mercredi 27 avril 2011

Le meurtrier présumé de Bernard Mazières n'en était pas à sa première agression

Vivien, 21 ans, est "terrorisé" à l'idée de se rendre à l'audience. Mercredi matin, il va revoir pour la première fois son agresseur depuis ce soir de février 2009 où il a cru mourir. Le procès doit avoir lieu devant la 14e chambre du tribunal correctionnel de Paris. 'Il est terrorisé et il se dit qu'il a eu énormément de chance", explique son avocat, maître Philippe Paingris, car son agresseur présumé est Dany Manfoumbi, récemment mis en examen et écroué pour "assassinat" dans une autre affaire. Ce jeune homme de 25 ans, décrit comme quelqu'un à l'allure toujours impeccable et travaillant dans l'immobilier, est en effet soupçonné d'avoir tué à l'aide d'un marteau l'ancien journaliste Bernard Mazières à Noël dernier. Le fils de ce dernier a lui aussi été mis en examen et écroué : il est soupçonné d'avoir commandité le meurtre
L'agression de Vivien, elle, remonte à l'après-midi du 22 février 2009. La veille au soir, ce jeune étudiant en droit avait organisé une petite fête dans son studio du quartier de Saint-Germain-des-Prés, à Paris. Au cours de la soirée, un de ses amis était venu avec une de ses connaissances : un certain Dany. Tout le monde sympathise. La soirée se passe normalement, les jeunes consomment un peu de canabis. En milieu d'après-midi, le lendemain, Dany appelle Vivien. "Il lui a dit qu'il était de passage dans son quartier et lui a demandé s'il pouvait monter", explique Me Paingris. Vivien accepte, lui offre un verre. "Au bout de 30 secondes, il est passé derrière Vivien, qui était assis, et il lui a tranché la gorge avec un hachoir, lui faisant une plaie de 11 centimètres", poursuit l'avocat. Il a ensuite pris l'argent, le téléphone portable et les quelques grammes de cannabis qui restaient chez sa victime, avant de filer. Ça n'a pas duré plus de trois minutes. Vivien a attendu en se tenant la gorge avec la main que son agresseur soit bien parti pour appeler le Samu".
"Il a dit vouloir tuer pour voir ce que cela faisait"
Grâce au signalement donné par la victime, l'agresseur présumé est rapidement retrouvé et une instruction ouverte pour tentative d'homicide volontaire concomitant à un vol. Mis en examen, Dany Manfoumbi reste libre sous contrôle judiciaire. Selon le Journal du Dimanche du 17 avril, il se rendra à chaque rendez-vous chez le juge d'instruction, où il répètera qu'il regrette profondément son coup de hachoir. Et le 20 octobre 2010, il est finalement renvoyé en correctionnelle pour "vol avec violences" et non aux assises. Pourquoi ? "L'information judiciaire n'a pas réussi à caractériser l'intention d'homicide", répond le parquet, interrogé dans le jdd.

Pour maître Paingris, en revanche, "c'est incompréhensible car ce jeune homme a fait des déclarations très contradictoires. D'après les PV d'auditions, il a dit au début devant les enquêteurs qu'il avait voulu tuer pour voir ce que cela faisait d'être dans la peau d'un assassin. L'expertise médicale le dit aussi : à 1,2 cm près, c'était la carotide et la jugulaire qui étaient touchées". L'avocat précise que s'il n'a pas fait appel de cette requalification des faits à l'époque, c'était pour ne pas ajouter un trouble supplémentaire à son client. L'un des avocats de Dany Manfoumbi, Me Jean-Michel Leblanc, n'a pas répondu aux sollicitations de TF1 News.
Aujourd'hui, Vivien a changé de vie. Il a déménagé, redoublé une année et continue de suivre une psychothérapie. Ce procès arrive comme étape dans sa reconstruction. Il espère pouvoir enfin comprendre ce qui lui est arrivé. Dany manfoumbi encourt jusqu'à sept ans de prison.

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