vendredi 31 mai 2013

Procès Meilhon. Retour sur la dernière journée de Laëtitia

Des témoins se succèdent, ce vendredi matin, pour évoquer la dernière journée de Laëtitia. Ses deux employeurs, les patrons du restaurant où elle était serveuse à la Bernerie ont déposé les premiers.
Ils se souviennent avoir vu Laëtitia, dans l’après-midi, avant son service du soir, enlacée avec Tony Meilhon. « C’était une allumette… souffle la patronne. Une enfant dans les bras d’un homme… Une enfant de 18 ans. Elle a jamais connu la vie. Elle est partie avec le premier venu… »
« Comme si elle avait un rendez-vous »
Quelques heures plus tard, après son service, Laëtitia aurait pu rentrer en compagnie de l’apprenti comme cuisinier, comme tous les soirs. « Mais ce soir-là, elle n’était pas pressée de partir, se souvient la patronne. Comme si elle avait un rendez-vous ».
Effectivement, Laëtitia a passé trois heures en compagnie de Tony Meilhon, passant dans deux bars puis chez lui à Casse-Pot, à Arthon-en-Retz. L’accusé l’a ensuite ramenée à la Bernerie, vers 1 h, quelques minutes avant le drame.
« J’étais près de la fenêtre, se souvient le fils des restaurateurs. J’entends une 106 Blanche qui arrive. J’ai pensé que sa famille venait chercher Laëtitia. Je vois Laëtitia sortir de la voiture et prendre son scooter. Y’avait comme une engueulade entre Laëtitia et le conducteur de cette voiture. Elle part directement et je vois la voiture, revenir, assez vite, en prenant le sens interdit… »
Quelques heures plus tard, on retrouvait le scooter de Laëtitia abandonné sur la chaussée, près de chez elle. Aussitôt une enquête d’envergure se mettait en place. « L’après-midi même, soupire la restauratrice, l’hôtel était envahi de gendarmes… » Et le lendemain, Tony Meilhon était arrêté
 

Faites entrer l'accusé - Lionel Cardon - La folle cavale

jeudi 30 mai 2013

Meilhon évoque sa victime, "une fille superbe, pleine de vie, franche, sincère"

C'est un hommage surprenant. Tony Meilhon, jugé depuis le 22 mai pour le meurtre et le démembrement du corps de Laetitia Perrais en janvier 2011, a évoqué jeudi sa victime et a exprimé des remords. "Je suis tout à fait d'accord avec eux (les proches de Laetitia qui venaient de déposer, ndlr), Laetitia Perrais était une fille superbe, pleine de vie, franche, sincère, pas méchante du tout, réservée, avec en elle une certaine souffrance pour des choses et d'autres", a déclaré Tony Meilhon. "J'ai fait l'irréparable", a-t-il ajouté.
"J'appréhendais ce procès plus par cette journée, de me retrouver face aux personnes qui ont témoigné aujourd'hui, leur douleur, leur souffrance et même - j'en suis quasiment sûr - la haine (...) moi-même, je me hais pour ce que j'ai fait", a-t-il aussi déclaré. "J'ai fait beaucoup de mal, j'ai détruit des vies, je pense pas que je mérite même de vivre enfermé pendant 100 ans, je pense pas que la douleur s'apaise pour sa famille, je ne mérite pas de vivre", a-t-il ajouté.
Néanmoins, il s'est aussitôt refermé dès que le président de la cour, Dominique Pannetier, ou l'avocate des parties civiles, Me Cécile de Oliveira, lui ont redemandé s'il voulait revenir sur sa version des faits, un homicide involontaire qu'il aurait masqué en meurtre, avant de démembrer le corps avec l'aide d'un "monsieur x" qu'il invoque sans vouloir le nommer. Au cours de l'instruction, Tony Meilhon avait à l'inverse qualifié Laetitia de "dossier", c'est-à-dire, selon ses explications, de fille d'un soir et chanté des chansons obscènes sur elle quelque jours après sa mort.

Procès Meilhon : Jessica, soeur jumelle de Laetitia, trop choquée pour témoigner

Jessica, 21 ans, vêtue d'un blouson de cuir, s'est présentée jeudi matin devant la cour d'assises de Nantes, où est jugé depuis une semaine Tony Meilhon, le meurtrier présumé de sa soeur jumelle. Le calendrier fixé par le président de la cour, Dominique Pannetier, prévoyait qu'elle prenne la première la parole ce matin. Mais, trop choquée, elle n'a pas pu. Elle était représentée par l'éducatrice qui la suit et qui a expliqué l'ampleur des dégâts causés par ce drame sur elle. Le visage concentré, la jeune femme est restée assise sur le banc des parties civiles, entourée de membres de sa famille et des cabinets d'avocats. Bien que préparée en amont tant par son avocate Me Cécile de Oliveira que par un suivi psychologique, la jeune femme n'a pu suivre l'intégralité du procès qui a débuté le 22 mai.

Venue une première fois le troisième jour, elle était revenue lundi lors de l'interrogatoire de l'accusé sur les faits, mais elle en est partie, visiblement très atteinte, en cours de procès. "La rencontre lundi entre Jessica et Tony Meilhon a placé Jessica en état de choc", a souligné Me de Oliveira, dénonçant notamment la "jouissance" de l'accusé à décrire, sans épargner aucun détail cru, sa version du déroulement de la soirée. "Elle ne peut pas s'exprimer en la présence glaçante de Tony Meihon", a dit l'avocate.

Pendant ce récit, comme ensuite celui du père Franck Perrais, puis de la mère Sylvie Larcher, de Laetitia et Jessica, Tony Meilhon est resté concentré, les sourcils froncés. "Faut que ça s'arrête, faut qu'il paye", a lancé avant de quitter la barre la mère des deux filles, Sylvie Larcher, en colère, tandis que l'accusé,  semblait affecté. Dans un contexte familial très difficile, Laetitia et Jessica Perrais ont été placées en foyer à l'âge de 8 ans puis en famille d'accueil chez Gilles  Patron en 2005.


 http://lci.tf1.fr/france/justice/proces-meilhon-jessica-soeur-jumelle-de-laetitia-trop-choquee-7978690.html

Pays-Bas/Mort d'un arbitre: sept adolescents et un père jugés

mercredi 29 mai 2013

Procès Meilhon: Les photos du corps de Laetitia glacent la cour

L’accusé a paru troublé par les photos mais n’a pas pour autant changé sa version de faits…
Il y en a eu plus de soixante-dix. Les photos du corps supplicié de Laetitia Perrais, 18 ans, ont glacé la cour d’assises de Nantes (Loire-Atlantique), mercredi matin, au procès de son meurtrier présumé Tony Meilhon. Mais, alors qu’il avait détourné les yeux pendant un moment, l’accusé n’a pas, pour autant, accepté de revenir sur sa version des faits, l’homicide involontaire. A la demande des jurés, les photos des parties du corps, la tête et les membres d’une part, le tronc d’autre part, et de leurs lieux de découvert début 2011, ont été montrées.
Juste avant, le président de la cour Dominique Pannetier avait demandé aux parties civiles de sortir et s'était assuré que seuls la cour, les jurés, les avocats, l'accusé et les journalistes pouvaient voir les images du corps de Laetitia Perrais, 18 ans.

Meilhon voûté, la tête baissée

Tandis que les photos - plus de 70 - défilaient, les visages se sont décomposés, certains jurés et avocats essuyant des larmes. Tony Meilhon lui-même, après avoir regardé les photos du site de Lavau-sur-Loire (où ont été retrouvé la tête et les membres), a baissé les yeux au moment où le corps est apparu. Quand les photos du site de Brior (lieux de découverte du tronc) ont défilé il était voûté, la tête baissée.
A la fin de la diffusion, son visage paraissait troublé mais le président de la cour Dominique Pannetier a décidé d'une suspension d'audience d'une dizaine de minutes. A son retour, ayant repris contenance, Tony Meilhon a refusé lors d'un nouvel interrogatoire de dévier de sa version des faits, un homicide involontaire qu'il aurait voulu déguiser en enlèvement suivi de meurtre, tuant sa victime évanouie car, selon lui, il la croyait morte.

«Ca n’aurait jamais du arrivé»

Interrogé par le président qui a souligné que l'accusé «lui-même» avait réagi devant ces «images terribles», Tony Meilhon a déclaré regretter «sincèrement ce qui s'est passé, ça aurait jamais dû arriver». Mais «si j'avais constaté qu'elle était encore en vie (après l'accident de la route, ndlr) il ne se serait jamais passé ce qui s'est passé ensuite», a-t-il soutenu, alors que de nouveaux enquêteurs mercredi matin ont montré la modération du choc entre sa voiture et le scooter de la victime, loin d'une vraie «collision». Il a aussi maintenu qu'il n'était l'auteur ni du démembrement, ni de la dissimulation du tronc, commis selon lui par son complice, «M. X».

http://www.20minutes.fr/societe/1164229-20130529-proces-meilhon-photos-corps-laetitia-glacent-cour

L'effacement d'un baptême devant la justice

mardi 28 mai 2013

Prison ferme pour le casseur du train la Bocca-Vintimille

«Je ne suis pas un voyou, ces paroles n'auraient pas dû sortir de ma bouche » assure depuis le box des détenus du tribunal correctionnel de Grasse, Dorian Martin, poursuivi pour dégradations, menaces de mort et entrave à la circulation d'un train.
«Je ne suis pas un voyou, ces paroles n'auraient pas dû sortir de ma bouche » assure depuis le box des détenus du tribunal correctionnel de Grasse, Dorian Martin, poursuivi pour dégradations, menaces de mort et entrave à la circulation d'un train.
Dimanche 26 mai, au petit matin, ce Villeneuvois de 23 ans et son ami Ludovic, un Vençois de 24 ans, avaient semé la panique à bord du TER La Bocca-Vintimille. Traduits en comparution immédiate, ils ont été condamnés à une peine de prison ferme.
Après une soirée arrosée, les deux amis décident de rentrer chez eux. Il est 7 heures du matin. Ils marchent sous un tunnel peu avant la gare SNCF de Cannes, quand ils voient un train passer. « Vous vous êtes mis au milieu de la voie. Le conducteur a été obligé de stopper », leur rappelle le président Marc Joando.
Dix-sept impacts de pierres
Non content d'empêcher les passagers de poursuivre leur trajet, Dorian s'appuie sur le marche-pied et se hisse au niveau de la fenêtre de la cabine du conducteur : «Ouvre-moi ou je vais te tuer», menace-t-il en exhibant un pavé. Puis, il passe le haut du corps par la fenêtre et crache sur le conducteur.
Mais l'homme refuse d'ouvrir les portes et déclenche la procédure d'urgence. Dorian se venge à coups de pierres et de balai. « Dix-sept impacts ont été relevés sur les wagons et sur les vitres », compte le président qui ironise : « En quelque sorte, vous vouliez faire du stop, de manière un peu brutale ». « J'ai rien contre la SNCF. J'ai pété les plombs » analyse le jeune homme, serveur à Saint-Laurent-du-Var.
« On avait bu. Six à sept vodka Redbull,intervient Ludovic, le livreur de pizzas vençois, défavorablement connu de la justice. Je ne bois pas souvent et à chaque fois que je bois, j'ai des problèmes». « Doriane Martin se moque de l'autorité judiciaire. Deux jours avant de commettre ces faits, il a été condamné pour conduite en état alcoolique par le tribunal », rappelle la vice-procureure Parvine Derivery qui demande au tribunal de condamner le fauteur de troubles à 10 mois de prison dont 4 avec sursis. Deux mois ferme sont requis contre Ludovic, uniquement poursuivi pour entrave à la circulation. Peines que le tribunal revoit nettement à la hausse en infligeant respectivement 12 et 4 mois de prison ferme aux deux copains avec maintien en détention.

http://www.nicematin.com/cannes/prison-ferme-pour-le-casseur-du-train-la-bocca-vintimille.1274716.html

Meilhon ne veut rien d'autre que la "perpétuité"

L'accusé du meurtre de Laetitia Perrais a exigé lundi la prison à "perpétuité" à sa propre encontre tout en défendant sa nouvelle version des faits, celle d'un homicide involontaire qu'il aurait maquillé en meurtre.

"Je suis là pour dire la vérité, je suis pas là pour négocier une peine, je n'accepterai pas une peine autre que la perpétuité".  Au 4e jour de son procès, Tony Meilhon s'est posé en maître des débats lundi en proposant à la cour d'assises de Loire-Atlantique, qui le juge pour le meurtre de Laetitia Perrais, la peine qu'il souhaite se voir appliquer.
Un peu plus tard, il a même réclamé la peine de mort : "J'ai enlevé une vie, on doit me prendre ma vie, c'est mon opinion personnelle... Malheureusement en France, on peut pas".
Long monologue
Sur le fond, l'accusé a défendu sa nouvelle version des faits, où il avance la thèse d'un homicide involontaire et où il implique un complice "X" dans le démembrement du corps. Cette version a été remise en cause par le président de la cour, les parties civiles et l'avocate générale.

Après l'exposé de trois enquêteurs dans la matinée, Tony Meilhon était invité à s'expliquer. Dans un long monologue, glaçant de détachement, les mains dans les poches, il a alors relaté tous les faits, des plus anodins au plus crus, tant sur le plan sexuel que sur le plan criminel, qui ont émaillé, selon lui, les journées des 18 et 19 janvier 2011. Avec la victime, puis son cadavre.
Complément d'information ?
Tony Meilhon affirme, comme depuis le début de l'enquête, qu'il a percuté accidentellement la victime avec sa voiture alors qu'elle était en scooter dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, puis, qu'il l'a crue morte. Après quoi, dans la nouvelle version, il affirme avoir paniqué et l'avoir mise dans son coffre puis s'être arrêté sur un parking pour l'enrouler dans une bâche en plastique afin de ne pas laisser de taches. Peu après, il dit être allé dans un bois sur la route entre La Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique) où Laetitia Perrais travaillait et Arthon-en-Retz où lui-même habitait.

C'est dans ce bois, voulant faire croire que la victime avait été "enlevée et tuée", qu'il affirme l'avoir poignardée plusieurs fois, la croyant morte selon lui mais admettant peu à peu devant la cour lundi qu'elle était peut-être vivante, à son insu, à ce moment-là. Son avocat, Me Fathi Ben Brahim, a alors estimé que ce bois, absent de l'enquête menée, pouvait donc être le véritable "lieu du crime" et annoncé à la cour en fin d'audience qu'il allait demander matin un "complément d'information" pour qu'on tente de retrouver, deux ans et demi après, des traces de sang. Si cette requête était acceptée, elle entraînerait un report du procès. 
 

lundi 27 mai 2013

Procès Meilhon. À l’épreuve des faits

Le procès Meilhon entame sa 2e semaine. Ce lundi matin, l’accusé a été confronté à l’épreuve des faits.
Victime ou prédateur
« On naît soit pour être des victimes, soit des prédateurs ». C’est une déclaration faite par Tony Meilhon lors de sa garde à vue.
Elle vient d’être rapportée ce lundi matin au palais de justice de Nantes par le capitaine de gendarmerie Gilles Poisat, l’un des enquêteurs de la section de recherches de Bourges qui signalait ensuite à la barre : « C’est le seul moment où il a paru croire à ce qu’il disait pendant sa garde à vue ».
Récit de l’arrestation
Avant cette analyse des minutes de la garde à vue, le lieutenant-colonel Fabrice Bouillé, ancien patron de la section de recherches d’Angers, était lui revenu sur les faits.
Précis, il a repris le fil de l’arrestation de Tony Meilhon, dans la nuit du 19 au 20 janvier au lieu-dit Casse-pot, à Arthon-en-Retz. Et rapporté avec concision les faits, la nuit froide, l’appel fait au GIGN compte tenu « du pedigree et du passé de Meilhon » ; la serrure qui saute et la porte qui vole en éclats ; Meilhon blessé à la tête par le barillet de la serrure évacué ensuite au CHU de Saint-Nazaire.
Silence de Meilhon
Puis il entame son récit des recherches avec un même contrôle de sa parole : « Nous avons retrouvé la 106, le coffre maculé de sang et l’aile droite présentant des traces de choc récentes. Aucune trace de Laetitia Perrais sur le site. […] À 800 mètres nous avons découvert une fouille dans un champ, pas terminée. En hiver la terre est dure. »
Il réunit de nouveaux les indices : dans un feu, une scie, une pince, une boucle d’oreille… Puis l’enquêteur se souvient du silence de Meilhon lors de la garde à vue. De ce mot adressé à ses gardes « vous feriez mieux ne pas utiliser (à son encontre) votre Taser, mais un 9 mm ». Il reprend aussi la première version de Meilhon, précis toujours « à 18 h 20, il dit avoir jeté le corps du pont de Saint-Nazaire »
Récit de la découverte du corps
Arrive le récit du 1er février 2011 et l’exploration des trois étangs à Lavau-sur-Loire, « Les plongeurs sont tombés sur une nasse arrimée à un parpaing ». C’est une partie du corps démembré de Laetita Perrais. Ce que viendra confirmer l’ADN.
Soudain la voix assurée du témoin se serre, fait silence, « C’est la première fois que j’étais confronté à ce type de découverte. Je suis aussi le père d’une fille de 20 ans ».
Dans le box des accusés, Tony Meilhon baisse un instant la tête
 

Procès Concorde : Lantieri, jusque-là en cavale, est arrivé à son procès

Paul Lantieri, l'un des principaux prévenus du procès du cercle de jeux parisien Concorde qui s'est ouvert lundi à Marseille, en fuite depuis 2007, s'est présenté à l'audience au tribunal correctionnel en compagnie de son avocat.

Paul Lantieri avait échappé à un coup de filet de la police en novembre 2007. Depuis mai 2010, il faisait l'objet d'un mandat d'amener. Il s'est finalement présenté de son propre chef, lundi matin, au tribunal correctionnel de Marseille où il comparaît, avec 19 autres prévenus, pour association de malfaiteurs, blanchiment et extorsion de fonds, ainsi que diverses infractions à la législation sur les jeux, dans ce dossier "d'un affairisme sournois et assassin" de l'avis du parquet.
Paul Lantieri ne s'est jamais manifesté durant l'instruction, sauf dans un courrier adressé fin 2011, dans lequel il désignait un avocat, Emmanuel Daoud, qui déposait pour lui un mémoire aux fins de non-lieu. Ce dernier avait annoncé dès le 24 mai sur twitter, que son client, serait bien présent à son procès.
Natif de Bastia, gérant d'une brasserie très courue d'Aix-en-Provence, Paul  Lantieri, est soupçonné à l'été 2006 par la police d'avoir aidé l'un des auteurs d'un triple assassinat survenu au bar des Marronniers à Marseille en avril de la même année. En janvier 2007, il est interpellé dans le cadre de ce dossier et les  enquêteurs découvrent alors que le cercle de jeux Concorde, géré par des  proches de Lantieri, servirait à blanchir de l'argent illicite. A l'automne, plusieurs personnes sont arrêtées mais Lantieri, prévenu par l'un de ses associés, un banquier genevois manifestement bien renseigné, échappe au coup de filet.
Depuis, l'homme était en cavale.
 

Faites entrer l'accusé - L'enigme Alfred Petit

dimanche 26 mai 2013

Une erreur tragique en appel

À partir de demain et durant toute la semaine, la cour d’assises de la Moselle jugera, en appel, Laurent et Tony Lamrani, Michaël Hekpazo et Hakim Da Cunha. Les trois premiers répondront d’ assassinat alors que le quatrième est poursuivi pour complicité d’assassinat.
L’affaire avait été évoquée, en mai 2011, devant la cour d’assises de la Meurthe-et-Moselle. Les frères Lamrani ainsi que Michaël Hekpazo avaient été condamnés à trente ans de réclusion criminelle. Hakim Da Cunha avait écopé de dix ans de prison. L’avocat général avait requis des peines maximales à l’encontre des frères Lamrani (33 ans pour Laurent, 30 ans pour Tony) et de Michaël Hekpazo (27 ans). Douze ans de prison avaient été réclamés pour Hakim Da Cunha, seul accusé qui avait comparu libre.
Tous sont soupçonnés d’avoir pris part à l’assassinat d’un client dans un bistrot de Nancy. Ce 29 novembre 2007, au petit matin, Lahcen Hamchich, un conducteur de bus sans histoires, avait été froidement abattu dans le bar des Tamaris, dans le quartier du Haut-du-Lièvre. Trois hommes armés de calibres différents et encagoulés avaient fait irruption dans le café et ouvert le feu sur ce père de famille, âgé de 31 ans, qui prenait un café au comptoir.
A l’audience, les trois assassins présumés n’avaient cessé de clamer leur innocence alors que le chauffeur, poursuivi pour complicité, avait parlé. Une affaire d’autant plus terrible que le commando se serait trompé de cible lors de cette expédition sanglante. En effet, la veille des faits, l’un des deux frères avait eu une altercation avec le patron de l’établissement. Ce dernier présentait, semble-t-il, une ressemblance physique avec la victime. Les balles lui étaient vraisemblablement destinées. Quant au mobile, il était tout trouvé : la vengeance.

http://www.republicain-lorrain.fr/moselle/2013/05/26/une-erreur-tragique-en-appel

Faites entrer l'accusé - 10 mai 2013

samedi 25 mai 2013

Meurtre d'Alexandre: 1e peines prononcée

La cour d'assises des mineurs de Rouen a condamné, à l'issue de cinq jours d'audiences à huis clos, deux des quatre accusés du meurtre du jeune Alexandre, en mars 2012, à respectivement 18 et 20 ans de réclusion criminelle.  L'avocat général François Tessier avait requis pour chacun des deux jeunes hommes, mineurs au moment des faits et aujourd'hui âgés de 18 ans, des peines de 20 ans de réclusion criminelle, la peine maximale pour un "assassinat et guet-apens" commis par des mineurs.

La partie civile avait demandé la levée de l'excuse de minorité, une demande à laquelle l'avocat général s'était opposé et qui a été finalement rejetée par les jurés.  L'avocat du jeune homme condamné à la peine de 18 ans de réclusion, Me François Garraud, a indiqué que son client "admettait qu'une peine lourde soit prononcée à son encontre compte tenu des faits" et qu'il ne ferait pas appel.Il n'a pas été possible de rencontrer l'avocat du deuxième accusé à l'issue de l'audience.

Les deux premiers accusés à comparaître dans cette affaire ont été reconnus coupables d'avoir exécuté froidement le 26 mars 2012 Alexandre, âgé de 17 ans, de deux balles dans la tête en bordure d'une route forestière à Beauvoir-en-Lyons (Seine-Maritime).

En garde à vue, ils avaient expliqué qu'ils avaient tué leur camarade
parce qu'ils craignaient qu'ils ne les dénonce pour un cambriolage commis quelques semaines auparavant.
Le soir du meurtre, l'un des accusés était allé chercher Alexandre en scooter pour l'amener dans un lieu où ils avaient l'habitude de se retrouver.

Les quatre adolescents, âgés à l'époque des faits de 15 à 17 ans, avaient alors demandé à Alexandre de s'asseoir face à eux sur un rondin. L'un des plus jeunes était venu se placer derrière Alexandre avant de lui tirer une balle dans la nuque.  Un second avait rechargé l'arme et tiré une seconde balle à bout portant dans la tête. Les autres avaient aspergé d'essence le corps avant d'y mettre le feu. Les quatre avaient ensuite regagné leurs domiciles.

Le corps de la victime avait été découvert dans la nuit, encore fumant, par des gardes forestiers qui effectuaient un comptage de gibier. Les morceaux d'une carte bleu et le téléphone portable d'Alexandre, retrouvés sur la scène du crime, avaient permis l'identification rapide de la victime et facilité l'interpellation des quatre garçons.

Les deux autres accusés, âgés de moins de 16 ans au moment des faits, seront jugés également à huis clos la semaine prochaine devant le tribunal pour enfants de Dieppe.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/05/25/97001-20130525FILWWW00473-meurtre-d-alexandre-1e-peines-prononcee.php

Tribunal d'Agen. «Je vais vous régler comme à Marseille»

Deux fils et leur père ont écopé respectivement d'un an, six mois et quatre mois avec sursis pour avoir menacé de mort des policiers.
Au départ il n'y a rien ou presque rien. Des policiers surprennent un homme bien connu (en leur défaveur) de leur service, au volant d'une voiture, alors qu'il n'a pas de permis de conduire. Ils le rattrapent devant le domicile de son père. Il descend de la voiture précipitamment et prend un escalier qui conduit à l'appartement de son père. Il hurle : «Papa ! Papa ! Les policiers veulent me tuer.» Le père, qui dort, sort de son sommeil et se précipite pour ouvrir la porte. Avant de le faire, il s'empare d'une canne de golf qu'il brandit, menaçant les forces de l'ordre. Le fuyard se cache dans la maison. Mais son frère, lui aussi très connu de la justice et de la police, arrive sur ces entrefaites. Il invective les policiers. Celui qui était caché dans la maison ressort muni d'un bidon de carburant et menace de balancer le contenu sur les policiers ainsi que sur la voiture et d'y mettre le feu. S'ensuivent des injures, des altercations, des menaces de mort qui concernent aussi bien les policiers que leur famille à qui l'on promet, où qu'ils soient, de les retrouver et de les finir «à la kalachnikov», Marseille et ses quartiers nord servant de référence dans ce type de pugilat verbal.
Plutôt que d'aller au clash, les policiers préfèrent partir et revenir deux jours après pour interpeller tout le monde : le papa qui a menacé avec sa canne de golf et les deux frères qui ont proféré des menaces et qui se sont rebellés. Pour l'instant, il ne s'agit que d'un délit de conduite sans permis et d'une (ou plusieurs) rébellion.
Bombes lacrymogènes
Pourtant, lorsque les policiers reviennent - en nombre - pour interpeller tout ce beau monde, la rébellion se poursuit de plus belle. Le père tente de s'échapper, le frère n'y parvient pas, mais l'un des frangins se réfugie dans un box garage, se cache à côté d'une bouteille de gaz qu'il menace de faire exploser si on ne le laisse pas tranquille. Pour l'arrêter, les policiers utilisent des bombes lacrymogènes qui obligent le garçon à sortir de sa cachette. Ils sont donc interpellés tous les trois, conduits au poste et les deux frères placés en détention provisoire.
Hier, tout le monde niait. Le père n'avait «presque pas» utilisé la canne de golf, le fils n'avait pas du tout menacé ni d'incendier la voiture avec du carburant ni annoncé qu'il «ferait péter» la bouteille de gaz tandis que le deuxième garçon interrogeait le président : «Pouvez-vous me dire ce que je fais là ?».
Il eut la réponse par l'intermédiaire du parquet qui requit 4 mois avec sursis à l'encontre du père, deux ans contre celui qui voulait faire «péter le gaz» et 10 mois contre le second frère. Malgré des plaidoiries excellentes de Me de Behr, Bruneau et Severac, le tribunal a infligé 4 mois avec sursis au papa, un an ferme à l'un des frères et 6 mois à l'autre.

7 jours BFM: Laetitia, le procès de l'horreur

vendredi 24 mai 2013

Tony Meilhon est « sans aucun doute » un « psychopathe » selon les experts

Troisième jour de procès ce vendredi à Nantes, pour Tony Meilhon. Place aux experts psychiatriques.
La troisième journée du procès de Tony Meilhon, accusé d’avoir tué et démembré la jeune Laëtitia Perrais près de Pornic en 2011, est consacrée aux experts. Cinq psychiatres et psychologues doivent se succéder toute la journée devant la cour d’Assises de Loire-Atlantique. Tony Meilhon est apparu comme les jours précédents, d’un seul bloc, attentif, calme, prenant des notes et posant des questions aux experts.
Tony Meilhon présente « sans aucun doute » des traits de psychopathie, a affirmé le Pr Millet, psychiatre à l’Unité pour malades difficiles de Plouguernével (Côtes d’Armor). Le psychiatre ajoute qu’il a douté des hallucinations « alléguées » par l’accusé. Tony Meilhon lui-même a répété devant la cour d’assises avoir « tenté de passer pour fou » dans le but d’échapper à sa responsabilité pénale.
Sadisme
Tony Meilhon est décrit comme un homme d’une « grande fragilité psychique » par l’expert psychiatre.
Un psychopathe, « normalement intelligent ». C’est ce que confirme le Dr Vincent Alric, chef de service à l’hôpital de Saint-Nazaire. Le professeur le décrit comme quelqu’un qui a une « haute estime de lui-même » plus intéressé par lui que dans l’empathie vis-à-vis des autres. « Il a du mal à se remettre en cause. Il se positionne comme une victime. »
« Sa vie sentimentale est le reflet de sa vie professionnelle : instable », note le Dr Alric, évoquant des relations avec les femmes « toutes d’une violence extrême ». Il est perçu comme dangereux pour la société, et les experts s’accordent à dire qu’il avait connaissance de l’impact de la prise des nombreuses drogues qu’il prenait (alcool, cocaïne, héroïne…) sur son comportement. Le docteur Alric ajoute avoir relevé chez lui du sadisme.
Il appelle son avocat, « assistant »
Tony Meilhon n’a pas varié dans son comportement pendant l’audience. À l’image des jours précédents, il a pris la parole pour revenir, point par point, sur les conclusions du premier expert. Évoquant même, par erreur, son « assistant », pour parler de son avocat. « M. Meilhon, il y a quelques règles, quand même », l’a repris le président de la cour d’assises, Dominique Pannetier.
 

Bébé secoué à La Rochelle : 10 ans de réclusion pour l'auteur des violences

La cour d'assises de la Charente-Maritime a condamné Ludovic B. à 10 ans de réclusion criminelle et Delphine D. à deux ans de prison avec sursis 
La cour d'assises a suivi les réquisitions de l'avocat général : elle a condamné Ludovic B., 33 ans, à dix ans de réclusion pour  " violences habituelles sur mineure suivies d'une infirmité", violences exercées en 2009 sur la petite Clara, âgée alors de 23 mois, la fille de sa compagne.
Cette dernière a été condamnée pour sa part à deux ans de prison avec sursis et mise à l'épreuve pour ne pas avoir dénoncé les mauvais traitements subis par l'enfant. L'accusation avait requis trois ans, dont un avec sursis.

La petite Clara, victime du " syndrome du bébé secoué" souffre de graves séquelles physiques, moteurs et cérébrales, sans que l'on sache comment son état va évoluer.
Son invalidité partielle permanente est de 30%. Confiée à l'aide sociale à l'enfance, elle est hébergée dans un centre spécialisée

http://www.sudouest.fr/2013/05/23/bebe-secoue-a-la-rochelle-10-ans-de-reclusion-pour-l-auteur-des-violences-1062405-1391.php

jeudi 23 mai 2013

Meilhon à sa mère : "Je te pardonne, je t'aime, j'espère que tu me pardonneras"

SUR PLACE - L'émotion était à son comble jeudi après-midi à la cour d'assises de Nantes, lors du témoignage en pleurs de la mère de Tony Meilhon. Emotion qui a atteint son paroxisme quand son fils, accusé d'avoir tué et démembré Laetitia Perrais, s'est adressé à elle.

Electrochoc jeudi après-midi à la cour d'assises de Nantes, quand Jocelyne Coignard, mère de Tony Meilhon, puis son fils, ont pris la parole.  Alors que sa mère venait de parler en pleurs  de leur vie et de leurs relations chaotiques, sans jamais jeter un regard sur lui, Tony Meilhon, invité à prendre la parole par le président de la cour, s'est levé. Dans sa main, il tient des feuilles. « J'avais deux pages que j'avais prévu de lire à ma mère, mais je ne vais pas le faire (...) pour respecter la douleur de ma mère ». Il la regarde, elle pas. Pour tenir. « Je vais simplement dire à ma mère  que pour tout ce qui s'est passé depuis tout petit je veux juste te dire que je te pardonne, que je t'aime », dit-il alors.
Submergée par l'émotion, Jocelyne Coignard laisse échapper un cri et fond littéralement en larmes, main sur la bouche. «J'espère que tu me pardonneras un jour et que tu viendras me parler un jour à la prison», poursuit-il, avant de se rasseoir. Dévastée, sa mère ne répond pas, le regarde pas à peine, et quitte la salle en pleurs. C'est la fin de son audition.

Dans la salle, une jeune femme brune pleure à chaudes larmes
Un peu plus tôt, c'est avec elle que le Président, Dominique Pannetier avait ouvert l'audience de l'après-midi. Cheveux châtain clairs très courts, boucles d'oreilles dorées, imperméable noir sur son jean bleu marine et écharpe blanche, elle a répondu aux questions de la cour. A la première question du président -Que pouvez-vous nous dire sur votre fils ? - Jocelyne Coignard part dans un monologue tremblotant à peine audible : Ca fait la 3e fois que je viens devant une cour d'assises. C'est mon 4e enfant. Il n'a pas connu ce que les autres ont connu. J'ai connu des choses difficiles. (sanglots) Il a souffert de l'absence de son père, ça c'est sûr, mais je ne pouvais pas continuer à vivre ainsi. Il (ndlr : son père) était violent, ne travaillait pas, on était dans la misère. Et il a commencé à faire des choses pas bien sur ma fille (...). C'était la limite. (...) Un jour mes enfants m'ont dit ‘on ne veut plus rester là'.(ndlr : sa voix se coupe, sanglots). J'ai pris deux valises et mes enfants et on a atterri dans un foyer. Je me suis débrouillée toute seule (...).

"J'ai fait ce que j'ai pu avec mes enfants. Avec Tony, je n'ai pas réussi"

Dans la salle, deux rangs derrière, une jeune femme brune ne cesse de pleurer. Tony Meilhon, lui, reste impassible, jette des coups d'œil de temps en temps à sa mère. Auditoire et jurés restent interdits face à ce témoignage, à cette émotion. Un des jurés est livide, tétanisé. Un autre ne parvient à garder sa contenance qu'en tenant sa tête sur ses avant-bras.
Jocelyne Coignard poursuit : «J'ai fait ce que j'ai pu avec mes enfants. J'étais seul et sans travail. Avec Tony je n'ai pas réussi. J'ai demandé de l'aide. Le psychologue a dit que si je ne savais pas m'occuper de cet enfant il fallait que je le place à la DASS (nouveaux sanglots). Je ne l'ai pas fait. (...) Après, j'ai rencontré quelqu'un (ndlr : son mari actuel). Mes enfants m'ont dit que ça ne les dérangerait pas. Enfin, les grands. Pas les petits, pas Tony ». (...) Il n'a jamais accepté ma relation. Au début si, on allait au bord de la mer...Mais ça c'est vite dégradé. Je pense que j'aurai du rester seule. (...) Mais il n'y a pas eu de violences, j'aurais jamais accepté ». Interrogé sur les raisons pour lesquelles elle voulait se porter partie civile, elle répond : "être partie civile, c'était pas pour enfoncer mon fils. C'était pour me défendre moi et ma famille qui porte ce nom".

"Il a gâché des vies !"
Après être revenu avec elle sur la plongée de son fils dans la délinquance, le président pose une nouvelle série de questions. Extraits.............. LA SUITE SUR CE LIEN ............. http://lci.tf1.fr/france/justice/meilhon-a-sa-mere-je-te-pardonne-je-t-aime-j-espere-que-tu-me-pardonneras-7974844.html

A son procès, Meilhon affiche une assurance déconcertante

C'est un peu comme-ci il n'avait pas eu le choix. Jamais. Qu'il était, finalement, la première victime de son passé. La cour d'assises de Nantes a passé au crible, jeudi matin, la personnalité de Tony Meilhon, accusé d'avoir enlevé tué et démembré Laetitia Perrais. Debout, calme, voix claire, vêtu d'un tee-shirt blanc et d'un blouson noir légèrement ouvert comme la veille, il répond sans hésitation aux questions que lui pose le président, Dominique Pannetier.

Il donne son impression sur sa première incarcération en avril 1996, à 15 ans : « C'est mitigé, au départ c'est difficile, on se demande dans quoi on a atterri. J'avais vu des films. Qu'est-ce qui se passe dans les douches ? Est-ce qu'on va prendre un coup de lame ? Ca fait peur. Et puis avec le temps, ça ressemble un peu à un foyer mais sans liberté. C'est un peu plus strict ». Il poursuit : «Ma première peine de prison a nourri de la haine en moi, un esprit de vengeance ».  Il revient sur ses relations difficiles avec sa mère qui le rejette, son frère qui le fait fumer. Son beau-père ?  «Il est la cause de tous mes ennuis. Mes mauvais résultats et mes premiers actes de délinquance résultent de son arrivée », lâche-t-il.

«Tout le monde n'a pas la même vie que moi »

A peine sorti de prison, celui qui n'est encore qu'un adolescent, fugue les foyers, plonge dans la délinquance. Vols de Ford Fiesta, braquages... la spirale est enclenchée.  Dès octobre 96 il retourne derrière les barreaux. « La violence est montée crescendo », reconnait-il, sans trop pouvoir l'expliquer autrement que par son enfance malheureuse. Interrogé sur l'épaisseur de son casier judiciaire que « tout le monde n'a pas pour autant », il répond : «Tout le monde n'a pas la même vie que moi ».

La cour passe un long moment ensuite sur sa première condamnation devant une cour d'assises. C'était en 2001, pour viol et violences sur un codétenu. Des faits qui remontent à 1997, en réalité.  Si Tony Meilhon a reconnu les coups, il  a toujours nié le viol. «Je l'ai tapé pour lui faire payer ce qu'il a fait à la petite fille », mais pour le viol, il estime être « victime d'une erreur judiciaire » et monte d'un ton : « c'est pas moi le détraqué le sexuel. J'ai jamais violé quelqu'un. C'est contrenature avec ce que je suis ». « En reconnaissant le viol, vous vous seriez retrouvé en position de pointeur dans la prison ?, lance le président. « Aujourd'hui j'ai changé, la justice peut se tromper : Outreau, Sécher », répond Meilhon. « Restons sur votre parcours » rétorque gentiment le président. Quelques rires discrets s'échappent de la salle.
Les femmes et leur « arme de destruction massive »
Sur sa violence ? Meilhon émet quelques remords. «Je regrette ce que j'ai fait, j'ai du remord et de la compassion pour les victimes. C'est hallucinant ». Au sujet des femmes qui ont croisé sa route et qui le disent violent, il répond : «C'est assez courant pour les femmes de dire des choses comme ça ... pour se débarrasser de moi. C'est symptomatique d'une femme.... Certaines le disent par vengeance, d'autres pour se débarrasser de moi, c'est leur arme de destruction massive ».  «Je vous laisse seul juge de vos propos sur les femmes », coupe le Président . «C'est une généralité de ce qu'il connaît », enchaîne Me Fathi Benbrahim, tentant de récupérer le coup....
« J'ai fait des choses bien aussi »
Un peu plus tard, Tony Meilhon regrettera qu'on ne retienne que « des faits négatifs » sur lui. « J'ai fait des choses bien aussi (...) En prison, j'ai sauvé plusieurs personnes en direct aussi, dans des bagarres ». Quand viennent les questions des parties civiles, et notamment les questions de Me Cécile de Oliveira, l'avocate de Jessica, la sœur jumelle de Laetitia, sur sa violence envers certaines femmes, Tony Meilhon excelle dans la maîtrise de son procès. Il sort une pochette à élastiques verte. On aperçoit des coupures de presse. Il en extirpe des PV d'auditions et contrecarre systématiquement les propos de l'avocate.

A 12h15 le président décide de lever l'audience. A la sortie, Cécile de Oliveira confie ses impressions à MyTF1News. « Je trouve qu'à cette heure, il est dans un contrôle excellent. Il met toute son énergie à sa défense, il a des capacités de manipulation très bonnes. Il nous plaque un discours très adapté à une accusation devant une cour d'assises. Je trouve aussi qu'il n'accepte pas pour autant une introspection minimum nécessaire après ce qui s'est passé. La part d'affect, la part sexuelle dans cette violence. C'est essentiel, mais il n'en est pas là manifestement ».


http://lci.tf1.fr/france/justice/a-son-proces-meilhon-affiche-une-assurance-deconcertante-7974545.html

Procès Meilhon. À 33 ans, l’accusé a passé 13 ans de sa vie en prison

Impulsif, violent, colérique, capable de s’emporter au quart de tour… C’est ce qui ressort de la personnalité de Tony Meilhon, après son interrogatoire de la matinée, ce jeudi, à la cour d’assises de Nantes.
Après avoir raconté, la veille, sa vie avant ses 15 ans, l’accusé a déroulé la suite de son CV, ses premières incarcérations.
« Ma première peine a nourri la haine en moi »
« Il a passé 13 années en détention, les trois quarts de sa vie après ses 15 ans », résume son avocat Fathi Benbrahim, croisé à la sortie de la salle d’audience, lors d’une courte suspension à 11 h. « Oui, on peut dire que c’est un peu le produit de la prison. »
Après deux placements en foyer, Tony Meilhon est mis en examen pour vols de Ford Fiesta, de cyclomoteurs, et violences commises avec arme sur un voisin, en août 1995. Le juge décide de le placer sous contrôle judiciaire et dans un foyer d’action éducative le 11 avril 1996.
Le 19 avril, il est incarcéré pour la première fois durant trois mois, à la suite de commission de nouveaux délits.
« Au départ, c’est difficile… Une certaine peur », déclare-t-il.
« Puis j’ai rencontré des gens comme moi dans la difficulté, la délinquance, que j’avais déjà croisés au foyer. Je me suis inscrit à l’école, j’ai pratiqué du sport. J’étais encore dans la démarche anti-psy, anti-adulte. Ma première peine a nourri la haine en moi. Je me disais, quand je vais sortir, je vais prendre ma revanche. »
Ressentiment envers sa mère et son beau-père
Comme l’indique le président, Tony Meilhon est toujours « dans le ressentiment par rapport à sa mère et son beau-père ». À la barre, il répond : « Pour moi, la cause de mes ennuis, de mes premiers actes de violence, de délinquance, résulte de son arrivée. »
À sa sortie de prison, il vole une Renault 25. Suit une série de casses-béliers.
« C’est à cette époque que vous séquestrez votre mère avec un pistolet sur la tempe ? », lui demande le président.
Explications de l’accusé : « Un jour, j’ai voulu rentrer, le beau-père m’attendait avec un fusil de chasse. Je suis revenu quand il n’était pas là, j’étais à la rue, j’avais nulle part où aller. Ma mère m’a dit : « Tu dégages ! », m’a expulsé. J’ai été vexé et j’ai sorti mon pistolet, je l’ai mis sur ma tempe, en criant : « C’est ça que tu veux ? !!  » Je suis parti quand j’ai vu dans ses yeux un certain soulagement. »
« J’ai augmenté la violence puissance 10 »
Retour à la case prison en octobre 1996, pour une année, pour exécuter plusieurs condamnations et des révocations de sursis.
« J’ai augmenté la violence puissance 10. » On lui reproche pendant cette incarcération en juillet 1997 d’avoir violenté un garçon affecté dans sa cellule qui était là pour des faits à caractère sexuel commis sur sa sœur. « J’en voulais pas dans la cellule, je lui ai porté deux coups. »
Le président rappelle les « coups avec pelle ou manche à balai » et évoque une masturbation et une fellation que lui aurait imposées Tony Meilhon la première nuit.
Tony Meilhon a reconnu les faits de violence « pour venger la petite fille », mais toujours contesté les faits à caractère sexuel. « J’ai été condamné à tort. J’ai jamais violé qui que ce soit dans ma vie, il m’a fait passer pour un violeur et un homosexuel. »
Il sera condamné en mars 2001 par la cour d’assises à une peine de 5 ans de prison dont un an de sursis avec mise à l’épreuve.
Le casier judiciaire s’alourdit
Après sa deuxième incarcération, il est libéré en octobre 1997.
« C’est la période où vous êtes resté le plus longtemps dehors », indique le président. 22 mois jusqu’à une nouvelle incarcération pour ces faits évoqués précédemment. Mais son casier judiciaire continue à s’enrichir. Malgré une volonté exprimée de se « ranger » avec une nouvelle petite amie.
« Bon, je faisais quelques vols, je roulais sans permis, sans assurance, mais rien de grave par rapport à ce que j’ai fait dans le passé. »
Il trouve un travail de maître-chien. Et disparaît un jour sans donner de raison. Il laisse tout tomber après une convocation chez une juge pour les faits « qui se sont soi-disant passés en détention. J’ai eu peur. »
Il est condamné en 1998 pour vol en réunion (6 mois de prison), en avril 99 pour vol avec violence, violence aggravée… « Ça a commencé à chavirer à partir de l’accusation des faits sexuels. »
D’août 1999 au 31 mai 2003, il est incarcéré pour ces faits, pour lesquels il sera condamné par cour d’assises. « Je l’ai très mal vécu, le fait d’avoir été incarcéré pour affaires de mœurs. On m’a enfermé dans le quartier des violeurs, à cinq dans la cellule. »
Braquages avec violences
À sa sortie de prison, il va chez son frère et rencontre Justine. Il s’installe avec elle, travaille en intérim dans le nettoyage de voiture.
« J’avais contracté des dettes d’argent pendant ma cavale de 1999. Ils m’ont chopé, menacé, m’ont donné un calibre pour braquer. Je suis parti braquer un commerce (un bureau de tabac) en moto, ça n’a pas fonctionné, puis un 2e, pas fonctionné, et un 3e… J’avais la peur au ventre, j’étais sous la contrainte. »
Au bureau de poste de Héric, « cagoulé, casqué, j’ai pas vu client qui arrivait sur ma droite, j’ai porté un coup dans la mêlée, il a pris la crosse au visage. » Le président rappelle que la bande-vidéo montre une scène violente. « Pour ces victimes, j’ai de la compassion, un profond regret. »
Puis à la station-service à Saint-Etienne-de-Montluc : « Là aussi c’est assez violent. Vous auriez donné un coup de crosse sur la tête de la femme derrière la caisse », dit le président.
Nouveau renvoi devant cour d’assises de Loire-Atlantique. 6 années d’emprisonnement.
Trafic et consommation de drogues
Au casier, on trouve une évasion de janvier à avril 2007 (non réintégration après permission de sortie pour aller voir son fils).
« Je n’acceptais pas le mitard, ma copine me quittait, mon fils était placé, trop plein de pression. » Il a en effet eu un ''bébé-parloir'' avec Justine. « Je voulais fonder une vraie famille. Mais encore une fois, rien ne s’est passé comme ça, comme toute ma vie. »
Le président parle aussi des menaces de Tony Meilhon à sa petite sœur enceinte parce qu’elle n’avait pas voulu aller chercher un copain à lui à la sortie de prison. Elle dit alors : « Il a horreur qu’on lui dise non, qu’on n’aille pas dans son sens. »
À sa libération le 24 février 2010, il se rend chez sa belle-sœur et se montre vite violent. « Mon argent avait disparu, ils m’ont raconté des histoires ». Sa belle-sœur dira : « Il est impulsif, il fallait faire attention à nos paroles car il devenait vite violent. »
Tony Meilhon va alors vivre chez une nouvelle amie puis s’installe chez son cousin à Casse-Pot où il met sa caravane. « De quoi vous vivez ? », l’interroge le président. Réponse : de trafic de ferraille, de stupéfiants.
Il en consomme alors aussi beaucoup, cannabis, cocaïne, plusieurs fois par jour, associé à du haschisch et de l’alcool.
Tentatives de suicide
« J’ai fait aussi des choses de bien dans ma vie, j’ai sauvé un détenu de la pendaison, un surveillant d’une crise d’épilepsie, un détenu d’un feu de cellule, j’ai évité des bagarres. On ne retient que des choses mauvaises. » Le président réplique : « Il y a quand même une densité de faits négatifs… »
De 2010 à 2011 et pendant les deux ans de sa détention, il n’aura aucun contact avec sa famille.
La détention est « particulièrement compliquée », comme l’explique le président. Avec notamment des tentatives de suicide. « C’était pour rejoindre l’UMD (Unité des malades difficiles). Une forme de chantage. J’ai souffert de l’atrocité du crime. Je voulais une abolition, me faire passer pour fou, pour me faire déclarer irresponsable pénalement. »
En mars 2011, quand il est réintégré au centre pénitentiaire, il casse tout dans sa cellule et sera placé à l’isolement.
« La pire chose que j’ai faite »
La suite, on la connaît. Il refuse des extractions chez le juge d’instruction, pour la reconstitution. Les raisons qu’il évoque : « Les conditions de transport, les bœufs sont mieux transportés que nous. La presse était toujours présente. Et il y avait mon état psychologique… »
Il dit avoir voulu se « faire passer pour fou » et est bien conscient que « cette affaire a suscité l’émoi chez tout le monde ».
Aujourd’hui, il juge son comportement de « lâche, ignoble, immature. Je ne voulais pas assumer ça. L’horreur des faits. Maintenant, il faut arrêter de mentir, et assumer. »
« Quel est le pire souvenir de votre vie ? », lui demandera avant midi Cécile de Oliveira, l’avocate de la sœur de Laëtitia. « La pire chose que j’ai faite, c’est ce qui concerne cette affaire. »
 

Couffouleux. 15 ans de prison pour le petit-fils meurtrier mais repentant

Depuis quatre ans, j'ai sur le cœur plein de remords et de culpabilité. J'ai détruit l'espoir que mon père a mis en moi. J'ai détruit ma grand-mère et ma famille. Jamais je ne me pardonnerai ce que j'ai fait.» Tels sont les derniers mots hachés par l'émotion d'Aurélien Masclef, juste avant ce mercredi après-midi que les jurés se retirent pour délibérer sur le sort de celui qui est accusé de vol avec violence ayant entraîné la mort de sa grand-mère paternelle Renée, 85 ans, le 12 juin 2009 à Couffouleux. À 31 ans, il présente à la cour d'assises du Tarn qui le juge depuis vendredi à Albi un air d'éternel jeune homme, à l'image d'un début de vie gâché, d'une vie qui n'a jamais vraiment commencé. Pour que cette vie commence enfin, formant le vœu qu'il sorte de prison le plus rapidement possible, ses parents Philippe et Muriel parties civiles, par la voix de leur avocate Me Séverine Ahlsell de Toulza, ont imploré la clémence de ses juges.
Il revenait à Charlotte Béluet, l'avocat général, de se faire à la fois le porte-voix de la loi et de la grand-mère défunte, cette absente dont l'ombre planait sur cette audience. Rappelant que le petit-fils indigne était théoriquement passible de la perpétuité, la peine juste, pour Charlotte Béluet, c'est 18 ans de prison. Réquisition dont la sévérité est justifiée par «cet acte monstrueux. La compassion des parents n'efface pas la gravité de l'acte. Il n'y a pas de valeur plus importante que la vie. Le devoir des jurés est de dire que la limite de l'acceptable a été franchie.»

Le rêve devenu cauchemar

Et Charlotte Béluet à l'appui de sa démonstration de redire l'horreur, la grand-mère jetée à terre, achevée à coups de pieds, à demi calcinée et le comportement peu glorieux avant et après de celui qui venu la voler «a pris sa grand-mère pour un tiroir-caisse».
«Oui, c'est choquant de voir que ce qui ne paraît pas possible existe», reprend en écho Me Nicolas Raynaud de Lage, pour qui «juger c'est comprendre». Il a décrit «le voile noir» qui a obscurci les yeux et la raison d'Aurélien, pris de fureur, quand sa grand-mère a eu des phrases très dures, dévastatrices peut-être, pour le petit-fils financièrement aux abois venu quêter ou prendre l'argent. Et l'avocat d'évoquer «le rêve brisé de former un couple normal et de fonder une famille avec Magali Mativet dont il était follement amoureux, l'épouse puis la veuve du rugbyman Daniel Santamans, celle-là même qu'il emmène au restaurant le soir du crime avec l'argent volé à Renée, pour prolonger une ultime soirée ce rêve» devenu cauchemar.

«A la Emma Bovary»

«Il n'a pas été capable d'encaisser les phrases de la grand-mère sur l'échec de sa vie et ça a été l'explosion. Il a voulu la faire taire», ajoute Me Laurent Boguet, décrivant la descente aux enfers d'Aurélien, «devenu l'amant jardinier de la jeune madame Santamans, dans cette histoire à la Emma Bovary et qui aussi finit mal. Il avait déserté cette planète pour celle de Magali, dont il était le Petit prince. Quand lui lisant les déclarations de Magali, je lui ai révélé qu'elle ne l'aimait pas ou plus, j'ai failli ne plus être son avocat, car il ne voulait pas me croire.»
Et Me Boguet de dire, que comme l'œil de Cain, Aurélien aura toujours sur la conscience la mort de sa grand-mère, avant d'inciter les jurés «à prendre un pari sur l'avenir. Il faut qu'il sorte de cet enfer.»
Deux heures après, le verdict tombe : 15 ans de réclusion. Une décision mesurée qui satisfait toutes les parties dans cette douloureuse affaire. Après l'enfer, le purgatoire.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/05/23/1632774-couffouleux-15-ans-prison-petit-fils-meurtrier-repentant.html

mercredi 22 mai 2013

Coup de théâtre au procès Meilhon : l'accusé implique une 2e personne

SUR PLACE - Au premier jour de son procès, mercredi, Tony Meilhon a avoué avoir eu un accident avec le scooter de Laetitia, avoir infligé les coups de couteau et jeté le corps. Mais pour ce qui est du démembrement de la jeune fille, l'accusé a, pour la première fois, impliqué un deuxième homme dont il ne souhaite pas dire le nom.

Stupeur mercredi après-midi à Nantes, au premier jour du procès de Tony Meilhon, poursuivi pour l'enlèvement et le meurtre de la jeune Laetitia Perrais en 2011 à Pornic. Invité à prendre la parole après la lecture de l'acte d'accusation, Tony Meilhon a affirmé qu'une deuxième personne l'avait aidé à découper le corps de la jeune Laetitia. Extraits de l'audience :

- Le président de la cour : Les faits seront examinés lundi, mais, à cet instant, confirmez-vous ou infirmez-vous les faits qui vous sont reprochés ?
- Tony Meilhon : En partie, il y a de la vérité, et il y a une autre partie... je vais l'expliquer. Je reconnais avoir eu l'accident, je reconnais avoir mis les coups de couteau, je ne reconnais pas avoir découpé le corps, je reconnais avoir jeté des morceaux à Lavau-sur-Loire. Pour l'autre point d'eau, je ne connaissais pas l'existence. Et je reconnais avoir eu une relation sexuelle consentie avec Laetitia. Je crois que j'ai fait le tour.
- Le président : Vous ne reconnaissez pas avoir découper Laetitia : sous-entendez vous qu'une autre personne l'a fait ?
- Tony Meilhon : Il y a quelqu'un d'autre, mais je ne donnerai pas l'identité de cet homme. C'est moi qui est fait appel à lui (...)Je lui ai remis des choses (...)Je n'ai pas fait appel à lui pour le dénoncer par la suite.
- Le président : Est-ce Alain Duhaut ? (ndlr : un ami que l'accusé avait dit avoir rencontré après avoir tué Laetitia et à qui il disait qu'il avait tout raconté. celui-ci doit comparaître comme témoin)
- Tony Meilhon : Il est entièrement innocent. Il n'a rien à voir dans cette affaire. J'ai essayé de me déculpabiliser sur lui, comme j'ai simulé des tentatives de suicides. (...) J'essayais d'avoir l'abolition. C'est difficile à porter un crime comme ça.
- Le président : Vous reconnaissez avoir donné des coups de couteau à Laetitia ?
- Tony Meilhon : Je pensais avoir donné des coups de couteau après la mort. Ce n'est pas un crime reproché par la loi de faire ça (...)
- Le président : Vous reconnaissez l'avoir étranglée ?
- Tony Meilhon : Il y a bien eu étranglement au cours de la soirée, mais c'était avant de la ramener à la Bernerie-en-Retz. Vous voulez que je continue ?
- Le président : Oui, comme c'est une nouvelle version.... Vous contestez donc les conclusions des experts quand ils disent que c'est l'étranglement qui a entraîné la mort de Laetitia ?
- Tony Meilhon : Tout à fait, je discrédite ça (...) Je voulais vous dire aussi que, pendant toute l'enquête je n'ai pas dit la vérité à 80% des faits.

L'accusé, devenu soudain très bavard, revient ensuite sur les conditions dans lesquelles il aurait emmené et tenté de se débarasser du corps..., ne manquant pas de s'arrêter sur les détails de ces gestes.
- Tony Meilhon : j'ai mis Laetitia dans une bâche en plastique pour qu'il n'y ait pas trop de sang dans la voiture. Je suis allé dans la forêt. J'ai mis des coups de couteau pour faire croire qu'elle était décédé comme ça (...) j'ai pris une hache, une pelle et des ustensiles pour creuser le sol. J'ai pas réussi à creuser : y avait de racines, des cailloux ou de la terre trop meuble. J'ai abandonné le projet (...) Après j'ai demandé à un ami de m'aider. Il a dit : "t'es fichu, faut se débarasser du corps, t'as pas le choix, je vais t'aider".
- Le président : C'est lui qui a découpé le corps ?
- Tony Meilhon se lance alors dans une descritpion sordide et crue de la manière dont il a tenté de démembrer le corps :  j'ai essayé (...) je pouvais pas (...). On s'est partagé la tâche. (...). Après je suis allé à Lavau (ndlr : pour jeter une partie du corps de Laetitia).
- Le président : Et votre "ami" est allé à Port-Saint-Père ?
- Tony Meilhon : Oui, je l'ai appris par la suite.
- Le président, avant de suspendre l'audience : Vous comprenez que c'est une version inédite ? On va devoir la confronter aux experts, notamment aux médecins légistes...
- Tony Meilhon : Oui

Le président décide de suspendre l'audience un quart d'heure.
 

Mediator : le tribunal décide de la poursuite du procès à Nanterre

Le tribunal correctionnel de Nanterre a décidé mercredi la poursuite du procès du Mediator, en l'absence de Jacques Servier pour raisons de santé.

Le procès va continuer. Le tribunal correctionnel de Nanterre a décidé mercredi la poursuite du procès du Mediator, médicament accusé d'avoir déjà causé des centaines de morts en France, en l'absence du fondateur des laboratoires Servier, Jacques Servier, pour raisons de santé. Le tribunal a rejeté un argument de procédure de la défense et a décidé de "joindre les autres incidents au fond".
Jacques Servier, 91 ans, n'était pas présent à l'audience. La porte-parole des Laboratoires éponymes, Lucy Vincent a précisé, quelques minutes avant la reprise de l'audience à 13h30, que son cardiologue lui a interdit de venir aujourd'hui". "Vous avez pu constater son état de santé hier", a-t-elle ajouté. Mardi, lors de l'ouverture du procès, M. Servier était présent mais il s'était éclipsé au bout de deux heures d'audience.
De 1.300 à 1.800 personnes décédées
Destiné aux diabétiques mais largement prescrit comme coupe-faim, le Mediator pourrait avoir causé, à long terme, la mort de 1.300 à 1.800 personnes par valvulopathie (déformation des valves cardiaques), selon un rapport d'experts judiciaires rendu public en avril. Il a été commercialisé de 1976 à 2009 en France.
M. Servier est jugé aux côtés d'Alain Le Ridant, pharmacien en chef du groupe, et de trois responsables de Biopharma, l'une des filiales des Laboratoires Servier. Les prévenus encourent quatre ans de prison et une amende de 75.000 euros. Servier et Biopharma, en tant que personnes morales, sont passibles d'une amende de 375.000 euros, ainsi que de l'interdiction d'exercer.
 

Pamiers. 20 mois de prison pour l'escroc

Shaine Nasr El Lah a été condamné à 20 mois d'emprisonnement pour escroqueries et détention frauduleuse de plusieurs faux documents administratifs. à l'aide de fausses identités, il a ouvert plusieurs comptes dans différentes banques pour ensuite réaliser des achats avec de l'argent qu'il n'avait pas.
«Shaine Nasr El Lah, si tel est votre vraie identité, vous êtes aujourd'hui jugé pour des escroqueries commises du 17 octobre 2011 au 27 mars 2013 à Pamiers, Toulouse, Nîmes, Montauban, Aucamville et Lattes ainsi que pour détention frauduleuse de plusieurs faux documents administratifs, un fait commis du 17 octobre 2011 au 27 mars 2013 à Pamiers et Toulouse», annonce Colette Perrault, présidente du tribunal correctionnel.
Cet Iraquien de 29 ans a déjà été condamné à deux reprises sous deux noms différents. Une première fois en 2006 pour vol et séjour irrégulier et une seconde fois en 2011, à un an d'emprisonnement avec sursis, pour vol aggravé et séjour irrégulier. Il s'agit donc de sa troisième condamnation. Il lui est reproché d'avoir ouvert des comptes dans différents établissements bancaires avec, en tout, trois identités différentes. De cette manière, il obtenait des carnets de chèques et des cartes bancaires. C'est avec ceux-ci qu'il réglait différentes courses (matériels de bricolage, vêtements, parfums, etc.). En tout, il a dépensé 65 437,21 mille euros avec de l'argent qu'il n'avait pas. De nombreux magasins ont ainsi été trompés par cette démarche.
Shaine Nasr El Lah explique, pour sa défense, qu'il a perdu ses papiers et c'est la raison pour laquelle il s'est procuré une nouvelle, mais fausse, identité lorsqu'il est arrivé en Italie en 2006. «Vous n'avez pas pu demander un certificat de naissance à votre famille ?», demande la présidente. «Le village où j'habitais a été totalement rasé. Je n'ai plus eu de nouvelles de ma mère ou mon père depuis des années», assure le prévenu. Et bien qu'il admette avoir ouvert ces comptes avec de fausses identités et avoir effectué, par la suite, des dépenses, il précise : «La mafia turque m'a obligé à commettre ces délits». La présidente tique. «Si tel est le cas, pourquoi n'en avez-vous pas parlé plus tôt ? Une enquête aurait été menée et cela aurait pu jouer un peu plus en votre faveur».
La procureure prend la parole et souligne que ce genre de délits «font mal. D'autant plus que ces chèques sans provisions coûtent très cher à l'économie et aux personnes touchées. Il a trouvé le moyen astucieux de se faire de l'argent facilement avec un mode opératoire qu'il a reproduit à de nombreuses reprises. Cette personne n'a cessé de tromper les établissements bancaires et les marchands à son profit, et tout ça poussé par la pression de la mafia turque ?», interroge t-elle. Ainsi, elle demande 28 mois d'emprisonnement et une peine supplémentaire de trois ans d'interdiction du territoire national français. Côté défense, maître Christian Etelin, pense que «l'enquête réalisée est sommaire
[…] . L'histoire de mon client est crédible. Je vous demande de tenir compte de ces événements et d'être moins sévère que la procureure». Et c'est avec des larmes sur les joues que Shaine Nasr El Lah ajoute avant de laisser les juges décider de son sort : «Ils m'ont obligé à faire ça. Je suis prêt à faire des travaux d'intérêt général. En prison, j'angoisse. S'il vous plaît madame». Le prévenu est déclaré coupable et est condamné à 20 mois d'emprisonnement et à une interdiction du territoire national français pendant 3 ans. Au titre des constitutions partie civile, le gérant de la société BP production, présent à l'audience, reçoit 5 000 euros de dommages et intérêts toutes causes confondues. Le tribunal alloue à SFR 1 668,02 euros, à Lidl 300 euros, au Crédit Mutuel 3 705 euros, à Sofemo 2 049 euros.

EN DIRECT. Tony Meilhon : La mère "savait que cela arriverait"

Le procès de Tony Meilhon, accusé d'avoir enlevé, tué puis démembré la jeune Laetitia Perrais s's'est ouvert mercredi matin devant la cour d'assises de Nantes. Un procès à suivre en direct sur MyTF1News.

En latin, le prénom Laetitia signifie "allégresse, joie". Mais à Pornic, en Loire-Atlantique, ce prénom suscite plutôt effroi et tristesse depuis le 18 janvier 2011. Depuis cette nuit où Laetitia Perrais, 18 ans, a été enlevée et tuée. Son corps démembré sera retrouvé dans deux points d'eau de la région des semaines plus tard. Très rapidement, un homme, avec qui des témoins ont vu la jeune fille prendre un verre le soir de sa disparition est identifié. Il s'appelle Tony Meilhon. Agé de 31 ans au moment des faits, cet homme au lourd passé judiciaire, est arrêté dès le 20 janvier.

Son procès s'ouvre ce matin devant la cour d'assises de
Nantes. Poursuivi pour "enlèvement ou séquestration suivi de mort en état de récidive légale", l'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Lors de sa garde à vue, il a reconnu avoir tué la jeune fille, mais il affirme que c'était par accident, en renversant son scooter. Version qu'il devrait maintenir au procès selon son avocat. Et ce, malgré des expertises qui contredisent cette thèse. Sur la suite -l'enlèvement de Laetitia et l'atroce mutilation de son corps-, il dira aux enquêteurs qu'il a posé le corps dans un hangar, "Après, c'est le diable. Ce que je sais c'est que ce n'était pas moi". Depuis, il a fait une tentative de suicide en prison et s'set montré guère disert. La cour d'assises aura près de 3 semaines pour sonder la personnalité de Tony Meilhon et tenter de comprendre comment il a pu commettre un tel acte. 
Sont attendus à la barre plus de 40 témoins, une douzaines de parties civiles. Plus d'une centaine de journalistes seront également présents pour couvrir l'évènement, obligeant le palais de justice à ouvrir une deuxième salle où sera retransmis en direct le procès. 
 

Meurtre d'Alexandre à Rouen: un "phénomène de groupe"

mardi 21 mai 2013

Retour sur l'affaire Tony Meilhon

Meurtre d'Alexandre à Rouen: quatre jeunes devant la justice - 21/05

VIDEO. Procès Meilhon : revivez toute l'affaire à travers les JT de TF1

De l'arrestation de Tony Meilhon à la découverte du corps disloqué de Laetitia Perrais, MyTF1News vous propose de revivre toute l'enquête à travers ses sujets diffusés à l'antenne.

Le procès de Tony Meilhon, accusé d'avoir tué et démembré la jeune Laetitia Perrais, en janvier 2011 près de Pornic, s'ouvre mercredi devant les assises de Loire-Atlantique. Des faits pour lesquels cet homme de 31 ans, qui a déjà passé la moitié de sa vie en prison, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. MyTF1News vous propose de revivre toute l'enquête sur cette macabre affaire à travers les sujets diffusés dans les journaux de TF1.
Nuit du 18 au 19 janvier 2011 : Laetitia Perrais, 18 ans, disparaît à Pornic. Au petit matin, le scooter de la jeune fille est retrouvé par Jessica, sa sœur jumelle, à quelques mètres de son domicile de La-bernerie-en-Retz, couché par terre, moteur en marche.
La jeune fille a été vue pour la dernière fois en train de boire un verre avec un certain Tony Meilhon. Celui-ci est arrêté à son domicile dès le 22 janvier au petit matin par le GIGN. Aux enquêteurs, le suspect principal admet avoir eu un "accident" avec la jeune fille. Pour la gendarmerie, la priorité est alors de retrouver la jeune femme....... Voir toutes les vidéos sur ce lien ........  http://lci.tf1.fr/france/justice/video-proces-meilhon-revivez-toute-l-affaire-a-travers-les-jt-7968985.html

L'affaire Mediator devant la justice à Nanterre

Après avoir tourné court, il y a un an pour des raisons de procédure, le premier procès pénal du Mediator, un médicament accusé d'avoir déjà causé des centaines de morts en France, reprendra mardi à Nanterre. Quelque 700 parties civiles demandent réparation devant le tribunal correctionnel, sans attendre l'issue de l'instruction menée parallèlement au pôle santé du parquet de Paris sur les mêmes faits. Les victimes présumées ont misé sur une procédure rapide : une citation directe pour "tromperie aggravée" dans laquelle leur revient la tâche d'apporter les preuves, sans avoir accès aux investigations parisiennes. Elles reprochent à Jacques Servier, 91 ans, fondateur des laboratoires du même nom qui ont commercialisé le Mediator, de les avoir "délibérément" trompées sur la composition de ce médicament destiné aux diabétiques mais largement prescrit comme coupe-faim.
Ils n'auraient pas été informés de "la nature anorexigène" de son principe actif, le Benfluorex. Ce dernier larguerait dans l'organisme une substance toxique, la norfenfluramine, une molécule très proche de l'amphétamine qui provoque des hypertensions artérielles pulmonaires et multiplie par trois le risque de valvulopathies (dysfonctionnement des valves cardiaques). Me Charles Joseph-Oudin, conseil d'une centaine de parties civiles à Nanterre, espère que "les Laboratoires Servier n'essayeront plus de mettre des bâtons dans les roues de la machine judiciaire". Le procès, débuté le 14 mai 2012, avait immédiatement tourné court. Le tribunal avait accepté de transmettre à la Cour de cassation une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), soulevée par la défense. Jacques Servier contestait qu'il puisse être jugé à Nanterre alors qu'il est parallèlement mis en examen pour des faits similaires à Paris. La haute juridiction a toutefois refusé de transmettre cette QPC au Conseil constitutionnel.

Bataille procédurale

"Nous sommes rassurés par la position de la Cour. Elle a clairement exprimé sa volonté qu'un procès se tienne à Nanterre", relève Me Joseph-Oudin. Mais pour Me Juliette Nattier, conseil d'une trentaine de victimes présumées, "il y a un risque que l'affaire ne soit encore pas jugée au fond cette fois-ci". La défense de Servier va en effet engager une nouvelle bataille procédurale à l'ouverture des débats, susceptible d'entraîner un nouveau renvoi du procès. "Nous souhaitons qu'une expertise judiciaire autonome soit faite à Nanterre ou à défaut la communication de tous les éléments recueillis dans le cadre des expertises en cours à Paris", indique Me Hervé Temime. L'avocat va aussi demander "un complément d'information permettant au tribunal d'apprécier le rôle des autorités sanitaires dans la tromperie dénoncée à Nanterre". L'Agence du médicament a en effet été mise en examen en mars dernier pour "homicides et blessures involontaires", les juges d'instruction parisiens la soupçonnant d'avoir négligé les alertes sur la dangerosité du Mediator. Interrogé sur la présence de Jacques Servier à l'ouverture des débats, son conseil n'a pas souhaité répondre.
De leur côté, les parties civiles disposent de plusieurs pièces maîtresses comme des documents internes de Servier et les annexes du rapport accablant de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Selon l'Igas, le retrait du Mediator "aurait pu être décidé dès 1999", soit dix ans avant sa disparition du marché. Jacques Servier, ainsi que les quatre anciens cadres de Servier et sa filiale Biopharma jugés à ses côtés à Nanterre, encourent quatre ans de prison et une amende de 75 000 euros ; Servier et Biopharma, en tant que personnes morales, une amende de 375 000 euros ainsi qu'une interdiction d'exercer.
D'après différentes études, le Mediator a déjà provoqué plusieurs centaines de décès en France, même si leur nombre exact reste difficile à évaluer. Selon un rapport d'experts judiciaires rendu public en avril, ce médicament, commercialisé de 1976 à 2009, pourrait à long terme causer en France 1 300 à 1 800 morts par valvulopathie.

http://www.lepoint.fr/societe/l-affaire-mediator-devant-la-justice-a-nanterre-20-05-2013-1670413_23.php

lundi 20 mai 2013

Affaire Laetitia. Le procès de Tony Meilhon s'ouvre mercredi

Le procès de Tony Meilhon, accusé d'avoir enlevé et tué la jeune Laetitia Perrais en janvier 2011 avant d'en démembrer le corps et d'en cacher les morceaux dans deux étangs, s'ouvre ce mercredi pour près de trois semaines devant la cour d'assises de Loire-Atlantique.

Rappel des faits. Laetitia Perrais a disparu dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, près de Pornic, en Loire-Atlantique. La jeune femme âgée de 18 ans est vue pour la dernière fois en vie prenant des verres avec Tony Meilhon à La Bernerie-en-Retz. Le 19 au matin, sa soeur jumelle, Jessica, donne l'alerte, après avoir découvert le scooter de Laetitia accidenté sur le bas-côté d'une route, à quelques centaines de mètres de leur domicile. Dès le 20 janvier au matin, guidés par des témoignages, les gendarmes du GIGN interpellent par surprise Tony Meilhon dans une maison d'un hameau isolé.  Le 1er février 2011, les plongeurs de la gendarmerie retrouvent la tête, les bras et les jambes de la victime, enroulés dans un grillage et immergés dans un étang. Le buste sera retrouvé 10 semaines plus tard. Voir tous nos articles sur l'affaire Laetitia.
Le procès. Au moins 40 témoins, une douzaine de parties civiles et une centaine de journalistes sont attendus pour ce procès de "l'affaire Laetitia", qui avait défrayé la chronique tant par la cruauté du crime et le mutisme de son auteur présumé, que par l'écho politique qu'avait donné au dossier Nicolas Sarkozy. Tony Meilhon, 33 ans, déjà condamné par le passé à plusieurs peines de prison notamment pour vol avec violences, doit répondre d'enlèvement suivi de mort, un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Il continue d'affirmert qu'il a mortellement blessé Laetitia en la heurtant accidentellement avec sa voiture alors qu'elle rentrait en scooter chez elle. Il devrait tenter de défendre cette thèse, durant le procès, s'il accepte de comparaître. Les jurés entendront également les médecins chargés de l'autopsie, laquelle a établi que la mort a été causée non par un accident de scooter, mais par un étranglement suivi ou accompagné de plus de 30 coups de couteau.

http://www.letelegramme.fr/ig/generales/france-monde/france/affaire-laetitia-le-proces-de-tony-meilhon-s-ouvre-mercredi-20-05-2013-2108725.php