lundi 28 juin 2010

Affaire Grégory : l'ADN peut encore parler

Jean-Marie Beney, le procureur général de Dijon, a confié à L’Union qu’il requerra, mercredi, de nouvelles recherches « pour aller au bout du dossier Grégory Villemin ».


Le 5 mai 2010, après avoir reçu les résultats négatifs des analyses ADN effectuées sur les familles évoluant, en 1984, autour de Grégory Villemin, assassiné le 16 octobre, le procureur général de Dijon avait indiqué à L’Union « réfléchir à de nouveaux actes ». Jean-Marie Beney nous a informés que, en audience à huis clos mercredi 30, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon, il demandera « effectivement un certain nombre de choses ». Le haut magistrat va requérir l’analyse ADN d’un cheveu découvert sur le pantalon du petit garçon : « Le bulbe est en mauvais état mais nous conservons l’espoir d’isoler au moins un ADN mitochondrial » (transmis seulement par la mère, il est moins fiable et performant que l’ADN nucléaire). Il va aussi solliciter « une expertise supplémentaire des cordelettes » qui ont entravé l’enfant et souhaite que soit réalisée une étude de faisabilité « pour savoir s’il demeure possible d’exploiter le revers collant des enveloppes que le corbeau a expédiées à la famille Villemin, si les voix enregistrées peuvent être soumises à un examen plus poussé grâce aux techniques qui ont évolué, et si une autre analyse du foulage relevé sur la lettre de revendication du crime a une chance d’aboutir à un résultat. » Le foulage (empreinte en relief) se limite aux lettres « L B » qui, longtemps, désignèrent Bernard Laroche. S’il est fait droit à ces requêtes, ce sont vraisemblablement les gendarmes de l’Institut de recherches criminelles qui se chargeront de l’étude.
Le procureur général Beney va également demander des prélèvements complémentaires « sur une dizaine de voisins et collègues de travail de Jean-Marie Villemin ».
En revanche, il s’oppose à la recherche de filiation de Jacky Villemin, le frère aîné de Jean-Marie, surnommé « le bâtard » – son père n’était pas Albert. Le corbeau en savait long sur lui et semblait vouloir le venger. D’où le souhait des parents de Grégory de réétudier ce sinistre pan de l’affaire. « Nous cherchons un assassin, pas un bâtard », objecte Jean-Marie Beney. « Il n’est pas question que l’on s’intéresse à des secrets de famille vieux de 50 ans ! »

http://www.lunion.presse.fr/article/region/exclusif-affaire-gregory-ladn-peut-encore-parler

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