vendredi 11 février 2011

Double meurtre de Montigny-les-Metz: la maman du petit Cyril assigne l'Etat français

La maman du petit Cyril Beining, l’un des deux enfants assassinés en 1986 à Montigny-lès-Metz, a assigné l’Etat pour faute lourde et déni de justice. Déboutée en première instance, elle a fait appel du jugement.


Elle n’a de cesse de ressasser. "Si on avait le pantalon de Cyril, on n’en serait pas là" », racontent ses avocates, M es Marlène Schott et Dominique Boh-Petit. « Et ça la rend dingue de constater les manquements qui auraient pu être utiles à la manifestation de la vérité », poursuit M e Schott.


Vingt-quatre ans après, la maman du petit Cyril Beining, l’un des deux enfants tués en septembre 1986 à Montigny-lès-Metz, ne lâche pas prise pour savoir qui est l’auteur du double meurtre.


Lundi, épaulée par ses conseils, elle arpentera à nouveau la salle des pas perdus du palais de justice de Nancy.


Déboutée de sa demande d’indemnisation en première instance, elle fait appel de la décision prononcée en 2006 par la première chambre civile du tribunal de grande instance de Nancy.


Procédure rare


Lundi 14 février, l’appel sera examiné par la cour d’appel de Nancy. Alors qu’une procédure est toujours en cours à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Metz, Gabrielle Beining pointe la responsabilité de l’Etat dans cette affaire qui frôle, semble-t-il, l’impasse judiciaire. Ses avocates assignent l’Etat pour faute lourde et déni de justice, considérant que des dysfonctionnements dans l’instruction du dossier ont empêché de connaître l’identité de l’auteur.


« La justice a beaucoup de mal à reconnaître ses torts, résume M e Dominique Boh-Petit. En revanche, si nous avons déjà été déboutés en première instance, c’était quand même un assez bon jugement. », Sa collaboratrice M e Marlène Schott étaye : « La première chambre civile a reconnu que des choses n’avaient pas fonctionné correctement mais elle a considéré que cela ne causait aucun préjudice à M me Beining. »


Les fautes graves reprochées à l’Etat reposent sur trois éléments. D’abord, les vêtements des victimes. « Imaginez, s’insurge M e Boh-Petit, on découvre des enfants assassinés qu’on envoie à l’autopsie et on jette leurs vêtements qu’on ne retrouvera jamais. »


Trois fautes graves


Ces effets vestimentaires auraient peut-être parlé aujourd’hui, compte tenu des avancées scientifiques, notamment en termes d’identification d’ADN.


Deuxième faute inexcusable selon les conseils de Gabrielle Beining : « Les pierres qui ont servi à assassiner n’ont pas été suffisamment examinées et, en 1995, elles ont été détruites alors qu’on savait qu’il y allait avoir la révision du procès de Patrick Dils. »


Enfin, les négatifs des clichés pris le soir sur la scène du crime n’ont jamais été retrouvés.


Compte tenu de la portée médiatique de l’affaire, ils auraient été enterrés.


Parmi eux, figurait la photographie d’une main souillée de sang et essuyée sur la paroi d’un wagon. « Il y avait 138 photos au départ, il n’en reste que cinq au dossier et il n’y a plus aucun cliché », termine M e Dominique Boh-Petit.


Pour le préjudice psychologique et pour le droit de connaître la vérité, 300 000 € de dommages et intérêts sont réclamés."


Un article de Cécile PERROT.
http://www.au-troisieme-oeil.com/index.php?page=actu&type=skr&news=35437

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