jeudi 7 juillet 2011

Mort de Romain Gommenne / Le procès renvoyé

Hier, le procès de Jean-Pierre Giolitto, suspecté d'homicide involontaire, a été renvoyé pour la troisième fois. La famille du jeune Romain Gommenne devra patienter jusqu'au 26 juillet pour entendre l'ex-urologue de la clinique des Bleuets s'expliquer à la barre sur une série de maladresses fautives.

HIER, la famille de Romain Gommenne a, une nouvelle fois, quitté le prétoire au bord des larmes, avec tout le poids de son drame sur les épaules. Car, pour la troisième fois, le procès de Jean-Pierre Giolitto - poursuivi pour homicide involontaire sur leurs fils de 18 ans - a été reporté sur fond d'expertise judiciaire. Défaut d'expertise la première fois, expertise inachevée la deuxième et expertise tardive (remise la veille des débats) cette fois.
De nouveau, Franck, Catherine et Thomas, leur second fils, ont donc dû ravaler cet océan de souffrance qui les submerge depuis ce funeste 22 août 2006 où Romain s'est éteint. Et tous trois devront revenir au palais de justice de Reims le 26 juillet - comme l'a assuré la présidente Odile Madrolle - dans l'espoir d'entendre les explications de Jean-Pierre Giolitto à la barre du tribunal correctionnel.
En 2006, le jeune Romain était mort entre les mains de cet ex-urologue de la clinique des Bleuets, au terme d'une opération bénigne dont les experts ont dit tout le mal qu'il pensait. « Les choix techniques et tactiques du docteur Giolitto ont cumulé leurs risques pour aboutir à l'accident. » Défaut d'information, méthode contestable, mauvaise technique et ustensiles inappropriés. Aux yeux des experts, toutes les conditions semblaient réunies pour que l'intervention vire à la tragédie (notre édition du 18 octobre 2010).

Compression acrobatique

D'ailleurs, confronté à une abondante hémorragie par la voie d'une aorte et d'une veine cave perforées, le praticien ne s'est guère montré plus professionnel pour l'endiguer, selon les experts. D'abord parce qu'il n'a pas jugé utile d'appeler à l'aide un confrère, chirurgien viscéral de son état, présent à deux blocs de lui. Ensuite parce qu'il a tenté une compression manuelle acrobatique plutôt que d'utiliser les pinces - certes inappropriées - qui étaient à portée de ses mains. Autant de choix aléatoires quand on sait que le chirurgien vasculaire, dépêché de la clinique Saint-André, était à une demi-heure de là.
Ce manque patent de moyens matériels et d'un spécialiste en chirurgie vasculaire sur les lieux même de l'opération est d'ailleurs reproché à la clinique des Bleuets, poursuivie en sa qualité de personne de morale. « Elle n'est pas équipée et organisée chirurgicalement pour faire face à une aussi grave complication vasculaire que celle survenue chez Romain Gommenne », estimaient les premiers experts. Un enfant au sourire éclatant de vie - le vôtre, le nôtre - l'a payé de sa vie pour le plus grand malheur d'une famille.

http://www.lunion.presse.fr/article/marne/mort-de-romain-gommenne-le-proces-renvoye

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