vendredi 19 décembre 2014

Procès Roze : les accusés jouent au poker menteur

Les deux principaux accusés dans la mort de Jérémy Roze ont dû s'expliquer, hier, sur le déroulement de l'agression. Malgré la présence de la famille des victimes, ils ont campé sur leurs positions divergentes.
Au troisième jour du procès des deux meurtriers présumés de Jérémy Roze, l'étudiant béarnais retrouvé mort, dans la nuit du 27 février 2011, dans le quartier de Saint-Michel à Toulouse, le déroulement de l'agression a enfin été abordé.
Hicham Ouakki, 22 ans, et Driss Arab, 24 ans, ont dû s'expliquer précisément sur l'agression qui a conduit à la mort de Jérémy Roze. Les deux hommes s'en sont tenus à leurs versions divergentes et n'en ont pas démordu. «On va se faire un dernier Yankee», c'est, selon les déclarations de Driss Arab, ce qu'aurait dit Hicham Ouakki, avant de lui mettre sa capuche sur la tête et de sortir dans la Grande-Rue-Saint-Michel.
À partir de là, les versions s'opposent. Ouakki, qui reconnaît être à l'origine de l'agression, «minimise», selon le président Bardou, son rôle. «Je suis parti le premier et je lui (N.D.L.R., à Jérémy Roze) ai attrapé l'épaule gauche. Il s'est retourné à moitié. Driss m'a rejoint. On lui a demandé de vider ses poches et il (Jérémy Roze) a essayé de mettre un coup de poing à Driss. Driss a esquivé. C'est là où je vois Driss mettre un coup de couteau. Moi je l'ai lâché. La victime est partie en courant. Nous, on est rentré directement en courant. Sûr à 4 000 % que je n'ai pas vu la victime au sol.»
Pour Arab, les choses sont différentes. «Je roulais un joint dans le parking souterrain. Hicham m'a relevé la capuche pour que je vienne avec lui. Il est remonté en haut du parking, il a tourné sur la droite. J'ai entendu un cri et il est revenu. On s'est arrêtés dans les escaliers et il avait un couteau plein de sang dans les mains. J'étais un peu paniqué, j'ai lavé le couteau.»

Comportements choquants

Ces versions, toujours opposées, ont agacé le président Bardou comme Mes Froger et De Caunes, les avocats de la partie civile. «Vous avez décidé de ne pas avancer. Vous avez choisi de laisser la famille de Jérémy Roze dans l'ignorance de ce qui s'est exactement passé. Vous avez fait le choix de vous rejeter la responsabilité. N'est-ce pas lâche que de ne pas assumer sa responsabilité devant la cour d'assises ? a asséné le président. La victime n'est plus là à cause de vous. Votre comportement n'est pas courageux. Il est lâche.»
Pour Me Froger, «ces explications et ce comportement sont choquants». Me De Caunes interroge : «Comment pouvez-vous recommencer (N.D.L.R., les agressions) le lendemain ?»
Les deux coaccusés n'ont pas modifié d'un iota leurs déclarations. Verdict ce soir.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/19/2014979-proces-roze-se-faire-un-dernier-yankee.html

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