dimanche 5 juin 2011

Six mois après, le retour de l'affaire Sophie Berkmans, rhumatologue retrouvée égorgée dans son cabinet en 2002

Surprenants ou fracassants. Ainsi ont été qualifiés les dires d'un témoin surprise ...

à l'ouverture du procès du meurtrier présuméde Sophie Berkmans, l'hiver dernier. Entendu par un juge d'instruction de Valenciennes, ses affirmations se sont révélées « fantaisistes ». Les débats reprennent demain, à Douai.
Un procès étouffé dans l'oeuf, reporté sine die. Le 6 décembre 2010, cela faisait un jour à peine que la cour d'assises du Nord avait commencé à se pencher sur le cas de Mohamed Moudjahed. Un sans-domicile fixe de 52 ans, meurtrier présumé de la rhumatologue valenciennoise.
Famélique matinée de débats au cours de laquelle on avait au moins appris une chose : qu'il était hors de question pour lui d'endosser le rôle de l'assassin, fragments de son ADN retrouvés sur la scène du crime ou pas.

Suspect muet

Taiseux, Mohamed Moudjahed n'avait pas moufté en écoutant un enquêteur le décrire comme un type « solitaire, égoïste et pas très sociable ». Pas plus qu'il n'avait bronché lorsqu'un frère aîné lui avait collé l'étiquette de « bizarre » sur le front, ou son ex-femme de mari « radin, dans son propre monde, sans amis proches »... Évoquées en passant aussi, cette agression qui lui avait valu trois années de prison, en 1981, et puis encore cette comparution pour un attentat à la pudeur, dans les années 90, punie de seize mois d'enfermement. « Pas violent », avait pourtant insisté la mère de ses enfants.
Bref, des juges et des jurés plantés au milieu de nulle part. Là où Mohamed Moudjahed avait décidé de ne pas les emmener. Vers cette vérité judiciaire qui serait désormais difficile à atteindre, dans l'une des affaires pourtant les plus retentissantes de ces dix dernières années.
Praticienne appréciée à l'unanimité, Sophie Berkmans avait été retrouvée dans son cabinet de Valenciennes, le 7 octobre 2002, gorge tranchée. Jamais abandonnée, exemplaire en bien des points, l'enquête ne rebondira en 2007 que par un incroyable coup du destin. Auteur d'une dégradation de véhicule, l'empreinte génétique de Mohamed Moudjahed se révélera la même que celle de bouts d'ongles retrouvés dans la mare de sang où baignait la victime.

Au point de départ

Et puis était apparu ce témoin improbable, révélation tonitruante. Une Valenciennoise citée par l'avocat de la partie civile après que, quelques semaines auparavant, elle s'était épanchée auprès de Jean-Louis Berkmans, le propre frère de la malheureuse. Une histoire de rivale jalouse et d'amant commun, et qui aurait mis un contrat sur la tête du médecin. Assez pour jeter le trouble et pousser la présidente Anne Cochaud-Doutreuwe à demander un supplément d'information. « Elle a été interrogée, confirmait cette semaine Me Pascal Vanhelder, défenseur des intérêts de la famille. Une audition très longue, avec des déclarations alambiquées, fantaisistes. » Pas très loin « de la mythomanie ». Pour lui, « autant dire qu'on en revient au premier jour d'audience ». Autant dire à zéro.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/06/05/article_six-mois-apres-le-retour-de-l-affaire-so.shtml

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