vendredi 28 mai 2010

Bertand Cantat... noir destin 1

Après plusieurs mois de retard sur la date initialement prévue, le procès de Bertrand Cantat devrait s’ouvrir le 25 mars, au plus tard, devant le tribunal de Vilnius.
Comme le procureur de Vilnius l’avait annoncé dès le mois de septembre (Le Monde du 13 septembre 2003), Bertrand Cantat est poursuivi pour homicide volontaire, passible de quinze ans de réclusion criminelle.

Les six pages de l’acte d’accusation soulignent la violence de la "dispute personnelle" survenue entre le chanteur et la comédienne, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, dans la chambre d’hôtel qu’occupait le couple à Vilnius. D’après ce document, Bertrand Cantat a "attrapé la victime par ses vêtements, l’a traînée de force dans le salon et jetée à terre". Il lui a donné des coups mortels de manière "intentionnelle". D’après le rapport des experts lituaniens - lui-même basé sur les conclusions des médecins légistes français -, 19 coups ont été portés, dont 7 sur la tête. L’acte d’accusation parle de "coups avec les mains". Bertrand Cantat affirme, lui, avoir donné des gifles violentes, ce que confirment les expertises françaises, alors que l’avocat de la famille Trintignant, Me Georges Kiejman, évoque des coups de poing.

Les médecins lituaniens sont d’accord avec leurs homologues français pour attribuer la mort de Marie Trintignant à une hémorragie cérébrale, sans pouvoir dire si elle est consécutive "à un seul ou à l’ensemble des coups". Selon l’accusation, leurs conclusions confortent d’autres éléments du dossier et accablent l’accusé. "Comme la reconstitution l’a montré, Bertrand Cantat a soulevé Marie Trintignant et l’a jetée à une distance de 3 mètres contre le radiateur, souligne le parquet. Nos experts disent que l’hémorragie pourrait avoir été provoquée par ce choc précis." Le défenseur français de Bertrand Cantat, Me Olivier Metzner, espère recevoir rapidement une copie de l’acte d’accusation traduit en français, mais il remet d’ores et déjà en cause la crédibilité des expertises lituaniennes. "Je suis assez réservé sur des experts qui tirent des conclusions en se basant sur d’autres rapports, sans avoir vu le corps de la victime", affirme l’avocat.

Le procureur évoque aussi la consommation de drogues par le chanteur, le soir du drame. "Il n’y a pas de traces dans les analyses, reconnaît-il. Mais certains témoignages indiquent autre chose." Considéré comme une circonstance aggravante par le droit lituanien, l’usage de stupéfiants ne sera pas pris en compte à l’encontre de Bertrand Cantat lors de l’audience, faute d’avoir été "formellement établi", précise M. Jancevicius.

Selon lui, le leader de Noir Désir a plus de chances de bénéficier d’un procès équitable en Lituanie qu’en France : "La pression aurait été trop importante. Ici, il sera jugé sur les faits et rien que sur les faits." D’après lui, les débats devraient être publics "comme pour n’importe quelle affaire d’homicide". Ils auront lieu dans la salle principale du tribunal, suffisamment grande. Mais c’est leur traduction en français qui risque de poser le principal problème d’organisation. Pour l’heure, le tribunal ne dispose ni d’un interprète agréé, ni du matériel de traduction simultanée.


LE PROCES

Bertrand Cantat qui comparaît devant le tribunal de Vilnius pour le meurtre de Marie Trintignant a tenté d'établir qu'il avait agi sous le coup d'une émotion intense due selon lui à l'hystérie de l'actrice. Ce faisant il se réfère à d'ancestrales pratiques qui admettaient que tout bon père de famille pouvait corriger son épouse si cette dernière s'avisait à lui manquer de respect.


Il est vrai que dans l'ancien droit, c'est à dire avant la promulgation du code civil de 1804, le mari était juridiquement le propriétaire de son épouse et de ses enfants. Il avait de ce fait droit de vie et de mort sur les membres de la famille à condition toutefois d'user de ce droit avec parcimonie.

En l'espèce, Bertrand Cantat, scandalisé par les remontrances que lui assénait violemment Marie Trintignant, a estimé légitime de faire cesser immédiatement toute forme de récrimination.

Selon lui le comportement de la victime est constitutif d'une faute de nature à l'exonérer de sa propre responsabilité.

"Elle m'a provoqué alors qu'elle savait bien que je portais des bagues", s'est-il ému.

Cette défense est particulièrement innovante puisqu'elle se réfère à des lois abolies depuis des siècles par notre droit moderne.

Dans la logique de cette stratégie, Bertrand Cantat devrait former une demande de dommages-intérêts à hauteur du préjudice qu'il subit depuis cette "malheureuse affaire" bien qu'il ne nourrisse aucune haine à l'égard de la famille de la victime a-t-il tenu à souligner.

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