mercredi 6 juillet 2011

Violences conjugales : "je ne sentais même plus ma mâchoire"

H.A., la trentaine, est intervenant en arts martiaux de son état et comparaît détenu, prévenu de violences conjugales répétées sur son épouse, C., notamment les 27, 28 et 29 mai, et qui plus est sur son fils Y., lequel aurait confié à la directrice de son école maternelle (il a 5 ans) : « Il te bat ton mari, maîtresse, quand tu fais des bêtises ?…» Plusieurs témoignages de voisins immédiats sont venus corroborer la plainte de C., ainsi que des photos tirées par les policiers montrant un visage et des bras tuméfiés. Durant la garde à vue, H.A. a minimisé l'ampleur des coups donnés, niant fermement avoir porté la main sur son fils. C., son épouse, affirmera cependant au commissariat qu'elle était régulièrement battue: « Il me donnait tellement de gifles qu'un jour je ne sentais même plus ma mâchoire inférieure. Ce jour-là, il m'a jetée à terre, tirée par les cheveux sur plusieurs mètres… »
Alors que H.A. ne variera pas dans ses dénégations, C. entamera à la barre un véritable plaidoyer en faveur de son mari, revenant radicalement sur ses déclarations : « J'ai grossi les faits sur le coup de la colère et j'ai été mal conseillée ; je ne savais pas que ça irait aussi loin. J'ai exagéré, il ne m'a frappée qu'une fois. Je ne veux pas divorcer et revivre avec lui… »
La partie civile (Me Plais) n'aura pas la partie facile et, gênée, ne pourra qu'aller dans le sens de la plaignante repentie qu'elle représente.Mme le procureur Deprade remettra un peu les choses en place : « Heureusement, l'action publique est en route et je me range aux côtés de l'instruction minutieuse du président Trembleau… Je reste persuadée que Mme C. a réellement été victime de violences répétées, ses blessures étant réelles. Il s'agit de la caricature de la pathologie d'une femme battue. Pour ce qui est du petit Y., provoquer un choc émotif est déjà un acte de violence. Je requiers un an, dont une grande partie assortie d'un sursis et mise à l'épreuve, ainsi qu'une obligation de se soigner et une interdiction de reparaître au domicile conjugal ».
Malgré le boulevard fait à la défense par la plaignante repentie et la partie civile, le jugement ira dans le sens exact des réquisitions : un an dont huit mois SME, obligation de soins et de résider hors du domicile conjugal, avec interdiction de s'y présenter.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/07/06/1122887-violences-conjugales-et-denegations.html

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