samedi 31 janvier 2015

Procès Carlton: un avocat dépose une requête en nullité

Peine maximale confirmée en appel pour le meurtrier d'Océane

La cour d'appel du Vaucluse a confirmé le verdict de première instance en condamnant, vendredi, Nicolas Blondiau à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour le meurtre et le viol de la fillette de 8 ans en 2011.

Il reste le 3e homme à avoir écopé de la peine maximale en France, après Michel Fourniret et Pierre Bodein. La cour d'assises d'appel du Vaucluse a condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible Nicolas Blondiau pour le meurtre et le viol d'Océane commis en novembre 2011 dans le Gard confirmant ainsi le verdict de première instance de décembre 2013

Dans ses réquisitions, l'avocat général Bernard Marchal avait requis la réclusion criminelle à perpétuité mais avait, en revanche, laissé à l'appréciation de la cour l'incompressibilité de la peine. "Vous voyez M. Blondiau, vous pourrez faire appel dix fois, cent fois, essuyer tous les bancs des cours d'assises, il y a dans la vie des choses définitives, il y a des actes irréparables", a dit l'avocat général, s'adressant à l'accusé qui est resté tout le temps des débats la tête baissée. Son avocat avait plaidé pour "une peine qui soit juste".
Le soir du 5 novembre 2011, il avait enlevé la fillette de 8 ans alors qu'elle allait chercher un jeu vidéo chez un ami de la famille qui habitait à 160 m de son domicile, dans le quartier ancien de Bellegarde. Après l'avoir violée, étouffée et poignardée, il avait abandonné son corps au pied d'un olivier, à trois kilomètres du village. "C'est un meurtrier, un violeur d'occasion qui a agi selon un facteur qui est un mystère toujours obscur", a ajouté Me Jean-Pierre Cabanes, pour qui "ce procès est un double enfer".
"Pourquoi je l'ai fait, pour l'instant je ne sais pas"
Mutique et hagard au premier procès à Nîmes en raison de son lourd traitement médical, Blondiau s'est montré plus disert, même s'il a rechigné à détailler le déroulement du crime. "Si je pouvais donner ma vie pour faire revenir Océane, je l'aurais fait sans hésitation. Je suis vraiment désolé d'avoir ôté la vie d'Océane", a déclaré l'accusé, réitérant vendredi les remords exprimés jeudi. "Je la fais monter dans ma voiture. C'est là que je suis parti dans mon délire, je me suis emballé", a-t-il raconté plus tôt.
"Pourquoi je l'ai fait, pour l'instant je ne sais pas, mais j'ai envie de savoir et les parents d'Océane ont aussi envie de savoir", a-t-il ajouté, mains jointes derrière le dos, barbe finement taillée et cheveux coupés ras. Il a indiqué qu'il voyait une psychologue et une psychiatre en détention pour comprendre son passage à l'acte. "Il me fait véritablement peur, Nicolas Blondiau, parce qu'aujourd'hui, trois ans deux mois et vingt-cinq jours après, nous n'avons pas l'ombre d'une explication", a confié lors de sa plaidoirie l'avocate des parents d'Océane, Me Béatrice Lobier-Tupin. "Il peut être désolé, ça ne la ramènera pas", a chuchoté à la barre vendredi matin la mère de la fillette, Erika Luna. Le père de l'enfant a écouté en larmes sa compagne raconter "le rayon de soleil" qu'était Océane, une enfant "joyeuse tout le temps" qui "me manque tous les jours".
"C'est un grand soulagement. La justice est enfin faite et finie. On va enfin pouvoir essayer de tourner la page, même si cela ne va pas être facile." a conclu le père de la petite Océane à la sortie du tribunal.

vendredi 30 janvier 2015

Bettencourt : que retenir de la première semaine du procès?

 

Le procès Bettencourt s’est ouvert sur un coup de théâtre lundi : l’annonce de la tentative de suicide de l’ancien infirmier de Liliane Bettencourt, Alain Thurin. La veille de l'audience où il devait être jugé pour "abus de faiblesse", l’homme de 64 ans a tenté d'attenter à ses jours en se pendant dans un bois près de son domicile, dans l'Essonne. Il est toujours à l’hopital dans un état grave.

"Il a été sir, mais c’est un faux frère"

Personnage centrale du procès Bettencourt, le photographe François-Marie Banier s’est raconté mercredi à la barre du tribunal de Bordeaux. "Dans ma vie, j'ai toujours travaillé, du matin au soir !", s’est exclamé le photographe pour se défendre. Devant les juges, l’homme de 67 ans a également dû s’expliquer sur les centaines de millions d’euros qu’il avait reçu de Liliane Bettencourt, rencontrée en 1987 : C'était de l'argent qu'il lui faisait plaisir de donner, ça lui procurait une grande joie!", a-t-il déclamé, sans rire.
Devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, François-Marie Banier s’est également essayé à des “mot d’esprits” volontaires. Décrivant Lindsay Owen-Jones, l’ex-patron de L’Oréal, François-Marie Banier s’est ecrié :"Il a été sir (prononcez "soeur"), mais c’est un faux frère." Quelques celébrités comme le directeur du Théâtre du Rond-Point, Jean-Michel Ribes, ont également défilé à la barre pour prendre sa défense : ”François-Marie est vif, drôle, intelligent, il apportait plutôt de l’oxygène et n’a rien d’un prédateur, Pierre Cardin, homme d’affaires et esprit de finesse mais aussi de géométrie, ne se serait pas entouré d’un homme dénué de sens moral”, a-t-il affirmé selon le compte-rendu du Monde. François-Marie Banier est poursuivi pour abus de faiblesse.

Les larmes de Patrice de Maistre

Ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre a fondu en larmes jeudi à plusieurs reprises à la barre du tribunal correctionnel de Bordeaux: en évoquant ses enfants, mais aussi Alain Thurin, ex-infirmier de Mme Bettencourt, qui a fait une tentative de suicide à la veille du procès.
Devant le tribunal, Patrice de Maistre a aussi raconté comment il a découvert progressivement les comptes cachés des Bettencourt : "Des comptes en Suisse depuis 50 ans", d'autres à Gibraltar, des achats discrets d’une île seychelloise, la possession d’un ranch aux États-Unis, ou encore beaucoup de tableaux. Patrice de Maistre est jugé pour "abus de faiblesse" et "blanchiment". En 2012, il a passé près de trois mois en détention provisoire.

Le court témoignage d’Eric Woerth

Eric Woerth, ancien ministre, a été également brièvement entendu jeudi – pendant moins de trente minutes –, dans un procès où il est également poursuivi pour "recel" d'une somme que lui aurait remise Patrice de Maistre alors qu'il était trésorier de l'UMP. Il a expliqué que Patrice de Maistre, membre du "premier cercle" des donateurs de l'UMP, avait aussi "contribué une fois" personnellement, et en toute transparence, à son association de financement électoral (1.500 euros, selon l'ex-ministre). Tout comme Liliane Bettencourt, "une fois" également. Il a par ailleurs évoqué ses relations a minima avec la famille Bettencourt.
Dans un volet distinct du tentaculaire dossier Bettencourt, Patrice de Maistre et Eric Woerth doivent être jugés en mars pour trafic d'influence. Le premier est soupçonné d'avoir fourni un travail à l'épouse du second dans la société Clymène, en échange d'une Légion d'Honneur, que lui remit le ministre.

Le portrait assassin de François-Marie Banier par Françoise Bettencourt-Meyers

Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de la multimilliardaire héritière de L'Oréal, partie civile au procès, a dressé vendredi un impitoyable portrait de François-Marie Banier, ancien confident de sa mère poursuivi à Bordeaux pour abus de faiblesse, un "escroc" qui brisa une famille pour mieux y régner. Liliane Bettencourt "était-elle sous emprise, sous influence, embobinée, ou les trois à la fois?", s'est interrogée sa fille vendredi, décrivant "la présence montée crescendo", à partir de 1993, du photographe dans la maison Bettencourt.  "La devise" de Banier, "ce n'était pas diviser pour régner, mais briser pour régner, briser toute une famille! Une destruction programmée", a tonné Françoise Bettencourt.

Les "plages de lucidité" de Liliane Bettencourt

Le degré de lucidité de Liliane Bettencourt au moment des dons ou actes controversés sera au coeur de la deuxième semaine de procès. Mais dès vendredi, ses petits-fils ont évoqué une grand-mère qui "n'était plus la même" depuis une chute en Espagne en 2006. "On peut dire qu'elle déraillait. Dès septembre 2006, c'est très clair, et après ça a été crescendo jusqu'à maintenant", a assuré Jean-Victor Meyers, 28 ans, fils ainé de Françoise Bettencourt Meyers et Jean-Pierre Meyers. Il se rappelle de "plages de lucidité" chez la vieille dame, mais s'interroge sur la possibilité d'être assez lucide pour signer le matin des "actes compliqués" et l'après-midi "ne plus savoir si on est chez soi ou que son mari est décédé..."
 

Trafiquant tué et brûlé à Mauguio : Holland acquitté, 20 ans pour Martinelli

Dernier jour du procès de Lorenzo Martinelli et de Thierry Holland ce vendredi 30 janvier devant la cour d'assises de l'Hérault. Holland a été acquitté, Martinelli condamné à 20 ans pour meurtre.

15 h : le verdict tombe

La cour d'assises de l'Hérault vient de rendre son verdict dans l'affaire de la mort du trafiquant international de drogue Giuseppe Oliva, tué à Montpellier et brûlé à Mauguio, le 25 novembre 2009. Les jurés ont décidé d'acquitter Thierry Holland qui a passé quatre ans et demi en détention provisoire. La cour a estimé qu'aucun élément matériel ne pouvait être retenu contre lui. Lorenzo Martinelli, lui, a écopé de 20 ans de réclusion pour le meurtre de l'Italien.
12 h : la cour se retire pour délibérer
"Au moment où le procès s'achève se pose la question de la sincérité : cet homme est-il à la recherche de sa vérité ou essaie-t-il de vous tromper ? Est-ce de la manipulation ou de la capitulation ? A force de prendre des coups, on tombe de son piédestal, des gens sont venus lui renvoyer en face l'image non pas du trafiquant, sadique, non, mais l'image de ce qu'il avait été et de ce qu'il est devenu. La défense se bat contre l'image de mafieux crapuleux de Lorenzo Martinelli.
"On a croisé les fichiers de la mafia, on a vérifié s'il n'y avait pas d'autre cadavre, il n'y a rien, cette affaire c'est pas la signature de la criminalité organisée ou même d'un règlement de compte. Comment Martinelli aurait pu décapiter un réseau organisé par Oliva ? Je n'y crois pas une minute".
Et Me Abratkiewicz demande une requalification des faits estimant que rien ne prouve qu'il y a eu étranglement. "On n'est pas dans l'intention de tuer, on n'est pas dans l'homicide involontaire non plus, on est dans des violences qui ont entraîné la mort, il n'y a eu aucune préméditation. Il faut qu'il soit condamné pour ce qu'il a fait". A 12 h 30, la cour part délibérer.

11 h 30 : Me Nougaret, le second avocat de Thierry Holland prend la parole

"Je tiens à saluer l'avocat général qui s'est levé pour demander un acquittement. Moi, des doutes sur son innocence, je n'en ai aucun. Holland ne gravitait pas dans l'univers de Martinelli et d'Oliva, c'est une épave de consommateur qui ne vous donne pas envie de vous droguer ! Il avait le train de vie d'un clochard, c'était une épave sociale, financière et morale. Il n'a jamais changé de version à part lundi où il a un peu édulcoré ses propos. Mais il a peur, peur de tout. L'avocat explique aussi pourquoi il n'a pas formulé de demande de remise en liberté pour son client qui passé quatre ans et trois mois en prison en détention provisoire. "Faire des demandes de remise en liberté, ça ne tenait pas debout, les faits se sont passés dans un huis clos avec deux versions contradictoires pendant 50 mois. Mais je ne veux pas laisser croire que ne pas demander de remise en liberté veut dire que nous nous serions reconnus coupable. L'acquittement est la seule solution, rien ne vous permet de remettre en cause les aveux de M. Martinelli.

10 h 45 : Me Céline Coupard, avocate de Thierry Holland prend la parole

"Avant de vous demander l'acquittement, je veux vous parler de M.Holland, ce n'est pas un trafiquant, c'est quelqu'un de malade, qui souffre, qui porte sa dépression. Il y a deux termes qui expliquent pourquoi il a continué à  fréquenter Martinelli après les faits: la fascination et la crainte. C'est évidemment Martinelli qui a l'ascendant sur M.Holland. Ce dernier a accepté de l'héberger, c'est pour cela qu'il est là aujourd'hui. Après le drame, la peur va le tétaniser, il a paniqué, il n'a pas pu avoir une réaction normale, il est tellement étranger à ce qui se déroule, c'est un témoin innocent des faits qui se déroulent, qui ont conduit à la mort de M.Oliva. Il ne pouvait absolument pas prévoir ce qui allait se passer ce jour là, et la panique l'a fait participé à la deuxième phase, la disparition du corps. Il l'a dit devant le juge : "si j'avais pu faire plus pour la victime", c'est sa seule responsabilité. Je vous demande de l'acquitter".

10 h 20 : l'avocat général tire maintenant à boulets rouges sur Lorenzo Martinelli

"La dispute qui tourne mal, ça ne tient pas, on est aussi loin de l'accident regrettable, loin des coups mortels, c'est un meurtre caractérisé, il n'a laissé aucune chance à la victime et il s'est délecté de l'acte". Pour l'accusation, le mobile est crapuleux. "Il me semble évident que c'est l'appât du gain,  il s'approprie la créance de M. Oliva mais aussi ses biens, il a été vu avec une grosse liasse de billets appartenant à la victime. Et mettre le feu au corps, c'est une méthode digne du grand banditisme. Je veux bien entendre qu'il n'était pas le même homme avant la cocaïne, mais je me méfie des gens qui trouvent la lumière. S'il avait vraiment trouvé la lumière, il n'aurait pas laissé croupir son co-accusé pendant près de cinq ans en prison, il aurait pu le faire à tout moment avant l'audience. J'ai entendu vos regrets, je veux croire que vous pouvez changer, mettez votre intelligence au service du bien". Vingt ans de réclusion sont requis.

10 h : acquittement requis pour Holland

"Nous sommes dans une impasse, seul l'acquittement doit être envisagé pour Thierry Holland". L'avocat général vient de demander l'acquittement de l'accusé qui vient pourtant de passer quatre ans et demi de détention provisoire...
"Je me dois d'être loyal, le doute doit bénéficier à l'accusé : je n'ai pas les moyens de prouver de manière formelle qu'il a participé au meurtre dès lors qu'il est mis hors de cause par Martinelli. Vous ne pouvez pas faire autrement et il n'est pas pas possible de requalifier les faits en non dénonciation de crime, modification de la scène de crime, recel de cadavre, il n'est pas possible de passer en matière délictuelle".
L'accusation s'est pourtant étonnée du comportement de Thierry Holland : "sa version ne répond pas à certaines questions, les appels téléphoniques avec Martinelli le jour du meurtre, son attitude: ça se passe sous ses yeux, chez lui, il ne tente pas d'arrêter Martinelli qui étrangle la victime, il ne prévient pas les secours et va participer tranquillement à l'échange de la montre d'Oliva contre de la cocaïne et à la crémation de la victime".

9 h 45 : l'avocat général dresse le portrait des deux accusés

"Holland était un prof de tennis à la dérive, toxicomane et neurasthénique. Martinelli un revendeur de drogue violent et impitoyable, capable de violences sur son épouse et qui récupère des créances en étant oppressant et menaçant. Il y a cet épisode hallucinant de fin décembre 2009 de l'enlèvement et le passage à tabac d'une victime dont il propose de l'emmener en Belgique, de lui couper le petit doigt et de demander une rançon aux parents. Martinelli fait preuve d'une cruauté, d'un sadisme, de la délectation à faire le mal".

9 h 30 : les réquisitions de l'avocat général

L'avocat général Manon Brignol débute ses réquisitions ce vendredi 30 janvier en rendant hommage à la victime, Giuseppe Oliva, un Italien devenu trafiquant de haschich international.
"La victime est la grande absente du procès et elle n'est pas représentée. M. était installé au Maroc, mais il a touché aux stupéfiants : on commence par les drogues douces puis on tombe dans les drogues dures et pour les financer, il n'y a d'autre choix que de se lancer dans le trafic. Mais c'était un homme qui ne faisait pas parler de lui et un homme décrit comme tranquille, calme qui ne méritait pas de connaître la fin sordide qu'il a connu. Que s'est-il passé le 25 novembre 2009 pour que le corps de Giuseppe Oliva se retrouve à Mauguio, près de l'aéroport, carbonisé sur deux pneus ?".
http://www.midilibre.fr//2015/01/30/trafiquant-tue-et-brule-a-mauguio-la-victime-ne-meritait-pas-cette-fin,1118247.php

Meurtre d'Océane : procès en appel de Nicolas Blondiau, les plaidoiries



C e vendredi 30 janvier se poursuit le procès en appel de Nicolas Blondiau aux assises du Vaucluse, condamné en 2013 à perpétuité pour le meurtre d'Océane, 8 ans.
Ces jeudi 29 et vendredi 30 janvier, les assises du Vaucluse (Avignon) vont à nouveau évoquer le calvaire d'Océane, fillette de 8 ans, violée et tuée à Bellegarde dans le Gard par Nicolas Blondiau, 25 ans, le 5 novembre 2011
http://www.midilibre.fr/2015/01/27/direct-meurtre-d-oceane-proces-en-appel-de-nicolas-blondiau-a-avignon,1116735.php

Meurtre d'Océane : Nicolas Blondiau exprime "ses remords" pour la première fois

"Je ne voulais pas le faire". A l'ouverture de son procès en appel pour le viol et le meurtre, en 2011, d'Océane, 8 ans, dans le Gard, Nicolas Blondiau a exprimé pour la première fois "tous (ses) remords et tous (ses) regrets". Un début d'explication et de repentance de la part du meurtrier.
Même s'il avait reconnu les faits, jamais Nicolas Blondiau n'avait exprimé aussi clairement des remords lors de son procès en première instance, devant la cour d'assises de Nîmes.

"Je sais que ça ne va pas les (les parents d'Océane, ndlr) soulager mais si j'ai fait appel, c'est pour leur dire tous mes remords et tous mes regrets", a déclaré d'une voix chevrotante Nicolas Blondiau, 28 ans.

"Ce que j'ai fait, je ne voulais pas le faire. J'étais pris de panique, je ne sais pas ce que je faisais", a ajouté celui qui avait été condamné en décembre 2013 à la perpétuité incompressible.

L'accusé est "hanté" et fait "des cauchemars", selon le psychiatre qui écarte tout risque de récidive

Son parcours de vie est marqué par la séparation de ses parents, le sentiment de ne pas avoir été aimé par sa mère et une agression sexuelle dont il a été victime à l'âge de 17 ans.
Lors des faits, père de trois enfants, dont un nourrisson, âgé de 25 ans, il venait de se séparer de sa compagne.

"J'ai beaucoup fui par rapport aux mauvaises fréquentations que j'avais en dehors de mon couple, mes problèmes d'alcool", a-t-il reconnu, admettant "des erreurs de ne pas tenir un travail, de ne pas avoir sauvé mon couple".
"J'ai été un père qui était présent au début, malheureusement je ne l'ai pas été après", a-t-il dit.

"Il demandait de l'argent pour lui et ses enfants et c'était pour aller boire un coup avec ses copains. C'était plus fort que lui, combien de fois je lui ai fait la morale", s'est remémoré son père qui continue à le visiter en prison.
"C'est le rôle du père d'aller le voir. Je ne peux pas abandonner mon fils malgré ce qu'il a fait", a-t-il poursuivi.

L'expert psychiatre, le docteur Roland Coutanceau, pour qui le passage à l'acte a été favorisé par la "situation existentielle de déstabilisation" qui affectait Nicolas Blondiau au moment des faits, a écarté tout risque de réitération du crime.

Mutique lors du premier procès d'Assises à Nîmes

Lors de ce procès, "assommé de médicaments", selon son avocat Jean-Pierre Cabanes, l'accusé s'était borné à expliquer d'une voix inaudible son geste par "une pulsion".
Il avait rechigné à raconter le déroulement des faits, malgré les supplications des parents d'Océane, oscillant entre douleur et colère.

Jeudi, il a aussi répondu posément aux questions sur son parcours de vie, marqué par la séparation de ses parents et une agression sexuelle dont il a été victime à l'âge de 17 ans.

L'expert psychiatre, le docteur Roland Coutanceau, a écarté tout risque de réitération du crime, allant à rebours de la plupart de ses confrères qui avaient avancé "un risque de récidive élevé" lors du premier procès.

"Sa mémoire a emmagasiné le fait d'avoir fait ça. Il est marqué lui-même par son acte. Ce regret le structure. Même si cet homme sortait aujourd'hui je pense qu'il ne passerait pas à l'acte. Il est vacciné contre ça", a-t-il estimé.

Selon l'expert, la "situation existentielle de déstabilisation" au moment des faits dont Nicolas Blondiau est accusé -liée notamment à sa séparation récente avec sa compagne, son addiction à l'alcool, son égocentrisme- avaient facilité le passage à l'acte.
L'expert psychiatre a comparé l'excitation sexuelle de l'accusé à "une vague déferlante", au cours de laquelle "l'autre n'existe pas tant qu'il est habité par sa rêverie érotique" pour expliquer son absence d'empathie alors qu'Océane pleurait et se débattait.

Les parents n'avaient pas déposé lors du premier procès

La mère d'Océane, le visage crispé par la douleur, a indiqué qu'elle souhaitait témoigner. Le père de la fillette, le corps secoué par des tremblements, a décliné l'invitation du président de la cour d'assises, Luc Barbier, à s'exprimer au cours
des débats.

Nicolas Blondiau avait été condamné à la perpétuité réelle pour avoir violé, étouffé et poignardé à quatre reprises dans la région du coeur Océane, 8 ans.

http://france3-regions.francetvinfo.fr/languedoc-roussillon/2015/01/29/meurtre-d-oceane-nicolas-blondiau-exprime-ses-remords-pour-la-premiere-fois-643355.html

Bettencourt: la fille accable Banier

Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de la multimilliardaire héritière de L'Oréal, a dressé aujourd'hui un impitoyable portrait de François-Marie Banier, ancien confident de sa mère poursuivi à Bordeaux pour abus de faiblesse, un "escroc" qui brisa une famille pour mieux y régner.

François-Marie Banier, l'un des principaux prévenus, est notamment poursuivi pour des dons, donations, libéralités, contrats d'assurance-vie, dépassant 400 millions d'euros.

Le père de Françoise Bettencourt-Meyers l'avait prévenue peu avant sa mort en 2007, dit-elle: "Banier est un escroc, un jour il y aura un procès. Nous y voilà". Françoise Bettencourt a brossé deux heures et demie durant, d'une voix monocorde un peu lasse où la rancoeur se mêlait à la tristesse, un tableau assassin de celui qu'elle juge responsable, sur une quinzaine d'années, d'avoir éloigné sa mère d'elle pour mieux profiter de sa fortune.
Liliane Bettencourt, 92 ans, très affaiblie psychiquement et sous tutelle, est la grande absente du procès. "Elle souffre de sa pathologie sévère, mais elle est sereine", a précisé sa fille aujourd'hui.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/01/30/97001-20150130FILWWW00186-bettencourt-la-fille-accable-banier.php

Les sanglots de Patrice de Maistre au procès Bettencourt

L'avocat Pascal Wilhelm, l'homme de télé Stéphane Courbis, le gestionnaire de biens Patrice de Maistre et l'ancien ministre Éric Woerth se sont succédé hier à la barre du tribunal correctionnel de Bordeaux.
C'est un homme grand, élégant, distingué. Mais devant le tribunal de Bordeaux, au moment de parler de sa famille, de ses enfants, Patrice de Maistre a craqué.
«Je suis désolé de ce spectacle, cela va passer», s'excuse-t-il auprès du tribunal. Lui qui gérait la fortune de la femme la plus riche de France a de nouveau évoqué des rencontres, déjà révélées par des écoutes téléphoniques de 2009, avec l'ex-conseiller justice de l'Élysée sous Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart, au sujet de L'Oréal. Selon lui, ces rencontres étaient mues par l'intérêt de l'Élysée pour l' «enjeu économique» national que représentait l'avenir du groupe de cosmétiques L'Oréal. Rencontres où il affirme aussi avoir appris à l'avance, de la bouche de M. Ouart, le classement d'une plainte de Françoise Bettencourt-Meyers, fille unique de Liliane Bettencourt.
Selon l'ex-comptable de Mme Bettencourt, Claire Thibout (que le tribunal de Bordeaux espère entendre malgré un certificat médical) Patrice de Maistre aurait été l'intermédiaire qui «s'occupait des politiques». Il aurait notamment versé de l'argent en 2007 à Éric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'État, mis en examen en 2013, a bénéficié d'un non-lieu.

Elle payait pour des infos

Patrice de Maistre n'a pas caché son «admiration» pour Éric Woerth. Entendu pendant près d'une demi-heure, l'ex-ministre, poursuivi pour «recel» d'une somme que lui aurait remise Patrice de Maistre, a détaillé que Patrice de Maistre, membre du «premier cercle» des donateurs de l'UMP, avait aussi «contribué une fois» personnellement, et en toute transparence, à son association de financement électoral (1 500 euros, selon l'ex-ministre). Tout comme Liliane Bettencourt, «une fois» également. Il a par ailleurs évoqué ses relations a minima avec la famille Bettencourt.
Selon l'ex-comptable de Mme Bettencourt, Claire Thibout – que le tribunal de Bordeaux espère entendre malgré un certificat médical – Patrice de Maistre aurait versé au moins 50 000 euros en 2007 à Éric Woerth pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. L'ex-chef de l'État, mis en examen en 2013, a bénéficié d'un non-lieu.
Une comptable qui, selon l'ex-secrétaire de Patrice de Maistre, entendue en fin de journée, aurait raconté que Françoise Bettencourt-Meyers payait certains employés de sa mère pour lui faire passer des informations sur celle-ci.
Dans un volet distinct du tentaculaire dossier Bettencourt, Patrice de Maistre et Éric Woerth doivent être jugés en mars pour trafic d'influence. Le premier est soupçonné d'avoir fourni un travail à l'épouse du second dans la société Clymène, en échange d'une Légion d'Honneur, que lui remit le ministre.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/30/2040042-les-sanglots-de-patrice-de-maistre-au-proces-bettencourt.html


Il avait menacé de mort et agressé un contrôleur SNCF

Une affaire d'agression et de menaces de mort, subies par un contrôleur de la SNCF, a valu quatre mois de prison ferme à un jeune Briviste au casier judiciaire déjà bien garni. Récit…
Les contrôleurs de la SNCF se retrouvent quelquefois nez à nez avec des voyageurs récalcitrants surtout lorsque ces derniers ne sont pas munis d'un titre de transport.
Parfois le ton monte et le contrôle tourne mal. L'un de ces agents qui contrôlait la validité des billets dans le train assurant la liaison Toulouse-Cahors, le 11 avril 2013, a vécu une scène qu'il n'est pas près d'oublier.
Insulté, menacé de mort et agressé par un voyageur âgé de 32 ans originaire de Brive, il avait été meurtri par les divers épisodes de cette affaire jugée hier au tribunal correctionnel de Cahors. «Cela a été pour lui un vrai choc psychologique qui lui a valu un vrai traumatisme ajouté à l'accumulation de stress qu'il subit au quotidien. Il n'a pas pu travailler pendant deux mois suite à cela», a indiqué Michel Barthet, l'avocat de la victime. L'auteur des faits ne s'est pas présenté à la barre.
Béatrice Almendros, présidente du tribunal, a narré à l'audience les circonstances de cette agression, rappelant que «le contrôleur s'est simplement avancé vers cet homme qui sommeillait dans le train. Ce dernier a aussitôt rétorqué à l'agent de la SNCF qu'il n'avait pas de billet, ni d'argent sur lui pour payer. Puis il l'a insulté en constatant que le contrôleur insistait et était prêt à alerter la police», relate la présidente.

Interpellé sur le quai

«Si tu appelles les flics, je te zigouille», a-t-il lancé à l'agent de la SNCF en le saisissant par le bras et en le secouant violemment. Le contrôleur a tenu bon et prévenu la police qui a interpellé le voyageur sans billet sur le quai de la gare de Cahors. Cet homme n'est pas un enfant de chœur. Son casier judiciaire, qui comporte d'innombrables mentions, en atteste.
Il a déjà été condamné pour des faits de vols, dégradations, trafic de stupéfiant, violence avec arme… et cumule plus de deux ans de prison ferme.
Ce nouveau dossier dans lequel il était mis en cause ne va pas améliorer sa situation judiciaire puisqu'il a écopé d'une peine de 4 mois de prison ferme.
Il devra également payer une amende de 500 € à la victime… à défaut d'avoir pu régler son billet de train.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/30/2039621-il-avait-menace-de-mort-et-agresse-un-controleur-sncf.html

jeudi 29 janvier 2015

Meurtre d'Océane : le coupable gardois va tenter d'échapper à la "perpétuité réelle

La cour d'assises du Vaucluse juge en appel, ce jeudi et ce vendredi, un homme condamné en décembre 2013 à la perpétuité incompressible, pour le viol et le meurtre d'Océane, âgée de 8 ans, à Bellegarde, dans le Gard, en novembre 2011. Nicolas Blondiau avait avoué les faits lors de sa reddition.
Nicolas Blondiau, 28 ans, a été condamné par la cour d'assises du Gard à la peine la plus lourde prévue par le code pénal, instaurée depuis 1994 pour les auteurs de viol et de meurtre sur mineur notamment. Me Jean-Pierre Cabanes, son avocat, espère infléchir la décision du jury de la cour d'assises du Vaucluse.

Immédiatement après le verdict de la cour d'assises, les avocats de Nicolas Blondiau avaient annoncé leur intention de faire appel, jugeant que "cette peine extrême" ne correspondait pas au profil de leur client.

Deux hommes, Michel Fourniret et Pierre Bodein, ont été jusqu'ici condamnés à la perpétuité incompressible et confirmé en appel. Un autre avait vu cette peine allégée en appel.
Retour sur le drame et la mort de la jeune Océane

Le 5 novembre 2011, les parents d'Océane avaient signalé la disparition de leur enfant unique, peu après 19h. La fillette était partie récupérer un jeu vidéo chez un ami de la famille qui habitait à 160 m de leur maison, dans une rue étroite du vieux village de Bellegarde mais n'était pas revenue chez elle.
Gendarmes, proches et villageois s'étaient mobilisés toute la nuit pour la retrouver.
Son cadavre avait été découvert le lendemain matin au pied d'un olivier, sur le chemin d'accès à un mas, à trois kilomètres du village.
L'autopsie avait révélé qu'elle avait été agressée sexuellement avant d'être étouffée et poignardée à quatre reprises au coeur.

Nicolas Blondiau, un habitant de Bellegarde, alors âgé de 25 ans et père de trois enfants dont un nourrisson, s'était rendu le 8 novembre à la gendarmerie après avoir appris que des prélèvements ADN allaient être effectués sur les hommes de Bellegarde.

"La peine des morts vivants"

A l'époque des faits, il vivait de petits boulots, s'était séparé de sa compagne, dormait dans sa voiture ou chez un ami, et consommait une grande quantité d'alcool et de stupéfiants.
Ses proches l'ont décrit comme un père attentionné, un homme gentil, mais menteur, ayant un problème d'alcool. Les experts psychologues ont souligné "des troubles de la personnalité" et un "risque de récidive élevé".

Lors du procès, "assommé de médicaments", selon Me Jean-Pierre Cabanes, l'accusé s'était borné à expliquer d'une voix inaudible son geste par "une pulsion". Il avait rechigné à raconter le déroulement des faits, malgré les supplications des parents d'Océane, oscillant entre douleur et colère.

"La pulsion, c'est la tarte à la crème", estime Me Béatrice Lobier-Tupin, l'avocate des parents d'Océane, interrogée par l'AFP.

"Cette peine me paraît justifiée, les crimes d'enfants doivent être punis par des peines dures", dit-elle.

"Ce type de faits est-il susceptible d'être raisonné ?", demande Me Cabanes.

"La perpétuité réelle, c'est terrifiant. La mort d'une petite fille, c'est terrifiant aussi. Est-ce qu'il faut que la société se venge ? Bien sûr que oui ! Mais comment ? Qui va faire un effort pour ces gens-là ?", interroge Me Cabanes. 
 
"La perpétuité réelle, c'est la peine des morts vivants, c'est être retranché de la vie. Vous avez le droit de respirer, de manger, de souffrir et de regarder la télé. Et après ?", affirme-t-il à l'AFP.
Dans le cadre de cette peine, après trente ans de prison, un collège d'experts médicaux et de cinq magistrats de la Cour de cassation se prononce sur l'éventualité d'un relèvement de la période de sûreté en fonction de la dangerosité du condamné.
Pour ce nouveau procès, les parents d'Océane seront accompagnés d'une psychologue, comme pour le premier procès. Il leur sera pénible d'entendre à nouveau le calvaire imposé à leur enfant par Blondiau qu'ils connaissaient et qui leur avait présenté ses condoléances quelques heures après la découverte du corps d'Océane

http://france3-regions.francetvinfo.fr/languedoc-roussillon/2015/01/29/meurtre-d-oceane-le-coupable-gardois-va-tenter-d-echapper-la-perpetuite-reelle-642575.html

Meurtre de Samir Chorfi : 20 ans de prison pour l'exécution à La Reynerie

Accusé d'assassinat sur Samir Chorfi, en novembre 2011, Redha Mecherouh a été condamné, hier, à 20 de réclusion pour meurtre.
Accusé d'assassinat sur Samir Chorfi, Redha Mecherouh, 22 ans, a été condamné, hier, par la cour d'assises de Haute-Garonne à 20 ans de réclusion criminelle pour meurtre. Les 6 jurés n'ont pas retenu la préméditation, contrairement aux réquisitions de l'avocat général, Pierre Bernard, qui avait demandé 25 ans à l'issue d'une démonstration méthodique. Même si des éléments importants ont fait défaut dans cette difficile quête de vérité – arme du crime jamais retrouvée, témoignages parfois confus et chronologie très élastique – le représentant de l'accusation a passé au concasseur les doutes sur cette terrible matinée du 22 novembre 2011, quartier Reynerie à Toulouse. Après la bagarre et une nouvelle humiliation, «Mecherouh a ruminé sa vengeance, il s'est procuré une arme et a tiré. C'est un assassinat.» 16 balles de 9 mm dans le thorax. Et la même scène décrite par de nombreux témoins : Mecherouh sort l'arme de sa poche et tire avant de prendre la fuite avec le pistolet. Mais il manque l'essentiel : comment lui parvient cette arme ? Va-t-il la chercher et fomenter un projet criminel ? L'insuffisance de preuves matérielles habilement exploitée par la défense au cours des trois jours d'audience, menés au pas de course par la présidente Colette Dechaux, fait tout basculer. Debout, face aux jurés, Me Edouard Martial a derrière lui tout le clan Chorfi. Une famille éprouvée et avide de vérité. Des copains de Samir, exaspérés par l'attitude de l'accusé, qui se pose en victime, et maintien avoir désarmé Chorfi avant de tirer. L'avocat de la défense jette un premier pavé et sème le doute dans l'esprit des jurés. L'arme du crime proviendrait d'un cambriolage. D'autres armes émanant du même casse ont été retrouvées chez les proches de Chorfi. Selon Me Martial, Redha Mecherouh n'aurait pas eu le temps matériel, entre 11 h 30 et 12 h 15, d'aller chercher le Glock 17 pour abattre son rival. Alors sa thèse est simple : «Chorfi veut lui imposer le respect. Il veut éviter les coups en public, il prend une arme à feu pour se montrer plus dissuasif. Mon client réussi à le désarmer, par miracle et dans la peur, il tire et retire.» Dix-sept fois. Pour laver l'affront d'humiliations passées. Lui qui n'avait jamais le dessus sur Chorfi. Pour les jurés il s'agit d'un meurtre. Une décision qui ne valide pas pour autant la thèse soutenue par l'accusé.

http://newsletter.ladepeche.fr/Go/index.cfm?WL=41848&WS=291720_2501986&WA=8923

Pour DSK, le procès du Carlton de Lille débute lundi

L'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, terrassé au sommet de sa carrière par l'affaire du Sofitel de New York, scandale sexuel sans précédent, se retrouve lundi devant le tribunal correctionnel de Lille pour proxénétisme aggravé, accusé d'avoir été au coeur d'un réseau de prostitution mis en place par ses amis du Nord. Les juges lillois ont estimé, d'une part que DSK ne pouvait ignorer que les filles qu'on lui présentait lors de parties fines étaient des prostituées rémunérées, d'autre part qu'il avait été le "pivot central" ou encore le "roi de la fête" de ces soirées, a indiqué une source judiciaire. Le parquet avait toutefois requis un non-lieu pour Dominique Strauss-Kahn. Et pourrait bien réclamer sa relaxe au procès.
Longtemps favori des sondages en vue de la présidentielle de 2012 en France, Dominique Strauss-Kahn comparaîtra dans l'affaire dite du Carlton aux côtés de 13 autres prévenus à partir du 2 février. Le procès est prévu pour durer trois semaines. DSK est devenu au fil de l'instruction l'un des personnages centraux d'une affaire de proxénétisme ayant débuté dans des hôtels de luxe de Lille. A la suite du scandale du Sofitel de New York et presque trois ans après sa mise en examen, il va de nouveau faire face à l'étalage public de ses moeurs sexuelles, qui lui auront coûté sa carrière politique.

DSK savait-il?

DSK pouvait-il ignorer qu'il avait affaire à des prostituées? Interrogée, l'une d'elles, "Jade", s'est montrée particulièrement sévère, selon une source judiciaire. Elle sera sur les bancs de la partie civile. "C'est vraiment nous faire croire qu'il est naïf", a-t-elle notamment lâché, alors que tous les autres protagonistes étaient au courant, selon elle. Les avocats de DSK ont très rapidement dénoncé un "acharnement" des juges. Me Richard Malka, avait au moment du renvoi dénoncé "une motivation idéologique, politique, morale", un renvoi "certainement pas fondé sur une analyse juridique des faits". La ligne de défense n'a pas bougé : DSK était adepte du libertinage, pas de prostituées.
Au cours de l'instruction, en fait de parties fines, certaines participantes ont évoqué des séances de "carnage", d'"abattage" ou encore de "pure consommation sexuelle", selon des propos rapportés. A quelques jours du procès, la défense de DSK n'a pas souhaité s'exprimer davantage. "On criminalise les clients, ce qui n'est pas dans l'esprit des législateurs", déplore de son côté Me Dupond-Moretti, avocat de David Roquet, ex-patron d'une filiale du groupe de BTP Eiffage qui sera sur le banc des prévenus. Son défenseur s'était précédemment agacé de voir une affaire à laquelle on avait donné une qualification criminelle "pour se donner du confort" finir devant un tribunal correctionnel.
En 2011, sur des renseignements anonymes, la police judiciaire de Lille se penche de près sur les fréquentations de l'hôtel Carlton et de l'hôtel des Tours, où René Kojfer, en charge des relations publiques, ferait venir des prostituées pour satisfaire quelques clients. La surveillance mise en place, notamment sur le téléphone portable de René Kojfer, fait sortir peu à peu des noms, dont celui de Dominique Strauss-Kahn, lâché au détour d'une conversation sur de folles soirées lilloises et belges. Lorsque René Kojfer est placé en garde à vue, une information judiciaire est en cours depuis près de sept mois. Il est le premier mis en examen, le 7 octobre 2011.
"Il y a un décalage, une incompréhension vraiment forte entre la définition stricto sensu juridique et la réalité des choses", avance Me Hubert Delarue, son avocat, qui évoque des relations "entre adultes consentants" et son client qui n'a "jamais touché un centime". De Kojfer, les enquêteurs remontent un réseau de notables qu'ils soupçonnent de profiter des filles mises à disposition par le chargé des relations publiques: Emmanuel Riglaire, avocat au barreau de Lille, mais aussi David Roquet et Fabrice Paszkowski, un entrepreneur spécialisé dans le matériel médical.

Dodo la Saumure parmi les mis en examen

Ces deux derniers font partie d'un cercle amical, libertin, parfois franc-maçon, auquel viennent s'ajouter le policier Jean-Christophe Lagarde, directeur de la sûreté départementale du Nord, et Dominique Strauss-Kahn. "David Roquet paie un système mis en place bien avant lui dans sa boîte", tonne Me Dupond-Moretti, parlant d'une "forme de lobbying" auprès de DSK. Fabrice Paszkowski semble être le principal contact de ce dernier lorsqu'il vient passer des soirées dans le nord: l'instruction relève des milliers de textos échangés pour se donner rendez-vous. Le Nordiste a rencontré DSK pour la première fois à Béthune (Pas-de-Calais), en 2006. Avec Roquet et Lagarde, il participe en outre à trois voyages à Washington pour des soirées débridées.
Autre figure très médiatique du procès, Dominique Alderweireld, mieux connu sous le nom de Dodo la Saumure, a été l'un des derniers mis en examen, bien que son nom soit apparu très tôt dans la procédure. Souteneur en Belgique, où il considère mener une activité "tolérée", il est reproché à Dominique Alderweireld que des prostituées impliquées viennent de ses établissements. Le troisième volet de l'affaire concerne les dépenses engrangées pour payer les prostituées et organiser les voyages à Washington. Quatre des 14 prévenus sont mis en examen pour escroquerie, complicité ou recel.
 

mercredi 28 janvier 2015

Assises de la Creuse : Alain Latour risque 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tiré sur son ex-compagne à Cressat (23) en août 2012

C'est au coeur de l'été 2012 que ce drame de la jalousie s'est noué: mardi 14 août, Alain Latour se présente au domicile de son ex-compagne Isabelle à Cressat (23) armé d'un fusil de chasse. Il tire sur elle au niveau des jambes avant de se blesser légèrement avec l'arme.

Hospitalisée dans un état grave, cette mère de deux enfants nés d'une précédente union décédera quelques jours plus tard. Alain Latour est jugé depuis ce matin par la cour d'assises de la Creuse pour "violence avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner", il risque 20 ans de réclusion criminelle.

Aux enquêteurs, à l'époque, l'auteur des coups déclarera avoir agi "par jalousie", il était alors en état d'ébriété.
En 2008 déjà, il avait été condamné à une peine de prison avec sursis, assortie d'une interdiction de revoir son ancienne compagne, interdiction qu'il n'avait pas respectée.


http://france3-regions.francetvinfo.fr/limousin/2015/01/28/assises-de-la-creuse-alain-latour-risque-20-ans-de-reclusion-criminelle-pour-avoir-tire-sur-son-ex-compagne-cressat-23-en-aout-2012-642133.html

Procès Bettencourt: La terrible lettre de l'ex-infirmier ouvre l'audience

François-Marie Banier, ex-confident de la milliardaire Liliane Bettencourt, a commencé à être interrogé mercredi par le Tribunal correctionnel de Bordeaux, après lecture à l'audience de la lettre adressée par un autre prévenu, l'ancien infirmier Alain Thurin, qui a tenté de se suicider à la veille du procès.

La lecture de la lettre d’Alain Thurin en préambule

Dans cette lettre aussi poignante que confuse, adressée au Procureur de la République de Bordeaux, cet homme de 64 ans, qui se trouvait encore mercredi dans un coma profond à l'hôpital d'Arpajon (Essonne) après s'être pendu à un arbre dimanche, essaye d'expliquer son geste.
«La décision que je vais prendre demain dimanche avait déjà été réfléchie, seule la date restait à définir», écrit l'ex-infirmier de la 11e fortune mondiale (environ 30 milliards d'euros).
«J'ai eu l'honneur de travailler auprès de Madame», souligne celui qui assure avoir tout fait pour «la défendre» et qui reste malgré tout poursuivi pour «abus de faiblesse» à son encontre. «Je ne voulais pas être assisté d'un avocat, même si je ne maîtrise pas ma défense. Je pensais être en mesure de m'expliquer», écrit Alain Thurin.
Mais il ne s'est apparemment plus senti la force d'affronter son procès: «Etre confronté à tous ces ténors du barreau serait très difficile, surtout sans preuve» pour étayer les accusations qu'il semble vouloir porter contre d'autres prévenus.

François-Marie Banier invité à décliner son identité

Visiblement décidé à aller au bout des cinq semaines d'audience prévues, le président Denis Roucou a évacué d'une phrase la kyrielle «d'incidents de procédure» soulevés la veille par les avocats des deux principaux prévenus, le photographe François-Marie Banier et l'ex-gestionnaire de fortune de la femme la plus riche de France, Patrice de Maistre.
Toutes ces demandes de nullité ou de report du procès sont jointes «au fond», autrement dit le tribunal estime que les débats permettront d'y répondre et peuvent donc se poursuivre normalement. Le président a donc commencé à demander à François-Marie Banier, poursuivi pour abus de faiblesse, de décliner son identité et de se présenter à la cour.
Le tribunal doit juger sur cinq semaines dix hommes, dont le député UMP et ex-ministre Eric Woerth, soupçonnés d'avoir profité entre 2006 et 2011 de la vulnérabilité de la milliardaire, pour des dons, donations ou legs portant au total sur des centaines de millions d'euros. Aujourd'hui âgée de 92 ans et sous tutelle, Liliane Bettencourt est la grande absente du procès.

http://www.20minutes.fr/societe/1527579-20150128-proces-bettencourt-terrible-lettre-ex-infirmier-ouvre-audience

Bettencourt: François-Marie Banier, premier accusé à la barre du tribunal

Le procès de "l'affaire Bettencourt", après deux jours de vaine guérilla procédurière des avocats de la défense, entre mercredi dans le vif du sujet avec l'interrogatoire de personnalité de l'un des principaux accusés "d'abus de faiblesse" au détriment de la milliardaire Liliane Bettencourt, son ex-confident François-Marie Banier.

Le procès des dix personnes accusées d'abus de faiblesse au détriment de Liliane Bettencourt a repris mercredi avec l'audition du principal bénéficiaire des largesses de l'héritière de L'Oréal, le photographe François-Marie Banier.  Après deux jours de bataille de procédure, le tribunal a décidé de joindre au fond les demandes de report formulées par certains avocats de la défense. C'est uniquement si ces demandes sont rejetées à la fin des cinq semaines du procès que les juges pourront rendre leur décision, qui sera mise en délibéré.

Les avocats de Patrice de Maistre, l'ancien gestionnaire de fortune de
Liliane Bettencourt, et de François-Marie Banier portaient sur l'instruction qu'ils ont vivement critiquée pour avoir été selon eux menée seulement à charge. Ils avaient demandé que l'ordonnance de renvoi qualifiée de véritable "réquisitoire" soit renvoyée au ministère public pour régularisation et qu'il soit sursis à statuer, le temps que l'instruction ouverte à Paris par le juge Roger Le Loire pour faux témoignage contre six personnes de l'entourage de Liliane Bettencourt, dont son ancienne comptable Claire Thibout, mise en examen en novembre dernier, soit arrivée à son terme.  
Un prévenu dans le coma 
Claire Thibout a dit avoir préparé des enveloppes d'argent au profit de l'ancien ministre Eric Woerth pour financer la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. L'ancien président, qui avait été mis en examen, a bénéficié d'un non-lieu. Sur douze personnes mises en examen, dix ont été renvoyées devant le tribunal dont François-Marie Banier, qui a reçu de la milliardaire plusieurs centaines de millions d'euros. L'examen de sa personnalité a commencé mercredi matin.

Patrice de Maistre, doit répondre de plusieurs accusations, notamment celle d'avoir bénéficié de libéralités pour un montant de plus de 8 millions d'euros et d'avoir retiré de fortes sommes d'argent des comptes en Suisse de Liliane Bettencourt dont une partie aurait été reversée à Eric Woerth.  L'homme d'affaires Stéphane Courbit, qui avait obtenu de la milliardaire un investissement 143,7 millions d'euros dans son groupe Lov Group Industrie de paris en ligne, a trouvé un accord de restitution de cette somme avec la famille Bettencourt à la veille du procès.

Alain Thurin,
un ancien infirmier de Liliane Bettencourt qui a tenté dimanche de mettre fin à ses jours par pendaison dans un bois près de son domicile dans l'Essonne, se trouve "dans un coma peu réactif, patient intubé et sédaté", a dit le président du tribunal mercredi. Ce dernier a également lu une lettre datée de samedi adressée au parquet dans laquelle cet homme qui a bénéficié des
libéralités de la milliardaire explique son geste. "Je ne suis pas en état de maîtriser ma défense", a-t-il écrit, ajoutant ne pas vouloir "être confronté à tous ces ténors du barreau" alors qu'il refuse d'être assisté d'un avocat.
 

Meurtre de Samir Chorfi : «Mon copain s'est fait tuer devant mes yeux

Il arrive que la rumeur prenne de cours l'enquête policière. Et ceux qui la nourrissent contribuent rarement à éclairer les enquêteurs dans leur recherche de la vérité. Mais hier, comme une déferlante, les copains de Samir Chorfi, 23 ans, tué de 16 balles tirées à bout portant par son agresseur, Redha Mecherouh, ont tous fait, ou presque, leur apparition à la barre de la cour d'assises de Haute-Garonne. Ce petit monde, si discret il y a trois ans, vient de se rappeler au bon souvenir de la justice pour la mémoire de leur copain, Samir Chorfi. Mais aussi, «pour la transparence et pour que justice soit faite !», insiste Nordine, un des amis de Chorfi, «je l'ai vu mourir sous mes yeux», dit-il.
Tous s'indignent avec plus ou moins de grandiloquence mais avec une sincère émotion en évoquant la mort de leur copain, archiconnu des services de police, sous cocaïne et cannabis lorsqu'il est abattu dans leur quartier, à La Reynerie, ce 22 novembre 2011. Une image qu'ils n'oublieront jamais. Alors, comme il n'est jamais trop tard pour témoigner, certains se lâchent. «Mecherouh a sorti l'arme de sa poche et a tiré en proférant des insultes, avant de repartir en courant», assure un proche de Chorfi avec lequel il passait ses matinées, place Abbal. Dans son box, Redha Mecherouh, 22 ans, évacue nerveusement la sueur des paumes de ses mains en les frottant sur son jeans délavé. Lui qui prétend avoir désarmé Chorfi puis tirer, «sans avoir maîtrisé l'arme», il se souvient aussi des paroles d'un certain Karim, extrait de la prison de Mont-de-Marsan, et appelé à la barre. «Tu m'avais dit que Chorfi était armé et qu'il me cherchait», insiste l'accusé. Le témoin ne s'en souvient pas. L'amnésie et la confusion reprennent leur droit dès qu'il s'agit d'évoquer l'origine du conflit larvé entre Chorfi et Mecherouh. Selon ce dernier, «il m'obligeait à voler pour rembourser une dette de 10 000 € parce qu'il m'accusait d'avoir volé sa cave.» Invérifiable. «Ces deux là, ils ne s'aimaient pas! On les a séparés lors d'un mariage, le 12 novembre 2011.
Le jours des faits, une autre bagarre a éclaté. On les encore séparés. Chorfi avait toujours le dessus», résume un témoin sans s'appesantir sur l'origine de cette rage meurtrière. Mecherouh, l'esclave qui libère ses liens en voulant s'affranchir de l'emprise de Chorfi? En tirant 17 fois sur celui qu'il désignait comme son tyran, n'a-t-il pas voulu prendre la place du calife et éliminer Chorfi pour laver son honneur ? Cette fois, la rumeur ne dit rien. Juste un mot : Mecherouh n'a qu'à assumer ce qu'il a fait. Réquisitions et verdict attendus aujourd'hui.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/28/2038382-meurtre-samir-chorfi-copain-est-fait-tuer-devant-yeux.html

mardi 27 janvier 2015

Meurtre de Courtenay : la version de l'accusé devant les assises du Loiret

La jalousie est-elle à l'origine de la mort de Warda Lakehal, 29 ans, en janvier 2012 ? Imed Boussaidi, ressortissant tunisien de 30 ans, est jugé depuis lundi devant les assises du Loiret, pour le viol et le meurtre de cette jeune Algérienne, avec laquelle il entretenait une relation. Au premier jour de son procès, l'accusé a fait le récit de la nuit du drame, teinté de contradictions.

"Un coup de pied tellement fort que son visage a gonflé"

Pour Imed Boussaidi, tout démarre lors d'une soirée passée en présence de Warda et d'amis. Au cours de cette soirée, l'un de ses amis lui aurait affirmé que sa compagne le trompait. Bien décidé à obtenir des explications, Imed Boussaidi aurait alors suivi Warda Lakehal à la sortie de la fête. C'est alors que les coups auraient été donnés. Mise au sol, la victime aurait reçu des coups de pieds, et aurait été étranglée.

"Je ne sais pas ce qui m'a pris. La colère, la haine. Je lui ai donné un coup de pied tellement fort que son visage a gonflé", raconte l'accusé, qui précise avoir porté la victime sur son dos jusqu'à la gare désaffectée de Courtenay. Là, il l'aurait accrochée à deux arbres et déshabillée "afin de l'humilier". Imed Boussaidi nie les faits de viol qui lui sont reproché

"Je regrette pour Warda", déclare l'accusé Imed Boussaidi

Après avoir tué la jeune femme, l'accusé raconte être retourné sur le lieu de la soirée. Une bagarre aurait alors éclaté avec ses deux amis, qui finiront grièvement blessés à l'arme blanche. Selon Imed Boussaidi, il était sous l'empire de l'alcool au moment des faits. La bagarre terminée, celui-ci s'en serait allé, avant de s'endormir dans un jardin puis d'être interpellé par les gendarmes.

"Je regrette pour Warda", déclare Imed Boussaidi, au cours de cette première journée d'audience. "Aujourd'hui, je voudrais être à sa place. Mort."

Le procès s'achève vendredi devant la cour d'assises du Loiret. Présumé innocent, Imed Boussaidi encourt trente ans de réclusion criminelle.


http://france3-regions.francetvinfo.fr/centre/2015/01/27/meurtre-de-courtenay-la-version-de-l-accuse-devant-les-assises-du-loiret-640985.html

Procès Bettencourt: Les avocats de la défense critiquent le déroulement de l'instruction

Au deuxième jour du procès Bettencourt à Bordeaux, qui juge dix prévenus pour abus de faiblesse au préjudice de la milliardaire Liliane Bettencourt, les avocats de la défense se sont succédé à la barre pour démontrer que l'instruction avait été menée à charge contre leurs clients. Ils ont demandé un sursis à statuer, c’est-à-dire que l'ordonnance de renvoi, qui constate l'achèvement de la procédure d'instruction, soit renvoyée devant le ministère public. Ce qui signifierait un report du procès.

Des pièces écartées du dossier, pour les avocats de la défense

«Entre 1995 et 2010, Marie-François Banier et Liliane Bettencourt ont échangé 2.000 à 3.000 courriers et faxs, précise maître Pierre Cornut-Gentille, un des avocats de Marie-François Banier. Mais comme dans cette correspondance il n'y a pas d'argument de vulnérabilité, on a fait comme si elle n'existait pas».
Il pointe également le fait que la déclaration de Liliane Bettencourt, entendue le 13 mai 2008 lors de l'enquête préliminaire par un officier de la police judiciaire dit: «Ce montant est certes important mais cela m'a fait plaisir. Ma fille ne peut pas supporter Monsieur Banier, elle en est jalouse». Là encore, maître Pierre Cornur-Gentille déplore que cette déclaration ne figure pas dans l'ordonnance de renvoi.
Il fustige aussi des témoignages favorables à Marie-François Banier et écartés de l'ordonnance de renvoi. Il cite celui d'un maître d'hôtel qui a déclaré: «elle a toujours gardé son libre arbitre, elle savait dire non».
«Cette ordonnance de renvoi a bafoué, piétiné les principes élémentaires de notre code pénal, sans discernement aucun. Je n'ai jamais vu cela en 35 ans de métier», a surenchérit maître Pierre Haik, un des avocats de Patrice de Maistre.
«On a découvert par hasard, en lisant une dépêche AFP le 11 mars 2013, qu'en novembre 2012, Françoise Bettencourt [la fille de Liliane Bettencourt] avait consenti un prêt de 300.000 euros à Claire Thibout, un témoin à charge!», tempête-t-il en tapant du poing sur la table.

Claire Thibout, un témoin clé pour la défense

Maître Jacqueline Laffont, une des avocates de Patrice de Maistre, a insisté sur l'absence de l'ex-comptable pour justifier un report du procès: «Elle a été mise en examen pour faux-témoignage il y a peu de temps, et nous le regrettons. Le témoin principal dans cette affaire c'est Claire Thibout mais elle n'a manifestement pas très envie de venir témoigner devant le tribunal». Elle a aussi pointé le fait que si l'ex-comptable était déclarée coupable pour faux-témoignage, il y aurait contrariété de jugement.
En début d'audience, le président du tribunal Denis Roucou avait annoncé qu'une expertise médicale était demandée pour l'ex-comptable, afin que le tribunal sache s'il était possible qu'elle se présente entre le 2 et le 18 février, ou s'il était possible d'organiser une visio-conférence. Il a été demandé que le rapport de l'expertise soit rendu au 1er février. Claire Thibout a envoyé un certificat médical pour une durée indéterminée, avant le début du procès

http://www.20minutes.fr/bordeaux/1526739-20150127-proces-bettencourt-avocats-defense-critiquent-deroulement-instruction

Trafiquant tué et brûlé à Mauguio : "Et là ça part en vrille, en une seconde"

Thierry Holland, co-accusé du meurtre de Giuseppe Oliva, tué et brûlé à Mauguio en novembre 2009, est interrogé à Montpellier, par la cour d'assises de l'Hérault, ce mardi 27 janvier au matin. Suivez le compte-rendu en direct. 
"Je vous demande simplement de dire comment ça s'est passé", lance le président Mocaer, ce mardi 27 janvier, à l'endroit de Thierry Holland, co-accusé du meurtre du trafiquant Giuseppe Oliva, à Mauguio, le 25 novembre 2009.
"Il vaut mieux pas, j'ai un sursis..."
"Le premier soir, M. Martinelli est venu avec Oliva, on a fumé, ils ont bu, ça s'est bien passé. Le lendemain soir, ils ont fini la bouteille de whisky, on a fumé et le ton a commencé à monter entre eux, à celui qui parlerait le plus fort. Oliva m'a demandé si j'avais de l'héroïne, je lui ai dit non, il se retourne vers Martinelli, lui dit quelque chose en Italien et là ça part en live, en vrille, dans la seconde qui vient, Martinelli lui assène un ou deux coups de bouteille", détaille Holland.
 
Mais pour la suite, il revient sur ses dépositions initiales où il avait expliqué que son co-accusé avait étranglé son rival en chantant... "Martinelli est sur lui, il le secoue en continuant à lui poser des questions, il me dit "essaie de le réveiller", il lui chante une chanson pour essayer de le réveiller et il me "je crois que j'y suis allé un peu trop fort". Il a pris le pouls, il était mort, je lui ai dit il faut appeler les secours, il me dit : "Il vaut mieux pas, j'ai un sursis, je suis recherché par la justice".

Affaire Bettencourt: le procès se poursuit après le rejet d'une question de droit de la défense

Le tribunal correctionnel de Bordeaux a poursuivi aujourd'hui, comme prévu initialement, l'audience du premier procès de "l'affaire Bettencourt" après avoir rejeté ce matin la Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par deux avocats de la défense.

Le président du tribunal, Denis Roucou, a estimé que la question soulevée par les défenseurs du photographe François-Marie Banier et de Patrice Maistre, ancien confident de Liliane Bettencourt, "ne revêt pas un caractère sérieux" et que par conséquent "il n'y a pas lieu de transmettre à la Cour de cassation".

Cette QPC tournait autour de la possibilité ou non d'être poursuivi à la fois pour un fait principal (ici "l'abus de faiblesse") et son "blanchiment", comme le sont les deux hommes.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/01/27/97001-20150127FILWWW00112-affaire-bettencourt-le-proces-se-pourtuit-apres-le-rejet-d-une-question-de-droit-de-la-defense.php

«J'ai pris des coups et je l'ai désarmé»

Jugé depuis hier, devant les assises de Haute-Garonne, pour l'assassinat de Samir Chorfi, en 2011, Redha Mecherouh réaffirme avoir désarmé son rival après avoir reçu deux coups de crosse.
Quand il décrit la scène de son crime et la manière dont les 17 balles ont giclé du pistolet automatique, Redha Mecherouh, 22 ans, n'est jamais en manque d'arguments. Il excelle même dans l'art de balayer très vite, dans un flot de paroles tout aussi limpide, les accusations de préméditation. Hier, devant les six jurés de la cour d'assises de Haute-Garonne, où il est jugé pour assassinat sur son rival, Samir Chorfi, son scénario coule de source. «Il m'accusait d'avoir volé sa cave. Notre différend datait d'au moins un an. À chaque fois que l'on se croisait, il me battait, ça partait à coups d'insultes. Moi je faisais tout pour l'éviter. Je me collais à lui pour éviter les coups. Ce jour-là, j'en pouvais plus. C'était la rencontre de trop. Il m'a mis deux coups de crosse dans la tête avec son arme. Je l'ai désarmé. Je me suis reculé et lui, avançait. J'ai tiré, je n'avais plus la maîtrise de l'arme.» Derrière ses lunettes d'étudiant en droit et son col de chemise débordant sur son pull noir, Mecherouh se pose en victime. Victime, selon lui, de la tyrannie de Samir Chorfi, 23 ans, son ennemi juré, celui qui l'humilie en public à coups de crocs-en-jambe, des «balayettes» à répétition, dans la cité ou dix jours avant les faits, lors d'un mariage. À la Reynerie, où ils habitent tous les deux, les échanges de regard tournent à l'empoignade. Comme ce mardi 22 novembre 2011, vers 11h15. Redha part à la salle de sport. En chemin, il croise Chorfi devant un taxi phone du quartier. Un regard, une insulte et les deux hommes en viennent aux mains. «Mecherouh avait le visage marqué par l'agression. Il était en difficulté», se souvient un employé du centre d'animation, venu séparer les deux rivaux. Nouvelle humiliation. Vers 12 heures, Mecherouh quitte la salle de sport, «j'étais dégoûté, je n'avais plus envie.» En partant, il croise à nouveau Chorfi. «J'ai vu Redha et Samir marcher. Puis Redha a sorti une arme, il a tiré sur Samir», ajoute un jeune témoin. Ni les témoignages accablants ni les incohérences relevées par l'enquête ne déstabilisent l'accusé. L'arme ? «Je l'ai laissée sur place. Des jeunes ont dû la faire disparaître.» Au moins un témoin affirme l'avoir vu partir avec le pistolet. Ce Glock 17 que Mecherouh dit avoir enlevé des mains de Chorfi alors qu'il n'avait jamais le dessus. Mais l'accusé a réponse à tout.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/27/2037246-j-ai-pris-des-coups-et-je-l-ai-desarme.html

Nancy : vrai braquage mais fausses panthères

Nancy. Un temps soupçonné de faire partie de la mouvance des « Pink Panthers », ce gang international de ressortissants de l’ex-Yougoslavie spécialisés dans les braquages de bijouteries de luxe, trois citoyens serbes comparaissent depuis hier à Nancy devant la cour d’assises en appel de Meurthe-et-Moselle.
Eux aussi sont accusés d’avoir attaqué une bijouterie haut de gamme, à Mulhouse, et fait main basse sur une centaine de montres de marques de prestige. Jugés en première instance en mai 2013, les trois comparses avaient tous écopé de la même peine, douze ans de réclusion criminelle. Deux autres personnes les accompagnaient à l’époque dans le box. Un quatrième homme, également condamné à douze ans, n’a pas fait appel et doit être extrait aujourd’hui de sa cellule afin d’être entendu comme témoin. Une femme avait également comparu. Acquittée, elle s’est ensuite retournée contre l’Etat et a obtenu ‘an dernier 69.000 € en réparation de ses 34 mois de détention provisoire…
Un peu laborieuse, ralentie par le recours à des interprètes, l’audience d’hier a débuté par une demande de renvoi émise par l’avocat des parties civile, Me Hennig, « confraternellement » soutenue par ses confrères de la partie adverse. Victime d’une fracture à la jambe, le défenseur, toujours en convalescence, est dans l’incapacité de se lever de son banc. Il devra plaider assis. Après une longue réflexion, la cour a décidé de ne pas reporter le procès, eu égard aux quatre ans et demi de détention provisoire déjà purgés par les accusés.
Passé l’incident, le président Redonnet a donné lecture des faits reprochés à ces derniers. Le 20 mai 2010, deux hommes en costume-cravate, s’exprimant en anglais avec un fort accent d’Europe de l’Est, se présentent à la bijouterie Hirshi à Mulhouse et demandent à voir des montres de valeur. Soudain, l’un des individus exhibe un pistolet automatique et braque le vendeur, le gérant, et un horloger à l’œuvre dans l’atelier de la boutique. Agissant avec « calme et détermination », les deux malfrats ligotent le personnel, remplissent des sacs de sport de montres de grande valeur, dérobent un élément de l’ordinateur censé neutraliser le système de vidéosurveillance et prennent la tangente.

Le butin n’a jamais été retrouvé

Si le sang-froid et l’élégance des braqueurs, évoquent dans un premier temps les mythiques « Panthères roses », les enquêteurs vont vite découvrir qu’ils ont commis quelques erreurs de débutants. Un membre du gang est ainsi venu plusieurs fois en repérage devant la boutique les jours précédents le vol, avec si peu de discrétion qu’une vendeuse, intriguée par son manège, a noté l’immatriculation de sa voiture. Grâce à sa sagacité, trois personnes seront arrêtées quelques heures seulement après le braquage. Deux autres le seront le lendemain, dans un appartement où les policiers mettront la main sur le disque dur de vidéosurveillance de la bijouterie. Le butin n’a en revanche jamais été retrouvé. Sur les trois accusés jugés cette semaine, un seul a reconnu sa participation au braquage, dont le déroulement va être décortiqué aujourd’hui.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/01/27/vrai-braquage-mais-fausses-pantheres

lundi 26 janvier 2015

Procès aux assises du Loiret du meurtrier présumé de Courtenay

Pour sa 2e session de l’année, la cour d’assises du Loiret juge Imed Boussaidi, un ressortissant tunisien soupçonné du meurtre de Warda Lakehal en janvier 2012
Les faits remontent au début de l'année 2012. Dans la nuit du 23 janvier, vers 4h du matin, les secours reçoivent un appel d’urgence provenant d’une habitation rue Auguste Renoir à Courtenay. Sur place, ils découvrent deux hommes blessés à l’arme blanche. Ils désignent immédiatement leur agresseur comme étant Imed Boussaidi, un tunisien de 30 ans avec qui ils viennent de passer la soirée. Il sera interpellé peu de temps après par les gendarmes.

Au matin de cette nuit dramatique, des enfants qui se rendent à l’école découvrent le corps sans vie de Warda Lakehal, une tunisienne de 29 ans. Elle gît dans un fossé en bordure de voie ferrée. La jeune femme est morte étranglée, le corps attaché à un arbre. L’enquête révèlera qu'elle a passé la soirée en compagnie des deux personnes agressées et de Imed Boussaidi.

Jugé pour meurtre et tentatives de meurtre, Imed Boussaidi encourt trente ans de réclusion criminelle

http://france3-regions.francetvinfo.fr/centre/2015/01/26/proces-aux-assises-du-loiret-du-meurtrier-presume-de-courtenay-640149.html

Bettencourt: procès suspendu jusqu'à demain

Le premier procès de "l'affaire Bettencourt", qui s'est ouvert aujourd'hui à Bordeaux, a été suspendu jusqu'à demain matin, le temps pour le tribunal d'examiner une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par les avocats de la défense.

Les défenseurs des deux principaux prévenus, Patrice de Maistre, ex-gestionnaire de la fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt, et le photographe François-Marie Banier, son confident, ont déposé cette QPC autour de la notion de "blanchiment" d'argent dont doivent répondre leurs deux clients, également poursuivis pour "abus de faiblesse" au détriment de la richissime héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/01/26/97001-20150126FILWWW00147-bettencourt-proces-suspendu-jusqu-a-demain.php

L'ex-infirmier de Liliane Bettencourt a tenté de se suicider

L'ancien infirmier de Liliane Bettencourt, Alain Thurin, 64 ans, a tenté de se suicider hier, à la veille de l'ouverture de son procès à Bordeaux, a annoncé aujourd'hui le procureur adjoint.

"Nous ne savons pas s'il est mort ou vivant", a précisé le président du tribunal, en rappelant que M. Thurin était poursuivi pour "abus de faiblesse".

Le "premier" procès de l'affaire Bettencourt s'est ouvert aujourd'hui à 10h au Palais de justice de Bordeaux, où dix personnes, dont l'ancien ministre UMP Eric Woerth, soupçonnées d'avoir profité de la vulnérabilité de la richissime héritière de L'Oréal pour lui soutirer de l'argent, seront jugés cinq semaines durant.

Parmi les principaux prévenus figurent aussi Patrice de Maistre, ancien gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, ainsi que le photographe François-Marie Banier, confident de la milliardaire.

Ils sont tous deux poursuivis pour "abus de faiblesse" et "blanchiment" au détriment de la vieille dame, délits passibles chacun d'une peine maximale de trois ans d'emprisonnement et de 375.000 euros d'amende.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/01/26/97001-20150126FILWWW00106-l-ex-infirmier-de-liliane-bettencourt-a-tente-de-se-suicide.php

Affaire Bettencourt : après 8 annnées de rebonds rocambolesques, le procès

Huit ans après le début de la saga judiciaire, le procès pour "abus de faiblesse" à l'encontre de la milliardaire Liliane Bettencourt s'ouvre ce lundi à Bordeaux. Parmi les dix prévenus, figure notamment l'ancien ministre Eric Woerth. Nicolas Sarkozy a lui bénéficié d'un non-lieu en 2013.

La riche et généreuse Liliane Bettencourt a-t-elle été victime d'un entourage peu scrupuleux ? C'est à cette question que vont tenter de répondre à compter de ce lundi et durant 5 semaines les juges bordelais, huit ans après le début de cette affaire aux innombrables rebondissements judiciaires.
Au final, dix personnes, dont l'ancien ministre UMP Eric Woerth, sont poursuivis dans le volet "abus de faiblesse" de l'affaire, premier d'une série de procès dans un dossier aux ramifications multiples (cf encadré ci-dessous). L'ex-président de la République, Nicolas Sarkozy, un temps soupçonné et mis en examen en 2013, dans le volet de l'enquête portant sur un possible financement politique occulte, a finalement bénéficié d'un non-lieu.
Réconciliée avec sa fille fin 2010, la milliardaire, aujourd'hui âgée de 92  ans, affaiblie, et depuis trois ans en retrait de la scène publique, sera la grande absente du procès.
 
Dix prévenus sur le banc

Parmi les habitués soupçonnés d'avoir profité de la vulnérabilité de la vieille dame, âgée de 92 ans, et 11e fortune du monde, figure notamment l'homme par qui le scandale est arrivé : l'artiste et photographe
François-Marie Banier, 67 ans, intime de la nonagénaire. Son compagnon Martin d'Orgeval, 41 ans, sera également sur le banc. Les deux hommes, poursuivis pour abus de faiblesse et blanchiment, sont soupçonnés d'avoir profité de largesses, notamment sous forme de dons pécuniaires et d'oeuvres d'art, se chiffrant en centaines de millions d'euros. Egalement poursuivi pour abus de faiblesse et blanchiment, Patrice de Maistre, 65 ans, l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt : il est soupçonné d'avoir profité de la vulnérabilité de la milliardaire, alors qu'elle souffrait de sénilité depuis septembre 2006, selon une expertise psychiatrique de 2011 dont les résultats devraient être âprement débattus à l'audience.
  
Le député UMP Eric Woerth, 58 ans, ex-ministre du Budget et du Travail de Nicolas Sarkozy et ancien trésorier de sa campagne lors de l'élection présidentielle en 2007, est quant à lui renvoyé pour recel d'abus de faiblesse, à propos d'une somme que lui aurait remise Patrice de Maistre. L'avocat Pascal Wilhem, qui avait succédé à Patrice de Maistre, et un de ses clients, l'entrepreneur audiovisuel Stéphane Courbit, sont accusés d'avoir poussé la milliardaire à investir 143 millions d'euros dans l'entreprise de ce dernier.
Le 23 janvier, Stéphane Courbit a accepté de rembourser l'intégralité de la somme à la famille Bettencourt a-t-on appris à la veille du procès.
Deux notaires, Jean-Michel Normand et Patrice Bonduelle, sont, eux, renvoyés pour complicité d'abus de faiblesse. Enfin, son dernier infirmier,  Alain Thurin (abus de faiblesse), et l'homme qui gérait son ancienne île aux Seychelles, Carlos Cassina Vejarano (abus de faiblesse et abus de confiance), seront également à la barre de ce procès prévu pour durer cinq semaines.
Un conflit familial à l'origine de toute l'affaire

A l'origine de ce feuilleton politico-financier hors normes, qui a secoué le mandat de Nicolas Sarkozy, des rivalités au sein de la famille, lesquelles éclatent au grand jour fin 2007 : la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, en conflit avec sa mère, dépose plainte à l'encontre de François-Marie Banier. A l'appui de la plainte, des enregistrements de conversations, réalisés à l'insu de la milliardaire à son domicile par son majordome. Or ces écoutes-pirates, en partie divulguées dans la presse, révèleront d'autres faits donnant lieu à l'ouverture en cascade de plusieurs enquêtes. A l'issue de six années d'une procédure dépaysée à
Bordeaux, fin 2010, depuis Nanterre, douze personnes avaient été mises en examen dans ce volet abus de faiblesse. Deux ont bénéficié d'un non-lieu, dont Nicolas Sarkozy.
  
Vers un renvoi du procès dès le premier jour ?

Un ultime rebondissement, intervenu fin 2014, devrait venir perturber le début d'audience : Claire Thibout, comptable de Liliane Bettencourt de 1995 à 2008, considérée comme un des témoins-clés, a été mise en examen le 28 novembre pour faux témoignages, suite aux plaintes déposées en 2012 par MM. Banier et de Maistre. Au cours de l'enquête, Claire Thibout avait accusé les deux hommes d'avoir profité de la fragilité de la milliardaire pour lui soutirer de l'argent. Elle  a notamment affirmé avoir remis à Patrice de Maistre 50.000 euros, somme qui aurait été destinée à Eric Woerth. Elle avait également fait état de l'emprise de François-Marie Banier sur sa patronne, désormais placée sous la tutelle de son petit-fils.

Si le dossier ne repose pas uniquement sur le témoignage de l'ex-comptable, plusieurs avocats de la défense veulent le renvoi du procès. Une salve d'incidents de procédure est donc attendue dès l'ouverture de l'audience.  
 

dimanche 25 janvier 2015

Montpellier : accusés d’avoir étranglé puis brûlé leur rival

Lorenzo Martinelli et Thierry Holland sont jugés à partir de lundi devant la cour d'assises de l'Hérault.
Dans leur monde de narcotrafiquants, on n'hésite pas à éliminer un concurrent. Et à faire disparaître les traces en brûlant le corps. À partir de ce lundi 26 janvier, la cour d'assises de l'Hérault va se plonger dans cet univers impitoyable des trafiquants de drogue. Thierry Holland, 41 ans, et Lorenzo Martinelli, 39 ans, se rejettent la responsabilité de la mort de l'Italien Giuseppe Oliva retrouvé calciné sur deux pneus, le 25 novembre 2009 à Mauguio, près de l'aéroport de Montpellier.
 
 

La victime identifiée grâce à un bout d'étiquette

Dans cette affaire hors normes, le plus difficile pour les gendarmes de la section de recherches aura été d'identifier la victime, sans document sur lui et dont personne n'avait signalé la disparition. Giuseppe Oliva n'était recensé nulle part et pour cause : à l'époque, il n'existait pas en Italie de fichier des empreintes génétiques. C'est finalement l'étude des coups de fil passés ce soir-là dans le secteur et surtout un bout d'étiquette de veste retrouvé au milieu du brasier qui a guidé les enquêteurs. D'abord vers un magasin de vêtements de Montpellier, puis vers l'Italie et enfin chez une mama de 70 ans qui leur a expliqué que son fils ne lui donnait plus de nouvelles...
Les cinq jours de débats devront déterminer qui a tué le trafiquant et pourquoi. La scène s'est déroulée dans un appartement du centre de Montpellier, chez Thierry Holland. Mais ce dernier a toujours désigné son complice Martinelli comme l'auteur du coup de bouteille de whisky qui a assommé la victime avant de “finir le travail” et l'étrangler. "Mon client a été mis devant le fait accompli, il ne savait absolument pas ce qui allait se passer", avance Me Céline Coupard, aux intérêts de Holland. Qui est aussi accusé, a minima, d'avoir participé à la crémation du corps. Lorenzo Martinelli, lui, avait été arrêté alors qu'il avait quitté la région et gravitait entre la Belgique et les Pays-Bas, soupçonné de se livrer à un trafic de cannabis et cocaïne d'envergure.

Colosse de 2 m

Lors d'un séjour en France, les gendarmes avaient réussi à lui mettre le grappin dessus. Silencieux lors de ses auditions comme devant le juge, il avait mis en cause Holland. Les nombreux témoins appelés à la barre - s'ils sont présents - devraient apporter de l'eau au moulin de l'accusation qui voit en Martinelli le meurtrier. Ce colosse de 2 m, déjà condamné pour détention d'arme et tentative d'extorsion de fonds, s'était vanté auprès de plusieurs individus d'avoir éliminé un concurrent. L'enquête a montré qu'Oliva était arrivé à Montpellier avec plusieurs kilos de cannabis et une grosse somme d'argent. De quoi attiser l'appétit de ses rivaux ?

http://www.midilibre.fr/2015/01/24/accuses-d-avoir-etrangle-puis-brule-leur-rival,1115720.php

samedi 24 janvier 2015

Justice - Le chauffard qui a renversé et blessé deux piétons le 13 décembre dernier, en plein centre-ville de Besançon, était hier à la barre

LE TERRIBLE ÉVÉNEMENT du 13 décembre dernier, en plein centre-ville de Besançon, est encore présent dans tous les esprits. Deux piétons, ce jour-là, ont été fauchés par un automobiliste à l’angle de la Grande-Rue et de la rue de la Préfecture. Sous la force de l’impact, la voiture s’est encastrée dans le mur de la banque BNP située à cet endroit.
La première victime, de dos, a juste eu le temps de se retourner avant de se retrouver à terre. Blessé au genou, le capitaine du régiment du génie de Valdahon n’a pas pu reprendre son travail pendant huit jours. La seconde victime faisait des courses avec son épouse. Si cette dernière a pu éviter le capot, son mari n’a pas eu cette chance. Il s’est retrouvé à terre, inconscient, avec un traumatisme crânien et une partie du lobe de l’oreille gauche en moins. Après 15 jours d’ITT, il n’a toujours pas repris son travail. Il est très affaibli psychologiquement. Tout laisse penser que la vitesse du véhicule du prévenu était excessive.

« Fauchés comme des quilles »

Elise Rosenberg, la présidente du tribunal, s’émeut des témoignages qu’elle lit au chauffard. « Tous les gens qui vous ont vu rouler parlent d’un moteur qui vrombit et de pneus qui crissent. Puis ils racontent que vous avez fauché les victimes comme des quilles. En plus, les tests d’alcoolémie, plus tard ont révélé que vous aviez 1,18 g d’alcool dans le sang. Qu’avez-vous à dire ? »
« Je ne voulais pas rouler vite. J’ai tourné à droite au dernier moment. Le témoin de sous-gonflage de mon pneu arrière est passé au rouge et j’ai perdu le contrôle. J’avais bu toute la nuit, mais j’avais arrêté vers 8 ou 9 h du matin. »
Le prévenu est raide. Son air est buté. Son avocate, Me Charline Chollet, tente de dresser le portrait d’un homme responsable et apprécié dans son métier de militaire au régiment du génie de Valdahon. Cela ne convainc guère les avocats de la partie civile. Encore moins Margaret Parietti, pour le ministère public, qui requiert huit mois avec sursis, une suspension du permis pour dix mois et 400 € d’amende. A l’heure où nous écrivions ces lignes, le tribunal n’avait pas encore rendu son jugement. Une chose est sûre, la hiérarchie du jeune homme lui a déjà infligé 40 jours de « trou ». Dans un premier temps.
http://www.estrepublicain.fr/justice/2015/01/23/je-ne-voulais-pas-rouler-vite