dimanche 19 juin 2011

Le meurtrier présumé de Saint-Julien aux Assises

Dès aujourd’hui et durant trois jours, les Assises de Haute-Savoie se penchent sur un crime crapuleux remontant au 19 décembre 2008. Ce matin-là, le responsable de l’agence immobilière franco-suisse de Saint-Julien découvre le corps sans vie de sa secrétaire.
Agée de 39 ans, cette mère de famille hispano-helvétique gît dans une arrière-salle. Son visage est meurtri et elle a succombé à plusieurs coups de couteau portés à la gorge. «Camy», comme on la surnomme, a été attaquée alors qu’elle venait d’ouvrir l’agence, à 8 h 30. Après avoir, comme à son habitude, acheté des croissants dans la boulangerie toute proche.
Il ne faudra que quelques jours aux enquêteurs pour retrouver le tueur présumé. Il faut dire que ce dernier a laissé des traces tout au long de son macabre parcours. Cet homme de 48 ans sera finalement interpellé le 7 janvier 2009, dans la région, à Chêne-en-Semine, au sortir d’un restaurant, situé à deux pas du camping où il réside à l’année.
«Tu me donnes la caisse»
Lors de sa garde à vue, ce plaquiste, père de trois enfants, avait avoué avoir repéré sa victime quelques jours auparavant. Remarquant qu’elle était seule, il avait choisi d’attaquer l’agence afin de dérober de l’argent. «Tu me donnes la caisse!» aurait-il ordonné à l’attention de «Camy», en entrant dans les locaux. Selon les dires de l’accusé, c’est alors qu’elle l’aurait giflé. Il aurait répliqué. Elle serait tombée à genoux. Il l’aurait frappée afin d’obtenir son code de carte bancaire et l’aurait finalement tuée avec son couteau pour ne pas être reconnu.
Une version qu’il modifiera au fil des auditions et de la reconstitution. «Tous les éléments objectifs montrent que cela s’est passé comme il l’a dit dans ses premières déclarations», assure Georges Rimondi. L’avocat du barreau de Thonon défend le mari et les trois enfants de la victime. Pour lui, «les faits ne sont ni contestés ni contestables.»
Difficile en effet d’ignorer les nombreux témoignages et indices. La propriétaire du restaurant Les Voyageurs, situé à 200 mètres de l’agence, se souvient encore de cet homme dont le regard la «hantait». Venu la veille des faits à trois reprises, puis le jour même vers 8 h, il réapparaît vers 9 h 15.
La main ensanglantée et des traces de sang au visage, il se lave dans les toilettes du café. Puis parcourt le journal et demande même un stylo pour rédiger un chèque. D’un montant de 2000 euros, il le déposera le jour même sur son propre compte. Il tentera aussi de retirer de l’argent avec la carte bancaire de la Suissesse, à quatre reprises dans différents distributeurs de billets de Saint-Julien. En vain.
Il encourt la perpétuité
Accusé de vol avec violence ayant entraîné la mort, contrefaçon ou falsification de chèque et tentative d’escroquerie, le mis en cause encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Il devra par ailleurs affronter la douleur du mari et des enfants de «Camy». «C’était une famille très unie. Pour les enfants, Noël restera toujours l’anniversaire du deuil de leur maman», conclut Me Rimondi, laissant imaginer un procès empli d’émotion.
http://www.tdg.ch/meurtrier-presume-saint-julien-assises-2011-06-19

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