lundi 28 février 2011

Procès Chirac : une première pour un ancien président

Jacques Chirac sera le premier ancien président de la République à comparaître devant un tribunal, lors du procès des emplois présumés fictifs de la Ville de Paris qui s’ouvrira le 7 mars.




L’ex-chef de l’Etat Jacques Chirac doit répondre devant le tribunal correctionnel de Paris de faits remontant au début des années 1990, alors qu’il était maire de la capitale.


Durant ses deux mandats à l’Elysée, de 1995 à 2007, il était en effet protégé de la justice par son immunité présidentielle. Son ex-Premier ministre Alain Juppé avait en revanche été condamné en 2004 dans l’un des deux volets de l’affaire, instruit à Nanterre.


La santé de Jacques Chirac, 78 ans, semble s’être détériorée depuis son départ de l’Elysée, au point que son épouse Bernadette a dû démentir récemment qu’il souffrait de la maladie d’Alzheimer.


A la demande de ses avocats, il a été dispensé par le tribunal correctionnel d’assister au premier jour du procès, qui sera consacré à des questions de procédure.


Sauf coup de théâtre, il doit en revanche être présent et s’exprimer le mardi 8. Une chaise capitonnée est prévue à son attention, et une salle à sa disposition s’il souhaite aller s’y reposer. Ses avocats ont également demandé un lutrin pour qu’il puisse y poser des documents.


Sa présence par la suite demeure incertaine, alors que le président de la 11e chambre correctionnelle, Dominique Pauthe, a prévu de l’interroger pratiquement chaque jour.


Le procès doit durer jusqu’au 4 avril, selon le projet de calendrier des audiences. Il suscite un fort intérêt médiatique, le tribunal ayant reçu des demandes d’accréditation de 95 médias, dont une trentaine d’étrangers.


L’affaire des emplois présumés fictifs à la mairie de Paris a deux volets : l’un instruit à Nanterre portant sur sept emplois, un autre à Paris sur 21.


Accusé d’avoir utilisé ces emplois pour servir ses ambitions politiques, Jacques Chirac récuse tout « système organisé ». Il assume les recrutements, qui étaient à ses yeux « légitimes » et « utiles à la ville de Paris ».


Renvoyé devant la justice pour « détournement de fonds publics », « abus de confiance » et « prise illégale d’intérêt », il encourt en théorie dix ans de prison et 150 000 € d’amende, ainsi que cinq ans de radiation des listes électorales et dix ans d’inéligibilité.


La pression sur lui s’est cependant considérablement allégée depuis que la ville de Paris a renoncé à se porter partie civile, suite à un accord d’indemnisation conclu en septembre 2010 avec l’UMP et Jacques Chirac.


Sans sa principale victime, le procès s’annonce aussi sans accusation puisque le parquet avait requis un non-lieu durant la procédure, et devrait donc logiquement demander la relaxe.


Il reviendra à l’association de lutte contre la corruption Anticor, dont le président d’honneur est le juge Eric Halphen, et qui s’est constituée partie civile, de porter la contradiction face à la défense de Jacques Chirac.


A ses côtés comparaîtront neuf autres prévenus : deux anciens directeurs de cabinet, et des personnes accusées d’avoir occupé des emplois fictifs — comme François Debré, frère du président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré — ou d’avoir bénéficié de collaborateurs payés par la mairie, comme l’ex-secrétaire général de FO Marc Blondel.


http://www.bienpublic.com/fr/france-monde/article/4688441/Proces-Chirac-une-premiere-pour-un-ancien-president.html

dimanche 27 février 2011

Accusé d’avoir tué son employée, l’ancien boulanger devant les assises

Les faits se sont produits le 14 mai 2008 dans les locaux de la boulangerie de la supérette Norma dans le quartier de Montreynaud à Saint-Etienne. La cour d’assises de la Loire se penchera sur ce dossier à partir de demain
Demain s’ouvre le procès en cour d’assises de la Loire de Jérôme Mounier, accusé du meurtre de son ancienne employée, Mériama Yaya.


Alors âgé de 27 ans, Jérôme Mounier était installé depuis un an dans la boulangerie Cho-do-ré de la supérette Norma au bas du quartier de Montreynaud à Saint-Etienne.


La boulangerie, vacante pendant plus d’un an, a été reprise il y a un an et demi.


Le nouveau gérant reconnaît qu’il a été difficile de reprendre le commerce : « C’était très difficile pour la famille, même si nous étions du quartier, d’accepter cette réouverture ».


« Mais au fil du temps, la famille et les habitants ont accepté ma présence. Le procès va sans doute ranimer ces tragiques souvenirs et je comprends leur peine et leur colère. »


C’était le 14 mai 2008. Inquiète de la disparition de sa mère, Dalila se présentait aux services de police de Saint-Etienne.


Elle expliquait que Mériama Yaya, âgée de 54 ans, avait rendez-vous ce jour-là avec son employeur, Jérôme Mounier, pour finaliser les termes de son licenciement.


La sœur de Mériama Yaya exprimait aussi son inquiétude, faisant état d’un litige opposant l’employeur et son employée.


L’audition de Jérôme Mounier et une première perquisition dans sa boulangerie et son véhicule dès le lendemain, ne donnaient rien.


Mais le 16 mai, des investigations complémentaires permettaient aux enquêteurs de relever la présence de sang dans le véhicule utilitaire du boulanger.


Jérôme Mounier finissait par reconnaître qu’il avait fait disparaître son ancienne employée, qu’il l’avait tuée et avait déposé son corps vers le col de la République.


À plusieurs reprises durant sa garde à vue, Jérôme Mounier précisait que ses relations avec son employée avaient toujours été conflictuelles et que leur dernière entrevue avait été particulièrement houleuse.


Il disait s’être emparé d’un pied-de-biche posé contre le plan de travail et avoir frappé Mériama Yaya à l’arrière de la tête, avant de l’étrangler avec une cordelette.


Il indiquait aux enquêteurs avoir chargé le corps dans son véhicule et s’être rendu au col de la République. Il avait déposé le corps à proximité d’une décharge avant de l’asperger d’un produit caustique.


Le procès est prévu sur trois jours et le verdict est attendu pour mercredi. Accusé d’avoir volontairement donné la mort à Mériama Yaya, Jérôme Mounier sera assisté par M e Daniel Dupuy.


Le siège de l’avocat général sera occupé par M. Philippe Chassaigne. Les parties civiles, au nombre de onze, seront représentées par M es André Buffard et Cécile Poitau.


http://www.leprogres.fr/faits-divers/2011/02/27/accuse-d-avoir-tue-son-employee-l-ancien-boulanger-devant-les-assises

samedi 26 février 2011

Cinq affaires de mœurs devant les assises des Landes

1) Accusé de viol par sa concubine


La première affaire qui sera jugée lundi et mardi devrait se tenir à huis clos. Elle concerne un ouvrier landais, âgé de 53 ans, accusé d'avoir violé sa concubine. Les faits remontent à 1997 et se seraient produits au Pays-Bas. Le couple s'était séparé en 1999 et l'affaire avait d'abord fait l'objet d'une médiation pénale en 2003, avant que la concubine ne porte à nouveau plainte en 2008. La défense sera assurée par Me Renaud Lahitete et la victime sera représentée par Me Stéphanie Olallo.


2 Jugé en appel


David Koning, âgé de 34 ans, avait été condamné à 12 ans de réclusion par la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques en février 2010. Il comparaîtra à nouveau à Mont-de-Marsan du mercredi 2 au vendredi 4 mars en appel, cette fois. L'homme est accusé d'avoir commis un viol à Biarritz en mars 2008. La victime avait porté plainte suite à une soirée arrosée dont elle n'avait gardé aucun souvenir, sauf celui de s'être réveillée aux côtés du jeune homme, qu'elle accuse de l'avoir abusée, et de lui avoir imposé des rapports non protégés alors qu'il était porteur du VIH. L'accusé, qui bénéficie à nouveau de la présomption d'innocence, sera défendu par Me Morel, face à Me Diallo pour la partie civile.


3 Viols et tentative d'homicide sur mineur


C'est un dossier particulièrement lourd et sordide que va examiner la cour d'assises des Landes durant toute la semaine du 7 au 11 mars. Placé en détention provisoire depuis octobre 2008, Joselito Gonzalez est accusé de tentative d'homicide volontaire sur mineure de moins de 15 ans, viols sur mineure de moins de 15 ans, viols aggravés, atteintes sexuelles sans violence sur mineure de moins de 15 ans, détention d'images de mineurs à caractère pornographique. Les faits qui ont déclenché l'affaire s'étaient produits le 27 septembre 2008, à Dax. Joselito Gonzalez se serait introduit dans l'appartement de sa compagne dans le quartier du Sablar à Dax, alors que celle-ci était absente. Il se serait alors emparé de la fillette âgée de 10 ans au moment des faits. La fillette aurait été emmenée dans un bois où elle aurait subi des sévices avant que son agresseur présumé ne la conduise chez lui où la victime aurait été violée. C'est dans cet appartement que la fillette aurait été retrouvée par sa mère et une amie le lendemain matin. « Littéralement massacrée » n'avait pas hésité à commenter le parquet de Dax à l'époque. Le médecin légiste avait notamment décelé des traces de strangulation.


Joselito Gonzalez - présent dans l'appartement lorsque la mère de la victime est arrivée - aurait pris la fuite au volant d'une 605 grise. Il sera finalement interpellé quelques jours plus tard à Angoulême par les policiers de la BAC alors qu'il se trouvait dans sa voiture.


Depuis, le parquet a pris un réquisitoire supplétif suite aux plaintes de deux ex-compagnes de l'accusé qui affirment avoir été, elles aussi, violées par Joselito Gonzalez entre 2003 et 2005 pour la première et fin 2007 pour la seconde. L'accusé, pour l'heure toujours présumé innocent, encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Il sera défendu par Me Sylvie Lamouret et Me L'Hoiry. La mère de la victime ainsi que le Conseil général des Landes se sont notamment portés parties civiles.


4 Accusé d'avoir violé son ex-voisine


Les faits pour lesquels ce charpentier dacquois âgé de 32 ans est renvoyé devant la cour d'assises des Landes remontent à 2007. La victime l'accuse de l'avoir forcé à avoir eu des rapports sexuels dans les locaux communs de l'immeuble où elle résidait. L'accusé avait lui-même habité dans l'immeuble. Au cours de l'instruction, l'accusé a nié avoir violé son ex-voisine. L'avocate de la défense, Me Vilain-Elgart, devrait plaider l'acquittement. Le procès pourrait se tenir à huis clos.


5 Jugé pour viol


La dernière affaire qui sera examinée au cours de cette session d'assises a pour toile de fond le milieu de la nuit à Hossegor. Que s'est-il passé au cours de cette fête sur fond d'alcool et de cocaïne ? Ce serveur d'une boîte de nuit âgé de 35 ans est accusé d'avoir profité de l'ébriété d'une jeune fille âgée de 34 ans pour la violer. L'accusé maintient, contre l'avis de la victime, que celle-ci était consentante. Précisons que l'affaire avait fait l'objet de réquisitions et d'une ordonnance de non-lieu de la part du parquet de Dax et du juge d'instruction en charge de l'affaire. Un avis que n'avait pas suivi la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau qui avait finalement décidé le renvoi du jeune homme devant les assises. Celui-ci sera défendu par Me Soulem. Quant à la victime, elle sera représentée par Me Dulout. Verdict attendu le 18 mars
http://www.sudouest.fr/2011/02/26/cinq-affaires-de-moeurs-devant-les-assises-des-landes-327518-3452.php

Procès Chaïb : et maintenant ?

« Pour une bonne administration de la justice, nous allons demander le dépaysement du procès hors la cour d’appel de Montpellier », indiquait hier Me Jean-Robert Phung, associé à Me Éric Dupont-Moretti pour la défense de Mohamed Chaïb, accusé du meurtre de Marjolaine Lalande et de son enfant Saphir (3 ans), en octobre 2005 à Béziers.


Après un incroyable incident, impliquant l’avocat général Laurent Bebon, le procès a été renvoyé jeudi par arrêt du président Henri Pons (lire notre édition d’hier). Du côté des parties civiles, la délocalisation du procès apparaît moins nécessaire : « Dans l’intérêt des familles, on pourrait renvoyer l’affaire à la prochaine session du mois de mai », espère Me Sonia Perez, au nom du père et des grands-parents de Saphir.


En attendant, les recherches
complémentaires d’ADN, qui sont à l’origine de l’incident survenu devant la cour d’assises de Carcassonne, sont en cours d’exécution. En théorie, le procès pourrait reprendre une fois les résultats connus. Mais la défense paraît résolue à s’y opposer.

http://www.midilibre.com/articles/2011/02/25/A-LA-UNE-Proces-Chaib-et-maintenant-1549197.php5

vendredi 25 février 2011

Les ratés de la justice dans l'affaire Chaib.

Depuis lundi, Mohamed Chaib comparait en appel à Carcassonne. Accusé d'avoir étouffé et étranglé sa maîtresse et un enfant de 3 ans en 2005 à Béziers, le prévenu a toujours clamé son innocence. Ce second procès pourrait être reporté à cause de la perte de scellés
La cour va décider si le procès de Mohamed Chaïb doit être ajourné ou renvoyé pour complément d'enquête, le temps d'analyser les prélèvements d'ongles de Marjolaine Lalande, tuée en octobre 2005.




C'est l’avocat général qui a localisé à la dernière minute ces prélèvements. Ils n'ont pas été soumis à la recherche d’ADN, pas plus d'ailleurs que les cheveux et les poils relevés sur la scène de crime. Ces analyses peuvent permettre d'identifier l'assassin des deux victimes.


Mohamed Chaïb comparaît depuis lundi devant la cour d'assises d'appel à Carcassonne pour le double meurtre de Marjolaine Lalande et son fils Saphir, âgé de 3 ans, en octobre 2005, à Béziers. Condamné à trente ans de réclusion criminelle en septembre 2008 aux assises de l'Hérault, l'homme, qui avait 17 ans au moment des faits, a toujours clamé son innocence

http://languedoc-roussillon.france3.fr/info/les-rates-de-la-justice-dans-l-affaire-chaib-67531464.html

Le procès Chaïb sombre dans un imbroglio effarant

Oui il fallait demander des recherches complémentaires d'ADN dans le cadre du procès de Mohamed Chaïb, jugé en appel depuis lundi à Carcassonne, pour le double meurtre de Marjolaine Lalande et de son fils Saphir, 3 ans, commis à Béziers en octobre 2005 ! Pour la seule fois depuis le début de cette audience hyper tendue, la défense, la partie civile et l'avocat général Bebon étaient d'accord. Mais ce dernier ne souhaitait pas, et l'a dit avec force, que ce complément d'enquête conduise à un ajournement et encore moins à un renvoi du procès.


A-t-il voulu marquer trop tôt sa satisfaction d'avoir été entendu par la Cour ? Avant la fin du délibéré, censé rester secret, M. Bebon annonce aux avocats que les analyses pourront être réalisées lundi et que le procès ne sera pas
interrompu. Il était midi et une 'bombe' s'abattait sur la Cour d'Assises.


« Je ne veux plus de ce président »


Me Dupont-Moretti « Ça ne peut plus durer comme ça ! » s'accordaient Me Phung et Me Dupont-Moretti (défenseurs de Chaïb), ainsi que deux des quatre avocats de la partie civile (Me Cagniez et Me Brun) qui avaient assisté à la scène. « On a violé le secret du délibéré, je ne veux plus de ce président », ajoutait Dupont-Moretti, furibard. L'écho de cette colère est-il parvenu jusqu'à la salle du délibéré ? Le fait est que la décision, qui semblait imminente, n'est rendue que trois heures plus tard. Et qu'il n'est plus question d'obtenir les analyses lundi, mais mercredi prochain...


« Trop c'est trop ! Vous avez triché », lance Dupont-Moretti en direction du président Pons. Yeux dans les yeux, les regards sont durs, la tension extrême. Les conseils de la famille Lalande estiment que désormais « la justice ne pourra plus être rendue sereinement. Il va falloir recommencer de zéro... ».


L'avocat général essaie de minimiser l'affaire. Il dit s'être enquis de trouver un transporteur pour expédier les scellés auprès du laboratoire génétique de Nantes et l'a fait savoir au président. Dupont-Moretti enfonce le clou : « Vous avez fait ça entre vous. Pour vous c'est naturel. Eh bien c'est anormal ! Ce procès ne peut plus continuer. » Très posément, Me Phung ajoute : « Je dépose une requête en suspicion légitime... ».


Déjà éprouvées par les nombreux incidents survenus depuis lundi, les familles assistent consternées à ce spectacle. Paulette Lalande, la mère de Marjolaine, vit dans la Creuse. Elle a dû consentir des efforts financiers pour suivre le procès avec ses proches. Ce procès d'appel a déjà été reporté d'un an alors que le jugement initial remonte à septembre 2008. Et si l'on ajoute à ces lenteurs, les nombreuses failles et faiblesses de l'enquête, la présence de scellés jugés « non intègres » et la non recherche d'ADN sur des objets essentiels, tel le cordon électrique ayant servi d'arme du crime, cela fait beaucoup de motif d'exaspération.


Au final, la partie civile demande le renvoi et la défense s'associe. L'arrêt qui paraît dès lors inévitable est rendu à 21 h par le président Pons : « Le procès est renvoyé à une session ultérieure. »


Dans le public, une doctorante en anthropologie assiste à cet incroyable spectacle, après avoir été, dernièrement, une observatrice attentive du procès Bissonnet qui bénéficia, lui, de moyens hors norme. Le travail de cette chercheuse vaudra le détour.


http://www.midilibre.com/articles/2011/02/25/BEZIERS-Le-proces-Chaib-sombre-dans-un-imbroglio-effarant-1548165.php5

jeudi 24 février 2011

Confusion totale au procès de Mohamed Chaïb

Nouvel évènement aux assises d'appel de l'Aude. Alors que la cour étudie actuellement la possibilité d'ajourner ou de renvoyer le procès de Mohamed Chaïb pour complément d'enquête (afin d'analyser les ongles de la victime, Marjolaine Lalande, tuée en octobre 2005), le secret du délibéré aurait été violé.


Les avocats de toutes les parties s'accorderaient pour demander un renvoi définitif du procès et sa délocalisation hors de la la cour d'appel de Montpellier. Mais, pour l'heure, rien a fuité.


Le prévenu Mohamed Chaïb comparaît depuis lundi devant la cour d'assises d'appel à Carcassonne, accusé du double meurtre de Marjolaine Lalande et son fils Saphir, 3 ans, en octobre 2005, à Béziers. Condamné à trente ans de réclusion
criminelle en septembre 2008 aux assises de l'Hérault, l'homme a toujours nié son innocence.


Hier, au cours de l'audience, l’avocat général Bebon a révélé avoir localisé en dernière minute les prélèvements d’ongles de Marjolaine Lalande. Tout comme des cheveux et poils relevés sur la scène de crime, ces éléments n’ont pas été soumis à la recherche d’ADN, au grand dam de Mes Phung et Dupont-Moretti, avocat de l'accusé. Et pour cause, ces scellés pourraient permettre d'identifier l'agresseur des deux victimes.


http://www.midilibre.com/articles/2011/02/24/DERNIERE-MINUTE-Carcassone-Confusion-totale-au-proces-Chaib-1547987.php5

Coup de théâtre et coup de fil au procès Chaïb

Rien ne sera ordinaire dans le procès de Mohamed Chaïb qui comparait depuis lundi devant la cour d'Assises d'appel (à Carcassonne), accusé du double meurtre de Marjolaine Lalande et son fils Saphir, 3 ans, en octobre 2005, à Béziers.


L'audience d'hier commençait par un coup de théâtre quand l'avocat général Bebon indiquait avoir localisé en dernière minute les prélèvements d'ongles de la maman. Tout comme des cheveux et poils relevés sur la scène de crime, ces éléments n'ont pas été soumis à la recherche d'ADN, au grand dam de Mes Phung et Dupont-Moretti. Depuis le début du procès, les deux ténors associés pour la défense de Chaïb, avaient déploré les failles de l'enquête, mais aussi multiplié les incidents, reprochant notamment au président Pons de présenter le dossier
en défaveur de l'accusé.






La cour d'Assises se transforme en cours de téléphonie
Devant ces nouveaux éléments, susceptibles de provoquer le renvoi du procès pour complément d'enquête, la cour décidait de faire rapatrier les ongles, retrouvés opportunément chez un expert en toxicologie de Montpellier. La défense allait se retrouver devant un choix délicat : perdre de la crédibilité à refuser ces analyses après avoir tant fustigé leur absence, ou engager un quitte ou double pour leur client...


En attendant l'arrivée de la pièce à conviction, l'interrogatoire de Rachid Mansouri, le père du petit Saphir, a occupé l'après-midi et le début de soirée. Toisant la défense et l'accusé, ce jeune homme massif, entier jusqu'à l'agressivité, affronte l'énoncé d'un passé judiciaire lourd (neuf condamnations). L'avocat général, parmi plusieurs témoignages, cite cette déposition d'un proche de Rachid : « Son enfant était tout pour lui. » Mais le témoin doit aussi affronter l'examen d'une relation avec Marjolaine qui n'était pas toujours rose. Le président cite une main courante déposée en 2003 : « J'ai toujours été battue par cet homme. » Plus tard, un enquêteur social fait état d'insultes répétées mais pas de violences avouées.


Puis arrive la question du téléphone mobile de Marjolaine, que Chaïb aurait acheté à la victime pour le compte de sa mère. La défense se bat sur cet élément, tentant de prouver que le changement de main du mobile se serait produit avant la mort de Marjolaine, dédouanant Mohamed d'un vol éventuel.


La cour d'Assises se transforme alors en cours de téléphonie. Tandis que Me Dupont-Moretti explique que la puce du téléphone de la victime - jamais retrouvée - a bien été inactivée avant la date supposée du double meurtre, la partie civile se livre à une expérience in situ, démontrant qu'une puce extraite est à même de renvoyer sur une messagerie.


Après le coup de théâtre, c'était le coup de fil qui peut tout changer ! Mais l'heure avait tourné et la question de l'éventuel renvoi du procès était reportée au lendemain.


http://www.midilibre.com/articles/2011/02/24/BEZIERS-Coup-de-theatre-et-coup-de-fil-au-proces-Chaib-1547116.php5

mercredi 23 février 2011

Nouveau rebondissement dans le procès Chaïb

Evènement inattendu aux assises de l'Aude, qui jugent depuis lundi Mohamed Chaïd, accusé du meurtre de sa compagne et du fils de cette dernière. Selon nos confrères du quotidien L'Indépendant, les ongles de la victimes auraient été retrouvés. Ces scellés, prélevés lors de son autopsie, avaient jusqu'alors disparu.


Leur analyse pourrait permettre d'identifier le meurtrier, et peut-être d'avantager la défense du prévenu.


Les conseils de Mohamed Chaïb ont d'ailleurs demander un renvoi pour complément d'enquête. Affaire à suivre.


http://www.midilibre.com/articles/2011/02/23/A-LA-UNE-Nouveau-rebondissement-dans-le-proces-Chaib-1546987.php5

Chirac avant l’épreuve du procès des emplois fictifs

Jacques Chirac a passé deux heures hier au Salon de l’agriculture. Un moment essentiel pour un homme de 78 ans, président de la République à la retraite, diminué physiquement, au point d’inquiéter ses proches, et à la veille – dix jours exactement – d’un procès pour les emplois fictifs de la ville de Paris.
Face aux blessures de l’âge, et aux morsures de la justice, le Salon était sans conteste l’exercice le plus réconfortant et le plus euphorisant pour lui.
Lorsqu’il y a quinze jours, le fidèle Christian Jacob s’était enquis devant lui du bien-fondé de cette visite contenu de ce contexte lourd, l’ancien président, un peu piqué au vif, lui avait rétorqué : "Et pourquoi n’irai-je pas ?"
Et dans le trajet en voiture qui l’a conduit hier matin porte de Versailles, c’est avec fierté que Jacques Chirac a dit à son ami l’industriel François Pinault : "En quarante ans, la seule fois où j’ai manqué le Salon de l’agriculture, c’est l’année où je me suis cassé la jambe". C’était en 1979.
Certes, le rituel a été écourté par rapport aux autres années, et on a entendu des paysans le trouver fatigué. Mais, à travers l’image, le message est passé : Jacques Chirac est toujours debout, toujours en forme, il n’est pas un homme fini.
Lors d’un déjeuner avec des dirigeants agricoles, il est entré dans les détails de la crise porcine et de la crise bovine. Et avec Jean-Pierre Raffarin, croisé dans les travées du salon, il a abondamment parlé de la situation en Algérie d’où rentrait l’ancien Premier ministre.
Retraité oui, hors jeu non. Et populaire toujours. Ainsi apparaît Jacques Chirac à la veille de son procès.


Ce procès reste une épreuve pour Jacques Chirac. Mais celui-ci n’est jamais aussi bon que dans l’adversité.
Souvenez-vous, il y a dix ans : la cassette Méry, les emplois fictifs, les billets d’avion payés en liquide. Dos au mur, celui qui était alors chef de l’Etat avait balayé les accusations de deux mots : "abracadabantesque" et "pschitt.
Et sur sa santé, les trois mots de Lionel Jospin "vieilli, usé, fatigué" avaient suffi à réveiller un candidat qui s’était lancé sans éclat dans une quatrième et dernière campagne présidentielle.
Les affaires, son état de santé : ce sont les deux mêmes terrains sur lesquels il doit réagir aujourd’hui. On peut parier qu’il saura le faire.
Quand à son procès lui-même, même si ça fait curieux de voir un ancien président de la République au banc des accusés, franchement, Jacques Chirac ne risque pas grand-chose puisque la ville de Paris, première lésée par ces emplois de cabinets qui profitaient en fait au RPR, a renoncé à se constituer partie civile en échange d’une transaction financière conclue avec l’UMP.
Et le meilleur bouclier de Jacques Chirac est sa popularité. Du temps où il était un président contesté, ces emplois fictifs choquaient. Maintenant qu’il est un retraité aimé, c’est une lourde condamnation qui choquerait. Les juges en tiendront compte certainement.
http://blogs.lesechos.fr/guillaume-tabard/chirac-avant-l-epreuve-du-proces-des-emplois-fictifs-a5169.html

Chaïb navigue entre ombre et lumière

S'il venait à être de nouveau reconnu coupable, près de deux ans et demi après (1), d'avoir tué Marjolaine L. et son jeune fils Safir de 3 ans, qu'est-ce qui aurait bien pu pousser Mohamed Chaïb à ces deux crimes odieux, lui qui n'a jamais cessé de clamer son innocence ? C'est bien cette question qui doit turlupiner les jurés des assises de l'Aude qui ont à rejuger un délinquant avéré de 22 ans que rien, absolument rien, au matin du troisième jour de procès, ne permet de supputer d'abord qu'il ait eu un motif ou un « intérêt » quelconque à tuer, et donc qu'il ait pu être le double meurtrier de Béziers, entre les 3 et 6 octobre 2005.


Ni crime passionnel (il ne connaissait la victime que depuis 3 semaines), ni mobile financier (il aurait extorqué quelques biens à sa victime pour la modique somme de 100 €) : le mystère reste entier sur les morts de Marjolaine L. et de Safir M., comme sur la prétendue culpabilité de Mohamed Chaïb, condamné rappelons-le en première instance à 30 ans de réclusion criminelle.


Hier, les jurés auront pu faire plus ample connaissance avec l'accusé, beaucoup moins terne que la veille, lorsqu'il s'était agi de l'analyse de personnalité conclue sur « l'immaturité affective, l'intolérance à la frustration, l'agressivité face à la perte de l'objet… » Après que la défense ait contesté la manière dont avaient été conduites l'enquête et l'instruction depuis le début de cette affaire, le président Henri Pons procéda à l'interrogatoire de Mohamed Chaïb. Avec cet aveu récurrent de l'accusé pouvant constituer un réel handicap : « Je suis fumeur, je dis n'importe quoi », faisant allusion à sa consommation lancinante de cannabis, lui faisant perdre mémoire et notion temporelle lorsqu'on l'interroge.


Coup de bluff de Chaïb ? Pas si sûr, lui qui, sur sa relation avec Marjolaine, avouera presque raisonnablement que « j'ai préféré prendre du recul à cause de la présence du père de Safir, que Marjolaine, bien que séparée, continuait de voir chez elle ; elle m'avait dit de me méfier de lui, qu'il était violent… »


Sur les objets retrouvés au domicile de Chaïb et appartenant à Marjolaine, l'accusé a toujours prétendu que c'est son ex-compagne qui lui avait proposé de les lui vendre (pour 100 € donc). Et le président Pons aura cette question agaçante pour Chaïb : « Êtes-vous surpris qu'elle vous ait proposé d'acheter ces objets ? » « Je vois bien où vous voulez en venir », répond Chaïb, calme mais volontiers provocateur envers le président. Ces objets où figurent sabres, lecteur DVD et… téléphone portable, objet de toutes les controverses et dont la vérité n'a pour l'instant pas été révélée. Le téléphone aurait été remis à la mère de Mohamed (qui lui aurait commandé pareil appareil) non sans avoir ôté la carte à puce appartenant à Marjolaine.


(1) cf. cour d'assises des mineurs de Montpellier, le 25 septembre 2008.


http://www.ladepeche.fr/article/2011/02/23/1020142-Chaib-navigue-entre-ombre-et-lumiere.html

mardi 22 février 2011

Le portrait, difficile à peindre, d’un jeune homme en colère

Mohamed Chaïb est accusé d’un double meurtre en 2005 à Béziers : le petit Saphir, 3 ans et sa mère Marjolaine.


C ’est le portrait d’un jeune homme « immature », « agressif » et qui « refuse ses responsabilités » qu’ont commencé à brosser, hier, les experts psychologiques, à l’ouverture du procès de Mohamed Chaïb devant les assises de l’Aude, à Carcassonne.
Mohamed Chaïb avait écopé, en 2008, de 30 ans de réclusion devant les assises de l'Hérault Il a toujours nié ce double homicide et continue de clamer son innocence. Depuis hier et jusqu'à vendredi, le jeune homme, 22 ans aujourd’hui, est jugé en appel pour la mort d'une jeune Biterroise et de son fils de trois ans, retrouvés sans vie dans leur appartement de Béziers, le 4 octobre 2005.
La mère est morte étouffée, son enfant étranglé avec le cordon d'une lampe de chevet.


Phung et Dupond-Moretti, deux ténors du barreau pour la défense


Pour sa défense, Chaïb a fait appel à deux ténors du barreau : Jean-Robert Phung de Montpellier et le Lillois Eric Dupond-Moretti. Les deux avocats ont eu fort à faire, hier matin, afin de tempérer la personnalité violente décrite par le psychiatre de Montpellier et la psychologue qui ont évoqué la personnalité de l’accusé. « C’est une Personnalité qui peut se trouver facilement “hors limites“ », « quand il ne peut pas il s’énerve, quand il s’énerve il est violent », « intolérance à la frustration (...) qui supporte mal la perte de “l’objet” »... autant de phrases qui pouvaient peser lourd dans la perception de Chaïb par les jurés. Les avocats se sont appliqués à minimiser cet aspect de la personnalité de leur client.


Sans manquer toutefois de souligner l’aspect « brouillon » de la violence exprimée à de nombreuses reprises par l’adolescent - il avait 17 ans au moment des faits - pour montrer que le meurtre dont il est accusé va apparaître trop réfléchi pour être de son fait.
Il a manqué hier une meilleure compréhension de l’environnement familial et social de Chaïb. Il est vrai que l’accusé n’aide pas, répondant de la plus laconique des façons aux questions posées par le président Pons pour tenter de mieux le définir... Se posant souvent en victime d’un système, ou tentant de renvoyer les responsabilités de ses actes « aux autres ». Le reste du temps, Mohamed Chaïb reste immobile, pas abattu, plutôt indifférent, sans un regard pour la salle. Les psys ont fréquemment souligné une forme d’« immaturité », et de « neutralité affective » face aux faits qui lui sont reprochés.


Les deux avocats de la défense ont bien joué leur partition, Mre Dupond-Moretti jouant avec les nerfs de la partie adverse et du ministère public, tandis que Mre Phung joue plus sur le registre de la procédure... Ils affirment pouvoir obtenir l’acquittement de leur client, Eric Dupont-Moretti soulignant qu’il n’aurait aucun mal à prouver son innocence. Il faudra tout de même expliquer comment on a pu retrouver plusieurs objets personnels de Marjolaine Lalande lors de perquisitions au domicile de Chaïb.




http://www.midilibre.com/articles/2011/02/21/A-LA-UNE-Le-portrait-difficile-a-peindre-d-un-jeune-homme-en-colere-1545006.php5

lundi 21 février 2011

Outreau: Ils étaient treize innocents

Les acquittés d'Outreau restent marqués par le scandale judiciaire dix ans jour pour jour après le début de l’affaire
Wiel, on ne fait pas de dépression. On résiste. Tête haute et verbe frondeur. Quand le jeune juge d’instruction Fabrice Burgaud l’accusait d’avoir violé les gosses du quartier HLM de la Tour-duRenard, à Outreau (Pas-de-Calais), Dominique Wiel, le prêtreouvrier, entonnait la Marseillaise. Pour garder un peu de dignité dans l’enfer carcéral de Fleury-Mérogis, le curé avait deux méthodes : plusieurs demandes de remise en liberté chaque semaine et des grèves de la faim périodiques, au gramme près : perdre 10 kilos mais pas plus, histoire de ne pas y laisser la peau. Dix ans après le début de l’affaire, qui s’est soldée par l’acquittement de treize accusés longtemps présentés comme de dangereux pédophiles, l’obstiné de 74 ans, s’agace de voir "Nicolas Sarkozy instrumentaliser notre histoire pour taper contre les magistrats" ."Les juges font bien de se révolter : la justice manque de moyens. Ce n’est pas la seule raison qui a conduit au fiasco d’Outreau, mais c’en est une. Cependant le mépris de la magistrature pour les justiciables qui nous a conduits en prison n’a pas disparu."


Après le verdict d’acquittement général et la célébration des innocents par la République en 2005, Dominique Wiel est retourné vivre dans sa cité ouvrière et chômeuse, à deux pas de Boulognesur-Mer. "Oublier, je ne pourrai jamais mais la vie a repris comme avant." Comme avant, le militant se tient au côté des plus pauvres : trois jours par semaine, il fait de l’alphabétisation auprès des clandestins de Calais qui rêvent de passer en Angleterre.


"C’est l’affaire du siècle ! Avouez!"
"Dans ma cellule à Amiens, je savais que je sortirais un jour. J’espérais que la vérité éclaterait mais on ne renaît pas de ses cendres…" Après le verdict, Roselyne Godard, la "boulangère" d’Outreau, la plus médiatique des treize, avait décidé de devenir avocate. Cinq ans plus tard, ses études de droit piétinent et elle vit, "à droite à gauche", du RSA. Toujours hantée par les humiliations subies et par le décès en juin 2009 de son ex-mari et coaccusé, le mécanicien Christian Godard. "Je vois avec bonheur mon petit-fils grandir, mais mon mari n’a pas eu cette joie. Avec ma fille, je rattrape le temps perdu."


Comme le prêtre-ouvrier, Roselyne Godard porte un regard d’experte malgré elle sur le monde judiciaire. La commission d’enquête parlementaire d’Outreau a-t-elle "accouché d’une souris", ainsi que l’a dénoncé cette semaine dans une lettre ouverte l’ancien chauffeur de taxi Pierre Martel, un autre des treize? "Tout n’est pas rose, mais aujourd’hui, dans le bureau des juges d’instruction, les interrogatoires sont filmés. S’il y avait eu une caméra, jamais le juge Burgaud ne se serait permis de me balancer : 'C’est l’affaire du siècle! Avouez!'" "La commission d’enquête parlementaire a accompli un travail pharaonique qui n’a pas été suffisamment exploité, c’est une occasion manquée", tempère le pénaliste lillois Frank Berton.


Avec son confrère d’Amiens, Hubert Delarue, Me Berton a été le premier, dès 2002, à théoriser l’erreur judiciaire : faillite des services sociaux, enquêtes et instructions bâclées, expertises psy délirantes, aveuglement de la chambre de l’instruction. "Outreau a cristallisé tous les dysfonctionnements. Grâce à cette faillite monumentale, les magistrats ont appris à accepter la contradiction, ils nous accordent plus facilement des expertises. Les mentalités ont changé", se réjouit de son côté Hubert Delarue.


"Maman, je préfère ne pas te raconter ce que j’ai vu en prison." Mère poule toujours à veiller sur son grand fils Thierry Dausque, un autre des treize, Nadine Dausque constate tristement que l’affaire a brisé sa famille. "On fait avec, mais Thierry n’a toujours pas de travail. Et, parfois il ne va pas bien." Lui explique que "parfois, c’est dur". "Si j’étais sûr que maintenant, les juges d’instruction sont des gars compétents et expérimentés, ça me consolerait un peu…"


Le climat de l’époque : la chasse aux pédophiles
Même scepticisme et même difficulté à reprendre pied chez Daniel Legrand fils, 29 ans, le benjamin d’Outreau, toujours sans emploi. "J’ai été arrêté à 20 ans. La prison n’est pas la meilleure manière d’entrer dans la vie active." Désormais retraité, son père, Daniel Legrand, sourit tristement des petites mesquineries administratives. On avait promis à cet ancien ouvrier que les trois ans de prison compteraient pour sa retraite, il a dû racheter – 4.000 € – les trimestres perdus. Oublier? "Mais comment? L’affaire a coulé mon fils. Et puis les 'vrais coupables…' Le juge Burgaud a eu un blâme mais tous ceux de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Douai, à qui je gueulais que j’étais innocent, je suis sûr qu’ils ont fait carrière!"


"Que sont les magistrats devenus ? s’interroge Pierre Martel dans sa lettre ouverte. Sans doute coulent-ils des jours tranquilles…" Sur les 60 magistrats qui sont intervenus dans ce dossier, seuls deux ont dû rendre des comptes devant le CSM. L’ex-jeune juge Fabrice Burgaud est en poste au parquet de Paris. "Cette affaire le hante", témoigne un de ses collègues. Aujourd’hui, substitut général à la cour d’appel de Caen, l’ancien procureur de Boulognesur-Mer, Gérald Lesigne, affiche une sage sérénité. "J’ai pris ma part de responsabilité. Mais il ne faut pas oublier le climat de l’époque – la chasse aux pédophiles – et les maladresses des services sociaux."


Avocat général aux assises de Saint-Omer après avoir lancé l’enquête, ce magistrat chevronné assure avoir réalisé à l’audience la faillite de l’instruction : "Il aurait pu ne pas l’assumer, il lui a fallu du courage pour plaider l’acquittement de six des treize accusés", souffle un de ses détracteurs de l’époque. "Mon réquisitoire a été la traduction d’une liberté, un acte personnel pas forcément évident. Mes regrets étaient – et sont – sincères."


http://www.lejdd.fr/Societe/Justice/Actualite/Les-treize-acquittes-d-Outreau-sont-toujours-profondement-marques-par-l-affaire.-272105

Assises de l'Hérault La sexagénaire de Montagnac avait été tuée à coups de couteau

L’affaire Bissonnet terminée, la cour d’assises de l’Hérault redémarre une nouvelle session de deux semaines à partir d’aujourd’hui. Avec quatre affaires.


Violées sur un matelas
À partir de cet après-midi et jusqu’à mercredi 23 février, Mehdi Soltani, 31 ans, répond de deux viols perpétrés, début décembre 2008, à Montpellier. Ce marginal est accusé d’avoir abusé de deux jeunes femmes en difficulté selon le même mode opératoire. Sous un prétexte fallacieux, il les aurait emmenées dans le quartier du Mas-Drevon, dans un bosquet, où se trouvait un matelas, avant de les violer sous la menace d’un couteau ou en les frappant.


Coup de couteau dans le cœur
Les 24 et 25 février, Nabil Aila, 36
ans, sera jugé pour un meurtre lors d’une rixe survenue dans un bar de Béziers, Le Biterrois, le 3 novembre 2007. Axel Antoine, âgé de 42 ans, avait pris un coup de couteau mortel dans le cœur à l’extérieur de l’établissement.
La cour va examiner les raisons de ce passage à l’acte, l’accusé ayant été dépisté à 2,39 g d’alcool et la victime à 2,28 g. Nabil Aila a toujours affirmé qu’il avait voulu se défendre lors d’une altercation entre plusieurs clients, en sortant un couteau, alors qu’il aurait pris des coups sur la tête. Une version contestée par plusieurs témoins.


Torturée et tuée par sa voisine
Du 28 février au 2 mars, les jurés se pencheront sur l’épouvantable mort de Jacqueline Lagneau, 69 ans, torturée, humiliée et tuée à coups de couteau, chez elle à Montagnac, début janvier 2008. C’est surtout la personnalité de l’accusée, Fatma Youcef, 68 ans, qui devrait occuper les débats. Cette femme, qui a reconnu en partie les faits avant de se rétracter, évoquant la présence de monstres, était la voisine et l’amie de la victime.
Elle se serait déchaînée sur Jacqueline Lagneau avant de tout mettre en scène pour faire croire à un viol ou à un cambriolage. Une rivalité amoureuse serait à l’origine du drame.


Le mari, la femme et l’amant
Les 3 et 4 mars, deux accusés seront jugés pour la mort d’Henri Kastler, 82 ans, à son domicile montpelliérain le 21 juillet 2007. La concubine de la victime, 61 ans, et son amant, 65 ans, sont poursuivis pour violence sur une personne vulnérable ayant entraîné la mort. Des disputes auraient éclaté pour des raisons d’argent alors que le mari connaissait l’existence de l’amant. Amateurs de cocaïne, les accusés auraient secoué et violenté l’octogénaire qui était décédé.


http://www.midilibre.com/articles/2011/02/20/A-LA-UNE-La-sexagenaire-de-Montagnac-avait-ete-tuee-a-coups-de-couteau-1543920.php5

Mère et fils tués : Chaïb revient devant la justice

Mohamed Chaïb a toujours nié le double homicide dont il est accusé et dont il va devoir répondre en appel, à partir d’aujourd’hui et jusqu’à vendredi, devant la cour d’assises de l’Aude, à Carcassonne.


Le 4 octobre 2005, rue Valmy à Béziers, Marjolaine Lalande et son fils de 3 ans, Saphir, avaient été retrouvés morts dans leur appartement. Elle étouffée avec une couverture et l’enfant étranglé avec le cordon d’une lampe électrique.
L’enquête avait alors mis en cause Mohamed Chaïb, 17 ans, qui était depuis peu l’amant de la jeune femme.
Lors de son passage devant les assises de l’Hérault, en septembre 2008, Chaïb avait clamé son innocence. En cette occasion, l’avocat général avait réclamé la réclusion criminelle à perpétuité. Les jurés l’avaient finalement condamné à trente


ans de réclusion criminelle.


L’audience s’était déroulée dans un climat parfois tendu, insultes et menaces ayant entraîné des interruptions de séance. Certains témoins avaient alors dit avoir subi des pressions.


L’affaire devait être jugée en appel à Carcassonne en janvier 2010. Mais il n’y avait que quatre témoins présents sur les vingt-trois convoqués et trois experts étaient également absents, pour cause de maladie ou d’obligations extérieures.


Devant cette situation pour le moins inhabituelle, l’avocat général et les défenseurs de Chaïb - Me Jean-Robert Phung de Montpellier et Me Eric Dupond-Moretti - étaient convenus qu’il était impossible de rendre la justice dans de telles conditions.
Le président avait finalement décidé de renvoyer le procès à une date ultérieure. Cette date est arrivée : ce lundi 21 février, Mohamed Chaïb a de nouveau rendez-vous avec la justice.


Les avocats de la défense qui, lors du premier procès avaient demandé en vain l’acquittement, reviendront sur les lacunes supposées du dossier et l’absence de mobile sérieux.


L’accusation devrait, quant à elle, s’appuyer sur un large faisceau de présomptions : traces d’ADN sur la couverture ayant servi à étouffer la mère, présence au domicile de l’accusé d’objets appartenant à cette dernière et le fait que Mohamed Chaïb avait évoqué l’étranglement de l’enfant, à un moment où il n’en avait pas été informé...


http://www.midilibre.com/articles/2011/02/20/A-LA-UNE-Mere-et-fils-tues-Chaib-revient-devant-la-justice-1543921.php5

dimanche 20 février 2011

Outreau : 10 ans après, que sont-ils devenus ?

Une femme à fleur de peau dont la vie a été déballée sur la place publique. Une boulangère ambulante présentée comme une notable. Une mère séparée de sa fille. Une épouse dont le mariage a volé en éclats. 10 ans plus tard, Roselyne Godard, accusée du pire, raconte.




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Quatre cent quatre-vingt-dix jours, quatre cent quatre-vingt-dix nuits. Ce n'est pas un décompte qu'elle peut oublier.
Roselyne Godard, celle qui deviendra « la boulangère d'Outreau » et voudrait tant que ça ne lui colle plus à la peau est incarcérée à Amiens. Seize mois et trois jours mais « la prison a continué trois ans, deux mois et 21 jours entre le moment où j'ai été présentée au commissariat et mon acquittement ». C'était le 2 juillet 2004. Entre la prison à Amiens et les bancs de la cour d'assises de Saint-Omer, elle est envoyée « en villégiature » chez son frère qui vit dans le Val d'Oise. Interdiction de mettre les pieds dans le Pas-de-Calais et dans le Nord où vit sa fille, lycéenne. « Je n'ai su qu'elle avait été reçue au bac que quatre jours après » raconte Roselyne, celle que son avocat Éric Dupont-Moretti surnommait avec tendresse « la boule ».




Elle a passé deux fêtes des mères derrière les barreaux, vu son couple voler en éclats, perdu entre les quatre murs de sa cellule « toutes ces choses que l'on m'a volées et que la vie ne me rendra pas ». Aujourd'hui, quand elle se lève le matin, Roselyne remarque toujours qu'il n'y a « pas de barreaux aux fenêtres » et qu'elle peut « vivre cette journée avec ceux qu'(elle) aime ». Elle « évite les contraintes » et connaît « le prix de la liberté. Il ne faut pas qu'on y touche ». On la comprend.
Roselyne Godard voudrait redevenir « anonyme ». « Je n'ai pas voulu les feux de la rampe ». Elle s'y est brûlée. Sur son ordinateur, elle a mis une alerte Google avec le nom d'Outreau. « Tous les jours, il y a une dizaine, une quinzaine d'articles. L'autre jour, il y en avait un écrit au Burkina Faso. C'est fou ! ». Elle pourrait désactiver l'alerte Google, essayer d'oublier. Elle voudrait bien, ne peut pas.
Roselyne venait tous les jours dans sa camionnette pour vendre baguettes, bonbons et boissons à la Tour du Renard, ce quartier de petits immeubles de cinq étages à Outreau, où sa vie va être pulvérisée. Accusée de violer des enfants, on ne pouvait pas lui faire pire. Pendant les neuf semaines de procès à Saint-Omer, on la croisait souvent dans un café sur la place à côté du palais de justice.


« Le viol de ton intimité »
Roselyne comparaissait libre mais elle a tremblé jusqu'au bout. On la voyait, attablée, noircissant un cahier de son écriture. Elle écrivait. On ne sait pas ce qu'elle en a fait. On la laissait tranquille. De ces semaines où elle a hurlé son innocence, alpagué le juge Burgaud appelé à témoigner entouré d'une haie de robes noires qui cherchaient à le déstabiliser mais, jamais, il n'avait émis le moindre doute ce jour-là. Elle s'était accrochée violemment avec Myriam Badaoui, l'accusatrice en chef qui continuait de la décrire en perverse et la salissait pour mieux se blanchir. « Un procès, c'est le viol d'une intimité. Tu es mise à nue tout le temps, devant tout le monde ». On a fouillé sa vie privée, raconté ses petits secrets, convoqué sa fille, écouté son mari parti avec une autre. « C'est terrible parce qu'après plus personne ne te regarde comme quelqu'un de normal ».
Un carnage.
Roselyne a gardé de la colère contre ceux qui, aujourd'hui, viennent refaire l'histoire, assurent que les acquittés n'étaient que des acquittés et non pas des innocents, prophétisent que les enfants devenus adultes livreront d'autres révélations, que les expertises ahurissantes qui validaient les propos des gamins au prétexte qu'ils avaient dessiné une musaraigne ou un dragon méritaient plus que les mises en pièces et les démonstrations par l'absurde faites au cours des deux procès. C'est toujours une blessure, elle ravive les vieilles plaies.
Après Saint-Omer, Roselyne Godard s'est engagée dans le comité de soutien à ceux qui n'avaient pas été acquittés au premier tour et que la cour d'assises de Paris allait rejuger en décembre 2005.


« Cette affaire diabolique »
À cette époque, elle disait vouloir reprendre des études de droit, devenir avocate. Elle a commencé, eu un accident, s'est fracturée les deux bras ( « j'ai été opérée par des Burgaud de la chirurgie. Ils m'ont mal réparée »), dû s'occuper de sa fille et de sa maman aujourd'hui handicapée mais elle ne lâche pas son rêve. Elle dit qu'elle y arrivera.
On l'a aussi beaucoup entendu s'exprimer sur l'univers carcéral. « Je ne supporte pas qu'on dise que si des gens sont en prison c'est qu'ils ont forcément mérité de l'être. Il y a des innocents, je le sais bien... » Et même pour ceux qui sont coupables « dire qu'ils sont nourris, logés, chauffés, qu'ils ont la télé à disposition et que c'est le Club Méd, c'est insupportable. Il faut faire changer cet état d'esprit ».
Après les procès et la commission d'enquête sur l'affaire d'Outreau, Roselyne Godard a cherché à rester en contact avec ses compagnons de douleur. « L'abbé Wiel un jour a dit "dans la mesure où on n'avait rien partagé avant, pourquoi continuer à se voir après cette affaire ?" On avait quand même partagé cette affaire diabolique... Je pensais qu'on aurait plaisir à se retrouver ».
À part le fils Legrand qu'elle a couvé entre les deux procès et Alain Marécaux, l'huissier de justice avec qui elle a donné quelques conférences, Roselyne n'a pas revu grand monde. Elle a repris sa vie, essayé de recoller les morceaux. « On ne peut pas renaître de ses cendres » dit-elle « on ne peut que vivre avec, un jour après l'autre ». w À lire demain : y a-t-il vraiment eu un avant et un après Outreau ? Le regard des avocats et l'interview de Philippe Houillon, rapporteur de la commission d'enquête.




Le 21 février 2001, descente de police à la Tour du Renard...
À la Tour du Renard, les petits immeubles portent des noms d'oiseaux. Myriam Badaoui et Thierry vivent au cinquième étage, résidence Les Merles. Tout l'immeuble assiste à leur arrestation. Ça parle au pied de l'immeuble... Dans ce quartier d'Outreau, les odeurs de cuisine, les rumeurs et les cris, le son des télévisions se faufilent dans les cages d'escalier. On s'y connaît, on prend le café à l'occasion chez les uns et chez les autres, on se donne des coups de main, on se dispute aussi. Ce matin du 21 février 2001, Myriam Badaoui et son mari Thierry Delay sont embarqués par la police sous les regards de tous. Cela fait déjà quelques semaines que leurs enfants sont placés. Un an plus tôt, Thierry Delay qui collectionne les crânes qu'il va voler dans la fosse commune du cimetière de Boulogne avec un copain skinhead a « saccagé l'appartement ». Il était « alcoolisé » écrivent les services sociaux. « Il n'est pas violent avec les enfants mais le climat est néfaste ». Drôle de climat effectivement chez les Badaoui-Delay où les cassettes pornographiques sont à portée de main des enfants. Placés en famille d'accueil, ils ont raconté des choses ahurissantes. Il faut bien aller vérifier maintenant. Enfin, a-t-on envie de dire. Les services sociaux ont mis du temps à réagir. Quand la police s'en mêle ce matin-là, un jeune juge d'instruction est de permanence au palais de justice de Boulogne-sur-Mer. Il s'appelle Fabrice Burgaud. Dans quelques années, la France entière le connaîtra. En garde-à-vue, Myriam Badaoui s'étonne et nie. Elle pense qu'elle va rentrer chez elle le soir même. Delay, lui, a perdu la mémoire. Elle se noie dans les volutes d'alcool, lui qui peut descendre en une journée une bouteille de pastis et une caisse de canettes de bière. Il ne dit pas grand-chose, vautré dans son inévitable survêtement. Delay n'a jamais été très loquace. Badaoui, elle, parle. Elle saoule même les policiers, elle essaye de noyer le poisson. À ce petit jeu, elle se révélera très forte. Quinze jours plus tard, nouvelle descente à la Tour. 60 personnes interpellées. Ce qui n'était alors qu'une affaire d'inceste dans un milieu défavorisé devient l'affaire d'Outreau. On sait jusqu'où elle ira. wFl.T.
Acquittés, ils sont toujours hantés par le cauchemar d'Outreau
Il y a eu les acquittés de la première vague en juillet 2004 à Saint-Omer et ceux qui ont dû, à Paris, se battre une nouvelle fois pour retrouver leur dignité. Reconnus innocents mais toujours marqués par l'affaire qui a ébranlé la France. «À l'ensemble des questions portant sur la culpabilité des accusés, il a été répondu non » . La nuit est tombée sur le palais de justice de Paris ce 1er décembre 2005. La présidente de la cour vient de rentrer dans la grande salle avec les jurés. Tout le monde est assis et retient son souffle. À entendre ces termes juridiques, les avocats ont tout de suite compris. C'est l'acquittement général. Alain Marecaux, huissier de justice, a immédiatement su lui aussi. C'est un homme de loi, il connaît la machine judiciaire. Les autres attendent encore. Il faudra que la présidente appelle les six (encore) accusés un à un. « Vous êtes acquitté, vous êtes innocent ». Un peu plus tard, scène insensée dans un palais de justice, même les gendarmes qui sécurisaient la salle d'audience applaudissent quand les acquittés sortent, entourés de leurs avocats. L'affaire d'Outreau est terminée. L'après Outreau ne fait que commencer. Il y aura la commission d'enquête, les procédures d'indemnisation, les enfants placés à retrouver, ceux qui ne reviendront jamais à la maison. Dix ans plus tard, Karine Duchochois, la seule à n'avoir pas fait de prison, tient une chronique sur le droit sur France Info. Elle tourne actuellement, pour M6, un sujet sur les 10 ans de l'affaire d'Outreau. Belle revanche sur la vie même s'il lui reste une blessure intime. Son fils aîné, qu'elle a eu avec David Brunet, n'est pas revenu vivre avec elle. Alain Marecaux, lui, est redevenu huissier à Calais en 2007. C'est lui qui a établi le procès verbal de la traversée de la Manche en septembre de Philippe Croizon, ce nageur amputé des quatre jambes. Un homme qui l'a bouleversé, qui « a fait le choix de la vie ». Il a écrit un livre, dont est tiré un film qui sortira en septembre. Son ex-femme Odile, a refait sa vie en Bretagne. Elle est redevenue infirmière scolaire. Son dossier d'Outreau est dans des cartons qui prennent la poussière, elle ne veut plus y toucher. Ses enfants ont été très abîmés. Thierry Dausque, grand échalas taiseux, a quitté Outreau. Il vit dans une autre ville du Pas-de-Calais et veut oublier. Un homme est mort dans cette affaire. François Mourmand, ferrailleur, décédé en 2002 alors qu'il était en détention provisoire. Une surdose médicamenteuse. Lydie, sa soeur, veut un « non-lieu à titre posthume » pour réhabiliter la mémoire de son frère. Il n'a pas pu être jugé, pas pu être acquitté. Sa soeur dit : « On a aboli la peine de mort mais pas pour lui ».
http://www.nordeclair.fr/Actualite/2011/02/20/outreau-10-ans-apres-que-sont-ils-devenu.shtml

samedi 19 février 2011

Assises de la Sarthe : 15 ans de prison pour le meurtrier de Célestine

La cour d’assises de la Sarthe a rendu dans la nuit son verdict. Jean-François Gommard, 37 ans, a été condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner » sur sa concubine, Célestine Mengue-Zoua, une Camerounaise de 44 ans, et pour « non-assistance à personne en danger ». Le drame s’est déroulé au 6, rue Montoise, au Mans, dans la nuit du 22 au 23 avril 2009. Au cours d’une soirée où tous les deux étaient ivres, Jean-François Gommard a fait une nouvelle crise de jalousie et a reproché à sa compagne de cacher des bouteilles d’alcool. Il lui a donné plusieurs gifles.




Elle est tombée à genoux à ses pieds. Il a fini par deux coups de poing. Célestine est morte par terre, des suites d’un traumatisme crânien et d’une hémorragie méningée.


Après avoir « récupéré » au petit matin, l’accusé a quitté la maison, sans un regard pour la femme avec qui il vivait une passion tumultueuse depuis 14 mois. A ce moment-là, elle était encore vivante, plongée dans le coma. C’est un ami à elle qui l’a découverte deux jours plus tard. L’avocate générale avait réclamé une peine de 20 ans de réclusion criminelle, car Jean-François Gommard avait déjà été condamné par une cour d’assises, à l’âge de 20 ans, pour un viol en réunion.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Assises-de-la-Sarthe-15-ans-de-prison-pour-le-meurtrier-de-Celestine_40771-1699601_actu.Htm

Aux assises des mineurs, 4 et 5 ans de prison pour extorsion avec violences

Après deux jours de procès, à La Roche-sur-Yon, la cour d’assises des mineurs a condamné, cet après-midi, un Vendéen de 21 ans à 5 ans de prison ferme. Il a été écroué après l’audience. L’autre accusé, un jeune homme de 22 ans, écope de 4 ans de prison dont 2 avec sursis, une peine aménageable puisqu’il a déjà effectué 9 mois de détention provisoire. Ils étaient jugés pour extorsion avec violences. Les faits datent d’il y a quatre ans : l’un des accusés avait 17 ans, l’autre 18 ans. Au cours de la nuit du 5 au 6 décembre 2006, dans le Marais poitevin, en compagnie de deux autres garçons de 15 et 18 ans, ils avaient entrepris de cambrioler des maisons. Leur virée a tourné au drame à Saint-Sigismond. Vers 5 h du matin, en entendant des voix et du bruit, une femme de 82 ans, vivant seule, s’est réveillée et les a surpris. L’un d’eux l’a violemment frappée et a continué à la battre alors qu’elle était à terre, jusqu’à ce que les complices finissent par mettre la main sur de l’argent, des bijoux, un carnet de chèques, des denrées alimentaires. Souffrant d’une fracture du bassin, d’une fracture du nez et le visage couvert d’hématomes, la victime est restée hospitalisée plusieurs semaines. Ces violences ont entraîné une infirmité permanente
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Aux-assises-des-mineurs-4-et-5-ans-de-prison-pour-extorsion-avec-violences_-1699007------85191-aud_actu.Htm

Assises de l'Allier. Douze ans de réclusion pour le viol de cinq enfants

jeune Bourbonnais, pour le viol de cinq enfants.


Le procès se déroulait à huis-clos. L'accusé avait entre 16 et 18 ans, à l'époque des faits. Les événements se seraient produits dans le cadre d'un ensemble HLM de l'arrondissement de Vichy.


Le jeune homme, aujourd'hui âgé de 23 ans, sous curatelle, n'a pas pu bénéficier de l'excuse de minorité. Il a fait l'objet d'un mandat de dépôt à l'audience. À l'issue de sa peine, il devra faire l'objet d'un suivi socio-judiciaire pour une durée de 5 ans.


La peine a été assortie de plusieurs obligations (de soins, de travailler...).


La session d'assises du premier trimestre 2011 reprendra demain, lundi, avec le procès d'un jeune homme de 24 ans. Domicilié dans l'agglomération de Vichy, il est accusé de viol sur une jeune fille de 15 ans.


http://www.lamontagne.fr/editions_locales/vichy/assises_de_l_allier_douzeans_de_reclusion_pour_le_viol_de_cinq_enfants@CARGNjFdJSsBEhIBBRU-.html

vendredi 18 février 2011

L’enlèvement d’Alexandre jugé en avril : "Nous voulons voir en face les ravisseurs"

En août 2007 à La Réunion, cinq hommes encagoulés, adeptes d'une secte, avaient enlevé Alexandre, originaire de l'Ain, en qui ils voyaient "l'élu". Le procès du gourou et des autres ravisseurs aura lieu en avril prochain
Depuis trois ans et demi, dans un petit village de l’Ain, Alexandre et sa mère Catherine vivent dans l’attente. Et c’est avec soulagement qu’ils viennent d’apprendre que le procès du « monstre » qui hantait les nuits d’Alexandre aura enfin lieu du 5 au 22 avril prochain, sur l’île de la Réunion.


Le 9 juillet 2007 un proche de Juliano Verbard, un gourou charismatique, avait enlevé Alexandre, 12 ans, désigné comme « l’élu » par la secte, avant de le relâcher le lendemain. Puis, le 3 août, cinq hommes encagoulés avaient ligoté Catherine et sa maman, avant d’enlever à nouveau le jeune Alexandre, qui ne sera libéré par la police que deux jours plus tard.


Le 5 avril, ils seront une dizaine d’accusés dans le box, et ils risquent trente années de réclusion. Verbard sera-t-il présent ? Rien n’est moins sûr : le 30 avril 2010, il avait refusé de comparaître aux assises avec son amant Fabrice Michel pour le viol d’un enfant en 2006. Et il avait écopé de dix-huit ans de prison.


« On attend depuis si longtemps ce procès qu’on est soulagé, explique le défenseur d’Alexandre et de sa famille, l’avocat marseillais Gilbert Collard. Après ce qu’ils ont vécu, je n’aurai aucun état d’âme. Je réclamerai le maximum. »


« On ne sait pas trop à quoi s’attendre, explique la mère d’Alexandre. Ni Verbard ni ses adeptes ne sont agréables à regarder. Mais nous voulons voir en face les ravisseurs. Toute la famille en a besoin pour tourner la page. »


La famille se prépare à ce douloureux retour sur l’île où ils s’étaient installés en 2006 : « J’ai un peu peur, avoue Catherine, parce que le procès va nous faire revivre notre traumatisme. Et Verbard va sûrement partir dans ses délires. Heureusement, nous avons un soutien psychologique. Alexandre a seize ans maintenant, sa scolarité est moins perturbée. Il fait une formation en dessin. Mais il n’y a qu’une fois que Verbard sera derrière les barreaux que ce sera plus facile pour nous. »


Par un curieux hasard, le procès s’achèvera le jour du vendredi saint. Qui est aussi la Saint-Alexandre…


http://www.leprogres.fr/faits-divers/2011/02/18/l-enlevement-d-alexandre-juge-en-avril-nous-voulons-voir-en-face-les-ravisseurs

10 ans après, un acquitté estime qu'Outreau a 'accouché d'une souris'

Pierre Martel, l'un des treize acquittés de l'affaire d'Outreau a déploré, vendredi 18 février, dans une lettre ouverte que les quatre-vingts propositions de la commission d'enquête parlementaire 'semblent surtout avoir accouché d'une souris'. S'interrogeant sur ce que la justice est devenue dix ans après le déclenchement de l'affaire, M. Martel, qui a fait trente mois de détention provisoire, et a été acquitté en première instance, estime que l'institution 'ne semble pas parvenir à se relever d'une longue maladie'
'Certes, certains commissariats sont désormais équipés de caméras, certains juges travaillent ensemble sur des dossiers difficiles, on sensibilise les futurs magistrats à écouter, à 'faire de l'humain', mais la commission d'enquête et ses quatre-vingts propositions semblent avoir surtout accouché d'une souris, faute de moyens et, ou, de volonté, et nous n'en avons pas fini avec les dysfonctionnements et autres faits divers tragiques', écrit-il.


'REGARDER EN AVANT'


'Que sont les magistrats devenus ? s'interroge-t-il ensuite. Sans doute coulent-ils des jours tranquilles, entre mutation-promotion, comme celle du procureur [Gerald] Lesigne, mutation-placard, après 'réprimande' comme celle du juge [Fabrice] Burgaud, sans être outre mesure rongés du remords d'avoir occasionné tant de dégâts 'collatéraux', pas plus que le sont tous ceux de la cour d'appel de Douai.'


L'artisan taxi à la retraite déplore également que l'avocate de Myriam Delay, principale accusatrice dans cette affaire, ait été nommée récemment chevalier de l'Ordre du mérite. Quant aux acquittés, 'pour certains, les blessures ne se cicatrisent toujours pas, d'autres se dévouent auprès des plus démunis', poursuit Pierre Martel. 'Quant à moi, j'ai fait le choix de fermer la parenthèse de cette tragédie, de regarder résolument en avant, et de profiter de tous les moments de bonheur que la vie peut offrir', conclut-il.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/02/18/selon-un-acquitte-les-suites-d-outreau-ont-accouche-d-une-souris_1481866_3224.html#xtor=AL-32280184

Assises : le braqueur à la hache rouge vendait des légumes sur les marchés

Teddy Toselli est-il le petit vendeur de fruits et légumes qui travaillait dur avec son père et son oncle sur les marchés lyonnais ou le braqueur à la hache rouge qui a failli dévaliser l’hôtel des finances de Bron ? Est-il ce garçon très attaché à sa mère et anéanti par son décès ou l’homme en noir, sans visage, qui a frappé une guichetière et l’a poussée vers la salle des coffres ? Est-il enfin cet écolier craintif et complexé par sa petite taille ou ce collégien indiscipliné, ingérable et perturbateur ? Qui se cache derrière l’apparence inoffensive de cet homme brun de 27 ans dont la taille semble être au cœur de cette affaire ?


Teddy Toselli, trop petit pour oser se bagarrer avec ses copains d’école. Trop petit pour contrarier ses codétenus de la maison d’arrêt de Villefranche. Trop faible en résumé pour tourner le dos à ses mauvaises fréquentations. Cette taille qui le poursuit depuis son enfance, le bourre de complexe et l’accable encore aujourd’hui. Car ce 1,60 mètre est l’un des signes distinctifs qui a permis aux témoins du hold-up du 15 mai 2008 de le repérer, lui et la fameuse hache rouge de pompier qu’il a brandie cet après-midi-là. Un outil pointu et tranchant, idéal pour briser les vitres les plus résistantes. C’est dans cet objectif que les deux malfaiteurs l’avaient apportée avec eux. Grâce à la hache, ils ont pu pénétrer à l’intérieur du bâtiment et ainsi accéder à la salle des coffres. A-t-elle servi aussi à effrayer et à menacer les employés de l’hôtel des finances ? C’est sur cette question que les parties s’affrontent. Car, pour le reste, Teddy Toselli reconnaît les faits. Sauf que sa perception en minimise la gravité. Le petit cambriolage dans lequel son complice l’a entraîné pour une dette de prison de 2000 euros, n’a pas grand-chose à voir avec l’attaque perpétrée, un jour de grosse affluence à la trésorerie des impôts.


La déposition du policier, responsable de l’enquête, replacera d’ailleurs les débats dans la brutale réalité des faits, loin des étals des marchés et du soutien sans faille de sa famille. « Les malfaiteurs avaient très bien préparé leur coup, avaient choisi l’horaire et le point vulnérable du bâtiment et c’est Teddy Toselli qui était le leader », a asséné le commandant Navarro. Protestations de la défense qui défend la thèse d’un braquage d’amateurs. Teddy le petit, le Vaudais aux dix condamnations, le marchand des quatre saisons a-t-il, pour une fois, voulu jouer dans la cour des grands ? Suite et fin du procès aujourd’hui.


http://www.leprogres.fr/rhone/2011/02/18/assises-le-braqueur-a-la-hache-rouge-vendait-des-legumes-sur-les-marches

jeudi 17 février 2011

Réclusion à perpétuité pour l'homme «aux valises macabres»

La cour d'Assises de Nantes a reconnu Alain Faury Santerre, surnommé l'homme aux valises macabres, coupable de meurtre avec préméditation. Elle l'a condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de sa femme


L'avocat général Jean-Bastien Risson avait requis la perpétuité avec une peine de sureté de 22 ans, tandis que la défense demandait que la préméditation ne soit pas retenue.


L'avocat de l'accusé, Me Patrick Le Tertre a indiqué qu'en l'état, il n'envisageait pas de faire appel mais qu'il devait encore se concerter avec son client, qui regrettait que la préméditation ait été retenue.


"Mes clients n'avaient ni haine, ni vengeance, ils avaient réussi à se situer en dehors de la question de la peine", a pour sa part déclaré Me Cécile de Oliveira, avocate des parents, frères et soeurs de la victime, Françoise Gallen.


Ceux-ci réclamaient en revanche que l'accusé admette la préméditation et donne la "vraie" date du crime mais il n'a jamais voulu revenir sur ses déclarations.


Dès sa garde à vue le 17 juin 2008, Alain Faury Santerre avait reconnu avoir tué sa compagne Françoise Gallen, 60 ans, mais affirmé que cela s'était passé lors d'une dispute, et qu'il ne voulait pas la tuer.


Il n'est pas revenu sur cette affirmation au cours du procès en dépit des témoignages et éléments matériels qui contredisaient cette version.


Dispute fatale avec sa femme


Alain Faury Santerre a des antécédents judiciaires de vols avec effraction. Sa vie a démarré sur une enfance calme et une bonne scolarité, mais reste marquée par une succession de mensonges qu'il sert à ses interlocuteurs, proches ou moins proches.


A Françoise Gallen, une sexagénaire rencontrée six mois plus tôt dans un supermarché et très amoureuse de lui, il raconte qu'il a un appartement dans un beau quartier de Nantes. En réalité il vit d'expédients et n'a pas de domicile.


Il s'installe chez elle. Elle... lire la suite de l'article sur Libération.fr
http://www.liberation.fr/societe/01012320659-reclusion-a-perpetuite-pour-l-homme-aux-valises-macabres

Nantes: la prison à perpétuité requise contre l'homme aux "valises macabres"

L'avocat général a requis la réclusion criminelle à perpétuité avec période de sûreté de 22 ans jeudi à l'encontre d'Alain Faury Santerre, qui a reconnu avoir tué et découpé sa compagne, en juin 2008, avant de la jeter avec deux valises dans des rivières nantaises.
L'avocat général Jean-Bastien Risson a demandé qu'il soit jugé coupable "d'assassinat" et d'"atteinte à l'intégrité d'un cadavre".
Tout au long des débats entamés lundi, la question de la préméditation est restée au coeur des interrogations.
Dès sa garde à vue, Alain Faury Santerre a reconnu avoir tué sa compagne Françoise Gallen, 60 ans, mais a affirmé que cela s'était passé lors d'une dispute, et qu'il ne voulait pas la tuer. Il n'est pas revenu sur cette affirmation au cours du procès même s'il a reconnu, confronté aux témoignages, certaines approximations.
L'affaire avait créé une forte émotion à Nantes au moment des découvertes.
Le 10 juin 2008, un homme découvre une valise noire échouée sur les bords de la Sèvre, à Vertou (Loire-Atlantique), une dizaine de kilomètres au sud-est de Nantes. La valise contient un corps de femme, décapité et sans les jambes.
Puis, le 13 juin 2008 un couple découvre une autre valise, verte celle-là, en bordure de l'Erdre, à Nantes-même. La tête et les jambes qui manquaient lors de la première découverte macabre s'y trouvent.
Lors de l'enquête, plusieurs personnes témoignent après avoir vu un homme à la description identique près des lieux où les valises ont été découvertes. Puis les enquêteurs retrouvent, grâce aux caméras de surveillance, l'acheteur de l'une des deux valises, qui était neuve, peu de temps avant.
Dès le 17 juin 2008, un homme né en 1959, concubin de la victime, est interpellé.
Dans les jours précédant son interpellation, Alain Faury Santerre aura parfaitement donné le change: il participe à un concours de pétanque le 7 juin, s'envoie des sms avec le portable de la défunte plusieurs fois, et y répond, reçoit "jovial", le 10 juin, des experts chargés de métrer l'appartement en vente de la victime, qui ne remarquent rien.
http://www.leparisien.fr/nantes-44000/nantes-la-prison-a-perpetuite-requise-contre-l-homme-aux-valises-macabres-17-02-2011-1319923.php

La défense de Christian Iacono va-t-elle boycotter le procès?

18 h 30, hier, devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône. Tendu depuis le matin, le procès Iacono vire aux invectives et à la confusion. A l’issue d’un échange aigre-doux entre l’accusation et la défense de l’ancien maire de Vence, le président Patrick Vogt suspend l’audience. Les jurés se retirent, lorsque l’avocat général Laurent Mahy, reproche à Christian Iacono des commentaires inappropriés. Me Gérard Baudoux au ministère public : « Vous n’avez pas à vous adresser à l’accusé ». « Voilà des comportements de voyou(s ?), il y en a marre… » « Retirez cela immédiatement », hurle Me Baudoux. « Sinon, on quitte la barre ».


A la reprise, Laurent Mahy explique avoir visé l’accusé et non ses conseils. Mais ceux-ci ne l’en tiennent pas pour quitte.


« C’est inadmissible, une première depuis 50 ans que je porte la robe », fulmine Me Jean-Louis Pelletier qui avec son confrère prend le chemin de la sortie.


Finalement, tous deux restent à leur banc, afin de permettre l’audition d’experts parisiens dans l’obligation de rejoindre au plus vite la capitale. Mais ils menacent de boycotter les audiences à venir. « Après une rencontre demain matin (ce jeudi) avec le bâtonnier, nous déterminerons notre position. Selon toute vraisemblance, nous ne reprendrons pas le procès… »


Quand Gabriel se « décharge d’un fardeau »


Ce lourd climat témoigne d’enjeux déterminants pour l’accusé. Parmi les nombreux experts ayant examiné Gabriel Iacono, certains ont conclu sans hésitation au viol du petit garçon. De manière hâtive, comme le suggèrent d’autres médecins et le répète la défense ? Christian Iacono remet ainsi en cause la réalité des sévices allégués par son petit-fils.


Le docteur Laurence Dulière, elle, n’en doute pas. Spécialisée dans la maltraitance des enfants, au sein d’une cellule d’accueil spécialisée de l’hôpital de Reims, elle a noté à l’examen de Gabriel, « deux lésions caractéristiques de la sodomie et ne pouvant être imputées à une autre cause, telle la constipation ».


La psychologue Josiane Jouot confirme, dans son domaine, le diagnostic. « Le garçon a tout déballé, comme s’il se déchargeait d’un fardeau. Il aimait son grand-père, il ne tirait aucun bénéfice à l’accuser. Ses parents étaient effondrés. Le père m’a dit redouter les réactions de Christian Iacono. Capable, selon lui, de se suicider ou de venir à Reims tuer sa famille. »


Le docteur Béatrice Digeon et son confrère Philippe Ritter ont, eux aussi, noté « deux cicatrices attestant de sévices sexuels ».


Bataille d’experts à la barre


Médecin légiste à Nice, le docteur Ohayon aurait souhaité davantage de prudence, qui préfère évoquer des traces «compatibles» avec les déclarations de viol.


Le professeur Jean-Charles Grimaud a également réalisé une expertise « sur pièces », sans rencontrer Gabriel. « Et au vu du dossier présenté, pour le moins incomplet », il ne peut affirmer « scientifiquement qu’il y ait eu sodomie ». « Vous avez travaillé sur des photocopies noir et blanc de mauvaise qualité, vous avez lu un document dans le mauvais sens », rétorque à la partie civile Me Stéphane Choukroun.


Pour les professeurs Rautureau et Cargill, entrés en scène seulement en 2005, il n’existe donc aucune « preuve définitive ». Des investigations plus approfondies auraient-elles dû intervenir dès le dépôt de plainte ? « C’est peut-être une question d’éthique » avance le président. Jusqu’où peut-on aller dans les examens, souvent très intrusifs, des victimes ?


http://www.nicematin.com/article/faits-divers/la-defense-de-christian-iacono-va-t-elle-boycotter-le-proces

Valises macabres : crime passionnel ou préparé ?

La cour d'assises juge jusqu'à vendredi Alain Faury-Santerre, accusé d'avoir tué et découpé sa compagne. Après sa personnalité lundi, les jurés ont examiné, hier, le scénario du crime.
La scie utilisée pour découper le corps de Françoise Gallen a été achetée le 5 juin 2008 à Nantes. Cette certitude imprimée dans la mémoire d'une caisse enregistreuse alimente les débats de la cour d'assises. Quelle importance ? Déterminante. Si Alain Faury-Santerre a tué sa compagne le 4 juin, comme il le prétend, alors sa version du crime passionnel peut tenir la route. Il évoque une dispute envenimée, des coups échangés. Il jure avoir tué sans le vouloir avant de se débarrasser du corps le plus affreusement du monde.


En revanche, si la scie a été achetée avant la mort de Françoise Gallen, alors Alain Faury-Santerre s'expose à une peine plus lourde. Celle d'un jury condamnant un crime froidement préparé, loin du geste désespéré d'un amoureux dépassé par les événements.


Pour forger leur conviction et en l'absence de témoins, les jurés vont devoir choisir. D'un côté, la puissance de la science, de la médecine. Plusieurs légistes, catégoriques, datent la mort de Françoise Gallen du 7 ou 8 juin. Soit deux jours après l'achat de la scie, mais aussi de sacs poubelles de 200 litres et de gants par Alain Faury-Santerre.


Scénario ou pas ?


De l'autre, il y a le témoignage humain, avec ses faiblesses ou sa force de conviction. « C'est le 4 juin, je ne changerai pas de déclaration », a répété l'accusé une bonne dizaine de fois hier. De petits indices cohabitent. Le chef enquêteur des gendarmes, soucieux des preuves, l'admet : « Il n'y a pas d'élément tangible pour dire qu'elle était vivante le 6 ou 7 juin. » Passé le 4 juin, Françoise Gallen n'a plus téléphoné, a raté un rendez-vous médical, n'a plus sorti son chien...


Au centre de ce tableau noir, demeure Alain Faury-Santerre. Le grand bonhomme traverse l'audience comme un sac de sable. À l'émotion qui emplit la salle, aux vives attaques des avocats, aux expertises des médecins, il répond invariablement de sa petite voix monocorde. Il est pressé de questions. Pourquoi a-t-il pris le risque de traverser la ville avec une lourde valise en plein jour ? Pourquoi avoir fait un esclandre pour négocier le prix de la valise achetée sous l'oeil des caméras d'un supermarché ? Pourquoi avoir fait visiter, avec calme, l'appartement de Françoise Gallen (où il restait encore une valise) le 10 juin ? Pourquoi, enfin, être revenu sur les lieux de découverte de la seconde valise, provoquant sa perte ? Il tire argument de tant d'incohérences : « Si c'était un scénario, calculé, millimétré, ce ne serait pas logique, souffle-t-il. Mais ce n'était pas un scénario. » Autrement dit, c'est un crime passionnel.


On peut voir les choses autrement, selon la suggestion d'un psychologue. Alain Faury-Santerre a certes tout fait pour dissimuler son acte (jusqu'à brûler les empreintes de la victime) mais, dans le même temps, « il cherchait à se faire prendre ».


http://www.20minutes.fr/article/671249/nantes-valises-macabres-assises

mercredi 16 février 2011

Loire. Le boulanger accusé de meurtre devant la cour d’assises de la Loire

Une nouvelle session de la cour d’assises de la Loire s’est ouverte hier, avec le procès à huis clos d’un homme de 22 ans accusé de viols sur sa demi-sœur (lire nos éditions d’hier). Cinq autres affaires seront jugées d’ici le 4 mars.


17 et 18 février : accusé de viols sur ses nièces
Un homme de 45 ans demeurant à Bonson (1) est accusé de viols et d’attouchements sur ses trois nièces. Les faits se seraient produits dans l’Hérault et la Haute-Savoie, entre 1992 et 1998, alors que les victimes étaient mineures.


Le mis en cause ne reconnaît qu’un rapport « consenti » avec l’une de ses nièces de 15 ans. Il sera défendu par M e Corinne Béal-Cizeron, le ministère public sera représenté par M. Belperron, et les parties civiles par M e Jean-Pierre Palandre.


21 au 23 février : jugés pour le braquage de la bijouterie Martin
Le 6 août 2009, trois individus braquent la bijouterie Martin à La Talaudière. Ils ligotent le gérant avant de faire main basse sur des bijoux. Dans leur fuite, l’un d’eux tire sur un policier municipal avec un pistolet à gaz lacrymogène. Deux d’entre eux seront interpellés le lendemain dans l’Aveyron. Il s’agit d’Ashot Hovanissian et de Nougi Ozdanaev. Le premier, ressortissant arménien, sera défendu par M e Laurence Florindi-Daurat ; le second, Russe, par M e Alain Faure. L’accusation sera représentée par Mme Furstoss, et les parties civiles par M e Pierre-Henry Fournier et M e Françoise Bouthier.


28 février au 2 mars : le boulanger accusé de meurtre
Le fait divers avait ému tout le quartier de Montreynaud. Le 14 mai 2008, Jérôme Mounier, qui tient la boulangerie située dans le supermarché Norma, reçoit la visite d’une ex-employée. Celle-ci conteste les conditions dans lesquelles elle a été licenciée. Enervé, le boulanger se saisit d’un pied-de-biche pour la frapper à la tête. Puis il l’étrangle avec une cordelette et va jeter son corps près d’une décharge dans le Pilat. C’est la famille de la victime, inquiète de ne pas la voir revenir, qui va alerter la police. Jérôme Mounier sera interpellé le lendemain, après la découverte de traces de sang dans son magasin. Il reconnaîtra rapidement les faits, et est en détention provisoire depuis. M e Daniel Dupuy assurera sa défense, tandis que M es Marie-Cécile Poiteau et André Buffard représenteront les intérêts de la famille de la victime. M. Chassaigne occupera le siège de l’avocat général.


Deux autres affaires de viols sur mineurs
La cour d’assises devra aussi se prononcer sur le cas d’un homme accusé de viols sur son cousin, alors que tous deux étaient encore mineurs (les 3 et 4 mars). Et une affaire déjà jugée à Lyon sera étudiée en appel (les 24 et 25 février) : deux hommes accusés de viols sur mineur, pour des faits s’étant produits à Lyon et en Guadeloupe.


http://www.leprogres.fr/loire/2011/02/16/le-boulanger-accuse-de-meurtre-devant-la-cour-d-assises-de-la-loire

Affaire "des valises":"il n'y a plus de logique quand on a tué" dit l'accusé

"Il n'y a plus de logique quand on a tué": Alain Faury-Santerre, qui a reconnu avoir découpé sa compagne qu'il venait d'étrangler avant de cacher son corps dans des valises, n'a pu expliquer son geste devant la cour d'assises de Loire-Atlantique qui le juge depuis lundi.
Calmement, poliment, cet homme de 52 ans répond aux questions et raconte comment, en juin 2008, il a étranglé sa compagne de 60 ans et découpé son corps pour le faire disparaître
On s'est disputé à propos de sa fille. Après, elle est partie à insulter tout le monde dans tous les sens. Elle m'a donné des coups (...) J'ai dû être violent, c'est allé tellement vite", raconte l'accusé.
Sa compagne, Françoise Gallen, succombe à une strangulation. "A ce moment-là, vous auriez pu appeler la police", interroge le président de la cour.
"Je sais bien l'horreur de ce que j'ai fait. Mais vous dire pourquoi j'ai agi comme ça après, j'en suis incapable. Il n'y a plus de logique quand on a tué", répond l'accusé, décrit comme un garçon "calme, doux, affectueux" lors de la première journée de son procès, lundi.
Après avoir étranglé Françoise Gallen, Alain Faury Santerre avait acheté une scie et une grande valise, dont il a négocié le prix. Au petit matin du 9 juin 2008, sur le sol de la chambre, il avait découpé le corps de sa compagne, rencontrée dans un supermarché six mois plus tôt. "Cela s'est fait sans effort", avait-il expliqué aux enquêteurs.
Une valise noire contenant un corps de femme, décapité et sans les jambes, avait été découverte le 10 juin 2008 sur les bords de la Sèvre, à Vertou (Loire-Atlantique), une dizaine de kilomètres au sud-est de Nantes.
Puis, le 13 juin 2008 une autre valise, verte celle-là, était trouvée en bordure de l'Erdre, à Nantes. La tête et les jambes qui manquaient lors de la première découverte macabre s'y trouvaient.
"A la lecture des faits, je m'attendais à trouver quelqu'un de psychotique", a dit à la barre un expert psychiatre. "Or, nous avons réussi à échanger sur les faits avec une certaine bonhomie", s'est-il étonné.
Le procès est prévu jusqu'à vendredi. Une demande de renvoi, exprimée lundi par la défense qui a dit craindre un parasitage par l'affaire Laetitia, a été jugée inopportune par le président
http://www.leparisien.fr/nantes-44000/affaire-des-valises-il-n-y-a-plus-de-logique-quand-on-a-tue-dit-l-accuse-15-02-2011-1317877.php

Cet homme si banal a découpé sa compagne

Alain Faury-Santerre est jugé aux assises pour avoir tué Françoise Gallen avant de se débarrasserde son corps dans deux valises, à Nantes. Les experts peinent à expliquer ce geste « monstrueux ».
Tout le monde voudrait qu'un expert psychiatre soit capable de dire aux jurés de la cour d'assises quelque chose de rassurant. Du genre : cet homme a découpé sa compagne après l'avoir tuée, on pouvait le redouter compte tenu de sa dangerosité, c'est typique de sa maladie, etc. Mais Alain Faury-Santerre est tout le contraire du monstre qu'on imagine. Monsieur-tout-le-monde. « Gentil », « doux », « bon », « intelligent »... Au pire, cet homme est taxé d'être « menteur ».


Les psys calent. « Je m'attendais à rencontrer un psychotique, confesse le psychiatre Vincent Alric. Mais ce qui est surprenant, c'est que je peux discuter avec lui comme avec vous ! Il a commis l'insupportable et on arrive à échanger avec lui avec une certaine... bonhomie. Il reste des zones d'ombres. »


Les experts mettent en lumière la confondante banalité de ce quinquagénaire. « Aucune pathologie ne peut expliquer les faits », poursuit le médecin. La mère de l'accusée, elle-même, avait déclaré aux gendarmes : « Un meurtre, on peut encore l'expliquer. Mais ce qu'il a fait après, c'est impossible. » L'accusé, plongé dans le dossier, en cellule depuis deux ans et demi, ne dit pas autre chose. « Je ne me l'explique pas. »


Alain Faury-Santerre prétend avoir tué Françoise Gallen, l'enseignante retraitée avec qui il vivait, lors d'une dispute. Embarrassé par le corps, il aurait décidé de le découper pour le mettre dans deux valises jetées dans des rivières nantaises.


À défaut d'éclairer ces actes, les psys savent donner un sens au geste. S'en prendre à l'intégrité d'un cadavre nécessite de gommer l'humanité de la victime. « Il ne l'a plus considérée comme un corps humain, mais comme quelque chose dont il fallait se débarrasser », avance le psychiatre. Un psychologue y voit un « déni de réalité » qui confine à la « psychose » : « Faire disparaître le corps, c'est effacer le sentiment de faute. »


La certitude, c'est la violence inouïe du traumatisme pour l'entourage. « L'humiliation, la transformation du corps en un simple objet, c'est du mépris, souligne un psychologue. Comme si la victime n'avait jamais existé. »
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Cet-homme-si-banal-a-decoupe-sa-compagne-_3636-1695213_actu.Htm?xtor=RSS-4&utm_source=RSS_MVI_ouest-france&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS

mardi 15 février 2011

Des aveux mais pas de cadavre

Justice Un homme de 59 ans meurtrier présumé de son gendre en 1998, s'expliquera devant la cour d'assises du 9 au 12 mai.




Il n'y a pas de crime parfait, il n'y a que des crimes impunis. Cette formule aurait pu s'appliquer au meurtre de Thierry Biele-Bidalot, un père de famille âgé alors de 34 ans. Des faits qui remontent au mois de septembre 1998. Il était d'origine tarbaise et domicilié à Ger avec sa compagne et son petit garçon. Il avait disparu sans laisser de traces. Dix ans après, le dossier a été « réactivé » par un coup de théâtre. Un scénario qui aurait pu inspirer les auteurs de la série Cold Case, affaires classées. Dix ans après, le meurtrier présumé de Thierry Biele-Bidalot a été démasqué.


Un secret bien gardé


Si un homme, presque sorti de nulle part, ne s'était pas présenté, le 11 août 2008 au commissariat de police pour signaler la disparition d'un de ses amis, en l'occurrence Thierry Biele- Bidalot, ce crime serait resté impuni. Il serait resté aussi le secret bien gardé de quatre membres d'une famille domiciliés dans la plaine de Nay.


Un incroyable concours de circonstance.


Cet homme qui se présente au poste de police ce jour la, a perdu de vue son associé, celui avec lequel dix ans auparavant il faisait des affaires et multipliait comme lui des allers-retours entre la France et l'Afrique. Ils s'étaient lancés tous les deux dans le commerce de voitures utilitaires entre la France, la Mauritanie et le Sénégal. Il s'en inquiète.


Garde d'enfant


Débute alors, pour les enquêteurs de la sûreté départementale une difficile enquête. Celle-ci aboutira, le 29 mai dernier, à la mise en examen et au placement sous contrôle judiciaire du beau-père du défunt, un homme âgé de 59 ans. Le quinquagénaire passera des aveux complets. Un petit garçon âgé de 2 ans, était au coeur du différend qui l'opposait à son gendre. Il se disputait la garde de l'enfant avec sa compagne. La victime menaçait de partir en Afrique avec le bambin. Le drame se serait déroulé au cours d'une violente dispute.


Pas de cadavre


En dépit des indications du meurtrier présumé, le corps de la victime, enterré dans un champ de maïs à Ger, n'a jamais été retrouvé. Cette affaire sera examinée, du 9 au 12 mai prochain devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques. Quatre jours qui permettront peut-être d'apporter quelques éclaircissements sur les circonstances qui ont entouré la mort de Thierry Bielle Bidalot. L'auteur présumé de cet homicide affirme lui avoir asséné un coup de masse au niveau de la tête, au cours d'une bagarre. Ses proches assurent que la victime a essuyé le coup meurtrier pendant son sommeil. Le procureur de la République, Jean-Christophe Muller, soutiendra l'accusation. Me Christophe Arcaute défendra les intérêts de la famille du défunt et de son fils. Mes Sagardoytho et Marco assureront la défense du grand-père : « Ce drame s'est joué chez d'honnêtes gens. Que justice passe sans les massacrer. Le poids de ce lourd secret de famille les a durablement éprouvés » plaident déjà les deux avocats. Évelyne Lahana
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