jeudi 31 octobre 2013

Le Dr Muller a finalement été acquitté du meurtre de sa femme

Après avoir été condamné à deux reprises à 20 ans de prison pour le meurtre de sa femme en 1999, le docteur Jean-Louis Muller a été acquitté par la Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle ce jeudi.

Après avoir été condamné à deux reprises à 20 ans de prison pour le meurtre de sa femme en 1999, le docteur Jean-Louis Muller a été acquitté par la Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle ce jeudi. Ayant répondu par la négative à la question de la culpabilité, "la Cour acquitte Jean-Louis Muller de l'accusation de meurtre contre lui", a annoncé sa présidente, Marie-Cécile Thouzeau, devant une salle comble.
Auparavant, l'avocat général avait requis une nouvelle fois 20 ans de prison à son encontre, l'accusant d'avoir maquillé en suicide le meurtre de son épouse Brigitte, le 8 novembre 1999 à Ingwiller (Bas-Rhin). "Ce n'est pas une victoire de la défense, c'est une victoire de la Justice contre l'injustice", a réagi l'avocat de la défense, Eric Dupond-Moretti.
Deux jurés populaires l'avaient jugé coupable en 2008 et 2010
Jean-Louis Muller, qui comparaissait libre, s'est précipité, en pleurs, dans les bras de ses enfants et de sa compagne. A deux reprises, des jurés populaires, en 2008 et 2010, devant les Assises du Bas-Rhin puis du Haut-Rhin, avaient jugé Jean-Louis Muller coupable.
La Cour de cassation avait annulé le verdict de condamnation en appel, et renvoyé l'affaire devant la Cour d'assises à Nancy pour un troisième procès, un cas de figure rarissime.
 

Nancy: le Dr Muller acquitté du meurtre de sa femme

Le docteur Jean-Louis Muller a été acquitté jeudi soir du meurtre de sa femme
 
Informations à suivre

Nancy : 20 ans requis contre le Dr Muller pour le meurtre de sa femme

Le parquet a requis jeudi 20 ans de prison à l'encontre du docteur Jean-Louis Muller, l'accusant d'avoir maquillé en suicide le meurtre de sa femme, lors de son troisième procès d'assises à Nancy.
C'est son troisième procès d'assises à Nancy. Le parquet a requis jeudi 20 ans de prison à l'encontre du docteur Jean-Louis Muller, l'accusant d'avoir maquillé en suicide le meurtre de sa femme. "Il a tué la mère, il a tué la femme, ça mérite 20 ans", a conclu l'avocat général Jacques Santarelli au terme d'une heure quinze de réquisitoire, au cours duquel il s'est attaché à démonter la thèse du suicide de Brigitte Muller, soutenue par l'accusé.
Jean-Louis Muller clame sans relâche que son épouse Brigitte s'est suicidée avec le Magnum 357 retrouvé entre ses pieds, dans la salle de jeux située au sous-sol de leur pavillon alsacien, le 8 novembre 1999. Mais par deux fois les juridictions criminelles ne l'ont pas cru et l'ont condamné à 20 ans de réclusion. La Cour de cassation a cependant annulé le deuxième verdict et ordonné la tenue d'un troisième procès, devant les assises de Meurthe-et-Moselle.
"Il y a un problème récurrent, c'est celui de la preuve"
"Vous ne pourrez pas dire que cette femme s'est suicidée", a lancé jeudi aux jurés le représentant du ministère public, d'un ton vif au débit rapide, teinté d'un accent méridionnal. "Il y a un problème récurrent, c'est celui de la preuve, mais le mot ne doit pas vous effrayer", a-t-il dit aux jurés. 
M. Santarelli a appelé la Cour à lire les résultats des expertises "sans la prudence des experts, mais de manière énergique. C'est votre travail d'interpréter", a-t-il souligné. "Vous n'avez rien qui contienne le germe d'une erreur judiciaire", a-t-il encore cherché à rassurer les jurés. Selon lui, le mobile est assez évident: la liaison entamée par la victime peu avant sa mort avec un autre homme. "Même à l'opéra, on voit ces choses-là", a-t-il relevé en citant l'exemple de Colombine "trompée tous les soirs par Colombin. Un jour, il apprend que Colombine a un amant. Et il la tue sur la scène".
Aucune empreinte sur le pistolet
Durant huit jours, des dizaines de témoins et d'experts se sont succédé à la barre pour raconter les éléments de ce drame à huis clos, sans témoins. Des éléments souvent troublants, voire accablants contre le Dr Muller. C'est d'abord le fait qu'aucune empreinte n'ait été décelée sur le pistolet qui trouble, ni celle de la victime, ni celle de l'accusé, laissant entendre que l'arme aurait pu être nettoyée, bien que des matières organiques aient été retrouvées sur l'arme, comme le rappelle inlassablement la défense.
De même, de la poudre a été retrouvée sur les mains du médecin, davantage que sur celles de sa femme, ce qui constitue pour l'accusation l'une des charges principales contre ce généraliste qui comparaît libre. Reste que les constatations scientifiques relevées par pas moins de 18 expertises et contre-expertises n'ont apporté aucune certitude. "Rien n'est exclu, rien n'est probant", a ainsi résumé l'un d'entre eux, tant la scène du drame, une pièce maculée de sang et de matières organiques, n'a pu livrer les secrets de la mort de Brigitte Muller, une documentaliste de 42 ans. Pouvait-elle se suicider ? "Non !", ont hurlé l'accusation et les parties civiles, en dépeignant le portait d'une femme joyeuse, bonne mère.
Muller bavard et parfois convaincant
Dans son box, Jean-Louis Muller est apparu bavard et parfois convaincant, loin de l'image arrogante, voire pénible, qu'il avait laissé aux jurés de ses deux premiers procès. A Nancy, ce troisième procès a été marqué par l'affrontement permanent entre l'avocat de la défense, le ténor Me Eric Dupond-Moretti, et son contradicteur de la partie civile, Me Marc Vialle, qui ont instauré une ambiance électrique dans la salle.
Dans sa plaidoirie, mercredi soir, Me Vialle a affirmé avoir vu, "dans le seul œil qu'il restait (à Brigitte) l'image de la terreur", après un interrogatoire serré de l'accusé, qui a réaffirmé son innocence. L'avocat général Jacques Santarelli doit requérir jeudi matin, avant la plaidoirie d'Eric Dupond-Moretti. Le verdict est attendu dans la soirée.

 http://lci.tf1.fr/france/justice/deja-juge-deux-fois-coupable-le-dr-muller-fixe-jeudi-sur-son-sort-8302586.html

Déjà jugé deux fois coupable, le Dr Muller fixé jeudi sur son sort

Jeudi, à Nancy, les jurés d'assises doivent rendre un nouveau verdict dans l'affaire du docteur Jean-Louis Muller qui clame sans relâche que son épouse Brigitte s'est suicidée. Par deux fois la juctice ne l'a pas cru et l'a condamné à 20 ans de réclusion.
Le docteur Jean-Louis Muller a-t-il été jugé deux fois à tort coupable d'avoir maquillé le meurtre de sa femme en suicide ? Jeudi, à Nancy, les jurés d'assises doivent rendre un nouveau verdict dans ce dossier aux airs de "Cluedo", sans aveux ni témoins. 
Jean-Louis Muller clame sans relâche que son épouse Brigitte s'est suicidée avec le Magnum 357 retrouvé entre ses pieds, dans la salle de jeux située au sous-sol de leur pavillon alsacien, le 8 novembre 1999. Mais par deux fois les juridictions criminelles ne l'ont pas cru et l'ont condamné à 20 ans de réclusion. La Cour de cassation a cependant annulé le deuxième verdict et ordonné la tenue d'un troisième procès, devant les assises de Meurthe-et-Moselle.
Aucune empreinte sur le pistolet
Durant huit jours, des dizaines de témoins et d'experts se sont succédé à la barre pour raconter les éléments de ce drame à huis clos, sans témoins. Des éléments souvent troublants, voire accablants contre le Dr Muller. C'est d'abord le fait qu'aucune empreinte n'ait été décelée sur le pistolet qui trouble, ni celle de la victime, ni celle de l'accusé, laissant entendre que l'arme aurait pu être nettoyée, bien que des matières organiques aient été retrouvées sur l'arme, comme le rappelle inlassablement la défense.
De même, de la poudre a été retrouvée sur les mains du médecin, davantage que sur celles de sa femme, ce qui constitue pour l'accusation l'une des charges principales contre ce généraliste qui comparaît libre. Reste que les constatations scientifiques relevées par pas moins de 18 expertises et contre-expertises n'ont apporté aucune certitude. "Rien n'est exclu, rien n'est probant", a ainsi résumé l'un d'entre eux, tant la scène du drame, une pièce maculée de sang et de matières organiques, n'a pu livrer les secrets de la mort de Brigitte Muller, une documentaliste de 42 ans. Pouvait-elle se suicider ? "Non !", ont hurlé l'accusation et les parties civiles, en dépeignant le portait d'une femme joyeuse, bonne mère.
Muller bavard et parfois convaincant
Dans son box, Jean-Louis Muller est apparu bavard et parfois convaincant, loin de l'image arrogante, voire pénible, qu'il avait laissé aux jurés de ses deux premiers procès. A Nancy, ce troisième procès a été marqué par l'affrontement permanent entre l'avocat de la défense, le ténor Me Eric Dupond-Moretti, et son contradicteur de la partie civile, Me Marc Vialle, qui ont instauré une ambiance électrique dans la salle.
Dans sa plaidoirie, mercredi soir, Me Vialle a affirmé avoir vu, "dans le seul œil qu'il restait (à Brigitte) l'image de la terreur", après un interrogatoire serré de l'accusé, qui a réaffirmé son innocence. L'avocat général Jacques Santarelli doit requérir jeudi matin, avant la plaidoirie d'Eric Dupond-Moretti. Le verdict est attendu dans la soirée.

http://lci.tf1.fr/france/justice/deja-juge-deux-fois-coupable-le-dr-muller-fixe-jeudi-sur-son-sort-8302586.html
 

mercredi 30 octobre 2013

Nancy :« là, il est tout sec ? »

C’est peu dire que le témoignage des gendarmes, présenté quasiment comme un scoop censé prouver la culpabilité de Muller, était attendu. Diablement intéressant en effet d’entendre pourquoi ces militaires de la brigade territoriale de Bouxwiller n’ont pas révélé, durant 14 longues années, ce qu’ils assurent avoir observé. Quoi précisément ? Que Jean-Louis Muller avait, à leur arrivée, à 21 h 55, « les cheveux mouillés », qu’il leur « avait dit qu’il avait du sang sur lui », en clair qu’il avait pris une douche ! Et pour qui sait lire entre les lignes, qui dit douche induit sourdement culpabilité du médecin.
À la barre, le premier gendarme confirme qu’il a constaté que « ses cheveux étaient mouillés. Pas humides mais très mouillés, comme s’il sortait de la douche. C’est le seul souvenir qu’il me reste ».
« Avez-vous entendu Muller dire qu’il avait eu du sang sur lui ? », questionne la présidente Thouzeau. « Je ne me souviens plus… », répond le militaire. La magistrate le regarde comme une bête de foire, lui fait remarquer que cette information fondamentale ne figurait pas sur le PV de constatations. « Ce PV, je l’ai simplement signé, je ne l’ai pas rédigé. C’était mon premier poste en brigade départementale, j’étais en observation… ».
« L’affaire a été très médiatisée », poursuit la présidente. « Durant 14 ans, vous ne vous êtes pas manifesté, vous ne vous êtes pas rendu compte que cette information était capitale ? ». Long silence gêné…
« J’avais un adjoint alcoolique… »
Le second gendarme fait preuve de davantage d’assurance. « En attendant le major avec mon collègue, j’ai constaté qu’une partie du tee-shirt de Jean-Louis Muller ainsi que ses cheveux étaient humides. J’ai tout de suite eu cette impression : ‘’ Tiens, il s’est douché ! ‘’. Ça m’a étonné, c’est un souvenir qui ne m’a plus jamais lâché… Je ne l’ai pas entendu parler de sang. Quand les autres gendarmes sont arrivés, je leur ai dit qu’il y avait deux ou trois choses bizarres. Le major m’a aussitôt répondu : ‘’ Hop, hop ! Il y a la brigade de recherches qui est là, on est dessaisi ! ‘’. Mais ils savent tous ce qu’on a vu ce soir-là et ce qu’on a dit… ».
Le major, désormais à la retraite, ne se souvient plus… « C’était une découverte de cadavre. Nous, c’est simple : c’était le gel des lieux, aviser la compagnie et le parquet. Et puis, j’avais beaucoup de travail et un adjoint alcoolique… ». « Chutologue » il y a quelques jours, 357 Magnum en main près de la table en L, Me  Dupond-Moretti s’est mué hier en « douchologue ». Il se campe en face d’un des gendarmes : « Bon, admettons que Muller a pris une douche pour effacer les traces de sang. Il l’a forcément prise avant 21 h 24, avant d’avoir prévenu les secours. Donc, il prend une douche avant 21 h 24 et, quand vous arrivez, à 21 h 55, il a encore les cheveux mouillés ? Et les autres gendarmes, quand ils arrivent, à 22 h, eux, ils ne remarquent rien ? Là, il est tout sec.? ».
« Vous avez triché ! »
Promis aux auspices les plus sombres, le commandant de police qui a mis la main sur les deux gendarmes amnésiques dans des conditions assez obscures défend son enquête bec et ongles. À la barre, harcelé par Dupond-Moretti, il plie, comme un roseau frêle, mais ne rompt pas. Il s’offusque même : « Vous êtes dans une continuelle attitude d’intimidation ! ». Pour le policier, « le maquillage de la scène de crime est à la hauteur des qualifications professionnelles » (NDLR : de légiste) du médecin.
L’avocat, lui, accuse le flic d’avoir « copieusement triché ». « Lors de la garde à vue, vous avez assuré, à deux reprises, que le tir avait été effectué de gauche à droite. C’est faux ! Les expertises, dont on disposait, faisaient état du contraire ».
« On attendait les résultats d’une expertise et le juge les a eus dans un premier temps par oral », souligne le policier. « L’expert lui a indiqué qu’il était possible que le tir soit effectué ainsi (NDLR : le juge d’instruction viendra confirmer plus tard à la barre). J’ai donc posé la question au docteur Muller ». Déposé quelques semaines plus tard, le rapport définitif assurera que le tir était de droite à gauche…

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/10/30/la-il-est-tout-sec

Remis en liberté d’office

Le principe est gravé dans le marbre de la Convention européenne des droits de l’homme : toute personne mise en cause a le droit de disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense. Le 18 octobre dernier, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux, présidée par Bernard Vallée, en a fait une application stricte. Elle a ordonné l’élargissement immédiat d’un trafiquant présumé de stupéfiants. Son avocat, Me Charles Dufranc, n’avait pu prendre connaissance de son dossier que la veille de sa comparution devant le juge de la liberté et de la détention. Au mépris des textes qui prévoient que la procédure doit être mise à la disposition du conseil quatre jours avant l’audience.
Repris de justice
Âgé de 48 ans, le détenu remis en liberté et placé sous contrôle judiciaire est fiché depuis de nombreuses années. Sans avoir le profil de l’ennemi public numéro un, ce n’est pas non plus un enfant de chœur. Condamné à deux reprises à des peines de prison ferme, notamment pour arrestation et séquestration, il appartient à une famille dont le nom a surgi à plusieurs reprises dans des affaires de drogue. Avec son frère et son neveu, il est actuellement mis en examen dans le cadre d’un trafic de cannabis et de cocaïne entre le Maroc et la France qui transitait par le sud des Landes.
Au mois de mai dernier, il a été écroué après la découverte de has-chich à son domicile et l’identification de son ADN sur une valise ayant contenu près de 70 kilos de stupéfiants. Au regard de son casier judiciaire, il y avait de fortes chances pour qu’il comparaisse détenu lors de son procès ou qu’il végète encore de longs mois derrière les barreaux. Mais un coup de vent inattendu, généré par un « bug » né dans les couloirs du palais de justice de Bordeaux, l’a propulsé à l’air libre.
Si l’on se fie aux propos convenus qui encombrent les audiences solennelles de rentrée des tribunaux, les membres de la grande famille judiciaire sont unis comme les doigts de la main. Derrière le rideau, la réalité est bien souvent autre. Entre avocats et magistrats, la méfiance reste tenace comme du chiendent. « L’arrêt de la chambre de l’instruction résonne comme une décision de principe. Mais elle illustre aussi les tracasseries administratives que nous subissons. À plus forte raison si l’on est jeune et commis d’office », insiste Me Charles Dufranc.
Un dossier de 14 tomes
Le 17 septembre, le juge de la liberté et de la détention (JLD) constate l’absence de l’avocat initialement choisi par le trafiquant présumé au moment où il doit statuer sur le renouvellement de son mandat de dépôt. Le mis en examen souhaite être assisté par un nouveau conseil. L’audience est reportée et le JLD sollicite aussitôt le bâtonnier afin qu’il commette d’office un autre avocat. Désigné, Me Charles Dufranc est aussitôt convoqué pour l’audience du 26 septembre.
Dès le 18 septembre, il demande immédiatement à consulter le dossier fort de 14 tomes. Le JLD ne l’a pas. Il est conservé dans un bureau voisin par la juge d’instruction Marie-Noëlle Billaud. Celle-ci refuse d’abaisser le pont-levis et invite l’avocat à écrire à son client pour recueillir son autorisation. « Il n’y avait pas lieu de le faire puisque la désignation de ce conseil en qualité d’avocat d’office pour le débat contradictoire était avérée », déplore la chambre de l’instruction. Les lenteurs pénitentiaires et postales étant ce qu’elles sont, la réponse ne reviendra au courrier que le 24 septembre. Et ce n’est que le 25, la veille de l’audience, que Me Dufranc obtiendra le droit de communiquer avec son client. « Quelque part, cela fait penser à la maison qui rend fou dans “Les Douze Travaux d’Astérix” », ironise le jeune pénaliste.

http://www.sudouest.fr/2013/10/30/remis-en-liberte-d-office-1214593-2780.php

mardi 29 octobre 2013

Procès du Dr Muller. Un témoin surprise mis en difficulté

Un témoin surprise a été mis en difficulté mardi au procès du docteur Muller à Nancy, la présidente s’étonnant que ce gendarme ait attendu 14 ans pour apporter des éléments à charge contre l’accusé, soupçonné d’avoir maquillé en suicide le meurtre de son épouse.
Ce gendarme appelé à la barre mardi était arrivé sur les lieux du drame le 8 novembre 1999 en compagnie notamment d’un autre collègue lui aussi appelé à témoigner mardi à la barre, après l’alerte donnée par Jean-Louis Muller, qui avait annoncé que sa femme s’était suicidée dans la cave de leur domicile d’Ingwiller (Bas-Rhin).
14 ans de silence
« En arrivant sur les lieux, j’ai constaté que le Dr Muller avait les cheveux mouillés », a affirmé ce gendarme qui n’avait jamais évoqué auparavant cet élément vieux de 14 ans. « C’est comme s’il sortait de la douche, c’est le seul souvenir qui me reste », a insisté le témoin, évoquant « quelques flashs ».
« Comment vous avez pu ne pas vous rendre compte pendant 14 ans que cette information était capitale ? », lui a lancé la présidente, Marie-Cécile Thouzeau, sans recueillir de réponse.
Sa déposition devant la Cour d’assises de Meurthe-et-Moselle ne correspond pas au procès-verbal qu’il a signé à l’époque.
Des informations inédites
Il était invité à témoigner, avec son collègue, après que le directeur d’enquête a révélé à la Cour lundi après-midi avoir recueilli« incidemment » ces informations inédites auprès des deux hommes.
La présidente, incrédule, l’a interrogé sur la possibilité de cheveux mouillés par la sueur : « Peut-être », a répondu le gendarme, bredouillant ne plus se souvenir si M. Muller « avait le visage mouillé, ni comment il était habillé ».
« Qu’est-ce qui vous a fait penser qu’il sortait de la douche ? », a encore insisté la présidente. « Je n’ai pas parlé de douche », lui a répondu le témoin.
Jean-Louis Muller avait donné l’alerte à 21 h 24. Les gendarmes étaient arrivés une demi-heure plus tard, alors que les pompiers, un médecin et la famille étaient déjà sur place.
Éric Dupond-Moretti. « Même sous la douche, il téléphone ? »
Entre l’appel aux gendarmes et l’arrivée des militaires, le docteur Muller a passé six appels téléphoniques, a relevé l’avocat de la Défense, Me Eric Dupond-Moretti. « Même sous la douche, il téléphone ? », s’est interrogé l’avocat, jugeant le témoignage du gendarme peu crédible.
Jean-Louis Muller, qui comparaît libre, a déjà été condamné à deux reprises à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme, avant qu’une décision de la Cour de cassation n’ordonne un troisième procès devant les assises de Meurthe-et-Moselle.

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Proces-du-Dr-Muller.-Un-temoin-surprise-mis-en-difficulte_39382-2243971_actu.Htm

 

Coup de théâtre au procès Muller : la Cour d'assises ordonne l'audition de deux gendarmes

Le procès à Nancy du Dr Jean-Louis Muller, accusé d'avoir maquillé le meurtre de sa femme en suicide, a connu un rebondissement lundi lors du témoignage du directeur d'enquête. La Cour a ordonné l'audition de deux témoins surprise ce mardi.
Rebondissement inattendu au procès du docteur Muller, accusé d'avor maquillé le meurtre de sa femme en suicide. Le directeur d'enquête a annoncé à la barre avoir récemment recueilli, en préparant son audition devant la Cour, des confidences de deux gendarmes, selon lesquels le médecin "venait manifestement de prendre une douche" avant de donner l'alerte et de recevoir les enquêteurs sur les lieux du drame. Ces deux gendarmes étaient arrivés au domicile familial d'Ingwiller, dans le Bas-Rhin, le 8 novembre 1999, une demi-heure après l'appel téléphonique de  Jean-Louis Muller à la gendarmerie, a raconté le directeur d'enquête.
 
 "Ils m'ont dit : ‘Quand il nous a ouvert, il avait les cheveux mouillés ; pour moi, il venait de prendre une douche. Il avait encore des traces d'humidité sur les vêtements'", selon le directeur d'enquête. Conséquence immédiate de cette révélation, la Cour d'assises a décidé d'entendre dès ce mardi ces deux témoins surprise, ainsi que leur supérieur de l'époque, un major de gendarmerie, puisque les trois enquêteurs avaient signé le même procès-verbal.
  
"Ca commence à bien faire !"
Devant les jurés, le directeur d'enquête a expliqué que c'est en préparant son dossier, dans la perspective de témoigner au procès, qu'il s'était aperçu qu'il lui manquait certaines pièces. Afin d'obtenir ces pièces égarées, il avait contacté vendredi l'un de ses amis, capitaine de gendarmerie, lequel lui aurait conseillé de joindre les deux  gendarmes. "Vous leur avez demandé pourquoi ils ont attendu 14 ans pour donner ces éléments?", a interrogé la présidente de la Cour d'assises, Marie-Cécile  Thouzeau, avant que l'avocat de la défense, Me Eric Dupond-Moretti, se dise pour sa part "extrêmement dubitatif".
  
Pour la première fois depuis le début de son procès, ce rebondissement a fait sortir Jean-Louis Muller de ses gonds, quand il a lancé à la Cour : "Ca  commence à bien faire!". "Quinze ans après, deux gendarmes racontent n'importe quoi ! Moi, on me chie dessus ! Il y en a marre !", a-t-il poursuivi, excédé.

Les révélations tardives des deux gendarmes, à l'époque simples agents de police judiciaire et non officiers, sont apparues d'autant plus étonnantes que le procès verbal qu'ils avaient signé à l'époque ne faisait pas part de leurs "impressions" relatives à cette douche. "Quand les gendarmes sont arrivés, il y avait les pompiers, un autre médecin, la mère et la soeur de M. Muller... Pourquoi ces éléments n'ont-ils jamais été portés à la connaissance de la Justice ?", a encore interrogé Me Dupond-Moretti.
Une femme désepérée ? 
Vendredi, le témoignage de l'amant de la femme du docteur Jean-Louis Muller était venu fragiliser l'accusation. Ce chercheur au CNRS, que Brigitte Muller avait  rencontré un mois avant sa mort, et avec qui elle entretenait une relation  platonique, à l'exception d'un baiser, a expliqué qu'elle "n'était pas heureuse" et même "désespérée". Il a reconnu qu'elle "était dans une grande incertitude dans son couple". Mais il a affirmé qu'une séparation de Brigitte d'avec son époux Jean-Louis n'avait "pas été évoquée".

Jean-Louis Muller a toujours affirmé n'avoir découvert l'existence de cet amant qu'après la mort de son épouse. Le corps de Brigitte Muller avait été retrouvé au soir du 9 novembre 1999, dans la salle de jeux située au sous-sol du domicile familial, un Magnum 357 entre les pieds. Les parties civiles ont toujours mis en doute le scénario initialement retenu du suicide, en affirmant que Brigitte Muller ne présentait pas de traits de caractère laissant penser un acte désespéré.

Jean-Louis Muller, qui comparaît libre, a déjà été condamné à deux reprises à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme, avant qu'une décision de la Cour de cassation n'ordonne un troisième procès devant les assises de Meurthe-et-Moselle, à Nancy.

http://lci.tf1.fr/france/justice/coup-de-theatre-au-proces-muller-la-cour-d-assises-ordonne-l-audition-8301445.html

lundi 28 octobre 2013

Procès Muller : 2 témoins surprise entendus

Le procès à Nancy du Dr Jean-Louis Muller, accusé d'avoir maquillé le meurtre de sa femme en suicide, a connu un rebondissement lundi, la Cour ordonnant l'audition de deux témoins surprise, des gendarmes selon lesquels l'accusé se serait douché avant d'accueillir les enquêteurs le soir du drame.
A la barre, le directeur d'enquête a annoncé avoir récemment recueilli, en préparant son audition devant la Cour, des confidences de deux gendarmes, selon lesquels le médecin "venait manifestement de prendre une douche" avant de donner l'alerte et de recevoir les enquêteurs sur les lieux du drame.
Ces deux gendarmes étaient arrivés au domicile familial d'Ingwiller (Bas-Rhin), le 8 novembre 1999, une demi-heure après l'appel téléphonique de Jean-Louis Muller à la gendarmerie, a raconté le directeur d'enquête.
"Ils m'ont dit: +Quand il nous a ouvert, il avait les cheveux mouillés; pour moi, il venait de prendre une douche. Il avait encore des traces d'humidité sur les vêtements+", selon le directeur d'enquête.
 

Nancy : Semaine décisive pour Muller

C’est une affaire judiciaire comme il existe peu. Sans aveux, sans témoins. Une affaire à l’ancienne, de huis clos, de traces, de timing. Une affaire de Cluedo. Le Colonel Moutarde, dans la bibliothèque, avec le chandelier…
Brigitte Muller, 42 ans, s’est-elle suicidée, d’un coup de 357 Magnum dans la tête, ce 8 novembre 1999, au sous-sol du domicile familial d’Ingwiller ?
Son mari, unanimement décrit comme colérique et sanguin, l’a-t-il tuée, se livrant ensuite à une macabre mise en scène post-mortem ?
La question demeure à l’aube des quatre derniers jours du procès du praticien, condamné à deux reprises à 20 ans, en 2008 puis 2010, avant que la Cour de cassation n’annule le verdict.
Le médecin assure qu’il a commencé à regarder un film à la télé et qu’« aux alentours de 21 h », il a entendu « un bruit sourd dans la cave ». Il serait alors descendu, aurait pénétré dans la salle de jeux et, au pied de la table en L supportant le train électrique des enfants, aurait découvert son épouse baignant dans une mare de sang, le crâne éclaté.
Depuis des années, Jean-Louis Muller répète à l’envi que son épouse était suicidaire, qu’elle s’était mal remise d’un accident de cheval, avait des problèmes à son travail et consultait un psy.
Le psychiatre qui examiné le dossier médical de Brigitte a, lui, un avis divergent.
Il déposera cet après-midi. Pour lui, l’épouse du docteur Muller n’était pas dépressive. Ce rapport est important dans le cheminement de l’enquête, c’est en effet à sa suite que l’instruction, rouverte en mars 2000 pour « recherche des causes de la mort » a pris la qualification de « meurtre ».

Une arme nettoyée ?

Le médecin a-t-il par ailleurs découvert que sa femme entretenait depuis quelque temps une liaison extraconjugale ? Le jour des faits, Brigitte et son amant ont ainsi été deux fois en relation téléphonique. Pour l’accusation, le mobile n’est pas loin. Et le toubib, au terme d’une discussion animée, aurait abattu son épouse. Tâché de sang, il se serait alors changé avant d’appeler les secours à 21 h 24.
Certains éléments peuvent troubler. Davantage de résidus de tirs sur les mains de Jean-Louis Muller que sur celles de son épouse et surtout aucune empreinte digitale relevée sur le revolver et la valisette qui contenait cette arme.
Une arme qui pourrait avoir été nettoyée, dixit un expert. Impossible selon Me Dupond-Moretti, « il y a de la matière organique dessus ». Les résidus de tir ? Muller assure qu’il a été « contaminé » par le nuage aérosol de poudre qui s’est immanquablement formé après le coup de feu.

Juges et avocate générale à la barre !

Décisive, cette semaine sera sans doute de nouveau marquée par d’intenses palabres, 357 Magnum en main, autour de la fameuse table « en L » installée au milieu de la salle. Elle sera également marquée par les témoignages des parties civiles (aujourd’hui), les expertises psychologique et psychiatrique de l’accusé (demain) mais aussi par les interrogatoires de témoins que l’on a peu l’habitude de voir à la barre d’un prétoire : les deux juges qui se sont succédé à l’instruction mais aussi l’avocate générale Madeleine Simoncello, qui, à l’époque des faits, dirigeait le parquet de Saverne.
C’est elle qui occupait le siège du ministère public lors du second procès du docteur Muller, à Colmar, en juin 2010.
Elle a été citée à comparaître par Me Dupond-Moretti. L’avocat assure avoir « quelques questions à lui poser… »

 http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/10/28/semaine-decisive-pour-muller-vjqs

Retour devant la justice pour l'"ex-maître du monde" Jean-Marie Messier

Plus de 11 ans après son départ brutal de Vivendi Universal, l'ex-PDG du groupe, Jean-Marie Messier comparaît à partir de lundi en appel pour répondre une nouvelle fois de sa communication et de ses conditions de départ.
Il fut un temps l'icône du capitalisme français. Omniprésent dans les médias lorsqu'il était PDG de Vivendi Universal, les Guignols de l'Info l'avaient surnommé "J6M" ("Jean-Marie Messier moi-même maître du monde"), un surnom que l'intéressé avait lui-même repris. Entre 1996 et 2002, le brillant énarque et polytechnicien avait réussi à transformer la Compagnie générale des eaux en éphémère géant mondial de la communication, avec notamment le rachat de Canal+ et du groupe canadien Seagram, qui contrôlait le studio de cinéma Universal. Etranglé par les dettes et les pertes, le groupe avait ensuite été contraint à une lourde restructuration. Et J6M était brutalement débarqué en 2002.

Mis en cause pour sa communication lors des derniers mois de son mandat et pour les conditions de son départ, Jean-Marie Messier avait été condamné en janvier 2011 par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison avec sursis et 150.000 euros d'amende pour "diffusion d'informations fausses ou trompeuses aux marchés et abus de biens sociaux". Il avait en revanche été relaxé du chef de "manipulation de cours". Les juges, qui l'ont qualifié de "prestidigitateur de dettes", ont considéré qu'il avait trompé le public et les actionnaires sur l'état de VU, dont il disait qu'il allait "mieux que bien" alors que les créanciers étaient à ses portes. Ils ont retenu contre lui sa tentative d'obtenir sans l'avis préalable du conseil d'administration un parachute doré de 18,6 millions d'euros qualifié d'"abus de biens social".
5 semaines de procès
A compter de ce lundi, l'ex-PDG de Vivendi Universal, aujourd'hui discret banquier d'affaires de 56 ans, comparaît en appel. Le procès, qui se tient devant la cour d'appel de Paris, devrait durer près de cinq semaines. Des presque huit années très riches passées par Jean-Marie Messier à la tête de la Compagnie générale des eaux, devenue Vivendi en 1998, seuls quelques moments choisis seront examinés à l'audience. Ce n'est d'ailleurs pas tant la gestion de M. Messier, notamment l'accumulation de dettes colossales, que sa communication publique qui est ici en cause. Il s'agit de quatre communications institutionnelles, intervenues entre décembre 2000 et avril 2002. Elles ont donné, pour trois d'entre elles, une image fausse de la situation du groupe, a considéré le tribunal en première instance.
  
Les quelque 200 petits actionnaires parties civiles faisaient valoir que cette communication pouvait les avoir incités à conserver leurs actions, alors que la situation de Vivendi Universal se détériorait. Un comportement qui pouvait "à la rigueur" être décrypté par les professionnels de la finance, "mais certainement pas par l'actionnaire individuel, auquel cette communication s'adressait également et qui ne pouvait qu'être trompé par cette présentation tronquée et fallacieuse", avait d'ailleurs estimé les juges de première instance. Pour autant, le tribunal n'a pas fait preuve de la même sévérité au civil, accordant aux petits actionnaires 10 euros de dommages et intérêts par titre détenu, somme qu'ils estiment insuffisante. Ils font valoir qu'en moins de deux ans et demi, l'action est passée de 150 euros (le 10 mars 2000) à 8,6 euros (le  16 août 2002). "Quand il y a eu faute, il doit y avoir réparation intégrale" du préjudice, affirme Me Frédérik-Karel Canoy, avocat de plusieurs dizaines de ces actionnaires anonymes qui réclament 160 euros par action pour leur préjudice. 

 http://lci.tf1.fr/france/justice/retour-devant-la-justice-pour-l-ex-maitre-du-monde-jean-marie-messier-8299790.html

dimanche 27 octobre 2013

Procès du Dr Muller: la thèse du suicide recule

L'affaire Muller, du nom de ce médecin légiste alsacien accusé du meurtre de son épouse, a toujours été empreinte du sceau du doute. L'homme, jugé pour la troisième fois depuis lundi, clame depuis les faits, en 1999, que sa femme s'est suicidée. Mais depuis deux jours, l'accusation qui a toujours soutenu la thèse du meurtre a marqué des points.

Brigitte Muller a été retrouvée morte le soir du 8 novembre 1999, par arme à feu, dans la salle de jeu des enfants du couple. C'est son mari qui a prévenu les gendarmes. A l'époque, le parquet a conclu à un suicide, et une autorisation d'incinérer a été délivrée quelques jours après le drame. Ce sont des doutes, émis par la famille de la victime, qui ont finalement abouti à l'ouverture d'une enquête.

Pas de trace sur le pistolet

Pour son troisième procès après cassation devant la Cour d'assises de Meurthe-et-Moselle, Jean-Louis Muller s'est armé d'un ténor du barreau, Me Eric Dupont-Moretti. Mais à la fin de la première semaine de procès - il doit durer jusqu'au 31 octobre -, la thèse du meurtre défendue par l'accusation a été la plus convaincante.

Jeudi, la Cour est en effet revenue sur l'argument le plus net en faveur du meurtre: l'absence de trace sur le pistolet 357 Magnum utilisé. Comment une personne a-t-elle pu se suicider sans que l'arme porte la moindre trace? "Soit la victime portait des gants, soit l'arme a été essuyée", a répondu devant la Cour l'expert qui l'a analysée.

"Fine pellicule grasse"

Cet homme, Jacques Peuziat, a souligné qu'il n'y avait "ni trace sur l'arme, ni sur les munitions". Ni empreinte, ni dépôt de sueur... "On retrouve seulement deux traces partielles sur la valisette de transport de l'arme, mais qui n'appartiennent ni à la victime, ni à l'accusé."

A cet argumentaire, Me Dupont-Moretti a rétorqué que "l'arme n'a pas été nettoyée, puisqu'elle a été retrouvée recouverte de matière organique" - une "fine pellicule grasse" relevée par l'expert. Mais pour l'accusation, l'arme a pu être essuyée, puis projetée à un endroit où se trouvaient des déchets organiques...

Peur des armes

Et puis ces armes que collectionnait son mari, Brigitte "en avait peur". Son ex beau-frère, appelé vendredi à la barre, a indiqué qu'elle lui avait confié un jour: "S'il m'arrive quelque chose, il ne faut pas croire Jean-Louis", relate France Inter qui couvre le procès. "Elle s'en amusait, elle disait ça en riant", a ajouté Philippe Lacour. "Moi, ça m'avait glacé."

"Une bonne mère", "des projets", "elle n'aimait pas les armes"... Toute la journée de vendredi, les proches de la victime ont défilé à la barre en déniant que la victime ait pu avoir des tendances suicidaires. Des points précieux pour l'accusation. Me Dupont-Moretti, surnommé "Acquittator", aura fort à faire la semaine prochaine pour prouver que son client a raison.


 http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=newssearch&cd=4&cad=rja&ved=0CEMQqQIoADAD&url=http%3A%2F%2Fwww.bfmtv.com%2Fsociete%2Fproces-dr-muller-these-suicide-recule-632244.html&ei=IC9tUsr3CqaJ0AXNwIH4CA&usg=AFQjCNEdKc2wq6rm0KmYsrKWg1tAZq3VBw&sig2=FaPwM56FZ-FHC_5vGgw8yw&bvm=bv.55123115,d.d2k

Une arme sans empreintes

Un suicide sans empreintes digitales sur l’arme est toujours éminemment suspect. C’est un peu ce qu’est venu dire hier matin le technicien de l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale) qui a examiné le revolver Ruger calibre 357 Magnum, les 5 munitions (dont 3 percutées) retrouvées dans le barillet ainsi que la valisette noire qui contenait l’arme. Et ses conclusions sont diablement troublantes…
Si on ne retrouve que « deux traces partielles, à l’intérieur de la poignée de la valisette qui contenait l’arme », elles ne correspondent « ni aux empreintes de Jean-Louis Muller ni à celles de son épouse ». Sur la valisette elle-même et le revolver ? Aucune empreinte digitale…
« Il y a sur ce 357 Magnum une fine pellicule de matière grasse. Du lubrifiant », détaille Jacques Peuziat. « Normal quand il s’agit d’une arme entretenue ». Interrogé par la présidente sur le rôle joué par cette huile sur le dépôt d’empreintes, l’expert répond que celles-ci peuvent « se diluer quand on saisit l’arme », fait également remarquer qu’en plus de l’absence d’empreintes exploitables, identifiables, il n’y a pas non plus « de dépôts aminés ». « Et, normalement, on devrait quand même en trouver ».
« Est-il plausible qu’en tenant cette arme à pleine main, on ne laisse aucune trace ? » questionne la présidente. « C’est en effet un peu bizarre, s’étonne l’expert. S’il s’agit d’un néophyte, on peut penser retrouver des traces, c’est-à-dire des dépôts aminés, voire des empreintes. Pour moi, la personne qui a manipulé le revolver portait des gants ou a essuyé l’arme ».
Pour Me Dupond-Moretti, l’arme, « sur laquelle on a trouvé des petits morceaux de matière organique », n’a pas été nettoyée. L’avocat général Jacques Santarelli lui rétorque qu’elle a pu l’être avant d’être jetée à terre.
Gros cumulus au-dessus du praticien alsacien. À la barre, son ancienne associée, qui sort la « Grosse Bertha ». « Il y a eu des problèmes d’argent, des dépenses inconsidérées. On avait décidé de prendre chacun une petite voiture, lui, il a pris un Toyota Rav 4 ! »

« Lui, il risque 20 ans ! »

Les deux associés, qui ne s’entendent plus, se séparent fin 1997. « Un jour, au cabinet, il est entré dans mon bureau avec un fusil. Il m’a insultée et menacée : “je vais te tuer !” ». La présidente fait remarquer que la plainte fait seulement état de « menaces de mort par parole » et que la déposition a été signée. « Oui, mais les gendarmes, vous savez comment ils sont, hein ? À Bouxwiller, ils étaient pour lui ! »
« Je vous raconte une anecdote », poursuit l’ancienne associée. « Jean-Louis Muller avait une cour commune avec sa sœur, qui avait un gros chien. Il en avait marre de ramasser les crottes. Brigitte Muller m’a dit qu’un jour, il est parti avec le chien et un fusil. Il n’y a plus jamais eu de chien… Quand quelque chose ne va pas dans sa vie, il le supprime. Madame Muller m’avait dit qu’elle ne s’entendait plus avec son mari, qu’elle voulait partir mais ne pouvait pas, à cause des prêts en cours. C’est impossible qu’elle se soit suicidée. Elle avait peur de tout, alors je la vois mal tenir une arme ! Quand j’ai su qu’elle était morte, j’ai immédiatement pensé que le docteur Muller avait tué sa femme ».
Tel un zébulon, Dupond-Moretti jaillit de son banc. « L’accusation se nourrit décidément de tout. Vous voulez que Muller soit un mauvais médecin ? Un mauvais associé ? OK, mais cela n’en fait pas un meurtrier. C’est ça, la preuve en matière pénale ? C’est là-dessus qu’on fonde une intime conviction ? »
L’avocat désigne du doigt son client dans le box. « Lui, il risque 20 ans ! »

 http://www.dna.fr/faits-divers/2013/10/25/une-arme-sans-empreintes

samedi 26 octobre 2013

Procès Muller : les sentiments des proches

« Douce, gentille, cultivée, pétillante, aimant la vie ». Les qualificatifs élogieux pour décrire Brigitte se sont multipliés hier, lors de la cinquième des neuf journées qui vont sceller le sort de son époux, Jean-Louis Muller, condamné en 2008 puis en 2010 à 20 années de réclusion avant que la Cour de cassation ne casse ce verdict. Sa femme, une jolie documentaliste de 42 ans, amoureuse d’art et de littérature, faisait en effet l’unanimité par ses qualités quand elle a perdu la vie, le 8 novembre 1999, dans le sous-sol du pavillon familial, à Ingwiller, le crâne traversé par une balle de 357 Magnum.
Les amis et parents qui ont défilé à la barre ont avancé un dénominateur commun : jamais Brigitte n’a fait état d’idées suicidaires. « Quand je l’ai appris, ça m’a glacé », assure son ex-beau-frère. « La connaissant, c’était tout simplement impensable. Sa priorité dans la vie, son moteur, c’était ses enfants. Et elle reprenait le dessus après son accident de cheval, elle reprochait à son mari de ne pas avoir été présent lors de cet épisode ».
À la barre, l’homme décrit l’aversion de la quadragénaire pour les armes. « Il y en avait au domicile et elle était inquiète de ce qui pouvait se passer. Un jour, Jean-Louis était en effet parti avec une arme (NDLR : pour une sorte de chantage au suicide) et elle avait prévenu les gendarmes ».
« Elle m’avait aussi dit que s’il lui arrivait quelque chose, il ne faudrait pas le croire », poursuit l’ex-beau-frère. Stupeur. « Elle l’a dit en riant », relève Me  Dupond-Moretti. La présidente, qui connaît le dossier par cœur, fait remarquer au témoin qu’il n’a pas fait état de cette confidence quand il a été entendu par les gendarmes, trois semaines après la mort de Brigitte.
Cette révélation est en effet intervenue trois mois après l’ouverture d’une instruction pour meurtre. « Pourquoi n’en avez-vous pas parlé avant ? », questionne la magistrate. « Je ne sais pas… ».

Me Vialle imite Dupond-Moretti !

« Elle m’a confié qu’elle n’était pas heureuse », assure Hans-Peter Bucher. Ce chercheur au CNRS entretenait une relation avec Brigitte depuis un mois, au moment des faits. « Elle n’a pas évoqué l’idée de se séparer de son mari, j’ai senti qu’elle avait peur de se retrouver à la rue ». Le couple, à la relation jusqu’ici platonique, échange un premier baiser le vendredi 5 novembre, place Kléber, à Strasbourg.
Le jour des faits, Brigitte l’appelle dans la matinée. « Elle m’a alors dit qu’il serait étonnant que son mari ne se doute de rien. Elle se sentait surveillée ». L’amant la rappelle, en fin d’après-midi. « La discussion a alors été décousue. J’ai senti une grande lassitude. Elle était d’ordinaire très joyeuse, je n’ai pas pu me rendre compte à quel point elle déprimait. Elle devait être désespérée ».
Lors de cette conversation, Brigitte évoque un film – Bonnie and Clyde – visionné en compagnie de son mari. « Il y a une scène où Bonnie part avec Clyde. Jean-Louis Muller aurait dit à Brigitte ‘’ si tu fais ça, je te tue ‘’ ou ‘’ je me tue ‘’, je ne sais pas. Elle n’articulait pas bien, je n’ai pas souhaité lui faire répéter. C’est Jean-Louis Muller qui m’a annoncé que Brigitte s’était donné la mort, trois jours plus tard. J’ai eu l’impression d’être accusé de son suicide. Quand j’ai été entendu par le juge d’instruction, je me suis dit qu’on commençait enfin à se poser des questions sur ce qui s’était passé. J’avais de sérieux doutes… ».
Des doutes, Véronique Genret n’en a pas émis quand, trois jours avant le drame, sa meilleure amie lui a remis un poème. « Si j’avais perçu qu’elle était en danger, je l’aurais immédiatement appelé ». Le texte, un poil pompé sur celui d’une obscure poétesse québécoise, se termine ainsi : « J’emporte mes secrets/Agenouillée sur le sable mouillé/Dans la peau du temps/Comme une maille dans une faille ». « J’ai considéré qu’elle n’était pas bien, désespérée, mais qu’elle avait envie de renaître ».
Au terme d’une journée marquée une nouvelle fois par moult algarades entre avocats, le dernier mot est finalement revenu à Me  Vialle qui, après avoir imité Dupond-Moretti au milieu du prétoire (du jamais vu…), a lâché : « Un poème n’appartient qu’à celui qui le lit… ».

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/10/26/si-tu-fais-ca

vendredi 25 octobre 2013

Procès Muller: la victime était «désespérée» selon son amant

Le témoignage de ce chercheur au CNRS a contribué à fragiliser un peu plus l’accusation, qui soutient que Brigitte Muller n’avait pu se suicider, et que c’est le docteur Muller qui aurait maquillé en suicide le meurtre de sa femme après avoir découvert qu’elle le trompait.
«Elle n’était pas heureuse» et même «désespérée», a expliqué aux jurés cet homme aux cheveux grisonnants et à la fine moustache, que Brigitte Muller avait rencontré un mois avant sa mort, et avec qui elle entretenait une relation platonique, à l’exception d’un baiser.
Il a reconnu qu’elle «était dans une grande incertitude dans son couple». Mais il a affirmé qu’une séparation de Brigitte d’avec son époux Jean-Louis n’avait «pas été évoquée».
Jean-Louis Muller a toujours affirmé n’avoir découvert l’existence de cet amant qu’après la mort de son épouse.
Le corps de Brigitte Muller avait été retrouvé au soir du 9 novembre 1999, dans la salle de jeux située au sous-sol du domicile familial d’Ingwiller (Bas-Rhin), un Magnum 357 entre les pieds.

Les parties civiles ont toujours mis en doute le scénario initialement retenu du suicide, en affirmant que Brigitte Muller ne présentait pas de traits de caractère laissant penser un acte désespéré.
Devant les jurés, l’amant a expliqué avoir appelé à deux reprises Brigitte Muller, le matin et en fin d’après-midi du 9 novembre.

«Nous avons évoqué la possibilité de nous revoir dans la semaine», a-t-il expliqué.
Lors de ce deuxième appel, intervenu quelque heures avant sa mort, «elle avait des remarques, comme ça, qui faisaient penser qu’elle n’était pas très heureuse, c’était une conversation décousue», a-t-il dit.
Unanimement décrite comme proche de ses enfants, Brigitte Muller lui a confié ses «envies de changer quelque chose dans sa vie», tout en craignant d’être éloignée de ses deux fils.
Amaigrie, suivie par un psychiatre, Brigitte Muller avait par ailleurs offert un étrange poème à l’une de ses amies trois jours avant sa mort: «J’emporte mes secrets agenouillée sur le sable mouillé», lui avait-elle écrit après avoir évoqué une «page vierge qu’il faut refaire toute blanche d’écume».
Jean-Louis Muller, qui comparaît libre, a déjà été condamné à deux reprises à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme, avant qu’une décision de la Cour de cassation n’ordonne un troisième procès devant les assises de Meurthe-et-Moselle, à Nancy.

http://www.dna.fr/actualite/2013/10/25/proces-muller-la-victime-etait-desesperee-selon-son-amant

Procès Muller : l'hypothèse du crime passionnel

Le procès de Jean-Louis Muller se poursuit devant la cour d'assises de Nancy. Le médecin est accusé du meurtre de sa femme en 1999. Jeudi, le témoignage d'un "confident" de Brigitte a permis à l'avocat général d'étayer sa thèse du meurtre, en esquissant le mobile du crime passionnel.
Au quatrième jour d'audience, les débats n'ont pas été favorables à l'accusé devant la cour d'assises de Nancy. Le docteur Muller comparaît pour la troisième fois pour le meurtre de son épouse en 1999, qu'il nie avoir tué. Suicide ou meurtre ? Les juges ont dix jours pour tenter de faire éclater la vérité. Si mardi, la défense a marqué des points, jeudi une nouvelle hypothèse a esquissé un mobile possible pour le docteur : sa femme aurait eu un "confident".
Cet homme s'appelle Hylal, il a été entendu jeudi par les jurés. Il a connu le couple Muller en vacances au cour de l'été 1999. Mais c'est surtout avec Brigitte qu'il sympathise à la rentrée. Au bout de quelques mails, leur correspondance devient plus intime. "Elle m'a proposé qu'on adopte l'attitude de deux amants et qu'on s'échange nos pensées", se souvient Hylal. C'est alors le temps des confidences et des poèmes, ils s'échangent des textes de Louis Aragon.

Une vengeance froide, pour l'avocat général

Et puis un jour, deux semaines avant sa mort, Brigitte fait comprendre à Hylal que c'est fini, qu'elle est à nouveau heureuse avec son mari. Hylal explique qu'il y avait un tel décalage avec ce qu'elle lui racontait avant, qu'il n'y a pas cru.
A l'audience jeudi, l'avocat général s'est aussitôt emparé de cette perche pour habiller l'hypothèse du meurtre qu'il soutient : et si le docteur Muller s'était aperçu de cette relation intime ? Si il avait préparé sa vengeance froide ? Le magistrat jubile comme si il avait enfin trouvé le mobile du crime. La défense crie a la malhonnêteté intellectuelle. Les prochaines heures du procès pourraient être décisives.

http://www.franceinfo.fr/justice

Duravel. Ils brûlent la maison pour effacer les traces

Ces hommes comparaissaient hier devant le tribunal de Cahors pour expliquer ce geste fou.
Pour effacer leurs empreintes compromettantes laissées dans une maison de Duravel, squattée et cambriolée, des voleurs avaient purement et simplement incendié la demeure.
Deux cambrioleurs, plutôt spécialisés dans le vol de plaques de voitures, ainsi que trois receleurs présumés (dont la compagne de l’un des voleurs), étaient convoqués hier à la barre du tribunal correctionnel de Cahors pour une série de vols dans le Lot et l’incendie d’une maison à Duravel, en mai 2011.
Un seul d’entre eux (l’un des deux voleurs) ne s’est pas présenté à l’audience.
Tous sont originaires de Beauvais (Oise).
Les deux principaux protagonistes des vols, un homme de 28 ans qui comparaissait détenu et son complice âgé de 21 ans, avaient dérobé plusieurs plaques d’immatriculation dans les secteurs de Duravel et Grézels ainsi qu’un range rover, du matériel informatique, un réfrigérateur américain…
La finesse n’était à l’évidence pas dans leurs compétences, puisqu’ils n’ont pas hésité à utiliser des explosifs pour s’introduire dans une belle demeure.
Leur forfait le plus significatif a été accompli dans une résidence secondaire de Duravel le 27 mai 2011.
Les deux voleurs ont même profité de la piscine de celle-ci avant de quitter les lieux… puis d’y revenir.
«La présence d’un véhicule suspect avait été signalée à proximité de la maison. Les gendarmes ont constaté que des volets avaient été forcés, puis ont trouvé à l’intérieur des objets dérobés dans d’autres maisons ainsi qu’un appareil photo qui a permis de remonter jusqu’à la compagne d’un prévenu», explique Béatrice Almendros.

Plusieurs erreurs grossières

Comble de maladresse, l’un de ces pieds nickelés du cambriolage avait même oublié des papiers personnels dans la maison. Avant leur interpellation, les deux voleurs ont mis le feu à la demeure. Pas de chance, «les enquêteurs avaient déjà relevé les empreintes», souligne la présidente.
Cette nouvelle erreur a scellé le sort des deux hommes. Le plus jeune a écopé d’une peine de prison ferme de 24 mois. L’autre a été condamné à 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis. Sa compagne s’en tire avec une peine de 4 mois de prison avec sursis.
Le premier receleur présumé a été relaxé. Enfin, l’autre devra effectuer 120 heures de travaux d’intérêt général.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/10/25/1739007-duravel-ils-brulent-la-maison-pour-effacer-les-traces.html

jeudi 24 octobre 2013

Procès du Dr Muller : "Vous êtes chutologue ou balisticien ?"

Elles font face aux bancs de la presse dans l'immense salle aux boiseries blondes des assises de Meurthe-et-Moselle, mercredi 23 octobre à Nancy. Deux planches sur des tréteaux que Jean-Louis Muller et son nouvel avocat Eric Dupond-Moretti ont eux-mêmes disposées à une suspension d'audience. "C'est tout juste s'il ne faut pas faire de la menuiserie", grogne l'homme à la robe noire. La fameuse table sur laquelle le train électrique des enfants était installé, et devant laquelle Brigitte Muller a été retrouvée une balle dans la tête au sous-sol de sa maison d'Ingwiller (Bas-Rhin) le 8 novembre 1999 est maintenant face à la cour.

Aucune reconstitution n'a jamais été organisée sur les lieux des faits comme le réclame l'ancien médecin accusé du meurtre de sa femme. Lors de son deuxième procès, il avait d'ailleurs décidé de garder le silence en signe de protestation. Pour ce troisième round, Jean-Louis Muller a obtenu de faire au moins venir la table dans la salle d'audience. Grâce à elle, la défense entend montrer qu'il n'a matériellement pas pu tuer sa femme, étant donné l'étroitesse de la pièce, les dimensions imposantes de la table et le tracé des projections de sang.

"Où est-ce que le tireur peut se trouver ?", demande Eric Dupond-Moretti à l'expert en balistique qui l'a rejoint près de la table en forme de L. "Il y a deux possibilités selon moi. Derrière vous, si vous êtes la victime", répond Yves Roelandt, rigolard, en braquant le "revolver de marque Ruger de calibre 357 Magnum" qui a tué Brigitte Muller sur la tempe de l'avocat. "Dans ce cas, il n'y a pas de traces de sang ou de matières organiques derrière vous ?" interroge ce dernier. "Non", concède l'expert. "Deuxième possibilité : de l'autre côté de la table, mais compte tenu de sa taille – je la vois pour la première fois – ça me parait difficile." Dans son box, Jean-Louis Muller, muet, boit du petit lait et jette des regards triomphants vers la salle

"Là on quitte le scientifique pour l'aléa"

L'expert juge "difficilement compatible" la position de l'arme avec l'hypothèse d'un suicide. Eric Dupond-Moretti bouillonne : "Est-ce que l'arme peut tomber sur la table ? Est-ce qu'elle peut rebondir ? Vous êtes chutologue ou balisticien ? Là on quitte le scientifique pour l'aléa", tonne l'avocat. Il souligne une fois encore la faiblesse des preuves matérielles et la prudence des expertises, qui se cantonnent dans l'ensemble à affirmer que suicide comme meurtre ne sont "ni exclus ni prouvés". "Mais l'accusation, ce n'est pas des hypothèses!", pointe encore l'avocat.
La tirade a le don de mettre l'avocat général Jacques Santarelli hors de lui. Dénonçant une "simili reconstitution" puis un "attrape-couillon" en secouant sa crinière blanche et sa robe rouge, il descend tout de même de son estrade pour mimer à son tour le supposé meurtre devant la table. Cette fois, la mise en scène est bien sûr destinée à montrer que la présence d'un tireur est tout à fait possible. "Il n'y a pas de faits, il n'y a que des interprétations", lance le magistrat en se rasseyant. La riposte des bancs de la défense arrive quelques minutes après sous la forme d'une autre citation de Nietzsche. "Je vais faire un cadeau à monsieur l'avocat général qui m'est finalement sympathique", s'amuse Eric Dupond-Moretti. "Ce qui rend fou ce n'est pas le doute, c'est la certitude."

http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/

mercredi 23 octobre 2013

Procès du Dr Muller : Meurtre ou suicide : le mystère demeure

Suicide ou homicide? Au troisième jour du procès du Dr Jean-Louis Muller la défense, assurée par le ténor Eric Dupond-Moretti, et l’accusation, soutenue par l’avocat général Jacques Santarelli, se sont vigoureusement affrontées, autour d’une table en forme de «L» placée au milieu de la salle d’audience.
«Rien n’est exclu, rien n’est probant», a expliqué mercredi un expert en balistique devant les Assises de Nancy, jetant encore un peu plus de mystère sur les circonstances de la mort de Brigitte Muller au domicile familial d’Ingwiller (Bas-Rhin), dont le mari Jean-Louis comparaît pour la troisième fois pour meurtre.
C’est au pied de cette table, située dans le sous-sol exigu et mal éclairé du pavillon conjugal, que le corps de Brigitte Muller aurait été retrouvé par son mari, selon ses dires, le 8 novembre 1999, un pistolet Magnum 357 entre les pieds. Les murs étaient maculés de sang et de matière organique, les deux tiers du cerveau ayant été expulsés par une balle.
A la barre, devant des tréteaux et planches en contreplaqué, un premier expert, Yves Roedlandt, a estimé «difficilement compatible» avec un suicide la position où a été retrouvée l’arme.
Mais cette affirmation n’est pas catégorique, tant des rebonds sur la table ou sur le sol sont envisageables, l’accusation et la défense se qualifiant tour à tour de «chutologues», supposés experts scientifiques de la chute de l’arme.
«Ce que vous faites, c’est de l’attrape-couillons», a tonné l’avocat général à l’adresse de Me Dupond-Moretti, au cours d’une audience où la tension est montée d’un cran.
Pour l’accusation, différents experts ont souligné le chargement «bizarre» de l’arme, «fait par quelqu’un qui ne connaît rien aux armes, ou qui voulait faire croire qu’il n’y connaissait rien...», selon Yves Roedlandt.
Des jurés médusés
D’après lui, le chargement serait caractéristique de celui utilisé en tir sportif, activité dont Jean-Louis Muller était précisément licencié.
La défense a souligné pour sa part que Brigitte Muller ne connaissait rien aux armes.
De même le tir, effectué «à bout portant», un centimètre maximum, mais non touchant, est la «marque vraisemblable d’un homicide», a estimé M. Roedlandt.
Il a été immédiatement contredit sur ce point par un autre spécialiste, professeur en médecine légale recruté par l’accusé, pour qui il s’agissait «nécessairement» au contraire d’un tir à bout touchant, «vu l’explosion, les blessures».
Devant les jurés médusés, les experts ont joué près de la table le rôle de la victime, celui du tireur étant assuré tour à tour par Jacques Santarelli ou Eric Dupond-Moretti, lorsque ce dernier a voulu démontrer qu’une tierce personne ne pouvait pas se trouver dans la pièce du drame.
Pour l’avocat général, Jean-Louis Muller a tué son épouse depuis l’arrière de la table, dans le coin, le bras tendu, ce qui expliquerait pourquoi la victime a été retrouvée dans l’angle intérieur du «L».
Mais «rien n’est exclu, rien n’est probant», a lâché un autre expert, Christian Schyma, illustrant l’incapacité à rendre incontestable l’une ou l’autre thèse.
«Et si l’on en croit l’accusation, si le tireur était dans l’angle, cela suppose que la victime ait avancé d’un mètre cinquante après le tir avant de s’effondrer, c’est bien ça?», a demandé Me Dupond-Moretti, faussement naïf.
«Ce n’est pas possible», lui a répondu, comme une évidence, le professeur en médecine légale cité par la défense.
Jean-Louis Muller, qui comparaît libre, a déjà été condamné à deux reprises à 20 ans de réclusion criminelle par deux cours d’assises, avant qu’une décision de la Cour de cassation n’ordonne un troisième procès devant les assises de Meurthe-et-Moselle, à Nancy.
Le verdict doit être rendu le 31 octobre


http://www.lalsace.fr/

Meurtre de l'étudiant toulousain : «Le procès montrera qu'ils ont agi ensemble»

Deux hommes viennent d’être renvoyés devant la cour d’assises de Haute-Garonne dans l’affaire Jérémy Roze, cet étudiant béarnais poignardé mortellement en février 2011 dans le quartier Saint-Michel à Toulouse. La famille de Jérémy attend maintenant le procès.
Deux ans et demi après le meurtre de Jérémy Roze, cet étudiant en pharmacie retrouvé mort, poignardé, sur un bout de trottoir fin février 2011 à Toulouse, ses agresseurs présumés vont être renvoyés devant la cour d’assises de Haute-Garonne. L’ordonnance de mise en accusation a en effet été signée le 15 octobre par la juge d’instruction.
Pour Christian Roze, le père de la victime, c’est une bonne nouvelle. «C’est un soulagement pour nous de savoir que ça va enfin arriver, confie-t-il. Mais nous allons peut-être encore devoir attendre un an avant l’ouverture du procès et cette lenteur-là ne fait pas plaisir.»
Hicham Ouakki, 21 ans, et Driss Arab, 23 ans, sont poursuivis pour «tentative de vol suivi de violences ayant entraîné la mort». «Dans un premier temps, le parquet n’était pas parti sur cette qualification mais voulait renvoyer les deux pour meurtre, résume Christian Roze. Cette qualification ne nous convenait pas. En revanche nous sommes satisfaits de cette nouvelle qualification car il ne s’agit pas de discuter sur l’identité de celui qui a porté le coup de couteau mais d’affirmer qu’ils ont agi ensemble, que tous les deux ont participé au meurtre.»

La défense pourrait faire appel

Me Laurent de Caunes, l’avocat des parents de Jérémy, avait demandé au juge cette qualification. «Chacun rejette l’action du coup de couteau sur l’autre. Renvoyer les deux pour meurtre n’était pas logique. Aujourd’hui, c’est cohérent et tous deux encourent la réclusion criminelle à perpétuité.»
Du côté des avocats de la défense, cette qualification est difficile à avaler. «Nous ne sommes pas satisfaits, explique Me Alexandre Parra-Bruguière pour Hicham Ouakki. Nous contestons l’implication dans l’homicide et cette qualification les met tous les deux au même niveau. La question de savoir si nous faisons appel se pose.» Me Raphaël Darribère défend Driss Arab avec Me Ezquerra. «Nous envisageons de relever appel, indique-t-il. Notre client conteste et a toujours contesté avoir participé à la tentative de vol et à l’agression physique de la victime.» Ils ont jusqu’à vendredi pour faire appel.

Troisième homme

Un troisième homme comparaîtra aux côtés des deux principaux accusés face à la cour d’assises de Haute-Garonne. Il avait hébergé, ce week-end-là, Hicham Ouakki et Driss Arab et conservé le couteau juste après l’agression.
Jérémy Roze avait trouvé la mort dans la nuit du 26 au 27 février 2011. Ses agresseurs présumés sont également poursuivis pour des vols avec violences commis ce week-end-là sur d’autres personnes à Toulouse.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/10/23/1737572-meurtre-etudiant-toulousain-proces-montrera-ont-agi-ensemble.html

mardi 22 octobre 2013

Procès de Jean-Louis Muller : les expertises, éléments clés du dossier, examinées aujourd'hui

L’accusation, indigente en preuves formelles, repose essentiellement sur ces analyses qui avaient déjà emporté la conviction de deux Cours d’assises en faveur de la thèse du meurtre, en 2008 et 2010.
Jean-Louis Muller avait été condamné à chaque fois à 20 ans de réclusion criminelle, avant qu’un arrêt de la Cour de cassation ordonne la tenue d’un troisième procès, devant la Cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, à Nancy.
Deux expertises ont relevé des résidus à la fois sur les mains de Brigitte Muller, mais aussi sur celles de son mari, étonnamment en quantité importante sur le second, et de manière moindre sur la première.
«Lorsqu’il s’agit d’un suicide, il y a des résidus de tir beaucoup plus prononcés sur la victime», a affirmé à la barre mardi l’expert Ludwig Niewöhner. «A condition que les prélèvements aient été correctement réalisés», s’est-il empressé de préciser.
Or, une opération de «métallisation» réalisée par un premier expert, c’est-à-dire la dispersion d’or afin de révéler les résidus, était à l’époque une technique déjà obsolète et qui altérait les résultats, ont convenu les spécialistes.
«Il existe aussi des cas où il y a très peu de résidus de tir, alors qu’on sait qu’il s’agit d’un suicide», a encore relativisé M. Niewöhner. Son expertise a toutefois mis en évidence des nombreuses traces de résidus sur les mains du Dr Muller.

«Cela peut-il résulter d’une 'contamination' des mains par aérosol, par les particules présentes dans l’air et qui se reposent?», l’a interrogé l’avocat de la défense, Me Eric Dupond-Moretti.
«C’est 'plutôt pas probable', mais je ne suis pas catégorique», lui a répondu l’expert en balistique. Il a estimé à «une demi-heure» la durée avant que les particules retombent dans une pièce, mais «possible» une contamination indirecte, par exemple après avoir touché une table.
Lors de la première journée d’audience, lundi, la défense avait marqué plusieurs points. Un enquêteur avait parlé de «l’absence de mobile» de Jean-Louis Muller pour tuer sa femme. Et ses avocats avaient évoqué une «impossibilité matérielle» du meurtre, au vu des projections de sang et de résidus organiques.
Le verdict doit être rendu le 31 octobre

http://www.dna.fr/actualite/2013/10/22/proces-de-jean-louis-muller-les-expertises-elements-cles-du-dossier-examines-aujourd-hui

Nancy : « Je n’y ai jamais cru »

Tâchée de sang, elle dort depuis vendredi dans un recoin de la cour d’appel. La présidente Marie-Cécile Thouzeau a accepté que la table « en L » au pied de laquelle Brigitte Muller a été retrouvée le crâne explosé par une balle de 357 Magnum soit rapatriée à Nancy et produite aux débats.
Derrière ses yeux translucides, le médecin alsacien, qui réclame une reconstitution depuis des années, boit du petit-lait. La magistrate ne pourra en effet certainement pas faire l’économie d’une installation de cette fameuse table dans la salle d’assises. Hier, les avocats et le parquet ont en effet ferraillé autour d’un plateau « en L » imaginaire. Pas simple, sauf pour Me Dupond-Moretti qui, au terme d’un joli ballet autour de ce « L » inexistant, a assuré que Jean-Louis Muller ne pouvait avoir tué son épouse d’une balle dans la tempe droite, comme le soutient l’accusation. « Il avait des résidus de tir sur lui, ce qui prouve qu’il ne s’est pas changé, mais pas de tâches de sang », a d’abord souligné le nouveau conseil du praticien. « Par ailleurs, si le tireur se trouve entre la victime et la table, et que son corps fait donc rempart, il ne peut y avoir de traces de sang sur la table. Or, on en a retrouvé… ». Le docteur, auparavant, avait narré son parcours. Une famille bourgeoise, riche, avec plusieurs domestiques, une adolescence marquée par une scolarité stricte dans un établissement catholique de Bitche, la fac de médecine et la succession de son père médecin, dans le cabinet d’Ingwiller (Bas-Rhin).
Bien qu’interrompu à plusieurs reprises par la présidente, Jean-Louis Muller s’est montré très loquace. Il a décrit un père « autoritaire, exigeant, rigoureux ». Un paternel qui, un jour, à la suite d’un désaccord financier, voulait en découdre, armé d’un fusil. Un père, qui, pour fêter le passage du fiston en 4e année, lui a offert une Porsche. Jean-Louis Muller, soudain, part à la faute : « Je n’ai pas eu de chance : je voulais une Alpine A310, j’ai eu une Porsche… ».
« Elle ne peut pas se suicider et se laver les mains après… »
Les jurés ont véritablement pris conscience de ce que représentait le docteur Muller, notable d’Ingwiller, quand ils ont écouté la déposition du directeur de l’enquête initiale. Cette dernière a débouché, un peu plus de trois mois après la mort de Brigitte, sur un classement sans suite. « Je connaissais M. Muller, qui exerçait les fonctions de légiste », explique le gendarme qui répète qu’il a été « appelé pour un suicide ». Pour la présidente, cette proximité a nui à l’enquête. : « Généralement, quand un enquêteur arrive sur une scène comme celle-ci, il envisage toutes les hypothèses ». Les mains vissées sur le bois de la barre, le gendarme ne masque pas son embarras.
« D’après des témoins, Mme Muller ne pouvait pas se suicider avec un revolver », reprend le pandore. « Elle avait très peur des armes. Ils nous disent aussi qu’elle n’était pas suicidaire ». Marie-Cécile Thouzeau tique un tantinet : « Vous saviez quand même qu’elle était suivie par un psychiatre, qu’elle avait eu des problèmes à son travail. Avez-vous recueilli des témoignages qui laissent penser à autre chose qu’un suicide ? ». Le gendarme assure que non. Mémoire défaillante ? Sélective ? La présidente le reprend de volée : « Elle aurait dit à sa mère, 15 jours avant le drame, que son mari l’avait menacée : ‘’ Si tu fais une connerie, je te descends… ‘’ ».
L’expertise du laboratoire Grafeille, qui conclut à une absence de tir de Jean-Louis Muller et n’exclut pas un tir de son épouse, sera décisive. « Vous concluez que le suicide ne semble pas remis en cause », relève la présidente. « Cela n’a pas suscité de questions chez vous, ces tamponnements négatifs sur Jean-Louis Muller et son épouse ? ». « Si, bien sûr. C’est impossible qu’il n’y ait rien sur le tamponnement de Mme Muller. Elle ne peut pas se suicider et se laver les mains après. De toute façon, je n’y ai jamais cru, moi… ».

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/10/22/je-n-y-ai-jamais-cru

Kulik : les requêtes en nullité rejetées

Willy Bardon, mis en examen et écroué pour le meurtre et le viol d'Elodie Kulik, reste derrière les barreaux. La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Amiens a en effet rejeté les requêtes en nullité des avocats de Willy Bardon.
"L'instruction reprend son cours". La chambre confirme notamment la mise en examen de Willy Bardon et renvoie le dossier à l'instruction. "La procédure est validée, l'instruction reprend son cours. On arrête maintenant le procès du juge d'instruction, le procès des enquêteurs, le procès du parquet, et on va reprendre l'instruction contre Bardon, c'est-à-dire sur les faits", a réagi Me Didier Robiquet, avocat du père d'Elodie Kulik, après l'annonce à huis-clos de la décision.
Un pourvoi en cassation possible. Les avocats de la défense peuvent encore se pourvoir en cassation, mais cet appel n'est pas suspensif. Me Stéphane Daquo, l'un des avocats de Willy Bardon, a confié sa "déception" au sujet de l'infirmation de ses requêtes en nullité sur la mise en examen, le réquisitoire, et les expertises psychiatrique et vocale qu'il contestait. Seule satisfaction pour la défense, sa demande annexe d'examiner une bande vidéo de l'époque du meurtre a été acceptée.
 

lundi 21 octobre 2013

Nancy : le Dr Muller clame son innocence

Déjà condamné à deux reprises pour le meurtre de sa femme, Jean-Louis Muller, un ancien médecin légiste, a une nouvelle fois clamé son innocence à l’ouverture de son troisième procès ce lundi devant la Cour d’assises de Nancy.
«Je suis innocent» a-t-il répondu à la présidente du tribunal qui l'interrogeait sur le fait qu'il a toujours nié.
Interrogé par Me Eric Dupond-Moretti sur l’existence d’un mobile de Jean-Louis Muller pour tuer sa femme, un enquêteur a répondu «Non».
 

Les ténèbres ou l'acquittement

Nancy. L’expression « odyssée judiciaire » est pour l’heure réservée à l’affaire Grégory ou à celle du double meurtre de Montigny-les-Metz, qui connaîtra en avril prochain son quatrième procès. L’affaire Jean-Louis Muller, si elle ne s’étire pas sur plus de vingt-cinq ans, n’est cependant pas loin d’émarger à cette catégorie. Au terme d’un cheminement judiciaire tortueux de quatorze ans, ce médecin légiste alsacien de 57 ans, poursuivi pour le meurtre de son épouse, sera jugé pour la troisième fois et ce, à Nancy, à partir de ce lundi par la cour d’assises en appel de Meurthe-et-Moselle.
C’est sans aucun doute le procès de l’année. L’affaire ? Binaire. Tranchante comme un couperet. Muller coupable ou pas. Vingt ans ou rien. Les ténèbres ou l’acquittement. Jean-Louis Muller, qui assure qu’il s‘agit d’un suicide car son épouse était dépressive, a déjà été condamné à deux reprises à vingt ans, à Strasbourg en 2008 puis à Colmar en 2010, avant que la Cour de cassation, pour des problèmes de forme et non de fond, ne casse le verdict.
Le 8 novembre 1999, à 21 h 24, Jean-Louis Muller, notable d’Ingwiller (Bas-Rhin), appelle la gendarmerie, explique qu’ayant entendu un grand bruit au sous-sol et alors qu’il regardait un film à la télé, il est descendu et a découvert, dans la salle de jeux, au pied de la table en L supportant le train électrique des enfants, le corps de son épouse dans une mare de sang.
Sur le sol, un revolver 357 Magnum. Brigitte Muller, 42 ans, a la tête éclatée. Sur le buffet de la salle à manger, face à la photo de mariage, un emballage d’œuf Kinder, avec les mots imprimés ‘’Ciao, ciao, ciao ‘’, est planté avec un petit couteau sur une planchette à saucisson. Un peu plus loin, bien en évidence, un livre grand ouvert : « On ne badine pas avec l’amour », d’Alfred de Musset.

Défendu cette fois par Me Dupond-Moretti

Véritables messages d’adieu ? Mise en scène soigneusement orchestrée ? Toujours est-il que, dans un premier temps, l’affaire est classée comme suicide.
Un mois plus tard, le parquet rouvre le dossier, sur demande insistante de la famille de la victime. La suite ? Un psychiatre assure que l’épouse n’était pas suicidaire, une expertise affirme qu’il y avait davantage de résidus de tirs sur les mains du mari que sur celles de la victime. Troublant…
Deux ans jour pour jour après le décès de son épouse, le docteur Muller est mis en examen pour meurtre. Au terme d’une instruction de six ans marquée par 18 expertises et contre-expertises, le praticien est renvoyé aux assises par la chambre de l’instruction. Contre l’avis du parquet général qui avait requis un non-lieu…
« Depuis, deux cours d’assises ont condamné Jean-Louis Muller », souligne Me Michaël Wacquez, l’un des avocats de la famille de la victime qui aura cette fois en face de lui Me Dupond-Moretti, l’icône des apprentis pénalistes. « Ce troisième procès est une véritable épreuve pour la famille de Brigitte, surtout après le décès de son père, l’an passé », poursuit le conseil. « Elle pensait en avoir terminé après le verdict de la cour d’assises en appel, à Colmar, et n’aurait jamais imaginé que la Cour de cassation puisse annuler le verdict. Deux erreurs de plume obligent à tout recommencer mais nous respectons cette décision. »

« Pas d’empreintes sur le revolver »

Pour Me Wacquez, les éléments à charge sont implacables : « On ne retrouve pas d’empreintes digitales sur le revolver qui a provoqué la mort, on n’en retrouve pas non plus sur le coffret qui contenait cette arme. Il n’y a que très peu de résidus de tir sur les mains de la victime alors qu’il y en a sur les mains de Jean-Louis Muller. Par ailleurs, la position du revolver, retrouvé aux pieds de Brigitte, est difficilement compatible avec le recul provoqué par ce type d’arme. Certains éléments psychologiques également sont importants : Brigitte n’était pas suicidaire au moment des faits, elle revivait, venait de nouer une relation avec une tierce personne qui était devenue son confident. Elle avait prévenu ses parents quelques jours plus tôt qu’elle se sentait menacée par son mari si celui-ci apprenait une relation. Un proche de la famille assure que Brigitte lui a dit : ‘’s’il m’arrive quelque chose, il ne faudra pas le croire… ‘’ »
Jean-Louis Muller comparaîtra libre, comme lors de ses deux précédents rendez-vous aux assises. Il a fait 18 mois de détention provisoire. Et il joue sa vie à Nancy.

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/10/21/les-tenebres-ou-l-acquittement

Procès du Dr Muller : l'accusé clame son innocence, audition d'un gendarmes qui s'est rendu sur les lieux pour l'enquête

17h30 : l'audition de Jean-Louis Muller et celle d'un gendarme, l'un des premiers à s'être rendu sur les lieux

Interrogé en fin de matinée sur son enfance et sa jeunesse, Jean-Louis Muller s’est montré bavard, à l’opposé de son procès en appel, lorsqu’il avait choisi de garder le silence.
Interrogé sur son caractère, il s’est défini comme un «anxieux libératif», avant d’admettre le terme «colérique», proposé par la présidente de la cour.
Pour les proches de la victime qui se sont portés partie civile, la culpabilité de l’accusé «ne fait aucun doute», a souligné leur avocat, Me Michaël Wacquez.
Me Wacquez a convenu qu’il n’y avait «ni aveux, ni preuves matérielles», dans ce dossier. Mais il existe selon lui «un faisceau d’indices qui laisse tout simplement penser que Jean-Louis Muller a bien tué son épouse Brigitte le 8 novembre 1999».
Ces indices ont à deux reprises déjà, emporté la conviction des jurés populaires, en 2008 et 2010, aux assises du Bas-Rhin puis du Haut-Rhin. L’accusé qui encourt trente ans de réclusion, avait été à chaque fois condamné à 20 ans de prison.
Lundi après-midi, l’audition d’un enquêteur de gendarmerie, l’un des premiers à s’être rendu sur la scène du drame, a semblé dérouter la cour.
Peu clair, peinant à retrouver la mémoire, le gendarme a affirmé avoir douté du suicide: «Moi, je n’y ai pas cru», a-t-il confié à la cour. Et ce bien qu’il eut rédigé au terme de son enquête que «le suicide ne (semblait) pas remis en cause».
Interrogé par Me Eric Dupond-Moretti sur l’existence d’un mobile de Jean-Louis Muller pour tuer sa femme, l’enquêteur a simplement répondu «Non».
Le dossier, exceptionnel sur le fond, l’est également dans la forme, puisque la Cour de cassation a annulé le verdict de condamnation en appel, et renvoyé l’affaire devant la cour d’assises à Nancy pour un troisième procès, un cas de figure rarissime.
Jean-Louis Muller comparaît libre, comme lors de ses deux premières comparutions. Il n’a été incarcéré qu’environ 18 mois depuis le début de l’affaire.

14h30 : le Dr Muller clame son innocence à son troisième procès

Déjà condamné à deux reprises pour le meurtre de sa femme, Jean-Louis Muller, un ancien médecin légiste, a une nouvelle fois clamé son innocence à l’ouverture de son troisième procès lundi devant la Cour d’assises de Nancy
Brigitte Muller s’est-elle donné la mort avec le 357 Magnum de son époux, le 8 novembre 1999, au sous-sol du domicile conjugal? Ou ce dernier, expert en médecine légale et auteur d’une thèse sur les effets des projectiles de petit calibre, a-t-il maquillé un crime passionnel en suicide?
«Vous avez farouchement nié, c’est encore votre position ?», lui a demandé lundi la présidente de la Cour d’assises, Marie-Cécile Thouzreau. «Je suis innocent», a répondu l’accusé, costume sombre et fines lunettes.
Jean-Louis Muller s’est cette fois entouré d’un des champions de l’acquittement, l’avocat Eric Dupond-Moretti.
Pour les proches de la victime qui se sont portés partie civile, la culpabilité de l’accusé «ne fait aucun doute», a souligné leur avocat, Me Michaël Wacquez.
«C’est très difficile pour la famille de Brigitte de devoir affronter une troisième fois Jean-Louis Muller dans une enceinte de cour d’assises», a-t-il ajouté.
Me Wacquez a convenu qu’il n’y avait «ni aveux, ni preuves matérielles», dans ce dossier. Mais il existe selon lui «un faisceau d’indices qui laisse tout simplement penser que Jean-Louis Muller a bien tué son épouse Brigitte le 8 novembre 1999».
Ces indices ont à deux reprises déjà, emporté la conviction des jurés populaires, en 2008 et 2010, aux Assises du Bas-Rhin puis du Haut-Rhin.
Ce nouveau procès doit durer jusqu’au 31 octobre.

10h15 : ouverture du procès

«C’est une affaire extrêmement difficile. Nous avons deux semaines pour en débattre complètement. Je réserverai mes commentaires à la Cour et aux jurés», a déclaré avant l’ouverture l’avocat de M. Muller, Eric Dupond-Moretti, ajoutant avoir l’intention de se «faire entendre».
Crime passionnel ou suicide? Aucune preuve formelle n’a jamais pu venir étayer l’accusation, qui se base sur d’innombrables expertises, souvent contradictoires et parfois fluctuantes, mais qui a déjà emporté à deux reprises la conviction des jurés populaires, en 2008 et 2010, aux Assises du Bas-Rhin puis du Haut-Rhin.
Mais le dossier, exceptionnel sur le fond, l’est également dans la forme, puisque la Cour de cassation a annulé le verdict de condamnation en appel, et renvoyé l’affaire devant la Cour d’assises à Nancy pour un troisième procès, un cas de figure rarissime.
Jean-Louis Muller, 57 ans, se présente libre, comme lors de ses deux premières comparutions. Il n’a été incarcéré qu’environ 18 mois depuis le début de l’affaire.
Vêtu d’un costume sombre, il n’a pas fait de déclarations à la presse à son arrivée à la Cour d’assises.
Assis droit dans son box derrière ses avocats, une main posée sur l’autre, l’accusé a décliné son identité à la Cour. «Ma profession actuelle, c’est gérant. Mon ancienne profession, j’étais médecin», a-t-il dit d’un ton calme et posé.

Condamné à deux reprises par une cour d’assises, cet ancien médecin légiste, auteur d’une thèse sur «les effets des projectiles de petit calibre», a toujours affirmé que sa femme s’était suicidée le soir du 8 novembre 1999.
Cette documentaliste de 42 ans s’est-elle bien donné la mort dans la salle de jeux de ses enfants, au sous-sol du domicile conjugal d’Ingwiller (Bas-Rhin), à l’aide du 357 Magnum de son époux ? Ou bien Jean-Louis Muller a-t-il utilisé ses compétences médico-légales pour réaliser le crime parfait et le maquiller en suicide ?
Le parquet ayant lui-même dans un premier temps rapidement conclu à un suicide, une autorisation d’incinérer avait été accordée quelques jours plus tard.
Mais la famille de Brigitte Muller n’a pas voulu y croire, mettant en avant notamment son aversion pour les armes et son amour pour ses enfants. De plus, le couple semblait battre de l’aile.
La poudre retrouvée sur les vêtements de l’accusé et l’absence d’empreintes sur l’arme sont autant d’éléments troublants sur lesquels les jurés auront à se pencher au cours de ces deux semaines.

http://www.dna.fr/actualite/2013/10/21/ouverture-du-troisieme-proces-du-dr-muller-pour-le-meurtre-de-sa-femme