vendredi 4 février 2011

Bissonnet au bord de la crise de nerfs

SOS Médecins la veille, et un psychiatre en urgence hier : la cour d’assises de l’Hérault vit au rythme de la posologie médicamenteuse de Jean-Michel Bissonnet, qui semble depuis deux jours au bord de la crise de nerfs. Le matin, l’accusé n’est pas là, l’escorte arrive avec une demi-heure de retard.


« Il y a eu une difficulté d’ordre médical ? », demande le président. « Il y a vraiment un gros problème avec l’infirmerie de la prison, répond Jean-Michel Bissonnet. Je veux arrêter un médicament qui m’endort et en prendre plus d’un autre, et ils ne veulent rien me donner. Je regrette, parce que je fiche en l’air mon procès par mes excès de colère. J’ai une période difficile,
parce que j’entends des choses qui me révoltent, et j’explose. » Le président le lui assure : il verra son psychiatre le lendemain, avant l’audience. A 14 h 30, nouvelle difficulté : l’accusé n’est pas dans le box.


Le chef d’escorte : « Monsieur Bissonnet ne veut pas venir tant qu’il n’a pas eu ses médicaments. » Finalement, il apparaît, très agité. « Mon traitement est arrivé à péremption depuis un mois. Ce matin, on m’a donné la moitié de ma dose, hier soir je n’ai rien eu, je n’ai dormi que 2 h 30. Je vous dis : attendez, donnez-moi trois comprimés. J’ai donné une mauvaise image de marque en m’énervant, je les prends pas pour m’amuser, je préférerais être à la campagne et me promener, ça me calmerait beaucoup plus. »
Le président : « Je ne peux pas m’immiscer dans un traitement médical. »
Bissonnet, véhément : « Je m’excuse, mais le médecin que j’ai vu ce matin est nul ! Je ne suis pas fou, je rends les médicaments quand j’en ai trop, alors que je pourrais les échanger contre des cigarettes ! Je joue ma tête, je souffre depuis trois ans, pendant qu’il y en a qui vont à la chasse, à la pêche et font de bons petits repas en famille ! »


Une heure après, l’audience reprend, et Claude Jaquemin, le président du comité de soutien, vient témoigner. Dans le box, Bissonnet sanglote, la tête dans les mains. Puis se redresse, quand Me Abratkiewicz intervient : « T’as rien compris ! Le théâtre, ça suffit ! Menteur ! »


Le président : « Ce débat est révélateur d’une ambiance que je déplore. » Au tour de l’avocat général Pierre Denier. Nouvelle exclamation de Bissonnet. Le magistrat : « N’intervenez pas s’il vous plaît. » « Je m’en vais », répond Bissonnet en quittant le box pour rejoindre le couloir, devant des gendarmes stupéfaits. Le président : « On ne peut pas continuer les débats sans l’accusé. »


Suspension, appel à un psychiatre qui examine Bissonnet dans une salle voisine. Une heure après, l’audience reprend. Il reste encore une semaine avant le verdict et une question se pose : les nerfs de Jean-Michel Bissonnet tiendront-ils jusque-là ?


http://www.midilibre.com/articles/2011/02/03/A-LA-UNE-Bissonnet-au-bord-de-la-crise-de-nerfs-1527086.php5

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