Martin Ottaviani et Marcel Istria, condamnés à 20 ans de réclusion pour complicité dans l'assassinat de Claude Erignac, le 6 février 1998 à Ajaccio, seront les premiers appelés à la barre, suivis d'Alain Ferrandi en fin de journée. Ce dernier a été condamné à perpétuité en tant que coauteur de l'assassinat. Quatre des six membres du commando, dont Martin Ottaviani, avaient mis en cause Yvan Colonna durant leurs gardes à vue en mai 1999, puis devant le juge d'instruction, certains le désignant même comme le tireur ayant abattu le préfet de trois balles dans la nuque. Ils s'étaient rétractés plusieurs mois après, mais leurs déclarations jugées ambiguës aux deux premiers procès d'Yvan Colonna n'avaient pas convaincu la cour d'assises spéciale, qui avait condamné le berger de Cargese à la perpétuité.
"Un qui sait tout, c'est Alain Ferrandi"
Au troisième jour d'audience de ce procès ouvert début mai, Yvan Colonna a créé la surprise en admettant avoir connu "à un moment" l'existence de leur "groupe des anonymes", tout en continuant de réfuter y avoir appartenu. "Je préfère ne pas m'exprimer sur ce point", a-t-il dit. "Je préfère que d'autres le fassent. S'ils ne disent pas la vérité, je dirai ce que je sais".
"Il en est un qui sait tout, c'est Alain Ferrandi", a estimé la semaine dernière l'ancien préfet Bernard Bonnet, qui avait succédé à Claude Erignac jusqu'à ce que l'affaire des paillotes provoque sa chute. Alain Ferrandi avait reconnu sa participation au crime durant l'enquête, mais n'avait pas nommé ses complices. Il avait cependant admis que son épouse Jeanne avait "dit la vérité" lorsqu'elle avait déclaré aux policiers que lui-même, Pierre Alessandri (également condamné à perpétuité comme coauteur du crime) et Yvan Colonna avaient passé la nuit du 6 février à son domicile à Ajaccio.
Yvan Colonna, qui conteste tous les faits qui lui sont reprochés, maintient pour sa part avoir passé la nuit seul dans sa bergerie de Cargese. Il avait été condamné en appel, en 2009, à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans, mais ce verdict a été annulé par la Cour de cassation pour vice de procédure.
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