dimanche 29 octobre 2017

Un ancien sous-préfet soupçonné de vol de tableau comparaît devant la justice

L'ancien sous-préfet de Brioude (Haute-Loire), Hugues Malecki, sera jugé mardi après-midi devant le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay pour le détournement d'un tableau appartenant au mobilier national, dont l'original avait été échangé avec une copie. Le haut fonctionnaire, suspendu de ses fonctions à titre conservatoire, est soupçonné d'avoir subtilisé une huile sur toile signée de l'artiste russe naturalisée française Nathalie Gontcharoff (1881-1962). En 2014, alors qu'une institution culturelle nationale réclame l'oeuvre d'art pour une exposition, les services de l'État remarquent alors l'aspect bien trop neuf de la toile, supposée dater des années 1940, et de son encadrement, pour être originale.
Ils découvrent que ce même tableau, baptisé "Dahlias" et représentant un immense bouquet de fleurs débordant d'un vase, a été vendu à Londres lors d'une vente consacrée à la peinture russe par la maison d'enchères Sotheby's en mai 2012 pour 103 250 livres (près de 131 000 euros). Une enquête est alors confiée à l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), et mène à Hugues Malecki, en poste à Brioude entre 2006 et 2007.

Il assure n'avoir rien prémédité 

En 2012, il avait vendu la toile - dont aucun élément visuel n'attestait qu'elle puisse avoir été volée - pour "moins de 12 000 euros" - à un collectionneur sur Internet, quelques mois avant que ce dernier ne la cède à son tour aux enchères, selon une source proche du dossier. Pendant de nombreuses années, c'était donc un faux, avec une signature imitant celle de l'artiste, qui trônait dans les salons de la petite sous-préfecture.
Aux enquêteurs, M. Malecki a assuré n'avoir rien prémédité. Ayant remarqué l'oeuvre parmi les biens de la sous-préfecture, ce féru de peinture et collectionneur d'art avait voulu la faire restaurer mais avait finalement opté pour une copie effectuée par un professionnel, opération moins onéreuse et légale si les dimensions diffèrent de l'original. Qu'il pensait, par la suite, avoir remisé dans les combles de la sous-préfecture.
Selon lui, ce n'est que cinq ans après son départ de Brioude qu'il serait retombé sur le tableau dans son garde-meubles, empaqueté "par inadvertance" avec d'autres oeuvres par les déménageurs. Il s'en serait alors séparé dans la précipitation, sans réfléchir.

Un tableau à 900 000 euros

Marié et père de cinq enfants, officier vétérinaire dans l'armée avant d'intégrer la fonction publique d'État, Hugues Malecki venait tout juste de prendre ses fonctions de secrétaire général pour les Affaires régionales (Sgar) de la préfecture de Normandie lorsqu'il a été interpellé et mis en examen, en février 2016. Il a ensuite été placé sous contrôle judiciaire.
Administrateur hors classe, il fut notamment directeur de cabinet du préfet de Corrèze, directeur de cabinet du Haut-commissaire de Nouvelle-Calédonie et secrétaire général de la mairie de Nouméa, entre autres fonctions. Au tribunal se posera aussi la question du préjudice: l'État a évalué le tableau, désormais à l'étranger, à... 900 000 euros.

Un ancien sous-préfet soupçonné de vol de tableau comparaît devant la ...http://www.laprovence.com/actu/en-direct/4685219/un-ancien-sous-prefet-soupconne-de-vol-de-tableau-comparait-devant-la-justice.html

vendredi 27 octobre 2017

Affaire Grégory: la justice refuse d'assouplir le contrôle judiciaire des Jacob

La chambre de l'instruction de Dijon a refusé aujourd'hui d'assouplir le strict contrôle judiciaire de Marcel et Jacqueline Jacob, mis en examen en juin pour l'enlèvement et la séquestration suivis de la mort de leur petit-neveu Grégory en 1984, a-t-on appris auprès du parquet général. "Les deux demandes sont rejetées", a indiqué à l'AFP le procureur général de Dijon Jean-Jacques Bosc. Les deux septuagénaires demandaient à pouvoir rentrer chez eux dans deux procédures distinctes.
» Lire aussi - Affaire Grégory : les époux Jacob demandent à rentrer chez eux
Brièvement écroués en juin, ils avaient été remis en liberté, avec l'obligation de résider séparément et loin de leur domicile vosgien. Ce matin, l'avocat de Jacqueline Jacob, Me Alexandre Bouthier, a plaidé devant la chambre de l'instruction, en l'absence de sa cliente, pour la mainlevée de son contrôle judiciaire.
Marcel Jacob sollicitait pour sa part une simple modification de son contrôle judiciaire. Sa requête a été plaidée mercredi devant la juridiction, dont la présidente, Claire Barbier, est en charge du dossier. Dans les deux cas, le procureur général s'est opposé à toute modification du contrôle judiciaire en arguant notamment que les époux doivent être entendus séparément en novembre et que des investigations restent à faire sur leur emploi du temps de l'époque.
L'arrestation des Jacob, jamais inquiétés auparavant, avait relancé en juin une affaire qui reste un mystère depuis la mort du garçonnet de 4 ans, retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne il y a plus de 33 ans. Les époux Jacob sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, auteurs de plusieurs lettres anonymes très bien renseignées, et d'être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent.
Flash Actuhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/

La justice rejette la demande de libération de Krombach

Le 12 décembre 2016, le tribunal d'application des peines de Melun, à une cinquantaine de kilomètres de Paris, avait décidé que ce médecin de 82 ans pourrait sortir de prison à condition de trouver une place dans une structure sanitaire adaptée en France ou même en Allemagne si les autorités allemandes "reconnaissent et exécutent" la décision judiciaire française. Le Parquet avait fait appel.
La cour d'appel de Paris a jugé hier, à huis clos, que l'état de santé de Dieter Krombach était "compatible" avec la détention, a-t-on indiqué de source judiciaire.
Selon une expertise datée du 15 mars 2016, Dieter Krombach souffre d'une pathologie cardio-vasculaire "susceptible de menacer son pronostic vital". Mais si ces experts avaient jugé son état incompatible avec la détention, ils ne s'étaient pas interrogés sur l'existence de structures de soins au sein de l'administration pénitentiaire. La cour d'appel, qui devait à l'origine se prononcer en mars sur la demande du Dr Krombach, avait donc ordonné une nouvelle expertise.
Ce nouveau rapport, mené par trois experts, avait cette fois jugé son état compatible avec la détention car "stationnaire", avait indiqué à l'AFP son avocat, Me Yves Levano, en septembre.
Les faits
La belle-fille de Krombach, Kalinka Bamberski avait été retrouvée morte le 10 juillet 1982 à Lindau en Bavière (Allemagne). La justice allemande avait abandonné toute poursuite à l'encontre du médecin. Mais la justice française l'avait condamné par contumace. Il vivait libre chez lui en Allemagne.
En 2009, André Bamberski avait organisé l'enlèvement de Krombach en Allemagne pour le livrer à la police française. Il a été condamné en juin 2014 à Mulhouse à un an de prison avec sursis pour avoir organisé l'enlèvement.
Rejugé en France, Dieter Krombach a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle, pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Flash Actuhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/

jeudi 26 octobre 2017

Maëlys : les gendarmes se défendent face aux accusations de fuites

Marcel Jacob veut revoir les Vosges

«J’ai demandé à la justice de faire preuve d’humanité. » C’est avec ces premiers mots que Me Stéphane Giuranna, l’un des deux avocats de Marcel Jacob, s’est adressé à la presse hier en fin de matinée, à la sortie de l’audience de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon. Elle examinait la demande de modification du contrôle judiciaire du septuagénaire vosgien. Ce dernier souhaite revenir habiter chez lui, sur les hauteurs d’Aumontzey (Vosges).
Marcel Jacob, 72 ans, a été mis en examen le 16 juin dernier pour enlèvement et séquestration suivis de mort puis, après quatre jours en détention, a été placé sous contrôle judiciaire strict, assigné à résidence dans un petit village de Haute-Marne, entre Chaumont et Joinville. Il a aussi interdiction de rencontrer son épouse Jacqueline, 73 ans, également mise en examen et placée sous contrôle judiciaire, elle, en Alsace.
Les gendarmes de la section de recherches de Dijon soupçonnent Marcel Jacob d’être l’auteur de l’assassinat du petit Grégory, perpétré, selon les militaires, après l’enlèvement de l’enfant par Bernard Laroche en compagnie de Murielle Bolle. Jacqueline Jacob, elle, serait impliquée dans la rédaction de deux courriers anonymes de mars et avril 1983.
Lors de l’audience d’hier, à huis clos, Mes François Saint-Pierre et Marie-Christine Chastant-Morand, deux des avocats des parents de Grégory, n’ont pas pris de position tranchée : « Pour nous, le contentieux de la détention provisoire et du contrôle judiciaire est en effet un débat entre le ministère public et la défense. »
Le procureur général Jean-Jacques Bosc s’est quant à lui opposé à cette modification du contrôle judiciaire du grand-oncle de Grégory, arguant d’un risque de concertation du couple avant les auditions au fond, prévues les 10 et 17 novembre prochain.
« Le crime a eu lieu il y a trente-trois ans », note Me Giuranna. « Franchement, si les Jacob avaient eu besoin de se mettre d’accord sur une version commune, je pense qu’ils l’auraient déjà fait, non ? Mon client a été arraché à sa vie privée. La justice l’a jeté dans un département qui n’est pas le sien, dans un quotidien qui n’est pas le sien. »
La chambre de l’instruction de Dijon a mis sa décision en délibéré à demain (16h). Elle devrait profiter de cette occasion pour rendre également son arrêt dans la demande de mainlevée du contrôle judiciaire de Jacqueline Jacob, demande qui sera examinée demain matin.
Les prochains interrogatoires des 10 et 17 novembre interviendront au lendemain du retour de plusieurs commissions rogatoires. Au centre des préoccupations de la justice, des vérifications sur la « rouste » qu’aurait reçue Murielle Bolle le soir du 5 novembre 1984, après ses déclarations incriminant Bernard Laroche, ou encore l’alibi de Marcel Jacob. Il y a quelques jours, Me Giuranna a en effet assuré qu’un tableau des emplois du temps figurait au dossier. « Avec la mention "Vérifié auprès de l’employeur"» concernant la journée de travail que son client affirme avoir effectuée le jour du crime.
Hier, lors de l’audience, Claire Barbier, la juge en charge du dossier et qui préside la chambre de l’instruction, a glissé à l’avocat du septuagénaire que ce tableau n’était accompagné d’aucun procès-verbal de vérification. « En fait, quand on reprend la liste des personnes qui figurent dans ce tableau », avance Me Giuranna, « on s’aperçoit que pour la quasi-totalité d’entre elles, il n’y a pas de procès-verbal. Question : la juge d’instruction ne ferait-elle donc pas confiance aux gendarmes ? Dans ce cas, il va falloir reprendre les alibis de tout le monde… »
  • Actualitéhttp://www.estrepublicain.fr/actualite

mercredi 25 octobre 2017

Affaire Grégory: Marcel et Jacqueline Jacob veulent rentrer chez eux

Leur petite maison violette d’Aumontzey (Vosges) leur manque. Marcel et Jacqueline Jacob vont réclamer cette semaine à la justice un assouplissement de leur contrôle judiciaire ordonné dans le cadre de l’enquête sur la mort du petit Grégory. Mis en examen pour l’enlèvement et la séquestration suivis de la mort, en 1984, du petit garçon de 4 ans, les Jacob avaient été brièvement incarcérés, en juin, avant d’être libérés à la stricte condition qu’ils acceptent de résider dans des lieux séparés et en dehors de leurs Vosges natales.
>> Les faits: Les Jacob libérés, que va-t-il se passer désormais ?
« Cette interdiction de relation entre époux est une aberration, dénonce Stéphane Giuranna, l’avocat qui plaidera la cause de Marcel Jacob, ce mercredi à Dijon (Côte d’Or) où l’enquête est instruite. S’ils avaient dû accorder leurs violons, ils avaient 33 ans pour le faire. »
Grand-oncle et grand-tante de Grégory, les Jacob n’ont jamais été inquiétés par le passé. Mais, après avoir repassé les 12.000 pièces du dossier au crible, les enquêteurs ont acquis la conviction qu’ils sont « les corbeaux » de l’affaire mais aussi certains des membres de « l’équipe » impliquée dans le rapt et le décès du garçonnet, ce ce que le couple conteste vigoureusement.

Leurs avocats entendent présenter leurs alibis datant de 1984

Deux audiences distinctes sont prévues devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon. Ce mercredi matin pour Marcel Jacob et vendredi pour Jacqueline, son épouse. A chaque fois, leurs avocats comptent produire des alibis qu’ils jugent « imparables » pour leur permettre de rentrer chez eux. Début octobre, Stéphane Giuranna avait annoncé avoir retrouvé un « tableau » réalisé par les enquêteurs en 1984, indiquant que la présence des Jacob à leur travail à l’heure du crime avait été « vérifiée auprès de l’employeur ».
>> Affaire Grégory: La défense des Jacob assure avoir « retrouvé » un alibi
« Ces alibis me paraissent pour le moins discutables, réagit Thierry Moser, l’avocat des parents du petit Grégory, parties civiles dans la procédure. Pour moi, dire ça aujourd’hui c’est comme de dire que la lune est carrée ! »
De son côté, le procureur général, Jean-Jacques Bosc, devrait requérir le rejet des demandes d’assouplissement du contrôle judiciaire, en arguant notamment que les époux Jacob sont convoqués en novembre pour être réinterrogés sur le fond de l’affaire par la magistrate Claire Barbier.

Cette fois, Jacqueline Jacob va parler

Lors de sa garde à vue en juin, Marcel Jacob avait plaidé son innocence en répondant de façon liminaire aux enquêteurs. Son épouse, Jacqueline, avait, elle, fait usage de son droit au silence à chacune des 299 questions qui lui avaient été soumises à ce moment-là.
« On peut tout de même se demander pourquoi elle n’a pas répondu si elle n’a vraiment rien à se reprocher », persifle encore Thierry Moser. Selon Alexandre Bouthier, son avocat, Jacqueline Jacob compte cette fois-ci s’exprimer sur le fond de l’affaire lors de cette audition prévue le 17 novembre.


            

mardi 24 octobre 2017

Affaire Maëlys: Le patron de la gendarmerie très remonté contre le Procureur

Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’a pas apprécié les remarques du procureur de la République de Grenoble. Le général Richard Lizurey, patron de la gendarmerie a sèchement recadré Jean-Yves Coquillat ce mardi après-midi, jugeant ses « accusations péremptoires » et « scandaleuses ».
>> A lire aussi : VIDEO. Disparition de Maëlys: Le point sur quinze jours d'enquête
Un peu plus tôt dans la journée, le magistrat isérois a annoncé avoir ouvert une enquête pour violation du secret de l’instruction en raison des multiples fuites parues dans la presse au sujet de l’ affaire Maëlys.

« Mes enquêteurs, jusqu’à preuve du contraire, n’ont pas fait de faute »

Il a directement mis en cause les gendarmes, les accusant d’être à l’origine de ces révélations à la presse. « Les fuites sont au niveau local et parisien, au niveau de la direction de la gendarmerie, de la Section de recherches et de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale) », a précisé le procureur.
>> A lire aussi : VIDEO. Disparition de Maëlys: Le véhicule du suspect filmé la nuit du drame avec « une forme blanche » sur le siège passager
« On est déjà condamné avant même qu’il y ait enquête », s’est indigné Richard Lizurey. Et d’ajouter : « Mes enquêteurs, jusqu’à preuve du contraire, n’ont pas fait de faute ».
Mots-clés :

Maëlys: enquête pour violation du secret de l'instruction

Près de deux mois après la disparition de la petite Maëlys, le parquet de Grenoble a ouvert une enquête pour violation du secret de l'instruction en raison des multiples fuites parues dans la presse, a-t-on appris aujourd'hui. "J'ai ouvert vendredi dernier une enquête préliminaire pour violation du secret de l'enquête et de l'instruction, confiée à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction interrégionale de police judiciaire de Lyon (DIPJ)", a déclaré à l'AFP le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat.
Selon le magistrat, cette procédure est "assez rare" et "c'est la première fois qu'une enquête n'est pas confiée à l'inspection du service en question". "Si les auteurs sont identifiés, il y aura des sanctions", a-t-il averti.
Cette enquête fait suite à une plainte, vendredi, de Me Alain Jakubowicz, le nouvel avocat de Nordahl Lelandais, suspecté d'avoir enlevé la fillette de presque 9 ans, lors d'un mariage fin août à Pont-de-Beauvoisin (Isère). Cet ancien militaire de 34 ans, qui nie toute implication en dépit d'éléments troublants, a été mis en examen et écroué, le 3 septembre, pour enlèvement et séquestration.
Le procureur a par ailleurs formellement démenti des informations de presse selon lesquelles l'audition du suspect par les juges d'instruction, qui avait été reportée à la demande de son conseil, aurait lieu vendredi. Coquillat s'est dit excédé de "voir tous les jours dans la presse tous les détails de l'enquête, y compris ceux que le parquet ne connaît pas, des choses qui n'ont pas à être connues" et nuisent à son bon déroulement. Selon lui, "les fuites sont au niveau local et parisien, au niveau de la direction de la gendarmerie, de la Section de recherches et de l'IRCGN (Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale)".
  1. Flash Actuhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/

Elle commandite l'assassinat de son conjoint pour 10.000 euros

Une femme est soupçonnée d'avoir commandité l’exécution de son conjoint de 37 ans, le 26 août à Clichy-sous-Bois. Quatre personnes ont été mises en examen, trois d'entre elles ont été incarcérées.
Le couple et son enfant de trois ans se baladaient dans la forêt de Bondy à Clichy-sous-Bois le 26 août, lorsqu'un cycliste a tiré avec une arme à feu dans le dos de l'homme, grièvement blessé.
Placée en garde à vue, sa compagne aurait reconnu avoir commandité son assassinat en raison d'un climat de violences, avance Le Parisien.
Deux plaintes pour violences conjugales ont été déposées en 2014 et 2016. 
Une première offre à 13.000 euros
Quatre personnes ont été récemment mises en examen, indique le média. Elles sont suspectées d'avoir aidé la jeune femme. 
Parmi les interpellés, un agent de sécurité et ex-adjoint de sécurité dans la police de 31 ans. Il est soupçonné d'avoir recruté le tireur, un ancien militaire de 27 ans. Celui-ci vit chez son père, également ancien militaire et détenteur d'armes. 
Le tireur aurait accepté le contrat pour 10.000 euros. Une première offre tablait la transaction à 13.000 euros. 
Le père de la jeune femme, le tireur et son recruteur ont été incarcérés pour tentative d'assassinat en bande organisée. 
L'enfant a été placé. 

Faits-Divers             http://www.nicematin.com/sujet/faits-divers

lundi 23 octobre 2017

Affaire Grégory : les époux Jacob demandent à rentrer chez eux

Marcel et Jacqueline Jacob reviennent devant la chambre de l'instruction de Dijon, mercredi et vendredi : le couple de septuagénaires, mis en examen pour l'enlèvement et la séquestration suivis de la mort du petit Grégory en 1984, demande la révision de son strict contrôle judiciaire.
Jamais inquiétés auparavant, les deux époux sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire et d'être impliqués dans le rapt et le décès du petit garçon de 4 ans, retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent.
Leur arrestation en juin avait relancé cette énigme qui dure depuis plus de trois décennies. Brièvement écroués, ils ont été libérés mais ont, depuis, l'obligation de résider séparément et loin de leur domicile vosgien.
"Cette interdiction de relation entre époux est une aberration", dénonce l'avocat de Marcel Jacob, Stéphane Giuranna. "S'ils avaient dû accorder leurs violons, ils avaient 33 ans" pour le faire, plaide-t-il en soulignant aussi l'absence de charges et d'indices graves et concordants à leur encontre

Affaire Grégory : les époux Jacob demandent à rentrer chez euxAffaire Grégory : les époux Jacob demandent à rentrer chez eux

dimanche 22 octobre 2017

Il menace la famille d’un policier : 10 mois ferme

Il a beau nier en bloc, la présidente du tribunal correctionnel ne le croit pas. Suspecté de s’être rendu au domicile d’un policier de la Brigade anticriminalité (BAC), muni d’un sabre, à Besançon, dans la nuit de mardi à mercredi, François*, 23 ans, continue à dire que ce n’était pas lui. Le jeune homme ne s’était déjà pas laissé faire lors d’un contrôle d’identité plus tôt dans la soirée. Les 4 policiers ont déclaré qu’il était provocant, agité. Il a été plaqué au sol par l’un d’entre eux et s’est retourné le pouce. « Je sais où tu habites, je connais ta femme et ta fille », aurait-il lancé alors. Les forces de l’ordre le relâchent, lui et ses amis. François* rentre chez sa mère, en pleurs. Une heure plus tard, il ressort pour aller « s’expliquer avec la police ». Sa mère s’affole et appelle le commissariat. Elle craint qu’il ne fasse une bêtise. Son casier judiciaire comporte en effet 18 condamnations pour vols et violences diverses. Les appels des voisins du policier affluent au 17. Un homme, correspondant au profil du prévenu, est devant leur immeuble et crie. Il semble porter un sabre ou une machette. Il est interpellé plus tard sur le pont Schwint et ne porte aucune arme. Elle ne sera jamais retrouvée.

« Humilié, il a voulu en découdre »

Le procureur sait que François* n’assume pas ce qu’il a fait. « Si les policiers sont menacés ainsi, c’est la fin de l’état de droit. Humilié, il a voulu en découdre. Contrairement à ce qu’il affirme, je ne pense pas qu’il veuille s’intégrer. Je requiers 24 mois ferme à son encontre, une interdiction de port d’arme et une interdiction de séjour en Bourgogne Franche-Comté pendant 5 ans. »
Christophe Bernard, l’avocat de François*, balaie les arguments de l’accusation. « Personne, pas plus que les caméras de surveillance, n’a démontré qu’il s’agissait bien de mon client. Les menaces indirectes de mort ne sont pas constituées. Un seul résident, bien calfeutré dans son logement, les aurait entendues. Pas les autres. Ils ne sont pas sentis en danger. L’arme est introuvable. Aucun élément ne prouve que c’est lui. » Le tribunal condamne François* à 10 mois ferme et une interdiction de porter une arme pendant 5 ans. Il le relaxe pour les violences indirectes. Il devra 450 € à sa victime et la même somme à l’avocate de la partie civile.

samedi 21 octobre 2017

Le suspect formellement identifié sur la photo de la voiture

Nordahl Lelandais a été formellement identifié sur la photo prise durant la nuit de la disparition de la petite Maëlys, le 27 août dernier à Pont-de-Beauvoisin (Isère), indiquent nos confrères du Dauphiné Libéré.
Le suspect, au volant de son Audi A3, est assis à côté d'une "forme blanche" qu'il reste à identifier.
La photo, provenant d'une caméra de vidéo protection située à Pont-de-Beauvoisin alors que Nordahl Lelandais venait de quitter la salle des fêtes où se tenait le mariage, est entre les mains des enquêteurs depuis plusieurs semaines.
Le suspect formellement identifié sur la photo de la voiturehttp://www.estrepublicain.fr/faits-divers/2017/10/21/le-suspect-formellement-identifie-sur-la-photo-de-la-voiture

vendredi 20 octobre 2017

Perpignan: Le beau-père de Nolhan, tué à deux ans, écope de 30 ans de prison

Un chef d’entreprise de 31 ans a été condamné dans la nuit de jeudi à vendredi à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises des Pyrénées-Orientales pour la mort du garçonnet de sa compagne.
>> A lire aussi : Le calvaire du petit Nolhan, tué à deux ans et demi, devant les assises
La mère de l’enfant, âgée de 29 ans, a écopé de 5 ans de prison, une peine conforme aux réquisitions. Les jurés ont aggravé la peine requise par l’avocate générale, Sylvaine Schumacher qui avait réclamé jeudi après-midi 25 ans de réclusion à l’encontre d’Erklan Pekgoz.

Emmené aux urgences inconscient

La représentante du ministère public avait, dans ses réquisitions, brossé le portrait d’un accusé « psychorigide » qui « prend un malin plaisir à détruire et à asservir ». Elle avait présenté la mère comme une jeune femme « fragile et immature » privée « d’instinct maternel ».
Le 25 juin 2012, ce trentenaire d’origine turque, à la tête d’une entreprise de maçonnerie, s’était présenté aux urgences de l’hôpital de Perpignan avec le garçonnet inconscient. L’enfant qui souffrait d’une fracture occipitale et d’un hématome sous-dural avait été rapidement transféré au CHU de  Montpellier où il devait décéder trois jours plus tard.

Signalement de la gardienne

Les enquêteurs, qui avaient connaissance d’un signalement de la gardienne de l’enfant pour des traces de violences, plaçaient la mère et le beau-père en garde à vue dès le 3 juillet.
Mais, en fin de garde à vue, Laure Filly-Darricau a accusé son compagnon, avec qui elle avait emménagé quelques mois plus tôt, d’avoir porté les coups ayant entraîné la mort de son fils de deux ans. Selon elle, son jeune compagnon ne supportait pas que l’enfant refuse son autorité et demande régulièrement à voir son père.

Disparition de Maëlys: Le véhicule du suspect filmé la nuit du drame avec « une forme blanche » sur le siège passager

La voiture de Nordhal Lelandais, principal suspect dans la disparition de la petite Maëlys, aurait été filmée le soir du drame par une caméra de vidéosurveillance.
>> A lire aussi : VIDEO. Disparition de Maëlys : «Manipulateur», «violent», la personnalité du suspect intrigue de plus en plus
La police technique et scientifique de la gendarmerie analyserait depuis plusieurs jours une image provenant de la caméra, afin de vérifier si l’enfant se trouvait à bord de la voiture.

Le visage du conducteur n’est pas identifiable sur la vidéo

Sur ce document, les enquêteurs sont convaincus qu’il s’agit de l’Audi A3, la voiture du suspect, révèle M6, bien que le visage du conducteur ne soit pas identifiable pour le moment.
Selon une source proche du dossier, « une forme blanche » apparaît à la place du passager. Pour ce mariage, Maëlys portait justement une robe blanche.
>> A lire aussi : Affaire Maëlys: Nordahl L. aurait assuré à sa mère être innocent
Nordhal Lelandais, ancien militaire de 34 ans qui clame son innocence depuis le début, a été mis en examen pour enlèvement de la fillette, disparue depuis presque deux mois. Elle n’a plus donné signe de vie depuis le 26 août. Elle a été aperçue la dernière fois un peu avant 3 heures du matin lors d’une soirée de mariage qui se tenait dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin.
Mots-clés :

jeudi 19 octobre 2017

Marcel Jacob entendu le 10 novembre

Interpellé le 14 juin dernier et mis en examen au terme de deux jours de garde à vue pour « arrestation, enlèvement, séquestration ou détention suivi de mort », Marcel Jacob, 72 ans, grand-oncle de Grégory, sera entendu à Dijon sur le fond de l’affaire le 10 novembre prochain. Ce sera le premier interrogatoire de l’intéressé depuis celui de première comparution du 16 juin, au terme duquel Claire Barbier, la juge d’instruction, l’avait mis en examen.
Défendu par Mes Laure Iogna-Prat et Stéphane Giuranna, avocats au barreau d’Épinal, l’homme est fortement soupçonné par les gendarmes de la section de recherches de Dijon d’être l’auteur de l’assassinat.
Pour les militaires, Bernard Laroche aurait enlevé l‘enfant en compagnie de Murielle Bolle et l’aurait remis à deux personnes qui ne seraient autres que Marcel et Jacqueline Jacob, son épouse. Selon un expert en comparaison d’écritures manuscrites, cette dernière, âgée aujourd’hui de 73 ans, serait impliquée dans la rédaction de deux des trois principaux courriers anonymes qui figurent au dossier et qui sont datés du printemps 1983.
Concernant Marcel Jacob, aucun élément matériel ne vient pour l’heure l’incriminer. Les gendarmes disposent de ce que la justice nomme un faisceau d’indices. Le septuagénaire d’Aumontzey a répété en boucle qu’il disposait d’un alibi pour cette funeste journée du 16 octobre, qu’il a travaillé de 13 h à 21 h. Un alibi confirmé par un PV de gendarmerie daté du 20 novembre 1984 et qui stipule : « Emploi du temps vérifié auprès de l’employeur ».
Le 14 juin dernier, lors de la perquisition au domicile des Jacob, les enquêteurs ont découvert au sous-sol le procès-verbal d’une réunion syndicale qui s’est tenue le 16 octobre, apparemment de 14h à 16h45, dans les locaux de la filature où le couple travaillait. Ce document a été placé sous scellés et aucun des avocats des différentes parties n’a pu le consulter.
Marcel Jacob, lors de sa garde à vue, a fait état de cette réunion, a expliqué qu’à l’issue de celle-ci et du pot avait suivi, il avait repris son poste de travail jusqu’à 21 heures. La justice soupçonne l’homme de s’être éclipsé pendant la réunion et/ou le pot.
En attendant cette audience du 10 novembre, une autre est prévue le 25 octobre. Marcel Jacob, qui est placé sous contrôle judiciaire dans un petit village de Haute-Marne, entre Joinville et Chaumont, avec interdiction de rencontrer sa femme, assignée, elle, à résidence en Alsace, réclame une modification de cette mesure.

Marcel Jacob entendu le 10 novembrehttp://www.estrepublicain.fr/justice/2017/10/18/marcel-jacob-entendu-le-10-novembre

mercredi 18 octobre 2017

Fiona: le père demande le dépaysement du procès

Le père de Fiona, Nicolas Chafoulais, a demandé aujourd'hui le dépaysement du nouveau procès de la mère de la fillette et de son ex-compagnon, soupçonnant un manque d'impartialité de la Justice après le renvoi à janvier de leur procès en appel.
"Je me pose réellement des questions sur le fait que le procès continue de se dérouler en Auvergne. Il devrait être délocalisé", a déclaré à la presse Nicolas Chafoulais.

Lundi, les avocats de la défense avaient obtenu le renvoi du procès en appel de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf, qui se tenait devant les assises de Haute-Loire au Puy-en-Velay.  Me Renaud Portejoie et Me Mohamed Khanifar avaient quitté le palais de justice avec fracas vendredi après-midi, estimant que "leur probité" avait été "mise en cause" par l'avocate d'une association de protection de l'enfance, Me Marie Grimaud.
La nouvelle audience débutera le 29 janvier devant cette même cour d'assises du Puy-en-Velay, mais devant de nouveaux jurés. "Très en colère" contre la Justice, Nicolas Chafoulais a soupçonné "des arrangements entre amis" ayant conduit à cette décision.
"Je me pose la question. Ils sont tous proches ici", a-t-il ajouté, assumant un "sentiment personnel", non partagé par son avocat qui s'est désolidarisé de ses propos.
Et de critiquer la différence de ton supposée du président de la cour Etienne Fradin vis-à-vis des accusés lors des débats. "Il était très excessif dans ses propos avec Makhlouf et plus clément avec Bourgeon", a également jugé le père de la fillette.
"Ce n'est pas correct. Il ne devrait pas y avoir de parti pris pour l'un ou pour l'autre", a considéré M. Chafoulais, regrettant qu'on ait "pas beaucoup parlé de Fiona", lors de la première semaine du procès en appel.
"Ce n'était pas un procès mais du cinéma, une grande pièce de théâtre géante", a encore ironisé ce père de famille, qui a obtenu la garde de la petite soeur de Fiona. "Le procès aurait dû continuer. Je ne comprends pas qu'on en arrive là pour si peu". Contactés par l'AFP, les avocats de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf n'ont pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat.

Flash Actuhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/                                                                         

Procès du jeune rémois torturé : le projet était “de le tuer”

Qui a commis quoi ? C'est ce que le jury des Assises de la Marne doit déterminer dans l'affaire de l'agression de Christopher C. par 6 personnes (une mineure a déjà été jugée et condamnée en septembre dernier) dont 4 de sa famille. Tous ont reconnu leur participation aux faits mais se donnent un rôle différent.

"Il pouvait partir quand il voulait", commence par affirmer Rémy B., un jeune homme athlétique au crâne rasé et désigné par les autres accusés comme l'un des deux meneurs. Pourtant, il reconnaît la séquestration et la plupart des faits.

Oui, Christopher C. a été frappé avec des "coups de poings et de pieds". Oui, il a été humilié en lui mettant la tête dans l'urine de tous répète Rémy B. Oui il a été violé avec un balai et une banane. Oui, de l'essence lui a été versé sur la tête et son visage s'est enflammé.

Quel mobile motive cet acharnement ?


Tout semble être parti d'un portable disparu. Yann B., grand-frère de Rémy B. et cousin de Christopher C. l'affirme : "Le seul truc qui m'a énervé, c'était le téléphone qui avait disparu. C'était moi qui avait offert le téléphone à Sabrina, comme cadeau de Noël."

L'avocat général et la cour s'interrogent : pourquoi violer Christopher C. pour un portable disparu ? Le frère de Yann B., Rémy, avance des explications : "Il était entre 4 et 5 heures du matin et ma mère (François B., co-accusée, NDLR) m'a dit : Christopher il me touche. Cela m'a énervé. J'avais la haine, la rage quand ma mère m'a dit qu'il l'avait touché." Cette dernière dira à l'audience que ces accusations étaient fausses.

Autre accusation, celle de Stéphanie* qui avait clamé que Christopher lui avait touché la poitrine. Lors des événements, elle avait 14 ans et était la petite amie de Johnny C. et déjà jugée et condamnée. Elle aussi, réinterrogée par la cour d'assise de la Marne l'a redit : elle avait menti, elle n'a jamais été touchée.

La question du mobile de l'acharnement est aussi posée à Sabrina C. cousine et petite-amie de Rémy B. Elle n'arrive pas à répondre. La jeune fille pâle aux cheveux cendres répète plusieurs fois : "Je ne sais pas" avant d'être prise d'une crise d'asthme interrompant l'audience.

Affaire de famille


Autre question : comment expliquer ce déchaînement de violence sur un membre de la famille tente de savoir la cour. Car, relève-t-elle, il existe des liens familiaux entre Christopher C. et 4 des accusés.

Françoise B. mère de Yann et Rémy B. est aussi la tante de Christopher C. Elle n'arrive d'ailleurs pas à l'exprimer comme tel, puisqu'interrogée dans la matinée du mardi 17 octobre, elle le désigne comme son "cousin" alors qu'il est son neveux.

Yann B. est lui aussi interrogé à ce sujet par l'avocat général : "Vous aviez dit auparavant : "cela me semble impensable de voler la famille" (en parlant du portable disparu, NDLR). Cela ne vous semble-t-il pas insupportable de frapper votre cousin ?"

A cela, le présumé agresseur répond : "Au jour d'aujourd'hui si, cela me bouffe." Et donc d'insinuer qu'il ne le considérait pas comme un membre à part entière de sa famille. Cela, sûrement parce que la rencontre entre Christopher C. et le reste du groupe était très récente au moment des faits.

Sabrina C. est elle aussi cousine de la victime. Elle était alors mariée à un homme et entretenait en parallèle une relation avec son cousin, Rémy B., qu'elle désigne plusieurs fois comme étant l'un des meneurs du groupe : "Oui, je l'ai aimé." Elle non plus, ne s'explique pas cette violence. Le président lui demande si cela pouvait avoir un rapport avec cette relation cachée entre elle et Rémy B. Elle répond que non, sans donner plus d'explications.

Notions de gravité


Les présumés agresseurs ont déjà été interrogés plusieurs fois : en garde à vue, par un juge d'instruction et désormais, par la cour. Leurs versions changent, sont parfois contradictoires. Si tous les participants sont d'accord pour désigner Rémy B. comme le seul auteur du viol avec une banane, certains semblent se dédouaner pour celui du balai.

Le président de l'audience demande à Sabrina C. : "Vous avez reconnu auparavant avoir enfoncé sans pouvoir l'expliqué un balai dans l'anus, avec Rémy B. Ce n'est pas vrai ?"

- "Je n'ai pas rentré le balais. Je n'ai pas enfoncé la banane", répond-elle en sanglotant.

- "Vous avez fait quoi alors ?", insiste le magistrat sans obtenir de réponse.

Pourtant, Sabrina C. reconnaît sa participation à la torture. Elle dit ne pas avoir versé de l'essence sur le visage de Christopher C. mais bien approché un briquet sous le menton de la victime : "Je ne l'ai pas fait exprès. Quand j'ai approché le briquet, je ne sais pas pourquoi, j'ai appuyé. La flamme était grande. Son visage s'est enflammé. Je ne voulais pas le cramer." Et de reconnaître aussi de lui avoir ensuite versé de l'eau bouillante sur le visage.

Le magistrat lui montre une photo de Christopher C. prise à l'hôpital. Elle détourne le regard. Il demande : "Une partie de ce qu'il a eu, c'est vous ?" Et de murmurer : "Oui".

Le jour précédent, le président de l'audience interrogeait Stéphanie* sur le projet final réservé à Christopher C., elle répond : "C'était de le tuer".

*Le prénom a été modifié afin de protéger cette personne mineure


Reimshttp://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/marne/reims

mardi 17 octobre 2017

Affaire Fiona: "Pour une poignée d'avocats, on préfère tout étouffer", dénonce son père

P.-O./Affaire du petit Nolhan: le procès s'ouvre sur le portrait d'une mère enfant

La mère du Nolhan, décédé sous les coups en juin 2012 à Perpignan, alors qu'il n'avait que deux ans et demi, a été au centre de cette première journée d'audience ce lundi devant la cour d'assises des P.-O.
Laure Filly-Darricau, âgée de 29 ans, est jugée pour "non dénonciation de mauvais traitements" et "abstention volontaire d'empêcher un crime". Son ex-compagnon, Erkan Pekgoz, 31 ans, répond quant à lui de "violences répétées ayant entraîné la mort" du petit garçon. 
La cour s'est attachée à l'ouverture du procès à retracer le parcours de cette femme enfant. Une jeune mère "naïve" et "insouciante" qui a quitté le père de son fils alors que celui-ci n'avait que sept mois, et est venue s'installer à Perpignan où elle a rencontré son co-accusé. 
Divers témoins se sont avancés dont un ancien compagnon qui s'est évanoui à la barre, et la meilleure amie de la jeune mère regrettant amèrement qu'elle ne lui ait jamais rien dit avant que ne survienne le pire. 
Des remords qui viennent s'ajouter à la peine de la famille du petit Nolhan arborant tous dès ce lundi un noeud blanc accroché sur le coeur pour honorer sa mémoire. 
L'intégralité du compte-rendu de cette première journée d'audience est à découvrir ce mardi 17 octobre dans notre édition web abonnés et notre édition catalane en kiosque. 

P.-O./Affaire du petit Nolhan: le procès s'ouvre sur le portrait d'une mère enfantP.-O./Affaire du petit Nolhan: le procès s'ouvre sur le portrait d'une mère enfanthttp://www.lindependant.fr/2017/10/16/p-o-affaire-du-petit-nolhan-le-proces-s-ouvre-sur-le-portrait-d-une-mere-enfant,3060726.php

lundi 16 octobre 2017

Mort de Fiona: la cour ordonne le renvoi du procès en appel en janvier 2018

La cour d'assises de Haute-Loire a ordonné lundi le renvoi du procès en appel de l'affaire Fiona en janvier 2018, comme l'avaient réclamé les avocats de la défense après un incident d'audience vendredi.
Me Renaud Portejoie, qui défend Cécile Bourgeon et Me Mohamed Khanifar, avocat de Berkane Makhlouf, avaient quitté le procès vendredi après-midi, estimant que "leur probité" avait été "mise en cause" par une avocate de la partie civile, Me Marie Grimaud.
» Lire aussi - Affaire Fiona : la demande de remise en liberté de Cécile Bourgeon sera examinée en janvier
Après une longue suspension, le président de la cour Étienne Fradin avait annoncé que l'audience reprendrait lundi matin, avec les mêmes avocats de la défense, mais désormais désignés d'office. Le procès en appel de la mère de Fiona et de son ex-compagnon, jugés pour coups mortels devant les assises de Haute-Loire, entamait aujourd'hui sa deuxième semaine.
Durant la première semaine de débats, les deux accusés, qui ont clamé de concert leur innocence, n'ont toujours rien livré sur les circonstances de la mort de la fillette. En première instance, en novembre 2016 à Riom, la jeune femme avait été acquittée de ces violences et avait été condamnée à cinq ans de prison pour avoir menti en 2013 sur la disparition de sa fille de cinq ans, tandis que son ancien concubin avait écopé de 20 ans de réclusion.
Flash Acthttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/

samedi 14 octobre 2017

Vingt ans pour "Gino", le tueur de la bijoutière à Marseille

Pour la troisième fois en trois procès successifs, il conjugue le mot cauchemar au passé, au présent, voire au futur. Comme si cette affaire Peduzzi n'en finissait plus. Le temps est venu pour Jean-Pierre Cassely, le mari de la victime, de raconter à la barre devant les jurés ce qu'il a vécu, au plus intime de lui-même, depuis que sa femme Janie a été tuée d'une balle en pleine tête, le 23 novembre 2001, dans sa boutique "Ammonite" de la rue Paradis : "Vous l'avez compris, ce que nous vivons depuis seize ans est un véritable cauchemar. Et chaque matin, le cauchemar est toujours là."

"La belle empreinte que Janie a laissée"

Il raconte que Janie était hôtesse de l'air sur Air France, avant de se lancer dans la bijouterie. Il évoque la fille qu'il a connue à l'âge de 13 ans et qu'il ne quittera plus. Et puis, de souvenir en souvenir, son verbe s'interrompt. Les images du bonheur perdu l'envahissent : "Je pensais que j'allais surmonter mon émotion." Derrière lui, Me Christophe Bass, son avocat, dit "la belle empreinte que Janie a laissée" sur ses proches. "Quel parcours judiciaire !, s'exclame-t-il. Vu de leur côté, cela ressemble à de la maltraitance." Il revient sur les deux premiers procès, aux décisions contradictoires : l'acquittement à Aix en 2005, les vingt ans prononcés à Nice en 2010, puis la Cour européenne qui condamne la France pour violation du droit à un procès raisonnable. Retour à la case justice. L'avocat des parties civiles cible les contradictions de l'accusé Sébastien Peduzzi : "Ces aveux, il les leur devait. Seize ans après, on ne sait toujours pas comment ça s'est passé.""Secrètement, glisse-t-il, ils se disaient que les aveux allaient arriver à la faveur de l'humanité qu'ils continuaient de lui accorder." Il n'en sera rien. Pour marquer l'esprit des jurés de l'empreinte de ce crime terrible, il évoque "la mort qui s'est glissée dans cette boutique à la vitesse de l'éclair". Il espère que Janie "n'a pas eu le temps d'avoir peur". Il songe néanmoins à "la froideur du canon de l'arme sur le front" de la victime. L'avocat général Christophe Raffin évacue d'un revers de manche "le risque de l'erreur judiciaire". Pour lui, il n'existe pas. Sébastien Peduzzi est bien le meurtrier.

"Un faisceau de coïncidences"

Pour porter le fer de l'accusation, l'avocat général convoque le dictionnaire des citations, invite à sa table proverbes corses et dictons chinois. "Il en va de la cour d'assises comme de la mer. Le vent qu'il y fait décide de tout", martèle-t-il. À l'entendre, l'accusé aura été un bien piètre navigateur. Pas de témoin direct du meurtre, pas d'ADN, mais selon sa formule "un faisceau de coïncidences qui, à force d'accumulations, deviennent des certitudes". Les accusations d'Olivier Lopez, le témoin introuvable, sont pour lui "la pierre angulaire de la déposition", "des déclarations qui correspondent aux constatations". Il pointe les détails qui font qu'Olivier Lopez n'a pu dire faux : le froid qu'il faisait le jour du meurtre, le café en terrasse, tous ces éléments que la presse elle-même ignorait du dossier et dont Lopez aurait reçu en confidences. Autant de "pierres qui construisent le mur de sa culpabilité" : la "tendance à minimiser" de l'accusé, "un alibi qui ne tient pas"... Au "Je suis innocent. Vous n'avez pas de preuves" de Peduzzi, l'accusation réplique par "Vous êtes un bon menteur, mais vous êtes un mauvais danseur !" Elle réclamera vingt ans de réclusion.
En riposte, Me Isabelle Colombani marchera sur le fil du doute pour mieux distiller dans la tête des jurés l'idée d'une erreur judiciaire en construction. Elle évoquera l'affaire d'Outreau : "Le doute doit obstinément profiter à l'accusé, même si celui-ci est incorrect ou impoli." Elle reviendra sur la défense parfois maladroite de son client, mais quel accusé se défend bien, surtout lorsqu'il est décrit comme schizophrène ? Alors, oui, insistera-t-elle, "il y a des gens très bien qui sont schizophrènes, mais on ne juge pas Van Gogh ni le fils d'Einstein !"
"Ne jugez pas avec votre peur. Jugez avec votre tête ", implorera Me Colombani, en réclamant l'acquittement.
Après trois heures de délibéré, la cour d'assises du Var a condamné Sébastien Peduzzi, dit "Gino", à vingt ans de réclusion criminelle, tout en estimant que son discernement avait été altéré le jour des faits.

- Justicehttp://www.laprovence.com/faits-divers

vendredi 13 octobre 2017

Angèle: la mère et le beau-père condamnés

La mère et le beau-père de la petite Angèle ont été respectivement condamnés aujourd'hui par la cour d'assises de la Vendée à 25 et 15 ans de réclusion criminelle pour avoir torturé la fillette de quatre ans retrouvée morte en 2014.
Après sept heures de délibéré, la cour a reconnu coupable de "meurtre" la mère, Jordane Dubois, 24 ans. Elle a également été reconnue coupable, de même que son ancien compagnon, David Pharisien, 29 ans, de "tortures ou actes de barbarie sur mineur de moins de 15 ans".
Mais la cour a prononcé des peines bien en deçà des réquisitions de l'avocat général. Le représentant du ministère public, Olivier Dubief, avait réclamé les peines maximales à l'encontre des "bourreaux" d'Angèle, soit la réclusion criminelle à perpétuité pour la mère et 30 ans de réclusion criminelle pour le beau-père

Les peines prononcées ont été accueillies dans un silence de plomb dans la salle d'audience. La cour les a assorties d'un suivi socio-judiciaire de cinq ans à l'encontre de Jordane Dubois et de David Pharisien.
Tous deux ont nié lors des débats avoir torturé la fillette, décédée par strangulation. Le corps de l'enfant, brûlé sur un tiers de sa surface, avait été découvert le 8 septembre 2014 à Saint-Georges-de-Pointindoux (Vendée), au domicile de M. Pharisien chez lequel Mme Dubois avait emménagé à peine trois semaines plus tôt.
L'avocat général avait pointé hier, outre "l'extrême gravité des faits", l"absence de regrets" et le "détachement" dont ont fait preuve les deux accusés, "aucun des deux (n'assumant) la responsabilité de ses actes".

Flash Actuhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/

Angèle: les parents expriment leurs "regrets"

La mère et le beau-père de la petite Angèle, accusés de tortures sur la fillette de quatre ans retrouvée morte en 2014, ont exprimé leurs "regrets" aujourd'hui au dernier jour de leur procès, devant les assises de la Vendée.
"Je m'en veux tous les jours, à chaque seconde, de ne pas être allée à l'hôpital, de ne pas avoir fait ce qu'il fallait pour la sauver. Je le regrette tous les jours", a déclaré Jordane Dubois, 24 ans, laissant entrevoir son visage aux traits juvéniles, derrière une épaisse chevelure noire. "Ma fille, c'était la chose la plus incroyable que j'ai eue au monde", a ajouté la jeune femme. "Je regrette tout ce qui s'est passé, ça n'aurait jamais dû arriver", a également dit David Pharisien, 29 ans, le beau-père prenant brièvement la parole avant que la cour ne se retire pour délibérer.
Hier, l'avocat général Olivier Dubief a requis les peines maximales à l'encontre des "bourreaux" d'Angèle, jugés depuis lundi pour les crimes de "tortures ou actes de barbarie sur mineur de moins de 15 ans". Il a réclamé la réclusion criminelle à perpétuité contre la mère, également poursuivie pour le meurtre de l'enfant, et 30 ans de réclusion contre son ancien compagnon.
Tous deux ont nié lors des débats avoir torturé la fillette, décédée par strangulation et dont le corps, brûlé sur un tiers de sa surface, avait été découvert le 8 septembre 2014 à Saint-Georges-de-Pointindoux (Vendée), au domicile de M. Pharisien chez lequel Mme Dubois avait emménagé à peine trois semaines plus tôt.
Pour l'accusation, s'il n'est "pas possible de savoir précisément qui a fait quoi", Jordane Dubois et David Pharisien "ont agi en co-action: l'un commence la punition, l'autre la finit". "Ils sont bel et bien co-auteurs et complices de tortures et d'actes de barbarie, tant par leur action ultra-violente que par leur privation de soins", a insisté l'avocat général jeudi.

Flash Actuhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/

jeudi 12 octobre 2017

Patrick Dils: «On m’a volé quinze ans de ma vie, j'estime que j'ai donné»

Quinze ans après avoir été innocenté par la justice,Patrick Dils revient dans son deuxième livre* sur l’affaire du double meurtre de Montigny-lès-Metz (Moselle) qui lui a « volé quinze ans de [sa] vie ». Il évoque aussi sa « troisième vie », « la plus belle », qu’il a commencé à construire après avoir été innocenté en 2002. Une « vie de monsieur Tout-le-monde », auprès de sa femme et de leurs deux enfants, qui a été ébranlée il y a cinq mois, lorsque le quadragénaire a témoigné au procès de Francis Heaulme à Metz, par visioconférence. Une audition qui a viré à l’interrogatoire acharné et a ravivé les plaies de sa famille.

A quel moment avez-vous décidé d’écrire ce livre, et pour qui l’avez-vous écrit ?

Je suis incapable de dater le début, ça a mûri avec le temps. Si j’ai décidé d’écrire, ce n’est pas pour être à nouveau dans la lumière, mais pour remercier tous les gens qui m’ont soutenu quand j’étais en prison, quand j’en suis sorti, et ceux qui me soutiennent encore aujourd’hui. Je veux leur rendre hommage et leur dire merci, surtout à mes parents, qui ont été exemplaires et combatifs.
Et puis il y a une deuxième raison : à travers mon témoignage, je veux montrer à ceux qui sont intéressés par ma vie qu’il n’y a pas de fatalité. A partir du moment où on a de la détermination, on peut tout faire, si on a de l’espoir. On ne peut peut-être pas déplacer les montagnes, mais on peut les contourner. Il n’y a pas besoin d’avoir fait de la prison ou connu la maladie, tous ceux qui rencontrent des problèmes dans leur vie peuvent se sentir concernés par ce message.

Vous racontez dans ce livre que votre audition comme témoin lors du procès de Francis Heaulme a été éprouvante pour vous et pour votre femme. Comment avez-vous vécu ce moment ?

Je savais que ce serait difficile, mais ça s’est transformé en véritable cauchemar. J’ai très vite senti que je n’étais plus là comme témoin mais comme accusé. J’estime que j’ai donné. On m’a volé quinze ans de ma vie. Aujourd’hui je veux qu’on me fiche la paix, avec ma femme et mes enfants, qui sont mes piliers.

Comment avez-vous vécu la condamnation de Francis Heaulme ? Est-ce la fin d’un chemin de croix judiciaire pour vous ?

Absolument pas, parce que d’une part il n’y a pas eu d’aveu, ni de preuve matérielle. Et puis il a très vite décidé de faire appel, donc tout est remis en question, il n’y a rien de définitif.

Avez-vous l’espoir d’être un jour débarrassé de cette affaire ?

Je suis censé vous dire oui… (silence) Je suis en paix avec moi-même. Mon nom fait partie de l’histoire, mais ça ne m’empêche pas de vivre. Mais j’ai besoin de comprendre, j’ai besoin de la vérité, que ça soit Francis Heaulme, Pierre ou Jacques. Moi je sais que je n’étais pas sur ce talus. Je pense aux familles des victimes, à qui on doit la vérité.

Certains continuent de vous soupçonner de ce double meurtre. Comment vivez-vous ces accusations ?

J’ai été blanchi par la justice. Mais il n’y a pas besoin d’avoir vécu ce que j’ai vécu pour ne pas plaire à tout le monde. Je ne suis pas là pour plaire à tout le monde. Mais je suis un honnête citoyen, je paie mes factures.
>> A lire aussi : Jean-Charles Gonthier. «La justice française a du mal à reconnaître ses erreurs»

Appréhendez-vous le procès en appel de Francis Heaulme ?

Non, car je n’ai rien à me reprocher. Mais je sais que ça ne sera pas une partie de plaisir, ce sera une nouvelle épreuve.

Avez-vous envisagé de changer de nom, notamment pour vos enfants ?

Sûrement pas ! (rires) Je suis très fier de m’appeler Dils. Le temps a démontré qu’on pouvait respecter ce nom, on a gagné. Cette idée ne m’a jamais effleuré ces trente dernières années. Je suis fier de le transmettre à mes enfants, le moment venu je leur dirai qui est leur papa. Ce n’est pas une chose facile, à l’heure actuelle, car ils sont petits et il ne faut pas les blesser.

A quoi ressemble votre vie aujourd’hui ?

C’est une vie simple, respectueuse. Je travaille la semaine, et le week-end je passe du temps en famille. Je profite à 100 % de ma famille, de ma femme, qui est un pilier. Elle m’a donné deux beaux enfants. J’ai tout pour continuer ma vie.

Est-ce qu’il vous arrive de penser à l’adolescent que vous étiez lorsque vous avez été arrêté ?

Oui, bien sûr. Il ne faut pas se leurrer, le Patrick de l’époque, c’est le même Patrick qui vous parle aujourd’hui. Il a mûri, a forgé son caractère. Toutes ces épreuves ont fait de moi l’individu que je suis aujourd’hui. Je ne lui en veux pas [au Patrick adolescent, qui a avoué le double meurtre à plusieurs reprises]. Mes parents m’ont inculqué la sagesse, le respect des autorités et du monde des adultes. Je l’inculque aussi à mes enfants. La haine ne sert à rien, la colère, la vengeance ne servent à rien. Je n’ai pas de temps à perdre.

* Il ne me manque qu’une chose, éditions Michel Lafon, 12 octobre  2017, 18,95 euros.
Mots-clés :

mercredi 11 octobre 2017

Vendée: Le calvaire enduré par la petite Angèle, torturée et tuée, retracé devant les assises

La petite Angèle, battue et gravement brûlée, a agonisé pendant « quelques jours » jusqu’à son décès en 2014. Telle est la conclusion du médecin légiste au deuxième jour du procès de la mère et du beau-père de la fillette, qui se déroule devant les assises de la Vendée.
L’enfant de quatre ans, retrouvée morte le 8 septembre 2014 au domicile de son beau-père, à Saint-Georges-de-Pointindoux était « probablement prête de mourir » après avoir été brûlée sur 34 % de son corps, a indiqué à la cour l’un des médecins légistes qui a réalisé l’autopsie. Son pronostic vital était « très engagé », a-t-il ajouté, répondant à des questions de la partie civile.
>> A lire aussi : La mère et le beau-père d'Angèle, une petite fille torturée et tuée, devant les assises

De multiples lésions

Le décès d’Angèle a été « quasiment immédiat » suite à la pression effectuée sur son cou, un geste reconnu par sa mère, Jordane Dubois, poursuivie pour « meurtre », mais il était également « en lien » avec les autres lésions trouvées sur le corps de la fillette. L’enfant présentait des brûlures « extrêmement importantes » et à de nombreux endroits du corps, exclusivement sur le côté droit, a souligné l’expert qui n’en a fait qu’une présentation « succincte ».
Ces brûlures remonteraient à « 24 à 48h avant le décès », et sont compatibles avec des douches brûlantes, « même de trois secondes », de l’enfant, a détaillé le médecin légiste. Angèle « a dû avoir des douleurs très intenses » et sa prise en charge, dans un service médical spécialisé, aurait nécessité « une anesthésie générale » pour la soigner, a expliqué le médecin.

Interrogés sur les faits ce mercredi

L’autopsie de la fillette avait également mis en évidence des morsures aux jambes et aux bras, des ecchymoses et des hématomes sur 20 % du corps, des cheveux arrachés et des traces de liens adhésifs au niveau du thorax, ainsi qu’un « ulcère de stress ». Les médecins légistes n’ont en revanche trouvé aucune trace de violences ou de maltraitance avant les quinze jours précédant le décès d’Angèle.
Jordane Dubois, 24 ans, et David Pharisien, 29 ans, sont accusés de « torture ou acte de barbarie sur mineur de moins de 15 ans », crimes dont ils se sont toujours rejeté réciproquement la responsabilité. « J’ai commis quelques erreurs. Avec le recul, j’aurais dû voir que l’attitude de Jordane envers Angèle était inquiétante », déclare l’accusé de 29 ans, grand et élancé, ne laissant transpirer tout au long de la journée que quelques signes de nervosité.
« Je sais que je suis responsable. (…) J’ai commis des gestes qui ont tué ma fille. Mais ce geste n’aurait jamais été fait si M. Pharisien n’avait pas fait ce qu’il a fait », avait lancé avant lui Jordane Dubois, refusant d’être prise pour « la méchante de service », sur qui « il faut tout mettre sur le dos ».
La cour d’assises doit les interroger sur les faits mercredi. Le procès doit durer jusqu’à jeudi ou vendredi.

            

mardi 10 octobre 2017

Affaire Fiona: «Je lui avais dit de se méfier» de Bourgeon, assure le frère de Makhlouf

Il est parfois misogyne. Il s’embrouille dans les dates. Et bafouille dans le micro. Mais Ali est un « frère en or » pour Berkane Makhlouf. Comme il l’avait fait lors du procès en première instance, cet homme est donc venu, ce mardi matin, prendre la défense de son petit frère qui comparaît, en appel au Puy-en-Velay, pour violences volontaires ayant entraîné la mort de Fiona, 5 ans, sans intention de la donner.
>> Les faits: Le procès en appel de la mort de Fiona s'est ouvert
Les faits sont toujours les mêmes. Mais la différence avec le premier procès qui s’est tenu à Riom, en novembre 2016, tient, sans doute, pour Ali, à la peine dont a écopé son « frérot ». Vingt ans de réclusion criminelle quand Cécile Bourgeon, son ex-compagne avec qui il partage le box des accusés, a été condamnée à cinq ans de prison pour des délits.
Après avoir fait passer à la cour d’assises des photos de Berkane étant petit, Ali s’en est donc pris frontalement à Cécile Bourgeon. « Tous les problèmes de Berkane viennent de l’héroïne et d’elle, lâche-t-il en la pointant du menton. Je lui avais dit de se méfier… »

« Elle se faisait payer en kebabs et en pack de Heineken »

Relancé par le président Etienne Fradin, Ali livre alors le fond de sa pensée sur la mère de la petite Fiona. « Elle traînait à la gare. Elle travaillait dans un bar turc. Tout le monde couchait avec elle. Elle se faisait payer en kebabs ! » Dans le prétoire, tout le monde s’arrête. Juste le temps de vérifier que la phrase prononcée est bien celle-là. Tout le monde sauf Cécile Bourgeon qui sort de sa torpeur et lève alors la main pour réclamer ostensiblement la parole comme à l’école primaire.
 Déjà, Ali voulait coucher avec moi. Et j’ai dit non !, rétorque-t-elle. Ensuite, cocaïne, héroïne, MDMA… On a fait plein de soirées avec lui aussi. » Remuant à la barre, Ali réitère pourtant ses propos devant une cour d’assises incrédule. « Non, mais elle, c’est une mythomane. Cette fille, elle se faisait payer en kebabs et en pack de Heineken. »

« Je me disais qu’il ferait un super papa… »

On en oublierait presque que tous ces protagonistes sont réunis pour éclairer les circonstances de la mort de Fiona, 5 ans. Mais sur ce point aussi, Ali défend son frère. « Pour moi, la petite a dû avaler un cacheton ou un truc d’héroïne qui traînait et elle est morte. » D’autant plus que, selon lui, Berkane Makhlouf a toujours été « impeccable » avec les enfants.
Venant d’un frère, ces propos sont forcément sujets à caution. Mais ils rejoignent ceux prononcés par Stéphanie Olivier, l’une des ex-compagnes de Berkane Makhlouf, appelée à témoigner, un peu plus tôt par visioconférence. Décrivant comment l’accusé l’avait séquestrée, frappée et même ramenée chez elle en la tirant par les cheveux, elle a toutefois précisé qu’il était toujours « adorable » avec les enfants. « Je me disais qu’il ferait un papa super… », lâche-t-elle en sanglots.
Évidemment, ce n’est pas l’image que renvoie aujourd’hui Berkane Makhlouf à la lumière des faits pour lesquels il comparaît. Du bout des lèvres, il reconnaît simplement avoir pu être violent verbalement. « J’étais jaloux. C’est vrai que j’ai ‘paranoïé’. Mais je n’ai jamais été violent physiquement. Je n’ai pas tué Fiona. » Le procès doit se poursuivre jusqu’au 20 octobre.


lundi 9 octobre 2017

Affaire Fiona : le père de la fillette témoigne

Affaire Fiona: le procès en appel s’ouvre ce lundi

Affaire Fiona. Aux assises de Haute-Loire, un nouveau procès pour tenter de percer le mystère

Le premier procès, perturbé par une médium, avait failli virer à la farce, sans percer le mystère de la mort de Fiona. La mère de la fillette et son ex-compagnon sont rejugés à partir de lundi 9 octobre devant la cour d'assises de Haute-Loire.

Le 26 novembre dernier, Cécile Bourgeon avait été acquittée par la cour d'assises du Puy-de-Dôme sous les huées de la foule, du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Elle avait été condamnée à cinq ans de prison pour quatre délits, dont ceux de "non assistance à personne en danger" et "dénonciation de crime imaginaire", pour avoir élaboré le scénario de la disparition de l'enfant. Berkane Makhlouf avait écopé de 20 ans de réclusion criminelle pour l'ensemble des faits. Le parquet général, qui avait requis la peine maximale - 30 ans de réclusion - pour les deux accusés, avait fait appel.

Des mois de mensonges



L'affaire débute le dimanche 12 mai 2013 au soir quand la jeune femme de 26 ans, enceinte de son troisième enfant, signale à la police la disparition de sa fille de cinq ans dans un parc de Clermont-Ferrand pendant qu'elle faisait une courte sieste. Des recherches mobilisent la population. La thèse de l'enlèvement est privilégiée et devant les caméras, la jeune femme, en larmes, lance un déchirant appel pour retrouver Fiona.

Mais les enquêteurs soupçonnent rapidement le couple, connu pour sa toxicomanie et placé sur écoute. Ils attendent l'accouchement de la jeune femme en septembre 2013 à Perpignan, où Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf ont déménagé, pour les réinterroger

Après plusieurs mois de mensonges, ils passent aux aveux: Fiona est morte et ils ont enterré son corps en bordure d'une forêt près du lac d'Aydat, à une vingtaine de kilomètres de Clermont-Ferrand. Mais tous deux se rejettent la faute.
En garde à vue, la mère accuse son compagnon d'avoir maltraité la fillette et donné des coups plus violents que d'habitude la veille du drame. Des allégations rejetées en bloc par celui qui l'accuse à son tour d'avoir frappé Fiona d'un geste impulsif.

Le flou de leurs souvenirs - ils sont incapables de retrouver le lieu d'inhumation et le corps demeure introuvable quatre ans et demi plus tard - empêche les enquêteurs d'y voir clair et tous deux sont renvoyés sans distinction devant les assises.


Tentative de suicide 



A Riom, leur mémoire fait toujours défaut, les débats s'enlisent et le procès tourne au ridicule quand un témoin-surprise, qui s'avère être une médium-radiesthésiste, explique à la barre qu'elle a été "contactée par la fillette"... avant de s'effondrer sur le sol avec fracas.



Poussée dans ses retranchements, Cécile Bourgeon perd son sang-froid à plusieurs reprises et révèle une personnalité complexe. Le verdict de la cour fait un choix entre les deux accusés mais le sort de Fiona reste un mystère.
Au Puy-en-Velay, "ce sera le procès de la seconde chance pour qu'ils puissent nous expliquer ce qui s'est passé", estime l'un des avocats des parties civiles, Me Antoine Portal, en déplorant l'ambiance "irrespirable" du premier procès.

"Qu'on arrête de nous balader, de nous manipuler sur l'accident, les blessures involontaires ou les produits stupéfiants en libre service dans l'appartement. Fiona est morte de violences, c'est d'une évidence limpide", lance Me Charles Fribourg, avocat du père de Fiona, Nicolas Chafoulais. "On lui doit la vérité et lui expliquer comment Fiona est morte et où son corps a été jeté." La défense est pessimiste. "Malheureusement, je ne suis pas certain que ce second procès puisse apporter des réponses supplémentaires", estime Me Renaud Portejoie, conseil de Cécile Bourgeon qui a tenté de se suicider fin juillet en prison.



La parole de Berkane Makhlouf, qui s'estime "injustement condamné", peut-elle être la clé de ce nouveau procès?
"Cette nouvelle confrontation entre eux, je la souhaite parce qu'il n'en sortira pas plus de culpabilité pour mon client. Mais on risque aussi d'être dans un règlement de comptes et de s'égarer dans la recherche de la vérité", prévient son avocat, Me Mohamed Khanifar.
Le Puy-en-Velayhttp://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/haute-loire/puy-velay

samedi 7 octobre 2017

Affaire Grégory : dans le journal intime du juge Simon

Maurice Simon notait tout. Dans des cahiers à spirale, il a consigné durant des années ses impressions, ses réflexions, ses inquiétudes – tout ce que, d'ordinaire, un juge garde pour lui. Ce journal secret, c'est son fils qui l'a remis à la justice en janvier 2016. Son intime conviction sur l'affaire Grégory s'y dévoile au fil des pages. Alors qu'il approchait de la retraite à la cour d'appel de Dijon, le magistrat s'était vu confier en 1987 la lourde tâche de sortir le dossier de l'impasse. Avant lui, le juge Lambert, persuadé de la culpabilité de Christine Villemin, voulait la renvoyer devant les assises. Mais une cascade d'erreurs de procédure avait imposé un supplément d'information. La santé de Simon était fragile mais son expérience, reconnue. Pendant deux ans et demi, il fera tout pour percer le mystère. Quatre de ses cahiers, ­numérotés de 14 à 18, gardent la trace de ses recherches, de ses doutes puis, peu à peu, de ses certitudes. Ils sont en quelque sorte la boîte noire de son enquête. Et, pour ses successeurs, une pièce à conviction aussi troublante que passionnante.
"Je retrouve mon âme ancienne de juge d'instruction", écrit le juge, guilleret, le 17 juin 1987. Le mois suivant : "C'est vraiment l'affaire de ma carrière […]. Je sens tout le poids qui pèse sur mes épaules alors que la France entière me regarde." Le premier interrogatoire de Christine Villemin le marque. "On est tenté de la croire absolument sincère, victime d'une méprise abominable. Peut-on être certain de cette sincérité? La question est pour l'instant sans réponse : si elle ment, elle a une intelligence, une maîtrise de soi, une mémoire extraordinaires." Fin septembre, il ne doute déjà presque plus : "Tout se met à coïncider avec ce que je constate et abonde dans le sens de l'innocence de Christine Villemin."
Ses impressions sur ceux qu'il appelle "le clan Laroche" sont moins positives. La veuve de ­Bernard Laroche, Marie-Ange, refuse de déférer à sa convocation. Le juge consigne sur son cahier une "sévère explication" avec l'avocat de celle-ci, Me Paul Prompt, qui, dit-il, "se réclame de son appartenance au Parti communiste". "Il existe une volonté absolue de ce côté-là de faire de l'obstruction, note-t-il un jour d'octobre. Pas habile pour les consorts Laroche." Dans le même temps, le magistrat commence à recevoir des lettres anonymes, déplore les méthodes "d'une certaine presse". Le 9 décembre 1987, il évoque les auditions des grands-parents de Grégory : Monique Villemin, "rusée", et Albert, qui "arrache ses vêtements et fait une crise de nerfs" devant lui. "J'ai touché aux points sensibles et la réaction en est le signe", conclut-il, elliptique.

Le juge arpente la vallée de la Vologne

Le 26 janvier 1988, après deux journées d'auditions qui, selon lui, "accablent les Laroche-Bolle", il estime que "la culpabilité de Christine Villemin fond comme neige au soleil". Il ajoute : "Nous progressons sur la piste du vrai coupable mais là, ce sera plus dur." Le mois suivant, il se flatte d'avoir réussi à "confondre l'alibi de Bernard Laroche". Cependant, les mois passent, la maladie gagne du terrain (il est hospitalisé au printemps) et la vérité se dérobe. Le 20 juillet, quand il fête au champagne avec sa greffière le premier anniversaire de sa désignation dans l'affaire, il n'a guère avancé, même s'il a son cap : "Il faudra que je veille au grain lorsque j'attaquerai de front la famille Bolle comme je le ferai, inévitablement, avant la fin d'année."
Le vieux magistrat arpente la vallée de la Vologne à pied, en voiture, en hélicoptère ; reconstitue les trajets des protagonistes avec "ses" gendarmes. Grâce à ses "chronos", il disculpe Christine Villepin : "Il n'est matériellement pas possible que CV ait pu aller assassiner son fils", tranche-t-il le 25 juillet. Le 31 août, sur la dernière page du cahier no 14, il rédige cette conclusion provisoire : "A ce stade, le terrain des responsabilités est bien dégagé. Il semble bien que Christine Villemin doive être innocentée. Il paraît certain que Bernard Laroche a enlevé le petit Gregory. Il me reste à trouver […] qui a tué ce superbe enfant." Mais sa santé l'angoisse : "Les jours me sont comptés, car les troubles se multiplient, écrit-il. […] J'ai toujours eu le sentiment que, d'une manière ou d'une autre, je ne verrais pas la fin de l'affaire de l'assassinat du petit Grégory."

"On veut à tout prix m'empêcher d'entendre Murielle Bolle parce qu'on a peur qu'elle craque
"
Les obstacles qui se dressent noircissent des pages du cahier. Le ministère de la Justice insiste pour que l'on juge Jean-Marie Villemin au plus vite (pour le meurtre de Bernard Laroche) et que sa femme bénéficie d'un non-lieu. Simon s'en énerve, jusqu'à imaginer des ­influences politiques : "C'est clair, il ne faut pas découvrir le ou les vrais coupables parce que ce sont Laroche et consorts et qu'il y a derrière eux le Parti communiste et des élus socialistes. Je m'explique mieux, dès lors, le culot des Bolle qui se croient tout permis." Lorsqu'il veut réinterroger Murielle Bolle, son avocat s'interpose. Bientôt, le juge est visé par une requête en récusation. "Il est clair que c'est la panique et que l'on veut à tout prix m'empêcher d'entendre Murielle Bolle parce qu'on a peur qu'elle craque", en déduit-il le 18 octobre 1988.
La fin de l'année venant, le ­magistrat sent le poids de la maladie et des épreuves. "Des soucis importants, une santé fortement ébranlée par mon opération de mars, ­note-t-il. […] L'affaire Villemin verra son épilogue mais l'accouchement ne se fera pas sans douleur et je peux y laisser des plumes."
Lire aussi : Révélations sur l’affaire Grégory : les découvertes des gendarmes qui relancent l’enquête
19 janvier 1989. Un nouveau personnage apparaît dans les cahiers : Marcel Jacob, "ennemi juré d'Albert Villemin", son beau-frère (et le grand-père de Grégory). On le soupçonne d'être le fameux corbeau qui harcèle la famille. Le 8 février, le juge note : "Ce Marcel Jacob […] voisin de Laroche, marié avec une femme haineuse que détestent les parents Villemin. Piste Jacob? Pistes à suivre…" L'affaire devient un labyrinthe dans lequel le juge semble se perdre. Un jour, il reçoit une lettre des parents de Grégory, qui récapitule "la haine de certains Jacob" envers les ­Villemin. Albert Villemin, le patriarche, est convoqué le 21 mars. Il qualifie les Jacob de "vipères", évoque le , le plus jeune frère de Monique Villemin, et Jacqueline, la femme de Marcel". C'est la première fois que l'implication du couple est clairement envisagée – vingt-sept ans avant leur mise en examen…

"Un combat de cinq heures" avec Murielle Bolle

En avril 1989, la dernière enfant des Jacob, Louisette, raconte au juge Simon "la confession" que Murielle Bolle lui aurait faite "en pleurant" sur sa "participation à l'enlèvement de Grégory par ­Bernard Laroche". "Ce qu'elle dit cadre mot à mot avec ce que ­Murielle avait dit aux gendarmes les 2 et 3 novembre 1984 et c'est ce qui confère une force extraordinaire à la déposition de cette femme simplette", écrit le magistrat. Murielle Bolle est à nouveau convoquée le 21 juin 1989. Maurice Simon espère des aveux, mais c'est un échec. Il décrit avec emphase "un combat de cinq heures […] pour casser la résistance opiniâtre de la jeune Murielle, qui sera une bonne dizaine de fois sur le point de craquer mais se reprendra toujours in extremis car elle est manifestement terrorisée par les comptes qu'elle devra rendre à sa famille". "Un moment, raconte-­t-il, ce regard, ah, pour un très court instant, se fixera sur le mien comme pour me dire : mais ne comprenez-vous pas que je ne peux parler?"
Avec quelques jours de recul, Maurice Simon fait le point : "Certes, je crois avoir prouvé que Laroche a enlevé Grégory mais je ne sais pas pourquoi on a assassiné et qui est l'assassin." Tout l'été, le sentiment d'impuissance le ronge. "Il y a peut-être derrière tout cela Marcel Jacob et sa femme […] Que faire pour arriver à casser le mur du silence?" Le 20 juillet 1989, son enquête a deux ans. Il formule ce qui sera sa dernière hypothèse : "L'assassin était à Aumontzey dans le triangle A (Bernard Laroche et son entourage) B (Michel Villemin et sa femme) C (Marcel Jacob et sa femme)" et énonce le souhait que, "quelque part dans l'univers, le petit Grégory Villemin puisse savoir que nous nous battons pour lui".
"J'aurai vraiment tout subi dans cette affaire du diable
"
Peu à peu, sa santé se dégrade, son moral aussi. Il trouve refuge dans le travail et dans la foi. Le jour, il recense dans des tableaux les centaines d'appels du corbeau. Le soir, il va à l'église pour "prier, enfin avec Marie, la Vierge noire à qui j'ai tant confié de choses".
Le 25 octobre 1989, un journaliste de Détective le cite dans un article – il a "transformé un bavardage de trente secondes en interview", s'indigne le juge Simon. Il est à nouveau sur la sellette. Son président refuse de lui serrer la main, l'accuse d'avoir "discrédité" la cour d'appel. "J'ai fait tout ce que j'ai pu mais on ne me pardonnera pas un piètre résultat même si, pour moi, le fait d'avoir pu innocenter Christine Villemin est une victoire profonde", écrit-il en novembre. Au soir d'une réunion avec les gendarmes, il fait ce constat amer : "Aucun de nous n'ose le dire mais je sais ce que chacun pense. Nous allons faire semblant de nous battre pendant encore quelque temps et il nous arrivera d'y croire et puis, un jour, il faudra se décider à tirer le rideau. Je n'ai plus d'espoir. […] Le feu des passions, la haine des uns, la curiosité des autres, les mensonges de beaucoup trop, la publicité, les magouilles et les fausses vérités auront tout détruit."
Le 12 décembre, il fait une ultime tentative en convoquant encore Marcel et Jacqueline Jacob. Le mari vient seul. "Il me dit n'avoir pas compris que sa femme était aussi convoquée, écrit le juge. Il me paraît clair qu'il est venu en éclaireur. [Il] répond à mes questions pendant 3 h 30 mais en les éludant à un point tellement excessif que, sans s'en rendre compte, il accrédite encore plus la participation de Laroche au crime." Le 15 janvier 1990, l'avocat de Marie-Ange Laroche et de ­Murielle Bolle l'assigne pour le rendre responsable des lettres anonymes reçues par ses clientes après la parution de Détective. Il lui réclame d'astronomiques dommages et intérêts. "Belle manœuvre, cingle le magistrat. Un procès civil. Ainsi, si j'inculpe Marie-Ange Laroche ou Murielle Bolle, on me récusera pour raison de litige pendant entre nous." Le 18 janvier 1990, il écrit : "J'aurai vraiment tout subi dans cette affaire du diable." Dix jours plus tard, il est victime d'un infarctus qui l'éloigne à jamais de l'affaire. Il ne se doute pas que, vingt-sept ans plus tard, son journal intime contribuera à la relancer.

Société                 http://www.lejdd.fr/Societe