dimanche 22 mai 2011

Le juge béthunois Pierre Pichoff et l'entrepreneur José Lefrère retrouvent la liberté en attendant leur procès

Le juge d'instruction parisien qui a repris le dossier de corruption du juge Pichoff ...

est en passe d'en terminer avec cette affaire. Le procès pourrait se tenir cet hiver, devant le tribunal correctionnel de Paris.
Cette semaine, deux des principaux acteurs de cette histoire ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Il s'agit du juge Pichoff lui-même, qui avait été arrêté fin janvier, en même temps que les autres suspects, et de José Lefrère, un chef d'entreprise béthunois. Les deux hommes se connaissaient et c'est le second nommé qui a mis le juge en relation avec Karim Ould Djelloul, autre responsable d'entreprise, à Seclin, près de Lille.
Ould Djelloul a été jugé plusieurs fois, en 2006, 2009 et 2010 par le juge Pichoff, qui présidait l'audience correctionnelle à Béthune.

Dettes de jeu

C'est à l'occasion de cette dernière comparution, dans une affaire d'escroquerie de voitures, qu'aurait eu lieu la corruption. En échange de conseils et d'une certaine mansuétude, Ould Djelloul aurait remis 3 000 euros au juge, le tout en petites coupures. C'est la version de l'accusation, bâtie sur dénonciation, mais le magistrat la conteste.
José Lefrère, lui, a reconnu avoir fait trois chèques à Pierre Pichoff en 2009, pour un montant de 25 000 euros, mais les deux hommes affirment qu'il s'agit là d'un prêt que le juge béthunois allait rembourser. Il s'agissait pour lui de s'acquitter de dettes de jeu contractées dans les mois précédents.

Branche héninoise

Les rôles de Guy Mollet et de Jean-Marc Bouche, deux hommes d'affaires notamment proches de l'ancienne municipalité d'Hénin-Beaumont, sont moins clairs. C'est sur dénonciation qu'ils sont mêlés à ce dossier. Ils sont soupçonnés d'avoir rencontré Pierre Pichoff chez Karim Ould Djelloul, à Seclin, en novembre 2010, et d'avoir sollicité ses interventions par la suite, ce qu'ils démentent fermement - tout comme le juge. Mais José Lefrère pourrait être d'un autre avis. On réglera ça à l'audience.
Au bout du compte, il y a bien peu de preuves matérielles, dans cette histoire. « Sur le plan pénal, nous contestons les infractions,prévient Me Bruno Dubout, l'avocat de Pierre Pichoff. Sur le plan disciplinaire, je ne nie pas que mon client a rencontré des gens qu'il n'aurait pas dû rencontrer, donné des conseils qu'il n'aurait pas dû donner, mais s'il fallait plaider aujourd'hui, je pourrais plaider la relaxe ... » Le plus dur sera de mettre tout ce petit monde (une sixième personne pourrait être renvoyée, également pour corruption active) sur la même longueur d'onde...
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/05/22/article_le-juge-bethunois-pierre-pichoff-et-l-en.shtml

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