dimanche 16 janvier 2011

Correctionnelle : On n'est jamais trahi que par les siens...

S'en prendre à des proches, voire à sa propre famille, pour se tirer d'un mauvais pas ne semble pas si rare qu'on pourrait le croire.
Ainsi, lors de l'audience du tribunal correctionnel, vendredi matin, les magistrats de la 6e chambre ont condamné à des peines de prison avec sursis et/ou des peines de travaux d'intérêt général (TIG), des prévenus qu'il vaut mieux, finalement, ne pas fréquenter. Et ce dans trois affaires différentes.


C'est pas moi, c'est mon frère !


Patrick, 47 ans, avait un problème avec son permis de conduire. Il avait même été condamné en 2009 pour conduite sans permis. Il paraît qu'il ne le savait pas. Toujours est-il qu'en mars dernier, rue Michel-Ange, il est interpellé parce qu'il téléphonait au volant. Que dit-il aux policiers ? Qu'il se prénomme Bernard, et non Patrick. Bernard, c'est... son frère !


Le président, Patrick Véron : « C'est lui qui perd tous ses points, qui paye les contraventions... Vous êtes en mauvais termes ? » Non, bafouille Patrick. Bernard, qui en avait marre que son frère se fasse passer pour lui, avait fini par déposer une plainte contre lui, puis a voulu la retirer. Que voulez-vous, la famille...


Le procureur, Mario Agneta, donne un « dernier avertissement solennel » : il réclame la révocation du sursis et requiert trois mois de prison avec sursis pour chaucun des délits (prise du nom d'un tiers et conduite sans permis), ainsi que 1 500 euros d'amende pour le second délit. Le tribunal a réduit les peines de prison à deux mois avec sursis pour chaque délit et a ajouté deux peines de 60 heures de TIG.


Un accident, moi ? Mais je n'ai pas de voiture !


Mickaël, lui, se croyait tranquille côté voiture : sous curatelle renforcée, il n'a pas le permis, ne conduit pas et n'a pas de voiture.
Un jour de 2009, pourtant, il reçoit une lettre d'un assureur qui l'accuse d'avoir causé un accident à l'un de ses clients et d'avoir pris la fuite !
En fait, le fautif n'est autre qu'Alexis, 21 ans. C'est le frère du fiancé de la sœur de Mickaël. Ouf ! Après l'accident, Alexis a vendu sa voiture en mettant le nom de Mickaël sur le certificat de vente, qu'il a pris soin d'antidater et de signer.


Mais la signature, bien sûr, ne ressemblait pas à celle de Mickaël. Sans compter qu'il y avait une faute d'orthographe dans le patronyme de ce dernier... Sans compter, encore, qu'Alexis a fait croire aux policiers que la voiture avait été volée...
Bref, pour cette embrouille (faux et dénonciation mensongère), et en son absence puisqu'il ne s'est pas présenté, il a été condamné à six mois de prison avec sursis, peine conforme aux réquisitions, ainsi qu'à 1 000 E de dommages-intérêts.


Mes copines m'ont cambriolée !


Margot et Camille, âgées toutes les deux de 19 ans, sont des anciennes d'un foyer pour ados turbulents. La première fait encore la mariole devant le tribunal : elle mâche du chewing-gum, se dandine avec arrogance et regarde le plafond quand elle répond. De quoi énerver le président Véron : « Vous vous croyez où ? »
En septembre 2009, les deux filles ont cambriolé le studio d'une copine de leur ancien foyer. Pour 2000 s de matériels divers et d'espèces, selon cette dernière. « Ben oui, j'ai cambriolé, j'assume ! Mais pas le reste... », s'énerve Margot. Le reste, ce sont des menaces, des intimidations contre la victime.


Mario Agneta requiert six mois de prison avec sursis et 120 heures de TIG. Les deux voleuses, qui n'ont pas d'avocat, écopent in fine de quatre mois avec sursis et 120 heures de TIG (Margot) et de trois mois avec sursis et 80 heures de TIG (Camille).
Elles devront en outre verser 1 000 s de dommages-intérêts.


http://www.nicematin.com/article/nice/correctionnelle-on-nest-jamais-trahi-que-par-les-siens

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