vendredi 31 janvier 2014

Un an de prison ferme pour le séquestreur de Laubadère

Le jeune homme qui a séquestré son cousin et un ami dans la nuit du 26 au 27 janvier, à Laubadère, a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis. Une déception sentimentale et des traumatismes liés à l’enfance expliqueraient ce geste.
On a frôlé le pire, dans la nuit du 26 au 27 janvier, dans un pavillon, cité Laubadère à Tarbes. Comme nous l’avions relaté dans nos précédentes éditions, un jeune homme comparaissait hier après-midi, devant le tribunal correctionnel, pour avoir séquestré une quinzaine de minutes son cousin et un ami voisin qu’il a menacés de mort. Le jeune homme explique ce geste par des relations houleuses avec sa compagne. Le 24 décembre 2013, il la frappe même avec sa ceinture et pointe son fusil sur elle en la menaçant de mort , comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises par le passé, notamment en 2006 où il a été condamné pour violences sur conjoint.
Puis, il part en vacances au Portugal mais à son retour du pays, sa compagne a quitté le domicile du couple quelques jours après avoir déposé une main courante au commissariat. Pour se venger de son départ, il décide de la priver de leur véhicule en imaginant un scénario assez machiavélique. Il commandite un vol, puis la destruction par incendie de la voiture et dépose une fausse déclaration de vol au commissariat de Tarbes, le 25 janvier 2013, 24 heures à peine avant la séquestration. Cette nuit-là, l’accusé passe un coup de fil à son voisin et ami et lui dit qu’il veut se suicider. Ce dernier déboule dans sa maison et le trouve le fusil sous le menton. Il pointe l’arme sur lui et son cousin et leur dit qu’il va les tuer. Il colle même le fusil contre le front de son voisin.
La présidente Élisabeth Gadoullet relate le témoignage de ce dernier : «J’ai eu très peur et j’ai commencé à pleurer. Il ne cessait de répéter que je savais où était sa compagne».
Après avoir demandé à son ami de téléphoner à sa compagne à qui il a réitéré ses menaces de suicide, dans un nouvel accès de folie, l’accusé tire un coup de feu. «Je ne peux pas vous dire s’il m’a visé ou s’il a volontairement tiré au-dessus de ma tête», a témoigné l’ami voisin lors de son audition. «C’est sur le coup des nerfs. Je n’avais pas envie de faire de mal à qui que ce soit», se défend l’accusé. Mais lors de l’interpellation, quand les policiers lui demandent s’il est armé, celui-ci nie. Ils découvrent alors sous le coussin d’un fauteuil 33 cartouches, dans son garage un cache pour lunette de visée et une culasse et dans le compartiment du moteur d’une vieille voiture, une carabine 22 Long Rifle. Les policiers convainquent le jeune homme de les accompagner à l’hôpital. Mais devant son état d’excitation, auquel vraisemblablement la consommation de stupéfiants n’est pas étrangère, le personnel est obligé de le sangler. Il profite même de leur absence pour s’enfuir et se précipite à son domicile pour tout casser. Après une absence de quelques heures, il sera interpellé à son retour. L’expertise psychiatrique et l’enquête de personnalité mettent en avant «une enfance difficile», liée en particulier à une maltraitance familiale et à l’absence de ses parents qui se sont séparés lorsqu’il était enfant.
Comme le souligne le procureur de la République : «Mais ce n’est pas parce qu’on a connu de grandes difficultés qu’on prend forcément une arme en menaçant de mort un membre de sa famille et un ami et qu’on frappe sa compagne (...). Ces deux personnes ne portent pas plainte parce qu’elles considèrent que vous êtes malade. Mais on a évité le pire. Vous auriez pu trembler, avoir un mauvais geste et le coup partait dans la tête». Il requiert «une peine mixte» de 18 mois de prison dont 6 avec sursis et une mise à l’épreuve sur 2 ans avec obligation de travail et de soins, interdiction de rencontrer la victime et mandat de dépôt à l’audience.
Outre «les violences de son enfance» et la fragilité de son client, l’avocat de la défense a plaidé «les regrets et les remords» formulés par son client, gage selon lui qu’il ne recommencera pas. Le tribunal a condamné le jeune homme à 3 ans de prison dont 2 avec sursis et mise à l’épreuve pendant 24 mois avec obligation de travail, de soins, de résidence, interdiction de détenir une arme et d’entrer en relation avec les victimes.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/31/1807417-un-an-de-prison-ferme-pour-le-sequestreur-de-laubadere.html

jeudi 30 janvier 2014

Meurtre de Gilles Andruet : Sacha Rhoul acquitté

Le Franco-Marocain Sacha Rhoul a été acquitté jeudi par la cour d'assises de l'Essonne du meurtre de Gilles Andruet, un champion d'échecs tué à coups de batte de baseball en août 1995.
Sacha Rhoul, 42 ans, encourait 30 ans de prison. "C'est un gros soulagement pour moi, ma famille, mes enfants, qui vont grandir avec un père innocent", a-t-il déclaré à l'issue du verdict.
 

Procès Andruet: Sacha Rhoul fait bonne figure

Voix fluette, formules mielleuses, le Franco-marocain Sacha Rhoul s'évertue à faire bonne figure devant la cour d'assises de l'Essonne qui le juge depuis lundi pour le meurtre en 1995 du champion d'échecs Gilles Andruet.

Le père de la victime, Jean-Claude Andruet, qui avait confié à l'Agence France-Presse quelques jours avant l'ouverture du procès être "convaincu de sa culpabilité" est surpris. "Il n'est pas comme je l'imaginais... il présente bien", admet-il. A 42 ans, le Franco-marocain offre l'apparence d'un jeune homme. En pantalon de ville et pull-over, ses vêtements sont aussi sombres que ses cheveux, noir corbeau. D'une voix fluette et suave, il articule à l'extrême les mots, ponctuant ses réponses d'un "tout à fait, Madame la présidente", ou d'un "absolument, Maître", soucieux à l'évidence de présenter une image lisse devant les jurés.

Né dans un milieu très aisé, Sacha grandit dans les beaux quartiers parisiens. Ses parents se séparent quand il a 14 ans. Sacha répète à l'envi qu'il est beaucoup plus proche de son père, ex-impresario de Johnny Hallyday, que de sa mère, qui aurait pu "se livrer à des activités prostitutionnelles". A 18 ans, sans le bac, le jeune homme reprend le Golf de l'Etoile, un club de sport sur l'avenue de la Grande-Armée. L'endroit, "sur le toit d'un immeuble, avec une vue sur le tout-Paris" attire assez vite les "people" de la capitale, profitant du carnet d'adresses du père, Alexandre Rhoul.

C'est autour du Golf de l'Etoile que gravitent tous les protagonistes de l'affaire Andruet: Joseph Liany, son oncle, a été condamné pour le meurtre de Gilles puis acquitté, Franck Liany, son cousin, a été condamné en 2003 à sept ans de prison pour recel de produit d'un meurtre, enfin son ami Loïc Simon, également mis en cause dans le meurtre, était serveur au Golf de l'étoile avant de se suicider. A l'époque, le jeune Sacha arbore des cheveux longs, gominés, et connaît un certain succès auprès des femmes, décrit par plusieurs témoins comme "un beau gosse". Sur une des photos présentées pendant les débats, il apparaît un collier tribal autour du cou, il n'est alors qu'un jeune homme qui "aime faire la fête".

En 1998, Sacha part s'installer au Maroc et reprend ce qu'il appelle "une maison familiale", à Marakech. Il s'agit du palais Rhoul, un somptueux hôtel cinq étoiles, affichant des nuitées à 500 euros, où se cotoient artistes, sportifs et personnalités du showbiz. C'est là qu'il rencontre son épouse, Fanny, originaire de Dunkerque - où il vit à présent - avec qui il a eu deux enfants de 6 et 8 ans, tous deux nés au Maroc.

Un ADN pour deux

Fin 1995, Loïc Simon aurait avoué à un de ses amis avoir été payé pour tuer à coups de batte de baseball un joueur d'échecs, un meurtre qui aurait été commandité par "Sacha et Liany". Outre ce témoignage, c'est une trace ADN partielle, retrouvée sur le drap recouvrant le corps de Gilles Andruet, qui oriente l'enquête sur Sacha Rhoul et son oncle Joseph Liany. Ce dernier, condamné en première instance, a été ensuite acquitté. Interrogé par la Cour, Liany se dédouane: "vu que l'ADN appartient soit à mon neveu soit à moi, ça peut être éventuellement lui, mais certainement pas moi". Sacha, lui, charge son oncle: "c'est une pourriture, capable de vendre sa mère pour aller jouer".

Rattrapé par l'affaire en 2006, Sacha Rhoul a été condamné par défaut à quinze ans de prison alors qu'il se trouvait au Maroc, puis extradé vers la France, en mars 2010, avant d'être placé sous contrôle judiciaire. Se posant en rupture avec un passé de jet-setter parisien, celui qui se présente aujourd'hui comme un courtier d'assurances indique qu'il ne boit pas et ne fume pas.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/30/97001-20140130FILWWW00051-proces-andruet-l-accuse-rhoul-fait-bonne-figure.php

Montauban. Incarcéré depuis 1986 pour braquages, Philippe "ne veut pas mourir en prison"

Le procès en appel qui s’ouvre ce matin devant la cour d’assises n’aurait rien d’exceptionnel à justement être évoqué devant la juridiction montalbanaise. Sauf que le prévenu l’est à plus d’un titre. Philippe Lalouel 46 ans est incarcéré depuis 1986. Il avait juste 19 ans lorsqu’il pénétra pour la première fois dans l’univers carcéral. Et depuis il ne l’a quitté qu’à une seule reprise en 2010 pour une conditionnelle au cours de laquelle il rechuta.
De retour en prison il continua alors de purger une peine incompressible qui s’achèvera en 2019. Mais voilà, qu ‘en décembre 2012 devant la cour d’assises de Haute-Garonne il a écopé de 20 ans pour quatre hold-up (notre encadré). Ce qui devrait le condamner à rester dans une maison d’arrêt jusqu’en 2 039. Un record à n’en pas douter (1) surtout pour quelqu’un qui n’a jamais blessé ou plus quiconque.
Depuis le verdict de la cour d’assises de Toulouse un comité des amis de Philippe s’est constitué avec des journalistes, réalisateurs, la compagne du détenu (Monique) et aussi notamment Act’up Sud-ouest. Ensemble avec la nouvelle avocate du prévenu Delphine Boessel du barreau de Paris ils vont durant deux jours tenter d’éviter que le coupable soit condamné à «une peine d’élimination sociale».

Séropositif depuis 27 ans

Car Philippe Lalouel blessé par un policier, lors d’un braquage à Marseille en 1986, est transfusé à l’hôpital. Où en pleine affaire du sang contaminé il contracte le VIH.Depuis le traitement lourd inhérent à cette tri thérapie, fait de ce prisonnier atteint du Sida un mort en sursis. Ne sachant pas s’il va en réchapper par deux fois dans les années quatre-vingt-dix il s’évade, commet plusieurs vols sans violence et voit son compteur de condamné augmenter jusqu’en 2019. Ce ne sont pas les faits en eux-mêmes qui sont contestés mais l’univers confiné dans une cellule avec des soins parfois à minima alors qu ‘ il pourrait bénéficier d’un autre statut.
Tout cela justement faisait l’objet hier d’un point presse organisé par son comité de soutien : «On ne veut pas que Philippe écope d’une peine d’élimination sociale». Lui d’ailleurs ainsi que le disait sa compagne Monique qui l’a visité il y a peu à Seysses affirmait : «J’ai espoir. Je ne veux pas mourir en prison, je veux vivre libre». Il appartiendra à la cour et aux jurés de décider en leur âme et conscience.
(1) Vendredi dernier on a libéré à Fresnes Philippe El Shennawy qui était incarcéré depuis 38 ans pour des braquages. Il y a à l’heure actuelle plus de 1 000 détenus purgeant des longues peines. Trois sont derrière les barreaux depuis au moins 40 ans. Maurice Gateau 77 ans, qui le 6 avril 1965 tua un agent de la force publique.
André Pauletto 77 ans incarcéré à Caen pour avoir tué sa femme en 1967, puis à sa libération conditionnelle en 1977 il tua sa fille. Il fut condamné à la peine capitale et à 47 ans fut sauvé de la guillotine par l’abolition de la peine de mort adopté grâce à Robert Badinter. Enfin Serge Lebon un Réunionnais qui tua son père à l’âge de 19 ans est détenu depuis 42 ans et a séjourné dans neuf prisons différentes.

En 2010, il cosigne quatre braquages en Comminges

Michel Gallia l’ex chauffeur de bus de la SEMVAT,flambeur au Casino de Salies-du-Salat (qui n’a pas fait appel de ses huit ans de condamnation ) rencontre en 2010 Philippe Lalouel, un grand maigre. Entre deux cafés, et trois passages aux machines à sous, les deux nouveaux copains ont pensé attaques à main armée. La peur au ventre selon Michel Gallia, Lalouel et lui sont donc «montés» au braquage. Et le duo a volé des voitures. Avant de tomber entre les mains de la police judiciaire. Le groupe de répression du banditisme les a serrés en flag, le 23 avril 2010, après une attaque manquée à La Poste de Noé.
Au total on reproche à ce duo quatre faits .«Un mode opératoire simple, identifiable et superposable ! Et vous n’avez pas fait très compliqué. Vous braquiez autour de Cazères, là où vous habitiez», constate d’ailleurs le président Cousté lors du procès d’assises de décembre 2012 à Toulouse . «On partait et on faisait là où on allait», répond Michel Gallia. Vision peut être réductrice de trois mois de dérive . Deux attaques réussies à Mazères-sur-Salat le 27 février 2010 et à Mane, le 20 mars, permettent aux deux hommes de rafler plus de 20 000 €.
À Labarthe-Inard puis à Noé, le 23 avril leurs attaques sont des échecs et l’arrestation immédiate.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/30/1806417-philippe-ne-veut-pas-mourir-en-prison.html

mercredi 29 janvier 2014

Alsace: procès en appel pour un jeune parricide

Un homme de 26 ans, condamné début 2013 à 20 ans de réclusion pour avoir tué au couteau, à la hache et au marteau son père décrit comme tyrannique, est rejugé à partir de demain à Colmar.

Lors de son premier procès, à Strasbourg,
Frédéric Bohnert avait expliqué son geste par la nécessité de se "protéger", mais aussi de protéger sa mère, contre les multiples violences verbales et psychologiques infligées par son père. Il avait expliqué comment, après des années de souffrance, il avait décidé de tuer Robert Bohnert, un comptable à la retraite de 68 ans, un soir de novembre 2010 au domicile familial de Schiltigheim (banlieue de Strasbourg).

L'un des enjeux de ce deuxième procès, qui se tient les deux prochains jours  devant la cour d'appel du Haut-Rhin, sera de faire en sorte que les jurés "entendent cette souffrance", et ne retiennent "pas seulement l'horreur des faits", a expliqué Me Jocelyne Klopfenstein, l'avocate de Frédéric Bohnert. La peine de 20 ans infligée en première instance - alors même que le ministère public n'avait requis que 15 ans - est "infiniment trop sévère, il ne méritait pas ça", a martelé l'avocate.

Au procès de Strasbourg, les témoins avaient décrit l'accusé comme un jeune homme timide, sérieux, immature et non violent.
Une experte psychiatrique avait même affirmé aux jurés que Frédéric Bohnert n'avait "pas (eu) le choix". "Il fallait qu'il tue le tyran pour pouvoir exister, pour pouvoir vivre", avait-elle dit.
"On vivait dans la terreur"

L'accusé avait raconté une enfance marquée par l'indifférence du père. Le procès avait mis en lumière un huis clos familial entre un père autoritaire et insensible, une mère soumise et terrorisée et un fils unique introverti et solitaire, ignoré par son père et couvé par sa mère. "Une voix m'a dit de le tuer", avait-il assuré: il avait attendu qu'il soit couché pour le frapper mortellement à des dizaines de reprises. Sous la violence des coups, le père lui avait crié: "Arrête, tu vas aller en prison!" "Je lui ai dit que la prison serait mieux que l'enfer que je vivais depuis 23 ans", c'est-à-dire depuis sa naissance, avait raconté le fils.

Lors du premier procès, Frieda Bohnert, mère de Frédéric et veuve de Robert Bohnert, était venue soutenir son fils. "On vivait dans la terreur" avait-elle témoigné. A l'inverse, pratiquement personne n'était venu défendre la mémoire de la victime, dans ce procès sans partie civile.

Après plus de trois ans de prison, Frédéric Bohnert a commencé à évoluer, assure Me Klopfenstein. "Il peut désormais considérer son père autrement que comme un tyran, il peut dire 'mon père'"."C'est un gamin touchant, en grand désarroi", conclut l'avocate.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/29/97001-20140129FILWWW00351-alsace-proces-en-appel-pour-un-jeune-parricide.php

Jean-Claude Andruet, en quête de vérité depuis 19 ans sur le meurtre de son fils

Depuis 19 ans, le champion de rallye Jean-Claude Andruet s’évertue à découvrir la vérité sur la mort de son fils Gilles, génie des échecs tué en août 1995, sur fond de dettes de jeux. le 2e jour du procès de Sacha Rhoul s’ouvre aujourd’hui
«J’ai eu Gilles à 17 ans», raconte Jean-Claude Andruet au deuxième jour du procès à Evry de Sacha Rhoul, un ancien jet-setteur franco-marocain accusé d’avoir participé au meurtre de son fils.
A 73 ans, l’homme aux cheveux grisonnants se rappelle l’enfance heureuse de son fils aîné: «J’étais à la fois son père - et ce n’est pas parce que j’étais jeune que je n’avais pas d’autorité - et un copain».
Dès qu’il rentre de ses compétitions internationales, Jean-Claude Andruet, séparé de la mère de Gilles quand celui-ci avait neuf ans, se précipite voir son fils. Dans sa carrure légèrement voûtée, on devine le corps de l’ancien sportif.
Le pilote automobile dispute à l’époque de nombreuses courses, de Monte-Carlo aux 24 heures du Mans. Son ami Jacques-Marie Bourget, journaliste à Paris-Match, parle d’un «type capable, en pleine course, d’aller dans les champs pour éviter un chat ou un chien».
Celui qu’on surnomme «La Panique» dans le milieu automobile commence à travailler comme représentant dans l’industrie. Dès l’achat de sa première voiture, à 18 ans, il se passionne pour la course automobile.
«Je m’entraînais avec mon Audi, et puis je me suis lancé en 1965, j’ai été sacré champion de France des aspirants», se souvient-il avec fierté.
Mais dès qu’il évoque son fils Gilles, le regard de Jean-Claude Andruet se brouille, la voix se casse.
Le vainqueur du rallye Monte-Carlo 1973 évoque un enfant «tranquille, brillant à l’école, doux»: «je n’ai jamais vu quelqu’un avec un tel cerveau». Gilles sera consacré grand maître international d’échecs en 1982 et champion de France en 1988.

Fils prodigue

Fort de son don pour le calcul et d’une mémoire infaillible, Gilles commence à jouer au black-jack. «Au début du jeu, la chance lui a souri. Il avait gagné plus de 600.000 francs une fois... C’est quand il a touché à la drogue qu’il a changé...».
Le champion d’échecs accumule les dettes et les contraventions - reçues par son père qui a la voiture à son nom.
Face à cette fièvre du jeu, Jean-Claude Andruet se fâche: «pendant trois ans, nous ne nous sommes plus parlé, je ne sais pas ce qu’il a fait». Et puis un jour, le fils prodigue insiste pour parler à son père.
Ce dernier accepte de le rencontrer le lendemain. Gilles lui confie ses soucis d’argent et il se réconcilient. Ce sera la dernière fois qu’ils se voient, un mois avant le meurtre.
Le cadavre de Gilles, 37 ans, est retrouvé le 22 août 1995 enveloppé dans une alèse imbibée de sang et baignant dans l’Yvette, un cours d’eau de l’Essonne.
Au cours de l’enquête, les soupçons se posent sur trois hommes: Joseph Liany condamné en 2003 avant d’être acquitté en appel, Loïc Simon, qui s’est donné la mort, et Sacha Rhoul, le neveu de Joseph Liany.
«C’est la première fois que je vois Sacha Rhoul», indique Jean-Claude Andruet en marge du procès.
Le champion de rallye s’est battu pour obtenir que celui-ci comparaisse devant la justice française pour le meurtre de son fils. En fuite au Maroc lors d’un premier procès et condamné à 15 ans de prison en son absence, Sacha Rhoul est extradé vers la France en mars 2010.
Aujourd’hui, face à l’accusé, le père de la victime ne sait plus quoi penser: «il y a de fortes probabilités pour que le troisième homme soit Sacha, mais vous savez, je suis naïf, et en cela, Gilles tenait de moi».
Devant la cour d’assises de l’Essonne, l’avocat général ne cesse de rappeler la douleur de ce petit homme massif sur le banc des parties civiles, qui semble porter la mort de son fils sur ses épaules et qui, parfois, a le regard dans le vague.

http://www.leprogres.fr/france-monde/2014/01/29/jean-claude-andruet-en-quete-de-verite-depuis-19-ans-sur-le-meurtre-de-son-fils

mardi 28 janvier 2014

A Nice, 500.000 euros d'escroqueries avec de faux papiers

Ils sont neuf dans le box à répondre, depuis hier à Nice, d'escroqueries en bande organisée, de faux et usage de faux. Cinq hommes et quatre femmes. Pour la plupart brésiliens, cap-verdiens ou congolais. Trois suspects sont en fuite. Cinq comparaissent libres.
Le président du tribunal correctionnel, David Hill, a prévu cinq jours pour juger cette affaire tentaculaire, née d'une simple plainte de la société d'autoroute Escota.
« Cela démarre en mai 2010 quand deux abonnements de télépéage sont souscrits frauduleusement avec deux chèques volés et une fausse carte nationale d'identité portugaise», rappelle le président.
La gendarmerie du peloton d'autoroute tire le fil d'un incroyable écheveau. Les enquêteurs identifient un Brésilien, un certain Paulo Fernandes, connu sous une vingtaine d'autres noms d'emprunt. « Certains vous appellent le chef, le patron »,note le président Hill. Fernandes est aussi peu expansif à l'audience qu'il est imaginatif en escroqueries.
Des chéquiers volés au centre de tri
Près de 80 victimes, essentiellement des commerces, dans le Var et les Alpes-Maritimes, mais aussi en Normandie ou en Belgique, ont été floués par ses agissements. Préjudice total: près de 500.000 euros. Avec, comme point de départ, des chéquiers sans doute volés avec une complicité interne à La Poste.
Grâce à de faux papiers portugais, Fernandes et ses complices ouvraient ensuite des comptes où transitait l'argent, achetaient des voitures à crédit en Belgique, souscrivaient des abonnements téléphoniques... Des victimes, âgées, dont les coordonnées personnelles avaient été au préalable volées par leur femme de ménage, ont été spoliées.
L'une d'elle a perdu 125.000 euros en deux jours. À chaque fois, des petites mains contribuent au succès de l'organisation, moyennant quelques centaines d'euros. À l'instar de ce comptable niçois qui confectionnait de faux bulletins de salaires à la demande de Fernandes. « C'était pour leur faciliter l'obtention d'un logement », affirme-t-il, la main sur le cœur, à la barre.
Une conseillère en esthétique, aux fins de mois difficiles, reconnaît, elle, avoir écoulé des kits d'escroquerie. Elle aurait retiré en contrepartie environ 9 000 euros de commissions. D'autres prête-noms recevaient 30 % des sommes qui transitaient sur leurs comptes.
Une petite entreprise prospère jusqu'à ce que les gendarmes de l'autoroute enquêtent. Un travail colossal d'investigations à partir d'un simple badge de télépéage

http://www.nicematin.com/nice/a-nice-500000-euros-descroqueries-avec-de-faux-papiers.1599093.html

Leonarda : les requêtes de la famille rejetées

Leonarda Dibrani et ses proches ne peuvent pas avoir un titre de séjour en France. Ainsi en a décidé le tribunal administratif de Besançon mardi matin, quatre mois après l'expulsion contestée de la collégienne rom. Le tribunal administratif de Besançon a ainsi confirmé la légalité des refus de titres de séjour, accompagnés d'obligation de quitter le territoire français et fixant le Kosovo comme pays de retour. Les parents de Leonarda avait été expulsé le 9 octobre dernier. La décision est encore susceptible d'appel.
Le rapporteur public contre un retour de la famille. Lors de l'audience, le 7 janvier dernier, le rapporteur public s'est prononcé pour le rejet des requêtes. Le rapporteur public a estimé de son côté que le préfet du Doubs n'avait "commis aucune erreur manifeste d'appréciation sur la situation personnelle des requérants" quand il a ordonné leur reconduite à la frontière.
"Un droit essentiel à la scolarisation", selon l'avocate des Dibrani. L'avocate de la famille, Me Brigitte Bertin, a pour sa part fait valoir que six enfants du couple étaient nés en Italie et un en France, et non pas au Kosovo où ils ont été renvoyés. De retour dans ce pays, le père, Resat Dibrani, avait en effet déclaré avoir menti sur l'origine de sa famille afin d'être accueilli en France. Me Bertin a également mis en avant le "droit essentiel" de scolarisation des enfants, qui "ne seront plus scolarisés au Kosovo" alors qu'ils "avaient acquis une certaine stabilité" en France.
Leonarda Dibrani et ses proches ne peuvent pas avoir un titre de séjour en France. Ainsi en a décidé le tribunal administratif de Besançon mardi matin, quatre mois après l'expulsion contestée de la collégienne rom. Le tribunal administratif de Besançon a ainsi confirmé la légalité des refus de titres de séjour, accompagnés d'obligation de quitter le territoire français et fixant le Kosovo comme pays de retour. Les parents de Leonarda avait été expulsé le 9 octobre dernier. La décision est encore susceptible d'appel.
Le rapporteur public contre un retour de la famille. Lors de l'audience, le 7 janvier dernier, le rapporteur public s'est prononcé pour le rejet des requêtes. Le rapporteur public a estimé de son côté que le préfet du Doubs n'avait "commis aucune erreur manifeste d'appréciation sur la situation personnelle des requérants" quand il a ordonné leur reconduite à la frontière.
"Un droit essentiel à la scolarisation", selon l'avocate des Dibrani. L'avocate de la famille, Me Brigitte Bertin, a pour sa part fait valoir que six enfants du couple étaient nés en Italie et un en France, et non pas au Kosovo où ils ont été renvoyés. De retour dans ce pays, le père, Resat Dibrani, avait en effet déclaré avoir menti sur l'origine de sa famille afin d'être accueilli en France. Me Bertin a également mis en avant le "droit essentiel" de scolarisation des enfants, qui "ne seront plus scolarisés au Kosovo" alors qu'ils "avaient acquis une certaine stabilité" en France.
 

La famille de Leonarda fixée sur son retour en France ce mardi

L'affaire était devenue politique et avait fragilisé François Hollande. Quatre mois après leur expulsion vers le Kosovo, Leonarda Dibrani et ses proches seront fixés sur leur possible retour en France ce mardi matin. Le tribunal administratif de Besançon doit juger de la légalité des refus de titres de séjour, accompagnés d'obligation de quitter le territoire français et fixant le Kosovo comme pays de retour, dont ont fait l'objet les parents de l'adolescente de 15 ans le 9 octobre dernier. La décision, qui sera encore susceptible d'appel, est attendue à 9h.
Le rapporteur public chargé de proposer au tribunal une solution à l'affaire s'était prononcé pour le rejet des requêtes lors de l'audience du 7 janvier dernier. Le rapporteur public a estimé de son côté que le préfet du Doubs n'avait "commis aucune erreur manifeste d'appréciation sur la situation personnelle des requérants" quand il a ordonné leur reconduite à la frontière. 
"Rien parmi les pièces soumises (...) ne permet de déceler une quelconque illégalité dans le traitement dont ont fait l'objet les requérants par les autorités administratives", avait-il argumenté. Si le tribunal choisit de ne pas confirmer les refus du titre de séjour, il pourra soit demander au préfet du Doubs de délivrer un titre de séjour aux intéressés dans un délai d'un ou deux mois, soit exiger qu'il réexamine et statue à nouveau sur la demande des époux dans le même délai.
Leonarda veut rentrer en France "uniquement en famille"
Depuis son arrivée à Kosovska Mitrovica, au nord du Kosovo, où les Dibrani sont logés par les autorités locales, Leonarda continue de garder espoir. L'adolescente, qui avait été prise en charge par la police à la descente d'un bus scolaire le 9 octobre avant d'être expulsée, souhaite rentrer en France "mais pas toute seule, uniquement avec ma famille".
L'avocate de la famille, Me Brigitte Bertin, a fait valoir que six enfants du couple étaient nés en Italie et un en France, et non pas au Kosovo où ils ont été renvoyés. De retour dans ce pays, le père, Resat Dibrani, avait en effet déclaré avoir menti sur l'origine de sa famille afin d'être accueilli en France.
Me Bertin a également mis en avant le "droit essentiel" de scolarisation des enfants, qui "ne seront plus scolarisés au Kosovo" alors qu'ils "avaient acquis une certaine stabilité" en France. L'avocat du préfet du Doubs, Me Yves Claisse, a lui plaidé que ces requêtes étaient "fondées à la fois sur un mirage - il y aurait eu une volonté de s'intégrer - et un mensonge". Jusqu'à présent, l'ensemble des demandes judiciaires ou administratives du couple pour obtenir le droit d'asile ou un titre de séjour ont été rejetées.

http://lci.tf1.fr/france/justice/la-famille-de-leonarda-fixee-sur-son-retour-en-france-ce-mardi-8354663.html

lundi 27 janvier 2014

André Bamberski jugé finalement en mai et non en février

La date du 6 février avait un temps avancé mais posait des problèmes d’organisation et de disponibilités de certains des avocats. Finalement la nouvelle audience a été fixée pour la fin mai… mais pourrait éventuellement être encore modifiée si certaines des parties impliquées faisaient à nouveau part de leur indisponibilité.
Dans tous les cas, ce procès mettra un terme définitif à cette affaire qui aura fait couler beaucoup d’encre. Durant presque 30 ans, André Bamberski se sera battu contre l’institution judiciaire pour faire condamner l’homme responsable de la mort de sa fille.

Plus de quatre ans après les faits

Plus de quatre ans après les faits, l’instruction du dossier de l’enlèvement de Dieter Krombach est donc terminée. C’est le tribunal correctionnel de Mulhouse qui aura à juger André Bamberski.
L’ancien comptable aujourd’hui âgé de 76 ans, n’aura finalement pu « savourer » la victoire du combat qu’il a mené toute sa vie qu’une petite année.
En effet, après la condamnation en appel en décembre 2012 à 15 ans de réclusion de Dieter Krombach pour le viol et le meurtre de sa fille, Kalinka, alors âgée de 14 ans, André Bamberski est à son tour renvoyé devant la justice pour y répondre du rapt du médecin le 18 octobre 2009.
Avant son enlèvement, le médecin à la retraite vivait librement outre-Rhin malgré le mandat d’arrêt dont il faisait l’objet en France pour sa responsabilité dans la mort de l’enfant.

Sans cet enlèvement, il n’y aurait jamais eu de procès d’assises

Le père de Kalinka ne sera pas le seul dans le box des accusés. À ses côtés, Anton Krasniqi, un Kosovar de 42 ans, Kacha Bablovani, un Géorgien de 28 ans, et Adelheid Rinke, une journaliste autrichienne de 54 ans.
L’affaire ne manquera pas d’être médiatisée. Il est vrai que le volet mulhousien avait été presque totalement éclipsé par le procès d’assises de l’ancien cardiologue, âgé de 79 ans aujourd’hui, en détention à la prison de la Santé à Paris.
C’est pourtant la pierre angulaire de l’affaire. Car sans l’enlèvement du médecin à son domicile de Lindau en Allemagne, il n’y aurait probablement jamais eu de procès et la prescription aurait effacé toute possibilité de voir un jour l’ancien médecin poursuivi par la justice.
Mais aujourd’hui, celui qui a passé près de trois décennies à traquer le meurtrier de sa fille va devoir s’expliquer à la barre. L’ancien expert-comptable n’a jamais admis qu’il avait commandité l’enlèvement.

André Bamberski risque jusqu’à dix ans de prison

Dans le réquisitoire définitif du procureur de la République, Bamberski, Krasniqi et Bablovani sont renvoyés devant le tribunal pour avoir détenu et séquestré Dieter Krombach. Krasniqi et Bablovani sont poursuivis pour les violences volontaires dont a été victime le médecin. Bamberski est aussi poursuivi pour avoir commandité cet enlèvement.
Enfin les quatre mis en cause devront répondre d’association de malfaiteurs. Des faits pour lesquels André Bamberski encourt une peine de 10 ans de prison.

http://www.dna.fr/edition-de-mulhouse-et-thann/2014/01/27/andre-bamberski-juge-finalement-en-mai-et-non-en-fevrier

19 ans après le meurtre du champion d'échecs Gilles Andruet, Sacha Rhoul rejugé aux assises

Il était en fuite au Maroc lors du premier procès : sept ans après avoir été condamné par défaut, Sacha Rhoul, accusé d'avoir participé au meurtre en 1995 du champion d'échecs Gilles Andruet, va être rejugé à partir de lundi, par la cour d'assises de l'Essonne.

Sacha Rhoul, Franco-Marocain aujourd'hui âgé de 42 ans, comparaîtra libre. Extradé vers la France en mars 2010, il avait été remis en liberté en juin de la même année. Ce matin, il est convoqué devant la cour d'assises de l'Essonne. Il est mis en cause dans la mort du fils du champion automobile Jean-Claude Andruet. Le corps de GillesAndruet, 37 ans, ancien champion d'échecs, avait été retrouvé le 22 août 1995, sur la commune de Saulx-les-Chartreux, enveloppé dans une alaise imbibée de sang et baignant dans l'Yvette, un cours d'eau de l'Essonne. Consacré grand maître international d'échecs en 1982, GillesAndruet, qui, sur les photos noir et blanc d'époque, arbore des lunettes "d'intello" et une crinière noire et bouclée, sur une bouille souriante, fréquentait assidument l'univers des casinos où sa prodigieuse mémoire ne l'aura pas prémuni contre d'importantes pertes d'argent. Obsédé par l'idée de "se refaire", il n'aura eu de cesse de vouloir encaisser un chèque d'environ 400.000 francs (plus de 60.000 euros), provenant d'un héritage.
  
Interdit bancaire, il parviendra à ouvrir un compte dans une banque marocaine à Paris, grâce à l'intervention de deux autres habitués des casinos, Joseph Liany et son fils Franck. Ce dernier obtiendra une procuration sur le compte d'Andruet. Ce même compte sera vidé, trois jours après la mort du trentenaire. Selon le dernier témoin à avoir vu le champion d'échecs vivant mais qui se rétractera après avoir été agressé et la cible de menaces de morts,Andruet aurait été aperçu en voiture, le soir de sa disparition, accompagné de trois hommes, dont Joseph Liany et Sacha Rhoul. Le troisième homme au côté d'Andruet ce soir-là pourrait être Loïc Simon. Serveur au Golf de l'Étoile, un club situé dans les beaux quartiers de Paris et tenu par Rhoul, il aurait avoué à un de ses amis avoir été payé pour tuer à coups de batte de baseball un joueur d'échecs. Il se donnera la mort quelques mois plus tard. Retrouvé sur le drap recouvrant le corps de la victime, un ADN qui pourrait appartenir soit à Joseph Liany, soit à son neveu Sacha Rhoul, finira d'orienter l'enquête sur les deux hommes. Jugés en 2003, Joseph et Franck Liany, seront condamnés par les assises de l'Essonne avant que Joseph qui avait écopé de 15 ans de réclusion, ne soit acquitté en appel.

Dans un entretien avec l'AFP, Jean-ClaudeAndruet, le père de Gilles, a affirmé ne pas se présenter aux assises avec "un esprit de vengeance": "les punitions ne me ramèneront pas mon fils". Convaincu de la culpabilité de Sacha Rhoul, l'ex-champion de rallye estime que l'accusé a été "protégé": "il n'a pas été arrêté grâce à la complicité de certains policiers, qui l'ont prévenu". Pour lui, les investigations se sont heurtées à des pressions d'ordre politique: "on nous dit que Sacha Rhoul faisait l'objet de recherches, qu'on a mis onze ans à le localiser, moi j'ai réussi en deux heures". Objet à l'époque d'un mandat d'arrêt international, Sacha Rhoul, installé au Maroc depuis 1998, avait été extradé en février 2010 suite à une demande formulée par Jean-ClaudeAndruet. La cour d'appel de Paris avait ordonné en juin 2010 la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Sacha Rhoul, assortie du versement d'une caution de 50.000 euros. Sacha Rhoul encourt jusqu'à 30 de prison.
 

dimanche 26 janvier 2014

Une sinistre histoire de famille qui avait fait trois morts à Mulhouse devant les assises

Un neveu et son oncle comparaissent devant les assises pour un incendie mortel rue de Thann à Mulhouse...
Une tentative d’escroquerie à l’assurance qui tourne au tragique. Le matin du 1er novembre 2011, trois personnes d’une même famille – un homme de 84 ans, sa fille 49 ans et son petit-fils 18 ans – ont trouvé la mort dans l’incendie de leur immeuble rue de Thann, à Mulhouse.
A l’origine de ce sinistre : l’incendie volontaire d’un local situé au rez-de-chaussée par un jeune homme de 18 ans – âgé de 16 ans à l’époque – qui a reconnu les faits. Egalement accusé, son oncle, 35 ans, nie toute implication. Tous deux comparaissent devant la cour d’assises des mineurs du Haut-Rhin à Colmar, à partir de ce lundi.

Contrat d’assurance résilié

D’après l’accusation, l’adolescent aurait mis le feu au local commercial de son oncle, à sa demande, à l’aide de bidons d’essence pour que celui-ci touche l’argent de l’assurance.
Or, le contrat avait été résilié six mois auparavant par l’assureur pour non-paiement des primes. Ce qu’ignorait le commerçant car la lettre recommandée de résiliation lui avait été adressée à son ancienne adresse.
Si le jeune homme a reconnu les faits, son oncle, interpellé en janvier 2012 et depuis en détention provisoire, les réfute. L’accusation affirme que le majeur a «donné des instructions précises» à son neveu pour entrer dans le local et déclencher l’incendie. Un contact téléphonique étroit entre les deux accusés a eu lieu à l’heure des faits. Le verdict devrait être rendu mercredi

http://www.20minutes.fr/societe/1281030-20140126-sinistrehistoire-famille-fait-trois-morts

Un homme jugé pour avoir transmis sciemment le sida à sa compagne

Un homme de 51 ans sera jugé lundi et mardi devant la cour d’assises de Bobigny pour avoir transmis le virus du sida à son ancienne compagne, alors qu’il se savait séropositif depuis plusieurs années.
L’accusé, un ancien toxicomane travaillant comme chauffeur routier, comparaît pour «administration de substance nuisible ayant entraîné une infirmité ou une mutilation permanente». Il encourt une peine de 15 ans de réclusion.
L’affaire avait débuté en mars 2005 par une plainte de la victime, qui venait d’apprendre sa séropositivité à l’occasion d’un examen médical. Elle avait demandé à son compagnon de se faire dépister puis, faute d’avoir obtenu une réponse claire de sa part, avait accédé à son dossier médical et découvert qu’il était porteur du virus du sida depuis 1994.
Entendue par les enquêteurs, la plaignante, aujourd’hui contrainte de vivre sous trithérapie, a précisé avoir eu sa première relation sexuelle non-protégée avec l’accusé en 1996. En huit ans de vie commune, il ne lui avait jamais parlé de sa séropositivité.
L’accusé, qui comparaît libre sous contrôle judiciaire et est lui aussi affaibli par la maladie, n’a reconnu que tardivement l’avoir sciemment contaminée. Il a expliqué son silence par un manque de courage et par la peur de voir leur relation se terminer.
Plusieurs affaires similaires ont été jugées ces dernières années, avec des condamnations parfois très différentes. La cour d’appel d’Aix-en-Provence a ainsi condamné en 2009 à trois ans ferme un homme accusé d’avoir contaminé sa compagne. En 2011, la cour d’assises de Paris a condamné un homme de 34 ans à 9 ans de prison pour des faits similaires.

http://www.leprogres.fr/france-monde/2014/01/26/un-homme-juge-pour-avoir-transmis-sciemment-le-sida-a-sa-compagne

vendredi 24 janvier 2014

Affaire Deromme: trente ans pour Sylviane Fabre

La cour d’assises du Var a écarté la préméditation dans le crime de Lorgues.Elle a toutefoisinfligé à l’ex-belle-sœur de la victime le maximum de la peine prévue pour un meurtre
La cour d’assises du Var n’a pas retenu ce jeudi la circonstance aggravante de la préméditation contre Sylviane Fabre, pour le meurtre de Colette Deromme, le 14 avril 2011 à Lorgues.
La thèse de la défense, d’un meurtre commis sous le coup de la colère, a prospéré auprès du jury, qui est cependant revenu de quatre heures de délibéré avec un verdict supérieur à ce qu’avait requis l’avocat général.
David Parel, le fils de Sylviane Fabre, qui l’avait aidée à effacer les traces du crime et à se débarrasser du corps de Colette Deromme, a été condamné à trois ans de prison, dont un avec sursis et mise à l’épreuve. La cour a délivré un mandat de dépôt contre ce prévenu qui n’avait jamais été placé en détention provisoire.
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La vérité entière
Aux intérêts des quatre enfants de Colette Deromme, Me Florence Leroux-Ghristi s’est dite persuadée que le crime avait été préparé et organisé. Et qu’il s’en était fallu de peu que la disparition de Colette Deromme reste mystérieuse.
« S’il n’y avait pas eu cette panne de voiture, le corps aurait été jeté dans les gorges du Verdon, et on ne l’aurait peut-être pas retrouvé, ou bien plus tard. »
Elle a exigé que soit dite « l’exacte vérité », seule capable de satisfaire les parties civiles, durement éprouvées par les dix mois de calvaire imposés par les accusés.

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Pendant près de deux heures d’un réquisitoire dense, l’avocat général Pierre Arpaia est minutieusement revenu sur les développements de l’enquête, depuis le signalement de la disparition de Colette Deromme le 15 avril 2011, jusqu’aux aveux de Sylviane Fabre le 14 février 2012.
La préméditation en question
Concentrant son propos sur le thème de la préméditation, M.Arpaia a rappelé les menaces préalables de Sylviane Fabre, demandant plusieurs fois à son fils de « zigouiller Colette », ou annonçant qu’elle avait trouvé une « solution radicale » de régler leur conflit sur la SCI.
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« Elle a choisi à la fois le moment et le lieu, et elle a préparé la logistique.La corde, elle l’a préparée à l’avance, j’en ai la conviction. » L’annonce du crime à son fils, deux heures avant qu’il ne soit perpétré, révélée la veille par David Parel, était venue « bétonner la préméditation ». En foi de quoi il a requis vingt-cinq ans de réclusion, aux deux tiers incompressibles.
La thèse du meurtre l’a emporté
L’avocat général ayant aussi requis trois ans de prison (peine maximum pour les délits reprochés) contre David Parel, Me Muriel Gestas a dressé le portrait d’un jeune homme incapable de s’opposer aux injonctions de sa mère.
« Depuis quand se rend-on sur les lieux d’un assassinat sans arme, a lancé Me Olivier Lantelme pour la défense de Sylviane Fabre. La corde avec laquelle elle tue, elle la trouve sur place. »
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Selon lui, le fait que le crime ait eu lieu près d’une maison habitée, où des témoins risquaient d’intervenir, allait également contre la préméditation. Tout comme le transport du corps dans une voiture qui tombe en panne, et son abandon en bord de route à la va-vite.
« Je n’ai jamais vu préméditer de tuer sans arme, sous le nez de tiers, sans rien prévoir de l’après-crime. Écartez la préméditation. » La cour a partagé son analyse sur ce point. S’agissant de la peine, il avait demandé aux jurés de rendre « un verdict à visage humain, avec une note d’espoir ».

http://www.varmatin.com/actu/draguignan

Albi. La voiture avait-elle deux conducteurs ?

La sauce aurait peut-être pu prendre mais la présidente, bien que grippée, a su garder les idées claires, hier après-midi, lors de l’audience correctionnelle du tribunal d’Albi. Redouane Y, 45 ans, 11 condamnations au casier judiciaire, a comparu pour refus d’obtempérer et conduite d’un véhicule sans permis. Le 2 octobre 2013, il circule à bord de son cabriolet, une bouteille de bière à la main. Les policiers tentent de l’intercepter mais il continue sa route. Sa voiture est retrouvée quelques minutes plus tard sur le parking d’un supermarché à Albi et Redouane, en train de marcher aux côtés de son chien. Il nie être le conducteur de la voiture.
«J’étais passager et c’est une connaissance qui conduisait. Lorsqu’il a vu les policiers, il s’est baissé et s’est garé sur le parking avant de partir en courant. Il avait un peu bu. Il m’avait rendu service en me conduisant pour aller faire mes courses, je ne vais pas le dénoncer ! Les policiers m’ont coincé à 500 m de la voiture. J’allais repasser mon permis dans 10 jours, poursuit Redouane, je n’allais pas m’amuser à conduire mon cabriolet».
Le prévenu, détenu pour une autre cause, n’en démord pas. Son avocat, Me Jean-Baptiste Alary, non plus.
«En matière pénale, explique-t-il, c’est à l’accusation de rapporter la preuve de la culpabilité. Rien ne démontre qu’il ment. Les policiers ont perdu de vue la voiture et ne l’ont retrouvée que plus tard, sur un parking. Il n’était pas au volant lorsqu’il a été interpellé. Donc pas d’infraction constatée», conclut-il en plaidant la relaxe.
Mais la version du copain qui se baisse au volant en conduisant et qui prend la fuite, n’a pas séduit la présidente.
Elle a suivi les réquisitions du procureur de la République, Pascal Suhard: 2 mois de prison ferme.
Car le prévenu se trouvait, également, en état de récidive de conduite sans permis

http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/24/1801889-la-voiture-avait-elle-deux-conducteurs.html

L’autre visage de Bosko

Schizophrène. Paranoïaque. Et plutôt très doué pour échapper à la police qui l’aura traqué sans relâche durant 24 jours après l’homicide. Chiens, hélicoptère, Groupe d’intervention de la police nationale (GIPN). Bosko Solvij, 45 ans, passera toujours au travers des mailles du filet jeté sur le secteur du Haut-du-Lièvre, à Nancy. Un quartier qui n’avait plus aucun secret pour lui. Le tueur présumé y vivait. Dans un appartement situé au 10e étage de l’immeuble Tilleul Argenté.
Là même où il sera interpellé par le GIPN (!), le 18 mars 2012 vers 13 h, dans un appartement du 7e étage où il avait établi son nid. Le logement d’un jeune couple chez qui il s’était imposé sans séquestration. Mais sous la pression psychologique. Lors des perquisitions, les policiers vont saisir un véritable arsenal et notamment un fusil d’assaut, des armes de poing, des munitions… Au cours de sa garde à vue de 24 heures, Bosko reconnaîtra avoir tiré.
Le Nancéien sera mis en examen pour l’homicide volontaire de Hacène Kehaili, 43 ans, père de deux enfants et chef d’une entreprise d’isolation de Velaine-en-Haye. Le malheureux s’effondrera sur le parking de la rue de la Mortagne, dans le quartier du Champ-le-Bœuf à Laxou, le 24 février 2012 vers 13 h. Une balle tirée en pleine poitrine, avec un pistolet miniature. Le tueur sera placé en détention provisoire à la prison de Metz.
Hier, deux ans après le drame et un dossier au ralenti du fait du changement de magistrat instructeur – le juge d’instruction nancéien Delphine Chojnacki a succédé à Claire Carpentier – Bosko Sovilj est revenu sur les lieux de son crime. Pour une reconstitution de 13 h 30 à 15 h.

Arme à feu contre parapluie

En présence de son avocat Me Alexandre Gantois, de Me Marion Ponti (qui représentait Me Mettat) venue de Lyon pour la défense des intérêts du frère (présent hier), de la sœur et des parents de la victime. Le procureur adjoint Yvon Calvet a lui aussi suivi cette reconstitution. « Il fallait vérifier certains points, certains témoignages et notamment le fait que la victime ait pu provoquer le mis en examen en lui portant un coup de parapluie », avance Yvon Calvet.
Une version du tueur présumé qui corroborerait différents témoignages. Son traitement médical interrompu, Bosko Sovilj a eu semble-t-il ce jour-là un comportement qui a pu être pris comme une agression personnelle par la victime, domiciliée dans la banlieue de Strasbourg. « Le frère de la victime a tenu à être présent de manière à appréhender le déroulement des faits », a déclaré Me Ponti. Atteint d’un strabisme, Bosko crachait à répétition et pouvait fixer les gens. La reconstitution visait notamment à retracer la chronologie des faits à la lumière des éléments du dossier, jusqu’au tir fatal. Arme à feu contre parapluie. « Rien ne peut justifier un tel acte mais lors de la reconstitution, on a vu que la version initiale de mon client – qu’il maintient encore aujourd’hui – concorde avec les éléments du dossier », relève Me Gantois. « À ce jour, mon client est sous traitement, sa situation s’est normalisée, il possède toute sa mémoire et s’exprime clairement ». Les dernières expertises le disent « accessible à une sanction pénale ». L’instruction devrait être bouclée cette année pour déboucher ensuite sur un renvoi devant la cour d’assises.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2014/01/24/l-autre-visage-de-bosko

jeudi 23 janvier 2014

Meurtre de Natacha Mougel : la perpétuité avec 22 ans de sûreté pour Alain Penin, le maximum légal

La cour d'assises du Nord a condamné jeudi soir Alain Penin à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans pour le meurtre de Natacha Mougel, alors que la famille de la victime tente toujours de "comprendre l'incompréhensible".

L'avocat général avait requis le "maximum légal". La cour d'assises du Nord l'a suivi. Alain Penin a été condamné jeudi soir à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans pour le meurtre de Natacha Mougel en septembre 2010. Il a également été décidé de demander un examen à la fin de la peine d'Alain Penin pour une éventuelle rétention de sûreté.

Alain Penin, 42 ans, déjà condamné pour viol en 2006 mais sorti en libération conditionnelle en 2009, était jugé depuis lundi pour enlèvement et séquestration avec actes de torture et de barbarie, tentative de viol avec arme, le tout en état de récidive, et homicide volontaire. "Je sais que je dois demander pardon mais je ne peux pas car je suis impardonnable. Je mérite une sanction", avait déclaré Alain Penin après la plaidoirie de son avocat. "On ne naît pas criminel, on le devient", a répété le conseil.

Natacha Mougel, 29 ans, avait été agressée le 5 septembre 2010 alors qu'elle faisait un jogging à Marcq-en-Baroeul (Nord). Elle a été retrouvée morte le lendemain, près d'une forêt à 20 kilomètres de l'endroit de sa disparition, frappée d'une centaine de coups de tournevis. C'était une "jeune femme dynamique, lumineuse" qui a été "happée par une force brutale, obscure", a déclaré l'avocat général.
 

Procès d'Alain Penin: la réclusion criminelle à perpétuité requise - 23/01

Alain Penin: l'avocat demande la perpétuité

Lors du procès d'Alain Penin, pour le meurtre d'une joggeuse, l'avocat général a demandé la réclusion criminelle à perpétuité, avec une peine de sûreté de 22 ans.

"Il n'y a pas d'autre choix pour vous que la peine maximale: la perpétuité. Il y aurait quatre raisons de vous condamner à la perpétuité, vous avez ajouté à cela l'horreur", a déclaré l'avocat général à la fin de son réquisitoire.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/23/97001-20140123FILWWW00490-alain-penin-l-avocat-demande-la-perpetuite.php

"Penin, lève-toi ! Qui es-tu ?", exhorte le père de natacha Mougel aux assises

"Penin, Mesdames et messieurs, Natacha est là, dans nos coeurs parce qu'elle était amour, tout le contraire de cet homme-là", a déclaré jeudi matin à la barre de la cour d'assises de Douai Yves Mougel, avant de s'adresser directement à  l'accusé : 'Penin, lève-toi ! Qui es-tu ? Comment tu te définis ?'". Invité par la présidente de la cour à se lever, Alain Penin, alors resté tête basse, a répondu : "A part tout ce que j'ai déjà dit, je ne sais pas quoi dire. Je sais que ce que j'ai fait est impardonnable, monstrueux", a-t-il énoncé d'une voix toujours calme mais moins audible que d'habitude.

Le père de Natacha Mougel s'était déjà adressé une première fois à Alain Penin pendant son témoignage : "Penin, regarde-moi !". Des propos qui lui avaient valu un rappel à l'ordre de la présidente de la cour : "Monsieur, s'il vous plaît, vous  pouvez parler à la cour?". "Cela fait quarante mois que j'essaie de comprendre l'incompréhensible. Si j'ai ce courage d'être devant vous c'est pour essayer d'apporter une petite contribution afin de réfléchir au fonctionnement de la justice", a-t-il dit au début de son discours.

Il se prend pour le maître du monde"
"C'était viscéral (de m'adresser à l'accusé)", a ensuite réagi face à la presse Yves Mougel. "Je voulais le confondre, lui montrer qu'il n'impressionne personne. Il se prend pour le maître du monde. Vous avez pu voir à quel point il a pu déjouer les psychiatres". En détention provisoire depuis le 8 septembre 2010, Alain Penin a déjà été condamné en février 2006 par les assises des Hauts-de-Seine à 10 ans de réclusion criminelle pour le viol en mai 2004 d'une femme dans la région  parisienne. Il avait bénéficié d'une libération conditionnelle en septembre 2009. Sa victime est venue témoigner à la barre cette semaine.
Agé de 42 ans, il est accusé d'enlèvement et de séquestration avec actes de  torture et de barbarie, tentative de viol avec arme, le tout en état de récidive, et homicide volontaire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Les débats ayant avancé plus rapidement que prévu, le réquisitoire est désormais attendu en ce début d'après-midi. Le verdict pourrait tomber dans la soirée.
 

Natacha Mougel : le procès d'Alain Penin en direct (4ème jour)

SUIVRE SUR CE LIEN......... http://nord-pas-de-calais.france3.fr/affaire-natacha-mougel

 

10h45 : "le sacrifice d'une victime"

Annick Mougel, mère de Natacha, arrive à la barre, avec la même fermeté de ton. Elle n'a pas souhaité assiter au reste du procès.

Voici des extraits de la lettre qu'elle a lue à sa fille :

"Pardonne-moi Natacha. C’est moi qui t’ai donné la vie. Je n’ai pas pu entendre les conditions atroces dans lesquelles ont te l’a arrachée. Tu étais belle, douce, et surtout pleine de vie. Les 5 et 6 septembre 2010, nous avons vécu un tsunami.

Je crois que ton agonie aurait été plus rapide si tu avais croisé la route d’un tigre ou d’un lion. Mais l’homme n’est-il pas le plus grand prédateur de ses semblables ?

Qui arrêtera enfin de faire la charité avec le sang des autres ?!"

Après avoir fait référence à la peine de mort, la mère de Natacha Mougel poursuit :

"Lorsqu’on relâche un violeur en ne sachant pas s’il va recommencer. Pourquoi le doute profite-t-il toujours aux prédateurs et non pas à ses futures victimes innocentes ?

A notre douleur, à notre révolte, on répond par des chiffres et des statistiques. Lorsque l’on constate les dégâts, on rétorque qu’on ne peut pas éviter ces drames.

Lorsque Penin a été relâché, c’était prendre le risque de faire le sacrifice d’une victime. Cette victime, c’était notre fille".


10h30 : "la justice a placé Penin sur ton chemin"

Franck Mougel, frère de Natacha, livre à son tour son témoignage, sous la forme d'une lettre à la victime, lue avec fermeté :

"Natacha, plus de 3 ans après ta mort, je ne peux me résoudre à ta disparition. La justice a placé Penin sur ton chemin, et ton destin s’en est trouvé bouleversé à tout jamais.

Je ne vis plus, je fais semblant. Aucune motivation, aucune envie, aucun désir, aucun appétit. Juste faire illusion.

Je ne crois plus en rien, surtout pas dans les hommes. Nos semblables nous ont trahis. Je devrais aller voir un psychologue, mais comment faire confiance à ceux-là mêmes qui t’ont livrée au bourreau.

Le plus dur, en dehors de ton absence, c’est d’avoir perdu, maman, Sophie (son épouse) et Jean-Sébastien (le compagnon de Natacha Mougel).

Tout cela à cause d’un homme à qui ont a laissé une chance, et qui ne la méritait pas.

Natacha, je t’embrasse de tout mon cœur".

10h15 : témoignage du compagnon de Natacha Mougel


Il est rapporté par sa tante, Jean-Sébastien Bay n'étant pas présent au procès. Il explique pourquoi dans une lettre :

"J’ai perdu toute illusion quant au système pénal français. 

Le mot perpétuité n’a pas sa place dans notre constitution, contrairement à ce à quoi nous avons été condamnés. Quelque soit la peine que vous allez prononcer, elle ne sera jamais aussi grande que ma peine causée par la perte de Natacha.

Hier il (Alain Penin) était condamné pour viol (2006, condamnation à 10 ans de réclusion pour des faits commis en mai 2004, libération après 5 ans et deux moix de détention). Aujourd’hui pour tentative de viol, kidnapping, et meurtre avec actes de torture et de barbarie.

Être citoyen c’est essayer d’éviter tout risque de récidive. Faites-en sorte que sa sortie se fasse le plus tard possible, pas pour nous mais pour les personnes vivantes".




D'autres membres de la famille de Natacha Mougel et Jean-Sébastien Bay se succèdent à la barre pour témoigner de leur traumatisme, et notamment de leur amertume face à la justice, qui a libéré Alain Penin.

10h00 : "Penin, regarde moi !"

Le père de Natacha Mougel, à la barre, décide de lire une lettre que la victime, à l'âge de 8 ans, avait remise à sa mère avec un cadeau (un cache-pot) qu'elle lui avait confectionné. Il se tourne vers l'accusé en lisant le mot :

"Penin, regarde moi ! Penin, Penin !" scande-t-il. L'accusé reste tête baissée. La présidente rappelle Yves Mougel à l'ordre.

Ce dernier poursuit, en continuant de s'adresser directement à Alain Penin :

"Penin, mesdames et messieurs, Natacha est là, dans nos coeur, parce qu'elle était amour. Tout l'inverse de cet homme... Penin, lève toi ! Qui es-tu, tu es intelligent, comment tu te définis ?!"

Alain Penin se lève dans le box et répond : "Je ne sais pas quoi dire, je sais que ce que j'ai fait est impardonnable et monstrueux, mais je ne sais pas quoi dire".


Suivre le procès sur FR3 Nord Pas de Calaishttp://nord-pas-de-calais.france3.fr/affaire-natacha-mougel

Rodez. 13 ans de réclusion criminelle pour coups et violences mortelles

Les deux accusés, Cédric Landel et Jérôme Legrand ont écopé de la même peine : 13 ans de réclusion criminelle pour des coups portés volontairement et des violences commises ayant entraîné la mort de Marc Salacruch, sans intention de la donner, le 6 avril 2012.
La cour a tranché et elle n’a donc pas souhaité différencier les responsabilités de Cédric Landel et de Jérôme Legrand. Tous deux ont comparu pour avoir porté volontairement des coups, ayant entraîné la mort de Marc Salacruch, sans intention de la donner, le 6 avril 2012 à Rodez. L’avocat général, Cherif Chabbi avait requis 15 et 13 ans de réclusion à l’encontre des deux hommes, qui étaient selon François-Xavier Berger, l’avocat de la partie civile «à la frontière de l’homicide volontaire».

«Une vie où la violence est banalisée»

Presque deux années se sont écoulées, depuis cette «soirée de beuverie» qui a connu une issue tragique, la mort d’un homme sous les coups. Ces deux jours et demi de procès ont permis de mieux cerner la personnalité des accusés et de revenir sur deux histoires rythmées par l’alcool et la violence.
«Il parle d’une vie compliquée mais nous pouvons parler d’une vie atroce et glauque, d’une vie d’échecs annoncés où la violence est banalisée. Témoin d’une tentative de suicide d’un proche, maltraité par sa famille d’accueil, violenté par son père, abasourdi par le décès de sa mère, le sort s’acharne. Il se détruit à petit feu. L’alcool dicte sa vie», insiste Christelle Cordeiro, l’avocate de Cédric Landel, âgé de 28 ans. «Il va désormais écrire le dernier chapitre de son histoire, un nouveau départ. Mais, c’est à vous les jurés d’écrire la première page».
Jérôme Legrand, de son côté, a tenté durant le procès de minimiser son rôle dans cette affaire en indiquant avoir donné «quelques claques et coups de poing». Il n’a pas su convaincre la cour. «Il s’est caché durant tous les débats et a tenté de dissimuler ses responsabilités», affirme l’avocat général.
Avant le délibéré, Cédric Landel et Jérôme Legrand ont la parole. L’un après l’autre, ils présentent leurs excuses à la famille de Marc Salacruch. «On ne voulait pas en arriver là. Si je pouvais donner ma vie pour que Marc revienne, je le ferais car elle valait beaucoup mieux que la mienne», conclut Cédric Landel. Ils voulaient «payer justement», les deux accusés ont désormais reçu leur peine, 13 ans de réclusion criminelle.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/23/1801440-rodez-13-ans-reclusion-criminelle-coups-violences-mortelles.html

mercredi 22 janvier 2014

Procès Alain Penin : l'homme a "la personnalité" d'un tueur en série

Le meurtrier présumé de la joggeuse Natacha Mougel, Alain Penin, a "la personnalité" d'un tueur en série et sa responsabilité pénale est "entière", ont estimé mercredi des experts, au troisième jour de son procès devant la cour d'assises du Nord. "Il a tout à fait la personnalité" d'un violeur ou d'un tueur en série. "On est dans ce registre-là", a assuré le psychologue Jean-Luc Ployé, qui a expertisé les tueurs en série Francis Heaulme et Michel Fourniret. Alain Penin, condamné en 2006 pour le viol d'une autre joggeuse, a "quelques traits de personnalité qui peuvent faire penser à la personnalité de Michel Fourniret. Ce dernier partait en chasse", a ajouté le Dr Ployé.
Lundi, le Dr Catherine Thévenon, médecin coordonnateur chargé des soins pendant la libération conditionnelle d'Alain Penin, avait indiqué qu'elle voyait en lui le profil d'un "serial killer". "Je considère que c'est un pervers sexuel. Il a un besoin de toute-puissance. Sa dangerosité criminologique est très importante, encore agissante, et je suis très réservé sur ses capacités de réinsertion", a encore affirmé le Dr Ployé. L'avocat d'Alain Penin, Me Abderrahmane Hammouch, a évoqué un "réquisitoire", ajoutant que les noms de Heaulme et de Fourniret sont "des noms qui pèsent lourd".
Comme depuis le début de son procès, Alain Penin, bas de jogging gris clair et pull gris foncé, est resté impassible sur le banc de son box, les mains posées sur ses cuisses, sous son ventre. Il a répondu calmement, souvent par la même phrase, aux questions de la présidente, après les témoignages d'autres joggeuses mercredi après-midi : "C'est possible, mais je ne me souviens pas." Le Dr Daniel Zagury, psychiatre habitué des affaires criminelles, a lui déclaré qu'Alain Penin n'était pas "un malade psychotique" et que "sa responsabilité pénale est entière". Pour cet expert, qui intervient dans les cours d'assises depuis 25 ans, l'accusé "a une part de libre arbitre" et une capacité de "différer le passage à l'acte".

Le trouble passé d'Alain Penin

Dans le cas de Natacha Mougel, "l'homicide n'est pas anticipé, mais résulte" de l'échec de son plan, de son fantasme. Il y a eu "un point de non-retour dans sa tête" et un "acharnement frénétique", selon le Dr Zagury, qui a rappelé qu'on parlait de tueur en série à partir de trois homicides. "Les tueurs en série ont une plus grande organisation et une plus grande capacité à ne pas se faire appréhender", a-t-il ajouté. Daniel Zagury a par ailleurs indiqué que Alain Penin "semble avoir été mêlé à la sexualité de ses parents". Lundi, l'accusé a confié avoir dormi pendant longtemps dans la chambre de ses parents, car il n'y avait pas assez de chambres pour les quatre enfants. Il a ajouté avoir été abusé sexuellement par l'une de ses soeurs, ce que cette dernière a démenti. "Il en parle avec détachement, comme s'il n'était pas concerné", a relevé le Dr Zagury.
Ce dernier n'a pas accablé son confrère, le Dr Notardonato, chargé de l'expertise d'Alain Penin pour sa demande de libération conditionnelle en 2009 et qui avait révélé lundi ne pas avoir eu accès à toutes les pièces du dossier, dont la précédente expertise. Cet expert avait conclu à un risque de récidive limité. "Il a peut-être manqué de prudence dans la forme", a-t-il souligné. "Il faut avoir les pièces. Si la justice ne nous les donne pas, il ne faut pas faire d'expertise. Ce n'est pas nécessairement la faute de l'expert." Alain Penin, âgé de 42 ans, est accusé d'enlèvement et de séquestration avec actes de torture et de barbarie, tentative de viol avec arme, le tout en état de récidive, et homicide volontaire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

http://www.lepoint.fr/societe/proces-alain-penin-l-homme-a-la-personnalite-d-un-tueur-en-serie-22-01-2014-1783284_23.php

Procès Zahia: le procureur requiert la relaxe de Ribéry et Benzema

Au troisième jour de leur procès, le procureur a requis la relaxe «pure et simple» de et . Ce procès retentissant, qui s'est ouvert lundi au palais de de Paris sans les deux stars du football et sans l'ex-escort-girl Zahia Dehar doit se terminer jeudi.

Le procureur Jean-Julien Xavier-Rolai a expliqué devant le tribunal correctionnel qu'il était impossible pour l'accusation de «démontrer» que les deux footballeurs avaient connaissance de la minorité de la jeune femme, qui avait menti sur son âge.


Le magistrat a en revanche requis des peines allant d'un an de prison avec sursis à trois ans, dont la moitié avec sursis, à l'encontre de cinq autres prévenus poursuivis pour proxénétisme aggravé.
Les deux footballeurs de l'équipe de France, représentés par leurs conseils sont jugés pour sollicitation d'une prostituée mineure. Citée comme témoin par le parquet, Zahia Dehar ne s'est pas, non plus, rendue au tribunal.

Dans cette affaire qui avait éclaté peu avant la Coupe du monde 2010, Franck Ribéry, 30 ans, et Karim Benzema, 26 ans, joueurs respectifs du Bayern Munich (Allemagne) et du Real Madrid (Espagne), sont poursuivis pour recours aux services d'une prostituée mineure, respectivement en 2009 et 2008. Un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende.

Pendant l'enquête, Ribéry a affirmé qu'il ignorait que Zahia n'avait pas 18 ans et contesté l'avoir rétribuée, affirmant même qu'il ignorait qu'il s'agissait d'une prostituée, Benzema a quant à lui contesté avoir eu une relation sexuelle avec la jeune femme. Le procureur a estimé que «la réalité même» de cette relation est «à tout le moins douteuse».

A l'issue de l'instruction, le parquet avait requis un non-lieu concernant les deux footballeurs et le beau-frère de Ribéry. Le procureur a également requis mercredi la relaxe de ce dernier.

Le juge d'instruction avait, quant à lui, considéré qu'ils ne pouvaient ignorer que Zahia avait moins de 18 ans, et les avait renvoyés devant le tribunal.

Les plaidoiries des avocats des deux joueurs sont attendues en fin d'après-midi, celles des conseils des autres prévenus sont attendues jeudi. Le jugement devrait être mis en délibéré.


http://www.leparisien.fr/faits-divers/proces-zahia-le-procureur-requiert-la-relaxe-de-ribery-et-benzema-22-01-2014-3516755.php

Affaire Natacha Mougel

3ème jour ce mercredi du procès d'Alain Penin, accusé d'avoir tué Natacha Mougel en 2010. Photos, témoignages, vidéos, verbatim : l'audience en direct de la Cour d'Assises du Nord à Douai, minute par minute. 
Pour suivre ce direct, n'hésitez pas à rafraîchir régulièrement votre page en tapant la touche F5 de votre clavier ou en cliquant ici. Vous pouvez aussi lire le compte-rendu complet des deux premières journées d'audience en cliquant ici.


12h55 : la dangerosité de l'accusé

Le Dr Jean-Luc Ploye, expert psychologue a un avis assez tranché sur le risque de récidive chez Alain Penin :

"Je ne ne peux pas dire ce qu'il fera dans 15 ans mais j
e considère sa dangerosité criminelle extrêmement importante, encore agissante, et je suis extrêmement réservé quant à ses capacités de réinsertion.

Quand on a une lecture clinique de sa personnalité, le temps est suspendu. 2004, passage à l’acte. 2010, pratiquement le même mode opératoire.

Entre les deux il avait une injonction de soins… Totale inefficacité, il faut dire les choses clairement.
Il y a un travail extrêmement important à faire en ce qui le concerne
".

En remerciant l'expert après son exposé, la présidente de la Cour déclare "merci pour votre analyse complète, même si elle fait froid dans le dos".

12h45 : les caractéristiques du violeur en série

Poursuite de l'examen de la personnalité d'Alain Penin, avec le rapport de Jean-Luc Ploye, expert psychologue qui a déjà examiné Francis Heaulme, Michel Fourniret, ou encore Marc Dutroux :

"
Aucune vibration émotionnelle (quand l'accusé parle du meurtre de Natacha Mougel). Il est dans le narratif. Il va raconter une histoire, mécaniquement. Aucune souffrance, aucune culpabilité. Il ne va pas s’apitoyer.

Il s’approprie la victime, c’est sa chose. Il repère ses victimes, tel le chasseur qui poursuit sa proie.

C’est un tueur organisé. Après (le meurtre) il a repris la route, puis il est revenu pour effacer les traces. On ne peut absolument pas parler en ce qui le concerne d’état second, de violence qui amène la violence. Non. Conscience, organisation.

Il  a une personnalité qui pourrait ressembler à celle de Michel Fourniret (tueur en série). Là aussi avec une problématique sexuelle, avec également une espèce de toute puissance totale
. Mr Penin est un pervers sexuel".

12h30 : l'obsession sexuelle

Le docteur Ploye l'illustre avec les test de psychologie qu'il a soumis à Alain Penin, lors de leur entretien en mars 2001) :

"Sur une planche test qu’on lui présente, ou 98% des sujets vont voir une chauve-souris ou un petit nounours, lui voit un sexe de femme. Il est envahit par cette problématique. Sur une autre planche « On dirait une fille qui a ses règles, je ne vois rien d’autre ». Encore sur une autre planche : « des sous-vêtements féminins ». Deux ans et demi après (le meurtre de Natacha Mougel), c’est encore extrêmement enkysté dans son fonctionnement" dit l'expert.

12h15 : un prédateur

Jean-Luc Ploye évoque le rapport aux femmes d'Alain Penin :

"Il me dira qu’avant 2004 (viol avec arme de Sylvia Peromingo), il s’était déjà essayé. Je vais le comparer à un chasseur, un prédateur. Il repère un territoire où il y a des proies. Il est organisé" dit le psychologue.

"
Il a énormément de difficulté à mettre en place une relation harmonieuse avec une femme. C’est pratiquement impossible.

Le seul moment d’humanité que j’ai vu chez Mr Penin, c’est lorsqu’il me parle d’une rencontre avec une visiteuse de prison (
Sabrina, qui a témoigné hier. Voir le compte rendu de mardi). "Celle-ci, aucun fantasme autour d’elle parce que je me suis rendu compte qu’elle me ressemblait" m'a-t-il dit
".

12h00 : la sexualité d'Alain Penin en question

Le psychologue poursuit son analyse :

"
L’organisation de la sexualité de Mr Penin, commence par l’organisation de la sexualité de ses parents. Soit dans la réalité, soit dans le fantasme.

Il me dira qu’à plusieurs reprises, il était rejeté par les filles. C’était son ressentiment. Premier rapport sexuel à 25 ans, avec une mauvaise expérience qui s’est transformée par de la frustration. « Je vais me comporter autrement avec les femmes pour qu’elles m’apportent ce que je leur demande ». Il raisonne comme ça.

Il dormait dans la chambre de ses parents. « Je voyais bien des choses, mais je ne comprenais pas bien ». Ne pas comprendre, c’est fantasmer.

Il me dit qu’il aurait été violé par sa sœur aînée quand il avait une dizaine d’années et dit d’autre part qu’il a des soupçons concernant un contexte incestueux entre son père et sa sœur (qui se serait déroulé dans un endroit isolé, près d'une forêt). Peu importe si c’est réel ou pas, le fantasme est là
".

11H45 : Après une courte suspension, l'audience reprend avec le rapport d'un expert psychologue

Jean-Luc Ploye a rencontré Alain Penin à la maison d'arrêt de Sequedin en Mars 2011, six mois après le meurtre de Natacha Mougel. Ce psychologue a notamment déjà examiné Francis Heaulme.

Il précise qu'il a consulté le prévenu en ne souhaitant pas connaître le dossier. "C'est Mr Penin lui même qui m'intéresse".

Voici le début de son analyse :

"
Alain Penin a un niveau intellectuel tout à fait normal. En matière criminelle, quand il transgresse un interdit, il sait très bien ce qu’il fait.Il a le potentiel intellectuel pour s’inscrire dans une logique criminelle de manière froide et organisée.

C’est un pervers narcissique, avec un besoin de compensation de toute puissance. (lors du passage à l'acte) Il a le comportement d’un être tout puissant Et en face, c’est une chose. Un objet. Ça ne le concerne pas.

Et si la victime se défend, il y a à ce moment là un déferlement d’une extrême violence
".

Le psychologue ajoute que "quand il était petit on l’appelait « le petit gros ». Il y a chez lui des blessures narcissiques importantes."

11h15 : Alain Penin a-t-il trompé les experts, ou a-t-il été emporté ensuite par les tentations extérieures ?

C'est une question qui est régulièrement posée depuis le début du procès. L'expert psychiatre donne son avis :

"Il a trompé ses interlocuteurs et il s’est trompé lui-même, parce que l’excitation de l’idée de viol était trop grande. Il aurait pu appeler au secours, c’est ce que font certains sujets. Ça, il ne l’a pas fait".

11h00 : pourquoi Alain Penin a commis ces crimes ?

Le Docteur Zagury est interrogé par Me Abderrahmane Hammouch, avocat de la défense, sur les facteurs qui amené à la conduite criminelle de l'accusé.

L'expert répond :

"
Il faut distinguer la réflexion philosophique et le processus médico-légal. Si on se veut philosophe, on peut dire son enfance, la proximité de la sexualité de ses parents, son physique etc.. Tout cela ne pèse pas en faveur de l’épanouissement de la personne bien évidemment, mais ça c’est de la psychologie.

Mais d’un point de vue psychiatrique… Y a-t-il une maladie mentale ? Non ! Y a-t-il un  facteur aliénant lors du passage à l’acte ? Non !
"

10h45 : en demande-t-on trop aux experts psychiatres ?

La question est posée au Dr Zagury par Me Stéphane Maître, avocat des parties civiles. L'enjeu de ce procès est la question de la récidive, et de comprendre comment on a pu accorder une libération conditionnelle à Alain Penin.

L'expert psychiatre donne son point de vue sur la question :

"
On estime évident que le juge d’application des peines, les éducateurs, les conseillers de probations et les psychiatres se sont trompés. Et bien ce n’est pas une évidence ! Si ça l’était, il y aurait des pays qui seraient supposer travailler mieux que nous où il n’existerait aucune récidive !

A partir du moment où un homme a un libre arbitre, il a la possibilité de faire ou de ne pas faire. Mais nous, comment peut-on le savoir par avance ?

On va dire ce qu’il faut faire, définir des facteurs de potentielle récidive, mais on ne peut pas aller plus loin ! La psychiatrie a pour but de soigner les maladies mentales, mais là, ce n’est pas un malade mental !

Les experts ont un point de vue incertain parce que la vie est incertaine. On ne peut pas dire ce qu’un homme va faire dans dix ans ! On demande parfois à la psychiatrie des réponses qui ne relèvent pas de questions psychiatriques
".
Suivre le procès sur ce lien ou au dessus en tête d'article ....

http://nord-pas-de-calais.france3.fr/affaire-natacha-mougel

Var : reconstitution dans l'affaire Colette Deromme

Draguignan : Jugée pour l'assassinat de sa belle-soeur dans une affaire qui avait fait grand bruit

La disparition de Colette Deromme, en avril 2011, avait défrayé la chronique (Possible lien avec Xavier Dupont de Ligonnès). Retrouvée un mois plus tard dans le secteur des Gorges du Verdon, elle avait été tuée par son ex-belle soeur pour un différend financier. Elle comparaît pour assassinat.
Elle dit l'avoir étranglé pendant un 1/4 d'heure. Pourtant à l'évocation des faits, Sylviane Fabre reste impassible. Elle comparaît pour l'assassinat de son ex-belle soeur Colette Deromme. Elle reconnaît le crime, mais nie toute préméditation. Elle explique avoir agi sous le coup de la colère après une dispute à propos d'un différend financier. La scène se passe dans le hangar de son fils. L'altercation dégénère, Sylviane se saisit d'une cordelette et l'étrangle.
Colette Deromme a disparu en avril 2011; son corps a été retrouvé un mois plus tard, dissimulé sous un tas de pierre en contrebas d'une route touristique. Ce sont des promeneurs alertés par l'odeur qui ont découvert le cadavre. "J'ai assisté à l'une des autopsie les plus difficiles de ma carrière" a déclaré, devant la Cour, un enquêteur.
Le corps était en grande décomposition. A l'évocation des détails insoutenables, les enfants de la victime craquent, une des filles quitte la salle, les autres sont effondrés sur le banc.
Le procès, qui va durer 4 jours, est d'ores et déjà très tendu, d'autant que le fils de l'accusé qui comparaît libre est aussi jugé pour avoir aidé sa mère à effacer les traces du crime et à se débarrasser du corps.
Mère et fils doivent être entendus cet après-midi.


http://cote-d-azur.france3.fr/draguignan

Procès d'Alain Penin : une plongée au coeur de l'horreur

Accusé du meurtre de Natacha Mougel, l'accusé s'est livré à un récit froid et sans émotion de la manière dont se sont déroulés les événements.

Le procès d'Alain Penin, accusé de meurtre et de tentative de viol en état de récidive, s'est ouvert aujourd'hui aux assises du Nord à Douai. Si le juge qui avait libéré le violeur de Sylvia Peromingo a reconnu regretter sa décision, l'assistance n'a pas vu la moindre émotion chez le prévenu.

Alain Penin a froidement raconté la chasse de Natacha Mougel, sans jamais citer son nom. "Je l'ai attrapée, elle s'est débattue. Je ne pensais qu'à moi. Je voulais avoir un rapport sexuel", raconte-t-il.
 
Il ajoute : "La frustration m'a fait disjoncter. Je ne me rendais pas compte". Alain Penin a pourtant ligoté sa victime et l'a emmenée 30 kilomètres plus loin, avant d'effacer ses traces. Il reviendra même un peu plus tard, de peur d'avoir laissé des indices.

La violence de l'attaque subie par Natacha Mougel fait, elle, froid dans le dos. "C'est comme si elle avait été attaquée par une bête féroce", relatera même l'inspecteur de police qui a découvert le corps transpercé de nombreux coups de couteau.

Alain Penin avait été découvert grâce à une agricultrice, intriguée par ses allers et venues. "Je m'en veux de ne pas avoir donné son numéro plus tôt, déclare-t-elle. Ces gens-là, on ne les laisse pas dans la nature".
 
http://www.rtl.fr/actualites/info/justice/pas-de-filtre/par-date

mardi 21 janvier 2014

Le meurtrier présumé de Natacha Mougel reconnaît un acte "horrible

Alain Penin, jugé depuis lundi aux assises du Nord à Douai pour le meurtre de Natacha Mougel en septembre 2010, a reconnu mardi avoir fait quelque chose d'"horrible".
"Je me rends compte, c'est horrible ce que j'ai fait", a déclaré le meurtrier présumé lors de l'évocation des faits au deuxième jour de son procès.
Interrogé par la présidente de la cour, il a également avoué n'avoir pensé "qu'à (lui)" le 5 septembre 2010 et considéré Natacha Mougel, agressée alors qu'elle faisait un jogging à Marcq-en-Baroeul (Nord), comme un "objet sexuel".
M. Penin a aussi expliqué avoir "perdu le fil de (son) scénario" à un moment, ne parvenant pas à ses fins et s'est retrouvé à frapper à coups de tournevis, une centaine au total, le corps de Natacha Mougel, tombée au sol depuis le coffre de sa voiture, les mains attachées avec un lacet.
Il l'a également étranglée à cinq reprises parce qu'elle se débattait.
"J'ai voulu couper le lacet et après j'ai donné des coups de tournevis. Je n'étais plus moi-même, je ne me rendais pas compte. Je ne me suis pas rendu compte que je la tuais", a-t-il énoncé d'une voix calme depuis son box, les mains dans le dos, en bougeant ses pouces.
"Je pense que c'est (dû à) la frustration de ne pas être arrivé à avoir un rapport sexuel", a-t-il ajouté.
"Pour la première affaire (le viol de Sylvia Peromingo en 2004, NDLR), c'était une pulsion", dans le cas de Natacha Mougel, c'était "organisé", a-t-il dit en répondant à Me Emmanuel Rabier, avocat du compagnon de la victime.
Un officier de la police judiciaire chargé de l'enquête a témoigné à la barre que M. Penin leur avait dit être "un prédateur". "Pour moi, c'est un monstre", a ajouté ce policier en répondant à une question de l'avocat d'Alain Penin, Me Abderrahmane Hammouch.
Les médecins légistes ont indiqué à la cour avoir relevé 102 coups de tournevis, sur la tête, le thorax, le ventre et le dos de la victime, lui provoquant "une souffrance physique extrême". Ils estiment que ces coups ont été portés en environ une heure et que seul le dernier, dans l'oreille droite, lui a été fatal.
"C'est certainement la journée la plus difficile pour les parties civiles. Avec une autre difficulté qu'ils n'imaginaient pas: ce détachement de l'accusé, qui raconte tout cela comme un spectateur, sans faire preuve d'aucune empathie, sans exprimer de regrets", a réagi face à la presse Me Rabier.
"Lorsqu'il dit à l'audience +Je ne voulais pas la tuer+, c'est que les gestes qu'il a eus caractérisaient l'intention homicide mais ce qu'il veut dire par là c'est qu'au moment où il a ses actes de violence extrêmes, il n'est pas maître de son comportement", a avancé Me Hammouch.
Alain Penin, âgé de 42 ans, est accusé d'enlèvement et de séquestration avec actes de torture et de barbarie, tentative de viol avec arme, le tout en état de récidive, et homicide volontaire. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

http://www.lepoint.fr/societe/le-meurtrier-presume-de-natacha-mougel-reconnait-un-acte-horrible-21-01-2014-1782837_23.php