vendredi 27 mai 2011

Un condamné de l'affaire Erignac conforte Yvan Colonna

Un des cinq hommes condamnés pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998 a confirmé jeudi à la cour d'assises de Paris le nouveau récit d'Yvan Colonna pour tenter de démontrer son innocence.
Selon cette nouvelle version, apparue cette semaine au cinquième procès de l'affaire, Yvan Colonna avait été contacté pour faire partie du groupe de tueurs mais avait refusé, ce qui avait suscité un sentiment de rancune amenant ensuite les auteurs du crime à le mettre en cause à tort.
Pierre Alessandri, déjà condamné à perpétuité pour le meurtre, a confirmé ce récit à la barre.
"Il était au courant, on l'a sollicité pour faire partie du groupe mais il n'a pas souhaité participer. Il y avait une rancune contre Yvan Colonna", a-t-il dit.
Comme trois autres protagonistes, Pierre Alessandri avait d'abord accusé Yvan Colonna à partir de mai 1999, avant de se rétracter en octobre 2000. Finalement condamné à perpétuité en 2003, Pierre Alessandri a déclaré en 2004 qu'il était le véritable auteur des coups de feu.
Pierre Alessandri a dit à la cour n'avoir pas compris le refus d'Yvan Colonna de s'engager. "Tout le monde a une famille, un travail, ça n'aurait pas dû être un argument."
Comme lors des précédents procès, il a cependant tenu des propos plus ambigus, comme : "Je ne souhaite pas porter toutes les responsabilités, elles sont multiples, elles sont complexes. J'espère qu'Yvan Colonna pourra expliquer pourquoi il n'a pas participé pour des raisons physiques, politiques et simplement humaines."
Cette nouvelle version des faits suscite le doute de la partie civile et de l'accusation, qui soulignent qu'il n'en avait jamais été question depuis le début de l'affaire.
Elles estiment que le nouveau récit ne permet d'expliquer ni les lettres envoyées de sa prison par Pierre Alessandri à la famille Colonna, au ton très chaleureux alors qu'il est censé accuser à tort le berger de Cargèse, ni les multiples autres dépositions mettant en cause Yvan Colonna, notamment celles des épouses des condamnés, jamais rétractées véritablement.
Le procès se poursuit jusqu'à la mi-juin.
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/un-condamne-de-l-affaire-erignac-conforte-yvan-colonna-26-05-2011-1335595_240.php

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