Paul Mitsler tué en sortant d’un club échangiste en 2007
Quatre ans après la mort de Paul Mitsler, tué d’un coup de fusil harpon et de vingt coups de couteau à La Grande-Motte, la cour d’assises juge à partir de ce matin et pendant quatre jours Frantz Diguelman et Diane Mistler. Le premier, 44 ans, est soupçonné d’avoir assassiné le commerçant de 60 ans, qui cette nuit du 21 au 22 avril 2007, sortait d’un club échangiste avec son épouse. Et cette dernière, 43 ans, ex-maîtresse de l’accusé, comparaît pour complicité d’assassinat après avoir initialement bénéficié d’un non-lieu.
Le procès d’une passion amoureuse meurtrière
Et c’est bien autour de la personnalité complexe de Diane Mistler
que se situe le cœur de ce procès d’une passion amoureuse destructrice et meurtrière. Franz Diguelman a reconnu avoir tué son rival de cœur, lui qui entretenait une liaison avec la femme du commerçant depuis dix-huit mois. Mais parce qu’elle l’aurait manipulé.
« Sa position n’a pas changé, il explique pourquoi il a fait ça : pour satisfaire les demandes de madame Mistler, pour la libérer d’une soi-disant souffrance insupportable. Il était dans la confusion des sentiments » avance Me Corbier, l’avocat, avec Me Landat, de l’accusé. Amoureux jusqu’à en perdre la tête, le barman a toujours raconté qu’elle l’a menée en bateau en affirmant qu’elle était battue, abusée sexuellement et obligée de fréquenter les clubs échangistes. Et que s’il l’aimait vraiment, il devait tout faire pour la faire sortir de cette situation intenable. Y compris jusqu’à commettre l’irréparable. L’enquête des gendarmes a démontré que cette dame, volage, n’a jamais été violée ni contrainte à l’échangisme, bien au contraire.
La veuve a-t-elle instrumentalisé son amant pour qu’il tue ?
« Nous pensons que monsieur Diguelman est coupable d’assassinat. Mais aussi qu’il y a des charges suffisantes contre madame Mistler pour la complicité, qu’elle a instrumentalisé son amant pour que celui-ci opère une rage homicide » estime de son côté Me Hollet, partie civile aux intérêts de la fille et des petits-enfants de Paul Mitsler. L’argent pourrait être un mobile, alors que juste avant sa mort, la victime avait émis le souhait de divorcer.
Le juge en charge du dossier avait pourtant estimé au terme de son instruction que Diane Mistler ne devait pas être poursuivie devant une cour d’assises, faute d’élément suffisant pour étayer la complicité, malgré l’important nombre de coups de fil échangés entre les deux amants juste avant le drame. Le magistrat n’a vu dans les mensonges et l’inconséquence de la veuve qu’une « responsabilité morale » sur ce dramatique passage à l’acte.
Le parquet ne l’a pas entendu de cette oreille, a fait appel, et la chambre de l’instruction a, elle, décidé que cette complicité d’assassinat pouvait être retenue contre Diane Mistler. Au grand dam de Me Delran, qui, aux côtés de Me Phung, défend la quadragénaire : « elle ne lui a jamais demandé de le tuer ni même de lui faire le moindre mal ! Il n’y a pas d’instruction, même si lui a dit qu’il l’avait compris comme ça. Il a eu un comportement obsessionnel avec elle. Elle a déjà eu un non-lieu et elle doit être acquittée ». http://www.midilibre.com/articles/2011/04/18/A-LA-UNE-L-amant-et-la-veuve-juges-pour-une-mort-sauvage-1590873.php5
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