jeudi 29 mars 2018

Meurtre d'Alexia Daval : son mari interné dans l'unité psychiatrique de sa prison

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Il est dans un état psychologique préoccupant. C'est ce qu'a rapporté son avocat, Me Randall Schwerdorffer, à Franceinfo. Jonathann Daval - qui a avoué fin janvier avoir tué sa femme Alexia, assurant qu'il s'agissait d'un accident - a été placé dans le "service de psychiatrie implanté en milieu pénitentiaire ayant une vocation régionale et comprenant une unité d’hospitalisation", a-t-il précisé. Il est dorénavant pris en charge par le Service médico-psychologique régional (SMPR) au sein de la maison d’arrêt de Dijon. "On l'a vu lundi matin (...) et on l'a trouvé très affaibli et extrêmement maigre", note Randall Schwerdorffer. Selon lui, Jonathann Daval a subi une "perte de poids massive" et présente un "risque d'anémie".
Le 20 mars dernier, Jonathann Daval avait été entendu par le juge d'instruction chargé de l'affaire pour la première fois depuis sa mise en examen fin janvier pour "meurtre sur conjoint".

Jonathann Daval était déjà à l'isolement

Après des mois de silence et de présence au côté de la famille d'Alexia, Jonathann Daval avait avoué avoir étranglé la jeune femme dans la nuit du 27 au 28 octobre, dans leur domicile de Gray-la-Ville. Il avait affirmé en garde à vue qu'il ne "voulait pas" la tuer, mais qu'ils en étaient venus aux mains et qu'il avait étranglé Alexia en tentant de la "maîtriser".
En détention provisoire, Jonathann Daval avait été placé à l'isolement : "C’est nécessaire dans ce type de circonstances, car ce sont des faits qui ont une résonance particulière en prison. Il faut qu’il soit préservé des contacts d’avec d’autres détenus qui pourraient être agressifs", avait justifié un autre de ses avocats Samuel Estève.

Affaire Kalinka Bamberski: Krombach débouté à Strasbourg

La Cour européenne des droits de l'homme a déclaré aujourd'hui, irrecevable la requête de l'Allemand Dieter Krombach, qui se plaignait d'avoir été condamné en France pour un meurtre pour lequel il avait bénéficié d'un non-lieu dans son pays. La décision est définitive. Ce médecin aujourd'hui âgé de 82 ans a été condamné à 15 ans de prison en 2011 à Paris pour violences volontaires ayant entraîné la mort de Kalinka Bamberski, sa belle-fille française, en 1982, alors que l'adolescente de 14 ans passait des vacances chez lui. Il avait été enlevé en 2009, à son domicile de Lindau en Bavière, et convoyé jusqu'à Mulhouse, en Alsace, à l'initiative du père de la jeune fille, André Bamberski, qui souhaitait qu’il soit jugé en France.
La Cour de Strasbourg rappelle, dans sa décision, sa jurisprudence selon laquelle le droit de ne pas être jugé ou puni deux fois ne vaut que pour les "juridictions du même Etat". L'enquête menée en France avait démontré que Kalinka Bamberski avait reçu avant sa mort une forte dose de somnifères. Elle avait également révélé le profil de pervers sexuel du docteur Krombach auquel une série d'abus sexuels avaient été imputés en Allemagne sur des jeunes femmes qu'il endormait au préalable. André Bamberski a, pour sa part, été condamné à un an de prison avec sursis en 2014 pour avoir commandité l’enlèvement du médecin allemand.


lundi 26 mars 2018

Bordeaux: un père jugé pour avoir jeté son bébé dans la Garonne

Il est soupçonné d'avoir jeté sa fillette de 22 mois dans la Garonne sur fond de conflit parental : le procès pour "meurtre" d'un homme de 36 ans s'est ouvert cet après-midi devant la cour d'assises de Gironde. Le 21 novembre 2014, vers 20H10, Anthony Gaudry avait alerté les pompiers alors qu'il se trouvait sur le Pont de pierre, pont historique de Bordeaux. Selon lui, sa fillette, Yumi, assise dans ses bras sur la rambarde métallique du pont, lui avait échappé des mains en lui donnant un coup sur le sternum qui l'avait fait basculer dans le fleuve. Mais les déclarations "contradictoires" de cet employé de supermarché avaient rapidement amené les enquêteurs à douter de sa version et à accréditer la thèse de l'homicide.
A l'audience, l'homme a résumé de façon lapidaire sa relation avec la mère de l'enfant. Il est resté en couple avec elle pendant onze ans, jusqu'à une séparation intervenue quelques mois avant le drame. "Aux pompiers arrivés sur place, aux témoins sur le pont, aux enquêteurs, au juge d'instruction, vous ne parlez que d'elle, et là vous résumez cette relation en deux mots", s'étonne le président, Stéphane Rémy. Au moment des faits, une procédure judiciaire était en cours concernant la garde de l'enfant. La veille du drame, un rapport des affaires familiales préconisait que la garde de l'enfant, initialement accordée au père avec un droit de visite pour l'autre parent, devait être transférée à la mère. Une décision d'une juge des affaires fam
L'accusé, dépressif et ayant des tendances suicidaires, a aussi expliqué qu'il avait pris l'initiative de la séparation. Il refusait son droit de visite à la mère car elle "ne garantissait pas des conditions suffisantes de sécurité" pour l'enfant, l'accusant de "violences", jamais prouvées. Parallèlement, il a été établi que l'accusé avait fait des recherches sur internet concernant un drame similaire survenu dix jours plus tôt à Bordeaux: un trentenaire -- condamné depuis à vingt ans de réclusion criminelle -- avait jeté son nourrisson de 4 mois dans la Garonne sur fond de tensions conjugales.
Des requêtes telles que "Bébé mort à Bordeaux Garonne", "Caméras de surveillance Bordeaux" ont notamment été retrouvées dans l'ordinateur d'Anthony Gaudry. Le corps de la fillette avait été découvert plus de deux mois après les faits sur les berges de la Garonne, à une centaine de kilomètres au nord de Bordeaux. L'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu vendredi soir
  1. Flash Actu http://www.lefigaro.fr/flash-actu/

vendredi 23 mars 2018

Octuple infanticide dans le Nord : la demande de libération de Dominique Cottrez a été annulée

Nous l'avions annoncé début janvier, comme de nombreux médias. Le 8 janvier, la demande de liberté conditionnelle de Dominique Cottrez, condamnée en 2015 à neuf ans de prison pour avoir tué huit de ses bébés, était acceptée

Deux mois ont passé et la Nordiste dont le crime à Villers-au-Tertre avait déchaîné les passions, est toujours en prison. Pourquoi ? Parce que cette libération a été annulée sur la base.... d'un déménagement, ou plutôt l'intention d'un déménagement, nous explique Ondine Millot.

Journaliste à Libération, son livre, Les monstres n'existent pas est paru chez Stock début mars et tente de comprendre comment une aide-soignante appréciée pour sa gentillesse et son attention a pu commettre huit infanticides.


Pourtant, Dominique Cottrez est une détenue exemplaire. "Concrètement, elle était libérable depuis deux ans" grâce aux mesures de peine. Elle avait indemnisé les associations comme le réclamait sa peine, et le directeur de la prison de Bapaume où il ne lui reste que deux ans à purger y était favorable. "Techniquement, elle avait coché toutes les bonnes cases."

Il y a quelque chose dans son crime qui ne passe pas.

Mais à cause de la nature insupportable de son crime - assassiner huit de ses enfants à leur naissance - Dominique Cottrez n'est pas une détenue comme les autres, et Ondine Millot soupçonne les juges d'avoir laissé l'émotion obscurcir leur décision. "Il y a quelque chose dans son crime qui ne passe pas."

Une lente procédure


En témoignent certains détails, comme celui d'exiger d'elle qu'elle trouve un travail à sa sortie de prison. Ou bien l'extrême lenteur de la procédure.

Car Dominique Cottrez a formulé sa demande de libération conditionnelle en juin 2016 et la justice doit lui accorder une audience dans les six mois qui suivent. "Or, elle, ils l'ont fait attendre dix-sept mois". Soit novembre 2017. Une façon de retarder toute libération ? "Ce sont dix-sept mois pendant lesquels elle aurait pu faire appel, formuler jusqu'à trois nouvelles demandes !"

Dominique Cottrez et ses avocats, dont le Nordiste Frank Berton, pourraient bien faire appel. Sa peine est censée se terminer en février 2020. "Elle va sûrement sortir vers la fin de sa peine, ce qui est assez rare pour des détenus exemplaires."

Nordhttps://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0

mercredi 21 mars 2018

Limoges: 3 ans ferme pour avoir tué son mari violent

Fatiha Taoui, une femme de 43 ans, a été condamnée aujourd'hui à cinq ans de réclusion criminelle, dont trois ferme, aux Assises de la Haute-Vienne, pour avoir tué il y a cinq ans son mari violent. Fatiha Taoui a été reconnue coupable d'homicide fin juin 2013, des faits pour lesquels le procureur de la République, Gilbert Emery, avait requis sept ans d'emprisonnement.
La peine prononcée au terme d'une heure de délibéré est assortie d'un sursis de deux ans et d'une "obligation de psychothérapie". "Par cette peine la cour a tenu à rappeler son obligation de sanction eu égard aux faits qui vous sont reprochés, mais elle a été soucieuse également d'y ajouter la possibilité d'un aménagement de peine qui pourrait être mis en place avant la fin de l'année", a souligné le président Gilles Fontrouge.
Tout au long du procès, les conseils de l'accusée ont tenté vainement de convaincre la cour que leur cliente avait agi en état de légitime défense. La mère de famille avait tué son mari, Ismail, dans la nuit du 26 au 27 juin 2013 en présence de ses enfants alors que celui s'était présenté au domicile familial armé d'un fusil. Un mois plus tôt, la justice avait pris contre ce mari violent une injonction d'interdiction d'approcher son épouse et ses enfants.
Condamné trois fois pour violences conjugales et harcèlement, la victime était connue de la police qui avait dû maintes fois intervenir au secours de son épouse qui cherchait à divorcer. Appelés à la barre, les deux aînés de la fratrie de trois, 18 et 16 ans aujourd'hui, ont décrit un contexte familial "étouffant", une mère persécutée et empêchée de sortir, un père tyrannique et bipolaire.
Réservée et discrète Fatiha Taoui, qui comparaissait libre, avait déclaré au premier jour du procès : "je regrette qu'il soit mort, mais je ne regrette pas d'être en vie avec mes enfants". Elle a été écrouée aussitôt après l'énoncé du jugement. Ses avocats ont dix jours phttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/our faire appel.
  1. Flash Actuhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/

Maëlys: ces 39 minutes pendant lesquelles Nordahl Lelandais aurait tué l'enfant

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Nordahl Lelandais a avoué avoir tué la petite Maëlys de Araujo dans la nuit du 26 au 27 août, dans la région du Pont-de-Beauvoisin (Isère). Il a cependant évoqué un "accident". Si l'implication du trentenaire ne semble donc plus faire de doute, les conditions de la mort de la fillette restent, elles, très mystérieuses.
Accident, meurtre impulsif, crime d'opportunité ou prémédité par un prédateur... quelle que soit la bonne hypothèse, il apparaît évident que Nordahl Lelandais n'a eu que peu de temps pour quitter avec la fillette -vivante ou déjà morte- le mariage où il se trouvait, et réapparaître ensuite.

Les enquêteurs ont remarqué qu'au moment de sa disparition, le portable du suspect a été mis en mode avion vers 2h45 et pendant 39 minutes. Un laps de temps qui aurait était à peine suffisant pour transporter discrètement Maëlys, dissimuler son corps retrouvé à une quinzaine de kilomètres du Pont-de-Beauvoisin, et revenir au mariage. Mais l'homme dit avoir d'abord caché le corps de Maëlys près de son domicile de Domessin, situé lui à seulement cinq kilomètres des lieux du drame.
La jeune fille était-elle alors déjà morte comme l'affirme Nordahl Lelandais? L'enquête devra lever cette zone d'ombre. L'enfant a-t-elle subi des violences physiques ou sexuelles? Si c'est le cas le trentenaire n'aurait eu au plus qu'une vingtaine de minutes pour les lui infliger. Ce qui accréditerait plutôt l'idée que l'enfant était bien déjà morte au moment où le suspect a quitté le mariage. Mais sans cependant la démontrer.
C'est alors qu'il aurait transporté le corps de Maëlys de Domessin jusqu'à un lieu reculé entre Saint-Franc et Attignat-Oncin, à une douzine de kilomètres de distance. Selon son avocat, il n'a fait que l'y déposer et ne l'a pas enterré. Une affirmation qui soulève d'autres questions, notamment sur l'efficacité des vastes recherches menés pendant des jours dans la région.
aits Divershttp://www.francesoir.fr/rubrique/faits-divers


mardi 20 mars 2018

Meurtre d'Alexia Daval: son mari Jonathann a été entendu le 9 mars

Jonathann Daval, qui a reconnu avoir étranglé son épouse Alexia en Haute-Saône, a été entendu par le juge d'instruction chargé de l'affaire, pour la première fois depuis sa mise en examen fin janvier pour "meurtre sur conjoint", selon des sources concordantes. Reçu vendredi 9 mars pendant environ une heure et demie par le magistrat instructeur, l'informaticien de 34 ans a maintenu les propos qu'il avait tenus le dernier jour de sa garde à vue, le 30 janvier, d'après une source proche du dossier.
Le suspect avait alors reconnu avoir tué Alexia Daval, 29 ans, lors d'une dispute conjugale, dans la nuit du 27 au 28 octobre, au domicile du couple à Gray-la-Ville. Il avait affirmé en garde à vue qu'il ne "voulait pas" la tuer, mais qu'ils en étaient venus aux mains et qu'il avait étranglé Alexia en tentant de la "maîtriser". Le couple connaissait de "fortes tensions" en rai
Selon les résultats de l'autopsie, la jeune femme de 29 ans a été violemment frappée et étranglée à mains nues. "La mort a été donnée volontairement et non pas accidentellement", avait souligné la procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot.
Jonathann Daval conteste toujours avoir brûlé le corps de sa femme, dont le cadavre avait été retrouvé fin octobre en partie calciné, dissimulé sous des branchages dans un bois à proximité du domicile du couple. Une précédente audition, programmée le 1er mars, avait été annulée en raison de fortes chutes de neige entre Dijon, où il est incarcéré, et Besançon. A cette occasion, la défense avait "décidé de cesser toute communication", "dans le seul intérêt de Jonathann Daval".
En détention provisoire, "il a été placé à l'isolement complet, dans une cellule individuelle", a seulement confié à l'AFP mardi son avocat Me Randall Schwerdorffer. Mon client "est très suivi physiquement et psychologiquement, les gardiens sont très attentifs à sa situation", a-t-il ajouté, décrivant un homme "amaigri, très affaibli et très fragile".
Pendant les trois mois de l'enquête diligentée par les gendarmes de la section de recherches de Besançon, Jonathann Daval avait maintenu qu'Alexia était partie faire un footing et qu'elle n'était jamais rentrée. En public, comme en privé, il s'était présenté en mari éploré. Il a finalement avoué le crime à la fin de sa garde à vue, acculé par les éléments scientifiques rassemblés par les gendarmes.

  1. Flash Actu http://www.lefigaro.fr/flash-actu/

Sylvain Dromard, retrouvé mort à la prison de Châlons-en-Champagne

Le Procureur de la République de Châlons-en-Champagne, Mr Eric Virbel, indique qu’il y a de fortes probabilités pour que Sylvain Dromard soit mort de cause naturelle. Il ajoute que l’hypothèse d’une surconsommation médicamenteuse est peu probable.

Comme pour tous les décès en milieu carcéral, une autopsie sera réalisée ce mardi ou mercredi afin de découvrir les causes réelles de la mort.

Sylvain Dromard avait été reconnu coupable du meurtre de sa femme, condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Murielle Bonin avait été reconnue (en première instance) coupable de complicité de meurtre, elle avait été condamnée à 18 ans de réclusion criminelle. Ils étaient respectivement condamnés pour assassinat et complicité d'assassinat. En appel, Murielle Bonin (l'ancienne maîtresse de l'accusé) avait été acquittée.

Le 2 février 2016, Sylvain Dromard avait été victime d’un accident de la circulation. Son véhicule avait violemment percuté un poids lourd, trois jours avant sa première comparution devant les assises de la Marne. Son procès avait été renvoyé à une date ultérieure.

Rappel des faits

Le premier procès se tient du 27 juin au 1er juillet 2016 devant la cour d'assises de Reims. Pendant cinq jours, la Justice va essayer de déterminer qui a tué la coiffeuse, Laurence Dromard. Au terme d'une semaine d'audience, et après 5 heures de délibéré, Sylvain Dromard, le mari de la défunte est condamné à 30 ans de réclusion criminelle. Murielle Bonin, son ancienne maîtresse, à 18 ans pour complicité. A l'origine, le procès aux assises de la Marne de Sylvain Dromard et de son ancienne maîtresse Murielle Bonin devait se dérouler à Reims les 3, 4 et 5 février. Mais l'accusé a été victime d'un très grave accident de la route deux jours avant le début de l'audience. Sylvain Dromard avait été mis en examen pour l'assassinat de son épouse 4 mois après le drame. Son corps ensanglanté avait été retrouvé à son domicile en juillet 2010. Néanmoins, depuis le début de cette affaire, il a toujours nié les faits. C'est sa maîtresse, Murielle Bonin qui avait dénoncé Sylvain Dromard. Pour sa part, elle avait été mise en examen pour complicité
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Maëlys: Des scientifiques publient les résultats d'enquêtes sur des preuves de meurtre de Nordahl Lelandais

lundi 19 mars 2018

Maëlys : la "quasi-totalité" des restes retrouvés, fin des recherches

Affaire Maëlys: Nordahl Lelandais entendu

Nordahl Lelandais, soupçonné d'avoir tué la petite Maëlys l'été dernier, doit être entendu aujourd'hui par les juges à Grenoble. L'homme a partiellement avoué les faits. Le corps de l'enfant a ainsi été découvert dans les montagnes sur ses indications.
Si Nordahl Lelandais a avoué avoir tué «involontairement» la fillette, il a jusqu'ici refusé de s'exprimer sur les circonstances de sa mort.
"Qu'on ne vienne pas nous dire que le mis en cause oeuvre à la manifestation de la vérité", a lancé le 8 mars Me Fabien Rajon, l'avocat des parents de la fillette, reprochant au conseil du suspect, Me Alain Jakubowicz, de l'avoir soutenu dans ses dénégations.
Également mis en examen pour l'assassinat du caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais a récemment reconnu l'avoir pris en stop le soir de sa disparition, avant de le «déposer un peu plus loin». 
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dimanche 18 mars 2018

Affaire Maëlys : les droits de la défense mis à l'épreuve

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Nordahl Lelandais en dira-t-il plus aux juges, lundi, sur la mort de Maëlys ? Les parties civiles en doutent et fustigent depuis le début de l'affaire son attitude,
qui ravive le débat - ancien - sur les droits et le rôle de la défense.


"Qu'on ne vienne pas nous dire que le mis en cause oeuvre à la manifestation de la vérité", a lancé le 8 mars Me Fabien Rajon, l'avocat des parents de la fillette, reprochant au conseil du suspect, Me Alain Jakubowicz, de l'avoir soutenu dans ses dénégations.

"En mentant à tout le monde, il m'a menti à moi aussi", s'est justifié ce dernier après le revirement de son client et la découverte du corps de l'enfant. Tout en soulignant que ce n'était pas un délit : Nordahl Lelandais avait le droit d'"exprimer une vérité qui s'est avérée inexacte", a dit Me Jakubowicz.

Une position "inacceptable" face à la douleur des parents, rétorquent les parties civiles, pour qui la famille de Maëlys a été "prise en otage" durant six mois par la défense alors que le dossier aurait dû l'inciter à "coopérer". Mais est-ce là son rôle ? "Pas du tout, cela ne ressort d'aucun texte. C'est le devoir du juge de découvrir la vérité ; celui de l'avocat est de défendre son client. Ce qui n'empêche pas de l'inciter à avouer quand les preuves sont là", répond à l'AFP Me François Saint-Pierre, pénaliste lyonnais connu notamment pour avoir défendu Maurice Agnelet dans l'affaire Agnès Le Roux. Le mot "vérité" ne figure ni dans le décret du 12 juillet 2005 relatif aux règles de déontologie de l'avocat, ni dans le règlement intérieur national de la profession, pas plus que dans le serment prêté par ses membres.

Et les pénalistes "disent tous qu'elle n'est pas leur souci premier", constate Edwige Rude-Antoine, directrice de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), qui a suivi de nombreuses robes noires dans les prétoires de l'Hexagone, plusieurs années durant, pour son livre "L'Éthique de l'avocat pénaliste", paru en 2014.

"Pas rare que l'on se déchaîne"

Beaucoup d'entre eux estiment qu'il vaut même mieux "avoir un doute sur la culpabilité", souligne cette juriste : pour bâtir sa défense, l'avocat s'interroge sur "la crédibilité de la parole de son client" par rapport aux éléments du dossier, à charge et à décharge ; il est "à la recherche du vraisemblable" et "libre de discuter les preuves adverses" - une "carte" que la défense ne pouvait pas "jouer" dans l'affaire Maëlys, aux yeux de l'avocat des parents.

"Cela ne vous regarde pas", a ainsi répondu Me Jakubowicz à des journalistes qui lui demandaient, tandis qu'il ferraillait contre l'accusation, s'il était convaincu de l'innocence de Nordahl Lelandais. "Il n'appartient pas à l'avocat de poser cette question à son client", abonde Me Saint-Pierre.

Depuis les aveux partiels du suspect, le débat s'est déplacé sur le terrain de la morale : les avocats d'auteurs de crimes présumés ne devraient-ils pas encourager leurs clients à avouer, plutôt que de défendre leurs intérêts ?, s'est-on interrogé. Au risque, parfois, de malmener la présomption d'innocence.

Dans un autre dossier très médiatisé, celui de la mort d'Alexia Daval, la procureure de la République à Besançon, Edwige Roux-Morizot, a déploré que ce principe ait été "bafoué chaque jour" au moment de l'interpellation du mari, en martelant que celui-ci avait "le droit de modifier ses déclarations, de les préciser, de les ajuster, et ce tout au long et jusqu'à l'issue de l'information judiciaire".

"Dans notre démocratie, il semble que l'opinion n'ait pas encore intégré que la défense est un droit essentiel. Il n'est pas rare que l'on se déchaîne contre la personne qui avoue", considère Edwige Rude-Antoine. Pour elle, "les avocats vont devoir rappeler que le procès (intenté par les) médias n'a rien du procès équitable" que la loi prévoit pour tout mis en cause.



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