jeudi 23 juin 2011

La "tournante" de Carpentras vue comme un rite initiatique

Après l'étude du parcours de vie des douze carpentrassiens accusés d'avoir participé, en avril 2005, à des faits de viols en réunion sur une mineure de 14 ans, la cour d'assises des mineurs du Vaucluse a entendu hier le docteur René Pandelon.
L'expert psychiatre a relevé chez l'un des accusés une altération du discernement mais ne décèle pas de problématiques psychiatriques chez les onze autres accusés, âgés de 16 à 22 ans au moment des faits. Pour autant, l'expert avait proposé un accompagnement éducatif pour trois d'entre eux qui, intolérant à la frustration, ont un problème de rapports à la loi.
Des jeunes normaux

Selon l'expert, ce sont des "jeunes normaux avec des histoires banales qui se sont retrouvés confrontés à une situation extraordinaire où tout a basculé". Dans une société où l'on passe "d'une sexualité de refoulement à une hypersexualité, ils n'étaient pas armés pour anticiper la relation avec cette jeune fille désespérée", analyse le psychiatre.

Ces jeunes, respectueux dans le cadre familial, adhèrent à l'extérieur à d'autres valeurs: celles du groupe et du quartier. Un grand écart qui surprend les familles lorsque l'interdit est franchi. Dans ce dossier qui débute par une "tournante" dans une cave du Pous du Plan, avant de se poursuivre dans des chambres d'hôtels, ces jeunes n'ont pas eu conscience de commettre un acte grave.

Un rite initiatique

Pour eux, la jeune fille était âgée non pas de 14 ans, "mais de 17 ans, 17 ans et demi" et elle était consentante. De plus, ils ne voyaient pas en elle une personne ni même un objet de désir sexuel, dans ce qui est un acte purement mécanique : "Dans cette sexualité, ce qui est important ce n'est pas l'acte sexuel mais la relation avec les autres membres du groupe.

Il faut que je m'exhibe pour montrer aux autres de quoi je suis capable. Ces jeunes gens ne sont pas dans une quête de plaisir mais dans la participation à un acte commun. Cela tient du rite initiatique, qui n'est pas un phénomène nouveau", développe l'expert psychiatre à la demande de Me Simonin et de Me Pénard.
"C'est vrai qu'il y a mieux comme initiation. Mon premier émoi, je l'ai eu en donnant de l'eau bénite à une jeune fille qui rentrait dans une église", se souvient le docteur Pandelon... avant de revenir au "rite" de la tournante: "Dans cette pratique sexuelle, l'objet de la sexualité n'est pas la relation avec la jeune fille mais le rapport avec les autres garçons, un peu comme dans "La guerre des boutons" : je suis capable, j'ai un plus gros zizi ou je fais pipi plus loin"...
Un effet d'aubaine

c'est en cela que leur ressenti peut être crédible,poursuit le psychiatre : "Ils n'ont pas perçu la contrainte situationnelle. Pour eux, la relation a eu lieu sans menace, sans violence, elle n'était pas attachée. Ils n'ont pas ressenti les contraintes psychiques et la situation de profonde détresse de la victime par un manque d'altérité"... "Cette jeune fille était en quête d'amour, d'affection.

Elle n'a pu s'opposer à la volonté du groupe et a pu, à certains moments, être débordée par la situation et ressentir une forme de plaisir affectif. Pour eux, elle était réduite au rang de fille disponible : ils ont sauté sur l'occasion." Le psychiatre assure que ces jeunes ne sont pas, sur un plan psychiatrique, des pervers et qu'ils ne présentent pas de risque de récidive.
Aujourd'hui, la cour poursuit l'étude de la personnalité en entendant un expert psychologue qui a examiné dix accusés. Les débats se poursuivent à huis clos. Le verdict est attendu le 5 juillet.
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/la-tournante-de-carpentras-vue-comme-un-rite-initiatique

3 commentaires:

-V- a dit…

Que dire lorsqu'on lit une histoire aussi sordide.
Tout d'abord une douzaine d'accusé, mais ou est passé la trentaine restante ?? Très beau travail de la police...
Il me semble pas nécessaire de tenter d'expliquer les gestes et raisons de ces personnes.
Ces "sous-hommes" avec malheureusement des noms bien de là-bas sont des nuisibles. Et comme tous les nuisibles il est nécessaire de les éradiquer de notre société. Messieurs les avocats de grâce evitez-nous laius sur les pauvres jeunes de cités défavorisés, ça ne prend plus. J'entre-apperçois d'ici les futures peine qui vont être prononcées, si légères....
Certes ce commentaire ne sert à rien, mais comme cela fait du bien !

francis praira a dit…

merci de votre témoignage
bien cordialement
francis

francis praira a dit…

un témoignage comme le votre sert toujours
merci encore
francis