jeudi 26 mai 2011

Clearstream : un dernier mot ? "Non, merci !"

Lorsque la présidente de la Cour, Christiane Beauquis, leur a donné une dernière fois la parole, jeudi après-midi, avant de clore les débats, tous ont répondu : "Non, merci !". Dominique de Villepin, Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud, comparaissaient depuis le 2 mai devant la cour d'appel de Paris dans le cadre de l'affaire Clearstream, une vaste machination qui a consisté à ajouter des noms de  personnalités, dont celui du président Nicolas Sarkozy, sur des "listings"  bancaires afin de les discréditer. Si les audiences sont désormais terminées, tous trois devront encore patienter jusqu'au 14 septembre pour connaître le délibéré des juges.

Lundi, 15 mois de prison avec sursis ont été requis contre l'ancien Premier ministre, poursuivi pour complicité de dénonciation calomnieuse. Si la peine requise a été plus clémente qu'en première instance, l'analyse du ministère public n'a pas bougé d'un iota. Pour l'avocat général Jean-Louis Perol, Dominique de Villepin est "complice par abstention": il aurait dû dès juillet 2004 stopper Jean-Louis Gergorin, l'instigateur de la machination qui a consisté à ajouter des noms, dont celui de Nicolas Sarkozy, sur des listings bancaires afin de les discréditer. En effet, pour le parquet général, le ministre savait alors que les listings étaient faux et auraient dû les dénoncer. Une thèse que dément vigoureusement Dominique de Villepin.

Par ailleurs, 30 mois de prison, dont 15 mois ferme, et 40.000 euros d'amende ont été requis contre le mathématicien Imad Lahoud, tandis que 30 mois de prison, dont un an ferme et 40.000 euros d'amende, ont été demandés par le parquet général contre l'ancien dirigeant d'EADS, Jean-Louis Gergorin. Si dans son réquisitoire, le ministère public a estimé que le cerveau de la manipulation était indéniablement Jean-Louis Gergorin, il a décrit les deux hommes comme "un duo infernal". "Sans l'un et sans l'autre, pas de dossier Clearstream", a-t-il résumé, en s'employant à réduire l'écart des peines requises contre les deux prévenus. Le 28 janvier 2010, Dominique de Villepin avait été relaxé, tandis Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud avaient été condamnés à respectivement 15 et 18 mois de prison ferme, assortis pour chacun d'une amende de 40.000 euros.

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