"En fait, je sais peu de choses." Nicole Huber-Balland, qui partage la vie de Joseph Versini - condamné à 15 ans de prison en 2003 pour l'assassinat du préfet Erignac - était entendue ce vendredi par la cour d'assises spéciale de Paris qui juge Yvan Colonna. A la barre, cette femme de 62 ans, tailleur noir et cheveux teints couleur auburn, s'est montrée concise. Voire laconique.
Son pitch, répété inlassablement à la cour? Le seul nom jamais évoqué par son mari est celui d'Alain Ferrandi; elle ignore tout le reste. Les procès verbaux - lus par la cour - de ses différents interrogatoires lient pourtant le nom du berger de Cargèse au commando qui a tué Claude Erignac. "Je ne reconnais pas mes propos", affirme le témoin selon qui le nom de Colonna lui a été soufflé par les policiers.
"Comme je ne parlais pas, j'ai été amenée à lire le PV de Pierre Alessandri sur lequel figurait les noms du groupe. (...) J'étais dans la confusion. (...) Les policiers faisaient les questions et les réponses. Alors j'ai imaginé finalement..."
Après quatre jours - et trois nuits - en garde à vue, dans le "froid", "sans couverture" et sans affaires de rechange, Nicole est interrogée par le juge d'instruction, Gilbert Thiel. "Il a synthétisé ce qui a été dit pendant la garde à vue", déclare-t-elle. D'où l'occurrence, à nouveau, du nom d'Yvan Colonna parmi les membres des "Anonymes". Trimbalé d'interrogatoire en interrogatoire, le témoin explique qu'il lui était "difficile de démêler le vrai du faux, d'être sincère et d'avoir toutes ses capacités mentales dans ces conditions". "Je me sentais très sale, j'ai dit oui pour que ça finisse et que je puisse rentrer chez moi."
Pourtant, jusqu'au procès de 2003, Nicole ne revient pas sur ses témoignages. "Je n'y ai même pas pensé", lâche-t-elle. "Vous avez peut-être peur de dire la vérité aujourd'hui à cette barre, lance Me Chabert, qui représente l'Etat. Il est plus simple d'être devant un juge d'instruction que devant une cour d'assises."
De moins en moins à l'aise, la compagne de Versini, qui a témoigné aux cinq procès, soupire avec insistance. "J'en peux plus." Les avocats de Colonna ne s'attardent pas sur ce témoin. Leur attention est ailleurs. A la reprise de l'audience, ce vendredi après-midi, l'ex-compagne d'Alain Ferrandi, témoin capital, ne s'est pas présentée à l'audience et a expliqué dans un courrier adressé à la cour qu'elle ne comptait pas le faire. Lors de sa garde à vue en mai 1999, Jeanne Finidori avait livré une version accablante pour l'accusé. La cour contraindra-t-elle le témoin à venir à la barre?
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/proces-colonna-l-amnesie-de-l-epouse_995048.html
Son pitch, répété inlassablement à la cour? Le seul nom jamais évoqué par son mari est celui d'Alain Ferrandi; elle ignore tout le reste. Les procès verbaux - lus par la cour - de ses différents interrogatoires lient pourtant le nom du berger de Cargèse au commando qui a tué Claude Erignac. "Je ne reconnais pas mes propos", affirme le témoin selon qui le nom de Colonna lui a été soufflé par les policiers.
"Comme je ne parlais pas, j'ai été amenée à lire le PV de Pierre Alessandri sur lequel figurait les noms du groupe. (...) J'étais dans la confusion. (...) Les policiers faisaient les questions et les réponses. Alors j'ai imaginé finalement..."
Après quatre jours - et trois nuits - en garde à vue, dans le "froid", "sans couverture" et sans affaires de rechange, Nicole est interrogée par le juge d'instruction, Gilbert Thiel. "Il a synthétisé ce qui a été dit pendant la garde à vue", déclare-t-elle. D'où l'occurrence, à nouveau, du nom d'Yvan Colonna parmi les membres des "Anonymes". Trimbalé d'interrogatoire en interrogatoire, le témoin explique qu'il lui était "difficile de démêler le vrai du faux, d'être sincère et d'avoir toutes ses capacités mentales dans ces conditions". "Je me sentais très sale, j'ai dit oui pour que ça finisse et que je puisse rentrer chez moi."
Pourtant, jusqu'au procès de 2003, Nicole ne revient pas sur ses témoignages. "Je n'y ai même pas pensé", lâche-t-elle. "Vous avez peut-être peur de dire la vérité aujourd'hui à cette barre, lance Me Chabert, qui représente l'Etat. Il est plus simple d'être devant un juge d'instruction que devant une cour d'assises."
De moins en moins à l'aise, la compagne de Versini, qui a témoigné aux cinq procès, soupire avec insistance. "J'en peux plus." Les avocats de Colonna ne s'attardent pas sur ce témoin. Leur attention est ailleurs. A la reprise de l'audience, ce vendredi après-midi, l'ex-compagne d'Alain Ferrandi, témoin capital, ne s'est pas présentée à l'audience et a expliqué dans un courrier adressé à la cour qu'elle ne comptait pas le faire. Lors de sa garde à vue en mai 1999, Jeanne Finidori avait livré une version accablante pour l'accusé. La cour contraindra-t-elle le témoin à venir à la barre?
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/proces-colonna-l-amnesie-de-l-epouse_995048.html
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