jeudi 30 juin 2011

Joggeuse/Marcq: des auditions annulées

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai a annulé des déclarations d'Alain Penin faites lors de sa garde à vue dans l'enquête pour le viol et le meurtre d'une joggeuse à Marcq-en-Baroeul en septembre 2010, provoquant ce jeudi l'indignation d'avocats et de victimes.

Selon Me Abderrahmane Hammouch, avocat du meurtrier présumé, "les principaux PV d'audition de la garde à vue" ont été annulés car ces "déclarations ont été recueillies en ne respectant pas les règles de la garde à vue". Il souligne que son client "a été sans avocat pendant trois heures" et qu'on lui a ensuite imposé un "avocat de permanence" alors qu'il en réclamait un autre.

Selon le parquet général de Douai, l'annulation est "sans conséquence sur la suite de l'instruction" car des procès-verbaux contenant des aveux ont été annulés mais d'autres aveux figurent dans le dossier. Cette décision "n'a pas d'impact sur la mise en cause de Penin", qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le viol et le meurtre de Natacha Mougel.

Alain Penin "a avoué les faits devant le juge d'instruction" et "il a conduit les enquêteurs sur les lieux" du crime, explique Me Emmanuel Riglaire, avocat de la famille de la victime. Me Stéphane Maitre, avocat de la belle famille de Natacha, a cependant annoncé qu'il envisageait un pourvoi en cassation contre ces annulations. Selon lui, "les déclarations d'Alain Penin étaient (...) très importantes pour une manifestation complète de la vérité. En les faisant disparaître du dossier avec interdiction d'en faire état, cela revient (...) à organiser en toute légalité la disparition de preuves".

Une association de victimes, l'Institut pour la justice, s'est dite "indignée" dans un communiqué. Dans cette affaire, "la procédure judiciaire ne sera pas remise en cause dans sa totalité, mais tel ne sera pas le cas dans d'autres dossiers où les preuves matérielles ne sont pas aussi manifestes", selon elle.

Depuis le 15 avril, par application anticipée de la réforme de la garde à vue, les avocats ont le droit d'assister leurs clients durant les interrogatoires de police ou de gendarmerie. Dans une décision du 31 mai, la cour de Cassation s'est prononcée en faveur de l'annulation des déclarations de garde à vue recueillies sans que le suspect ait bénéficié de l'assistance d'un avocat. Cette arrêt a un effet rétroactif qui permet aux mis en cause, dans les six mois suivant leur mise en examen, de plaider la nullité des actes (auditions, confrontations) réalisés en garde à vue sans la présence d'un avocat. La validité de milliers de procédure risque d'être remise en cause par cette décision de la cour de Cassation, estiment plusieurs sources judiciaires.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/06/30/97001-20110630FILWWW00638-joggeusemarcq-des-auditions-annulees.php

Affaire du double infanticide : bataille de savants toxicologues

C'était la pièce maîtresse de la nouvelle défense de Marie-Hélène Martinez. Celle qui devait faire basculer le procès et, pourquoi pas, permettre l'acquittement de la mère de Mélissa, 8 ans, et Jason, 7 ans, morts empoisonnés aux barbituriques, en 2005, à Marseille.
Condamnée à 10 ans de prison pour ce double infanticide à Aix, l'accusée avait été mise en examen à partir des accusations de son ancien époux, Jean-Paul Steijns, le beau-père des enfants, mais aussi des conclusions toxicologiques. Les expertsn'avaient décelé de traces d'intoxication médicamenteuse ni chez elle, ni chez le bébé mis au monde quelques heures après la mort de ses enfants.
Des expertises en contradiction avec la position de l'accusée, qui affirme avoir été aussi victime d'un empoisonnement de la part de Steijns. Ce qui l'aurait plongée dans le coma. Tout l'enjeu de la défense était donc de démonter ces expertises, afin de prouver la bonne foi de l'accusée. C'est par l'intermédiaire de Patrick Mura, vice-président de la société française de toxicologie analytique et expert à la cour de Poitiers, que Me Bottai et Me Baduel ont tenté de semer le doute dans la tête des jurés varois.
Élimination post-mortem
Après avoir critiqué la fiabilité des techniques du laboratoire de police scientifique de Marseille (LIPS), Patrick Mura a estimé qu'on ne pouvait "en aucun cas exclure le décès du nourrisson par intoxication médicamenteuse". "S'il y avait eu des traces de médicaments dans le sang maternel, on en aurait forcément retrouvé chez le bébé", avait certifié, un peu plus tôt, Joëlle Burle, du LIPS. "Existe-t-il un processus d'élimination post mortem ?", avait alors tenté Me Baduel.

"Non, mais il y a des phénomènes, comme la putréfaction, qui peuvent dégrader ces substances." Et lorsqu'il fait chaud, la putréfaction est plus rapide. Déposé sur le balcon de l'appartement des Steijns, entre le 19 et le 21 septembre 2005, le petit corps aurait-il alors éliminé plus vite les barbituriques ? "Pouvait-on retrouver ces médicaments dans les viscères du nourrisson ?", insiste Me Baduel. "C'était quasi impossible", assure Patrick Mura. Un élément de taille vient pourtant affaiblir la thèse du témoin de la défense : les cadavres de Mélissa et Jason étaient, eux aussi, en état de putréfaction. Et pourtant, des traces de quatre anxiolytiques et deux neuroleptiques ont été retrouvées!
Reste la dernière analyse : celle des cheveux, réalisée sur les deux enfants ainsi que sur le couple Steijns. "Le cheveu a une mémoire historique de tout ce qui a été absorbé par l'individu, explique le toxicologue, Pascal Kintz. Un centimètre égale un mois de vie. Mais tout ce qui a été avalé 10jours avant le prélèvement n'est pas visible car les cheveux n'ont encore pas eu le temps de l'intégrer." En clair, les mèches de Mélissa et Jason n'ont pas pu déterminer la dose de barbituriques qu'ils ont ingérée en mangeant les cannellonis empoisonnés.
En revanche, ils étaient drogués depuis des mois ! "Je n'ai jamais vu de telles concentrations de médicaments. Les quantités sont phénoménales", martèle l'expert. "Mais Steijns parle d'une seule intoxication", note le président Tournier. "Ces résultats ne correspondent pas à une exposition unique", insiste l'expert. Mélissa et Jason auraient-ils été drogués sur le long terme sans que personne ne s'en aperçoive ? "Je n'ai jamais rien remarqué", assure la mère. "C'est étonnant !", note, sceptique, le toxicologue. Même version du côté de Steijns.
Steijns a-t-il paniqué ?
C'est, peut-être, de Michèle Battista, pédopsychiatre, qu'est venue la clé de l'énigme. Un usage habituel de ces barbituriques favorise leur tolérance. "Pour obtenir les mêmes effets à chaque fois, il faut augmenter les doses", explique-t-elle. Le mois précédant leur mort, Jason et Mélissa étaient en vacances chez leur père. À leur retour, ils étaient sevrés. Une dose identique à celle qui leur était administrée avant leurs vacances aurait alors pu être accidentellement mortelle. Découvrant leur mort à 2h du matin, dans la nuit du 18 au 19 septembre, Steijns aurait paniqué. Et Marie-Hélène Martinez aurait accouché prématurément.

La décision de se débarrasser des corps dans le coffre de la BMW n'aurait alors été prise que plusieurs heures plus tard. Une thèse qui expliquerait l'absence de mobile ainsi que les conclusions de l'entomologiste. L'expert est en effet formel : le cadavre de Jason n'a pas été enfermé dans un sac immédiatement après sa mort. Deux inconnues demeurent : qui avait l'initiative de ces intoxications et pourquoi Steijns, qui avait parlé d'accident dès son interpellation, a changé de version ?
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/affaire-du-double-infanticide-bataille-de-savants-toxicologues

Les avocats d’Omar Raddad réclament de nouvelles analyses

Les analyses des traces ADN retrouvées mélangées au sang de Ghislaine Marchal permettront-elles d’établir le profil génétique de son « propriétaire » ? La question reste encore posée même si, a priori, les prélèvements déjà exploités en 2000 – et qui avaient montré que ces empreintes n’étaient pas celles d’Omar Raddad – ne pourront certainement pas parler davantage.

Le parquet de Grasse, joint par nos soins, confirmait hier que « l’on va plutôt dans ce sens », bien que le laboratoire chargé des analyses n’ait toujours pas rendu ses conclusions. « Et pour cause, je sais par la Chancellerie qu’elles n’ont toujours pas été réalisées. Le laboratoire a beaucoup de travail actuellement et a donc obtenu un délai supplémentaire », explique l’avocate parisienne Sylvie Noachovitch qui défend les intérêts du jardinier marocain.

Il veut obtenir la révision de son procès

Celui-ci a toujours nié le crime de la riche héritière, tuée dans la chaufferie de sa villa de Mougins en 1991. Un crime qui avait ému l’opinion en raison de sa barbarie et de la phrase « Omar m’a tuer » écrite en lettres de sang et désignant Raddad comme le meurtrier. Condamné à 18 ans de prison, ce dernier a bénéficié d’une grâce présidentielle accordée par Jacques Chirac en 1998. Il veut maintenant obtenir la révision de son procès et que son innocence soit reconnue.

« Ces prélèvements ADN ont déjà fait l’objet d’analyses à l’occasion de précédentes procédures. Techniquement, ils ne pourraient plus être exploités. C’est extrêmement contrariant », commente de son côté Me Gérard Baudoux, du barreau de Nice, qui intervient également dans ce dossier.

Depuis plusieurs mois, toutes les personnes qui sont impliquées dans la défense du jardinier marocain* réclament la comparaison des traces ADN avec le fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg). Car si le code génétique masculin retrouvé dans le sang de la victime correspondait à quelqu’un de déjà fiché, ce serait évidemment de nature à désigner un suspect. Et, peut-être, de disculper Omar Raddad.

« Puisque l’extrait de l’ADN envoyé au laboratoire a été totalement exploité par d’autres analyses et n’est plus exploitable, alors effectuons un nouveau prélèvement du sang retrouvé sur les portes de la chaufferie », poursuit Me Noachovitch. Des mesures sans doute nécessaires pour faire éclater la vérité, qui prendront encore du temps. Omar Raddad, qui fait l’objet d’un film actuellement sur les écrans, n’en est plus à quelques mois près.

*Omar Raddad est aussi soutenu par un détective privé, Bernard Narenjo et par Me Bertagna


http://www.nicematin.com/article/faits-divers/les-avocats-d%E2%80%99omar-raddad-reclament-de-nouvelles-analyses

Il avait tué et dépecé son épouse : Christian Carrié devant les assises

En août 1998, Djamila Iftene, 22 ans, disparaissait subitement d’Avèze, à proximité du Vigan. Dix ans après, Christian Carrié, son ex-mari, avouait l’avoir poignardée, dépecée et donnée à manger à ses trois chiens, prenant le soin de faire cuire certains morceaux. Les bergers allemands se sont eux aussi volatilisés le jour suivant. Depuis hier, Christian Carrié comparaît devant les assises du Gard pour répondre de ce meurtre qu’il a contesté un mois après ses effroyables déclarations.
Bien triste sire que ce quinquagénaire déjà condamné en 2002 et 2005 pour avoir imposé des agressions sexuelles d’abord à son fils né d’une première union, puis à la fille qu’il a eue avec Djamila en 1996.
Petit, gringalet, le visage émacié, le regard inquisiteur le plus souvent rivé vers les bancs du public où il semble avidement chercher une connaissance... Soudain ses yeux s’illuminent, il sourit, il a repéré Lisa (1), sa fille entourée et soutenue par sa famille d’accueil et l’administrateur ad hoc. Chaque occasion sera alors bonne pour amorcer un échange avec l’adolescente aujourd’hui âgée de 15 ans.
Les jurés gardois ont découvert la personnalité inquiétante de Christian Carrié. À l’époque des faits, il vivait de prestations sociales et aurait perdu 75 % de ses revenus mensuels s’il n’avait pas, au moment de la séparation avec Djamila, obtenu la garde de sa fille.
La violence, les excès, les déviances sexuelles, un penchant pour l’exhibitionnisme, l’alcoolisme et le mépris de la souffrance des autres sont mis en exergue par les experts psychiatres et psychologues mais aussi par tout son entourage.
Certains de ses proches confessent qu’il maltraitait également les animaux qu’il élevait. "Il saignait les moutons vivants dans sa cuisine. Il les découpait en morceaux et les congelait... Un jour, il a pendu un petit chien qui aboyait trop, selon lui. Comme il ne mourait pas assez vite, il l’a achevé à coups de pelle... Une autre fois, il a pendu une chèvre par les pattes arrières et l’a éviscérée vivante...". Les exemples dénoncés par les enquêteurs, ses ex-compagnes et la famille de l’accusé sont pléthores.
"Il n’était jamais tendre avec les bestioles, il a tapé toutes ses femmes, il les séquestrait, c’est un fainéant, il est un peu malade mental, il voulait mettre un élevage de brebis dans sa maison... De toute façon, c’était un taudis !"
Et son frère Patrick Carrié d’expliquer aux jurés que Christian avait appris à découper les bêtes à l’abattoir de Ganges où, adolescent, il se rendait avec son oncle boucher. "Quand il est ivre, il est capable du pire..." Dans le box, son aîné se lève et l’interpelle : "De quel bar tu sors ?"
Aujourd’hui, il faudra que Christian Carrié explique comment il a, de 1998 à 2005, fait “vivre” Djamila au travers de courriers à sa famille, de déclarations à des organismes sociaux et de pseudo-confidences aux amis de la jeune femme. Pourquoi toutes ces manigances si, comme il le soutient, il n’a pas tué la mère de sa fille ?
http://www.midilibre.fr/2011/06/30/l-inquietante-personnalite-de-l-accuse-christian-carrie,346315.php

Doubs : 15 ans requis et prononcés

« Je suis foutu », avait déclaré Raphaël Mourot alors qu’il venait de s’effondrer, mortellement touché à l’abdomen d’un tir de carabine infligé par Bernard Bergez. La victime avait 28 ans. L’assassin près du double. Quelques minutes plus tôt, le premier avait sorti le second manu militari de chez lui car il venait une nouvelle fois au cours de cette soirée d’après élections municipales de l’insulter, lui et sa femme, sous leur toit où tous ensemble célébraient l’élection de la maîtresse de maison.
Blessé dans son orgueil d’être ainsi mis dehors « comme un objet, comme un sac », Bernard Bergez était revenu pour tuer, même s’il s’en défend aujourd’hui, arguant qu’il n'a « pas voulu ça », qu’il visait « à côté » et même : « Je ne voulais pas tirer » (notre édition d’hier).
« Il est foutu et ma vie aussi », avait-il alors considéré devant à la victime gisant à terre, alors qu’il venait de remiser son fusil de chasse dans sa voiture et d’assurer les personnes s’étant précipitées au secours du jeune homme touché à mort qu’il ne chercherait pas à s’enfuir et attendrait les gendarmes ici, à côté de sa voiture dont il s’était décalé « pour mieux mettre en joue », comme il l’a déclaré quelques heures plus tard aux enquêteurs.
« Vous avez foutu votre vie en l’air mais c’est de votre seule faute et vous, vous êtes vivant », lui a lancé hier M e Serri, l’avocat de la partie civile représentant la compagne, les parents et frères du jeune homme décédé qui, comme la salle d’audience bondée pendant ces deux journées, auront été secoués de sanglots au fil des débats.
« S’il avait voulu faire peur, il aurait tiré en l’air ou à côté ! »
Absents bien évidemment du prétoire, les deux enfants de la victime, 5 et 6 ans aujourd’hui, auront néanmoins été présents en permanence, tant dans les déclarations déchirantes de leur mère-courage (« Qu’est-ce que je leur dis moi à mes enfants ? Comment je leur explique pourquoi on a tué leur père ?»), que par les photos présentées par M e Serri et la teneur de sa plaidoirie. Des propos vibrants où l’avocate a décrit « une famille brisée qui fait corps mais crève de cette absence d’explication. Car ce n’est pas possible de prendre une vie pour des motifs aussi futiles et ridicules ! »
Et de souligner : « Raphaël était un beau gars, jeune, aimé des siens, libre et indépendant, il était aimé et respecté et avait une vie de famille épanouie. Bref, il représentait tout ce que Bernard Bergez n’était pas. » Quant à la préméditation ? « Il ne lui a laissé aucune chance. Quand on est chasseur depuis plus de trente ans et qu’on a une cible à une dizaine de mètres, on sait où on tire. S’il avait voulu faire peur, il aurait tiré en l’air ou à côté ! »
L’avocat général Ruard fait chorus et démontre point par point tant l’intention homicide que la préméditation : « Il est allé chercher l’arme avec laquelle il chasse habituellement, le coup de feu a été tiré à bout portant, il a attendu que la victime soit descendue de chez lui pour tirer ; le coup de feu, dirigé sur une région vitale, a été tiré sans sommation.» Pour le ministère public, les faits méritent « quinze ans de réclusion criminelle suivis de cinq ans de suivi sociojudiciaire avec obligation de soins ».
Il encourait la réclusion criminelle à perpétuité
À la défense, M e Degenève tentera de lever la préméditation en soutenant qu’en fait, son client a eu peur et, « dans un état de sidération qui a mis son inconscient à ciel ouvert, a appuyé sur la détente car il était submergé par l’angoisse ». la cour a rendu son verdict après une heure de délibérations. Bernard Bergez est condamné à 15 ans de réclusion.
Il encourait la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir ôté la vie à un homme. Quinze ans donc, face à la détresse des proches de la victime et à leur peine, perpétuelle.
http://www.estrepublicain.fr/fr/a-la-une-aujourdhui/info/5337511-Doubs-15-ans-requis-et-prononces

Gard : le cauchemar d'une fille mène son père aux assises

Le procès de Christian Carrié, 50 ans, accusé d'avoir poignardé son ex-compagne en 1998 à Avèze (Gard), un meurtre sans cadavre mais dont leur fille a confié, en 2006, qu'elle rêvait régulièrement, s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises du Gard à Nîmes. Après avoir dans un premier temps reconnu le crime dont Djamila, de 15 ans sa cadette, aurait été la victime, le quinquagénaire s'est rétracté.

C'est en 2006, huit ans après les faits présumés, que la fille du couple, âgée de deux ans à l'époque, raconte à une juge pour enfants un cauchemar récurrent dans lequel elle voit son père tuer sa mère d'un coup de couteau. Christian Carrié était alors mis en cause pour avoir agressé sexuellement sa fille. Alertés, les gendarmes de la section de recherches de Nîmes, qui enquêtent déjà depuis quelques mois sur la disparition de la mère, survenue en 1998, procèdent, en vain, à de nombreuses investigations, dans la région du Vigan, mais aussi sur tout le territoire national.

Aucune trace

Entendu en décembre 2008, Christian Carrié reconnaît dans un premier temps avoir tué son ex-compagne d'un coup de couteau, dix ans plus tôt, avoir découpé le corps en plusieurs morceaux, en avoir jeté une partie dans des containers publics, avant d'en faire dévorer le reste par ses chiens. Les gendarmes procèdent alors à de nombreuses expertises scientifiques, dans la maison du couple, mais aussi sur des terrains appartenant au suspect, sans pour autant retrouver la moindre trace, ni du corps de Djamila, ni des chiens, dont ce dernier affirme s'être séparé.

Quelques semaines après ses aveux, Christian Carrié se rétracte devant un juge à qui il explique avoir avoué le crime dans le seul but de pouvoir rejoindre la cellule de la prison dans laquelle il était alors incarcéré pour l'agression sexuelle de sa fille. Celle-ci, âgée de 15 ans aujourd'hui, s'est constituée partie civile et a pris place mercredi matin dans la salle des assises aux côtés de ses avocats. Christian Carrié encourt la réclusion criminelle a perpétuité. Le verdict est attendu vendredi.
http://www.lepoint.fr/societe/gard-le-cauchemar-d-une-fille-mene-son-pere-aux-assises-29-06-2011-1347112_23.php

Règlement de comptes conjugal

Le 23 septembre 2009, dans la soirée, un petit frère paniqué envoie un SMS à son grand frère majeur : le père, séparé de sa concubine et récemment sorti de prison, menace avec un fusil la mère de famille et va tirer. Effectivement, quand le grand frère arrive enfin (il était occupé vers Valenciennes), la mère a reçu une balle dans la cuisse. Une partie de celle-ci a été très abîmée. Et, alors que le coup a été tiré au moins 45 minutes avant, les secours n'ont pas encore été alertés par le tireur ! Quant au petit frère, que l'homme au fusil a menacé de tuer, il est terrorisé.
Belkacem Boumaza, un Hémois âgé aujourd'hui de 41 ans, est venu dans la maison qu'il connaissait bien en pénétrant par la véranda. Il le répète hier devant la présidente Nourith Reliquet : « C'est un accident, j'ai dû tapoter le canapé avec le bout du fusil et le coup est parti ». En réalité, il s'agit d'une cartouche de chevrotines. La gerbe des plombs, pour l'essentiel, a touché l'ex-concubine.


La procureure explique : « En réalité, on voit bien dans cette affaire toute la problématique des femmes subissant la violence conjugale. Elles sont enfermées dans la terreur. Il existe d'ailleurs une escalade. On les humilie, on les frappe et, ensuite, les violences deviennent de plus en plus graves ». La victime, défendue par Me Thibaud Lemaitre, avait cherché à porter plainte à plusieurs reprises.
« Je n'ai jamais voulu la tuer ou la blesser, je voulais me suicider, j'ai été trahi, j'avais perdu mon honneur » assure le prévenu.
Évidemment, du côté de l'accusation et de l'avocat de la victime, on souligne cette scène où le tireur paraît-il accidentel continue à menacer son ex-compagne alors que celle-ci, effondrée sur le canapé, baigne dans son sang.
Maison luxueuse au nom
de sa compagne
Le contexte de ces violences conjugales est tout à fait particulier. Le prévenu rappelle qu'il avait mis au nom de sa compagne une maison luxueuse, des meubles de prix, de l'argent. « Elle ne voulait accepter aucun arrangement » dit-il. Évidemment, l'ancien braqueur ne pouvait guère mettre à son nom des biens immobiliers ou mobiliers ; même chose pour des dépôts d'argent officiels : fisc, police et justice auraient été tentés d'y jeter un coup d'oeil suspicieux.
La procureure demande quatre ans de prison contre « un prévenu qui a l'habitude d'exercer des violences sur les autres ». Me Julien Bensoussan défend avec vaillance la thèse de l'accident. La présidente Reliquet annonce après délibérations quatre ans de prison dont un an avec sursis et mise à l'épreuve

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/06/29/reglement-de-comptes-conjugal.shtml

mercredi 29 juin 2011

Meurtre de Clélia : le procès, toujours aussi tendu, devrait se terminer ce soir

La faculté des magistrats et avocats à se trouver des motifs de querelle étant inépuisable, le procès du meurtre de la pauvre Clélia a repris ce matin comme il se traîne depuis deux jours : dans la tension et l'agressivité, d'où aura bien du mal à émerger la vérité.

Pire, ces comportements hostiles et impolis semblant avoir une tendance contagieuse, l'accusé a même semblé vouloir se mettre au niveau, ce matin, ce qui n'est évidemment pas dans son intérêt. On peut toutefois comprendre un certain agacement, à entendre le portrait qu'ont dressé de lui deux jeunes femmes qui ont fréquenté le couple Clélia – Julien et ses soubresauts.
L'une après l'autre, elles sont venues ce matin raconter un jeune homme calme, pondéré, poli, mais qu'une extrême jalousie transformait parfois en impulsif violent, « mi-ange, mi-démon », a dit l'une d'elle. Toutes deux sont allées en vacances à Valras avec le jeune couple et racontent un séjour gâché par les querelles. Des disputes, des insultes, des gifles, et même un soir, un couteau, sorti par Julien Sailly à l'encontre d'autres jeunes gens.
Au milieu de ce prétoire tendu, accrochées à la barre comme pour ne pas se laisser emporter par l'agressivité ambiante, ces deux jeunes femmes ont eu bien du mal à expliquer le détail de tout cela. Luc Frémiot, l'avocat général, que Blandine Lejeune, avocate de la famille de Clélia, a été tentée de suivre sur ce point, avait cru comprendre qu'il s'agissait de régler un problème de cigarette. Un couteau pour une cigarette. Eric Dupond-Moretti se lève, alors, et rafraîchit la mémoire de l'une de ces deux dames. A la réflexion, il y a aussi une histoire de provocation avec une bande de skinheads. Un couteau pour se défendre des skinheads, alors ?
« C'est tout de même autre chose, non ? » Dupond-Moretti s'assied et la présidente demande à son client de se lever pour s'expliquer à propos de tout cela, ainsi que d'une violente dispute entre les deux jeunes amoureux, dans la maison de l'une des deux témoins.
C'est là que Julien Sailly aurait mieux fait de s'en tenir à la politesse qu'il affiche depuis lundi matin. La présidente Sylvie Karas l'interrompant d'une question supplémentaire, il reprit cette phrase qu'on entend à tout bout de champ depuis deux jours, et sur le même ton excédé : « Vous permettez que je termine ? »
Bon, terminez donc : « J'ai été le premier à dire que cela arrivait. Clélia et moi, on se disputait, c'est vrai, il y avait même parfois des gifles, je n'ai jamais dit le contraire. Il n'y a pas de problème avec ça. » Et, l'une des deux dames ayant fait remarquer qu'elle aussi avait subi des violences de la part de son ex-mari : « Elle est là, aujourd'hui. Elle n'est donc pas morte. Elle a subi des violences mais ça ne fait pas de son mari un meurtrier. Moi, je reconnais des querelles avec Clélia, mais ça ne fait pas de moi un meurtrier. »
Le verdict devrait être rendu ce soir. Tard. 
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/06/29/article_meurtre-de-clelia-le-proces-toujours-aussi-tendu.shtml
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Dossier Camus : le Parquet craque

IL a fallu quinze jours, à 24 heures près, pour que les confessions et révélations à l'union de Rémi Camus contrarient, de manière visible, et le juge d'instruction à Cambrai et le Parquet général à Douai. Rappelons-le, Rémi Camus, quadragénaire thiérachien dont le profil n'a rien à voir avec celui d'un enfant de chœur, est recherché depuis plusieurs mois par la justice dans le cadre d'une affaire de vol et de recel d'objets anciens, affaire datée de 2003 et à laquelle le nouvel honnête homme se dit étranger. Une information judiciaire a été ouverte, mais Rémi Camus n'a pas eu l'audace de s'expliquer devant juge d'instruction, Rodolphe Uguen Laithier, lors d'une convocation pour première comparution en avril. L'ancien délinquant craignait de ne pouvoir compter sur un procès équitable. Son avocat chaunois, Me Gaterre, semble-t-il pas très fan du magistrat instructeur, avait du reste appuyé ses dires.

Un comportement « déplacé »

Situation délicate s'il en est et, désormais, légèrement ubuesque puisque celui - casier chargé mais rangé dit-il - que les enquêteurs soupçonnent de vol et de recel, est sous le coup d'un mandat d'arrêt. Mieux : le Parquet près la cour d'appel de Douai (le poste de procureur est vacant à Cambrai. Il sera pourvu en septembre), parquet lecteur (et on le remercie) épisodique (ce qui est dommage) de l'union paraît aujourd'hui perdre un peu de sa patience. En quelques mots, voilà ce qu'il fait comprendre : Camus ferait bien de se rendre parce qu'il va se faire coincer ; l'avocat gagnerait à raser les murs et à réviser son code de procédure pénale et le juge d'instruction ou les substituts de Cambrai, dont ce n'est pas le métier de communiquer, auraient probablement pu mieux gérer leur épais silence.
Bref, un homme a aujourd'hui les coudées franches pour parler. Il s'appelle Jérôme Marilly et n'est autre que secrétaire général auprès du parquet de Douai. C'est aussi lui qui occupera à plein-temps, en septembre, le poste de procureur à Cambrai. Ce qui n'est une petite besogne.

Aucune négociation

« Dans le dossier Camus, l'interrogatoire de première comparution, auquel ce monsieur ne s'est jamais rendu, il ne pouvait être mis en détention, ne serait-ce que pour des considérations techniques, par exemple les délais nécessaires pour être reçu par le juge des libertés. Il n'était même pas question d'une mise en examen, même si cela reste une possibilité. Il y aurait donc sûrement eu une demande de mise sous contrôle judiciaire. Au lieu de cela, poursuit Jérôme Marilly, cette personne s'est soustraite à la justice et son avocat semble approuver cette démarche en critiquant, au surplus vertement, l'attitude du juge d'instruction. Ce n'est pas au Parquet de défendre l'instruction, mais ce qui est clair, c'est que les propos de Me Gaterre et son comportement nerveux ont été totalement déplacés. Nous nous en sommes d'ailleurs ouverts au barreau de Laon et nous attendons une explication. » Rémi Camus sera également content de l'apprendre : le Parquet de Douai n'est pas du tout disposé à négocier pour garantir à l'intéressé une suite de procédure sans détention. « Par exemple, si nous finissons par l'arrêter dans un aéroport, ce qui va arriver, il est presque certain qu'alors, il séjournera quelque temps en prison, éclaire l'émissaire Marilly. Ce dossier, ne l'oublions pas, date de 2003* ! Il est grand temps d'en terminer le traitement », explique le ministère public.
Vues de l'Aisne, les choses semblent mal engagées par le resquilleur Camus et son conseil chaunois. Ce dernier, qui officiait dans les prétoires quand l'instructeur débutait en fac, entend bien ne rien lâcher. Et dénoncer, par exemple, la jonction au dossier, par le juge d'instruction, d'un article de presse pas sucré dans lequel le silence du magistrat côtoyait les paroles d'un fugitif… « Il y a beaucoup de tensions et d'incompréhension dans cette affaire. Je fais partie de ceux qui pensent que, sauf cas très particuliers, l'institution judiciaire se doit de communiquer », estime néanmoins Jérôme Marilly. Un bon début pour cette fin… provisoire.

Yves KLEIN

*En matière de délit, le délai au-delà duquel les poursuites ne peuvent plus être engagées est de dix ans.

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/dossier-camus-le-parquet-craque

Sept ans de prison pour Roger Patte

L'avocat général Bernard Lambert avait requis 9 ans de détention. Les jurés ont reconnu Roger Patte coupable mais ne l'ont condamné qu'à sept ans de prison.
La deuxième journée du procès de Roger Patte 47 ans, accusé de violences volontaires aggravées ayant entraîné pour sa compagne la perte de son œil droit suite aux coups et à un début de strangulation perpétrés sur sa personne le 3 janvier 2009, au 22 avenue du chasselas à Moissac, aura été placée sous le thème de la célérité. Un accusé qui reconnaît les faits et une victime qui n'en rajoute pas, jusqu'à se demander ce que Roger Patte peut bien faire en prison. Certainement en raison de la perte de conscience qui n'a pas permis à la femme de vivre ce qui lui est arrivée avec le même effroi que ne l'indique le dossier d'accusation. C'est ainsi que les plaidoiries de Me Sophie Gervais dans l'intérêt de la victime et Me Stéphanie Nauges en défense ne dépassèrent pas les vingt-cinq minutes et le réquisitoire de Bernard Lambert les trente-cinq minutes, montre en main. Avant cela le docteur Daniel Azenberg aux formules percutantes et pleines de bon sens avait eu le temps d'indiquer que l'accusé qui se dit guéri de la dépendance à l'alcool « ne l'était pas encore dans sa tête ».

L'alcool circonstance aggravante

En fin de matinée, Me Sophie Gervais dans l'intérêt de la victime toucha les jurés sur le thème « des violences faites aux femmes, qui font énormément de victimes ».
De son côté l'avocat général Bernard Lambert démarra en précisant qu'il ne s'agissait pas « du procès de l'alcoolisme » mais celui d'un homme. L'alcoolisme n'est plus une circonstance atténuante mais aggravante, aujourd'hui. Il reprit minutieusement le dossier avant de requérir neuf ans de prison parce qu'il y avait « volonté de tuer, pour ne pas la perdre ». En défense Me Stéphanie Nauges pointa l'alcoolisme notable des deux acteurs du drame sans quoi « rien ne serait arrivé ».
Et de poursuivre en notant que Roger Patte n'avait jamais été « violent avec ses précédents amis ou ses enfants ».
Avant que le jury ne se retire pour délibérer Roger Patte renouvela des excuses sans regarder la victime. Cent cinq minutes plus tard, il était condamné à sept ans de prison (il a déjà effectué en préventive deux ans, cinq mois et 23 jours).
http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/29/1117796-sept-ans-de-prison-pour-roger-patte.html

Clélia : et si on donnait une chance à la vérité ?

Il y a donc eu une soirée en boîte, au Flibustier à Lille. Vers quatre heures du matin, « Clélia en avait marre, elle n'allait pas trop bien, alors elle a téléphoné à Julien pour qu'il vienne nous chercher ». Julien dont elle pensait qu'ils étaient à nouveau ensemble, après divers orages, mais pour qui Priscilla comptait au moins autant qu'elle, apparemment.
Mais ce soir-là, les deux filles dans la même boîte, il était couché, Julien. Pourtant, froid de canard ou pas, il s'est relevé et il est venu avec sa Twingo rue Gambetta. « On était à peine partis quand Clélia a reçu le SMS de Priscilla. Elle lui disait que Julien était avec elle, maintenant.
Alors, Clélia a voulu des explications, je pense que j'aurais fait pareil... » Justine assiste alors à une scène entre Clélia et son (ex ?) petit copain. « C'est elle qui a giflé Julien en premier. » Il y a trois ans, elle a dit l'inverse, fait remarquer la présidente. « Ah, je ne sais plus. Mais tout de même, je crois que... » Passons. Il y a des gifles, c'est sûr, et même une morsure à la main droite de Julien, selon lui. « Alors ça, je l'aurais vu, je crois ... » Le gamin fait la moue dans son box. « En revanche, elle a essayé de lui donner des coups de pied, mais je crois qu'à cause du levier de vitesses, elle ne l'a pas touché. »

« Mettre les chosesau point »

En tout cas, arrivés chez Justine, à Haubourdin, Clélia veut dormir là, mais Julien la convainc : « Ils se sont calmés en discutant un moment sur le banc de l'école, à côté de chez moi. » Justine les a vus partir, vaguement inquiète. « Je voulais absolument mettre les choses au point », dit Julien. « On avait été ensemble plus d'un an, je voulais lui dire franchement que c'était fini et que j'étais avec Priscilla. » La voilà, Priscilla. Aussi blonde que Clélia était brune. Aussi jeune, aussi. « Je m'en veux tellement. Si je n'avais pas envoyé ce message ... » Mais elle en a envoyé d'autres, ensuite, sur le portable de Julien, qui ne lui a pas répondu, d'abord. Trop occupé, évidemment. « Notre discussion a duré un long moment, on roulait sans but. » Ce n'est qu'à 5 h 23 qu'il rappelle Priscilla. À cette heure-là, le portable de Clélia ne répond pas. Pourtant, les deux appareils sont repérés par la même borne, à Sainghin-en-Weppes. « J'étais sorti de la voiture, Clélia était restée à l'intérieur », dit Julien. « Ensuite, on est rentrés, et arrivés au rond-point, plus très loin de chez elle, elle m'a dit : "Ça me saoule, laisse-moi là." Je l'ai laissée là et je suis rentré. » Voilà, on n'en sait toujours pas plus. Sauf que Clélia aurait sans doute dit « ça me saoule » aussi, hier, si elle avait pu subir l'ambiance délétère de l'audience. Ça devait être l'après-midi des ados, ça a été le jour des règlements de comptes entre magistrats et avocats et ça a bien plombé la recherche de la vérité
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/06/29/article_clelia-et-si-on-donnait-une-chance-a-la.shtml

Affaire Valentin : le renvoi de Moitoiret aux assises se décide aujourd’hui

Les parents du petit Valentin sauront aujourd’hui si le meurtrier présumé de leur fils sera jugé ou non, début octobre, par la cour d’assises de l’Ain. Conformément à ce qui avait été acté le 20 mai dernier, dans une audience à huis clos, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon rendra son délibéré ce matin sur le recours introduit par les avocats de Stéphane Moitoiret, meurtrier présumé de ce petit garçon de 10 ans, frappé de plusieurs dizaines de coups de couteau le 28 juillet 2008, dans la commune de Lagnieu.
Confondu par des éléments matériels, son ADN mélangé à celui de la victime, et les déclarations de son ancienne compagne, Noëlla Hego, à ses côtés pendant vingt ans sur les routes d’une errance délirante, Moitoiret avait été interpellé en Ardèche moins d’une semaine après le crime. Détenu depuis près de trois ans au sein de l’unité spéciale (UHSA) de l’hôpital psychiatrique du Vinatier, à Bron, son cas n’a cessé depuis de susciter la controverse entre experts psychiatres.
Sur les dix spécialistes consultés, appelés à se prononcer sur la question de la responsabilité pénale de cet homme aujourd’hui âgé de 41 ans, atteint de psychose, quatre ont conclu à l’irresponsabilité pénale, les six autres ayant diagnostiqué une altération du discernement au moment des faits. Début mars, après deux ans et demi d’instruction, la décision était prise, par le magistrat instructeur, de faire comparaître Stéphane Moitoiret devant la cour d’assises, pour « assassinat avec actes de torture ou de barbarie sur mineur de moins de quinze ans ». L’idée était de faire trancher le jury populaire sur la question de sa responsabilité pénale, sur la base des dix expertises rendues.
Le considérant non accessible à une sanction pénale, ses avocats avaient fait appel de l’ordonnance de renvoi devant les assises. La chambre de l’instruction peut confirmer ce renvoi ce matin, faire droit à la demande la défense d’ordonner une nouvelle série d’expertises ou bien remettre en cause le procès d’assises. Auquel cas, Moitoiret s’acheminerait définitivement vers une hospitalisation psychiatrique, après une audience publique destinée à le faire reconnaître officiellement comme l’auteur des faits, conformément à la déclaration d’irresponsabilité pénale instaurée par la loi Dati de février 2008, à l’intention des criminels atteints de troubles mentaux. À Lagnieu, et dans l’entourage des proches du petit Valentin, nul n’ose imaginer pareil « déni de justice ».
http://www.leprogres.fr/ain/2011/06/29/affaire-valentin-le-renvoi-de-moitoiret-aux-assises-se-decide-aujourd-hui

L’oncle pédophile condamné à dix-huit mois de prison ferme

Poursuivi pour agressions sexuelles sur une petite fille dont il était considéré comme l’oncle, l’homme de quarante-deux ans a été condamné, hier, à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis.
Outre son inscription au Figes (Fichier national des délinquants sexuels), les magistrats ordonnent également un suivi socio-judiciaire de cinq ans comprenant une injonction de soins et une interdiction d’exercer une activité professionnelle en relation avec des mineurs.
Alors qu’il était à l’époque le concubin de la sœur de sa mère, et le père de ses petits cousins âgés de deux et cinq ans, l’oncle fantasmait sur sa petite-nièce. Et passait également du désir aux actes.
Jusqu’à ce que l’enfant dévoile son terrible secret en février 2009. Elle est alors âgée de neuf ans : l’oncle profitait des réunions familiales à Coubon pour venir caresser sa nièce en pleine nuit, alors même que ses propres enfants dormaient dans la même pièce.
L’audition de la petite victime va permettre de découvrir que le calvaire durait depuis un an et demi. Des actes répétés « à six ou sept reprises », indique le prévenu.
Par ailleurs, l’examen des ordinateurs du mis en cause permet de découvrir les fichiers ou traces de 250 images pédopornographiques, principalement des petites filles blondes, plutôt androgynes. Des enfants qui ressemblent finalement à sa jeune victime, et dont certains sont âgés de trois à quatre ans.
Un examen psychiatrique décrit l’intéressé comme présentant une immaturité psychoaffective et sexuelle, une structure obsessionnelle avec des traits pervers, et présentant un risque possible de récidive d’actes de pédophilies.
« Cette expertise remonte à deux ans. Je pense avoir progressé depuis, déclare le prévenu. J’ai vraiment hâte de tourner la page. Hâte pour moi, pour mes enfants, pour demander pardon à ma famille. »
- « Mais la grande question de ce dossier, c’est : est-ce que ça va s’arrêter là ? », interrompt le tribunal.
- « En suivant une psychothérapie depuis deux ans, je fais tout ce qu’il faut pour arracher ce mal qui est en moi. Pour me reconstruire… »
- « Et vous ne vous êtes jamais remis en cause pendant tout le calvaire de cette gamine. C’est la petite qui a mis fin à tout cela en dévoilant son secret. Pas vous, l’adulte qui s’excitait en la tripotant!»
« Tripoter », et un peu plus encore : un examen médical indique une défloration. Toutefois, « pour une bonne administration de la justice », le parquet n’a pas souhaité poursuivre sous le chef de viols, passible des assises.
Pas franchement en terrain conquis, l’avocat clermontois Jean-François Canis a cependant tenté de présenter son client comme un homme ayant « admis ce qu’il était. Il a fait un gros travail sur lui-même. Petit garçon humilié, tripoté lui aussi, il avait une vie sociale. Jusqu’au jour où tout s’est effondré. »
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2011/06/29/l-oncle-pedophile-condamne-a-dix-huit-mois-de-prison-ferme

Procès Clélia : des indices contestés

La deuxième journée de son procès avait bien commencé pour Julien Sailly : sa défense a marqué des points en contestant une partie des indices techniques de l'accusation.
On sait que le couple a déposé une amie de Clélia, Justine, à Haubourdin après une soirée passée à Lille au Flibustier. Que s'est-il passé après ?


L'expertise sur la « téléphonie » confirme le plus gros du parcours détaillé par Julien qui assure avoir déposé Clélia près de chez elle, à Erquinghem-le-Sec, en passant par les Weppes. L'expertise s'appuie sur les communications passées avec Priscilla, la « deuxième » petite amie de Julien qui, en révélant par SMS à Clélia qu'elle « sortait » avec lui, a engendré une violente dispute entre eux au départ du trajet. « Le dernier signal sur le portable de Clélia a lieu à 5 h 10 et les deux portables sont ensemble jusqu'à 5 h 23 », assure l'expert. Mais les deux téléphones ne sont jamais localisés à Lambersart où sera retrouvé le corps. « Ce qui ne veut pas dire que Julien n'y a pas été, juste qu'aucune communication n'a eu lieu à cet endroit ! » nuance l'avocat général, Luc Frémiot. Me Dupond-Moretti enfonce le clou avec ce SMS et cet appel adressés dimanche par Julien à Clélia « pour s'excuser de la dispute » : « Vous l'imaginez faire ça s'il l'avait tuée ? Il faudrait être cynique et savoir que la police épluche les factures ! »
La « peur » du témoin-clé
Et les traces ADN ? Si une « microtrace » de sang de Clélia a bien été relevée sur une chaussure de Julien, elle est impossible à dater et une blessure ancienne pourrait en être à l'origine. Idem au sujet de l'arme putative du crime, ce cric retrouvé dans la Deûle près du cadavre et qui correspond au modèle et à l'année de la Twingo de Julien, trouvée dépourvue de cet outil : pas d'ADN de Julien dessus. L'experte acquiesce lorsque Luc Frémiot demande si on peut toucher un objet « sans laisser de trace ADN », mais reste silencieuse quand Me Dupond-Moretti note que « trois autres ADN ont été prélevés ».
Le reste de l'audience sera un long chemin de croix pour Julien. Témoin-clé de l'affaire, Justine raconte avoir eu « très peur » face à la violence de Julien. Et alors que les policiers soupçonnent Julien d'avoir nettoyé sa voiture après le drame, et que celui-ci assure l'avoir fait la veille, Justine affirme que la voiture semblait « sale » et n'avoir remarqué aucune odeur de produits ménagers. Enfin, elle jette un gros doute sur la sincérité de l'accusé en ne reconnaissant pas les vêtements qu'il dit avoir portés ce soir-là.
Le jury entendra ensuite les témoins se succéder à la barre pour faire état de « violences » commises par Julien sur Clélia dans l'année et demie que durera leur relation chaotique. Il entendra aussi Carole, la maman de Clélia, confier sa douleur et sa « certitude » de la culpabilité du jeune homme. Les jurés devront se prononcer à leur tour, ce soir

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2011/06/29/proces-clelia-des-indices-contestes.shtml

Florence Cassez: Réunions secrètes au Parlement européen

Des eurodéputés ont pris contact avec l'opposition mexicaine au sujet de la Française...
Environ une heure. La réunion s’est tenue discrètement, mercredi 22 juin, dans une petite salle du Parlement européen à Bruxelles. D’un côté de la table, l’eurodéputé centriste Jean-Marie Cavada. De l’autre, Maria del Rosario Green, sénatrice mexicaine et membre du Partido Revolucionario Institucional [PRI, gauche au Mexique]. Au centre des débats: le sort de Florence Cassez.

L’approche des élections

Quatre mois après le rejet de son pourvoi en cassation et l’annulation de l’année du Mexique en France, plusieurs eurodéputés français tentent de relancer les discussions sur le sort de la Française condamnée à soixante ans de prison au Mexique. Parmi eux, Hélène Flautre d’Europe Ecologie et Jean-Marie Cavada. «C’est une nouvelle approche du dossier, confie ce dernier. On reprend les choses très discrètement pour se préparer à l’approche de la prochaine présidentielle au Mexique.»
Et en toute logique, c’est d’abord vers l’opposition que la France se tourne. En juillet 2012, le Mexique doit en effet changer de chef de l’Etat. Issu du Partido Accion Nacional [PAN, centre-droit], l’actuel président, Felipe Calderon, ne peut pas se représenter. Et la gauche est aujourd’hui en tête dans les sondages pour l’emporter.

«Il faut y aller en douceur»

«L’opposition nous a envoyé des signaux favorables, confirme Frank Berton, l’avocat de Florence Cassez. A l’inverse du pouvoir en place, elle semble favorable à trouver une issue à ce dossier.» En visite à Paris début juin, le président du Sénat mexicain aurait livré la même analyse aux autorités françaises. «Maintenant, il faut juste y aller en douceur, poursuit Jean-Marie Cavada. Il ne faut pas brusquer les Mexicains une deuxième fois…» Pour cela, une nouvelle réunion «discrète» est prévue à Strasbourg la semaine prochaine. Quant aux parents de Florence Cassez, ils pourraient se rendre à Strasbourg à la rentrée pour évoquer le dossier lors d’une conférence.
http://www.20minutes.fr/article/749441/florence-cassez-reunions-secretes-parlement-europeen

Bettencourt : les enregistrements sont-ils légaux ?

Pour mettre fin à une ambiance délétère au tribunal de Nanterre, la cour de Cassation avait décidé de transférer l'intégralité des dossiers Bettencourt à Bordeaux en novembre dernier. Ils ont alors été distribués à plusieurs juges d'instruction. Ces derniers travaillent depuis dans la plus grande discrétion. Et pour éviter de se retrouver en fin d'enquête avec des problèmes de nullité procédurale , ils ont saisi la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de points de droit cruciaux.
Ce mardi, la cour d'appel va ainsi devoir se prononcer sur la solidité juridique de la base-même de toute l'affaire : les enregistrements réalisés fin 2009 et début 2010 au domicile de Liliane Bettencourt par son propre majordome, Pascal Bonnefoy. Celui-ci avait confié les bandes à la fille de la milliardaire, Françoise, qui les a à son tour mises dans les mains de la justice car elles étayaient, de son point de vue, l'hypothèse de l'abus de faiblesse qu'aurait exercé sur sa mère l'ami artiste de celle-ci, François-Marie Banier, destinataire de cadeaux pour des centaines de millions d'euros.
Si les enregistrements sont annulés, la procédure tombe
Ces enregistrements de conversations ont cependant révélé aussi des faits possiblement délictueux, concernant par exemple l'ancien ministre du Budget Eric Woerth, ou Madame Bettencourt elle-même. Personne n'a toutefois été encore mis en examen. Lors de l'audience à huis clos, le 6 juin, les avocats de la mère, Mes Pascal Wilhelm et Bertrand Favreau, ont considéré qu'il fallait annuler ces enregistrements, car selon eux, le principe de la liberté de la preuve en matière pénale doit connaître certaines limites comme l'atteinte à l'intimité de la vie privée. Ils ont réclamé aussi l'annulation des gardes à vue. Me Olivier Metzner, pour Françoise Bettencourt-Meyers, a demandé l'annulation de toute la procédure qui a découlé des écoutes, arguant d'une erreur juridique du procureur de Nanterre Philippe Courroye, commise selon lui immédiatement après avoir reçu ces enregistrements.
Pour l'avocat général Pierre Nalbert, il convient, en revanche, de maintenir et les enregistrements et leurs conséquences. Il a été moins affirmatif en ce qui concerne la validité des gardes à vue. Si la chambre de l'instruction valide les enregistrements et le reste de la procédure, les juges d'instruction pourront continuer à travailler normalement. Si elle les annule, tous les dossiers de l'affaire risquent de s'écrouler. La chambre peut aussi annuler la procédure qui a découlé des enregistrements, mais pas les enregistrements eux-mêmes. L'arrêt risque d'être assez complexe. Il sera rendu en tout cas alors que la mère et la fille se déchirent à nouveau, après s'être réconciliées à l'hiver.
Banier "régularisé" mercredi
C'est de cette réconciliation temporaire que le photographe François-Marie Banier devrait recueillir mercredi les fruits. Ce dernier avait renoncé à environ 600 millions d'euros d'assurances-vie, conservant le produit de 300 à 400 millions d'euros de dons de Liliane Bettencourt sous diverses formes, notamment un ensemble immobilier à Paris. Comme le parquet de Bordeaux a annoncé en mars qu'il n'entendait pas reprendre seul les poursuites, le dossier semble juridiquement clos.

Une brève audience "de régularisation" se tiendra mercredi devant la 5e chambre du tribunal pour constater la fin du processus judiciaire le concernant. Les protagonistes seront représentés par leurs avocats. Parmi eux figure Me Wilhelm, visé à son tour depuis peu par Françoise Bettencourt-Meyers, qui le soupçonne de conflit d'intérêts (
lire : La bataille judiciaire reprend entre Bettencourt et sa fille ). Mais il pourrait ne pas être présent mercredi à cette brève audience.

Le chevalier n'était pas blanc

L'action se déroule non loin du boulevard de Belfort et de la rue Armand-Carrel, sur la ceinture Sud de Lille, le 25 juin. Vers 21 h 20, une patrouille de la brigade anticriminalité aperçoit, dans le renfoncement d'un porche donnant sur un cabinet dentaire, trois personnes qui ont l'air de se battre. Farid Taidi, un Roubaisien de 35 ans, aurait cogné un jeune homme et aurait fouillé ses poches. 6,50 euros auraient changé de propriétaire au moment même où les policiers interviennent et interpellent le présumé agresseur.
Farid Taidi a bien l'argent sur lui, la victime se plaint mais le prévenu proteste : « Je l'ai vu qui se faisait dérouiller, je suis venu à son secours. Je lui ai dit : "Montre ton argent, ils t'en ont sûrement piqué". » Ce serait dans ces circonstances que le prévenu se serait retrouvé avec le faible pécule de la victime. « Décidément, dans une chambre correctionnelle, on peut entendre tout et n'importe quoi », soupire la procureure. En effet, les policiers et la victime n'ont pas l'air d'accord pour innocenter le prévenu.


Mais Farid Taidi maintient sa version : il est dans le rôle d'une sorte de chevalier blanc venu à la rescousse du volé. « Et voilà ce qu'on dit de moi ! Je l'ai vraiment aidé, ce gars-là, c'est tout de même pas moi qui ai demandé à le rencontrer », clame le prévenu.
Bien sûr, comme le souligne la procureure, avec 22 condamnations au compteur dont certaines pour des motifs similaires, Farid Taidi ne ressemble guère à l'agneau qui vient de naître. « Et alors ? On peut faire des erreurs et se rattraper ! Là, je suis venu à son secours, c'est un malentendu, c'est tout ! » répète le prévenu. Et Me Laura Campisano d'appuyer les protestations de son client : « C'est tout de même un monsieur qui, malgré son casier judiciaire chargé, n'a plus commis de délits depuis longtemps et qui travaille régulièrement. »
Six mois de prison ferme
Côté procureure, les dénégations du prévenu n'ont guère convaincu. La magistrate réclame deux ans de prison dont un avec sursis et mise à l'épreuve. Me Laura Campisano exige la relaxe : « Ce fut un vrai délinquant dans le passé et il se contenterait aujourd'hui de 6,50 euros ? Et il ne volerait pas, par exemple, la carte bleue de la victime ? On n'a pas identifié d'autres protagonistes et, comme on avait un Nord-Africain sous la main, ça devenait le coupable idéal. On ne peut pas condamner comme ça quelqu'un pour 6,50 euros d'ailleurs restitués. » La présidente Reliquet annoncera que les juges n'ont eu aucun doute : douze mois de prison dont six de sursis

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/06/28/le-chevalier-n-etait-pas-blanc.shtml

Un meurtre au bout de l'amitié

C'est triste, un procès pour meurtre sans partie civile. C'est triste et ça résume la lamentable vie de Francis Boulard, né en 1958, alcoolique, rejeté par sa famille après avoir violé une de ses filles, tué d'un coup de carabine le 25 février 2009, rue de Lisbonne à Amiens, par celui qui s'était mis en tête de lui porter secours. « Je faisais tout pour l'aider, pour qu'il s'en sorte », insiste Alain Michel, 41 ans.

L'accusation voit en eux des «copains de beuverie ». Michel préférerait donner l'image d'un bon Samaritain, lui qui a été abandonné deux fois, l'une par sa mère naturelle, l'autre par sa famille d'adoption ; lui qui affirme avoir été victime de maltraitance et même de sévices dans son enfance.

Il a connu Boulard dans un foyer et pour qu'il ne dorme pas dans la rue, il l'a accueilli, comme tant d'autres SDF, dans la bicoque de la rue de Lisbonne qu'il partage avec sa femme et sa petite fille. Entre eux a régné pendant des années une relation pathologique. «Ils ne pouvaient pas s'empêcher d'être ensemble », résume un policier.

Un motif futile


Le jour du drame, les deux hommes ont bu dès 9 heures du matin en compagnie de Louis, un autre paumé jadis condamné pour meurtre.

Alain Michel a entendu son chien couiner. Il a d'abord menacé sa petite fille d'une fessée avant que Boulard ne se dénonce : il avait marché sur la patte de Pupuce. Michel lui a donné une claque puis est retourné dans sa chambre. Boulard s'est moqué de son handicap (il peine à marcher).

Michel a sorti sa carabine 22 long rifle, armée, de sous son lit et a fait feu sur son copain qui avait commencé à descendre l'escalier. La balle est entrée sous l'omoplate gauche pour finir sa course à la clavicule droite. La mort est survenue en quelques minutes.

Ce fait est reconnu, tout comme est exclue la préméditation. La question est maintenant de savoir jusqu'à quel point Michel a voulu tuer Boulard. Lui dit avoir «tiré au hasard » et ajoute : «C'était mon seul moyen de défense ». Le président Grévin l'interrompt : «Mais de défense contre quoi ? Il vous tournait le dos ! »
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Un-meurtre-au-bout-de-l-amitie

mardi 28 juin 2011

Emplois fictifs : la justice valide l'accord entre la mairie de Paris et l'UMP

En rejetant la requête de l'association anti-corruption Anticor et de plusieurs contribuables parisiens, le tribunal administratif de Paris a validé l'accord entre la mairie de Paris et l'UMP dans l'affaire des emplois ficitfs. Cet accord prévoit que l'UMP indemnise la Ville de Paris à hauteur de 2,2 millions d'euros en échange de son renoncement à se porter partie civile lors du procès de Jacques Chirac.

Pour le tribunal administratif, l'association Anticor et les 11 contribuables parisiens qui s'étaient joints à elle "ne sont pas fondés à demander l'annulation de la délibération contestée". Leur requête est donc rejetée. Ils devront en outre verser 1 000 euros de frais de justce à l'UMP et 1 000 euros à Jacques Chirac.

Pour l'association, "l'UMP ne pouvant être considérée comme civilement responsable au sens du code pénal et du protocole transactionnel, il n'existe pas de différend entre la commune de Paris et l'UMP pouvant justifier le recours à une transaction". Elle jugeait également que cet accord "défavorise les finances communales en n'accordant à la commune de Paris qu'une somme d'environ 2,2 millions d'euros pour 19 emplois fictifs". Enfin, selon elle, cet accord "limite arbitrairement les prétentions de la commune au détriment de celle-ci et des contribuables".

Le procès de Jacques Chirac se déroulera du 5 au 23 septembre.


http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/28/1117332-emplois-fictifs-la-justice-valide-l-accord-entre-la-mairie-de-paris-et-l-ump.html
 

Bové et sept autres faucheurs volontaires relaxés

Le 14 juin, le parquet avait requis à l'encontre de José Bové et de 7 autres faucheurs volontaires des amendes allant de 500 à 1000 euros. Mardi, le juge du tribunal correctionnel de Poitiers a choisi la relaxe des huit hommes, poursuivis pour avoir détruit deux parcelles expérimentales de maïs OGM Monsanto, le 15 août 2008 à Civaux et Valdivienne, dans la Vienne.
Le tribunal a estimé que le texte visé par le parquet pour engager les poursuites ne correspondait pas aux faits incriminés et que la requalification n'était pas possible. "Monsanto est débouté, il y a eu une erreur de texte", s'est félicité Marie-Christine Etelin, avocate des faucheurs. "Ils étaient poursuivis sur la base de la nouvelle loi sur les OGM mais sur un mauvais texte. Le tribunal ne pouvait donc pas les condamner et la requalification n'était pas possible", a-t-elle expliqué. Selon elle, "il n'y avait pas d'éléments dans le dossier prouvant que c'était un essai au titre de recherche au développement".   Le 14 juin, le conseil de Monsanto et de l'exploitant qui cultivait les parcelles avait demandé la condamnation des faucheurs, chiffrant le préjudice de Monsanto à 150.000 euros et celui de l'exploitant à 15.000 euros.

Meurtre du fils du président tchadien: Cinq hommes jugés dès ce mardi devant les assises

Le braquage meurtrier de Brahim Deby avait eu lieu en juillet 2007...
Cinq hommes comparaissent à partir de ce mardi devant les assises des Hauts-de-Seine, après l'agression mortelle du fils aîné du président tchadien Idriss Deby Itno, retrouvé asphyxié en juillet 2007 dans le parking de son immeuble à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Quatre sont accusés de l'avoir attaqué. Un cinquième, qui évoluait dans le cercle de la victime, sera jugé pour complicité, accusé d'avoir fourni des renseignements sur ses habitudes.
Le 2 juillet 2007 vers 7h30, Brahim Deby est découvert agonisant dans le parking de son immeuble. Son corps est recouvert de poudre d'extincteur. Il a été attaqué avec un pistolet à impulsions électriques Taser. Après une nuit d'ivresse et de drogue, Brahim Deby ne résiste pas et meurt asphyxié. L'un des avocats de la famille du président tchadien, Joseph Cohen-Sabban, avance très vite la piste d'un crime crapuleux, mettant en avant l'habitude de Brahim Deby de garder à son domicile des «sommes de cash assez significatives».

Une solide réputation de «noctambule friqué»

Le fils aîné du président tchadien, surnommé le «petit président», jouit à 27 ans d'une solide réputation de «noctambule friqué». Connu des services de police français, entre autres pour des affaires de stupéfiants, Brahim Deby avait été condamné en juin 2006 à six mois de prison avec sursis pour «port d'arme» et «détention» de drogue par le tribunal correctionnel de Paris.
Autour de lui, gravite une cour de parasites et de pique-assiettes, bien décidée à lui faire les poches. Informé par un de ces profiteurs, l'un des accusés, loueur de voitures en difficulté financière, est soupçonné d'être la tête pensante. Selon les enquêteurs, l'organisateur présumé a recruté trois hommes pour monter son coup et, après un repérage des lieux, a planifié d'agresser la victime après une de ses régulières sorties nocturnes très arrosées.

Les agresseurs n'avaient pas prévu de le tuer

Selon la femme qui accompagne ce jour-là Brahim Deby, quatre hommes encagoulés et gantés l'ont plaqué au sol. Deux d'entre eux sont montés pour fouiller son appartement. Pendant l'agression, une montre, couverte d'une trace ADN, a été perdue par un agresseurs, permettant par la suite de confondre deux suspects.
Les caméras de vidéosurveillance de l'immeuble ont capté l'agression. Malgré leur mauvaise qualité, les policiers parviennent à repérer quatre voitures ainsi que quatre silhouettes au visage flou. La singularité d'une des voitures ayant servi aux repérages permet à la police de remonter la piste du loueur de voitures, établissant un lien avec un des proches de Brahim Deby.
Le 26 novembre 2008, quatre suspects, âgés alors de 26 à 29 ans, sont interpellés en région parisienne. Un cinquième homme est arrêté dans le même temps en Roumanie puis extradé vers la France. Leurs auditions, parfois contradictoires sur les responsabilités de chacun, confirment le mobile crapuleux, avancé par l'avocat de la famille de la victime. Les quatre agresseurs voulaient lui voler ses clés pour voler les billets de banque qu'il gardait chez lui mais n'avaient pas prévu de le tuer. Au final, ils n'avaient récupéré que l'argent rangé dans les poches de la victime: 50.000 euros.
http://www.20minutes.fr/article/749091/meurtre-fils-president-tchadien-cinq-hommes-juges-des-mardi-devant-assises

Meurtre de Clélia : le procès de Julien Sailly est reparti sur les mêmes bases qu'hier

Les proches de Clélia sont toujours aussi entourés. La salle de la cour d'assises est donc aussi pleine qu'hier, aussi chaude aussi, et pas seulement à cause du coup de chaleur qui passe en ce moment sur tout le pays.

Deux jeunes femmes qui avaient patienté toute la journée d'hier ont enfin été entendues ce matin. Deux proches de l'accusé, qui sont une nouvelle fois venues en faire un portrait tendre, tout en retenue et en respect, ce que Luc Frémiot, l'avocat général, ne veut pas laisser passer.
Encore, une fois interrogatoire de garde à vue en main, il descend dans le prétoire et oppose à la jeune tante de
Julien Sailly, éducatrice de métier, les déclarations du jeune homme face aux policiers : « Entre autres, il dit qu'il lui est arrivé, devant l'insistance de la jeune fille, de coucher avec Clélia pour avoir la paix. C'est cela que vous appelez du respect ? Cela qui montre sa considération pour les femmes ?.. »

Dans son box, le jeune Sailly baisse la tête. Ce gamin à peine déniaisé a plus l'air d'un goujat de quartier que d'un galant de cour, c'est évident. Mais encore une fois, cela ne fait évidemment pas de lui un meurtrier et c'est un peu comme si Eric Dupond-Moretti n'avait pas décoléré depuis hier : « Combien de gamins de son âge sont des modèles de galanterie ? Vous voulez me le dire ? Vous êtes en train de faire de ce gosse une brute sur la base de quelques indélicatesses, c'est inadmissible ! » Et les deux hommes s'invectivent à nouveau, avant qu'on puisse passer à l'examen des indices retenus contre Julien Sailly. En commençant par les relevés des téléphones portables des jeunes gens, dans la nuit du 16 au 17 février 2008. On risque d'y passer un long moment...

Jaloux, il avait tiré sur sa femme avec un pistolet à billes à Cannes: 18 mois ferme

C’est une affaire de violence ordinaire que le tribunal correctionnel de Grasse a dû juger hier après-midi. Un dossier de violences conjugales qui oppose un jeune couple aujourd’hui séparé, avec deux enfants.

Le 20 mai dernier, dans la soirée, la situation s’envenime alors que les deux individus, résidant à Cannes rentrent à leur domicile après une journée ensemble pour tenter une réconciliation, après une énième dispute. Un mot en entraînant un autre, il est reproché au père de famille des insultes puis des gestes violents, notamment des gifles. Alors qu’il s’apprêtait à quitter l’appartement familial, l’homme aurait saisi un pistolet à billes et tiré sur sa femme, lui éraflant le visage.

Un geste de trop que l’auteur des faits, incarcéré à la prison de Grasse, a contesté hier : « Je n’ai en aucun cas voulu tirer intentionnellement, le coup est parti tout seul alors que je mettais ce pistolet dans ma valise ». Et le mari de critiquer vivement la mère de ses enfants. « Elle est partie pendant quatre jours et m’a laissé seul avec les petits. C’est vrai que je suis jaloux, je n’aurais pas dû en arriver là., je le regrette, mais elle m’a poussé à bout. »
La jeune femme a livré une version tout autre, expliquant subir des violences depuis le début de leur relation. « Il est jaloux, il est possessif. Il me veut rien que pour lui. »

Placement envisagé pour les deux enfants

Otages des relations conflictuelles de leurs parents, les enfants, âgés de six et quatre ans, sont actuellement suivis dans le cadre d’une procédure administrative. « Mon enfant s’est brûlé un jour avec un fer à repasser qui se trouvait à sa hauteur. Une fois à l’hôpital, les médecins ont évoqué une maltraitance et ont engagé des poursuites », a expliqué la mère de famille à la présidente du tribunal, Emmanuelle de Rosa.

L’avocat de la défense, lors de sa plaidoirie a tenté de rééquilibrer la balance entre les deux individus : « Mon client est un bon père de famille, qui recherche une stabilité. Il ne cesse de me dire qu’il faut qu’il parvienne à se séparer de la mère de ses enfants. Il a d’ailleurs pris un appartement que cette dernière a investi après une réconciliation ».

Le procureur de la République, Pierre Arpaïa, a condamné le caractère violent des agissements de l’accusé et a sollicité à son encontre deux ans d’emprisonnement assorti d’un sursis de six mois et d’une obligation de suivi de soins. Une peine dont le tribunal s’est satisfait, n’omettant pas d’accentuer l’interdiction formelle d’approcher la victime.
 
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/jaloux-il-avait-tire-sur-sa-femme-avec-un-pistolet-a-billes-a-cannes-18-mois-fe

La défense instille doute et tensions

Or l'enjeu est ailleurs : savoir si Julien Sailly, ce jeune homme d'à peine 23 ans, qui semble frêle, On s'est parfois demandé, hier, si on assistait à un procès criminel ou à une vente à la criée sur le port de Calais. Dans une salle chauffée à blanc par la canicule, la famille de Clélia Médina a assisté, médusée, à des envolées agressives mettant aux prises la défense, représentée par le bouillant Éric Dupond-Moretti, tantôt avec l'avocat général Luc Frémiot, tantôt avec Blandine Lejeune pour la partie civile, tantôt avec la présidente Sylvie Karas, qui a eu les pires difficultés à maintenir le calme. Toute la journée, Me Dupond-Moretti a multiplié les effets de manche laissant entendre que le procès n'était pas équitable. Un classique éprouvé.
L'hypothèse d'un rôdeur ?

Or l'enjeu est ailleurs : savoir si Julien Sailly, ce jeune homme d'à peine 23 ans, qui semble frêle timide et bien jeune dans son box, a tué sa petite amie, Clélia Médina, le 17 février 2008. Une Clélia - dont les images très violentes du corps sans vie, à moitié immergé dans la Deûle, au pied du Colysée de Lambersart, ont été diffusées hier à l'audience - qui méritait sans doute autre chose que cette véritable foire d'empoigne.
Originaire du quartier lillois du Faubourg de Béthune, Julien n'a jamais été condamné ni arrêté pour quoi que ce soit. Et lorsqu'on écoute sa famille, on découvre un garçon « calme », « posé », « courageux » dans sa recherche de travail et équipier modèle de football. Pour ses proches, parmi lesquels « personne n'arrive à y croire », pas de doute : Julien, qui avait « une attitude normale » au lendemain du drame, est victime d'un acharnement judiciaire. Mais les experts décrivent un jeune homme aux penchants « machistes » et « égocentriques ». D'après la psychologue, « il ne considère les situations que de son seul point de vue, et a une intolérance aux frustrations pouvant déclencher des réactions agressives ». Sans compter cette froideur apparente lorsque les policiers évoquent le décès de Clélia, qu'il est censé découvrir s'il est innocent : « Il n'a pas eu l'air surpris, et ne nous a pas donné l'impression d'être très touché par la mort de sa petite amie », témoigne à la barre un policier de la PJ, qui souligne que Julien a « adapté ses versions au fil de l'avancée de l'enquête ». Dans le box, l'accusé ne fait rien pour altérer cette impression.
Lorsque la présidente lui demande s'il s'en veut d'avoir déposé Clélia, comme il le dit, à 1 km de chez elle, à 5h30, en février, la réponse est sobre : « Elle m'a dit de la laisser là, vous vouliez que je lui dise quoi ? » Idem lorsque Luc Frémiot lui demande s'il est convenable de sortir avec deux filles simultanément, et de les traiter de « connes » pour n'en avoir rien vu : « Je me disais que c'était bien d'avoir deux copines, mais je ne voulais pas de relation sérieuse. » Sur le fond, Me Dupond-Moretti a pilonné à maintes reprises les défauts d'une enquête « uniquement à charge » , qui n'a pas exploré toutes les pistes envisageables. Celle de ce rôdeur, aperçu sur les lieux à l'heure du crime. De ces chaussures tâchées de sang et retrouvées dans un égout, qui n'appartiennent pas à Julien. De ce mouchoir prélevé sur la scène de crime, appartenant à un homme déjà condamné pour violences, mais qui n'aurait pas fait l'objet d'une enquête approfondie. Les carences des policiers se font flagrantes : « Pourquoi, alors qu'il dit avoir nettoyé sa voiture dans une station-service la veille du crime, les policiers ne font-ils la vérification qu'un mois et demi après ? », questionne-t-il à la cantonade. Le doute est instillé. Suite aujourd'hui avec l'examen de la personnalité de la victime

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2011/06/28/la-defense-instille-doute-et-tensions.shtml

Meurtre des frères Muñoz : remise en liberté pour Laurent Laty et Vincent Rouvière

Laurent Laty et Vincent Rouvière sont libres. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Nîmes a rendu hier son arrêt qui permet aux deux hommes recouvrer la liberté. Le 18 mai dernier, ils avaient été respectivement condamnés par la cour d’assises du Gard à 20 ans et 18 ans de réclusion criminelle. L’affaire pour laquelle ils ont comparu à cette date concernait le double meurtre des frères Muñoz, tués le 30 juin 2001 à Pujaut sur fond de guerre des machines à sous. Au terme de leur procès, les deux accusés avaient été emprisonnés. Mais, contestant formellement leur implication dans ce double meurtre, les accusés ont relevé appel de leur condamnation. À cet égard, ils bénéficient à nouveau de la présomption d’innocence. Mercredi dernier, ils ont demandé aux magistrats de la chambre de l’instruction de les remettre en liberté en attendant un nouveau procès d’assises.
Les avocats de Vincent Rouvière (Mes Khadija Aoudia et Christian Bonnefant) avaient plaidé l’élargissement. Pour eux, leur client répondra aux convocations judiciaires et viendra au prochain procès en assises. Les conseils de Laurent Laty-Reboul (Mes Martine Agu-Roux et Jean-Robert Phung) avaient en substance soutenu la même position à propos notamment des garanties de représentation, excluant tout risque de fuite. Me Phung avait par ailleurs évoqué une question de procédure justifiant la remise en liberté. Dans l’arrêt signé hier par le président Buet, il est indiqué que "les faits datent maintenant de dix ans". Il est aussi indiqué que la chambre de l’instruction avait déjà décidé - en 2005 - une remise en liberté sous contrôle judiciaire (après deux ans de détention provisoire), soulignant que "le contrôle judiciaire (CJ) qui s’est ainsi poursuivi pendant plus de six ans a été respecté". Les deux suspects sont donc libres mais placés sous CJ et "sont interdits de quitter le territoire national, ont obligation de répondre aux convocations des autorités judiciaires et ne pas détenir ou porter d’arme".
http://www.midilibre.fr/2011/06/27/remise-en-liberte-pour-laurent-laty-et-vincent-rouviere,344582.php

Séquestration : le procureur demande la condamnation des 16 postiers, dont Besancenot

Le procureur de la République a demandé lundi la condamnation des seize postiers, dont Olivier Besancenot, poursuivis devant le tribunal correctionnel de Nanterre pour "séquestration" après l'occupation de la direction départementale de La Poste le 10 mai 2010. Treize employés de La Poste, majoritairement des cadres travaillant à la gestion des ressources humaines, les accusent de les avoir séquestrés pendant plus de deux heures, lors du conflit contre le projet "Facteurs d'avenir", prévoyant une restructuration de la distribution du courrier. La représentante du ministère public, Marie Lambling, a demandé au tribunal de "constater que les parties civiles ont été purement et simplement privées de leur liberté pendant trois heures", s'appuyant notamment sur le constat d'huissier réalisé à cette occasion.

Olivier Besancenot a affirmé lundi à l'AFP que ce procès "fera forcément date dans les mouvements sociaux". Au dernier jour des débats, "les déclarations du procureur de la République ne font que confirmer notre sentiment sur le caractère politique de ce procès,

en retenant des circonstances aggravantes faisant doubler de 5 à 10 ans d'emprisonnement le risque de notre peine", a affirmé Olivier Besancenot. "Quelque soit son issue, le jugement fera forcément date dans les mouvements sociaux et les luttes en général", a estimé l'ex-leader du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA).

Meurtre de Clélia : un procès tendu pour un drame cruel

Tant bien que mal, ils ont voulu dresser un portrait tendre de leur fils. Entre les quelques éclats de voix qui ont opposé l'avocat général Luc Frémiot à Eric Dupond-Moretti, défenseur de Julien Sailly, ils ont peut-être parfois été maladroits, mais « on voudrait qu'ils parlent un langage châtié et qu'ils n'en veuillent à personne, alors qu'on a mis leur gosse en prison, et qu'ils sont persuadés de son innocence », dit Me Dupond-Moretti.
Ça, c'est sûr, ils en veulent à l'institution judiciaire. Les quelques courriers du père à son fils incarcérés, à ce propos, sont même injurieux. Mais il se défend, cet homme, d'avoir élevé son fils dans la haine. Et la maman en avait fait autant, quelques instants plus tôt.
Julien, lui, n'a eu que très peu la parole. Il a regardé de son air inquiet le fil de son procès se tendre et se tendre encore, jusqu'à ce que la présidente enchaîne avec les premières constatations. L'officier de police judiciaire qui était de permanence le 17 février 2008 est venu faire état de son travail ce matin-là, quand un promeneur a découvert le corps de Clélia.
Et la présidente a passé les photos correspondantes. Et plus personne n'a élevé la voix, alors. Le visage fracassé, à moitié immergée dans l'eau, une jeune fille qui n'attendait que de vivre gît là, par un matin de soleil. Et devant ces photos cruelles, c'est maintenant une autre famille qui souffre. Celle-là n'a plus aucun espoir.
Pour Julien Sailly, qui nie toujours de toutes ses forces, il faudra attendre encore deux jours
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/06/27/article_meurtre-de-clelia-un-proces-tendu-pour-un-drame.shtml

Affaire Fourniret- Parrish / Le procureur Nachbar désavoué par ses pairs

Le procureur parisien en charge du dossier Fourniret-Parrish, du nom de cette jeune Anglaise sauvagement violée puis étranglée près d'Auxerre, en mai 1990, vient de demander un non-lieu : il n'existe pas de charges suffisantes à l'encontre des ex-époux Fourniret. Un véritable camouflet pour Francis Nachbar, l'ancien procureur des Ardennes, qui n'avait pas hésité à frapper Monique Olivier pour lui arracher de prétendus aveux. Le vrai coupable, lui, court toujours…

«ASSIEDS-TOI au bord de la rivière et tu verras passer le cadavre de ton ennemi », affirme un proverbe bantou. Pauline et Roger, les parents de Joanna Parrish, n'auront certainement jamais le soulagement de voir flotter celui de l'homme qui a enlevé, violé, torturé puis assassiné avec un sadisme répugnant leur fille Joanna, 20 ans, retrouvée morte après avoir subi un véritable martyr, au printemps 1990, près d'Auxerre. Michel Fourniret, horrible parmi les horribles, condamné à perpétuité à l'issue d'un procès-fleuve, à Charleville-Mézières, en 2008, présentait pourtant le profil idéal. D'autant plus idéal que sa complice et ex-épouse, Monique Olivier, allait passer aux aveux en février 2005, reconnaissant à l'issue d'un interminable interrogatoire avoir aidé son sinistre mari à enlever puis violer la malheureuse Anglaise.
On imagine la joie teintée de douleur de Pauline et Roger à l'annonce de ces aveux, suivis de la mise en examen du couple infernal : enfin, ils allaient pouvoir mettre un nom et un visage sur le monstre qui avait souillé leur enfant ; enfin, la justice allait passer. Elle est passée, en effet, ou du moins s'apprête à le faire. Mais pour innocenter Fourniret et son ex-épouse, puisqu'aucun élément sérieux ne peut venir accréditer la thèse selon laquelle les deux tueurs en série s'en seraient pris à Joanna Parrish. Un fiasco judiciaire dû au criminel entêtement d'un homme qui les collectionne avec une constance rare, Francis Nachbar, l'ancien procureur des Ardennes.

Prédateur

Déjà, au printemps 2008, bien qu'ayant fait le déplacement à Charleville-Mézières, Pauline et Roger Parrish, ainsi que leurs avocats, s'étaient légitimement interrogés, ne comprenant pas pourquoi, malgré les aveux circonstanciés de Monique Olivier, la justice française préférait ne pas joindre le dossier de leur fille* au procès Fourniret. A l'époque, la version officielle consistait à prétendre que l'ajout tardif de nouveaux noms sur la liste des victimes présumées du macabre duo pouvait retarder l'enquête, au risque de voir le procès reporté Dieu sait quand. Les deux Anglais étaient cependant rentrés en Angleterre rassurés : lors de son réquisitoire, le verbe haut et le geste facile, Francis Nachbar, alors au faîte de sa gloire, avait solennellement prévenu les deux monstres qu'en dépit de leur condamnation (perpétuité pour lui, 28 ans pour elle) ils n'en avaient pas fini avec la justice, en raison de leur mise en examen pour d'autres enlèvements et assassinats, dont celui de Joanna Parrish.
Pauline et Roger ne pouvaient alors deviner l'atroce vérité, celle que vient de dévoiler avec la froideur du jargon juridique un autre procureur, officiant au tribunal de grande instance de Paris et chargé entre autres du dossier de leur fille, en demandant au juge d'instruction de prononcer un non-lieu
« Quand le marigot zigzague, le caïman doit zigzaguer aussi », explique un autre proverbe bantou. Prédateur aux dents longues, au cuir épais et à l'appétit vorace, Francis Nachbar louvoie depuis longtemps. Bien que repris officieusement par sa hiérarchie et rattrapé par les nombreuses erreurs judiciaires qui émaillent son passage dans les Ardennes, il a su jusqu'alors rester à l'abri des gouttes, du moins officiellement. La question est de savoir combien de temps encore il y parviendra…
* Ainsi que celui de Marie-Angèle Domèce, une handicapée mentale disparue en 1988, également à Auxerre, et dont on n'a jamais retrouvé la trace.

http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/affaire-fourniret-parrish-le-procureur-nachbar-desavoue-par-ses-pairs

lundi 27 juin 2011

Meutre de Clélia: le procès s'est ouvert ce matin à Douai

La salle des assises est comble. Aux premiers rangs, autour de la famille proche de Clélia, ses amis et tous ceux qui les soutiennent depuis un peu plus de trois ans se serrent dans l'émotion. A quelques pas d'eux, dans un box à la porte ouverte, puisqu'il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, Julien Sailly fait à peine ses vingt-trois ans. Le front inquiet, la voix basse, il répond de quelques mots aux ( rares ) questions qui concernent sa personnalité.

Car c'est par là, comme souvent, qu'a commencé ce procès. Ses tantes, un copain, l'expert-psychiatre et un enquêteur de personnalité ont tenté de dresser son portrait. « Sûr de lui », dit le médecin, « jovial, serviable, gentil », disent les siens, mais parfois « violent », au point que quelques violences sont évoquées, avec celle qui était sa petite amie par intermittence.
« Mais il s'agit de violences réciproques », souligne Me Dupond-Moretti, qui ne goûte que peu les insistances de l'avocat général Luc Frémiot sur ce point.
Ils étaient bien jeunes, en tout cas, Julien et Clélia, quand ils se sont connus, en 2006. Même pas dix-huit ans. « On est restés ensemble un peu plus d'un an mais on était tout le temps ensemble. On ne voyait même plus nos copains, ni elle ni moi. » Il dit ça d'une moue indécise, comme s'il ne savait pas très bien ce que tout ça veut dire pour lui, aujourd'hui. « Alors, on a commencé à se disputer de temps en temps. A se séparer puis à se remettre. »
Et puis, il y a eu d'autres filles. Priscilla, par exemple, qui a envoyé un texto à Clélia le soir du drame. Juste pour lui rappeler que Julien était à elle. Evidemment, cela a mis une drôle d'ambiance dans la voiture qui ramenait les deux jeunes gens après la soirée en boite
En tout cas, Sylvie Karas, la présidente, veut en avoir le cœur net : « A l'époque, M. Sailly, qui était votre amie ? Priscilla ou Clélia ?... »
-« Je ne peux pas vous dire, madame. J'avais des sentiments pour les deux »

Mais celle qui a été retrouvée morte sur les berges de la Deûle, tuée à coups d'objet contondant ce fameux soir de texto et de dispute, c'est Clélia. Et sa famille, ses amis, aux premiers rangs, ne veulent qu'une chose : savoir pourquoi et comment.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/06/27/article_le-proces-de-julien-sailly-s-est-ouvert-ce-matin-.shtml

Meurtre de Mélissa et Jason: les accusés se rejettent la responsabilité

arie-Hélène Martinez et son époux Jean-Paul Steijns, condamnés en 2009 à 10 et 20 ans de réclusion criminelle pour avoir empoisonné en 2005 les petits Mélissa et Jason, se sont rejeté la responsabilité de ce double infanticide, ce matin à l'ouverture de leur procès en appel devant la cour d'assises du Var.
"Je suis absolument innocente. Je n'ai rien fait, je n'ai pas demandé qu'il tue mes enfants", a déclaré Marie-Hélène Martinez, chemisier blanc, cheveux blonds noués en queue de cheval, après la lecture de l'ordonnance de mise en accusation.

A l'autre bout du box, Jean-Paul Steinjs, chemise claire à rayures, cheveux longs, ne reconnaît les faits "qu'en partie". "J'ai laissé faire. C'est pas le but de tuer les enfants", a dit à la cour le beau-père des deux victimes, qui avait reconnu avoir empoisonné Mélissa et Jason en leur servant un plat de cannellonis truffés de médicaments, tout en accusant sa femme d'être l'instigatrice. Tous deux sont rejugés à Draguignan sur appel du parquet. Le verdict est attendu vendredi.
En septembre 2009, devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, une peine de 30 ans avait été réclamée à l'encontre des deux accusés, l'avocat général estimant qu'ils avaient "empoisonné d'un commun accord" les deux enfants en leur servant un plat de cannellonis truffés de médicaments.
Mais, au terme d'un procès complexe et lourd en émotions qui n'avait pas permis de lever le mystère sur le rôle de la mère qui clamait déjà son innocence, la cour n'avait pas retenu la préméditation, prononçant des peines inférieures aux réquisitions.
Les cadavres de Mélissa et Jason, 8 et 7 ans, avaient été retrouvés en octobre 2005 dans le coffre de la voiture de leur mère, un mois environ après leur mort.
http://www.midilibre.fr/2011/06/27/meurtre-de-melissa-et-jason-les-accuses-se-rejettent-la-responsabilite,344340.php