jeudi 18 novembre 2010

Hormones de croissance : "la justice, pas la pitié"

"Nous demandons la justice, pas la pitié", a expliqué jeudi à la cour Me Francis Szpiner, avocat de l'association des victimes de l'hormone de croissance (AVHC), partie civile au procès. Me Szpiner, avocat, a demandé jeudi à la cour d'appel de Paris la condamnation des deux scientifiques jugés pour homicide involontaire, au nom de "la justice, pas de la pitié". "Nous souhaitons demander ces condamnations parce que tout simplement, c'est le droit et la justice", a-t-il ajouté. Aux yeux de ce pénaliste réputé, les infractions d'homicide involontaire et tromperie aggravée, reprochées aux deux prévenus, sont bel et bien juridiquement constituées car ils ont commis des "fautes délibérées".


Le biochimiste Fernand Dray, 88 ans, ancien directeur d'un laboratoire de l'institut Pasteur qui participait à l'élaboration de l'hormone de croissance et la pédiatre Elisabeth Mugnier, 61 ans, chargée de la collecte des hypophyses (matière première du traitement) dans les morgues des hôpitaux, sont jugés en appel depuis le 4 octobre. "Mme Mugnier collectait n'importe quoi, n'importe comment" et M. Dray "ne peut pas dire qu'il avait le droit de se désintéresser de ce qui se faisait avant lui", c'est-à-dire de la façon dont était prélevées les hypophyses, transformées par son laboratoire, a argumenté Me Szpiner. "Ce qui est insupportable, c'est de dire que ce n'est la faute de personne. On peut comprendre que des gens aient des excuses mais pas qu'ils s'obstinent à nier leurs fautes jusqu'au bout", s'est indigné l'avocat.


"La preuve par 120 morts"


Les deux scientifiques ont toujours affirmé n'avoir commis aucune imprudence volontaire dans leur travail. Ils ont été relaxés en première instance, en 2009. "La France a le triste privilège d'un nombre important de morts et c'est bien dû au fait que des pratiques ont été mal conduites. C'est la preuve par 120 morts", a conclu Me Szpiner, dernier avocat des parties civiles à plaider. L'audience rependra lundi avec les réquisitions du parquet général.


Quelque 1.698 enfants ont reçu, au début des années 1980, un traitement à base d'hormones de croissance destiné à les aider à grandir. C'est parce que certaines des hypophyses (glandes crâniennes) étaient infectées, que des patients sont décédés de la maladie de Creutzfeldt-Jacob et que les autres restent sous la menace de développer cette pathologie mortelle
http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-11/hormones-de-croissance-la-justice-pas-la-pitie-6152707.html

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