mercredi 18 mai 2011

De la bande de Verton jusqu'à la cour d'assises, l'itinéraire chaotique de Stéphane Graux

Un homme à la face cachée à laquelle on n'avait pas accès. » Voilà comment un ami résume la personnalité de Stéphane Graux, jugé depuis hier à la cour d'assises de Saint-Omer. Accusé des meurtres et viols de Valérie et Harmony Trouillet, à Berck en 2006, le suspect ne s'est pas vraiment dévoilé alors que la présidente Karas a commencé à évoquer sa personnalité. « Vous ne pensez pas qu'on attend tous que vous nous expliquiez certaines choses ? », s'interroge la magistrate avec un mélange de douceur et de détermination dans la voix. « J'attends que justice soit faite et que je sois jugé à ma juste valeur », espère Stéphane Graux après avoir révélé qu'il s'était converti à l'Islam car la lecture du Coran lui « fait du bien ».

Un homme têtuet impulsif

Sans diplôme, apparemment marqué par le divorce de ses parents quand il avait seize ans, l'accusé a d'abord exercé le métier d'agent de sécurité avant de travailler dans une société de menuiserie en intérim. La plupart des témoins s'accordent sur trois points positifs : il est serviable, travailleur et disponible pour ses amis. Mais aussi sur quelques défauts : il est têtu, impulsif et a un goût prononcé pour l'alcool et la drogue.

C'est dans la « bande de Verton » qui se réunissait au bois de la Gloriette que Stéphane Graux s'adonnait à son goût pour le cannabis. C'est alors le temps de l'insouciance pour l'accusé qui est conté aux jurés. Les amis refaisaient le monde, discutaient dans ce petit bout de campagne loin des problèmes et des responsabilités. Même si Stéphane Graux s'illustre déjà pour des faits de violence sur sa compagne. « Sa copine m'a dit qu'elle s'était cassé le nez en chahutant avec lui sur le canapé », raconte une amie de l'accusé citée par la défense. Une phrase qui fait bondir Luc Frémiot, l'avocat général qui tient des témoignages contraires : « Vous n'êtes pas en train de faire un témoignage de complaisance par hasard ? » De violence, il est encore question avec l'audition du meilleur ami de Stéphane Graux. À fleur de peau, il parvient à confier à la barre avoir été victime de pédophilie. Surtout, il croit avoir compris que Stéphane Graux aurait lui aussi été violé durant son enfance. Cela n'échappe pas à Sylvie Karas qui pose la question à l'accusé. « Non » indique-t-il timidement, tout en reconnaissant que ces choses-là le « touchent ».

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Montreuil/actualite/Secteur_Montreuil/2011/05/12/article_de-la-bande-de-verton-jusqu-a-la-cour-d.shtml

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