lundi 19 avril 2010

L'énigmatique affaire Turquin resurgit au détour d'une battue

Le village de Duranus, sur les flancs des gorges de la Vésubie, en avait bien assez de ses légendes. Comme celle qui raconte le massacre le soir de Noël, au château, des enfants de la Reine Jeanne. Le hameau, haut en couleurs, attire déjà bien assez de touristes qui viennent troubler la quiétude des quelque 200 habitants. "Il ne manquait plus que cette histoire de crâne", déplore le maire Henri Roux.

Depuis la macabre découverte, lundi, par des chasseurs, d'un "crâne de petite taille" au sommet de la barre de l'Ours, en face du village, la rumeur court. Et si ces restes étaient ceux du petit Charles-Édouard Turqin, 8ans, disparu dans la nuit du 21 mars 1991, alors qu'il dormait chez son père dans une villa des hauteurs de Nice? Presque 17 ans après, sa disparition reste une énigme. Ce qui explique sans doute la hâte avec laquelle le rapprochement a été fait après la découverte de ces restes.

Et même en liberté conditionnelle depuis le mois de juillet 2007, son père Jean-Louis Turquin, qui avait été condamné à 20ans de prison, reste pour la justice le meurtrier de cet enfant, né d'une liaison de son ex-femme avec un danseur juif américain. Le vétérinaire niçois qui avait confié à son ex-épouse avoir "étranglé" Charles-Édouard puis l'avoir enterré près du col de Braus, à une cinquantaine de kilomètres de Duranus, a toujours affirmé s'être fait "piéger".

Après cet enregistrement qui avait conduit à sa condamnation, il a toujours nié être l'assassin de Charles-Édouard. Pour lui, les autres pistes, notamment celle de l'enlèvement de l'enfant par sa femme qui l'aurait emmené en Israël, ont été négligées. La découverte de ce crâne pourrait relancer l'affaire comme n'être qu'un rebondissement sans suite. "Nous ne sommes pas absolument certains qu'il s'agit vraiment d'un crâne d'enfant, même si l'on a retrouvé ce qui ressemble à des dents de lait", tempère Éric de Montgolfier, le procureur du TGI de Nice.

Le crâne retrouvé, selon Henri Roux "dans un endroit très escarpé, au milieu de pierres"et qui n'avait "pas été enterré", a été confié pour des expertises à l'institut médico-légal de Nice. Les dents pourraient permettre de pratiquer une analyse ADN. Mais rien n'est encore sûr, encore moins une éventuelle identification.Le maire lui-même se montre prudent. "Les chasseurs m'ont amené ce que je crois être un crâne d'enfant encore assez bien conservé. Je ne suis pas un spécialiste. Je me suis contenté de l'amener à la gendarmerie".

Depuis, des fouilles ont été entreprises pour tenter de retrouver d'autres ossements ou des restes de vêtements. "Je ne me contenterai pas de résultats approximatifs", prévient le procureur. A fortiori dans une affaire où, malgré une condamnation, bien des points restent obscurs.

La Provence.com




L'affaire Turquin
envoyé par vodeo.

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