Hier, au second jour du procès, les experts psychologues et psychiatres ont épinglé les « caprices sexuels débridés » de l’accusé, versé dans la « domination sadique » de son épouse. Des turpitudes attribuées sans conteste à une enfance corsetée dans le carcan d’une éducation catholique intégriste et à un placement précoce (à l’âge de 7 ans et jusqu’à ses 16 ans) dans l’institution rigoriste où l’avaient placé ses parents.
« La discipline était quasi militaire et mon frère n’a pas eu le temps d’avoir le recul que j’ai pu avoir avant de vivre ma vie de femme », expliquera sa sœur, qui a subi le même trajet, au féminin, mais ne s’est pas retrouvé à 20 ans à devoir assumer une paternité à laquelle il n’était pas préparé. D’où la métaphore de « l’enchaînement des boîtes du malheur » développée par son avocat, M e Pichoff. « Il s’est d’abord trouvé enfermé dans une première boîte, le pensionnat traditionaliste, puis dans une deuxième avec un enfant non désiré, à tel point qu’il avait proposé à celle qui allait devenir son épouse d’avorter, ceci en complète rupture avec ses convictions religieuses. Et enfin, troisième boîte, la prison, où il a passé un an de détention préventive. De sorte qu’il n’a jamais vraiment décidé par lui-même. De sorte qu’il n’a jamais appris à être adulte et à affronter la vie avec les bons outils. »
Parlant d’un « couple pathologique » et estimant que « cela se vit à deux », l’avocat rappellera que son client « a tout de suite avoué l’intégralité des faits sans chercher à se défausser ni à minimiser, permettant ainsi à son épouse d’accéder immédiatement au statut de victime, sans avoir à se battre et subir les humiliations que l’on peut observer dans d’autres dossiers de ce type ».
Auparavant, M e Clauss, avocat de la partie civile, était revenue sur « l’asservissement et l’avilissement » subis pas sa cliente. Et de détailler les morsures, les étranglements, les traumatismes crâniens « semblables à ceux des boxeurs professionnels selon les médecins qui l’ont examinée »..., pour conclure : « Elle est marquée au fer rouge, dans sa tête et dans son corps. Quant aux enfants, ils ont d’énormes séquelles : angoisses, comportements violents, Tocs (N.D.L.R. : troubles obsessionnels compulsifs). »
Dans son réquisitoire, l’avocat général Massa aura parlé d’un homme « incapable de maîtriser la brutalité barbare qui le caractérise » et souligné que « moins d’un an après les faits, alors qu’il était sorti de détention provisoire et se trouvait sous contrôle judiciaire, il s’est rendu coupable de nouvelles violences sur une nouvelle compagne, avec fractures du nez et de l’épaule, qui ont valu à l’accusé d’être condamné à neuf mois ferme ». Parlant d’un « personnage maléfique semant la terreur au quotidien », le ministère public avait requis dix ans de réclusion assortis d’un suivi sociojudiciaire de huit ans. Dans leur verdict, les jurés lui ont infligé douze ans de réclusion et cinq ans de suivi sociojudiciaire.
Un retour à la case prison auquel il s’attendait. S’il comparaissait libre depuis jeudi, deux sacs de voyage lui avaient été apportés hier matin par sa nouvelle compagne. Une jeune femme rencontrée voilà trois ans, à laquelle il avait tout avoué et qui l’avait tout de même accepté. Elle-même ayant vécu une jeunesse traumatique, ils s’apprivoisaient « avec bonheur » selon ses dires à elle.
Avant de quitter la barre au terme de son témoignage, elle a hier promis qu’elle l’attendrait dans sa Bretagne à elle, où ils vivaient en couple depuis un an. Son adresse ? « Place du Calvaire ».
http://www.estrepublicain.fr/fr/franche-comte/info/5315175-Besancon.-Je-vois-bien-que-je-te-rends-malheureuse-qu-est-ce-qui-pourrait-te-rendre-heureuse
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