jeudi 31 mai 2012

Une mort subite liée au stress de la dispute ?

Les gifles portées par Wesley Jacquemin ont-elles pu entraîner la mort d'Aurélie ? La question reste en suspens. Hier, pas moins de huit experts ont défilé à la barre pour expliciter leurs conclusions plus ou moins complexes… Une mort subite d'origine cardiaque, liée au stress, semble être privilégiée.

«DU point de vue de l'enquête, on ne peut pas dire qu'il y ait un lien de cause à effet entre la dispute et le décès ». Le directeur d'enquête, le major Perez, est affirmatif. « Quand Wesley Jacquemin quitte le domicile, sa compagne est vivante. Elle se tape la tête contre la table… Il quitte le domicile pour qu'elle se calme. Entre les déclarations du mis en cause et les constatations faites par le technicien en investigation criminelle, tout concorde. Ça colle ».
Existe-t-il un lien de causalité entre le décès d'Aurélie Lellig, une jeune femme de 23 ans, en parfaite santé, et les gifles portées par son concubin ? C'était hier tout l'enjeu du débat autour des rapports d'expertises médicales. Tout au long de cette deuxième journée de procès, les experts médicaux ont défilé à la barre pour tenter d'expliquer les causes du décès de la jeune femme et le lien avec la violente dispute qui s'est jouée quelques heures avant sa mort ce 10 novembre 2005. Les gifles reconnues par l'accusé. Les coups de tête qu'elle se serait elle-même infligés sur la table de la cuisine… Difficile de faire la part des choses.
Un décès en lien avec le stress ?
Entre l'imprécision des horaires, les témoignages qui s'emmêlent… La seule certitude - les appels téléphoniques de la victime à ses parents en attestent - Aurélie était encore en vie entre 23 h 27 et 23 h 30. Le Dr Frichet, médecin-légiste, déterminera la mort aux environs de minuit, une heure du matin.
Etant le premier à intervenir pour la levée du corps, il va mettre en évidence des « ecchymoses sur le visage », des « lésions modestes » avec « néanmoins un épanchement sanguin interne », ce qui lui fera solliciter une autopsie du corps.
Le Dr Taccoen, l'expert qui va pratiquer cette autopsie, le 14 novembre 2005, évoquera alors « une mort dans un contexte traumatique avec manifestation asphyxique ». Dans un rapport complémentaire, il dira que « l'asphyxie est à l'origine du décès », sans pouvoir en préciser l'origine, mais exclura tout geste traumatique par strangulation…
En l'état des éléments en sa possession, il affirmera : « On ne peut pas établir de relation directe entre les gifles et les coups portés sur la table avec le syndrome asphyxique… On ne peut pas affirmer une violence importante des gifles… ».
Les rapports vont se succéder et le Dr Bernard qui va prendre le relais en octobre 2007 va écarter la cause d'asphyxie… « D'un point de vue pulmonaire, l'autopsie a montré des anomalies sans établir de cause à l'asphyxie. Il n'y avait pas d'embolie pulmonaire, pas d'épanchement au niveau thoracique. L'autopsie n'a pas révélé non plus de fracture du crâne, d'hématome intracrânien ou de contusion… ». Et d'évoquer « vraisemblablement une mort subite rapide d'origine cardiaque ». Le plus vraisemblable au regard de l'analyse du dossier.
Une étude plus approfondie menée par le Professeur Fornes, professeur en médecine légale, va appuyer dans cette direction. Il va souligner « des violences modérées d'un point de vue traumatique. Ça ne peut pas être une cause directe du décès ». Il va écarter toute cause asphyxique, mais émettre l'hypothèse d'une « mort naturelle », une « mort subite d'origine cardiaque… en lien avec le stress » provoqué par la dispute. Il va reconnaître être resté sur sa « faim » et regretter de ne pas avoir « plus d'éléments pour pouvoir conclure sur les causes de la mort », mais va établir de « façon certaine » que « le contexte de violence, de stress a conduit à mettre en route le processus mortel… ».
Le comportement de Wesley Jacquemin aurait ainsi contribué au stress émotionnel qui a entraîné la mort d'Aurélie.
Aux yeux du ministère public, l'accusé est bien responsable de la mort d'Aurélie Lellig.
Les débats vont se poursuivre aujourd'hui par les réquisitions de l'avocat général et les plaidoiries. Wesley Jacquemin sera fixé sur son sort dans la journée. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/une-mort-subite-liee-au-stress-de-la-dispute

L’avocat d’Eugène Le Couviour plaide la thèse de l’assassinat

Ce jeudi, au septième jour du procès Le Couviour devant la Cour d’assises du Morbihan, alors que l’instruction est close et que l’on sait désormais que les jurés auront à répondre à pas moins de 42 questions, place ce matin aux premières plaidoiries des parties civiles.
Morte sous ses yeux
C’est Me Boedec, pour la défense d’Eugène Le Couviour, 93 ans, mari de la victime, qui parle en premier. Pour évoquer « l’épreuve terrible au quotidien depuis trois ans. Les mots ne sont pas assez forts pour caractériser sa douleur. Car sa femme est morte, tuée sous ses yeux. Alors qu’ils s’aimaient tendrement depuis trente ans. Il attend aujourd’hui la vérité. » Pour raconter la peur de la victime lors de l’intrusion des deux accusés dans la maison de Grand-Champ, en pleine nuit, « à la manière du Raid. Annette leur a dit de ne pas faire de mal à son mari car il est cardiaque. »
« Si Eugène Le Couviour a été ligotée, sa femme a, elle, été humiliée, scotchée et bâillonnée très fortement. » Me Boedec parle de « déséquilibre des forces avec les deux agresseurs. Néanmoins Eugène Le Couviour a été admirable pour tenter de sauver son épouse quand il a pu se libérer de ses liens. Car il croyait qu’elle n’était pas morte. »
Eugène Le Couviour a tout créé
Sans emphase, Me Boedec a rappelé le parcours de l’ancien chef d’entreprise, en lançant à l’adresse de ses trois enfants et de sa belle-fille accusée : « C’est lui qui a tout créé. Oui il y a eu ensuite un travail en commun avec ses enfants, mais de là à l’exploiter aujourd’hui ! »
Pour l’avocat d’Eugène Le Couviour, la thèse de l’assassinat ne fait aucun doute : « Il y a les premiers aveux répétés quinze fois, concordant avec l’enquête. Il y a ce contrat précis passé par Josiane Le Couviour. Le coffre est apparu par magie car en fait les époux Le Couviour n’en ont jamais eu et les exécutants n’avaient rien pour le faire sauter ou l’emporter. Pourquoi vouloir soi-disant rechercher des papiers alors qu’Eugène Le Couviour avait déposé son testament chez un notaire ? Il y a une détermination qui ne correspond pas à une scène de cambriolage : étaient-ils obligés de serrer aussi fort le bâillon pour un simple vol ? »
Vont suivre les plaidoiries des défenseurs d’un des deux fils et de la fille d’Eugène Le Couviour. Avant les interventions très attendues de Me Dupond-Moretti et Billaud pour les enfants de la victime, Annette Le Couviour.

La parole est aux victimes de l’amiante

Deux ans qu’ils attendaient ça : les victimes de l’amiante et leurs ayants droit ont enfin été entendus par la justice, hier matin, lors d’une audience du Tass (Tribunal des affaires de sécurité sociale) entièrement dédiée à l’amiante.
Une satisfaction d’ailleurs partagée par le président du tribunal qui l’a annoncé en ouverture de la session : « Compte tenu des moyens enfin alloués, nous pouvons reprendre de manière plus fréquente ce type d’audience » a précisé Jean-Luc Pierre.
Des visages graves, concentrés, ont pris place en silence dans la salle du tribunal. Et pendant plus de trois heures, dix dossiers ont été entendus sur les treize prévus. Trois demandes de renvoi ayant été formulées et acceptées par le tribunal.
La société Rhodia chimie était mise en cause dans six affaires. Toutes sur les sites chimiques de Saint-Clair/Les Roches et Roussillon.
Des affaires douloureuses, car derrière les dossiers, l’avocate du Caper Nord-Isère (association de défense des victimes de l’amiante et qui a pris en charge ces dossiers), M e Darcq, a su faire ressortir des êtres humains. Comme ce chaudronnier qui a travaillé toute sa vie à Rhône-Poulenc (racheté par Rhodia), atteint d’un mésothéliome, un cancer en langage commun. Une maladie « grave et douloureuse » qui va revenir souvent dans les plaidoiries de l’avocate. Plusieurs victimes présentent cette pathologie. Les autres souffrent de carcinome, de plaques pleurales, et autres fibroses pulmonaires. Pour ceux qui sont encore en vie… « L’amiante a été utilisé massivement sur le site de Roussillon, pour protéger le matériel et les salariés des brûlures ». Ironie du sort, c’était, jusqu’à sa complète interdiction en 1997, un matériau très isolant et peu cher, très utilisé dans l’industrie et le bâtiment. « Les salariés manipulaient directement l’amiante, sans aucune protection. »
Ce que réclament toutes les victimes ? La reconnaissance de la faute inexcusable, ainsi que des indemnisations pouvant se monter jusqu’à plus de 60 000 € par dossier.

Rhodia chimie réfute la faute inexcusable

De son côté, l’avocat de Rhodia Chimie a récusé la faute inexcusable, estimant que, compte tenu des périodes d’exposition qui remontent aux années 60 et 70, du temps de Rhône-Poulenc, et compte tenu de ses activités qui relevaient de la chimie et non de la transformation de l’amiante, la société n’était de fait qu’un “simple” utilisateur et pouvait ne pas avoir conscience du danger. L’avocat a également soulevé au fil des dossiers plusieurs points de procédure afin de rendre nulles les démarches.
Mais M e Darcq ne semblait pas inquiète quant à l’issue de l’audience, Rhodia ayant été « condamné de multiples fois pour faute inexcusable ».
Sur le même principe, les sociétés Alstom Power System, Elit, Crig et Dalami (ces deux dernières n’existant plus aujourd’hui) étaient également mises en cause.
Le tribunal rendra sa décision pour toutes ces affaires le 16 juillet et une nouvelle audience spécifique pour une vingtaine d’autres dossiers devrait se tenir en septembre.

http://www.ledauphine.com/isere-nord/2012/05/24/la-parole-est-aux-victimes-de-l-amiante

L’aide-soignant de Langeac condamné pour agressions sexuelles sur une dame de 90 ans

« Cela défie l’entendement. Je pensais avoir fait le tour… Hé bien non ! Je n’avais pas encore tout vu ». En parcourant le dossier du prévenu présenté en comparution immédiate, hier en fin d’après-midi, le président Marguerite Chapel de Lapachevie n’en revient pas.
Face au magistrat, un jeune homme de 25 ans comparaît pour agressions sexuelles sur personne vulnérable par personne ayant autorité.
Cet aide-soignant de l’hôpital Pierre-Gallice de Langeac reconnaît sans la moindre difficulté avoir eu un comportement qui dépasse l’entendement un soir du début de cette semaine sur une patiente de 90 ans atteinte de la maladie d’Alzheimer. Il voulait se donner du plaisir, elle était devenue son objet, jusqu’à ce qu’une infirmière surprenne la scène en entrant dans la chambre.
Alors que les faits, plus sordides les uns que les autres, sont dévoilés à l’audience, le mari de la vieille dame et son fils écoutent, sans rien dire, à côté de leur avocat.
- « Vous ne pouvez pas savoir comment je m’en veux, comment j’ai honte », murmure le prévenu.
- « Mais c’est que ça ne va pas bien chez vous. Votre équilibre psychique est très inquiétant », lui rétorque le tribunal.
Une expertise psychiatrique ne relève pourtant pas d’état de démence chez ce garçon déjà connu de la justice pour des conduites en état d’ivresse. De toute manière, ce soir-là, il était sobre, il l’affirme. Une enfance au sein d’une famille solide et apparemment sans histoire, l’aide-soignant reconnaît souffrir de solitude depuis qu’il a quitté Clermont-Ferrand il y a quelques années. Quant à savoir s’il y a eu déjà des précédents, l’intéressé répond par la négative. L’enquête menée n’a pas été en mesure de confirmer ou infirmer ses dires.
Aux deux années de prison ferme avec dix ans de suivi sociojudiciaire réclamés par le ministère public (la peine encourue est de sept ans de prison), le tribunal a fait preuve d’une plus grande mansuétude : un an de prison dont six mois avec sursis avec mandat de dépôt à l’audience, une obligation de soins, d’indemniser la famille de la vieille dame, et de verser l’euro symbolique pour le discrédit jeter sur l’hôpital et son personnel.
Parquet et juges se retrouvent toutefois sur un volet de la condamnation : l’interdiction d’exercer désormais une activité professionnelle le mettant en contact avec des personnes vulnérables, qu’elles soient âgés ou des enfants.
De toute manière, sa carrière était déjà entendue au sein de l’établissement langeadois
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2012/05/25/l-aide-soignant-de-langeac-condamne-pour-agressions-sexuelles-sur-une-dame-de-90-ans

mercredi 30 mai 2012

Affaire Le Couviour. Me Dupond-Moretti affole le procès

Au cinquième jour, les positions n’ont pas évolué sur les faits, mais l’arrivée du médiatique avocat lillois provoque des tensions dans les débats.
« Vous servez à quoi ? Vos expertises ne nous éclairent pas beaucoup. La psychologie, c’est une science ou un art ? » Hier, Me Éric Dupond-Moretti a d’emblée marqué son arrivée, pour la seconde semaine du procès Le Couviour devant la cour d’assises du Morbihan, à Vannes.
Les quatre accusés du meurtre d’Annette, seconde épouse du riche entrepreneur Eugène Le Couviour, sont restés sur leur thèse du cambriolage qui a mal tourné. Mais le climat s’est particulièrement tendu entre les avocats, sur fond d’argent et d’héritage.
Dans un style direct, souvent inquisiteur, celui que l’on surnomme « Acquittator » s’est posé en poil à gratter des débats. Défenseur des enfants nés du premier mariage de la victime, il a mis presque systématiquement en cause la parole des psychologues et psychiatres ayant examiné les quatre accusés. Il s’est engouffré avec impatience dans leurs divergences d’appréciations.
Pour l’avocat lillois, il s’agit bien d’un assassinat et non d’un cambriolage qui a mal tourné, comme les accusés l’ont affirmé aux experts. « Vous avez des instruments pour mesurer la sincérité de ceux que vous interrogez ? », a-t-il rétorqué.
Le président hausse le ton
Ils ont, pour deux d’entre eux, baillonné si fort la victime qu’elle en est morte étouffée. Les deux autres, la bru Josiane Le Couviour et son ex-jardinier, ont commandité ce « cambriolage ». « Comment pouvez-vous parler d’un cambriolage alors qu’un des accusés vous a lui-même évoqué une commande d’assassinat ? »
Si les experts ont encaissé sans broncher, les avocats des accusés ont réagi. Surtout quand ils ont été pris directement à partie par leur adversaire. Ils ont alors parlé de « provocation », « d’esbrouffe ». Me Le Roux, défenseur de Josiane Le Couviour, a vertement rappelé « qu’eux étaient là depuis une semaine, depuis le début du procès ».
Les échanges sont devenus violents quand ont été évoquées les relations d’Eugène Le Couviour avec ses beaux-enfants ou encore son amitié avec Christian Bonnet, ancien ministre de l’Intérieur. Au point que le président de la cour, Philippe Roux, a dû vivement hausser le ton pour recadrer les débats et « demander une audience sereine ».
À un moment, devant les pleurs de la fille de la victime - sa cliente - pressée de questions par les avocats des accusés, Me Dupond-Moretti a voulu saisir le bâtonnier ! Et ça risque d’aller crescendo jusqu’au verdict, prévu samedi.

En prison pour avoir agressé un jeune hémiplégique

Deux jeunes ont été placés en détention provisoire hier à la maison d'arrêt d'Albi, en attendant de comparaître devant le tribunal correctionnel citoyen d'Albi, mardi 29 mai pour « violences en réunion », avec circonstance aggravante que la victime est une personne vulnérable. Ces deux majeurs sont mis en cause pour avoir frappé à coup de poings un jeune de 22 ans qui souffre d'hémiplégie. Les faits remontent au vendredi 18 mai à 16 heures et se sont produits sur la voie publique, rue Jean-Jaurès à Réalmont. À l'origine des coups, un différend entre la sœur d'un des deux agresseurs et le jeune handicapé, à qui un jour d'interruption temporaire de travail (ITT) a été reconnu. Il a porté plainte. Trois jeunes ont été interpellés dans un premier temps, mais l'un d'eux a été mis hors de cause lors de la garde-à-vue.
La communauté de brigades de Réalmont avait procédé à l'interpellation en flagrant délit. L'enquête a mobilisé ensuite le Psig et la brigade de recherches de la gendarmerie d'Albi.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/24/1360516-en-prison-pour-avoir-agresse-un-jeune-hemiplegique.html

Saint-Lieux-les-Lavaur. Du sursis pour l'homicide involontaire de son bébé

Le 23 avril 2010, dans la matinée, la nouvelle du dramatique accident de la circulation sur la départementale 48 avait choqué la commune de Saint-Lieux-les-Lavaur. Hier, à l'audience correctionnelle du tribunal castrais, le choc frontal entre deux véhicules, entraînant le décès d'un bébé de 8 mois, était tristement évoqué. Un nourrisson qui, au moment du choc, était sur les genoux de sa maman, passagère avant… Pas moins de 5 infractions étaient reprochées au père du bébé, âgé de 25 ans, qui conduisait un des véhicules en cause : homicide involontaire sachant que le bébé n'était pas attaché dans un siège homologué, blessures involontaires avec incapacité supérieure à 3 mois, blessures involontaires avec incapacité n'excédant pas trois mois, circulation sans assurance, conduite d'un véhicule à une vitesse excessive.
Pour la partie civile, représentée par Me Hervé Rénier, « on rejette la responsabilité de l'accident sur le compagnon de ma cliente, sa passagère, qui est déjà choquée par l'état de l'enfant, marquée dans sa chair et psychologiquement ». Alors, à l'heure du débat, il s'agit de savoir « qui est responsable de cet accident ? » interroge le procureur de la République Manuela Garnier. S'appuyant sur plusieurs éléments du dossier, elle assure que « la responsabilité est clairement imputable au père de famille, le petit enfant n'était attaché à rien. De ce seul chef, il est incontestable qu'il est responsable de l'homicide involontaire de son fils. » Un comportement habituel, selon un témoin. « Quand on a un bébé à bord, on ne peut pas prendre le volant sans précaution, surtout de façon régulière », insiste le ministère public, qui requiert 8 mois de prison avec sursis.
Dure mission pour l'avocate toulousaine de la défense, qui excusera l'absence du jeune papa à la barre : « Pour lui, c'est insoutenable de venir ici. C'est insupportable pour des parents de se dire qu'on est responsable de la mort de son enfant. » La défense émettra un sérieux doute sur le fait que son client roulait sur la partie gauche de la chaussée, ajoutant notamment que « le défaut de siège homologué n'est pas la cause de l'accident ». Elle demandera in fine au tribunal de faire preuve de la plus grande indulgence.
La sanction sera de 18 mois de prison avec sursis, assortie de l'annulation du permis de conduire.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/24/1360550-saint-lieux-les-lavaur-du-sursis-pour-l-homicide-involontaire-de-son-bebe.html

mardi 29 mai 2012

Procès Le Couviour. Dupond-Moretti entre en scène

Les deux médecins qui ont réalisé l'expertise psychiatrique et psychologique de Josiane Le Couviour ont présenté leurs conclusions, ce matin, au 5e jour d'audience du procès Le Couviour. "Josiane Le Couviour est responsable de ses actes et donc accessible à une sanction pénale. Aucun trouble psychologique n'est susceptible d'avoir influencé son comportement", ont-il soulignés.

Voir aussi :
> Revivez la première semaine du procès Le Couviour

11H26. Dupond-Moretti entre en scèneAbsent la semaine dernière, Me Dupond-Moretti, avocat de la partie civile, est intervenu ce matin, pour reprocher à l'expert psychiatrique d' «empiéter sur les faits», en estimant que Loïc Dugué aurait très bien pu «dire ce qu'on voulait qu'il dise», lors de ses premiers aveux en garde à vue (il avait un temps accrédité la thèse d'un assassinat maquillé en cambriolage, avant de se rétracter, NDLR). «Pourquoi a-t-il ensuite changer de version en cours d'instruction ?», s'interroge le ténor du barreau de Lille. «Il a donné force détails et parlé d'un «contrat» avant même que les enquêteurs n'évoquent ce terme.»

10h45 : un "facteur de personnalité névrotique"Sa "blessure narcissique maternelle", cette souffrance dans la relation à la mère haïe, et par effet de ricochet au père aimé, constitue selon eux "un facteur de personnalité névrotique" ayant construit sa "compassion vis-à-vis de l'homme" en général, et de son mari en particulier. "La mise à l'écart de son mari dans la famille était devenu une obsession au sein du couple. Elle a voulu simplifier les choses". "L'argent n'est pas sa motivation, c'est plutôt le besoin de reconnaissance", insistent les experts, qui jugent "sincère" sa tristesse vis-à-vis du décès de sa belle-mère.
Par ailleurs, elle était "dans une relation de confiance et de subordination, voir de confidence, mais absolument pas d'amour ou d'emprise" avec son jardinier Loïc Dugué.
Loïc Dugué aurait pu "dire ce qu'on voulait qu'il dise"
Les deux mêmes médecins ont jugé Loïc Dugué, le jardinier de
Josiane Le Couviour, "totalement responsable de ses actes". En recrutant un homme susceptible de commettre le cambriolage (Wensceslas Lecerf), il aurait tout simplement voulu "rendre service" à sa patronne. "On ne lui dit pas non" avait-il confié en prison. "Il se place dans une position de classe sociale inférieure", avec "une grande gentillesse", "une empathie", qui n'a "rien à voir avec un sentiment amoureux". "Très influençable", il aurait très bien pu "dire ce qu'on voulait qu'il dise", lors de ses premiers aveux en garde à vue (il avait un temps accrédité la thèse d'un assassinat maquillé en cambriolage, avant de se rétracter, NDLR).

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/proces-le-couviour-dupond-moretti-entre-en-scene-29-05-2012-1719336.php

Le livre de l'aide-soignant de la maison de retraite dérange la hiérarchie

Dans un livre, un aide soignant décrit le côté obscur de la maison de retraite de l'hôpital de Clermont dans l'Oise. Trois anciens collègues l'ont attaqué en diffamation.

L'aide soignant en a trop dit. Trop et calomnieux, selon ses trois anciens supérieurs de l'hôpital de Clermont, qui ont attaqué Christophe Langelez pour diffamation et injures à la suite de la publication de son livre. En août 2011, l'aide-soignant fait publier par l'intermédiaire d'une petite maison d'édition nîmoise M.D. R. Le treizième mois, chroniques de la maltraitance ordinaire, écrit sous le pseudonyme de Chris Lange.

Un livre qui dérange puisque l'auteur prend «un ton sarcastique» pour dénoncer la maltraitance des personnes âgées au sein de la maison de retraite de l'hôpital de Clermont, dont il a été le témoin en tant qu'aide-soignant. «La loi du silence fait qu'aucun de ses actes n'est dénoncé. C'est le système que je dénonce, non pas des personnes», se défend-t-il. Sauf que deux mois et demi après la parution de l'ouvrage, une fonctionnaire hospitalière, une cadre de santé et l'ancien directeur de l'établissement se sont reconnus dans les descriptions physiques, les injures et les noms des personnages.

Hier, ces derniers ont donc saisi la justice pour qu'elle juge de la diffamation et des injures dans le livre. De lourds dommages et intérêts - en tout près de 50000 euros-ont été réclamés. Le délibéré est attendu le 25 septembre prochain. «Je me suis inspiré de ce que j'avais vu autour de moi mais également dans d'autres établissements», explique Christophe Langelez. De septembre 2008 à février 2011, l'aide-soignant a donc travaillé en gériatrie avant de changer de service.

Radié de la fonction publique


L'année dernière, après la sortie de son livre, ce fonctionnaire a été mis à pied, puis radié de la fonction publique hospitalière en février. À cause de son livre, selon lui. « Depuis, j'ai déménagé à Vannes, en Bretagne. Impossible pour moi de retrouver un poste dans n'importe quelle maison de retraite ou établissement de santé en Picardie. Dès que je postule, on appelle l'hôpital de Clermont qui évoque l'affaire. Je suis au chômage et ma vie a complètement changé.»

Un tournant qui n'a pas découragé l'aide-soignant, venu hier de Bretagne, pour expliquer ses écrits devant le tribunal correctionnel de Beauvais. «Je ne suis pas non plus écrivain. J'ignorais la portée diffamatoire de certains passages.» Jamais sa maison d'édition - elle-même poursuivie - n'a modifié le manuscrit envoyé.

Avec cet essai «caricatural, mais inspiré de mon expérience», Christophe Langelez pensait attirer l'attention. «Parler sérieusement d'un sujet aussi grave que la maltraitance des personnes âgées, c'est faire chier. D'autres l'ont déjà fait. Mon but était de pousser un coup de gueule et je ne regrette pas», expliquait-il à l'issue de l'audience.

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Le-livre-de-l-aide-soignant-de-la-maison-de-retraite-derange-la-hierarchie

Expédition musclée suite à des insultes sur Facebook

C'est une affaire dans l'air du temps comme on aime à le dire puisque tout part de Facebook. Sur la page d'accueil d'un des deux prévenus un commentaire peu glorieux fait voir rouge. C'est vrai que les termes employés : « Fils de pute » sont plus que grivois, grossiers et d'autant plus mal perçus qu'ils sont gravés dans le virtuel. L'écrit a plus de force, d'impact que l'insulte verbale dissipée, elle, par le vent. Les outragés identifient rapidement les auteurs de ce commentaire. Dimanche soir vers 20 heures ils vont à leur rencontre. Le couple à l'origine de l'expédition punitive, qui est venu hier au tribunal menotté et sous escorte semble tout juste majeur (pour l'état-civil), tant le garçon et la jeune femme (maman d'un bébé de 19 mois) paraissent fluets. Pourtant dimanche soir ils ont débarqué chez les insulteurs armés d'une matraque télescopique et d'un pistolet taser. Dans l'empoignade le garçon s'est vu dépouillé de son objet frappant, et c'est celle qui l'appelle « mon homme » qui lui a passé le taser, dont les décharges ont changé le cours de l'expédition. Les gendarmes de la COB des Deux Rives ont sifflé la fin de la récréation et placé le couple en garde à vue avant de le convoyer hier après-midi au palais de justice de Montauban pour une comparution immédiate.

Un verdict qui les sépare

Les deux jeunes expliquent les tenants et aboutissants de cette expédition punitive opposant deux jeunes filles (dont une mineure) et deux hommes. Le garçon lui a un désavantage certain c'est qu'il a un casier judiciaire et se trouve en situation de récidive légale pour violences (en décembre 2010 la victime était un membre de sa famille). La jeune femme dit « je regrette ». La représentante de la procureure évoque la gravité des faits, stigmatise ce couple en manque de repères. Elle requiert de la prison ferme pour l'auteur des coups (matraque et taser), et une peine avec sursis pour la jeune femme. M e Serge Capel convient pour son client que ses antécédents de violence pèsent. Mais il demande au président de réduire le plus possible la peine d'emprisonnement ferme demandé. Me Caroline Limasset en défense de la jeune femme explique les regrets de sa cliente, mais elle demande que l'on réduise les obligations de soins et préfère un rappel à la loi aux trois mois de prison avec sursis demandé. Après une vingtaine de minutes de délibéré le tribunal rend son verdict. Tous les deux sont reconnus coupables. Lui est condamné à 6 mois de prison dont quatre avec sursis un SME de 2 ans, une obligation de soins et interdiction d'entrer en contact avec les deux victimes. La jeune fille est condamnée à 35 heures de travail d'intérêt général. Elle repart libre, tandis que les quatre gendarmes valenciens escortent le condamné jusqu'à sa geôle.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/23/1359571-expedition-musclee-suite-a-des-insultes-sur-facebook.html

lundi 28 mai 2012

Un mois de prison avec sursis pour le déserteur bizuté sur la base d'Istres

La peine peut sembler minime. Benjamin Pisani a été condamné hier, par le tribunal des affaires militaires de Marseille, à un mois de prison avec sursis pour désertion. Le procureur Emmanuel Merlin avait demandé trois mois avec sursis.

"Il y a déjà un chiffre de 2 000 déserteurs par an avec cette jurisprudence habituelle. On ne peut pas laisser se développer ce phénomène-là", avait justifié le parquet. Une condamnation pour l'exemple. "Il ne suffit pas qu'un militaire ait envie de partir pour qu'il puisse partir. On s'est engagé, on va jusqu'au bout. Ce n'est pas être boulanger ou caissier."

Pourtant, l'ex-sergent Benjamin Pisani venait de se défendre avec des arguments forts. Ceux qu'il avait écrits dans sa demande la résiliation de son engagement de cinq ans avec l'armée, en mars 2011. "J'ai adressé un courrier à mon commandant d'unité où je disais que je ne voulais pas faire de scandale et que je voulais partir", relatait le jeune homme devant le tribunal.
"Ils voulaient nous faire peur"
D'abord d'une voix faible, puis avec plus de vigueur, Benjamin Pisani racontait alors, dans un long monologue, ce qu'il avait subi le 21 octobre 2009. Le jour de son arrivée sur la base aérienne d'Istres comme mécanicien de l'escadron de chasse 02.004 Limousin (rebaptisé depuis La Fayette). "On nous a donné le rôle de serveurs pour le pot de départ d'un adjudant. Le commandant d'escadron était là. On a servi, on a bu. Puis on a été pris à part mais j'ai tenu tête. J'ai été attaché, bâillonné, on a commencé à nous mettre des claques. Ils voulaient vraiment nous faire peur et nous réduire à l'état de disciples. Il y en a un qui a pris un manche à balai en souriant. Du style, si tu n'y as pas droit aujourd'hui, ce sera demain. J'ai compris que je n'avais pas le choix."

Il poursuivait : "Les choses se sont calmées. Mais ensuite ils nous ont emmenés dans une chambre et la seule chose dont je me souvienne, c'est qu'ils s'amusaient à pisser dans un seau et à le faire tourner."C'est cette douloureuse expérience qui aurait poussé le jeune sergent à partir, un an et demi plus tard. "Pourquoi ne pas en avoir parlé avant ?",
questionnait la présidente Lucie Chapus-Berard. "Personne ne vous écoute, rétorquait Benjamin Pisani. Et puis j'avais honte."

"Vous vous en êtes donc ouvert à votre parrain (soldat censé encadrer les recrues, Ndlr)", rappelait la présidente. "La hiérarchie était là quand on s'est fait bizuter, donc elle était au courant. On nous a convoqués et on nous a dit de ne pas en parler, mais je n'ai rien promis."
Parti fin juillet 2011 de la BA125 après avoir appris que sa demande de démission était refusée, Benjamin Pisani se cachera pendant six mois dans la région lyonnaise, jusqu'à sa radiation des cadres de l'armée. Pour le procureur Merlin, cette fuite était problématique : "C'est la première fois qu'on peut jauger de la personnalité de M. Pisani puisqu'il s'est caché comme un brigand en cavale. L'explication à son départ, on est allé la chercher nous-même." Et d'annoncer qu'une enquête était en cours sur la base d'Istres. "À son arrivée, il s'est passé des faits de bizutage, des faits délictuels."
"Ce sont des faits qui ne sont pas admissibles et qui recevront une suite pénale, reprenait le représentant du ministère public. Mais ces faits, quand même très graves, se sont déroulés en octobre 2009. Quel est donc le lien avec son départ ? Y en a-t-il un ?"
Après l'énoncé du jugement, Benjamin Pisani se disait "déçu" : "Je n'encourage pas vos enfants à s'engager dans l'armée." Avant de conclure : "S'il faut faire appel, on le fera. Mais je n'ai pas grand espoir."
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/un-mois-de-prison-avec-sursis-pour-le-deserteur-bizute-sur-la-base-distres

Escroquerie ou mauvaise maîtrise d'Internet ?

J.-L.D., la cinquantaine, comparaît à la barre sous le chef d'« escroquerie » par le biais d'une société internet créée par ses soins, où il négociait notamment des CD et autres objets divers, fort d'une formation en école de commerce qu'il « paraissait, aux dires même de son conseil, ne pas maîtriser complètement ».
J.-L.D. a, en effet, bénéficié de plusieurs « remises de fonds » (dont une de 8 000 euros que réclame la partie civile, Mme L.) qu'il n'a pu restituer par la suite, dépassé par ses propres erreurs de gestion.
Selon le ministère public, M. Cozar, « les manœuvres frauduleuses sont absentes de ce dossier », dont il requalifiera la prévention en « abus de confiance », demandant une simple peine avec sursis.

Abus de confiance

Le défenseur de J.-L.D., Me Baby, plaidera au final : « Il a certes vendu des parts sociales, ce qui ne se fait pas, mais cette société n'est qu'une utopie, une copie vide, avec seulement 58 transactions de 99 euros… Il s'est berné lui-même en bernant involontairement sa victime, étant lui-même dans sa propre erreur. Une infraction pénale, oui, mais pas d'aspect crapuleux ». Et de demander aussi la requalification de la prévention et la clémence du tribunal.
Délibéré : l'affaire est requalifiée par le tribunal en « abus de confiance ».
J.-L. D. se voit condamné à six mois assortis du sursis simple. Les dommages et intérêts s'élèvent à 8 500 euros pour le préjudice financier et moral.
http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/22/1358855-ne-maitrise-pas-internet-qui-veut.html

dimanche 27 mai 2012

Accusés du braquage d'un bus, ils continuent à nier

Les deux Amiénois avaient été condamnés à deux et trois ans de prison ferme pour ces faits commis à Amiens en 2010. Leurs avocats ont plaidé la relaxe en cours d'appel.

Seuls deux des trois Amiénois sont revenus devant les juges. Le troisième, qui avait écopé d'un an de prison ferme, n'a pas fait appel de la décision. Vendredi, l'affaire du braquage d'un bus dans le quartier Étouvie à Amiens, en février2010, a refait surface au tribunal. Anthony Dabonneville, 25 ans et Steven Grenon, 26 ans, continuent de nier les faits.

Ce soir-là, à 21h30, deux hommes, le visage dissimulé, avaient fait irruption dans le bus. L'un d'eux a menacé le chauffeur en exigeant de se faire remettre la caisse. Ce chauffeur est frappé, de même qu'un passager qui avait tenté de s'interposer. Un troisième malfaiteur faisait le guet à l'extérieur. Le trio avait pris la fuite avec un maigre butin de 120 euros.

Ils avaient avoué avant de se rétracter


C'est la vidéo de la scène qui avait orienté les enquêteurs vers les suspects. Car un policier a reconnu la silhouette d'un braqueur, à savoir le dos voûté de Dabonneville.

Les suspects étaient passés aux aveux lors de la garde à vue. Ils se sont rétractés ensuite, prétextant des pressions policières. Ce dossier avait donné du fil à retordre aux policiers. Deux jeunes hommes étaient même venus se dénoncer de l'agression, mais ont bénéficié d'un non-lieu.

Les avocats des deux prévenus, Me Stéphane Diboundje et Djamila Berriah, ont une nouvelle fois plaidé la relaxe pour leurs clients. « Il n'y a aucun élément de preuves dans ce dossier. Le doute doit leur profiter. Mon client dispose d'un alibi qui est conforté par quatre personnes », explique Me Diboundje.

L'avocat général a demandé aux juges de confirmer les peines qui avaient été prononcées en première instance, en janvier dernier: Dabonneville avait écopé de quatre ans de prison dont un an avec sursis, Grenon de trois ans de prison, dont un avec sursis. La décision sera rendue le 15 juin prochain.

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Accuses-du-braquage-d-un-bus-ils-continuent-a-nier

Grand Stade : Eiffage devant le tribunal ?

La plainte avec constitution de partie civile déposée par Éric Darques, le « Monsieur transparence » de la politique communautaire, est-elle recevable ? C'est la question à laquelle la doyenne des juges d'instruction de Lille, Fabienne Atzori, devra répondre après avoir entendu le plaignant, ce mardi, et déterminé s'il a ou non qualité pour agir.
Pour mémoire, Éric Darques, membre de l'association Anticor dont Éric Halphen est le président d'honneur, conteste le vote du conseil de communauté urbaine de Lille, de février 2008, qui a attribué le marché du Grand Stade à la société Eiffage.

108,5 millions d'euros
de différence

Selon lui, les élus ne disposaient pas des informations nécessaires au bon déroulement de la procédure qui s'est conclue par l'éviction du favori Norpac, filiale de Bouygues, au profit de son concurrent. Or, le projet Eiffage était nettement plus cher : 108,5 millions d'euros de différence, estime l'ancien conseiller municipal de Lambersart.
À l'issue de l'audition d'Éric Darques, la juge d'instruction pourrait ouvrir une information judiciaire. Pierre Mauroy, alors président de Lille métropole communauté urbaine (LMCU), Martine Aubry et le député-maire de Lambersart Marc-Philippe Daubresse pourraient alors être amenés à s'expliquer sur ce retournement de situation.
Le directeur de cabinet de Martine Aubry à LMCU, Jean-Marc Germain, affichait néanmoins sa sérénité, récemment dans nos colonnes. « Tous les groupes politiques ont eu accès au dossier, ont pu auditionner les différents candidats à la construction du Grand Stade avec de se déterminer », confiait-il (lire notre édition du 10 mai).


Dans ce dossier, deux recours d'Éric Darques ont déjà été rejetés par le juge administratif en 2010 et 2011. En janvier 2011, il déposait alors une première plainte au pénal pour « faux et atteinte à l'égalité des marchés publics », classée par le parquet pour irrecevabilité. Ce coup-ci, il assure détenir de quoi faire pencher la balance de son côté, arme dont il ne pouvait « pas révéler la valeur pour le moment » , nous assurait-il il y a dix jours.
Le voile sur le mystère devrait être levé demain.

http://www.nordeclair.fr/Actualite/2012/05/21/l-attribution-du-marche-public-a-eiffage.shtml

Les forains accusés de ne déclarer que le strict nécessaire

Le tribunal d'Amiens va juger pendant trois jours plusieurs forains, accusés d'avoir minimisé leurs revenus avec l'aide d'un comptable de Péronne.

L'ancienne salle de la cour d'appel va être réquisitionnée pendant trois jours.

Il faut dire que le tribunal correctionnel d'Amiens, présidé par Mikaël Simoëns, doit juger 18 personnes ainsi qu'une personne morale: l'UTI (union des travailleurs indépendants), cabinet comptable basé à Doingt-Flamicourt, à côté de Péronne, depuis près de 40 ans. Y étaient fiscalement domiciliés presque tous les forains du Nord de la France.

Quatorze commerçants forains et quatre salariés de l'UTI


Aux 14 commerçants ambulants mis en cause, la justice reproche d'avoir fortement minoré des revenus qu'il était d'autant plus tentant de masquer qu'ils sont majoritairement encaissés en liquide.

Ces prévenus sont des travailleurs nomades. Leurs lieux de naissance vont de la Bretagne aux Ardennes. Ils ont pour la plupart une cinquantaine d'années. Ce sont des habitués des grandes fêtes picardes: Saint-Jean à Amiens, Saint-Michel à Péronne ou Saint-Denis à Saint-Quentin.

Pendant cette longue procédure, les enquêteurs ont parfois dû se pincer pour ne pas rire, quand des titulaires du RMI roulant en grosse berline allemande leur expliquaient sans sourciller que leur bonne fortune était uniquement due à la vente annuelle de muguet...

Qui dit revenus sous-estimés dit, en toute logique, escroquerie aux allocations sociales, pour certains prévenus qui, d'après le parquet, touchaient des aides auxquels ils n'avaient pas droit.

Si les forains s'étaient contentés de cacher leurs liasses de billets sous leurs matelas, cette affaire n'aurait jamais éclaté, mais certains ont préféré confier leurs économies à Claude Ménache, 81 ans, le créateur d'UTI.

Comme ce dernier a procédé à des placements, la justice parle de blanchiment aggravé de part et d'autre. Une proche collaboratrice de M.Ménache est poursuivie avec lui.

Par ailleurs, ces deux personnes, ainsi que deux simples secrétaires, sont accusées d'avoir tenté de dissimuler aux enquêteurs une valise contenant 70 000€, quand l'enquête a été déclenchée, en décembre 2004.

Me Sandrine Royal défend ces deux secrétaires et c'est peu dire qu'elle attend avec impatience cette audience: «Depuis huit ans, mes clientes attendent de répondre d'accusations qu'elles récusent. Elles constituent le petit dossier inclus dans un grand et sont complètement dépassées... Elles sont convoquées pour la troisième fois devant le tribunal correctionnel et n'ont qu'une hâte, que ce cauchemar se finisse...»

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Les-forains-accuses-de-ne-declarer-que-le-strict-necessaire

samedi 26 mai 2012

Procès Le Couviour. "J'ai entendu ma femme crier..."

Le témoignage de Marc, l'ami qui avait dénoncé aux gendarmes Wenceslas Lecerf, dès le lendemain des faits, était très attendu, ce vendredi matin, à Vannes, à l'occasion du 4e jour du procès Le Couviour, qui se poursuivra la semaine prochaine devant les assises du Morbihan. Mais c'est celui d'Eugène Le Couviour, victime lui aussi de la tentative de cambriolage qui a tourné au drame, qui a marqué l'assemblée. Car derrière les mots du témoin, c'est la mort d'une femme qui s'est déroulée...

Voir aussi :
>
Affaire Le Couviour. Le procès s'ouvre à Vannes
> Josiane Le Couviour exprime ses regrets
> Procès Le Couviour. Un baillon qui ne laissait aucune chance à Annette Le Couviour
> Le parcours de deux accusés
> Le témoignage d'Eugène Le CouviourEugène Le Couviour a témoigné en tant que partie civile, ce vendredi après-midi, vers 16 h, devant la cour d'assise du Morbihan. Sur la nuit des faits. « Nous nous sommes couchés vers 23 h ou 23 h 30. Vers 2 h, j'ai entendu ma femme crier, me disant d'appeler la police, qu'il 'y avait du monde qui frappait à la porte. Le temps que je me lève, elle avait fait le tour du lit. Je l'ai vu retenir la porte. Et puis quelqu'un est venu vers moi cagoulé, me demander « le coffre, le coffre ». Il m'a donné un grand coup dans la poitrine, je suis tombé contre le lit, par terre. J'étais sonné. Il m'a attaché les mains et les jambes. Avec un serflex et du ruban adhésif. J'entendais ma femme crier, mais je ne pouvais pas bouger. L'homme est revenu vers moi, il m'arrache mon collier et mon alliance. Au bout d'un certain temps, je n'entendais plus de bruit. J'ai juste entendu quelqu'un dire « ça va madame ? » J'ai commencé à regarder mes mains. Avec mes dents, j'ai réussi à dérouler le scotch. J'ai réussi à sortir mes mains du serflex. J'ai été à quatre pattes dans la salle de bain, trouver un coupe-ongle pour libérer mes pieds. J'ai rejoins ma femme. Je n'arrivais pas à couper les liens de ses mains. Je suis descendu à la cuisine chercher des ciseaux. J'ai réussi à la retourner. J'ai coupé son bâillon. J'ai eu du mal à l'enlever, car toute sa tête était enveloppée. Je ne savais pas quoi faire. J'ai voulu appeler les gendarmes, mais comme j'avais le numéro de ma fille en tête, je l'ai appelée pour qu'elle prévienne les secours. Je suis descendu ouvrir le portail aux gendarmes. Ils ont pris le problème en main. Je suis resté abasourdi".

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Le témoignage de Marc, l'ami de "Wens"Passage à la barre ce matin pour Marc, l'ami de "Wens" qui lui a permis de redire ce qu'il avait déjà déclaré aux gendarmes au lendemain des faits. "Il a commencé à insinuer certaines choses, une dizaine de jours avant les faits", a ainsi commencé Marc, ce matin. Et "deux jours après le cambriolage, chez lui, avec sa fille sur les genoux, il m'a dit qu'il avait rayé quelqu'un, et qu'il s'agissait de faire passer ça pour un cambriolage, en volant des bijoux".
"Il devait ménager le vieux"
"Il m'a raconté comment ils étaient entrés dans la maison, qu'une porte aurait dû être laissée ouverte par une tierce personne. Qu'il devait ménager le vieux. Qu'il devait crier "le coffre, le coffre" pour faire passer ça pour un cambriolage. Qu'il avait scotché tout le visage de la vieille, après l'avoir frappé au visage et lui avoir serré les vertèbres. Il m'a même dit : "tu verrais ce que je lui ai mis !", avec un grand sourire".

"Il a détruit ma vie"
Un témoignage à charge que
Wenceslas Lecerf nie en bloc : "J'avais besoin de me confier. Je n'avais pas la conscience tranquille. Je lui ai dit que c'était pour une histoire d'héritage, que j'allais toucher l'argent. Je lui ai raconté le cambriolage. Mais en aucun cas je ne lui ai dit que j'allais ou que j'avais rayé la vieille". Mais le témoin maintient ses allégations : "J'ai toujours dit la même chose. Comment j'aurai pu inventer tous ces détails ? J'ai appelé les gendarmes d'une cabine le lendemain des faits, quand j'ai vu les articles dans la presse. Depuis, ma vie est un enfer. J'ai été menacé à plusieurs reprises. Je suis sous calmant. Oui, je suis une balance, et j'assume. Je ne pouvais pas garder ça pour moi. Personne n'a le droit de prendre la vie de quelqu'un. Dans ces cas-là, il n'y a plus d'amitié qui tienne. Il n'avait pas à m'en parler. Il a détruit ma vie".
"Wens m'avait confié qu'il était sur un gros coup"
Ce vendredi matin déjà, Sophie, l'ancienne compagne de Lecerf, qui l'avait justement quitté pour Marc quelques semaines avant les faits, avait elle aussi redit devant la cour qu'ils avaient parlé de l'affaire : "Wens m'avait confié qu'il était sur un gros coup, qui pouvait rapporter beaucoup d'argent, mais je l'ai convaincu de ne pas le faire. Il m'a raconté ensuite qu'il s'agissait d'une histoire d'héritage et qu'un autre homme avait déjà pris de l'argent sans réaliser le contrat".

"J'ai été manipulée par Marc"
C'est elle qui avait donné le numéro de portable de Lecerf au jardinier de
Josiane Le Couviour, Loïc Dugué, rencontré lors de la crémaillère du beau-frère de ce dernier et voisin de Lecerf, à Guidel-Plage. "J'ai quitté Wens parce que je croyais qu'il me trompait. J'ai été parler aux gendarmes parce que je ne voulais pas être inquiétée pour complicité", a indiqué la jeune femme, avant de se déclarer toutefois "manipulée par Marc pour balancer l'homme que j'aimais (Wenceslas Lecerf, avec qui elle a renoué lors de sa détention préventive, ndlr)".
Wenceslas Lecerf : "J'ai menti"
Ce jeudi soir, après le témoignage des experts médicaux, qui avaient indiqué que lors de la reconstitution, en novembre 2010, "ni l'un ni l'autre des deux auteurs du cambriolage n'ont fourni des explications concordantes avec les causes de la mort de la victime" (
asphyxie mécanique provoquée par le bâillon et/ou un ensserrement du cou), Wenceslas Lecerf avait fait une déclaration spontanée sur les raisons qui l'avaient poussé à ses premiers aveux.
"Quand les gendarmes m'ont arrêté (deux jours après les faits, ndlr), je croyais que c'était Josiane Le Couviour et Loïc Dugué qui m'avaient balancés. J'ai menti pour les charger. J'ai paniqué, je pensais que je ne reverrai pas mes enfants".
Le Cerf avait parlé de l'affaire à au moins trois amis, dont Marc.

http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/vannes/proces-le-couviour-j-ai-entendu-ma-femme-crier-25-05-2012-1715250.php

À Romenay, Pont contre Pommier : tout sauf une histoire drôle

Lundi 14 décembre 1829. Contrairement à ce que nous pourrions imaginer, Romenay n’est pas assoupi en ce début de soirée. Mais une certaine animation règne, du moins dans le centre de Romenay.

Bal au café

Joseph Pont, domestique de culture, est venu boire un verre dans un café de Romenay. Deux autres jeunes hommes, Pierre Pommier et Joseph Vialet se sont également rendus dans le même établissement. Est-ce la proximité des fêtes de fin d’année ? En ce début de semaine, l’ambiance dans le cabaret est plutôt détendue, et un petit bal improvisé s’organise. Vers dix heures du soir, pour employer la poétique terminologie en vigueur à l’époque, Pommier se lève et entraîne sur la piste un certain Joseph Joubert… qui n’est visiblement pas d’accord pour cette contredanse. Cette invitation un peu maladroite est suivie d’une discussion houleuse qui s’envenime très rapidement. On peut imaginer que l’alcool échauffe les esprits et n’est pas étranger à la violence des échanges verbaux entre les deux jeunes gens. Mais les autres consommateurs mettent rapidement le holà à cette dispute et finalement, au vif soulagement du patron, tout rentre dans l’ordre. Enfin… en apparence. Car comme bien souvent en pareil cas, le pire est toujours ce qui est à venir…

Bagarre dans la nuit

Quelques minutes après cette altercation avec Joseph Joubert, Pierre Pommier et Joseph Vialet quittent l’estaminet. Or, à peine ont-ils fait quelques pas dans la rue qu’ils sont rattrapés par Joseph Pont. Pont interpelle Pommier. Vialet, qui semble pressentir que les choses vont mal tourner, conseille à son ami de se hâter, mais Pommier ne se méfie pas le moins du monde. Tandis qu’il se retourne pour écouter ce que Pont souhaite lui dire, ce dernier est visiblement animé de mauvaises intentions. Accompagné de Joubert, il se dirige vers un tas de bois. Joubert, qui visiblement a mal vécu d’avoir été invité à une contredanse au café pousse Pommier à l’aide d’un bâton qu’il a prélevé dans le tas de bois. Jugeant qu’il ne met pas assez de violence dans son geste, Pont l’excite à être plus sauvage : c’est avec énervement qu’il lui arrache le bâton des mains et frappe Pommier sur la tête. Le coup asséné est si rude que Pommier tombe, comme une masse, dans le fossé. Là encore, ce sont les consommateurs du café qui interviennent pour éviter que la bagarre ne dégénère ; ils s’interposent, évitant que Pont ne continue à s’acharner sur Pommier. Ce dernier parvient péniblement à se relever. Pierre Pommier n’est pas très en forme. Il a très mal à la tête. Il a envie de vomir. Il répond cependant à ceux qui lui posent des questions sur son état de santé qu’il se sent très bien. Il ne veut pas paraître ridicule ; au fond, il est un peu vexé et son orgueil ait été mis à mal. Dans le même esprit, le jeune homme redoute d’être réprimandé par ses parents ; il parvient à convaincre son fidèle ami Vialet de le raccompagner jusque chez lui – parce qu’il a quand même les jambes qui flageolent et que d’étranges papillons voltigent devant ses yeux. Il lui fait promettre de ne rien dire ni à son père ni à sa mère des incidents de cette pitoyable soirée par trop arrosée…

Et le lendemain…

Mardi 15 décembre 1829. Pierre Pommier a mal dormi. Mais il n’est pas du genre à se plaindre. Dans une aube grise, glaciale, il se lève et part travailler, comme si de rien n’était. Il souffre toute la journée, et il serre des dents pour ne pas hurler : il a mal à la tête à se la cogner contre les murs. Mais son orgueil lui permet de tenir bon. Il se dit qu’il se vengera de Pont et de Joubert. Il se dit aussi que ce qu’il parvient à supporter, peu d’hommes parviendraient à l’endurer. Le soir, sitôt une petite goutte de soupe avalée, du bout des lèvres, il se couche. Il n’en peut plus. Il est livide. Une heure plus tard, il est mort. Sa famille atterrée est dans l’incompréhension la plus totale. La rumeur publique ne va pas tarder à l’avertir des incidents du lundi qui ont conduit le jeune homme vers une mort précoce, stupide et cruelle.

Et pour clore…

L’enquête est facile à mener ; compte tenu du nombre de témoins qui ont assisté à l’altercation et à la bagarre, Joseph Pont est rapidement arrêté et il ne peut nier les faits. L’autopsie de Pommier établit clairement qu’il a succombé des suites d’un épanchement de sang au cerveau, épanchement consécutif à un coup violent porté sur la tête. Défendu par Maître Jailloux, Pont allègue qu’il avait été provoqué par Pommier, ce qui est faux, qu’il avait bu, ce qui ne saurait constituer une excuse suffisante, même à l’époque, où l’indulgence concernant l’ivresse était extrême. Il précise également qu’il n’avait pas l’intention de frapper le malheureux aussi violemment. Le 17 mars 1830, pour le meurtre de Pierre Pommier, Joseph Pont est condamné à six mois de prison (ce qui est peu) et il doit verser 175 francs de dépens (ce qui est une somme importante, en comparaison avec d’autres affaires similaires).

Albine Novarino-pothier

Anthologiste et écrivain, Albine Novarino-Pothier a publié Les Grandes affaires criminelles de Saône-et-Loire et Les Grandes affaires criminelles du Rhône aux éditions De Borée.
http://www.bienpublic.com/faits-divers/2012/05/20/a-romenay-pont-contre-pommier-tout-sauf-une-histoire-drole

Besançon : Ils avaient caillassé des policiers

Cette affaire-là, c’est le terreau de l’amalgame et du racisme qui se développent dans notre pays », indique en préambule le président Baud. Face à lui, les deux jeunes de 19 ans répondent de violences, outrages et menaces de mort envers des policiers. Notamment pour avoir lancé des cailloux en direction des forces de l’ordre, l’un des fonctionnaires ayant entendu siffler près de sa tête une pierre qui s’est avérée avoir 20 cm de diamètre, comme le soulignera M e Kabbouri, avocate des policiers blessés, avoir rappelé que ceux-ci étaient tombés « dans un véritable guêt-apens » et s’être interrogée : « En ouvrant ce dossier, on se demande si on est à Besançon… ».
Le 18 mars dernier en effet, suite à l’interpellation d’un jeune qui faisait des rodéos à moto, le carrefour entre les rues Berlioz et Blum a été le théâtre d’émeutes urbaines. Des poubelles ayant été incendiées, les sapeurs-pompiers sont intervenus, secondés par des policiers. Ceux-ci vont rapidement être pris pour cible par la trentaine d’individus armés de barres de bois et d’objets incendiaires.
Des pierres volent. Et lorsqu’un des jeunes sera appréhendé, il appellera à l’émeute : « On va les crever ces bâtards de flics ! Ils ne sont que trois ! Venez, on va les défoncer ! »
L’arrivée de six policiers en renforts les dissuadera. Mais les interpellations seront marquées par des coups de poings et de pieds des jeunes qui se seront débattus.
Parlant de comportements « intolérables », le procureur requiert 10 mois avec sursis et mise à l’épreuve pour chacun des deux prévenus, dont l’un avait déjà deux mentions au casier judiciaire, l’autre n’ayant jamais été condamné.

Peines avec sursis et stage de citoyenneté

Pour la défense MM e Giacomoni et Vernet parleront d’une « situation explosive », d’un « contexte nébuleux » et pointeront « des contradictions dans les déclarations de policiers » pour plaider que leurs clients « ont proféré des insultes mais n’ont pas commis de violences ».
Le tribunal est finalement allé au-delà des réquisitions du parquet en infligeant un an avec sursis et 150 heures de travail d’intérêt général (TIG) à accomplir pour l’un, un an et demi avec sursis et 120 heures de TIG pour l’autre. Tous deux devront également suivre un stage de citoyenneté et indemniser les parties civiles.

http://www.estrepublicain.fr/doubs/2012/05/20/ils-avaient-caillasse-des-policiers

vendredi 25 mai 2012

Homicide de Bletterans : un accusé façon Docteur Jekyll et Mister Hyde

Le 28 juillet 2010, des voisins d’Olivier Zachero, un quadragénaire domicilié dans la résidence HLM du Moulin, à Bletterans, s’inquiètent de ne pas l’avoir vu depuis plusieurs jours. Ils appellent les pompiers qui découvrent le cadavre putréfié de l’homme dans son salon. L’appartement est sens dessus dessous, il y a de nombreuses traces de sang, et les clefs ont disparu. Olivier Zachero a été tué d’une balle de 22 long rifle dans la tête.
Une importante enquête de voisinage établit que le quadragénaire s’alcoolisait régulièrement en groupe. Il en résultait souvent des bagarres dont il était plutôt la victime. On ne l’avait pas vu depuis le 19 juillet. Très vite au cours des investigations, un certain Sofiane, qui ferait commerce de cannabis, apparaît dans l’entourage d’Olivier Zachero. Les gendarmes n’ont pas besoin de le chercher longtemps. Le 2 août, Claude Rouhard, accompagné d’amis, se rend à la brigade locale pour s’accuser de l’homicide.
Claude Rouhard n’est autre que Sofiane, son second prénom hérité de la partie marocaine de sa famille. Un garçon un peu perdu, à l’histoire personnelle compliquée, qui n’a pas 20 ans. Il est également alcoolique et son appartement est proche de celui de Zachero. « J’ai croisé Olivier Zachero dans l’après-midi du 19 juillet, il revenait de courses avec de l’alcool. Nous nous sommes retrouvés chez lui pour boire », raconte Rouhard, hier, lors de l’instruction menée par la présidente Régine Hua devant la Cour d’assises.
Le garçon est calme, bien habillé, il s’exprime très bien. Il y a un abîme entre ce personnage et les faits d’une rare violence qu’il décrit. Une dispute éclate entre les deux hommes. Claude Rouhard se jette sur Olivier Zachero qui n’est pas un bagarreur. Il ressort d’ailleurs de la procédure que la victime avait peur de lui. Rouhard raconte qu’il matraque Zachero de coups de poings et de pieds. Il se saisit d’une poêle qui se trouve sur une table basse. Il le frappe avec l’ustensile de cuisine jusqu’à ce que le manche se casse. Alors que sa victime est au sol, impuissante.
Rouhard laisse Zachero sonné et ensanglanté pour retourner chez lui. Mais il a pris soin d’empocher les clefs du logement. Car Claude Rouhard va revenir : il est allé dans son appartement chercher une carabine volée à un voisin de son père. Il est de retour avec l’arme emmaillotée dans un sac-poubelle quelques minutes plus tard. Zachero a réussi à quitter l’appartement. Erreur fatale, il y retourne alors que Rouhard s’y trouve encore.
Ce dernier le fait entrer et se jette à nouveau sur lui pour le frapper. Olivier Zachero demande grâce et se traîne à demi sous un bureau pour échapper à la grêle de coups. En réponse, Claude Rouhard empoigne sa carabine, empile trois coussins sur le visage de sa victime pour atténuer le bruit de la détonation, et lui tire une balle dans la tête avant de quitter les lieux.
« J’ai pris conscience de la gravité de mon geste. Je regrette la souffrance que j’ai infligée à ma victime, à sa famille et à ma famille. Je demande pardon », termine Claude Rouhard, hier, après son effrayant récit. La Cour d’assises devrait entendre aujourd’hui les réquisitions de l’avocat général Camille Miansoni, les plaidoiries du bâtonnier jurassien Patrick Victor Uzan, pour la défense de Rouhard, et de maître Maud Touitou, du barreau de Paris, pour le compte des parties civiles.

http://www.leprogres.fr/jura/2012/05/25/homicide-de-bletterans-un-accuse-facon-docteur-jekyll-et-mister-hyde

Procès Le Couviour. Un baillon qui ne laissait aucune chance à Annette Le Couviour

Au 3e jour du procès Le Couviour à Vannes, la thèse de la défense (un cambriolage qui aurait mal tourné) a été mise à mal ce jeudi par le témoignage du directeur d'enquête. En prélude de cet examen des faits, les quatre accusés ont été invités, ce matin, à faire une déclaration spontanée sur leur implication dans l'affaire Le Couviour.

Lire également
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Josiane Le Couviour exprime ses regrets
> Le parcours de deux accusés
Il est 10 h 30, ce jeudi matin, quand la fille et les petites fille d'Annette Le Couviour quittent la salle d'audience. Elles craquent à la vue des photos prises par les gendarmes la nuit du drame, où l'on distingue le corps de l'épouse d'Eugène Le Couviour gisant sur le sol, à l'entrée du vestibule de la chambre conjugale, située à l'étage de la maison du Moulin de la Chesnaie.

Le Major Christophe Le Gall a ensuite déroulé le fil de l'enquête. « Lors de l'autopsie du corps, c'est l'amas de scotch (21 morceaux, soit plus de 5 m linéaires) appliqué avec force sur tout le visage, des sourcils au menton, qui a retenu notre attention. Cet élément n'était pas compatible avec la thèse d'un simple cambriolage, où l'on cherche à neutraliser une personne. »

Une asphyxie mécanique à l'origine de la mort
Le médecin légiste Louvois fut le premier à examiner le corps, sur place, la nuit du drame : « Ce n'était pas un masque, mais bien un bâillon, puisque le scotch entourait toute la tête, des sourcils au menton. » « Le ruban adhésif était assez large. Le bâillon avait pris la forme du visage, comme un moulage, où l'on observait clairement les arcades sourcilières, le nez et le menton », complète son confrère, le Dr Pedech, qui a réalisé l'autopsie. Il avait relevé des lésions au cou, au thorax, sur le poignet et l'avant-bras droit et autour de la bouche. Il concluait que la mort avait été causé par l'asphyxie mécanique provoqué par le bâillon, et/ou l'enserrement du cou.

Les contre-expertises, ordonnées en cours d'instruction, par la chambre d'appel de Rennes, n'ont pas permis de trancher clairement cette question. « Rien ne nous permet d'affirmer que l'étranglement n'a pas contribué à la mort », a indiqué le Dr Anagnostides. L'absence de traces de doigt sur le cou, « n'exclut pas une compression avec un avant-bras », ou « dans une manœuvre pour appliquer le bâillon, si la victime se débattait ». A la question de Me Billaud, avocat des parties civiles, qui lui demandait si « le bâillon constituait une arme létale », il a répondu : « oui, il ne pouvait laisser aucune chance de survie à la victime », dont il a estimé la durée de l'agonie à « 2 à 3 minutes ».

Les regrets des accusés
Loïc Dugué : "Je n'ai pas eu la force de refuser"
Accusée d'avoir commandité l'
assassinat d'Annette Le Couviour, Josiane Le Couviour a redit qu'elle n'avait «jamais voulu demander la disparition» de sa belle-mère : «Je voulais simplement récupérer des papiers dans un coffre. Je nie catégoriquement les faits qui me sont reprochés».
Loïc Dugué, son ancien jardinier, a, de son côté, dit qu'il lui en voulait de l'avoir impliqué dans cette affaire : «Elle m'a d'abord demandé de commettre le cambriolage. J'ai refusé. J'ai ensuite rencontré Wenceslas Lecerf lors de l'emménagement de mon beau-frère à Guidel-Plage. Il m'a rappelé huit jours plus tard pour me dire qu'il était intéressé».
Il a ensuite évoqué ses interrogatoires difficiles : «On en arrive à dire des choses qu'on ne pense pas», en référence à ses premiers aveux, où il reconnaissait la commande d'un
assassinat et sur lesquels il est depuis revenu. «Je regrette, j'aurai dû tout envoyer promener. Je n'ai pas eu la force de refuser».
Le Cerf : "Je regrette sincèrement"Wenceslas Le Cerf et Guénolé Madé ont tous deux reconnu leur participation au cambriolage. Voici leurs déclarations :
Le Cerf : «Loïc Dugué a d'abord pris contact avec moi pour des travaux de jardinage. Il m'a ensuite demandé si, de part mon travail de portier, je connaissais quelqu'un capable de commettre un cambriolage. Je ne me sentais pas capable de le faire seul, j'en ai donc parlé à quelques personnes. Guénolé était intéressé. Je ne savais pas qu'il s'agissait de la famille Le Couviour. Je n'ai jamais voulu blessé
Annette Le Couviour. Pour moi, c'était juste une histoire de famille et d'héritage. Je regrette sincèrement».
Madé : «Pour moi, tout a commencé deux ou trois semaines avant les faits. Wens m'a dit qu'il y avait un casse à faire. J'ai dit oui, sans poser de question. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Le lendemain du cambriolage, Wens m'a dit qu'il avait un cadeau pour moi. Il m'a remis une enveloppe contenant 10.000 € en liquide. J'étais content, je suis rentré chez moi».


http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/vannes/proces-le-couviour-un-baillon-qui-ne-laissait-aucune-chance-a-annette-le-couviour-25-05-2012-1714126.php

Julien Sailly a été condamné hier à vingt ans de réclusion pour le meurtre de Clélia

Les photos de Clélia auront profondément marqué cette audience. Les photos d'avant, d'abord. Celles des sourires et de la beauté rayonnante, quand la jeune fille de dix-neuf ans mordait dans la vie, sa famille et ses amis autour d'elle. Des études de comptabilité, des sorties, évidemment, et puis Julien. Son amoureux. Julien qui est là, dans le box, et qui regarde ces photos, sans réaction apparente. Et sans réaction non plus quand ce sont les autres photos. Celles d'après. Les photos d'un cadavre au visage fracassé flottant dans les eaux sales de la Deûle. ...

Hier matin, Blandine Lejeune, leur avocate, a merveilleusement porté la voix des parents de Clélia. « Elle l'avait dit à l'une de ses amies, monsieur : elle voulait faire de vous le père de ses enfants. C'est dire si elle vous aimait... » Elle a parlé du « cancer de la douleur, contre lequel il n'y a aucune chimiothérapie », elle a tenté de mesurer le poids de celle-ci : « Même à l'heure où ils fermeront les yeux, c'est encore à elle qu'ils penseront... » Et Julien, dans tout cela ? Muet, bien sûr. « Vous êtes inaccessible », lui a lancé Luc Frémiot, l'avocat général, au coeur de son réquisitoire. Il a pourtant essayé : « Allez-y, on veut tout me coller sur le dos... » Il nie, Julien. Il s'en tient à ce qu'il a toujours dit : « J'ai déposé Clélia à cinq heures du matin à l'entrée d'Erquinghem-le-Sec... »

« À la seconde près »

Luc Frémiot n'en croit pas un mot. Méthodiquement, implacablement, il égrène les éléments dont il dispose pour étayer sa conviction : « On peut presque dire à la minute près, à la seconde près, quand Clélia est morte. » Pour lui, c'est quand Julien est encore avec elle, dans sa voiture, vers 5 heures du matin. Comme Blandine Lejeune, Luc Frémiot pense qu'il a étranglé sa petite amie à ce moment-là, l'a laissée pour morte et a tenté de se faire une manière d'alibi en appelant son autre amie, Priscilla... Et il serait allé à Lambersart, pour se débarrasser du corps. « Et pourquoi aurait-il pris ce risque insensé, inouï, de faire vingt kilomè tres avec une morte dans sa voiture ? » C'est Éric Dupond-Moretti qui entre en scène. Il vient instiller le doute. Même à propos du plus important indice dont dispose l'accusation : le cric retrouvé à l'aplomb du corps, au fond de la Deûle, avec lequel Julien aurait achevé Clélia. Un cric du modèle qui doit équiper la voiture de Julien, alors que dans la voiture de Julien, justement... le cric manque.
Mais Éric Dupond-Moretti, comme sa collaboratrice Alice Cohen-Sabban avant lui, peste : « L'enquête ne prouve rien ! Rien ne relie ce cric à cette voiture. » Et c'est vrai que le doute a une place. Une place infime, mais l'avocat s'y glisse. Il cite Patrick Dills, Marc Machin, les erreurs judiciaires, et dit aux jurés : « Si vous avez la certitude absolue, allez-y. Mais vous doutez... » Apparemment, ça n'a pas été le cas : Julien a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle.
À l'énoncé du verdict, il a crié à sa famille : « Moi, j'ai la conscience tranquille. On s'en sortira ! »

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/05/25/article_julien-sailly-a-ete-condamne-hier-a-ving.shtml

La mort au milieu de la ligne droite

Le tribunal d'Amiens examinait mercredi un terrible accident de la circulation qui a fait un mort et un blessé grave, le 8 mai 2010 à Tilloy-les-Conty.

C'est un grand jour que ce 8 mai 2010 pour Ludwig et Clémence. Ils ne se sont rencontrés que le 30 mars, mais le courant est vite passé.

C'est à ce point sérieux que ce soir, Ludwig doit présenter Clémence à ses parents, une formalité d'un autre temps, diront certains, mais que ce jeune homme sage tient à respecter.

On ne partira pas avant 21 heures. Ludwig, titulaire d'une licence de Lettres, est inscrit en Socio mais il faut bien se débrouiller. Alors il travaille à la gare d'Amiens, au relais H, où celui qui rêve d'intégrer l'école de Tours et de devenir journaliste vend quotidiens et revues aux voyageurs pressés.

En ce jour férié, il travaille de 15 à 21 heures. Alors peuvent le rejoindre sa petite amie, inscrite et Arts plastiques à l'université de Picardie, et son copain d'enfance, Pierre. Ils ont 20 ans. La nuit leur appartient. Après la soirée chez les parents, ils doivent sortir en boîte à Beauvais.

a couleur framboise de la Toyota Avensis n'est pas celle qu'aurait choisie Ludwig mais qu'importe, puisque papa et maman ont le bon goût de la lui laisser à disposition.

Tant pis aussi s'il faut, quatre à cinq fois par semaine, emprunter la peu engageante départementale 210, qui trace plein sud en direction de l'Oise pour passer pile entre Poix et Ailly. On arrive ainsi directement à Catheux, le lieu de résidence de Ludwig, à 25 kilomètres d'Amiens.

Face à la berline japonaise, Clémence et Pierre se font des politesses. Une logique un peu machiste voudrait que l'homme s'installe à l'avant. Clémence a déjà ouvert la portière arrière mais Pierre insiste : il sait à quel point le jeune couple sera content de se retrouver côte à côte. Comme des grands...

On se parle peu dans l'habitacle. La fatigue de la journée fait effet. Le jour décline. Soudain, dans une ligne droite près de Tilloy-les-Conty, au lieu-dit Le Pont d'Amiens, Clémence sent que la voiture chasse de l'arrière.

Les gendarmes pointeront un dévers de cinq centimètres entre la chaussée et l'accotement. Ludwig, qui n'a pas bu une goutte ni fumé une taffe, tente de rattraper le coup. Il braque à gauche et cogne le seul obstacle dans toute la plaine : une pile de pont qui fait littéralement exploser la voiture.


Les deux morceaux de la voiture séparés de quarante mètres


«À 21 h 45, j'ai entendu comme une bombe qui explosait », se souvient un témoin, pourtant situé à un kilomètre du choc. C'est lui qui trouvera l'épave, le conducteur inconscient et Clémence en larmes lui murmurant «Ludwig, reviens, ne pars pas Ludwig ».

Elle indique qu'un troisième passager était du voyage. Horrifié, le témoin découvre l'autre moitié de la Toyota quarante mètres plus loin. Pierre porte toujours sa ceinture, dérisoire bannière dans un demi-habitacle fumant. Il est mort sur le coup.

Deux ans plus tard, l'affaire est venue devant le tribunal mercredi. Les parents de Pierre n'ont pas voulu porter plainte contre le meilleur ami de leur fils. Clémence s'est habillée tout en noir. Après le drame, elle a vécu encore quelques mois avec Ludwig puis l'a quitté. Lui ne se déplace qu'en fauteuil roulant. La moitié de son corps ne répond plus. Du 8 mai 2010, il n'a aucun souvenir.

Il est accusé d'homicide involontaire mais la procureur n'a rien requis contre lui. Les juges rendront leur délibéré le 27 juin.

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/La-mort-au-milieu-de-la-ligne-droite

Cagoulé, il braque la discothèque avec une arme factice

Il avait beaucoup bu et quand il a pris le jet de la bombe lacrymogène du videur du Broadway dans le visage, il a vu rouge. Ce jeune Tarbais de 27 ans, adulte handicapé, a semé la terreur, ce jeudi 17 mai, vers 6 heures, rue Despourrins à Tarbes. Un peu plus tôt, vers 3 heures, ivre, il se présente à l'entrée du Broadway. Il est connu pour être querelleur et toujours posséder une arme sur lui. Le portier lui refuse l'entrée. Il tente de le frapper. Et le videur le gaze.

« Je vais tous vous fumer »

Furieux, l'éconduit rentre chez lui et revient armé jusqu'aux dents. « La vidéo montre qu'il se déplaçait comme dans un film américain avec l'envie de faire un coup d'éclat », explique François Jardin, substitut du procureur. Cagoulé et doté d'une arme de poing, il profite de la sortie de clients du Broadway pour s'introduire dans l'entrée de la discothèque. Il pointe son arme vers la tête du portier et lui dit : « Quoi ? Qu'est-ce que tu as, tu ne la ramènes plus ». Puis, il menace à la cantonade en braquant son arme : « Je vais tous vous fumer ». Dans la salle, tout le monde se cache pour ne pas être dans la ligne de mire. Il appuie à plusieurs reprises sur la détente, mais rien ne se passe. Un client indique alors au portier qu'il s'agit d'un pistolet factice - une réplique à billes d'un pistolet automatique Beretta - mais quand on est au bout du canon, on ne le sait pas. « Les clients ont dû avoir la peur de leur vie », estime la présidente Gadoullet. Le videur poursuit ensuite le braqueur dans la rue. Il lui porte un coup de pied qui le met à terre. Et il lui envoie un autre jet de gaz lacrymogène. Le braqueur reprend la fuite et chute. Sa tête heurte la bordure du trottoir. Les policiers le retrouvent inanimé à l'angle de la rue Soucourrieu et de la rue du Régiment-de-Bigorre. Ils retrouvent sur lui une serpette. « C'est pour couper le saucisson », plaide le prévenu. « C'est pas vraiment un couteau de cuisine », relève la présidente Gadoullet.
Il explique que ce soir-là, il a accompagné un ami qui voulait sortir et il a bu avec lui. « Je reconnais les faits… Je ne pensais pas que ça allait finir comme ça ».
Son avocate plaide le trop-plein d'alcool. Elle explique qu'il est aussi « la victime de la situation… Il réfute avoir levé la main sur le videur. Le fait d'avoir été gazé a été l'élément déclencheur ».
L'avocate plaide ensuite qu'il n'a pas usé de la serpette retrouvée en sa possession. « Il regrette. Il n'avait pas l'intention de blesser quelqu'un, en revanche, lui a été blessé ». Et de demander une peine avec sursis.
Le jeune homme se dit prêt à effectuer un travail d'intérêt général. « Je suis aussi d'accord pour payer une amende mais pas d'être incarcéré. Laissez-moi une dernière chance. Je pourrais avoir un bracelet électronique et rester chez moi ».
Le tribunal le condamne à neuf mois dont sept mois avec sursis, mise à l'épreuve pendant 18 mois, avec obligations de soins. Il a, au surplus, interdiction de détenir une arme et de paraître place de Verdun et rue Despourrins. Il écope également d'une amende de 150€. Le tribunal a ordonné son maintien en détention.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/19/1356582-cagoule-et-arme-il-braque-la-boite.html

jeudi 24 mai 2012

Le procès d'un amour irrationnel

C'est le procès de la misère sociale sur fond d'alcool qui s'ouvre aujourd'hui, et pour deux jours, devant la cour d'assises de la Marne. Michel Toumert, un Rémois de 57 ans, est accusé d'avoir porté un coup de couteau à sa concubine… décédée d'une probable septicémie neuf jours après.

ILS s'aimaient… d'un amour inconditionnel, irrationnel. Malgré les disputes, les violences, ils ne pouvaient se détacher l'un de l'autre. Kheltouma Benkhemmassa, 51 ans, est décédée dans la nuit du 30 au 31 décembre 2009 des suites probables d'une septicémie… Neuf jours après avoir reçu un coup de couteau à la cuisse.
Michel Toumert, son compagnon de l'époque, est accusé d'avoir porté le coup à la suite d'une énième dispute conjugale sur fond de misère sociale et d'alcool. Les faits se seraient passés le 22 décembre dans leur appartement du quartier Croix-Rouge, place Dominique-Ingres à Reims.

Lien de causalité

Pendant neuf jours, Kheltouma serait restée chez elle, se soignant avec l'aide de son compagnon. La plaie étant profonde, il lui aurait posé un garrot, puis une compresse après avoir stoppé l'hémorragie… et aurait ainsi régulièrement changé la compresse. Les urgences auraient été prévenues, mais ne se seraient pas déplacées.
Kheltouma aurait refusé de se rendre à l'hôpital par crainte d'abandonner ses chats.
Suite au coup de couteau, la victime aurait choisi de dormir sur un matelas dans le salon. Son concubin l'a retrouvée morte, le 31 décembre au matin, peu avant 5 heures. Déjà condamné pour des faits de violence, il est écroué depuis les faits à la maison d'arrêt de Châlons-en-Champagne.
Accusé de « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner », il encourt quinze ans de réclusion criminelle. Originaire d'Algérie, le couple vivait ensemble depuis une dizaine d'années.
Dans ce procès, tout l'enjeu du débat va porter sur le lien de causalité entre le coup porté et le décès de la victime neuf jours après. D'après les experts, le coup de couteau n'aurait pas été mortel. C'est l'absence de soins qui serait à l'origine du décès.
http://www.lunion.presse.fr/article/marne/le-proces-dun-amour-irrationnel

5 h 10 du matin, le téléphone de Clélia « change d'état ». Est-elle encore en vie ?

Elle s'appelle Priscilla et elle a 24 ans. Comme Julien. À l'époque des faits, elleen avait donc 20 et elle venait de tomber amoureuse de lui. Comme Clélia avant elle. Mais elle pensait que cette histoire-là était terminée, que Julien était tout à elle et le soir des faits, quand elle est sortie de boîte de nuit et qu'elle a cru voir la voiture de son amoureux avec la belle Clélia, elle a vu rouge. Elle a envoyé à sa rivale un texto qui déclenchera une scène.

Car elle a vu juste, Priscilla. Julien est bien avec Clélia, il va la ramener chez elle. Mais ses messages, ses coups de fil ne recevront aucune réponse, d'abord. « Puis il a répondu, mais par texto, pour me dire qu'il était seul. Je me suis dit qu'il mentait... » C'est une jeune femme solidement campée sur ses deux jambes, pleine du charme des femmes enceintes, ce qu'elle porte avec une apparente sérénité.

Deux messages effacés

Elle parle d'une relation amoureuse d'adolescents, dit qu'elle a beaucoup insisté, cette nuit-là, pour joindre Julien, mais aussi Clélia. Qui n'a jamais répondu. Le jeune homme, lui, finit par l'appeler. Il est 5 h 07 et son téléphone active une borne à Sainghin-en-Weppes, ce qu'il confirme. « Je m'étais arrêté et sorti de la voiture pour appeler. » Et Clélia serait restée dans la voiture, sans sortir... C'est au cours de cette conversation qu'il propose à Priscilla d'appeler Clélia, si elle ne le croit pas. Et Priscilla, qui a deux téléphones, appelle. Deux fois. « La première fois, j'entends la sonnerie la seconde, j'ai tout de suite la messagerie. » Un expert vient dire à la barre que le téléphone de Clélia a bien « borné » dans cette zone, alors, mais qu'entre les deux coups de fil, il a « changé d'état ». Donc quelqu'un l'a vraisemblablement coupé.
La présidente Sophie Degouys veut savoir qui a fait cela, évidemment. Julien jure qu'il n'y est pour rien. À 5 h 11, il raccroche, c'est sûr, Priscilla lui a dit qu'ils se verront le lendemain, apparemment rassurée. Mais à bien y regarder, ensuite, les experts trouveront trace de deux messages effacés, sur le portable de Priscilla. L'un avant leur conversation, l'autre après. Deux messages de Julien. « Pourquoi avoir effacé ces deux-là et seulement ces deux-là ?... », demande Sophie Degouys. C'est là que la jeune femme épanouie perd contenance. C'est là que les larmes arrivent, que les silences, dans la salle d'audience, deviennent lourds, presque inquiétants.
Entre ses sanglots, elle réussit à dire que l'un de ces messages de Julien dit : « J'ai besoin de toi, ne me laisse pas tomber »... Mais l'autre ? « Je ne sais plus... Je ne sais plus... » Blandine Lejeune, l'avocate des parents de Clélia, vient avec sa voix des mauvais jours : « Vous savez ce qu'est un faux témoignage ?... » Puis Luc Frémiot, l'avocat général : « Vous avez peur de parler, parce qu'il y a du monde dans la salle ?... » Non. Non, rien de tout cela, dit-elle.
Elle pleure, c'est tout. Éric Dupond-Moretti, l'avocat de Julien, vient à son tour : « Vous croyez qu'il peut avoir fait ce qu'on lui reproche ? » Elle acquiesce. « Rassurez-moi, vous ne protégeriez pas un meurtrier ? S'il vous avait avoué quelque chose, vous nous le diriez ?... » Elle souffle que oui, c'est sûr. Et on la laisse tranquille
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2012/05/24/article_-5-h-10-du-matin-le-telephone-de-clelia-c.shtml

Procès Le Couviour. Déclarations spontanées des accusés

Accusée d'avoir commandité l'assassinat d'Annette Le Couviour, Josiane Le Couviour a redit qu'elle n'avait «jamais voulu demander la disparition» de sa belle-mère : «Je voulais simplement récupérer des papiers dans un coffre. Je nie catégoriquement les faits qui me sont reprochés».
Loïc Dugué, son ancien jardinier, a, de son côté, dit qu'il lui en voulait de l'avoir impliqué dans cette affaire : «Elle m'a d'abord demandé de commettre le cambriolage. J'ai refusé. J'ai ensuite rencontré Wenceslas Lecerf lors de l'emménagement de mon beau-frère à Guidel-Plage. Il m'a rappelé huit jours plus tard pour me dire qu'il était intéressé».
Il a ensuite évoqué ses interrogatoires difficiles : «On en arrive à dire des choses qu'on ne pense pas», en référence à ses premiers aveux, où il reconnaissait la commande d'un
assassinat et sur lesquels il est depuis revenu. «Je regrette, j'aurai dû tout envoyer promener. Je n'ai pas eu la force de refuser».
Le Cerf : "Je regrette sincèrement"Wenceslas Le Cerf et Guénolé Madé ont tous deux reconnu leur participation au cambriolage. Voici leurs déclarations :
Le Cerf : «Loïc Dugué a d'abord pris contact avec moi pour des travaux de jardinage. Il m'a ensuite demandé si, de part mon travail de portier, je connaissais quelqu'un capable de commettre un cambriolage. Je ne me sentais pas capable de le faire seul, j'en ai donc parlé à quelques personnes. Guénolé était intéressé. Je ne savais pas qu'il s'agissait de la famille Le Couviour. Je n'ai jamais voulu blessé
Annette Le Couviour. Pour moi, c'était juste une histoire de famille et d'héritage. Je regrette sincèrement».
Madé : «Pour moi, tout a commencé deux ou trois semaines avant les faits. Wens m'a dit qu'il y avait un casse à faire. J'ai dit oui, sans poser de question. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Le lendemain du cambriolage, Wens m'a dit qu'il avait un cadeau pour moi. Il m'a remis une enveloppe contenant 10.000 € en liquide. J'étais content, je suis rentré chez moi».


http://www.letelegramme.com/local/morbihan/vannes-auray/vannes/proces-le-couviour-declarations-spontanees-des-accuses-24-05-2012-1714126.php

Homme ou femme ? La justice tranchera

Le tribunal de grande instance d'Agen doit se prononcer aujourd'hui sur « le changement de la mention du sexe dans l'état-civil » d'un Agenais de 40 ans. Une affaire quasi inédite ici.
C'est un cas inédit et ô combien sensible que va devoir traiter ce matin le tribunal de grande instance d'Agen, avec la difficile tâche -euphémisme- de décider si la personne qui lui est présentée ce jour est un homme et doit le rester… ou est une femme et peut le devenir légalement. Aucune matière à plaisanter en la circonstance, sachant que l'intéressé est ce que l'on appelle un « transgenre », néologisme par lequel on désigne un homme « trans » qui se ressent et s'identifie à un homme bien qu'il soit né avec des organes sexuels femelles. Et inversement. Un dilemme à trancher quasi unique pour la juridiction agenaise. « Mais surtout, une situation extrêmement douloureuse pour l'intéressé », résume Me Marie-Dolorès Prud'Homme, l'avocate qui soutient le requérant et l'assistera ce matin face à un magistrat, en présence d'un représentant du parquet. Une audience civile et privée qui s'annonce pour le moins difficile sachant que ledit parquet a déjà fait savoir au conseil qu'il s'opposait à cette requête.
Car, sur cette question si sensible, le problème est simple et… complexe à la fois, selon que l'on s'en tienne à la jurisprudence ou aux lois ailleurs en vigueur.
« En France, explique Me Prud'Homme, on s'appuie sur un vieil arrêt de la cour de cassation qui date de vingt ans et qui impose à toute personne qui veut changer d'identité une batterie d'examens, des contraintes médicales, voire psychiatriques ». En clair, on exige qu'il (elle) ait été opéré(e) ou (et) qu'il (elle) suive un traitement hormonal, en quelque sorte que les deux identités, psychique et biologique, se marient. « De ce fait, on lie le juridique au médical et c'est inacceptable, dénonce l'avocate. C'est contraire à la convention européenne ». Une avocate qui rappelle au passage que la député de Gironde, Michèle Delaunay, aujourd'hui ministre, avait déposé en décembre dernier une proposition de loi visant à ce que cette procédure de changement de la mention du sexe dans l'état civil, soit « affranchie d'une quelconque obligation d'un parcours médical ». Traduisez : nul besoin de subir une opération pour obtenir satisfaction devant la loi.
L'Agenais qui se présentera ce matin devant le juge est une personne qui a « toute l'apparence d'une femme, qui s'habille comme telle et ainsi perçue sur son lieu de travail par ses collègues », précise son conseil, qui reste bien évidemment parfaitement discrète sur son identité… civile. « Mais une personne qui est chaque jour sous le risque de voir son identité biologique révélée s'il devait par exemple être tenu à présenter tel ou tel document administratif. Une position aussi douloureuse qu'inextricable ».
La décision du juge du TGI sera de toute évidence mise en délibéré. Et si elle était favorable, le parquet pourrait toujours faire appel. Si tel était le cas, l'intéressé et son défenseur n'ont pas l'intention de lâcher l'affaire, mettant probablement quelques espoirs, à tort ou à raison, dans une « nouvelle appréhension » de ces questions de société par le nouveau pouvoir de gauche.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/05/24/1361056-homme-ou-femme-la-justice-tranchera.html