mardi 25 mai 2010

Bernadette Baudouin condamnée à 20 ans de prison

Les faits remontent à la nuit du 15 au 16 mars 2003. Bernadette Baudoin, 46 ans, tuait son amant, Luc Levent, 27 ans, de plusieurs coups de feu avec un pistolet à grenaille. Elle décidait ensuite de le découper en morceaux avec une hache. Avertis le 17 mars par un psychiatre à qui elle avait raconté les faits au téléphone, les policiers découvraient à l'arrière du pavillon de Bernadette Baudoin, rangés sur la terrasse, des sacs poubelle contenant le tronc et les membres de la victime, ainsi qu'une hache.


La quadragénaire, qui a reconnu les faits tout en ayant du mal à expliquer son geste, est accusée d'"homicide volontaire et atteinte à l'intégrité d'un cadavre". Tenant des propos tout à la fois précis et étranges, elle a expliqué aux policiers que la nuit du drame, après avoir parlé avec Luc Levent de l'insécurité, elle lui avait montré le pistolet qu'elle possédait. Ce dernier avait joué avec, puis elle s'était retrouvée avec l'arme à la main quand plusieurs coups de feu étaient partis, touchant son ami à la tête.

Exécution "programmée"


La victime, éducateur dans l'association où travaillait Bernadette Baudoin, était son amant depuis plusieurs mois. Ce jour-là, tous deux s'étaient retrouvés, semble-t-il, pour ce qui devait être un week-end de rupture. Luc Levent, qui vivait à nouveau depuis quelques temps avec une jeune femme qu'il connaissait depuis plusieurs années, allait avoir un enfant. Pour la famille du jeune homme "c'est le pourquoi de son exécution programmée". A l'ouverture du procès, leur avocat, maître Philippe Louis demandera donc la requalification des faits en homicide volontaire avec préméditation.


L'autopsie a montré que Luc Levent avait été atteint de cinq coups à bout touchant dans la tempe. Il a fallu plusieurs dizaines de coups de hache pour découper le corps. Les experts ayant examiné l'accusée ont relevé une "fragilité structurelle de la personnalité" qui a pu altérer son discernement..
Tf1news





Bernadette Baudouin a été condamnée à une peine de 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises du Val-de-Marne. Le 17 mars 2003, l'ancienne éducatrice spécialisée avait tué son jeune amant avec un pistolet à grenaille, avant de découper ses membres à coups de couteau et de hache. La cour n'a pas retenu la préméditation du crime, une question ajoutée in extremis à la demande de l'avocat des parties civiles.
Une accusée séductrice, au QI flatteur

Après trois jours d'audience, des ombres persistent autour du meurtre. «Il est intolérable que l'on cache la façon dont Luc a fini», avait plaidé, dans l'après-midi, Me Philippe Louis, avocat des parties civiles, dépeignant une accusée séductrice, au QI flatteur. «De certaines choses, elle ne se souvient pas, dit-il. Elle améliore sa défense à coups de petits détails mensongers.»

Toutes les réponses se trouvent dans «la vie tragique» de Bernadette Baudouin, selon son avocate, Me Frédérique Beaulieu. Torturée dans l'enfance par un père violent et alcoolique, elle a subi les frasques de son compagnon maniaco-dépressif et a vécu dans la peur de perdre son fils, atteint de leucémie. Ses histoires d'amour sont ainsi, toujours impossibles. Avec Luc Levent, son amant de 27 ans, elle forme un «couple improbable», selon l'avocat général, fusionnel et passionné. Mais le jeune homme est engagé ailleurs et attend un enfant. Malheureuse, amaigrie, Bernadette Baudouin décide de le quitter. La suite, l'accusée en a donné sa version à la cour : pendant l'amour, le jeune homme pointe un pistolet à grenailles sur la tempe de sa maîtresse, comme son père le faisait, quand elle était «son petit soldat vietnamien» ... La scène a pu réactiver des souvenirs anciens et l'amant est devenu le condensé de la haine, avait expliqué, en substance, l'expert psychiatre à la barre. Dans un «état semi-crépusculaire», Bernadette Baudouin tirera à cinq reprises sur son petit ami.

La famille Levent n'a, elle, jamais cru au crime passionnel. Le procès de la meurtrière de Luc s'achève, et le père du disparu a, au moins, compris une chose, qui n'apaisera pas sa souffrance, dit-il : «Bernadette Baudouin est une marionnettiste.» Pour lui, la mort de Luc a été pensée. «Ma conviction intime, c'est qu'elle avait programmé la disparition et l'enterrement de Luc» , plaide aussi son avocat, Me Philippe Louis. L'avocat général avait requis une peine minimum de vingt ans.

Le Figaro

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