.

Trafigura soutient de son côté que, en vertu d'une convention internationale, il n'était pas nécessaire de préciser la nature des déchets, des slops (résidus de nettoyage des cales) issus de la purification de combustible, car ceux-ci avaient été produits en mer.

Naeem Ahmed risque jusqu'à 21 ans de prison et une amende de 134.OOO euros, comme le capitaine du cargo, Sergiy Chertov, 46 ans, accusé d'avoir menti sur la nature des slops, selon l'accusation.

La ville d'Amsterdam ainsi qu'APS et son ancien directeur sont jugés pour infraction à la législation sur la protection de l'environnement.

"Ils auraient dû savoir que les déchets étaient dangereux mais ils n'ont rien fait pour empêcher leur exportation. Ils auraient dû le faire", a soutenu Mme Schreur.

Le Probo Koala avait accosté le 2 juillet 2006 dans le port d'Amsterdam où ses slops devaient être traités. Mais l'opération avait été annulée car APS avait demandé un prix de traitement trente fois supérieur à celui convenu, les slops s'avérant plus toxiques qu'annoncé. Le cargo était reparti trois jours plus tard.

Trafigura avait conclu en février 2007 un accord avec l'Etat ivoirien sur une indemnisation globale de 152 millions d'euros. Un accord portant sur une indemnisation de 33 millions d'euros avait été signé à Londres le 19 septembre 2009 entre la multinationale et les avocats de quelque 31.000 plaignants.

Les deux parties avaient signé une déclaration commune selon laquelle un rapport d'experts indépendants n'avait pas pu établi de lien entre l'exposition aux produits chimiques émanants des résidus du cargo et les intoxications.

Le patron de la société qui avait déversé les slops dans des décharges autour d'Abidjan avait été condamné en octobre 2008 à 20 ans de prison.

http://www.romandie.com/news



Le procès des responsables présumés du déversement de déchets toxiques de la cargaison du Probo-Koala en Côte d'Ivoire en 2006 débutera le 1er juin aux Pays-Bas.

"L'examen sur le fond commencera le 1er juin", a indiqué Annemieke Jeurings, une porte-parole du tribunal d'Amsterdam, précisant que le procès durera cinq semaines. Trafigura, la multinationale qui avait affrêté le cargo, le capitaine du Probo-Koala, la ville d'Amsterdam et la société APS chargée du traitement des déchets, notamment à Amsterdam, sont poursuivis, entre autres, pour infractions à la législation sur les importations et exportations de déchets, selon le parquet néerlandais.

POURSUITES ABANDONNÉES EN CÔTE D'IVOIRE ET AU ROYAUME-UNI

Le cargo Probo-Koala était arrivé le 2 juillet 2006 dans le port d'Amsterdam où ses déchets devaient être traités mais l'opération avait été annulée et les déchets finalement déversés en Côte d'Ivoire. Le déversement à Abidjan avait causé la mort de dix-sept personnes, selon la justice ivoirienne, et des milliers d'intoxications. La multinationale Trafigura, spécialisée dans le commerce de produits pétroliers, a toujours nié que le déversement de déchets ait pu provoquer décès et maladies graves.

Des poursuites engagées en Côte d'Ivoire et au Royaume-Uni contre Trafigura pour les faits commis à Abidjan avaient été abandonnées après la conclusion d'accords amiables. Trafigura avait conclu en février 2007 un accord avec l'Etat ivoirien sur une indemnisation globale de 152 millions d'euros tandis qu'un accord portant sur une indemnisation de 33 millions d'euros avait été signé à Londres le 19 septembre 2009 entre la multinationale et quelque 31 000 plaignants.
http://www.lemonde.fr/

Affaire Stern - Cécile Brossard : une accusée énigmatique

Qui est Cécile Brossard ? La manipulatrice d’un riche homme d’affaires ou la victime d’un amant cruel ?
Elle a fêté ses 40 ans le 20 mars dernier dans sa geôle aux vitres blindées de la prison genevoise de Champ-Dollon. Depuis le 15 mars 2005, Cécile Brossard y occupe, seule, une cellule d’ordinaire réservée à deux, voire trois détenues. Enfin, lorsqu’elle n’est pas transférée d’urgence à l’hôpital psychiatrique de Belle-Idée après une énième tentative de suicide. C’est d’ailleurs la grande inconnue de ce procès.

Qui est Cécile Brossard ? Une perverse manipulatrice, présentée par certains – dont l’un de ses proches – comme une escort girl appâtée par le luxe et l’argent ? Ou une pauvre fille, tout droit sortie d’une enfance tumultueuse à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), douloureusement marquée par le divorce de ses parents lorsqu’elle avait 8 ans, qui enchaîne dès l’adolescence ruptures sentimentales et épisodes dépressifs ?

Lorsqu’elle a été incarcérée, la meurtrière aurait demandé un second matelas, affirme un hebdomadaire suisse. « Pour Edouard », aurait-elle alors expliqué. Edouard, « Charles-Edouard », comme elle aimait l’appeler avec un certain sarcasme, son « mec » ou encore « Doudou », ne l’aurait pas complètement quittée : aux surveillants, elle assure qu’elle s’entretient avec son fantôme, une peluche.

Elle ne se séparerait pas de l’un des pulls du banquier, emporté en prison. Placée sous tranquillisants et anxiolytiques, Cécile Brossard, au dire de ses avocats du barreau de Genève, Mes Pascal Maurer et Alex Reymond, pleure beaucoup et ne cesse d’évoquer son amant. « M’a-t-il un jour aimée ? », demande-t-elle souvent. Cécile Brossard s’est-elle réfugiée peu à peu dans la folie, une fois son geste fatal reconnu et admis ?

La grande jeune femme aux longs cheveux blonds, lors de sa seule apparition publique en 2007 devant la justice, est apparue très amaigrie. L’ombre de celle qu’elle fut, lors d’une partie de chasse en Afrique avec le banquier français, où on la voit poser en tenue de safari, chapeau kaki et lunettes noires, devant l’objectif d’un appareil photo. Selon ses défenseurs, la meurtrière se serait vengée d’Edouard Stern, qu’elle a décrit à l’expert psychiatre comme étant un homme « violent » mais également « charmeur ».

Un homme qui lui promet un jour le mariage et l’insulte le lendemain sur sa messagerie téléphonique. Cécile Brossard présente, selon le médecin qui l’a examinée, « une personnalité borderline à tendance narcissique ». Mais qui aurait tué « en n’étant ni délirante ni dans une autre réalité ». A la cour d’assises de Genève d’en juger.
lisez la suite sur....
France soir
http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&ct=res&cd=1&ved=0CBkQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.francesoir.fr%2Ffaits-divers%2Faffaire-stern-cecile-brossard-une-accusee-enigmatique&rct=j&q=affaire+cecile+brossard&ei=c9L7S8PLC6WX4gaWkMmAAw&usg=AFQjCNFW_i4PXPcI64fbSJQC6SGp4sLBAg&sig2=i3YTPkwwnEm--2opfwhotw

Le verdict
13H30, cour d’assises de Genève.

La présidente lit la motivation de la sentence rendue par la cour.

“La faute de l’accusée est très lourde, celle-ci ayant contrevenu à l’interdiction fondamentale d’ôter la vie à quelqu’un (…) Le mobile [du meurtre] ne relève pas de la cupidité mais de la volonté de ne pas perdre [Edouard Stern].

Si elle juge le meurtre “particulièrement lâche”, la cour retient les “regrets profonds” exprimés par l’accusée et la situation de “désarroi” dans laquelle l’avait entraînée sa relation avec Edouard Stern. Suit le résumé de tout ce qui, pendant six jours d’audience, a été débattu, disséqué, confronté.

- “Madame Brossard, levez-vous, ordonne la présidente.

La cour vous condamne à la peine de 8 ans et six mois de réclusion.

La cour ordonne la destruction de l’arme du crime, de la combinaison latex et la confiscation en vue de la destruction de toutes les autres pièces du dossier”

Cécile Brossard quitte la salle, lève une dernière fois les yeux sur les jurés, et les remercie.

Fin de l’histoire.

Avec le calcul de remise de peine, Cécile Brossard - détenue depuis mars 2005 - peut espérer sortir de prison via une mise en liberté conditionnelle d’ici la fin de l’année 2010. Le million a été restitué à la famille d’Edouard Stern. Il sera versé à une association caritative, a indiqué l’avocat de la partie civile.

Le Monde

dimanche 30 mai 2010

Attentat de Karachi ...déclarations explosives

En mai 2002, onze Français travaillant à la construction de sous-marins étaient tués dans un attentat à Karachi. La piste islamiste, initialement privilégiée, a fait place au fil du temps à celle d'une action commanditée par des militaires pakistanais qui auraient été mécontents de l'arrêt du paiement des commissions liées à la vente de ces sous-marins, ordonné par Jacques Chirac après son élection en 1995
Aujourd'hui, l'un des noms les plus fréquemment cités dans ce dossier, Ziad Takieddine, contre-attaque. Agé de 59 ans, Ziad Takieddine est présenté par plusieurs anciens responsables de la Direction des constructions navales comme un intermédiaire imposé par le cabinet de l'ancien ministre de la Défense balladurien, François Léotard, peu de temps avant la conclusion de la vente au Pakistan des sous-marins Agosta. Ce dont il se défend. Et il riposte en dénonçant le rôle de l'ancien président Chirac et de ses proches dans les commissions sur les contrats d'armement.

La version de Ziad Takieddine

"J'accuse Jacques Chirac et Dominique de Villepin, à l'Elysée, et leurs hommes, le diplomate Maurice Gourdault-Montagne et, notamment, un homme de l'ombre Alexandre Djouhri, d'avoir par leurs agissements, fait que la France passe aujourd'hui pour un des pays les plus corrompus au monde et ne vende plus rien à l'international", affirme l'homme d'affaires libanais dans un entretien au Journal du dimanche. Entendu le 15 avril par le juge antiterroriste enquêtant sur cet attentat, Ziad Takieddine soutient n'avoir "rien eu à voir" avec le contrat de sous-marins Agosta. Il a depuis attaqué en justice plusieurs médias le présentant comme un intermédiaire et soutenu dans la presse être victime d'une "tentative de diversion" des chiraquiens. "Si j'étais, comme ils le prétendent, un intermédiaire des balladuriens, pourquoi sont-ils venus me voir, via Charles Millon, à peine nommé ministre de la Défense de Chirac, pour me proposer de travailler pour eux ?", plaide-t-il dans le JDD. En 1996, Charles Millon avait bloqué à la demande de Jacques Chirac le versement de commissions pouvant donner lieu à des rétrocommissions dans les contrats de ventes d'armes.

Ziad Takieddine évoque également la lutte entre Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et l'Elysée au cours des années 2000 pour s'imposer dans le contrat Miksa de fourniture d'équipements surveillance des frontières saoudiennes, évoquant une proposition commerciale "émanant des chiraquiens de 22% plus chère" que celle présentée par le ministère de l'Intérieur. Il prétend ainsi avoir été contacté en janvier 2004 par le général Philippe Rondot, qui lui aurait été envoyé par l'Elysée. "Il arrive et me parle du contrat Miksa avant de me proposer un "partage" des commissions entre chiraquiens et sarkozystes (...) Je me suis levé pour le reconduire poliment", assure Ziad Takieddine.

Mais l'avocat de Philippe Rondot, Me Eric Morain, affirme pour sa part que "le général ne connaît pas ce monsieur et ne l'a jamais rencontré". De son côté, Alexandre Djouhri "oppose un démenti catégorique aux allégations" de Ziad Takieddine dans le JDD et affirme, par la voix de son avocat Me Pierre Cornut-Gentille, qu'il "va saisir les tribunaux pour obtenir réparation de ces graves diffamations".
http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-05/j-accuse-jacques-chirac-et-dominique-de-villepin-5865815.html

Procès en appel d'Evrard le 13 septembre

Le procès en appel de Francis Evrard, condamné l'an dernier à 30 ans de réclusion pour l'enlèvement et le viol d'un petit garçon en 2007, se tiendra du 13 au 19 septembre devant la cour d'assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais), a-t-on appris dimanche de source judiciaire.

Francis Evrard, 63 ans, a été condamné le 30 octobre 2009 par les assises de Douai (Nord) à 30 ans de prison, assortis d'une peine de sûreté de 20 ans, pour avoir enlevé, séquestré et violé par pénétration digitale, en récidive légale, le petit Enis, âgé de cinq ans au moment des faits, à Roubaix le 15 août 2007.

Ce marginal, qui a passé le plus clair de sa vie derrière les barreaux pour des attentats à la pudeur et des viols sur des garçons mineurs, avait été cueilli par les policiers dans un garage de Roubaix en compagnie du petit garçon qu'il avait assommé de médicaments.

Les enquêteurs avaient notamment retrouvé dans le box une boîte entamée de Viagra prescrite par un médecin du centre pénitentiaire de Caen, lequel avait affirmé n'avoir jamais eu connaissance du casier judiciaire de son patient.

Francis Evrard avait fait appel de sa condamnation malgré les conseils contraires de son avocat, Me Jérôme Pianezza, qui ne l'assistera pas pour ce nouveau procès. La défense sera assurée par Me Damien Legrand, du barreau de Lille.

L'appel de l'accusé avait été suivi d'un "appel incident" du parquet qui permet à la juridiction d'appel de prononcer une peine éventuellement supérieure à celle de première instance.

L'entourage du petit garçon --qui n'avait pas témoigné à Douai-- avait jugé la peine "équilibrée" et "adaptée à la situation" et redoutait un nouveau procès.
"On a le sentiment que M. Evrard n'existe qu'au travers de ses procès", a déclaré dimanche à l'AFP Me Emmanuel Riglaire, l'avocat d'Enis et de sa famille.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/30/97001-20100530FILWWW00060-proces-en-appel-d-evrard-le-13-septembre.php

Disparus de l'Isère : MAM ordonne une enquête interne

Y a-t-il eu des dysfonctionnements dans l'enquête sur neuf disparitions ou meurtres d'enfants en Isère entre 1983 et 1996 ? Pour le déterminer, la ministre de la Justice a ordonné l'ouverture d'une enquête administrative interne. «Michèle Alliot-Marie a ordonné une inspection des services judiciaires, pour que toute la vérité soit faite sur le traitement de ces affaires, a annoncé samedi Guillaume Didier, porte-parole du ministère.
Il est fait état de destruction de corps humains, de disparition de dossier. Ce sont des faits qui, s'ils sont avérés, sont susceptibles de révéler de graves dysfonctionnements».

Cette enquête fait suite aux révélations du Nouvel Observateur, qui affirme, faisant un rapprochement avec l'un des enfants disparus en Isère, que le dossier d'instruction concernant un corps d'enfant retrouvé dans une grotte à Engins a été perdu, et que le «cadavre», ainsi que onze autres non identifiés, ont été «détruits» en 1998.

«Toutes ces familles ont été durement touchées par la disparition de leurs enfants, elles ont le droit de savoir ce qui s'est exactement passé dans le traitement de ces enquêtes», déclare Guillaume Didier. «Les corps humains ne doivent pas être détruits», ajoute-t-il. «Il ne s'agit pas de simples scellés. Même à l'état de squelette, après analyse, ils doivent faire l'objet d'une inhumation avec l'autorisation de la justice». Le porte-parole du ministère précise que les corps identifiés sont remis aux familles, et que les corps non identifiés font l'objet d'un enterrement sous X.

Le parquet général de Grenoble a confirmé qu'en 1998, une liste d'«une centaine de prélèvements biologiques» avait été envoyée au procureur de Grenoble par le service de médecine légale du CHU de Grenoble pour demander l'autorisation de les détruire. Parmi ceux qui ont été détruits, «une douzaine» concernait des «procédures sous X, dont les victimes n'avaient pas été identifiées». Parmi cette douzaine de prélèvements, «un seul concernait des fragments d'ossements» retrouvés en 1985 dans une caverne du Vercors, selon le parquet.

On fait valoir, au parquet général, que les recherches sur l'ADN n'étaient pas pratiquées. En revanche, réfutant l'article du Nouvel Obs, le parquet assure que les autres scellés détruits «n'étaient absolument pas des corps» mais seulement des «prélèvements biologiques», comme de l'urine ou des cellules musculaires. «A l'époque, aucun rapprochement n'avait été fait avec les affaires en cours non élucidées», a ajouté la même source.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/disparus-de-l-isere-mam-ordonne-une-enquete-interne-30-05-2010-942908.php

Lucien Leger ...la liberté l'a fait mourir

Lucien Léger se prenait pour un génie du crime parti à la conquête de Paris qui le consacrerait vedette. Pour parvenir en haut de l’affiche, il enleva Luc Taron, un petit garçon de 11 ans.

C’était mardi 26 mai 1964, vers 18 heures, dans le VIIIe arrondissement. L’enfant étranglé fut découvert le lendemain dans les bois de Verrières, en Seine-et-Oise. Courant juin, son ravisseur expédia cinquante-six lettres aux Taron, aux policiers, à la presse, au ministre de l’Intérieur, et même à Scotland Yard. Menaces délirantes, et toujours cette signature : « L’étrangleur N°1. » De tous, il se joua pendant quarante jours. Y compris d’un journaliste de France-Soir, qui accueillit à la rédaction « un petit homme à l’air timide » ; Jacques Granier apprit plus tard qu’il avait serré la main de l’assassin. Dimanche 5 juillet, enfin, Lucien Léger fut arrêté. Le 3 mai 1966, son procès s’ouvrit à Versailles. La foule le frappa, faillit le lyncher. En dépit de l’émotion considérable, il échappa à la peine capitale. Condamné à perpétuité, il était en 2005 le détenu ayant passé le plus de temps en prison – quarante et un ans. Libéré le 3 octobre, il est mort en juillet 2008.

Ce fut une tragédie, particulièrement pour Suzanne Taron, la maman de Luc, qui jamais ne se remit d’avoir réprimandé son enfant ce mardi soir de mai 1964. Le garçonnet venait de terminer ses devoirs lorsqu’elle constata que Luc avait volé 15 francs dans son porte-monnaie. L’enfant, puni, s’enfuit de la maison située 18, rue de Naples, dans le VIIIe arrondissement parisien. Un camarade l’aperçut un quart d’heure plus tard rue du Rocher et, vers 18 heures, il disparut à hauteur de la station de métro Villiers. Ses parents songèrent à une fugue : il y avait eu un précédent. Ils ne prévinrent la police que le lendemain matin.
Selon le récit d’Yves Taron, rapporté par France-Soir, il part seul à la recherche de son fils. « A mon retour, à 23 heures, Luc n’était toujours pas rentré. » Avec Suzanne, il veille toute la nuit, puis se résout à signaler sa disparition mercredi 27 mai à 10 h 30. En soirée, il est convoqué à la 1re brigade mobile : « On m’a montré des vêtements que j’ai aussitôt reconnus, c’étaient ceux de mon enfant. » A la morgue, Yves Taron identifie le petit cadavre : Luc a été étranglé vers trois heures du matin. Le corps a été découvert à 5 h 30, au pied d’un chêne en forêt de Verrières, et son blouson, sur la nationale 306.

Mercredi, à 23 h 50, le ravisseur se signale à Europe 1 : « Je téléphone au sujet de l’affaire de Verrières. Allez 3, rue de Marignan. Vous trouverez un message important sur le pare-brise d’une voiture. » Un passant, intrigué par la mention « urgent » qui barre le billet, l’a déjà récupéré. Il a pris soin de noter le numéro d’immatriculation de la 2 CV sous l’essuie-glace de laquelle il était glissé. Son auteur prouve qu’il a tué Luc : « Il avait du mercurochrome sur une jambe, écrit-il, et portait un petit livre illustré relié (histoire de Bugs). Il m’a dit être né le 9 mai 1953 et que son père a une voiture (Ariane). » L’inconnu annonce d’autres rapts et signe « L’étrangleur N°1 ».

C’est la première des lettres de « l’étrangleur » – la presse a supprimé le numéro d’ordre et, sans le savoir, bafoue son orgueil démesuré. Il se déchaîne, promet de nouveaux meurtres, en revendique d’autres, bombarde de pavés les conducteurs sur l’autoroute du Sud, lance des défis aux Taron, regrette de ne pas encore avoir tué « car l’enfant que j’ai choisi est constamment surveillé ». Il réclame de l’argent : « C’est France-Soir qui paiera 50 millions. Parole d’étrangleur ! »

Au journal, se présente justement le propriétaire de la 2 CV sur laquelle le billet du 27 mai a été trouvé. On la lui a volée, explique-t-il à Jacques Granier. « Je l’ai cherchée, je pensais que c’était une farce. Maintenant, je suis sûr que c’est l’étrangleur qui l’a utilisée.

Jacques Granier relatera plus tard leur rencontre, décrivant ainsi son visiteur : « Petit homme à l’air timide, complet de tergal gris clair, cravate rouge foncé retenue par une pince, lunettes à verres fumés cachant son regard, ainsi m’apparut l’infirmier meurtrier […] Puis il me tendit une main. Elle était molle, morte. »

L’histoire de la 2 CV va signer sa perte. Puisque la presse n’écrit pas une ligne sur le vol de sa voiture, il s’adresse aux policiers. Dans sa missive, il prétend que « l’étrangleur » a emprunté l’auto pour transporter le cadavre d’un truand abattu à Pigalle. Il signe Lucien Léger. Son écriture le confond. C’est la 56e lettre de l’assassin délirant. Ce sera la dernière. Il est arrêté dimanche 5 juillet 1964. Les Français découvrent son passé, sa personnalité. Fils d’ouvrier, Léger a six frères et sœurs. Il a effectué son service militaire en Algérie, il est marié à Solange, la sœur d’un ami. Neurasthénique, elle a été plusieurs fois internée. Magasinier, il est devenu infirmier psychiatrique pour tenter de comprendre son épouse. Léger n’a que 27 ans ! L’opinion publique voit en lui un monstre irrécupérable qui doit être mené droit à l’échafaud. Son procès s’ouvre à la cour d’assises de Versailles, mardi 3 mai 1966, dans une atmosphère d’hystérie collective. Les parents de Luc réclament la peine de mort. Lucien Léger, lui, est revenu sur ses aveux : il n’est plus « l’étrangleur » mais un malheureux manipulé par un certain « Henri ». Les jurés auront pitié de sa « folie » et l’enverront en prison à vie.

Lundi 3 octobre 2005, il a été élargi après quatorze demandes de mise en liberté et quarante et un an passés en cellule. Agé de 68 ans, il s’est retiré à Laon, dans l’Aisne, où il s’est éteint en juillet 2008.


France Soir
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samedi 29 mai 2010

Cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, pour un médecin qui abusait de ses patientes

Un médecin ORL de 60 ans a été condamné vendredi soir par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône à cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, pour le viol de deux de ses patientes et l'agression sexuelle d'une troisième, a-t-on appris samedi de source judiciaire
Une plainte avait été déposée en 2005 par une femme choquée que le médecin lui ait massé la poitrine, alors qu'elle était venue le consulter pour une simple sinusite. L'ORL lui avait également prescrit de placer des Fleurs de Bach, un élixir dont il prétendait connaître les vertus, dans sa culotte.

Le praticien, installé à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), a toujours affirmé n'avoir pratiqué que des gestes médicaux. Il a, depuis, été radié par le Conseil de l'ordre. Le procès s'est déroulé à huis clos à la demande des victimes. AP
http://fr.news.yahoo.com/3/20100529/tfr-justice-bouches-du-rhone-viols-342d366.html

Agression de retraités : 20 ans de prison

Des peines de 8 à 20 ans de réclusion criminelle ont été prononcées vendredi par la cour d'assises du Tarn-et-Garonne à l'encontre de trois hommes coupables de l'agression d'un couple de retraités en 2008.

Le verdict a été accompagné de cris et d'un mouvement de foule. L'un des prévenus a sauté du banc des accusés avant d'être rapidement immobilisé au sol par le Groupement d'intervention de la police nationale (GIPN), présent lors des quatre jours du procès.

Les jurés ont partiellement suivi les réquisitions de l'avocat général mais n'ont pas retenu les peines de sûreté réclamées. Ils ont condamné Patrick Richard, 33 ans, à 20 ans de réclusion, Jean Helfrid, 31 ans, à 14 ans de réclusion, et Michel Schoumaker, 37 ans, à 8 ans de réclusion.

En janvier 2008 dans le village de Monbéqui (Tarn-et-Garonne), les trois hommes avaient séquestré une femme et violemment agressé son mari qui avait néanmoins réussi à faire fuir ses agresseurs en tirant avec son pistolet sur Patrick Richard.

Poursuivis pour extorsion aggravée, seul Michel Schoumaker avait reconnu les faits. Ses deux complices avaient nié leur implication. Patrick Richard, présent à l'audience dans un fauteuil roulant, avait réfuté avoir pu participer à l'agression en raison de la paralysie de sa jambe, explication que des médecins et témoins ont mis en doute.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/29/97001-20100529FILWWW00301-agression-de-retraites-20-ans-de-prison.php

Noisy-le-Sec : quinze ans de prison pour le meurtrier à la Kalachnikov

Vendredi soir, Medhi Baadache, 32 ans, a été condamné par la cour d'assises de Seine-Saint-Denis à 15 ans de prison pour le meurtre d'un jeune de 20 ans. Pour se venger d'un groupe de jeunes, Medhi Baadache s'était mis à tirer avec sa Kalachnikov devant la gare de Noisy-le-Sec. Mais Prince Tamukwo n'avait rien à voir avec cette histoire. Agé de 20 ans, il est mort le 18 mai 2007 alors qu'il attendait sa petite amie à la gare, après avoir passé des épreuves du bac blanc.
L'affaire avait suscité une immense émotion dans la ville.

Le jour des faits, Medhi Baadache, qui avait consommé alcool et cocaïne, s'était disputé avec plusieurs personnes d'origine africaine et avait insulté un jeune noir qui lui demandait une cigarette. Ce jeune homme avait alors décidé de suivre Medhi Baadache avec des amis à son domicile. Enervé, l'accusé était revenu à la gare de Noisy-le-Sec avec ses propres amis pour se venger.

Déjà condamné plusieurs fois

Il n'y avait pas trouvé la bande qu'il cherchait, mais avait sorti une Kalachnikov. Il avait fait feu une ou deux fois en direction de la gare, puis tiré en rafale, tuant Prince Tamukwo. Mehdi Baadache avait alors fui la France, avant d'être interpellé en Espagne trois semaines après les faits. Il avait alors assuré que, se sentant menacé, il avait voulu «impressionner» avec son arme et faire reculer ceux qui s'étaient avancé vers lui. Il avait également affirmé que le coup de feu était accidentel.

Déjà condamné à plusieurs reprises, notamment pour des vols avec violence, il a été décrit comme violent et raciste par le parquet et l'avocate de la partie civile, Me Anne Jonquet, qui avair requis 20 ans de réclusion criminelle. Pour eux, Mehdi Baadache avait bien l'intention de tuer.

Pour son avocat, Me Eric Dupond-Moretti, il s'agissait de coups et blessures ayant causé la mort sans intention de la donner. Il a insisté sur le fait que la balle mortelle avait ricoché. «Dire qu'un ricochet est un acte volontaire relève de la malhonnêteté», a-t-il déclaré aux jurés lors de sa plaidoirie. «Ca ne vaut pas plus que 8 à 12 ans» de prison, avait-il conclu, devant une salle d'assises comble, vendredi.
http://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/noisy-le-sec-quinze-ans-de-prison-pour-le-meurtrier-a-la-kalachnikov-29-05-2010-941836.php

Bertand Cantat... noir destin 2

"J'ai l'impression qu'elle n'en démord pas. Elle veut absolument pourrir la vie de Bertrand." Interrogé dans le Journal du Dimanche, Xavier Cantat, le frère du chanteur condamné pour avoir porté des coups mortels à sa compagne Marie Trintignant en 2003 en Lituanie, déplore que la mère de l'actrice en appelle à l'émotion pour peser sur la décision du juge d'application des peines. La demande de libération conditionnelle de l'ex-leader de Noir Désir est examinée jeudi.

La semaine dernière, Nadine Trintignant faisait savoir qu'elle jugeait cette éventuelle libération "prématurée". "Je crains que (sa) libération très anticipée n'apparaisse comme tristement significative pour tous ceux qui luttent pour que soient enfin justement sanctionnées les violences faites aux femmes", écrit notamment la réalisatrice dans une lettre adressée au juge et dont Le Figaro publiait des extraits (Lire notre article). "Je garde le souvenir profondément blessant des conditions dans lesquelles M. Bertrand Cantat a tenté de justifier son comportement en commençant par imputer à ma fille la responsabilité de sa propre mort, et en n'hésitant pas à salir sa mémoire", ajoute-t-elle.

"Bertrand est un prisonnier lambda"

"Avec cette lettre, Mme Trintignant nie le droit en jouant sur l'émotion", dit au JDD Xavier Cantat, qui espère vivement une réponse favorable à la requête présentée par l'avocat de son frère. Pour lui, la mère de la comédienne "tente d'influencer non seulement la justice, mais aussi l'opinion publique". S'il dit "tout à fait comprendre la peine" de la réalisatrice, il lui reproche de "s'être enfermée dans la vengeance". "Elle accuse Bertrand de ne pas avoir hésité à salir la mémoire de sa fille. C'est totalement faux, tient-il à dire. D'autre part, elle affirme que Bertrand a purgé sa peine 'dans des conditions que bien des prisonniers lui envieraient'. Je tiens à souligner qu'il a toujours refusé d'être dans en quartier VIP (...) Bertrand est un prisonnier lambda."

Condamné à huit ans de prison, le chanteur du groupe Noir Désir avait été incarcéré en juillet 2003 à Vilnius puis transféré en septembre 2004 à la centrale de Muret, près de Toulouse. Il a aujourd'hui purgé la moitié de sa peine, ce qui rend légitime sa demande. Sa requête de libération conditionnelle fera l'objet d'un "débat contradictoire" entre des représentants du parquet et de la défense ainsi que le juge d'application des peines. Le chanteur de 43 ans sera également présent. L'affaire pourrait être mise en délibéré.

TF1NEWS


Kristina Rady, la mère des deux enfants de Bertrand Cantat, le parolier et chanteur de Noir Désir, a mis fin à ses jours, dimanche, en se pendant à son domicile, à Bordeaux. Elle avait 42 ans. D’origine hongroise, elle avait soutenu sans faille son ancien compagnon poursuivi et condamné, le 24 mars 2004, à 8 ans de prison par un tribunal de Lituanie, pour avoir porté des coups mortels à sa nouvelle compagne, Marie Trintignant, au cours d’une violente dispute, le 27 juillet 2003 à Vilnius. Dans son édition du 25 mars 2004, soit quelques jours avant le verdict du procès Cantat, Le Point avait publié un long entretien avec Kristina Rady. Titre de l’interview : « J’essaie de maintenir Bertrand en vie ». En voici la version intégrale

Le procès de Bertrand Cantat, poursuivi pour le meurtre de Marie Trintignant, est sur le point de s’achever à Vilnius (Lituanie). Le procureur a requis neuf ans de prison. Pendant les cinq jours de débats, une femme a impressionné l’auditoire par sa dignité, Kristina Rady, l’épouse de Bertrand Cantat, qui est aussi la mère de ses deux enfants. Avant l’énoncé du verdict, lundi prochain, Kristina Rady a accepté, en exclusivité pour Le Point, de se livrer, de raconter la façon dont elle a vécu le procès et ses sentiments aujourd’hui à l’égard de Bertrand Cantat.

LE POINT : Depuis le 27 juillet 2003, vous n’avez cessé d’écrire à Bertrand Cantat, de le voir en prison. Que lui dites-vous ?

Kristina Rady : J’essaie de le maintenir en vie. Je lui dis que ses enfants ont besoin de lui et qu’il a besoin de ses enfants. J’essaie de lui expliquer que ce qui s’est passé le 27 juillet 2003 ne peut pas altérer tout ce qu’il a fait avant. Bien sûr, la mort de Marie a rempli son coeur de peine et de culpabilité. Et cela à perpétuité.

Qu’est-ce qui vous fait tenir ?

C’est Bertrand qui m’a appris à être forte. J’ai passé douze ans auprès de lui - un tiers de ma vie -, je n’ai jamais rencontré un homme aussi incorruptible et honnête que lui. Il n’est pas devenu le porte-parole d’une génération par hasard. Je l’ai vu refuser des centaines de sollicitations afin de rester fidèle à ses idées et à ses engagements. Je l’ai vu résister à la gloire facile, au paraître, au mensonge. Il ne doit rien à personne : ce n’est pas un « fils de ». Tout ce qu’il a obtenu, il ne le doit qu’à son travail, à son talent.

C’est un homme qui mérite que je le soutienne, qu’on le soutienne. Le fait qu’il soit le père de mes enfants ne suffit pas. J’aurais pu quitter depuis longtemps la France avec Alice et Milo sous les bras. Si je suis restée, c’est parce que j’ai un profond respect pour Bertrand Cantat. Je suis venue témoigner à Vilnius parce que je sais que Bertrand dit la vérité. Si j’avais eu le moindre doute sur ce point, je n’aurais pas fait le voyage. Vous pouvez me croire : Bertrand n’a jamais levé la main sur quiconque avant le 27 juillet 2003. Ni sur moi ni sur une autre.

L’aimez-vous toujours ?

Oui, profondément. Comme on aime le père de ses enfants. Comme quelqu’un avec qui on a partagé dix années très fortes. Il demeure, à ce jour, l’homme le plus important de ma vie. Mais mes sentiments à son égard sont clairs, je n’essaie pas de le récupérer.

Je ne le défends ni comme une femme amoureuse ni comme une fan aveuglée. Je n’ai jamais succombé à la fascination. C’est pour cela qu’il est tombé amoureux de moi et qu’il a voulu partager ma vie. Bertrand n’aurait jamais pu vivre avec une groupie. Il n’aurait pas plus supporté une femme soumise.

Que pensez-vous du commentaire de Me Georges Kiejman, l’avocat de la famille Trintignant, selon lequel Bertrand Cantat a « de la chance d’avoir une femme comme vous » ?

C’est une tournure d’avocat très astucieuse et insidieuse. Me Kiejman choisit de me valoriser pour mieux dévaloriser Bertrand, comme s’il était une espèce d’ignoble personnage qui a eu la chance de croiser des femmes extraordinaires. C’est une façon inélégante de minimiser, voire de détourner mon témoignage.

Avant cette tragédie, je ne connaissais pas Me Kiejman, ni aucun autre avocat français, d’ailleurs. A présent, je l’ai vu à l’oeuvre : il est prêt à tout pour salir l’image de Bertrand. S’il avait été son avocat, je suis persuadée qu’il n’aurait pas hésité à étaler dans les médias la vie privée de Marie, qui contient ses zones d’ombre. Mais Bertrand ne l’aurait pas accepté.

Je suis fière d’être sa femme, même si je condamne son acte avec autant de vigueur que n’importe quelle femme.

On connaît l’épouse de Bertrand Cantat, mais on ne connaît pas Kristina Rady. Qui est-elle ?

J’essaie d’être une femme autonome. Bertrand m’a rencontrée au début des années 90, en Hongrie. A l’époque, j’étais un électron libre. Dans l’euphorie ambiante, je participais activement à la révolution postsoviétique. J’ai cofondé un journal politico-culturel d’abord clandestin, qui a contribué ensuite à l’explosion de la presse. Après l’insurrection de 1956, mon grand-père purgeait sa peine à perpétuité en compagnie de celui qui allait devenir le président de la Hongrie libre. J’ai participé à l’émergence d’une radio clandestine, qui deviendra ensuite le porte-parole des minorités ethniques et des femmes. J’ai été programmatrice du premier bar concert-café-théâtre de Budapest, de la première fête de la musique, et j’ai monté des émissions pour la télévision libre. Bertrand a vécu à Budapest avec moi. Là-bas, il n’était pas le leader de Noir Désir, mais l’amoureux de Kristina - et il en était ravi. Ce n’est pas Bertrand qui m’a demandé de quitter la Hongrie, au contraire. C’est moi qui ai décidé d’aller vivre en France pour lui rendre sa place : il avait besoin d’être à Bordeaux auprès de son groupe, de son cercle d’amis, pour créer. Les gens de Noir Désir sont extraordinaires, c’est une autre histoire très forte.

J’ai laissé beaucoup de choses derrière moi, mais je pensais que mon histoire d’amour était plus importante. Et puis j’avais envie d’entretenir de l’extérieur la flamme dans mon pays. Aujourd’hui, j’écris, je suis également traductrice littéraire et conseillère artistique pour différents festivals, comme la Nova Polska, la saison culturelle polonaise en France.

Avec le recul, comment expliquez-vous le coup de foudre réciproque de Bertrand Cantat et Marie Trintignant ?

Pour répondre, il aurait fallu que je connaisse bien Marie. Je sais seulement que tous les deux étaient des êtres extraordinaires, d’une grande douceur. Ils étaient en quête d’un amour absolu. Ils s’aimaient comme deux adolescents, d’une passion dont on rêve tous, mais qui peut perdre beaucoup de plumes sur l’autel du quotidien.

Bertrand a vécu avec très peu de femmes. Sûrement parce que c’est un homme très sincère et très entier. Il a aimé toutes ses compagnes très passionnément, très sincèrement. Je suis restée amie avec chacune d’elles. Peut-être, en vieillissant, Bertrand aimait-il de plus en plus fort...

Certains journaux ont parlé de « trahison », en opposant l’image publique et les engagements politiques et moraux de Bertrand Cantat à la violence de ses actes.

Je peux comprendre à quel point il soit choquant d’apprendre qu’une personne aussi honnête, admirée par beaucoup, puisse se rendre coupable d’un tel acte. Encore une fois, si Bertrand avait été mesquin, démago, arrangeur de vérité, la mort de Marie n’aurait pas causé un aussi grand choc dans l’opinion publique. Mais Bertrand n’a trahi personne. Ce drame nous montre à quel point l’être humain est fragile et comment les passions amoureuses peuvent nous mener sur une terra incognita. Là où votre vie peut déraper l’espace d’un instant, et vous détruire. La réalité est souvent plus complexe que ce que montrent les médias. Ce qui m’importe, c’est ma propre opinion. Et aussi protéger mes enfants. J’ai même été victime de mots et de confessions que je n’ai ni donnés ni confirmés sous forme d’articles venant de la presse people. Cependant, l’opinion publique n’est pas dupe. Chacun s’est fait son propre avis sur ce drame.

Depuis juillet 2003, vous avez toujours soutenu Bertrand Cantat. Vous arrive-t-il de penser à vous ?

Non, je n’en ai pas le loisir. Soutenir Bertrand passe avant tout. C’est cela qui lui permet de se maintenir en vie. Le reste de mon temps est consacré à nos deux enfants. Au lieu de passer des nuits blanches à gamberger, je traduis des pièces de théâtre et j’écris. Cela me tient également en vie. Je préfère publier ce genre de choses plutôt que d’étaler ma vie privée dans des Mémoires.

Par ailleurs, je reçois énormément de lettres de soutien, envoyées par des gens que je ne connais pas. J’ai aussi, et surtout, un tissu d’amis exceptionnels. Ce sont mes amis, mais ils ont énormément de respect pour Bertrand. Pendant le procès, nos enfants sont restés à Bordeaux, chez un couple d’artistes qui les protège. Ces amis et les proches de la famille n’ont pas forcément de gros moyens financiers, mais ils m’offrent du temps, leur disponibilité jour et nuit, une humanité de chaque instant. Noir Désir, non plus, n’a jamais abandonné Bertrand. Cela l’aide également à tenir.

Comment voyez-vous l’avenir ?

J’y réfléchis sans cesse, mais je ne parviens pas à l’imaginer. Je ne peux pas ne pas me projeter dans l’avenir ; mais le présent est à la fois trop dense et indécis.

Après le réquisitoire du procureur de Vilnius, Nadine Trintignant a parlé de vos enfants en disant que, par la faute de leur père, ils étaient devenus ceux d’un assassin. Comment avez-vous réagi à ces paroles ?

Ce sont des paroles indignes même de la part d’une mère qui souffre. Nadine Trintignant a perdu sa fille : je ressens sa souffrance. Mais sa douleur, si immense soit-elle, ne lui permet pas de mêler les enfants de Bertrand - qui sont aussi les miens - à cette tragédie. Ils ne sont pas responsables de la mort de Marie. Je suis profondément choquée par cette douleur qui s’exprime par la haine et réclame, finalement, le suicide de Bertrand. Bertrand a droit à la vie. On ne répond pas à une mort par une autre mort. Bertrand a commis un acte très grave. Il va être condamné pour cela. Puis il va devoir vivre toute sa vie avec la culpabilité de la mort de Marie. Et, par là-dessus, une mise à mort médiatique a été minutieusement organisée pour le déposséder de tout ce qu’il a fait avant cette tragédie. Il est inutile de vouloir lui infliger une quatrième peine. Bertrand n’a cessé de s’excuser sincèrement pour ce qu’il a fait. Nadine Trintignant a fermé son coeur. Son livre glisse de la vérité au mensonge. Mieux que quiconque, elle devrait savoir que ce n’est pas la vie qui s’inspire du cinéma ou du théâtre, mais le contraire.

Vous avez deux enfants, Alice, 1 an et demi, et Milo, 7 ans. Que leur avez-vous dit ?

Milo a toujours été élevé dans la vérité et la transparence. Je lui ai tout raconté, sauf l’incendie criminel de sa maison. La parole des enfants est extraordinaire. Ils posent des questions très différentes de celles des adultes. Milo a immédiatement pensé à ses petits frères - les enfants de Marie, qu’il considère ainsi. Milo aimait beaucoup Marie et ses enfants. Récemment, il m’a demandé s’il pouvait revoir ses « petits frères ». Je lui ai répondu que j’espérais que ce serait possible un jour. L’occasion de dépasser cette notion de clans.

Milo m’a demandé si Marie avait des copains à elle au cimetière, s’il y avait beaucoup d’arbres autour d’elle. Je lui ai répondu que oui. Il m’a aussi demandé si j’étais sûre que son papa n’allait pas mourir de chagrin en prison. Il voulait qu’on l’autorise à aller dormir au moins une nuit à côté de lui dans sa cellule, pour le consoler. Milo nous suivait toujours partout, notamment au théâtre ou aux concerts. Depuis le drame, à plusieurs reprises, des amis comédiens et de très nombreux amis musiciens ont proposé à notre petit garçon de venir les voir sur scène, comme avant. Chaque fois, il a refusé. J’ai cherché à comprendre pourquoi. Au début, il ne voulait rien dire. Alors, j’ai insisté. Il a fini par m’avouer qu’il aurait trop de peine à voir « les papas des autres » sur une scène.

Quel avenir imaginez-vous pour Bertrand Cantat ?

Il a toujours éprouvé une telle culpabilité pour les malheurs du monde en général... C’est pourquoi il était primordial, pour lui, de monter sur scène afin d’extérioriser ses souffrances et de transmettre, à travers sa poésie, un message d’espoir et de vie. Les oiseaux ne chantent pas en cage. J’ignore quel avenir la justice lituanienne lui réserve, mais je suis sûre qu’il a encore beaucoup à apporter. Nous avons besoin de lui.

Le Point


vendredi 28 mai 2010

Les frères Hornec voient leurs peines de prison allégées en appel

Un an de moins derrière les barreaux. C’est ce qu’ont obtenu les frères Mario et Jean-Claude Hornec ce vendredi auprès de la cour d'appel de Paris qui les a condamnés à respectivement six et sept ans de prison, contre des peines de sept et huit ans en première instance, dans une affaire de trafic de cocaïne.

Des réquisitions beaucoup plus lourdes

Les deux frères s’en sortent bien puisque le parquet général avait requis des peines de dix et neuf ans de détention à leur encontre. Les 12 autres prévenus renvoyés dans ce dossier pour infractions à la législation sur les stupéfiants et participation à une association de malfaiteurs ont écopé en appel de peines de prison allant jusqu'à huit ans ferme.

L'affaire avait débuté en mars 2006 par un renseignement anonyme parvenu à l'Office centrale pour la répression du trafic illicite de stupéfiants, faisant état d'une grosse livraison de cocaïne attendue par des malfaiteurs liés aux Hornec.

136 kilos de cocaïne à écouler

Au bout de plusieurs mois, des écoutes téléphoniques et des surveillances avaient permis de confondre des vendeurs sud-américains, des acheteurs (des Britanniques, un Français officiant pour des Espagnols) ainsi que des intermédiaires agissant en région parisienne, parmi lesquels les deux frères Hornec et un gendre de Jean-Claude. Il s'agissait, d'après l'accusation, d'écouler 136 kilos de cocaïne conditionnés dans quatre valises et entrés en France par avion depuis la Colombie.

Plusieurs membres de la famille Hornec ont été qualifiés de «parrains» de la pègre parisienne par les policiers qui les soupçonnent d'avoir bâti un empire à partir de blanchiment d'argent, trafic de machines à sous ou de drogue.
http://www.20minutes.fr/article/407946/Les-freres-Hornec-voient-leurs-peines-de-prison-allegees-en-appel.php

Nogent-sur-Marne : non-lieu pour un commerçant accusé de meurtre

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a prononcé un non-lieu en faveur d'un commerçant du Val-de-Marne qui était renvoyé aux assises pour avoir tué en 2006 un cambrioleur et qui avait alors reçu le soutien de Nicolas Sarkozy, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

«La chambre a infirmé l'ordonnance de renvoi du juge d'instruction et a prononcé un non-lieu. La thèse de la légitime défense a été retenue», a indiqué cette source.

Le 27 octobre 2006, trois hommes s'étaient introduits au domicile de René Dahan, directeur commercial en textile de 58 ans, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), afin de le cambrioler.

Mis en joue par l'un de ses assaillants, le commerçant avait réussi à retourner l'arme qui le visait, atteignant à trois reprises, dont deux dans le dos, l'un des cambrioleurs, âgé de 26 ans qui avait succombé à ses blessures.

La mise en examen du commerçant pour homicide volontaire en octobre 2006 avait soulevé l'indignation de Nicolas Sarkozy. Alors ministre de l'Intérieur, il avait estimé avoir «du mal à admettre qu'un honnête homme, agressé chez lui, menacé de mort avec une arme et craignant pour la vie de son épouse, soit en retour mis en examen pour homicide volontaire.» Des propos qui avaient révolté la famille du cambrioleur.

En novembre 2009, un juge d'instruction avait toutefois renvoyé le commerçant pour homicide volontaire devant la cour d'assises du Val-de-Marne.

Le parquet de Créteil, qui soutenait la thèse de la légitime défense, avait fait appel de cette ordonnance et vient donc d'obtenir gain de cause devant la chambre de l'instruction de Paris.

La famille du cambrioleur avait à l'époque de l'instruction refusé l'idée que le commerçant puisse bénéficier d'un non-lieu.

http://www.leparisien.fr/nogent-sur-marne-94130/nogent-sur-marne-non-lieu-pour-un-commercant-accuse-de-meurtre-28-05-2010-940788.php

Corse: 5 personnes jugées pour meurtre

Cinq personnes, dont quatre membres présumés du FLNC du 22 octobre, comparaîtront lundi à Bastia devant la cour d'assises de la Haute-Corse pour le meurtre en 2005 d'un restaurateur dont la tête avait été retrouvée un an et demi après les faits.

Le 23 janvier 2005, Joseph Vincensini, restaurateur à Corte (Haute-Corse), avait été piégé chez lui et battu à mort avec un rouleau à pâtisserie. Ses agresseurs sont soupçonnés d'avoir prévu de découper la victime et de faire dévorer son cadavre par des porcs.

Xavier Luciani, 57 ans, Sébastien Giudicelli, 31 ans, et Dominique Pasqualaggi, un handicapé de 37 ans, répondront aussi d"association de malfaiteurs" et "vol avec violences ayant entraîné la mort" et Joseph Sabiani, 35 ans, de "non dénonciation de crime et recel d'objets volés".

Le procès doit durer jusqu'au 11 juin. Les quatre hommes seront jugés ultérieurement avec quatre autres nationalistes par la cour d'assises spéciale de Paris pour les dix attentats commis en Corse et sur continent entre 2004 et 2006.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/28/97001-20100528FILWWW00471-corse-5-personnes-jugees-pour-meurtre.php

Dany Leprince en révision

La commission de révision des condamnations pénales examinera le 17 juin la requête déposée par Dany Leprince, qui conteste sa culpabilité dans le quadruple meurtre familial de Thorigné-sur-Dué dans la Sarthe en 1994, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Dany Leprince a été condamné le 16 décembre 1997 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, par la cour d'assises de la Sarthe pour les meurtres de son frère, de sa belle-soeur et de deux de ses nièces en septembre 1994.

Détenu à la centrale de Poissy (Yvelines), il a toujours clamé son innocence et saisi la commission de révision afin de faire annuler sa condamnation. En avril 2006, celle-ci a ordonné un supplément d'information et désigné un magistrat pour superviser une nouvelle enquête.

Ce sont ces nouveaux éléments qui devraient être examinés par la commission le 17 juin. La décision devrait être mise en délibéré.

Il reviendra alors à la commission de dire si elle saisit la Cour de révision, seule habilitée en France à annuler les condamnations pénales.
Fin mars, Mme Leprince confiait à l'AFP que son mari, qu'elle a épousé en prison le 11 février 2008, est plus déterminé "que jamais" à prouver son innocence.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/28/97001-20100528FILWWW00431-dany-leprince-en-revision.php

Bertand Cantat... noir destin 1

Après plusieurs mois de retard sur la date initialement prévue, le procès de Bertrand Cantat devrait s’ouvrir le 25 mars, au plus tard, devant le tribunal de Vilnius.
Comme le procureur de Vilnius l’avait annoncé dès le mois de septembre (Le Monde du 13 septembre 2003), Bertrand Cantat est poursuivi pour homicide volontaire, passible de quinze ans de réclusion criminelle.

Les six pages de l’acte d’accusation soulignent la violence de la "dispute personnelle" survenue entre le chanteur et la comédienne, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, dans la chambre d’hôtel qu’occupait le couple à Vilnius. D’après ce document, Bertrand Cantat a "attrapé la victime par ses vêtements, l’a traînée de force dans le salon et jetée à terre". Il lui a donné des coups mortels de manière "intentionnelle". D’après le rapport des experts lituaniens - lui-même basé sur les conclusions des médecins légistes français -, 19 coups ont été portés, dont 7 sur la tête. L’acte d’accusation parle de "coups avec les mains". Bertrand Cantat affirme, lui, avoir donné des gifles violentes, ce que confirment les expertises françaises, alors que l’avocat de la famille Trintignant, Me Georges Kiejman, évoque des coups de poing.

Les médecins lituaniens sont d’accord avec leurs homologues français pour attribuer la mort de Marie Trintignant à une hémorragie cérébrale, sans pouvoir dire si elle est consécutive "à un seul ou à l’ensemble des coups". Selon l’accusation, leurs conclusions confortent d’autres éléments du dossier et accablent l’accusé. "Comme la reconstitution l’a montré, Bertrand Cantat a soulevé Marie Trintignant et l’a jetée à une distance de 3 mètres contre le radiateur, souligne le parquet. Nos experts disent que l’hémorragie pourrait avoir été provoquée par ce choc précis." Le défenseur français de Bertrand Cantat, Me Olivier Metzner, espère recevoir rapidement une copie de l’acte d’accusation traduit en français, mais il remet d’ores et déjà en cause la crédibilité des expertises lituaniennes. "Je suis assez réservé sur des experts qui tirent des conclusions en se basant sur d’autres rapports, sans avoir vu le corps de la victime", affirme l’avocat.

Le procureur évoque aussi la consommation de drogues par le chanteur, le soir du drame. "Il n’y a pas de traces dans les analyses, reconnaît-il. Mais certains témoignages indiquent autre chose." Considéré comme une circonstance aggravante par le droit lituanien, l’usage de stupéfiants ne sera pas pris en compte à l’encontre de Bertrand Cantat lors de l’audience, faute d’avoir été "formellement établi", précise M. Jancevicius.

Selon lui, le leader de Noir Désir a plus de chances de bénéficier d’un procès équitable en Lituanie qu’en France : "La pression aurait été trop importante. Ici, il sera jugé sur les faits et rien que sur les faits." D’après lui, les débats devraient être publics "comme pour n’importe quelle affaire d’homicide". Ils auront lieu dans la salle principale du tribunal, suffisamment grande. Mais c’est leur traduction en français qui risque de poser le principal problème d’organisation. Pour l’heure, le tribunal ne dispose ni d’un interprète agréé, ni du matériel de traduction simultanée.


LE PROCES

Bertrand Cantat qui comparaît devant le tribunal de Vilnius pour le meurtre de Marie Trintignant a tenté d'établir qu'il avait agi sous le coup d'une émotion intense due selon lui à l'hystérie de l'actrice. Ce faisant il se réfère à d'ancestrales pratiques qui admettaient que tout bon père de famille pouvait corriger son épouse si cette dernière s'avisait à lui manquer de respect.


Il est vrai que dans l'ancien droit, c'est à dire avant la promulgation du code civil de 1804, le mari était juridiquement le propriétaire de son épouse et de ses enfants. Il avait de ce fait droit de vie et de mort sur les membres de la famille à condition toutefois d'user de ce droit avec parcimonie.

En l'espèce, Bertrand Cantat, scandalisé par les remontrances que lui assénait violemment Marie Trintignant, a estimé légitime de faire cesser immédiatement toute forme de récrimination.

Selon lui le comportement de la victime est constitutif d'une faute de nature à l'exonérer de sa propre responsabilité.

"Elle m'a provoqué alors qu'elle savait bien que je portais des bagues", s'est-il ému.

Cette défense est particulièrement innovante puisqu'elle se réfère à des lois abolies depuis des siècles par notre droit moderne.

Dans la logique de cette stratégie, Bertrand Cantat devrait former une demande de dommages-intérêts à hauteur du préjudice qu'il subit depuis cette "malheureuse affaire" bien qu'il ne nourrisse aucune haine à l'égard de la famille de la victime a-t-il tenu à souligner.

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jeudi 27 mai 2010

Meurtre d'une retraitée: 20 ans de prison

Un jeune homme de 24 ans a été condamné aujourd'hui par la cour d'assises du Nord à Douai à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d'une septuagénaire, lardée de 82 coups de couteau en avril 2008 à Bourbourg (Nord). L'avocat général avait requis 25 ans de réclusion criminelle.

Dans la nuit du 18 au 19 avril 2008, Nicolas Albla, sans emploi, s'était introduit au domicile de la victime âgée de 79 ans pour la cambrioler. Après avoir entendu la voix de la vieille dame, dont la chambre se situait au rez-de-chaussée, il lui avait asséné 82 coups avec un couteau trouvé dans la cuisine. L'arme du crime n'a jamais été retrouvée. Il a expliqué que l'idée du cambriolage avait germé dans sa tête car il avait une dette de poker d'une trentaine d'euros, et que son père avait refusé de lui prêter de l'argent pour la rembourser. Il était reparti du domicile de la victime avec 170 euros en liquide, quelques bijoux, ainsi qu'une carte bancaire qu'il a vainement tenté d'utiliser et un chéquier.

Interpellé le 7 mai par les gendarmes, il avait avoué le meurtre, avant de se rétracter lors de l'instruction, accusant deux amis belges avec qui il avait coutume de jouer à la pétanque. Depuis le début de son procès mardi, l'accusé a maintenu ses dénégations, avant de reconnaître de nouveau les faits jeudi. L'accusé a exprimé des regrets et demandé pardon à la famille de la victime.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/27/97001-20100527FILWWW00588-meurtre-d-une-retraitee-20-ans-de-prison.php

Relaxé pour escroquerie après avoir dépensé 140.000 euros

Un bénéficiaire du RSA qui était poursuivi pour escroquerie pour avoir dépensé près de 140.000 euros avec sa carte bancaire, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Saint-Dié.

Son avocat décrit son procès comme celui "des dysfonctionnements des banques". Un homme de 35 ans, poursuivi pour escroquerie pour avoir dépensé près de 140.000 euros avec sa carte bancaire, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Saint-Dié (Vosges). Le parquet avait requis une peine de quatre mois d'emprisonnement avec sursis. Cette relaxe n'exonère toutefois pas le client de rembourser la dette ainsi accumulée auprès de sa banque, a précisé son avocat Me Gérard Welzer. Les deux parties ont d'ailleurs convenu d'un plan de remboursement progressif de... 150 euros par mois, a-t-il précisé.

L'homme, bénéficiaire du Revenu de solidarité active (RSA), avait obtenu fin 2008 une carte bancaire du Crédit agricole, avec laquelle il a réalisé 1.351 transactions, pour un montant de 138.500 euros. "Mais c'est seulement au bout de deux mois et demi que la banque a réagi, en février 2009 : à aucun moment la banque ne s'en inquiète auparavant", a dénoncé Me Welzer devant le tribunal, jeudi matin. Le Crédit agricole avait demandé à son client de lui rendre la carte bancaire le 9 février 2009, puis a déposé plainte pour escroquerie contre lui le lendemain.

"Est-ce que mon client a utilisé la carte bancaire de quelqu'un d'autre ? Est-ce qu'il a mis une fausse moustache, une fausse perruque ? Non. L'utilisation de la carte bancaire sans provision ne relève pas de manoeuvre frauduleuse, donc pas d'escroquerie", a insisté l'avocat de la défense. Aucun représentant du Crédit agricole n'était présent à l'audience.
http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-05/relaxe-pour-escroquerie-apres-avoir-depense-140-000-euros-5864394.html

Il escroque des prêtres: 6 ans de prison

Le tribunal correctionnel du Havre a condamné à six ans de prison ferme un homme de 54 ans qui avait escroqué une soixantaine de prêtres dans toute la France, a-t-on appris aujourd'hui de source judiciaire.

Michel Gosse repérait des prêtres plutôt âgés et les appelait en se faisant passer pour un fidèle dans le besoin. Il leur expliquait qu'il se retrouvait sans ressources à la suite, par exemple, d'une rupture familiale et leur demandait de lui envoyer un peu d'argent.

Pour brouiller les pistes, il se faisait adresser les mandats aux noms de complices que le tribunal a condamné mercredi soir à des peines allant de trois à neuf mois de prison avec sursis. Quant à l'ex-compagne du prévenu, poursuivie également pour complicité et absente à l'audience, elle a été condamnée à huit mois de prison.
Michel Gosse, qui a déjà été condamné à plusieurs reprises pour des faits similaires, s'est défendu en affirmant qu'il avait été agressé et violé par un prêtre à l'âge de onze ans. "Vaut mieux être un curé qui se tape des gosses, qu'un Gosse qui se tape des curés", a-t-il dit.

Le tribunal, qui a rendu son jugement mercredi soir, s'est conformé aux réquisitions du ministère public qui avait évoqué des infractions commises à un rythme "industriel". Le préjudice a été estimé à 60.000 euros.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/27/97001-20100527FILWWW00401-il-escroque-des-pretres-6-ans-de-prison.php

30 et 28 ans de réclusion pour les "amants terribles

Jean-Claude Vaze et sa maîtresse Dominique Louis ont été condamnés mercredi par la cour d'assises du Rhône à respectivement 30 ans et 28 ans de réclusion pour l'assassinat en 2003 du richissime et vieux mari de cette dernière. La cour n'a pas fixé de période de sûreté pour les deux condamnés. Après 5 heures 30 de délibération, les jurés n'ont pas complètement suivi l'avocat général Christian Roussel qui, dénonçant le "crime crapuleux et prémédité" d'un "couple de prédateurs", avait requis mardi la réclusion à perpétuité à l'encontre des deux accusés.

Les deux amants ont été reconnus coupables d'avoir attiré Simon Jossimech, 75 ans, dans un "guet-apens" pour le tuer en l'écrasant sur une route d'Espagne, le 12 juillet 2003, en faisant passer le meurtre pour un accident et s'approprier sa fortune de 6 millions d'euros. Dominique Louis, 49 ans, s'est effondrée en pleurant à l'énoncé du verdict tandis que Jean-Claude Vaze, 61 ans, a dû être soutenu par un policier à ses côtés. Jusqu'au bout, tous deux ont nié avoir tué le septuagénaire tout en se rejetant la responsabilité du meurtre.
TF1NEWS
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L'amant de la veuve noire s'est suicidé en prison

C'est un nouveau rebondissement dans l'affaire dite de la veuve noire. Jean-Claude Vaze, qui avait été condamné en janvier 2008 à trente ans de réclusion pour assassinat, a mis fin à ses jours à la maison d'arrêt de Lyon-Corbas dans la nuit de samedi à dimanche. Il s'agit du premier suicide dans cette prison mise en service le 3 mai dernier.
Le détenu, qui se trouvait seul dans sa cellule, s'est tailladé les veines entre la ronde de 3 heures du matin et celle de 6 heures.

Jean-Claude Vaze purgeait une longue peine pour un assassinat qu'il avait toujours nié. L'affaire avait tout d'un thriller avec le mari, un septuagénaire richissime, une femme de 31 ans sa cadette, et enfin l'amant. Le 12 juillet 2003, Simon Jochimec, un Lyonnais qui a hérité d'une fortune de plusieurs millions d'euros, roule sur une route espagnole avec sa femme Dominique, née Louis, qu'il a épousée onze mois auparavant en catimini. Après s'être arrêté pour un problème sur une roue, et alors qu'il se trouve sur le bas-côté, Simon Jochinec est percuté par un 4 x 4. La police espagnole conclura à un accident. Le corps du défunt est incinéré trois jours après et la veuve rentre en France avec les cendres de son mari.

Dès le mois d'août, la police judiciaire entre sur l'affaire et découvre la présence de Jean-Louis Vaze, l'amant âgé de 57 ans. L'itinéraire des deux amants commence dans le Jura au début des années 80. Dominique Louis, qui vient de divorcer, se réfugie chez sa sœur aînée Michèle alors mariée à Vaze. Le nouveau couple vit un court moment à Dole, avant de s'installer à Lyon où il mène grand train et s'endette. Dominique, alors policière dans un commissariat lyonnais, commence à se prostituer sous le pseudo de Maud. Radiée de la police, elle poursuit son activité de call-girl et finit par tomber dans les bras de Simon Jochimec.

La femme et l'amant sont interpellés en janvier 2004. Lors de leur incarcération, ils restent au début solidaires, avant de se déchirer et de se renvoyer la responsabilité des faits. En janvier 2008, les deux accusés sont renvoyés devant la cour d'assises du Rhône. Jean-Claude Vaze pour assassinat, Dominique Louis pour complicité d'assassinat. Après neuf jours de débat, durant lesquels Vaze clame son innocence, les deux amants sont reconnus coupables d'avoir organisé un guet-apens et sont condamnés à vingt-huit et trente ans de réclusion criminelle.

Seul Jean-Claude Vaze avait fait appel.

Le Progrès
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mercredi 26 mai 2010

Quand la justice fait disparaître des corps...

Elsa Vigoureux, reporter au Nouvel Observateur, révèle que la justice a ordonné la destruction en 1998 du cadavre d'un enfant découvert dans une grotte de l'Isère, anéantissant une piste majeure dans l'enquête sur la disparition du petit Ludovic en 1983.
Le 17 mars 1983, Ludovic Janvier, six ans et demi, disparaît à Saint-Martin d'Hère dans l'Isère alors qu'il part acheter des cigarettes. Deux ans plus tard, deux spéléologues trouvent dans une grotte d'Engins le corps d'un enfant. D’après les légistes, ce cadavre appartient à un garçon de six-sept ans, comme Ludovic, dont le crâne a été fracassé avec un outil lourd. La date de l’assassinat semble aussi remonter approximativement à celle de la disparition de Ludovic. La découverte est cruciale. Mais à cette époque, les techniques de recherches ADN en sont à leurs débuts. Il faut comparer la fiche dentaire de Ludovic à la mâchoire de ce corps, pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une seule et même personne. Le petit Janvier n’est jamais allé chez le dentiste. Les deux affaires, closes, vont se perdre dans les archives du tribunal de Grenoble. Et l'impensable arrive en 1998 : les autorités judiciaires ordonnent la destruction du corps. Cette même année, onze autres cadavres sont détruits. Un geste difficilement compréhensible dans l'Isère, où neuf cas de disparitions ou meurtres d’enfants non-élucidés ont entraîné la création il y a deux ans d’une cellule d’enquête spéciale "Mineurs 38".
Article d'Elsa Vigoureux paraître dans le magazine le jeudi 27 mai

(Nouvelobs.com)
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100526.OBS4519/quand-la-justice-fait-disparaitre-des-corps.html

Il force son fils à avaler son bulletin de notes : prison avec sursis

La punition pour des mauvaises notes a dépassé les bornes. Un père a été condamné à deux mois de prison avec sursis mardi par le tribunal correctionnel de Poitiers pour avoir fait manger à son fils collégien son bulletin de notes et l'avoir frappé ensuite. Voyant l'élève revenir avec un oeil tuméfié et une lèvre coupée, l'établissement scolaire avait donné l'alerte auprès des services concernés.

Le jeune garçon, après avoir présenté son bulletin de notes, qui n'était pas bon, avait été renvoyé dans sa chambre avec un coup de pied aux fesses et en pleurs. Enervé, le père est ensuite monté en chiffonnant le bulletin et l'a fourré dans la bouche de son fils qui a manqué de s'étouffer, selon une source judiciaire. Toujours en colère, le père a également donné de grosses claques sur le visage du jeune garçon. A l'audience, il a déclaré: «Ca se passe mieux. Depuis cette histoire-là, je ne l'ai plus frappé».

Outre les deux mois de prison avec sursis, il devra également payer un euro de dommages et intérêts à son fils.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/il-force-son-fils-a-avaler-son-bulletin-de-notes-prison-avec-sursis-26-05-2010-937706.php

De la prison pour une gérante d'instituts de beauté

La prévenue, âgée de 26 ans, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Strasbourg pour "pratique commerciale trompeuse" et "publicité mensongère". La gérante de deux instituts de beauté a été condamnée mardi à Strasbourg à quatre mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende pour avoir vendu au prix fort des "cures d'amincissement" dont l'efficacité n'a pas été démontrée. Selon France 3 Alsace, 1800 femmes se seraient laissé séduire en quatre ans par ses techniques, dont l'efficacité était vantée dans des publicités publiées dans la presse, sous forme de photos "avant/après".

Après une séance d'essai à 50 euros, les clientes étaient invitées à choisir une cure de plusieurs séances, tarifée 1500 à plus de 3000 euros. Un crédit renouvelable était même proposé à celles qui ne pouvaient débourser la somme en une fois. Mais aucun contrat n'accompagnait la cure, hormis celui avec l'organisme financier accordant le crédit.

Les clientes avaient fait leur choix, pour la défense

Sept clientes, de même que l'association de consommateurs UFC Que choisir avaient porté plainte pour absence de résultats alors que la publicité annonçait des résultats visibles dès la première séance d'essai. La Direction régionale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes s'était également constituée partie civile.

La défense a plaidé la relaxe, estimant que les clientes avaient fait leur choix en toute connaissance de cause et n'avaient plus voulu l'assumer par la suite. La prévenue a de son côté expliqué à la barre que si une plaignante n'avait pas maigri, c'est parce qu'elle n'avait "pas respecté la consigne de boire 1,5 litre d'eau par jour" et la régularité des séances.
tf1news
http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-05/de-la-prison-pour-une-gerante-d-instituts-de-beaute-5863389.html

Dans les crochets de la veuve noire

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Les amis de Simon avaient tiqué, en septembre 2002, lorsqu'il avait épousé cette Maud. Il avait 75 ans, elle, trente-deux de moins. Onze mois plus tard, mi-août 2003, Maud a appelé Claude, un des amis de Simon, pour lui annoncer la mort du vieil homme, renversé à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), début juillet, par un automobiliste aveuglé par le soleil. Elle avait fait incinérer le corps, dispersé les cendres dans la Saône, sans avertir personne. «Elle m'a demandé de transmettre l'information», dit Claude. Il a alerté les copains, l'un d'eux a prévenu la police.

Les enquêteurs ont d'abord découvert qu'il n'y avait jamais eu d'accident mortel, début juillet, à Bagnères-de-Bigorre. Simon Jochimec était mort le 12 juillet, près de Valladolid en Espagne, renversé par une voiture. Sa veuve, en outre, ne s'appelait pas Maud mais Dominique Louis. Une ancienne collègue des policiers, devenue call-girl. Elle avait un amant, Jean-Claude Vaze, 57 ans, qui se trouvait dans la région à l'époque. Tous deux, depuis, sont soupçonnés d'avoir planifié l'assassinat de Simon Jochimec, pour hériter de 6 millions d'euros.

Une passion sans limite

Dominique et Jean-Claude se connaissent depuis 1980. Elle avait 22 ans, était mariée à Nantes où elle travaillait au Trésor. Il en avait 35, était ouvrier dans le Jura et entraîneur d'athlétisme, ce qui lui avait permis de rencontrer son épouse, Michèle, soeur aînée de Dominique. Petit et brun, trapu et pas très beau, Jean-Claude séduit Dominique dès la première visite de la cadette à sa grande soeur. Elle rentre à Nantes transformée, selon son mari de l'époque, demande le divorce et s'installe à Dôle, chez Michèle et Jean-Claude.

Elle y passe plusieurs mois, travaillant comme secrétaire médicale, puis réussit le concours de gardienne de la paix et se retrouve, en 1982, à Sainte-Foy-lès-Lyon, chic banlieue lyonnaise. Sa liaison avec Jean-Claude Vaze se poursuit, clandestine, bien qu'ils aient un fils, Olivier, en 1986. Ce n'est qu'au début des années 90 que Jean-Claude quitte Michèle pour sa soeur. Scandale dans la famille Louis, Dominique est rejetée par tous.

Elle travaille alors au commissariat de La Mulatière, au sud de Lyon. Mais avec Jean-Claude, ils mènent grand train et la policière croule sous les dettes. Après un redressement judiciaire civil, en 1993, elle commence à se prostituer. Sous le pseudonyme de Maud, elle passe des petites annonces et propose des soirées coquines à des messieurs fortunés de «plus de 40 ans». Grande (1m78), blonde, bien éduquée, elle a de l'allure, une voix charmante. Les enquêteurs retrouveront, dans un calepin de 1995, des dates, des sommes, et les noms des clients. Parmi eux, un policier de la DST et un haut magistrat Ñ ce qui fera jaser dans les couloirs du tribunal.

Pendant que Maud se prostitue, Jean-Claude s'installe en Espagne avec leur fils. Il achète des 4x4 et les revend en France, où il touche le RMI. Elle multiplie les allers-retours entre Alicante et Lyon, puis l'Inspection générale de la police nationale découvre les activités annexes de Dominique Louis. Contrainte de démissionner en 1994, elle continue d'exercer comme call-girl, et gagne bien mieux sa vie sans uniforme. Sur le calepin de 1995, certains noms de clients sont accompagnés d'annotations troublantes. Pour l'un d'eux, il est précisé : «Juif». Pour deux autres : «Héritage 1», «Héritage 2». Dominique Louis affirme qu'elle ne sait de quoi il retourne : le calepin est rédigé de la main de l'amant. Celui-ci affirme qu'il s'est contenté de recopier un carnet de sa maîtresse.

L'un des clients signalé «Héritage» se fait appeler Robby. Il a un oncle richissime et malade, dont il se pense l'unique héritier. Il se confie à Maud, qui devient assidue auprès de lui à partir de 1996. En 2001, le tonton meurt en léguant toute sa fortune à l'Etat d'Israël : Maud délaisse brutalement le neveu.

Robby l'a auparavant introduite dans son cercle de bridge et son club de tennis. Il l'a présentée à de nombreux amis, dont certains sont devenus des clients de Dominique. Ainsi, Simon Jochimec, qui a alors 74 ans. Fils d'une commerçante d'origine russe qui tenait le Palais du bas, jolie boutique d'un passage couvert lyonnais, Simon vient d'hériter, en janvier 2001. Jusqu'au bout, il s'est occupé de cette mère possessive. Il en parle à «Maud». Naïf et généreux, il tombe «amoureux de cette femme», selon Claude, l'ami à qui Dominique Louis téléphonera, en août 2003, pour annoncer tardivement le décès de son époux.

Mariage en catimini et villa en Espagne

Simon et Dominique se marient en catimini, le 6 septembre 2002. Elle recrute comme témoins le vendeur d'un appartement qu'elle vient d'acheter, et un marchand de journaux de son quartier. Trois jours après, elle a procuration sur les comptes de Simon, bientôt transférés sur un compte commun en Suisse. 800 000 euros sont ensuite virés en Espagne, où le couple Jochimec achète une grande villa à Santa Pola, près d'Alicante. Simon n'y mettra jamais les pieds. Jean-Claude Vaze s'y installe, et paie les travaux avec une carte bleue au nom de Simon Jochimec. Le mari connaît-il l'existence de Jean-Claude Vaze et d'Olivier ? Dominique Louis répond que le mari sait qu'elle a un fils, dont il préfère ne pas encombrer ses vieux jours. Olivier apprendra par les enquêteurs que sa mère était mariée à Simon Jochimec.

Celui-ci meurt, donc, le 12 juillet 2003, à Villalar de los Comuneros. Percuté sur le bas-côté d'une route peu fréquentée. Dominique expliquera à la guardia civil qu'ils allaient de Tordesillas à Zamora, qu'il y a eu une anomalie au niveau d'une roue, Simon est descendu, elle n'a rien entendu, seulement vu passer un 4x4. Les policiers espagnols tiquent car les roues n'ont aucun défaut, la route est rectiligne, et le sol ne témoigne d'aucune trace de freinage. Ils conservent le pantalon de Simon, sur lequel un large pneu a laissé son empreinte. Puis autorisent Dominique Louis à faire incinérer le corps, trois jours après l'accident. La veuve rentre en France le jour même. La police judiciaire se met sur l'affaire le 19 août 2003.

Rapidement, les amants sont placés sur écoute. Ils se montrent prudents, mais Jean-Claude Vaze conseille à sa maîtresse de prendre une «intonation triste», lorsqu'elle évoque Simon. Et Dominique se lâche un jour, au cours d'une dispute. Elle commence à dire à Jean-Claude qu'ils ont «fait ça ensemble pour en arriver là». Il coupe court : «Moins tu parles, mieux je préfère.» Dominique est arrêtée le 20 janvier 2004, Jean-Claude, trois jours plus tard.

Lors d'une perquisition, les policiers découvrent que l'amant a été marié une première fois avant la soeur de Dominique. Il a épousé une certaine Suzanne, en septembre 1968. Elle est morte treize mois plus tard, avec son petit frère, dans un accident de voiture. Jean-Claude Vaze était au volant. Il aurait perdu le contrôle, et plongé dans le Doubs. Une information a été ouverte pour homicide involontaire, mais l'affaire a été classée, et le dossier s'est perdu. Le magistrat qui s'en occupait ne se souvient de rien.

Isabelle Damiano, avocate de Jean-Claude Vaze, dénonce tout rapprochement entre les deux affaires. «Mon client, dit-elle, est très affecté qu'on puisse imaginer qu'il a tué sa première épouse. Il était très amoureux et cela reste une blessure profonde. En outre, le père de Suzanne dirigeait la brigade de recherche locale de la gendarmerie. L'enquête a été menée de fond en comble.» Devant les enquêteurs, la mère, aujourd'hui veuve, a seulement témoigné que son gendre semblait amoureux, et sa fille heureuse.

Au début de leur incarcération, Dominique et Jean-Claude restent solidaires. Elle lui envoie des dessins, des petits mots, lui promet qu'il fêtera ses 60 ans à Las Vegas. Mais le 13 janvier 2005, Jean-Claude demande au juge de faire expertiser les pneus de la voiture de Dominique. Selon lui, elle a peut-être renversé accidentellement son mari. Trahie, la maîtresse se met à table.

Elle raconte d'abord que Jean-Claude Vaze l'a contrainte à se prostituer. Alors qu'ils étaient endettés, il aurait pris une assurance-vie, et serait parti plusieurs fois de la maison en disant qu'il allait marcher sur une route pour se faire écraser afin qu'elle touche la prime. Elle aurait accepté de se prostituer. Une ancienne maîtresse de Vaze a par ailleurs confié aux enquêteurs qu'elle aussi avait été poussée à se prostituer occasionnellement, via des petites annonces. L'amant répond qu'il n'a jamais forcé personne à se vendre.

Enfin, le 18 mars 2005, Dominique Louis confie au juge sa dernière version sur la mort de Simon. Selon elle, Jean-Claude est venu les chercher à leur hôtel, le 12 juillet, pour les guider vers Zamora. Ils auraient suivi son 4x4, puis Jean-Claude se serait rangé sur le bas-côté, pour proposer à Simon de finir la route avec lui, afin de discuter. Le vieil homme serait descendu de la 406, Dominique aurait démarré, et aurait vu quelques secondes plus tard, dans son rétroviseur, le corps de son mari qui volait devant le 4x4. Pour toute explication, Jean-Claude lui aurait dit qu'il ne supportait plus sa liaison avec Simon.

«Dur en psychologie mais nul au lit»

Depuis la demande d'expertise de la 406, la défense de Dominique Louis dépeint un Jean-Claude Vaze tyrannique, tenant sa maîtresse sous contrôle. Les avocats de Jean-Claude Vaze répondent que la veuve est une séductrice, une manipulatrice. Les amants se déchirent, s'injurient copieusement à chaque passage devant le juge. «C'est un dur en psychologie, mais un nul au lit», jette un jour Dominique. Jean-Claude, de son côté, impose une confrontation en présence de leur fils, dont il conteste le témoignage. Car Olivier a affirmé aux policiers que la veille et l'avant-veille de la mort de Simon, il avait sillonné avec son père les routes entre Tordesillas et Zamora, comme pour une reconnaissance. Quelques jours plus tard, le fils avait remarqué un choc sur le capot du 4x4 du père, qui avait fait changer les quatre pneus, pourtant récents. Les policiers français ont retrouvé l'ancien modèle, dont l'empreinte correspond à la trace sur le pantalon de Simon.

La justice soupçonne les deux amants d'avoir préparé ensemble, «de longue haleine», l'assassinat de Simon. Le juge d'instruction Dominique Brault a renvoyé Jean-Claude Vaze devant la cour d'assises pour assassinat, et son ex-maîtresse pour complicité. L'avocate de l'amant a fait appel, tout comme Frédéric Doyez et Yves Sauvayre, les défenseurs de Dominique Louis. La chambre de l'instruction examinera ce dossier le 10 octobre, pour confirmer ou non le renvoi aux assises. En attendant, même si elle ne joue plus au bridge, Dominique Louis conserve les attentions de certains de ses anciens clients. Ils lui rendent visite au parloir, appellent les assistantes sociales pour s'assurer qu'elle ne manque de rien. Même Robby, délaissé pour Simon, a demandé un permis de visite. Il voulait lui apporter son «soutien moral». A défaut d'héritage.
Libération
La suite demain

mardi 25 mai 2010

Le blog va évoluer

Bonjour à tous les lecteurs
Le blog va évoluer...jusqu'à présent nous revisitions les procès du passé...
Nous continuons mais nous allons essayer de suivre les procès actuels...
Je vous invite donc à venir encore plus nombreux pour suivre avec moi les procès d'aujourd'hui et de demain
Je vous remercie de votre confiance, de vos visites et votre fidélité
Francis

Bernadette Baudouin condamnée à 20 ans de prison

Les faits remontent à la nuit du 15 au 16 mars 2003. Bernadette Baudoin, 46 ans, tuait son amant, Luc Levent, 27 ans, de plusieurs coups de feu avec un pistolet à grenaille. Elle décidait ensuite de le découper en morceaux avec une hache. Avertis le 17 mars par un psychiatre à qui elle avait raconté les faits au téléphone, les policiers découvraient à l'arrière du pavillon de Bernadette Baudoin, rangés sur la terrasse, des sacs poubelle contenant le tronc et les membres de la victime, ainsi qu'une hache.


La quadragénaire, qui a reconnu les faits tout en ayant du mal à expliquer son geste, est accusée d'"homicide volontaire et atteinte à l'intégrité d'un cadavre". Tenant des propos tout à la fois précis et étranges, elle a expliqué aux policiers que la nuit du drame, après avoir parlé avec Luc Levent de l'insécurité, elle lui avait montré le pistolet qu'elle possédait. Ce dernier avait joué avec, puis elle s'était retrouvée avec l'arme à la main quand plusieurs coups de feu étaient partis, touchant son ami à la tête.

Exécution "programmée"


La victime, éducateur dans l'association où travaillait Bernadette Baudoin, était son amant depuis plusieurs mois. Ce jour-là, tous deux s'étaient retrouvés, semble-t-il, pour ce qui devait être un week-end de rupture. Luc Levent, qui vivait à nouveau depuis quelques temps avec une jeune femme qu'il connaissait depuis plusieurs années, allait avoir un enfant. Pour la famille du jeune homme "c'est le pourquoi de son exécution programmée". A l'ouverture du procès, leur avocat, maître Philippe Louis demandera donc la requalification des faits en homicide volontaire avec préméditation.


L'autopsie a montré que Luc Levent avait été atteint de cinq coups à bout touchant dans la tempe. Il a fallu plusieurs dizaines de coups de hache pour découper le corps. Les experts ayant examiné l'accusée ont relevé une "fragilité structurelle de la personnalité" qui a pu altérer son discernement..
Tf1news





Bernadette Baudouin a été condamnée à une peine de 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises du Val-de-Marne. Le 17 mars 2003, l'ancienne éducatrice spécialisée avait tué son jeune amant avec un pistolet à grenaille, avant de découper ses membres à coups de couteau et de hache. La cour n'a pas retenu la préméditation du crime, une question ajoutée in extremis à la demande de l'avocat des parties civiles.
Une accusée séductrice, au QI flatteur

Après trois jours d'audience, des ombres persistent autour du meurtre. «Il est intolérable que l'on cache la façon dont Luc a fini», avait plaidé, dans l'après-midi, Me Philippe Louis, avocat des parties civiles, dépeignant une accusée séductrice, au QI flatteur. «De certaines choses, elle ne se souvient pas, dit-il. Elle améliore sa défense à coups de petits détails mensongers.»

Toutes les réponses se trouvent dans «la vie tragique» de Bernadette Baudouin, selon son avocate, Me Frédérique Beaulieu. Torturée dans l'enfance par un père violent et alcoolique, elle a subi les frasques de son compagnon maniaco-dépressif et a vécu dans la peur de perdre son fils, atteint de leucémie. Ses histoires d'amour sont ainsi, toujours impossibles. Avec Luc Levent, son amant de 27 ans, elle forme un «couple improbable», selon l'avocat général, fusionnel et passionné. Mais le jeune homme est engagé ailleurs et attend un enfant. Malheureuse, amaigrie, Bernadette Baudouin décide de le quitter. La suite, l'accusée en a donné sa version à la cour : pendant l'amour, le jeune homme pointe un pistolet à grenailles sur la tempe de sa maîtresse, comme son père le faisait, quand elle était «son petit soldat vietnamien» ... La scène a pu réactiver des souvenirs anciens et l'amant est devenu le condensé de la haine, avait expliqué, en substance, l'expert psychiatre à la barre. Dans un «état semi-crépusculaire», Bernadette Baudouin tirera à cinq reprises sur son petit ami.

La famille Levent n'a, elle, jamais cru au crime passionnel. Le procès de la meurtrière de Luc s'achève, et le père du disparu a, au moins, compris une chose, qui n'apaisera pas sa souffrance, dit-il : «Bernadette Baudouin est une marionnettiste.» Pour lui, la mort de Luc a été pensée. «Ma conviction intime, c'est qu'elle avait programmé la disparition et l'enterrement de Luc» , plaide aussi son avocat, Me Philippe Louis. L'avocat général avait requis une peine minimum de vingt ans.

Le Figaro

lundi 24 mai 2010

L'Affaire Omar Reddad portée à l'écran en France

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Le célèbre comédien franco-marocain, Roschdy Zem portera au grand écran l'Affaire Omar Reddad, le jeune jardinier marocain condamné en France pour le meurtre, en 1991, de sa patronne et qui continue de clamer son innocence, a annoncé samedi à l'agence MAP le producteur du film, Rachid Bouchareb
Omar m'a tuer» sera le titre de cette adaptation du livre du même titre de Omar Reddad, a précisé, dans un entretien à la MAP, Bouchareb dont le film «Hors-la-loi» est en compétition officielle au Festival international du cinéma de Cannes (12-23 mai).

Le tournage a déjà commencé dans la région niçoise, lieu du drame, et devra se poursuivre à Paris, a indiqué ce cinéaste fervent défenseur «d'un cinéma maghrébin fort et uni».

Le rôle d'Omar Reddad sera interprété par l'acteur d'origine tunisienne Sami Bouajila, connu pour sa prestation dans le film «Indigènes» du même Bouchareb, aux côtés de Roschdy Zem et de Jamel Debbouz.

Avec l'affaire Reddad, Roschdy Zem signe son deuxième film en tant que réalisateur après son premier long métrage «Mauvaise Foi» (2006).

Ce fils d'immigrés marocains originaires de Skoura, près de Ouarzazate a joué sous la direction d'illustres noms du cinéma français tels André Téchiné ou Patrice Chéreau et donné la réplique à de non moins célèbres acteurs tels que Gérard Depardieu ou son compatriote Gad El Maleh.

Sa notoriété en tant que comédien est acquise depuis sa double nomination aux Césars (les Oscars du cinéma français) et sa consécration au Festival de Cannes remonte à 2006 où il a décroché le prix d'interprétation masculine avec les autres acteurs du film «Indigènes».

Il retrouve d'ailleurs ses compères d'Indigènes, Sami Bouajila et Jamel Debbouze dans le nouveau film de Bouchareb «Hors-la-loi», en compétition officielle à Cannes sous les couleurs de l'Algérie.

Le film a suscité de violentes réactions avant sa sortie et sa projection vendredi à Cannes a amplifié la controverse en France sur sa version des massacres de Sétif qui ont coûté la vie à de milliers d'algériens, le 8 mai 1945, après la répression d'une manifestation par l'armée française.

Ses détracteurs, des vétérans de la guerre d'Algérie (1954-1962) et des Harkis (supplétifs algériens de l'armée française) ainsi que des élus de la droite ont manifesté contre ce film qui est, selon eux, «pro FLN et assimile l'armée française aux SS et la police française à la Gestapo».

Rachid Bouchareb n'a pas cessé d'expliquer que son film n'était ni partial, ni complaisant avec le FLN algérien du temps de la guerre. «Le film est destiné à ouvrir un débat, ce n'est pas un champ de bataille. Le spectateur verra bien que mon film n'a aucune animosité contre la France».

Le film s'ouvre sur les massacres de Sétif dont le nombre de tués divise les historiens, mais raconte surtout l'histoire de trois frères algériens chassés de chez eux et déterminés à reconquérir un jour leur pays.

Installés près de Paris, deux rejoindront la branche armée du FLN en région parisienne tandis que le troisième tombe dans le milieu des voyous. Les liquidations d'algériens par le FLN en France y est évoqué ainsi que ses méthodes violentes.

«Je montre mon personnage principal sous un aspect violent et monstrueux. Il n'y a pas de complaisance», s'est encore défendu Bouchareb devant la presse.

Après «Indigènes» qui a ému le président français de l'époque Jacques Chirac et l'a poussé à valoriser les pensions des anciens combattants maghrébins pour la libération de la France, Bouchareb s'attaque à l'histoire coloniale de son pays d'origine.

Le troisième et dernier volet de sa trilogie sera consacré cette fois à «50 années d'émigration africaine en France», avec «toujours la même équipe».
LeMatin.ma

Meurtres du cap Canaille : les clés de l'affaire

Qu'est-il arrivé à "Domie" ? Depuis le 25mars 2001, la question hante sa famille. Au fur et à mesure que les enquêteurs avancent dans ce ténébreux dossier, le sort tragique qui fut vraisemblablement réservé à Dominique Ortiz s'impose peu à peu. Ces parcelles de vérité apaiseront peut-être un homme, Manuel Ortiz, mais ne le guériront jamais de la disparition de sa fille unique.

Une révélation fracassante
En novembre 2007, devant la cour d'assises du Var, Béatrice Frustieri avait, malgré elle, éclairé les enquêteurs. Co-accusée du meurtre de son époux, Jean-Pierre Faure, tué à Sanary en 2005, elle a craqué durant l'audience. Et lâché au président de la cour, où son ex-amant, Jean-Claude Douliery, avait "jeté" le corps de son époux. Des recherches avaient été aussitôt entreprises route des Crêtes à Cap-Canaille, une des falaises de Cassis. Là, ce n'est pas un, mais deux cadavres, qu'avaient découverts les gendarmes de la brigade de recherches d'Aubagne.

Restait à confirmer une forte présomption : l'un des corps pouvait-il être celui de Dominique Ortiz, disparue dans la nuit du 24 au 25 mars 2001 ? Elle était alors la petite amie de Douliery, dont elle était enceinte. "Elle était très amoureuse de lui", s'attendrissent plusieurs membres de sa famille. Douliery travaillait comme maçon chez la famille Faure. Il était déjà présenté à l'époque comme un homme sombre, mystérieux, le front barré d'une large cicatrice, après un grave accident de moto disait-on.

Une bague en forme de goutte d'eau
Une bague en or, des boucles d'oreille et un bracelet, ainsi que des restes de vêtements reposaient près des ossements. La bague a été identifiée par Manuel Ortiz comme étant celle de Dominique. C'était même lui qui l'avait achetée à sa fille, dans une petite bijouterie rue de la Palud, à Marseille. D'autres membres de la famille ont reconnu une boucle d'oreille - une créole - en or.

Ces effets personnels pourraient bien être ceux que Dominique avait embarqués chez son père, dans un sac, le soir de sa disparition. Elle devait ensuite passer au studio de Douliery. C'est ce qu'elle avait dit à sa famille. Depuis, plus aucun signe de vie de la jeune femme. Jean-Claude Douliery avait expliqué aux enquêteurs, après sa mise en examen en août 2001, qu'ils avaient passé la nuit ensemble, à l'hôtel Ibis du boulevard Sakakini à Marseille. Puis qu'il l'avait laissée là, vers 3 heures du matin. Pourquoi Dominique avait-elle alors, à neuf reprises, essayé de le joindre sur son portable, pendant la nuit ? Avec qui et pour quelle destination a-t-elle quitté l'hôtel, vers 5 heures du matin, comme le dit un veilleur de nuit ?

Un mobile ?
"Domie était enceinte de Douliery", a confirmé récemment la cousine de Dominique à La Provence. Comment comprendre qu'on se débarrasse de la femme qui porte votre enfant ?" Qui sa disparition pouvait-elle arranger ? Voilà sans doute où réside le noeud de cette étrange affaire. Dominique avait peur de sa belle-mère, Georgette Roux, épouse Douliery. Cette "matrone autoritaire", selon certains témoins, a été suspectée - un non-lieu a été prononcé depuis - d'avoir empoisonné son premier mari, boulanger. Elle aurait planté, toujours impunément, une paire de ciseaux dans le ventre du second, rappellent les enquêteurs.

Elle veillait cependant sur sa famille avec passion, à la force du poignet. "Dominique avait peur d'elle", insiste un proche. Georgette Roux aurait d'ailleurs agressé verbalement Dominique Ortiz.

Où en est la procédure ?
Jean-Claude Douliery n'a jamais bénéficié d'un non-lieu pour l'enlèvement et la séquestration de Dominique, précise le maréchal des logis chef Eric Cruz, à la brigade des recherches d'Aubagne. Depuis la découverte des ossements à Cap- Canaille, la qualification de l'infraction a changé: Douliery est désormais mis en examen pour homicide volontaire avec préméditation. Un chef d'accusation qui aurait concerné aussi sa mère si elle n'était pas morte, dans son fauteuil devant sa télévision, le 4 août 2005.

Aujourd'hui, les enquêteurs comptent sur le résultat des analyses génétiques, pour établir officiellement que c'est bien Dominique Ortiz qui a été jetée du haut de la falaise. Le corps de Jean-Pierre Faure a, quant à lui, été formellement identifié. Reste à découvrir comment et où la jeune femme a été tuée avant d'être jetée dans le maquis. De cette enquête, la famille de Dominique Ortiz attend beaucoup. Elle pourrait éclairer la juge d'instruction sur la personnalité et l'entourage de Douliery. Un nom qui pourrait apparaître dans d'autres dossiers.
La Provence.com


Draguignan Affaire Douliery : les amants de Sanary nient l'assassinat
à l'ouverture de son procès pour assassinat devant la cour d'assises du Var, Jean-Claude Douliery n'en a pas démordu, fidèle à sa position depuis le début de l'affaire du crime de Sanary, pour lequel il encourt la perpétuité.

« Je plaide innocent », a-t-il confirmé à la cour.

En dépit de charges convergentes, ce maçon marseillais de 39 ans, défendu par Me Lionel Moroni, n'a jamais reconnu avoir tué son ami Jean-Pierre Faure, 47 ans, la nuit du 15 au 16 mars 2005 dans l'appartement de ce dernier à Sanary. Un crime commis selon l'accusation par amour pour Béatrice Frustieri, l'épouse de la victime, alors même que les époux Faure étaient en instance de divorce.

Deux corps sur la falaise du cap Canaille

Ces dénégations apparaissent d'autant plus incompréhensibles que la justice a désormais retrouvé le cadavre de Jean-Pierre Faure. En l'occurrence, il s'agit de quelques ossements, identifiés par une expertise ADN, retrouvés à flanc de falaise en novembre dernier au cap Canaille, entre La Ciotat et Cassis, sur les indications de Béatrice Frustieri.

« Je sais où est le corps de mon mari, avait lancé celle-ci à l'ouverture du précédent procès le 14 novembre 2007. Je peux vous y conduire. »

Le président Jean-Luc Tournier avait aussitôt renvoyé l'affaire, le temps de procéder à un supplément d'information pour vérifier ses dires.

Et là, nouvelle surprise, ce n'est pas une dépouille mais deux que les enquêteurs ont trouvés sur la falaise. Le deuxième corps a été identifié grâce aux sous-vêtements et à un bijou original que portait la victime. Il s'agit de Dominique Ortiz, une jeune femme qui avait été la fiancée de Jean-Claude Douliery et qui avait disparu de Marseille en 2001.

La veuve plaide la contrainte

Ces faits font l'objet d'une information judiciaire distincte au tribunal de grande instance de Marseille, dans laquelle Jean-Claude Douliery est mis en examen.

Encourant également la réclusion à perpétuité pour complicité d'assassinat, Béatrice Frustieri, 47 ans, défendue par Me Virginie Pin, n'a que partiellement reconnu les faits qui lui sont reprochés. Ils consistent notamment à avoir empêché toute intervention de sa famille qui résidait à côté de son appartement, pendant que le crime se commettait.

« Je n'ai empêché personne d'intervenir pour la bagarre. J'étais dans l'appartement voisin. Quand je suis rentrée chez moi, mon mari était mort. Jean-Claude Douliery était là, et je l'ai aidé à se débarrasser du corps sous la contrainte et la menace. Je ne voulais pas terminer comme Dominique Ortiz. »

Sur fond de divorce et d'adultère

La cour a entamé ce procès par l'examen des dossiers de personnalité des accusés. Il est apparu que Jean-Claude Douliery avait une relation fusionnelle avec sa mère possessive, jalouse jusqu'à l'hystérie des conquêtes de son fils.

Sa jeune soeur avait porté plainte contre Jean-Claude Douliery en 1999, en raison des violences qu'il lui faisait subir quotidiennement et d'un coup de couteau qu'il lui avait porté à la cuisse. L'accusé a toujours nié ces faits. L'enquête a été classée sans suite.

Pour l'une de ses ex, il peut apparaître comme un attardé mental, « mais c'est un très fin manipulateur, jaloux à en devenir agressif ».

Me Moroni a fait observer que la jeune femme avait fait cette déclaration par dépit amoureux : « Elle a détruit à coups de masse la tombe du père de Douliery quand il l'a quittée. »

Béatrice Frustieri, qui avait gardé le secret sur les faits pendant plus de deux ans par peur de Douliery, a expliqué au président Tournier qu'elle avait décidé de parler « pour la mémoire de mon mari ».

Mari qu'elle a déclaré avoir toujours aimé, après l'avoir épousé à l'âge de 15 ans à Marseille, même s'il s'était montré violent envers elle, en raison de l'alcool et de crises d'épilepsie.

Sa liaison avec Jean-Claude Douliery entamée un mois avant le crime ? « On a eu une grosse dispute avec mon mari, qui voulait divorcer. Douliery m'a offert son épaule. Il m'a dit qu'il m'aimait.

Var Matin


LE VERDICT
Trente ans de réclusion criminelle assortie d’une mesure de sûreté aux deux tiers pour Jean-Claude Douliery, 20 ans pour Béatrice Frustieri. Mercredi soir, la cour d’assises du Var a reconnu ces deux ex-amants coupables du meurtre de Jean-Pierre Faure, le mari de Béatrice Frustieri.


Jusqu’au bout, ils auront clamé leur innocence. Répété haut et fort qu’ils n’étaient pour rien dans la mort de Jean-Pierre Faure, un entrepreneur de maçonnerie disparu à Sanary-sur-Mer, dans le Var, dans la nuit du 15 au 16 mars 2005. Mais mercredi soir, Jean-Claude Douliery et Béatrice Frustieri, les anciens amants, ont été condamnés par la cour d’assises du Var.

Le verdict est tombé en début de nuit, très attendu par la famille Faure qui avait accueilli Béatrice « comme une fille » et donné du travail à Douliery, ancien pâtissier reconverti dans la maçonnerie : 30 ans de réclusion criminelle pour Jean-Claude Douliery, pour le meurtre de Faure, le mari de son ex-maîtresse, Béatrice Frustieri, elle-même condamnée pour complicité à 20 ans de réclusion. La peine de Douliery a été assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Immédiatement après, la cour a décerné un mandat de dépôt à l’encontre de Béatrice Frustieri. Et dans son arrêt, la cour d’assises a requalifié les faits : poursuivis pour assassinat et complicité d’assassinat, Douliery et Frustieri ont été respectivement condamnés pour le meurtre et pour avoir été complice du meurtre de Jean-Pierre Faure.

« Sous influence »
Un procès douloureux pour la famille Faure : mardi, un médecin légiste avait présenté à des jurés médusés le crâne de la victime, retrouvé au pied de la falaise du cap Canaille, près de Cassis, dans les Bouches-du-Rhône, grâce aux révélations de son épouse, lors d’un premier procès en novembre 2007 devant les mêmes assises.

Me Virginie Pin, l’avocate de Frustieri, a pourtant tenté de démontrer que sa cliente était sous influence : « Elle était sous la contrainte de quelqu’un de dangereux. » « Vous réclamez la peine capitale parce que vous n’avez pas de preuves », a plaidé de son côté Lionel Moroni, l’avocat de Douliery. Le conseil a plaidé l’acquittement de son client, maintenant qu’« il n’y a pas d’aveux, pas de preuves, pas de confidences ». Les deux condamnés devraient faire appel.

Un procès douloureux, aussi, pour la famille Ortiz : Dominique Ortiz, l’ancienne compagne de Douliery, avait disparu à Marseille en mars 2001. Elle était enceinte de trois mois de Jean-Claude Douliery. Et au pied de la falaise, à Cassis, les enquêteurs ont également retrouvé les ossements de Dominique. Son père, Manuel, se trouvait d’ailleurs à l’audience.

L’instruction concernant la disparition et la mort de Dominique est toujours en cours, à Marseille.
France Soir

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