Le procès du gourou de la secte « Coeur douloureux et immaculé de Marie », Juliano Verbard, et de quinze de ses disciples, s’est ouvert, ce mercredi devant la cour d’assises de Saint-Denis. Les membres de la secte sont poursuivis pour le rapt et la séquestration d’un enfant de 12 ans dont la secte voulait en faire son nouvel « élu ».
« Petit lys d’amour »
Juliano Verbard a commencé à faire parler de lui en 2001, à 19 ans, quand il a fondé sa secte, prétendant recevoir des apparitions régulières de la Vierge Marie. Celles-ci se produisaient, selon lui, « chaque huitième jour du mois à 22 h ». Les disciples étaient des centaines à y assister après avoir payé 20 €.
Le gourou se faisait aussi appeler « Petit lys d’amour », nom que lui aurait donné, selon lui, la Vierge Il a déjà été condamné à cinq reprises, dont la dernière fois aux assises, en mai 2010, pour le viol de deux enfants de 12 et 17 ans dont les parents étaient membres de la secte.
« Le nouveau messie »
Les seize accusés sont poursuivis pour l’enlèvement, le 3 août 2007, du jeune Alexandre Thélahire, 12 ans, au domicile de ses parents, dans le centre-ville de Saint-Denis, par un commando encagoulé de quatre personnes, tous membres de la secte. L’enfant, dont un membre de la famille était proche de la secte, avait été séquestré dans une maison du Tampon.
« Le jeune garçon était, pour eux, le successeur désigné du gourou, le nouveau messie. Ils pensaient que s’il arrivait quelque chose à leur chef, il fallait pouvoir le remplacer », avait expliqué à l’époque le chef de la police. Alexandre, âgé aujourd’hui de 17 ans, a été libéré sain et sauf deux jours plus tard au cours d’une opération policière d’envergure qui a également permis l’arrestation de ses ravisseurs et du chef de la secte.
Sous haute surveillance
Un imposant dispositif de sécurité a été déployé devant le palais de justice pour cette première journée du procès, prévu pour durer trois semaines. Et pour cause. En avril 2009, Juliano Verbard avait réussi à se faire la belle en hélicoptère, en compagnie de deux codétenus membres de sa secte alors qu’il était détenu à la prison de Domenjod.
Trois de ses disciples avaient commandé l’appareil pour un vol touristique et braqué le pilote qu’ils avaient contraint à se poser dans la cour de la maison d’arrêt la plus moderne de l’île, inaugurée quatre mois auparavant. Après dix jours de cavale, les fugitifs avaient été arrêtés dans un petit appartement de Saint-Denis, dans le quartier populaire de Moufia.
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