Avec douceur et humanité, le président de la cour d'assises, Jacques Richiardi, interroge le témoin : « A votre avis, qu'est-ce qui pouvait rapprocher Michèle Culot et Dominique Pons » ? Et Michèle Diaz, enseignante, amie de la victime, de répondre : « la douleur, le mal-être peut-être ». Oui, peut-être… Ni l'un ni l'autre, c'est vrai, n'avaient été épargnés par la vie. Pour Dominique Pons, une existence marquée par la maladie, les accidents graves, qui l'ont progressivement handicapé, le privant un temps de son métier de maçon. Michèle Culot, de son côté, a dû faire face à une histoire familiale plus que difficile, même si elle a été très entourée enfant par sa mère et sa grand-mère.
Marqués par la vie
Lors de leur rencontre, en 2006, Dominique vient de perdre sa compagne, emportée par un cancer foudroyant en moins de six mois. Michèle, de son côté, vit une séparation douloureuse. Ils s'accrochent l'un à l'autre, peut-être comme deux naufragés. En tout cas, et leurs proches de leur couple en témoignent, ces deux-là « s'aiment vraiment ». Et un patron de bar de Saverdun de préciser : « Ils s'aimaient, mais ils aimaient l'alcool ». Beaucoup. Trop. Et autant Michèle Culot est expansive, aime les gens, la vie, la musique, autant Dominique Pons apparaît réservé, discret, presque secret, gardant pour lui ses tensions et ses doutes. Au sein du couple, les tensions sont fréquentes. Leurs caractères s'opposent, s'affrontent. Dominique Pons doit souvent reprendre ses affaires pour aller dormir chez ses parents ou dans sa voiture. Les gendarmes interviennent pour calmer les disputes, dans le petit appartement du Girbet, à Saverdun.Des disputes incessantes
Les voisins sont ainsi les témoins involontaires des conflits, tard le soir, entre les deux amants qui, souvent, ont trop bu. L'alcool, pour Dominique Pons, c'est un vieux compagnon de galère : aux apéros festifs des troisièmes mi-temps ont succédé les petits apéros quotidiens dans les cafés. Et qui ont tendance à durer. De son côté, Michèle ne s'en cache pas : « J'aime picoler, mais je gère », affirme-t-elle quelquefois. Mais, dans les derniers temps, Michèle Culot avait envie de dire stop. Le jour du drame, elle avait consulté un médecin, pour suivre une cure de cinq jours au centre hospitalier. Le soir même, elle avait refusé de prendre Dominique Pons au téléphone ou de répondre à ses messages. Lui, de son côté, faisait la tournée des bars. Chez elle, Michèle s'était remise à boire. A deux heures du matin, les retrouvailles du couple allaient tourner à la tragédie.http://www.ladepeche.fr/article/2011/05/24/1089265-ils-s-aimaient-vraiment-mais-ils-aimaient-l-alcool.html
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