mercredi 30 mars 2011

"Je n'ai pas tué Kalinka"

Le médecin allemand Dieter Krombach, jugé par les assises de Paris pour le meurtre de sa belle-fille en 1982, a pris la parole pour le première fois mercredi et déclaré à la cour : "Je n'ai pas tué Kalinka". "Je veux souligner que je ne suis pas coupable, que je n'ai pas tué Kalinka et pas violé Kalinka", a affirmé en français l'accusé, qui avait demandé à prendre la parole à la reprise de l'audience. La cour a ensuite commencé à entendre la lecture de l'arrêt renvoyant devant les assises le médecin de 75 ans. Ce dernier comparaît pour le meurtre de sa belle-fille, retrouvée morte le 10 juillet 1982 dans son lit au domicile familial en Allemagne. Le père de l'adolescente, André Bamberski, s'est battu durant 29 ans pour faire la lumière sur ce décès, allant jusqu'à faire enlever le médecin allemand pour qu'il soit jugé en France.
La deuxième journée d'audience avait débuté par l'annonce du rejet de la demande de renvoi du procès déposée la veille par la défense. Cette dernière appuyait principalement sa demande sur deux arguments : les conditions d'interpellation à leurs yeux contestables du médecin allemand et l'incompatibilité juridique du procès français avec la procédure déjà menée en Allemagne dans cette affaire et qui avait conclu à un non lieu en 1987. Pour la cour d'assises, qui a donné lecture intégrale de ses motivations, l'argument n'est pas valable car le classement sans suite de la justice allemande "ne peut s'analyser comme un jugement définitif". La cour souligne que la cour d'appel de Munich n'a "pas procédé à un examen des charges susceptibles de peser sur Dieter Krombach" et qu'"aucune procédure contradictoire" n'a été menée en Allemagne au fil des différentes décisions rendues.
La cour d'assises a donc refusé de saisir la Cour de justice de l'Union européenne comme le souhaitait la défense pour trancher ce qu'elle considérait comme un conflit de compétence. Les juges n'ont pas retenu non plus l'argument de l'illégalité de l'interpellation de Dieter Krombach, soulignant que l'exercice des poursuites à l'encontre d'un mis en cause n'est pas subordonnée à son "retour volontaire" en France. Les avocats de l'accusé n'ont pas réagi à cette décision de la cour.
http://lci.tf1.fr/france/justice/2011-03/le-proces-de-dieter-krombach-va-se-poursuivre-6333320.html

Aucun commentaire: