GDF Suez sera jugé, à partir de lundi, devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour "homicide involontaire par négligence et imprudence", après une double explosion qui avait suivi la rupture d'une canalisation en fonte, ayant fait un mort et une trentaine de blessés.
L'accident, qui avait ravagé le 29 novembre 2002 une rue pavillonnaire du quartier populaire toulousain d'Empalot, avait alors fait resurgir le souvenir de la catastrophe d'AZF. À un kilomètre de là, l'explosion de l'usine chimique avait déjà dévasté la ville un an avant, le 21 septembre 2001, faisant 31 morts et des milliers de blessés. Les maisons de la rue Jean Lebas avaient été sérieusement endommagées par AZF. Le 29 novembre 2002, deux d'entre elles étaient totalement détruites par le gaz à une demi-heure d'intervalle, deux autres devaient ensuite être rasées et quatre autres étaient lourdement endommagées. Les victimes se considèrent comme des "surexplosés".
GDF Suez admet sa responsabilité
Une conduite de gaz en fonte grise, cassante, s'était rompue à la suite de travaux sur le réseau des eaux dans la rue le 13 novembre, et des poches de gaz s'étaient formées dans les sous-sols de deux pavillons de la rue. Une femme devait mourir après avoir été ensevelie dans la première explosion et deux pompiers devaient être grièvement atteints par l'explosion de la deuxième poche de gaz, alors même qu'ils portaient secours aux victimes du premier accident.
GDF Suez a confirmé, vendredi, que l'entreprise "reconnaîtrait sa responsabilité pour ne pas avoir changé plus tôt cette canalisation". L'entreprise est passible de 250.000 euros d'amende, selon Me Agnès Casero avocate de l'association des victimes qui s'est portée partie civile. "Le montant, j'en rigole, ce qu'il faudrait, c'est que l'entreprise soit placée sous contrôle judiciaire, rende des comptes tous les six mois sur ses travaux de sécurité", déclare l'avocate. "On a passé trois ans et demi en mobil-home, on a fini par être indemnisés, mais il a fallu l'arracher, jusqu'à ces derniers jours, pour le préjudice moral", déclare la présidente de l'association, Bernadette de la Hoz.
Les syndicalistes de la CGT soutiennent les victimes. Selon Michel Metch responsable national des cadres CGT UGICT-CGT, "la direction s'était engagée à terminer en 2000 la résorption de ses canalisations en fonte pour les remplacer par de l'acier ou du polyéthylène, mais elle a finalement retardé le plan jusqu'à 2005 pour privilégier ses investissements internationaux". En l'an 2000, "il y avait encore 50 kilomètres de fonte cassante à Toulouse", selon Cyrille Martinez délégué syndical de GRDF (distribution de gaz) pour Midi-Pyrénées.
http://www.lepoint.fr/societe/toulouse-gdf-suez-juge-pour-une-explosion-ayant-fait-un-mort-et-trente-blesses-13-09-2010-1235484_23.php
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